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Dictionnaire des idées et méthodes
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Table (mathématiques). - On appelle table une liste des valeurs d'une fonction correspondantes à des valeurs données des variables. Les tables sont à simple, double... entrée, suivant que la fonction dont elles font connaître les valeurs sont à une, deux,... variables. Les types les plus connus sont la table d'addition et la table de multiplication appelée, on ne sait pas pourquoi, table de Pythagore. Ces tables sont à double entrée, elles font connaître les valeurs de x + y et de xy pour x et y = 0, 1, 2, 3,... Les tables de logarithmes, les tables astronomiques, les tables de mortalité sont conçues dans le même ordre d'idées, mais beaucoup plus compliquées.
Tables de logarithmes - Les tables de logarithmes les plus répandues, avant l'utilisation des calculettes, font connaître les logarithmes des nombres dans le système dont la base est 10. Il existe un grand nombre de tables de logarithmes; celles de Schrön sont, à mon avis, les plus commodes. On a aussi construit des tables de sinus naturels, mais elles se font rares aujourd'hui. Ozanam en a donné d'excellentes procédant de minute en minute
Table rase, où rien n'est écrit (Tabula rasa). - C'est la comparaison dont se sert Aristote pour désigner l'intellect patient, qui, avant l'action des objets n'a aucune idée, mais peut toutes les recevoir. Plus tard, Locke a soutenu que l'esprit humain à la naissance est une tabula rasa, dépourvue d'idées innées. Il affirmait que l'expérience sensorielle et l'observation façonnent la connaissance et les idées au fil du temps. Ainsi, selon lui, l'esprit humain est façonné par l'expérience et l'environnement. L'hypothèse de la table rase n'a rien de commun avec celle de la statue de Condillac.

Tabou (du polynésien Tabu = interdit, sacré). - Ce mot signifie ce que les profanes ne peuvent toucher sans commettre un sacrilège, ou pour désigner quelque chose qui est socialement ou culturellement interdit, sacré, ou considéré comme impur. Cette interdiction n'est pas motivée, et la sanction qui atteint les violateurs peut avoir des conséquences graves, allant de sanctions sociales et de stigmatisation à des punitions plus formelles en fonction du contexte culturel. La sanction peut aussi ne pas être une pénalité légale, mais une calamité envoyée par les puissances supérieures, les dieux. Les tabous peuvent porter sur différents aspects de la vie, tels que la nourriture, la sexualité, la religion, la naissance, la mort, etc.  Certains tabous peuvent aussi être reflétés dans la langue, où certaines expressions ou mots peuvent être considérés comme offensants ou inappropriés. Les tabous varient considérablement d'une culture à une autre. Ce qui est considéré comme tabou dans une société peut être parfaitement acceptable dans une autre. Par exemple, la consommation de certains types de viande peut être taboue dans certaines cultures, tandis qu'elle est acceptée dans d'autres.  Ils influencent  le comportement social et les normes culturelles. Ils peuvent déterminer ce qui est considéré comme acceptable ou inacceptable au sein d'une communauté donnée.

Tangent (plan). - En géométrie, on appelle plan tangent à une surface en un de ses points le lieu géométrique des tangentes à toutes les lignes que, par ce point, on peut mener sur la surface. 

En certains points singuliers, et pour certaines surfaces, le plan tangent n'existe plus. On a souvent alors, au lieu d'un plan, un cône des tangentes qu'on appelle quelquefois cône tangent.

Tangente (géométrie). - Lorsqu'une droite passe par deux points voisins M, M' d'une courbe, et que M', par exemple, se déplace sur cette courbe en se rapprochant indéfiniment de M, la limite des positions de la droite MM' est la tangente MT au point M de la courbe considérée. En général, cette tangente est uniformément déterminée; mais exceptionnellement, aux points multiples, où viennent se couper plusieurs branches de la courbe, il y a aussi plusieurs tangentes. Nous ne saurions entrer ici dans le détail des différents problèmes auxquels donne lieu la considération des tangentes, et qu'on trouvera dans tous les traités de géométrie analytique. Mais il convient de rappeler que c'est la question des tangentes aux courbes planes qui a donné naissance au calcul infinitésimal. (C.-A. L.).

Tangentiel (géométrie). - On appelle ainsi un élément quelconque se rapportant aux tangentes. On l'applique plus spécialement au chapitre de géométrie analytique qui traite des coordonnées tangentielles, par opposition aux coordonnées ponctuelles. Dans ce système, on dit qu'une droite dont l'équation est ux + vy + w = 0 a pour coordonnées homogènes u, v, w. Si ces coordonnées sont variables et satisfont à une relation linéaire au + bv + cw = 0, cela exprime que toutes les droites correspondantes passent par un même point, et l'équation que nous venons d'écrire est l'équation de ce point. Plus généralement, si la relation f (u, v, w) = 0 exprime la condition pour que la droite ux+vy+w=0 soit tangente à une courbe (C), cette équation f (u, v, w) = 0 est dite l'équation tangentielle de la courbe (C). Le degré de cette équation indique, en général, le nombre des tangentes qu'on peut mener à la courbe par un point quelconque, c.-à-d. la classe de la courbe. Les courbes du deuxième ordre ou coniques étant aussi des courbes de la deuxième classe sont représentées par des équations du deuxième degré, aussi bien en coordonnées tangentielles qu'en coordonnées ponctuelles. Ces notions que nous venons d'indiquer pour le plan peuvent aussi s'étendre à l'espace. Là, en coordonnées tangentielles, un plan a quatre coordonnées homogènes; et une équation du premier degré représente un point. Les coordonnées tangentielles simplifient et facilitent beaucoup le traitement analytique de certains problèmes. Elles ont surtout cet immense avantage de mettre en évidence dans le calcul les propriétés du principe de dualité, qui joue un rôle si important dans la géométrie moderne. (C.-A. L.).

Tao (Dao). - Concept fondamental du taoïsme, qui peut être traduit par la Voie ou la Nature. C'est la force fondamentale qui sous-tend et anime l'univers. Il est indescriptible et ineffable, et il est à la fois la source de toute chose et la voie vers l'harmonie. Les taoïstes cherchent à s'aligner avec le Tao pour trouver la paix et l'équilibre.

Taoïsme. - Philosophie et tradition spirituelle chinoise ancienne qui se concentre sur la recherche de l'harmonie avec le Tao (ou Dao).  Le taoïsme reconnaît la relativité de toutes choses. Il promeut l'idée que les opposés (comme le bien et le mal) sont interdépendants et complémentaires, et que les distinctions entre eux sont souvent arbitraires. Les philosophes taoïstes qui ont contribué à développer cette tradition de pensée, ont aussi défendu les idées de simplicité, d'humilité, de spontanéité et de non-action.  En plus du taoïsme philosophique, il existe également une tradition religieuse taoïste qui implique des rituels, des temples et des divinités. Cette forme de taoïsme est pratiquée en Chine et dans d'autres régions d'Asie.

Tautologie (Tautologia = qui redit la même chose, du grec tauto = le même, legô = dire) : a) Proposition identique, dont le sujet et le prédicat expriment un seul et même concept (définition tautologique). - b) Variante de la Pétition de principe; sophisme qui prétend démontrer une thèse en la reproduisant sous d'autres mots.

Taux. - Le mot taux a des significations diverses qui ont de l'analogie avec ce que les financiers appellent le taux de l'intérêt, à savoir l'accroissement que prend le capital placé pendant l'unité de temps. En définitive, si Dc désigne l'accroissement d'un capital dans l'unité de temps, Dc/c est le taux, et dc/cdt est le taux proprement dit ou instantané; c'est la dérivée logarithmique du capital considéré comme fnction du temps t pendant lequel il est placé. Par analogie, on appelle taux d'une fonction quelconque du temps la dérivée logarithmique de cette fonction.

Taxinomie, Taxologie (Taxis = ordre, classement; nomos =loi; logos = discours). - Candolle a imaginé ce mot (orthographié d'abord taxonomie) pour désigner la théorie des classifications en histoire naturelle; c'est l'ensemble des principes qui guident le naturaliste pour classer les objets naturels. 

Technique (Technikos = qui concerne un art, de technè = art) : ce qui est propre à un art, à une science. - a) La technique d'un art, d'une science pratique, c'est l'ensemble des procédés employés par cet art ou cette science pratique. - b) Connaissance technique : c'est une connaissance envisagée du point de vue de son application à une fin pratique, abstraction faite de sa valeur logique qui est présupposée. - c) Terme technique : c'est un terne qui n'appartient pas à la langue commune; d'où le sens de scientifique.

Technologie' (Technologia, de technè = art; logos = discours)  - C'est l'ensemble des techniques mises en oeuvre dans les arts industriels et les métiers. Comme science, la technologie analyse leurs procédés opératoires et détermine les conditions et les lois de leurs progrès. - La philosophie de la technologie est la branche de la philosophie qui s'intéresse à l'impact et aux implications philosophiques et éthiques des avancées technologiques modernes (intelligence artificielle, biotechnologie et ingéniérie génétique, Internet, réalité virtuelle, etc.).

Téléologie (du grec téléos =  fin, but, et logos, discours). a) C'est la partie de la Philosophie qui s'occupe des causes finales. - b) Doctrine qui prétend que le monde est un système de rapports entre moyens et fins.

Téléologique (de Téléologie) : ce qui constitue ou concerne un rapport de finalité. (L'argument qu'on en déduit des supposées causes finales en faveur de l'existence de Dieu est dit argument téléologique). - Kantappelle jugement téléologique celui qui porte sur les causes finales internes et externes. Cf. Critique du Jugement, Ile Partie. - 

Témoignage (de Témoigner, du latin populaire testimoniare, de testimonium = témoignage écrit ou oral, de testis =  témoin) : moyen d'information ou source de connaissances qui résulte de la croyance à autrui.

a) Attestation d'un fait. 

b) Contenu de cette attestation : textes, traditions, monuments.

Les logiciens ont déterminé les règles du témoignage, c'est-à-dire les conditions requises pour qu'il puisse être considéré comme véridique et produire dans l'esprit, soit la probabilité, soit la certitude. Ces règles portent sur le témoignage lui-même (le fait relaté doit être possible), ou bien sur les témoins (ils doivent être compétents et désintéressés).

Témoin (de Testimonium = témoignage, de testis = témoin) : celui qui a vu ou entendu quelque chose.

Tempérament (Temperamentum = juste mélange, équilibre, de temperare =  mélanger dans une juste proportion, de tempus = température) : a) Ensemble des traits caractérisant la constitution physiologique d'un individu. - b) Au figuré : tournure d'esprit caractéristique d'une personne.

Tempérance (Temperantia = mesure, modération, de temperans, participe présent de temperare = mélanger, modérer, de tempus = température) : a) Modération dans l'usage de ce qui flatte les sens. - C'est un juste milieu. - b) modération dans l'usage des aliments et des boissons, surtout des boissons alcooliques.

Temporel (Temporalis, de tempus = température, temps) : a) Ce qui est dans le temps ou concerne le temps. - S'oppose à Intemporel, qui, chez Kant, caractérise le monde nouménal. - b) Ce qui est relatif à la vie présente.

Temps* (Tempus = température, sans doute de même origine que Tepor, = faible chaleur. Dans tempus, la racine a été renforcée de la nasale m. Des variations de température on est passé à l'idée de temps bon ou mauvais, puis à l'idée abstraite de durée). - Le temps est la somme totale des durées considérées abstraitement. La durée est mesurée par le mouvement.

Les métaphysiciens distinguent le temps non seulement de la durée, mais de l'éternité, qui est un attribut de Dieu et n'admet aucune division, ni avant ni après.

Newton, Clarke, Descartes, Gassendi, Kant, Einstein, ont proposé des systèmes divers sur la nature du temps. 

Leibniz définissait le temps comme l'ordre des choses successives, et l'espace l'ordre des choses coexistantesou simultanées. 

La définition du temps par Laplace semble se référer à celle de Leibniz : 

« Le temps est pour nous l'impression que laisse dans la mémoire une suite d'événements dont nous sommes certains que l'existence a été successive. (Exposition du Système du Monde, Livre I, Ch. III).
Pour Kant,le temps est une forme pure de la sensibilité, la forme du sens interne qui perçoit les faits successifs de la vie intérieure; l'espace, la forme du sens externe qui perçoit les coexistences ou simultanéités extérieures.

Tendance (dérivé de Tendre de tendere = déployer se diriger vers) : a) Caractère de ce qui tend à une fin. - b) Puissance d'action dirigée dans un sens déterminé, qui ne s'actualise que plus ou moins. En Psychologie, tendance signifie tous les phénomènes d'activité spontanée. C'est un élement de l'inclination.

Tenseur. - En mathématiques, ce terme répond à une généralisation dans un espace à n dimensions de la notion de vecteur. Ce sont des outils employés à représenter des quantés qui ont une direction, et un ordre supérieur à 1. L'ordre d'un tenseur indique combien de directions ou de degrés de liberté sont nécessaires pour le décrire. Par exemple, un tenseur d'ordre 0 est un scalaire (une quantité sans direction, comme une température ou une densité). Un tenseur d'ordre 1 est un vecteur (une quantité avec une direction, comme une vitesse ou une force), et un tenseur d'ordre 2 est une matrice (une quantité qui peut être représentée par un tableau de nombres, comme un tenseur de contrainte dans la mécanique des milieux continus). Les tenseurs se transforment de manière spécifique sous les rotations, les translations et d'autres opérations géométriques. Les composantes d'un tenseur changent en fonction de la manière dont l'objet auquel il est associé est orienté ou déplacé dans l'espace. Cela permet de prendre en compte les propriétés de symétrie et d'isotropie des phénomènes étudiés. Les tenseurs sont souvent représentés à l'aide de la notation tensorielle, qui utilise des indices pour indiquer les composantes du tenseur et les règles de transformation. Par exemple, un tenseur d'ordre 2 est souvent noté T{ij}, où i et j sont des indices qui varient en fonction des dimensions de l'espace.

Tension (Tensio, de tensum, supin de tendere = tendre, étendre) : a) Sens stoïcien : force interne qui rend toute chose cohérente, soit que le principe de cette cohérence réside dans la chose elle-même ou dans une autre plus parfaite, spécialement l'effort de l'esprit pour saisir la connaissance vaie ou résister à l'influence des choses extérieures. - b) Tension psychologique : 

« La réunion de ces deux phénomènes, une synthèse nouvelle, une forte concentration et des faits de conscience très nombreux, constitue un caractère qui doit être essentiel en psychologie; ce que l'on peut appeler par convention la tension psychologique. » (Pierre Janet, les Obsessions et la  et la Psychasthénie, T. 1, 1903).
Terme (Terminum = borne, limite) :
a) Limite, borne (ex. : terme de la vie). 

b) Expression verbale qui représente une idée définie, déterminée (ex. : terme simple, terme complexe). Dans la pratique s'emploie comme synonyme de mot. 

c) Un des éléments simples entre lesquels existe une relation logique ou mathématique. Dans la proposition, les logiciens appellent termes le sujet et le prédicat, et, dans le syllogisme, ils distinguent le grand terme, le petit terme et le moyen terme suivant l'extension de ces termes, c'est-à-dire le plus ou moins grand nombre d'objets auxquels ils s'appliquent.

En général, les termes comportent les mêmes divisions que les idées qu'ils expriment : il y a, par exemple, des termes concrets et abstraits, suivant que l'idée exprimée est elle-même concrète ou abstraite; il y a encore des termes singuliers ou individuels, géneraux, collectifs, etc.

Terminisme (Terminus = borne) : nom donné au Nominalisme de Guillaume d'Occam et de ses successeurs. Dans le contexte de la logique, le terminisme d'Occam se réfère à l'étude des termes et à la manière dont ils se rapportent aux objets du monde réel. Selon lui, la signification des termes et des propositions logiques doit être analysée en fonction de leur usage et de leur capacité à se référer à des objets individuels. Cela implique une analyse fine de la langue et des termes utilisés dans les propositions pour s'assurer qu'ils correspondent bien à la réalité. En théologie, le terminisme d'Occam conduit à une approche plus sceptique et critique des doctrines établies. Par exemple, il met en question les arguments complexes et abstraits en faveur de certaines doctrines, préférant des explications plus directes et scripturaires. Cela a parfois conduit à des conflits avec l'Église, car ses idées remettaient en question certaines traditions et interprétations dogmatiques.

Terminologie (de Terminus = borne, terme; logos = discours) :

a) Étude des termes techniques relatifs à une science ou à un art.

b) Ensemble des termes techniques employés par une science ou un art. On dira, par exemple, terminologie marxiste, pour désigner la langue très spéciale employée par les philosophes marxistes.

Terminus a quo, Terminus ad quem : locutions scolastiques, qu'on emploie encore parfois pour désigner dans un processus le point de départ et le point d'arrivée.

Tertium quid : locution scolastique : se dit d'un troisième terme qui doit être pris en considération dans une analyse ou discussion, où jusque-là on n'en a examiné que deux.

Test (mot anglais signifiant épreuve, pierre de touche, critérium) : épreuve servant à déterminer, chez un individu ou un groupe, la présence ou le degré de caractères physiques ou mentaux qui leur sont propres.

Testabilité (de Testabilis = qui a le droit de déposer en justice, de testari = être témoin, attester) : la testabilité d'un fait est le caractère qu'a ce fait d'être plus on moins apte à devenir objet de témoignage. Ce terme a été créé par Edouard Claparède.

Tétraèdre (géométrie). - Un tétraèdre est un polyèdre ayant quatre faces et quatre sommets, ou, en d'autres termes, une pyramide à base triangulaire. Le nombre des arêtes est de six. Il existe un grand nombre d'analogies entre le tétraèdre et le triangle, mais aussi des différences essentielles. Aussi, tandis que la géométrie du triangle est arrivée à un degré d'avancement considérable, peut-on dire que celle du tétraèdre est à faire encore en grande partie. Dans le tétraèdre régulier, les quatre faces sont des triangles équilatéraux.

Tétraédriques (coordonnées). - De même qu'on peut rapporter un point d'un plan à un triangle, en prenant pour ses coordonnées des nombres proportionnels aux distances de ce point aux trois côtés (coordonnées normales) ou à ces distances multipliées par des coefficients constants, de même, dans l'espace, on peut déterminer la position d'un point par des coordonnées analogues, appelées coordonnées tétraédriques. Les coordonnées tétraédriques sont naturellement homogènes; le tétraèdre dont il s'agit est appelé tétraèdre de référence. Si les coordonnées sont normales, elles sont proportionnelles, en grandeur et en signe, aux distances du point aux quatre faces. Si x, y, z, t étant les coordonnées normales, et A, B, C, D les aires des faces, on prend a =Ax, b = By, g = Cz, d = Dt, alors  a, b, g, d sont les coordonnées barycentriques du même point. Celui-ci est alors le centre des forces parallèles a, b, g, d  appliquées aux quatre sommets du tétraèdre de référence. Dans certaines questions, les coordonnées tétraédriques, surtout à cause de leur homogénéité et de la symétrie qui s'ensuit dans les calculs, offrent de précieuses ressources et présentent un avantage marqué sur les coordonnées cartésiennes. (C.-A. Laisant).

Thanatologie. - Discipline qui étudie la mort d'un point de vue philosophique, psychologique et sociologique. Elle examine comment les individus et les sociétés comprennent et réagissent à la mort.

Théisme (de Theos = Dieu ; la racine est : a) soit thes = prier : Dieu est celui qu'on prie ; b) soit the = placer, poser : Dieu est celui qui pose, établit, crée) : quand on veut marquer une différence entre Théisme et Déisme, on dit que le Déisme admet l'existence de Dieu, mais exclut quelquefois la Providence et se montre hostile à toute Révélation, tandis que le Théisme admet l'existence d'un Dieu, auteur et Providence du monde, et ne repousse pas la Révélation. - S'oppose à Déisme, Athéisme, Panthéisme.

Thème (Thema = ce qu'on pose, sujet donné) : sujet de réflexion, de discussion ou de développement.

Théocratie (Theockratia, de theos = Dieu; kratos = force du corps, domination puissance). - a) Au sens strict : gouvernement où Dieu désignerait directement le sujet du pouvoi; ou même indiquerait lui-même les mesures à prendre. - b) Gouvernement exercé par une caste sacerdotale. (A. Comte, Catéchisme positiviste, Entretien XII) : les prêtres y sont les représentants du souverain invisible, qui confère aussi à d'autres la mission de parler et d'agir en son nom parmi les humains. Le gouvernement des Hébreux était une véritable théocratie. II en fut de même de celui de l'Égypte primitive, et de celui des Incas au Pérou. La théocratie était en vigueur dans le Tibet où régnait le Dalaï-Lama jusqu'à l'invasion chinoise, en 1952. On donne quelquefois le nom de théocratie au gouvernement des papes; il s'agit dans ce cas d'une théocratie qui se superpose à une monarchie élective. En Iran, et dans les autres républiques islamiques, le régime peut également être qualifié de théocratique ou de clérical, mais il est superposé dans ce cas à un système républicain.

Théodicée (Theos = Dieu; dikè = justice) : a)  Ce mot semble avoir été introduit dans la langue philosophique par Leibniz qui en a fait le titre d'un de ses plus célèbres ouvrages : Essais de théodicée (1710) , concernant la bonté de Dieu, la liberté de l'humain et l'origine du mal. Les contemporains de Leibniz ne semblent pas avoir bien compris tout d'abord le sens de ce mot. Ainsi le P. Des Bosses, traduisant en latin le titre de cet ouvrage, rend Théodicée par le masculin Theodicoeus et il mande à Leibniz que le P. Tournemine « a lu avec beaucoup de plaisir son Théodicée ». Leibniz dans une lettre datée de Hanovre, le 6 janvier 1712, relève cette erreur : 

« L'auteur d'une revue française en Hollande, Bernard, a compris Essais de théodicée comme si je voulais dire Tentamina Theodicaei ou si je me désignais moi-même par le nom de Theodicoeus; mais mon intention a été d'appeler théodicée la doctrine elle-même ou le sujet du traité, de sorte que la théodicée est la doctrine du droit et de la justice de Dieu, itae ut est Theodicoea sit doctrina de jure et justitia Dei. »
Il semble donc que dans la pensée de Leibniz, la théodicée soit une partie, une section de la théologie, celle où se traite plus particulièrement le problème de l'existence du mal. Le mot servirait ainsi exprimer la justification de la bonté de Dieu, contre laquelle on objecte l'existence du mal. b) le  mot théodicée a été employé  par l'école éclectique, surtout depuis Victor Cousin, dans un sens beaucoup plus général pour désigner la partie de la philosophie qui traite de Dieu. Cet emploi est défectueux, puisque le terme, signifiant simplement la justification de Dieu, n'est pas adéquat à son objet. Il faudrait dire Théologie naturelle ou rationnelle. 

Théologie* (Theologia, de Teos = Dieu; logos = discours) : a) La Théologie strictement dite est l'étude de Dieu au moyen des lumières fournies par une révélation surnaturelle, qui perfectionne les données de la raison naturelle. - b) La Théologie naturelle, rationnelle, qu'on nomme aussi Théodicée, est l'étude de Dieu au moyen de la raison. Ces deux sciences, qui ont même objet matériel, diffèrent par leur objet formel. - c) On subdivise la Théologie strictement dite en : 1°) Positive, qui étudie les données sur lesquelles reposent le dogme et la morale catholiques : Bible, Tradition, oeuvres des Pères de l'Église, Textes des Conciles, Enseignements du Magistère Pontifical. - 2°) Scolastique, qui est la systématisation et la justification rationnelle des données fournies par la Théologie positive (ex. : la Somme théologique de Thomas d'Aquin).

Théophilanthropes (Theos =Dieu; philos = ami ; anthrôpos = homme) : secte philosophique qui, sous le Directoire, unissait dans un culte rationaliste l'adoration de l'Être suprême et l'amour de l'humanité.

Théorème (Theôrèma = ce qu'on peut contempler, objet d'étude, de theôreô = observer, contempler). - Cette dénomination est donnée dans toutes les sciences mathématiques à une proposition dont la vérité ne peut s'établir qu'à la suite d'une série d'opérations logiques qu'on appelle démonstration. Il y a un certain nombre de théorèmes d'une importance exceptionnelle, dans toutes les branches, et qu'on désigne d'habitude par le nom de leur auteur (par ex. : le théorème de Sturm; le théorème de Pythagore, etc.). Il est clair du reste que le nombre des théorèmes. connus ou à trouver, est illimité. Au point de vue de l'enseignement, la géométrie surtout, suivant en cela la tradition grecque, procède presque exclusivement par théorèmes, c.-à-d. en énonçant les vérités, enchaînées dans un ordre logique immuable, et les démontrant au fur et à mesure. C'est une méthode qui fait plus appel à la mémoire qu'au jugement, et qui paralyse chez les élèves l'esprit de recherche et l'instinct de la curiosité. (C.-A. Laisant.).

Théorétique (Theoreticus = qui aime à observer, contemplatif, spéculatif, de theorètos = qu'on peut observer, de theoreô = observer) : qui se rapporte à la théorie. - a) Aristote fait consister la vertu, la vie la plus haute ou théorétique, dans la connaissance et la contemplation de la vérité, qui est la fin de l'homme en tant que raisonnable. Il l'oppose aux vertus pratiques, qui se rapportent, à l'action et sont la fin de l'homme en tant que citoyen. - b) Aristote oppose aussi les sciences théorétiques aux sciences poétiques et pratiques. (par exemple dans les Topiques, L. VI, C. VI, § 23), 585. - c) S'emploie aussi quelquefois comme synonyme de théorique; cependant théorique signifie proprement : qui appartient à la théorie, tandis que théorétique veut dire qui se rapporte à la théorie, qui a le caractère d'une théorie. - S'oppose à pratique.

Théorie (du grec Theoria =  action de voir, d'observer, spéculation, de theôr; = spectateur). - a) En général : construction spéculative de l'esprit. - b) Par opposition à la pratique : ce qui est l'objet d'une connaissance indépendamment de ses applications - c) Par opposition à la connaissance vulgaire c'est un ensemble de raisonnements systématiquement organisés pour résoudre une difficulté (ex. : théories de la perception immédiate et de la perception médiate). - Étymologiquement, ce mot est synonyme de spéculation. Il désigne, dans les sciences et en philosophie, un essai de coordination et d'explication d'un certain ensemble de faits, le plus souvent mêlé d'hypothèse. Parfois même, il sort à désigner une hypothèse particulière : ainsi, en optique on dira indifféremment l'hypothèse ou la théorie de l'émission. l'hypothèse ou la théorie de l'ondulation, etc. Mais on l'emploie aussi pour désigner la conception d'ensemble à laquelle une science peut être arrivée dans l'étude d'un certain ordre de faits et qui est universellement considérée par tous les gens compétente comme résumant fidèlement toutes les connaissances acquises à cet égard : c'est ainsi qu'on parlera de la théorie mécanique de la chaleur, de la théorie de la rosée, etc. De même, en philosophie, faire la théorie de la perception extérieure ou celle de la mémoire, etc., signifie simplement réunir et coordonner tous les résultats obtenus par la psychologie dans l'étude de ces phénomènes de manière à en donner une conception synthétique. En ce sens, il n'y a ni science, ni philosophie sans théorie, c.-à-d. sans effort pour comprendre les faits, pour les relier par des rapports, en un mot pour les penser. Des faits isolés ou entassés ne constituent pas une science. Quand l'essai de coordination devient plus vaste et s'étend à différents ordres de faits qu'il s'agit d'embrasser d'une seule, vue, la théorie devient un système, et la part de l'hypothèse y augmente. Théorie des idées-images

Théorie critiqueL'école de Francfort.

Théorie planétaire. - On désigne ainsi l'ensemble des algorithmes (ou méthodes de calcul) qui permettent de calculer la position d'une planète à un instant donné. La théorie de la Lune est ainsi un des problèmes de mécanique céleste les plus ardus, du fait des multiples perturbations que subit le satellite de la Terre.

Théosophie* (Theosophia = connaissance des choses divines, de theosophos = qui sait les choses divines, de Theos = Dieu, et sophos = habile, instruit) : ce mot désigne une forme de théologie mêlée d'illuminisme et de superstition. L'École d'Alexandrie donna dans la théosophie avec Porphyre et Jamblique.

Thermodynamique. -  Branche de la physique qui étudie les phénomènes liées à la chaleur et, plus largement, impliquant les échanges d'énergie.

Thèse (Thesis  = action de poser, poser une thèse, proposition. Racine the = poser) : a) Proposition avancée avec preuves à l'appui ou position d'une doctrine qu'on soutient contre les objections qu'elle peut soulever. - b) S'oppose à antithèse et à synthèse premier terme d'une doctrine composée de trois concepts, dont les deux premiers s'opposent l'un à l'autre, et que le troisième concilie dans une vue supérieure (Hegel). - Si la thèse et l'antithèse semblent également probables, elles constituent une antinomie. Kant en formule quatre à propos du noumène Monde. - c) La thèse (ce qui doit être) et l'hypothèse (ce qui peut être).

Théurgie (Theurgia = acte de la puissance divine, de Theos = Dieu; ergon = oeuvre); opération magique qui consiste à provoquer l'intervention de Dieu ou des esprits.

Thomisme. - C'est : a) la doctrine de Saint-Thomas d'Aquin. -b) l'école philosophico-théologique qui fait profession d'étudier la doctrine de Saint-Thomas et de la suivre. 

La philosophie de saint Thomas d'Aquin est exposée dans sa fameuse Somme théologique, qui est une véritable encyclopédie des sciences philosophiques et théologiques au Moyen âge. (Scotisme).

L'auteur y procède ordinairement de la manière suivante : il pose la question en forme de problème et la divise en plusieurs articles; puis, sur chacun de ces articles, il propose des difficultés ou objections tirées soit de l'autorité de la Bible ou des Pères, ou des philosophes, surtout Aristote; enfin il donne des réponses puisées aux mêmes sources et des conclusions où abondent les distinctions subtiles. 

« C'est, dit V. Cousin, un des grands monuments de l'esprit humain au Moyen âge, et il comprend, avec une haute métaphysisique, un système entier de morale et même de politique.» 
Au XIXe siècle, l'École Néothomiste a pour but de restaurer l'étude de Saint Thomas. 
« Aujourd'hui le nom de thomiste ou de néothomiste est pris ou accepté par plusieurs philosophes qui, tout en s'inspirant de S. Thomas, sont loin de partager les opinions des anciens thomistes. » (E. Blanc, Dictionnaire de philosophie ancienne, moderne et contemporaine, 1906). 
Au début du XXe siècle, on a créé le mot Hyperthomisme pour caractériser l'outrance de certains thomistes dans l'exposition de leur doctrine. 
Tiers exclu (principe du). - Principe logique qui peut se formuler comme suit : 
Pour toute proposition P, la proposition P ou non-P est vraie, sans possibilité d'une troisième option. 
Autrement dit, une déclaration ne peut être ni vraie ni fausse à la fois.

Bien que le principe du tiers exclu soit largement accepté dans la logique propositionnelle classique, il a été remis en question par certains courants, comme le paraconsistentisme, qui suggèrent qu'il peut y avoir des situations dans lesquelles une proposition n'est ni strictement vraie ni strictement fausse.

Tolède (école de traducteurs de). - Cet important centre intellectuel a rassemblé, principalement aux XIIe et XIIIe siècle, à Tolède (Espagne), lorsque la région était sous domination musulmane (al-Andalus), plusieurs traducteurs et penseurs notables (Gérard de Crémone, Dominicus Gondisalvi, Michel Scot, Herman de Carinthie, Jean de séville, etc.), qui ont contribué de manière significative à la transmission à l'Europe médiévale des connaissances philosophiques, scientifiques et littéraires entre les cultures grecque, latine, arabe et hébraïque.  Elle a contribué ainsi au renouveau intellectuel et culturel de l'époque. 

Tolérance (Tolerantia, de tolerans, tolerare = supporter) : a) Manière d'agir d'une personne qui supporte sans se plaindre la violation habituelle de ses droits; - ou d'une autorité qui accepte une dérogation aux lois, aux règlements ou à l'application d'un principe. - b) Disposition d'esprit qui porte à laisser aux autres la liberté d'exprimer leurs opinions, fussent-elles contraires aux nôtres. 

Tolérance  dans la syntaxe (principe de). - Capacité d'un système linguistique à accepter des variations et des écarts par rapport à ses règles normatives sans compromettre la compréhensibilité du message. Cela signifie que, même si une phrase ou une construction grammaticale ne suit pas strictement les règles syntaxiques, elle peut toujours être comprise dans un certain contexte.

Topique (Topikos = qui concerne le lieu, de topos = lieu) : a) La Topique,  est la science des lieux communs, ou l'art de trouver des arguments. - b) Les Topiques d'Aristote sont cette partie de l'Organon, où il traite de la méthode de la dialectique et indique les lieux (topoi) d'où elle tire les solutions générales qu'elle applique à chaque question. - c) Kant appelle Topique transcendantale la détermination du « lieu transcendantal », c'est-à-dire la place qu'il convient d'assigner à un concept en le rapportant à la faculté de sentir ou à l'entendement.  Critique de la Raison pure : analytique transcendantale, L. II, Ch. III, Observation sur l'amphibolie des concepts réflexifs. - d) L'adjectif topique signifie : ce qui est bien à sa place, et conséquemment répond bien à la question ou à la diffi-culté posée (ex. : argument topique).

Topographie . - a) description de la configuration d'un lieu. b) technique permettant cette description; c) relief d'un territoire.

Topologie. - Branche des mathématiques qui étudie les propriétés invariantes d'entités géométriques auxquelles ont applique une déformation continue.

Totalitarisme. - Système où un État exerce un contrôle absolu et étendu sur la vie publique et privée de ses citoyens, régulant presque tous les aspects de leur existence. Le contrôle de l'individu par l'Etat implique que dans un un régime totalitaire, le gouvernement s'emploie à contrôler non seulement la sphère politique, mais aussi l'économie, la culture, la religion et les relations sociales. 

Ainsi, dans un régime totalitaire, le pouvoir est centralisé et souvent concentré dans les mains d'un d'un parti unique ou d'un leader, une figure charismatique ou autoritaire, qui exerce un contrôle important sur le gouvernement et la société. Cette personnalité dirigeante peut encourager un culte de la personnalité pour renforcer son pouvoir. Les institutions, les médias et les organisations de la société civile sont placées sous contrôle direct de l'État. Le gouvernement cherche à imposer à toute la société une idéologie unique, dite l'idéologie officielle. Cette idéologie peut être politique, religieuse, raciale, ou une combinaison de ces éléments. Le gouvernement utilise la propagande pour propager cette idéologie et contrôle strictement les médias et les moyens de communication pour garantir la diffusion de la vision du régime. Le système éducatif est également souvent contrôlé par l'État afin de propager l'idéologie du régime et endoctriner les jeunes générations conformément aux objectifs du gouvernement. Les régimes totalitaires ont recours à la répression pour éliminer toute opposition réelle ou perçue. La surveillance étendue de la population est courante, souvent placée sous la responsabilité d'organes de sécurité et de renseignement. 

Au-delà de ces traits généraux, qui d'ailleurs peuvent être plus ou moins accentuées, il n'y a pas de consensus pour dire quels sont ou ont été dans l'histoire les régimes totalitaires. Si le but est toujours le contrôle total des individus, les moyens mis en oeuvre et le degré de réalistion du programme peuvent varier considérablement. Hannah Arendt identifiait seulement deux régimes totalitaires, le régime nazi en Allemagne, et le régime stalinien en Union soviétique; d'autres auteurs ont ajouté notamment  le régime fasciste de Mussolini en Italie, le régime des Taliban en Afghanistan, la Terreur pendant la Révolution française, et plusieurs régimes communistes, celui de Pol Pot au Cambodge, celui des Kim en Corée du Nord et celui de Mao Zedong et de Xi Jinping en Chine. Les régimes totalitaires ont souvent été caractérisés par des violations massives des droits humains, des persécutions de groupes spécifiques et des atrocités à grande échelle.

Totalisation. - Unification ou intégration globale. Dans sa phénoménologie, Hegel utilise le concept de totalisation pour décrire le processus par lequel l'esprit atteint une compréhension complète de soi-même en intégrant toutes les expériences et oppositions à travers le temps et l'histoire. Il pârle souvent d'Aufhebung (= sublimation, dépassement) pour qualifier ce mouvement de totalisation où une contradiction est élevée et intégrée à un niveau supérieur.

Totem (mot du groupe des langues algonkines). - Animal, végétal, parfois objet ou phénomène naturel,  doté d'une signification symbolique particulière  et considéré comme l'ancêtre et le protecteur du clan, de la tribu, de la famill, et auquel sont attachés divers interdits (tabous) et obligations. Les totems sont considérés comme sacrés, et leur utilisation est entourée de rituels et de cérémonies religieuses. Ils peuvent être vénérés en tant qu'entités spirituelles ou divines.

Totémisme. - Système de croyances et de pratiques religieuses, observé dans certaines cultures autochtones, qui implique l'attribution d'une signification symbolique particulière à des objets ou à des animaux spécifiques, appelés totems. Ces totems sont considérés comme sacrés et sont associés à des groupes sociaux  (clans, tribus, etc). Le totémisme remplit ainsi des fonctions sociales, telles que la consolidation de l'identité du groupe, la régulation des mariages (interdiction de mariage à l'intérieur du même groupe totémique), et la médiation entre le groupe et le monde spirituel.

Tourbillons. - On appelle hypothèse des tourbillons une théorie cartésienne de la production de l'univers ou plutôt de la manière dont l'ordre actuel du monde, serait sorti de la confusion des éléments qui le constituent. Descartes suppose la matière dans un repos absolu; Dieu lui donne le mouvement; tout étant plein, le mouvement se communique à toutes les parties; mais il ne saurait se propager en ligne droite et l'action réciproque des parties doit produire des mouvements circulaires ou tourbillons innombrables Descartes explique ainsi tout l'univers matériel, depuis la matière subtile, dispensatrice du mouvement, de la lumière et de la pesanteur, jusqu'à la matière grossière qui tombe directement sur  nos sens et forme les planètes et tous les corps. L'illusion a longtemps persisté en France que cette hypothèse fausse et stérile pouvait conduire à une physique préférable à celle de Newton.

Tout (totum). - a) Une chose considérée en son entier. b) Ce qui est fait de deux ou plusieurs parties.

Tradition (Traditio = action de remettre, de traditum, supin de tradere = remettre, communiquer, de trans = au delà, dare = donner) : a) Ce qui dans une société, spécialement dans une société religieuse, se transmet de génération en  génération. - b) En critique historique, document transmis par la parole. 

Traditionalisme (de Traditionnel, de tradition) . a) En général, doctrine qui réclame la conservation des formes politiques et religieuses transmises par la tradition. - b) En Philosophie : conception de ceux qui exagèrent la nécessité de la tradition et estiment que la raison ne peut parvenir par ses seules forces à la vérité (De Bonald, J. de Maistre, La Mennais, Bautain, Ventura).

Traducianisme (de Traducere, transmettre, de trans-ducere, mener au delà) : conception  de ceux qui ont prétendu que l'âme des enfants provient du corps et de l'âme des parents. - Tertullien pensait que les âmes se perpétuent par voie de génération, per traducem; et que de ce fait résulte la ressemblance frappante qu'on remarque souvent entre le caractère des enfants et celui de leurs parents. Il en concluait que la corruption que le premier péché a produit chez Adam s'était transmise héréditairement, par la génération, à ses descendants ; en sorte qu'il y a dans les âmes, par le fait de leur origine, ex originis vitio, un mal en quelque sorte naturel, malum, quodum modo naturale. C'est le premier germe de la doctrine du péché originel, quoique Tertullien soit encore loin de supposer que ce péché rende l'humain incapable de tout espèce de bien. Il insiste, au contraire, avec autant de force que les autres docteurs de son temps, sur la continuité de la liberté humaine. Il songe encore bien moins à une imputation du péché d'Adam, puisqu'il déclare formellement que l'enfant, dès le premier âge, est encore innocent. Cette doctrine fut adoptée par Cyprien. Au IVe siècle, la croyance que les âmes se perpétuent par voie de génération prédominait en Occident; elle avait pour adhérents, en Orient, Apollinaire et Grégoire de Nysse. La question fut reprise et vivement débattue, à l'occasion de la controverse pélagienne. Pélage enseignait la création directe de chaque âme, non sa formation par voie de génération. De ce qu'elle était sortie de la main créatrice de Dieu, il inférait son innocence native. Augustin inclinait vers le traducianisme, parce qu'il lui paraissait expliquer naturellement la propagation du péché originel; mais il ne se prononçait pas positivement en sa faveur, parce qu'il menaçait, en même temps, et l'incorporalité et l'immortalité de l'âme. Aussi déclara-t-il, à plusieurs reprises, ne rien savoir de certain sur l'origine de lame humaine. Jérôme professait la même, incertitude ; pareillement, dans le temps suivant, Grégoire le Grand. - Le Génératianisme soutient que l'âme des enfants provient de l'âme des parents, et non de l'âme et du corps. Cette double conception s'oppose à la Création ou Créationisme. - Leibniz appelle le Traducianisme « traduction des âmes ». (Théodicée, Part. I, § 86. P. III, § 397). (E.-H. Vollet).

Traduction (indétermination dans la). - Concept qui  associé à Willard Van Orman Quine et à son idée selon laquelle la traduction d'une langue à une autre n'est pas une tâche parfaitement déterminée. Selon Quine la signification des termes dans une langue est liée à l'ensemble du réseau conceptuel de cette langue (holisme sémantique). Ainsi, la traduction d'un mot ou d'une phrase d'une langue à une autre implique une compréhension globale du système conceptuel de la première langue. En raison de cette interconnexion sémantique, il peut y avoir des situations où plusieurs traductions différentes d'une même phrase ou d'un même mot sont toutes compatibles avec le contexte global. Cela crée une indétermination, car il peut y avoir plusieurs manières valides de traduire un énoncé.    L'indétermination de la traduction rappelle l'importance du contexte dans la compréhension et la traduction d'un texte. Le même mot peut avoir différentes nuances de signification en fonction du contexte dans lequel il est utilisé.Les différences culturelles peuvent également contribuer à l'indétermination de la traduction. Certains concepts spécifiques à une culture peuvent ne pas avoir d'équivalents directs dans une autre, ce qui rend la traduction plus complexe. Selon la thèse de la double vérité, autre concept associé à Quine, il peut y avoir plusieurs manières équivalentes de traduire une phrase, sans qu'aucune ne soit nécessairement plus vraie que l'autre. 

Trajectoire. - Ensemble des points parcourus par un corps en mouvement.

Transcendance (de Transcendant, de l'ancien verbe transcender, de transcendere = scandere = franchir, dépasser) : a) Existence de réalités transcendantes : Dieu, en tant qu'il est personnel, distinct du monde. - Substances ou choses en soi, qui existent derrière les phénomènes ou apparences sensibles. - b) Principe de transcendance.

Transcendant (adjectif participe de l'ancien verbe Transcender, de transcendere = franchir, dépasser) : a) En philosophie, connaissance qui s'élève au-dessus des notions courantes. - b) Ce qui est au delà de toute expérience possible :

« Nous appellerons immanents les principes dont l'application se tient absolument dans les bornes (le l'expérience possible, et transcendants, ceux qui sortent de ces limites. » (Kant, Critique de la Raison pure, Introduction à la Dialectique transcendantale, §-I.)
Kant appelle transcendante toute connaissance qui dépasse l'expérience et qui, par là même, est illusoire à ses yeux. Aussi, d'après lui, la philosophie ne peut être transcendante, parce qu'elle ne saurait atteindre les choses en soi, les noumènes, qui ne tombent pas sous l'expérience. c)  En mathématiques, transcendant est synonyme de non-algébrique (par ex. : un nombre est dit transcendant lorsqu'il n'est la solution d'aucune équation à coefficients entiers).

Transcendantal, Transcendantaux (de Transcendant, de l'ancien verbe transcender, de transcendere, transcendens =  franchir, dépasser) : a) Sens scolastique : attributs qui conviennent à tous les êtres. - b) Sens kantien : ce qui est une condition a priori et non une donnée de l'expérience. - Kant nomme transcendantal tout élément a priori de la pensée, c'est-à-dire indépendant de l'expérience, lequel rend la connaissance possible. La philosophie est transcendantale, parce qu'elle applique aux données de l'expérience, c'est-à-dire aux phénomènes, les catégories ou formes a priori de l'entendement. Ces, catégories sont des notions transcendantale. - c) Par suite, une étude est dite transcendantale, quand elle a pour objet les principes ou idées a priori dans leur rapport nécessaire avec l'expérience (ex. : eshétique, analytique, dialectique transcendantales).

Transcendantalisme (de transcendantal) : a) Doctrines qui admettent des concepts ou formes a priori dominant l'expérience. b) Le transcendantalismeest aussi un mouvement philosophique et religieux, qui est une réaction idéaliste contre la philosophie du XVIIIe siècle. Emerson en est le principal représentant. Le mouvement transcendentaliste aprofondément infliuencé la littérature, la philosophie et la réforme sociale aux États-Unis. 

Transfert (Substantif verbal de Transférer) : a) Transfert des sentiments  : phénomène par lequel un état affectif est transporté de l'objet, qui l'a déterminé à un objet différent. (J. Sully, The Human Mind, t. II, 1892). - b) Transfert des valeurs : phénomène par lequel le moyen prend la valeur de la fin, le signe celle de la chose signifiée, etc. (ex. : la propriété, instrument, moyen de jouissance, plaît sans qu'on en fasse usage, même en dehors de l'usage).

Transfini (de Trans = au delà, et fini) : Cantor a appelé ainsi les nombres, cardinaux ou ordinaux, qui dépassent les nombres finis.

Transformation (Transformatio, de transformatum, supin de transformare = changer la forme, de trans, au delà; forma = forme, aspect). a) Passage d'une forme à une autre. - Le changement de forme peut être substantiel (ex. : eau changée en hydrogène et oxygène) ou accidentel (ex. : eau placée dans un vase carré ou oblong), dans le système de la matière et de la forme. - b) Opération logique, par laquelle à une proposition on substitue une proposition équivalente (ex. : conversion simple de l'universelle négative). c) en mathématiques, une transformation est une fonction permettant de passer d'un système de coordonnées à un autre.

Transformations de coordonnées. - Relations mathématiques qui permettent de passer d'un système de coordonnées à un autre. Ex. : les transformations linéaires pour passer d'un système cartésien à un autre, les transformations pour les coordonnées polaires, cylindriques ou sphériques, etc.

Transformisme (de Transformer, de transformare = changer la forme de). - Doctrine admettant les espèces vivantes sont variables et descendent par transformations successives de quelques types primitifs. Lamarck et Darwin sont les auteurs de théories transformistes.

Transhumanisme. - Courant, souvent associé au posthumanisme, qui envisage l'utilisation des technologies émergentes pour améliorer les capacités humaines au-delà de leurs limites biologiques (améliorations physiques, cognitives et émotionnelles, extensions de la durée de vie, voire immortalité). 

Transitif (transire = passer d'un lieu ou d'un sujet à un autre). - Ce mot désigne l'action d'une cause qui produit un effet hors d'elle-même : l'action de l'âme sur le corps est transitive. Il s'oppose à immanent : l'action de l'âme sur elle-même dans la détermination volontaire est immanente. Dieu, selon Spinoza, est la cause immanente et non transitive du monde, car, selon le panthéisme, le monde n'a de réalité qu'en Dieu et par Dieu.

On trouve quelquefois le mot transitoire employé dans le sens de transitif, mais c'est un abus : transitoire signifie proprement passager, qui n'est que pour un temps.

Transitive (relation). - En mathématiques, une relation binaire R sur un ensemble E est dite transitive si et seulement si pour tous les  éléments a, b, c appartenant à E on peut toujours dire : si aRb et bRc alors aRc. Cette propriété s'appelle la transitivité

Translation. - Déplacement dans l'espace d'une figure géométrique qui ne modifie ni son orientation, ni sa forme, ni ses dimensions.

Transmondain ( = "au-delà du monde"). - Terme qualifiant une perspective, une idée ou une valeur qui transcende les limites du monde matériel. Cela peut concerner des éléments spirituels, métaphysiques ou transcendants. Les philosophies religieuses ou métaphysiques qui considèrent l'existence d'une réalité ou d'une dimension au-delà du monde matériel peuvent être qualifiées de transmondaines.

Transnaturel (de Trans = au delà et naturel) : terme créé par Maurice Blondel, pour exprimer l'état instable de l'humain qui, n'ayant pas la vie surnaturelle à laquelle il est appelé, éprouve des stimulations en rapport avec cette vocation.

Transrationalisme (de Trans = au delà et rationalisme) : terme créé par Cournot pour exprimer cette « disposition de l'homme à croire à des puissances surnaturelles, à un monde mystérieux et invisible, sur lequel là science et la raison n'ont pas plus de prise que les sens ». (Matérialisme, Vitalisme, Rationalisme, Sect. IV, 1875).

Trapèze (géométrie). - On appelle trapèze un quadrilatère ABCD dont deux côtés, AB, DC par exemple, sont parallèles, les deux autres ne l'étant pas. Ces deux côtés parallèles sont appelés les bases du trapèze, et leur distance est la hauteur. Si les deux côtés non parallèles sont égaux, on dit que le trapèze est isocèle. Si l'un d'eux est perpendiculaire aux bases, le trapèze est dit rectangle. Lorsque les deux côtés non parallèles viennent à se couper entre les deux bases, on n'a plus un quadrilatère convexe; mais on a conservé quelquefois le nom de trapèze à la figure ainsi obtenue; ou mieux on lui a donné celui de trapézoïde. Les propriétés principales du trapèze se trouvent énumérées dans tous les traités de géométrie. Sa surface est égale au produit de la demi-somme de ses bases par sa hauteur : S = (a+b)/2 x h.

Travail( (substantif verbal de Travailler, du latin populaire tripaliare, torturer avec le tripalium, de tres = trois, palus, pieu, sorte de chevalet; d'où gêne, effort pénible, travail). - Toute activité sociale demandant un effort et visant à assurer la vie matérielle d'un individu ou d'un groupe d'individus.

Triangle. - a) Figure du plan possédant trois côtés et trois angles. Selon la longueur de leurs côtés et la mesure de leurs angles, on distingue les triangles équilatéraux (trois côtés égaux), isocèles (deux côtés égaux), scalènes (aucun côté égal) et les triangles rectangles (un angle droit). - b) Le terme triangle peut également être utilisé plus largement pour décrire une relation triadique ou une structure à trois éléments. Par exemple, dans le contexte des nombres, le triangle de Pascal est une représentation triangulaire des coefficients binomiaux.

Triangulation. - Technique de détermination des distances basée sur la mesure des angles d'un triangle et les règles de la trigonométrie.

Tribu. - Dans les méthodes de classification en histoire naturelle, la tribu est ordinairement une subdivision d'une famille. - En anthropologie le terme tribu est utilisé pour décrire une unité sociale, généralement plus petite qu'une nation ou une ethnie, caractérisée par des liens sociaux étroits, souvent basés sur la parenté. Certaines tribus sont associées à des territoires spécifiques, que ce soit en raison de la géographie, de la tradition ou d'autres facteurs. Cependant, toutes les tribus ne sont pas nécessairement liées à un territoire délimité. Les tribus ont généralement leur propre structure sociale, avec des rôles définis pour les membres, souvent basés sur l'âge, le sexe, ou d'autres critères sociaux.  Elles ont souvent des économies basées sur la chasse, la cueillette, l'agriculture, l'élevage ou d'autres activités qui reflètent leur mode de vie particulier. Elles peuvent avoir leur propre langue, coutumes, traditions et croyances culturelles distinctes. La préservation de la langue et de la culture tribales est souvent un aspect important de l'identité tribale. La gouvernance tribale peut être assurée par un chef, un conseil tribal ou d'autres formes de leadership traditionnel. Les tribus ont été des formes traditionnelles d'organisation sociale dans de nombreuses sociétés humaines à travers l'histoire, et elles sont encore présentes dans certaines régions du monde aujourd'hui.

Trigonométrie. - Branche des mathématiques dédiée à la détermination des éléments d'une figure polygonale, en faisant usage des fonctions circulaires.

Trilogie. - Ce mot désigne, dans la dialectique de Hegel, la réunion des trois moments de la pensée, affirmation, négation, absorption (conciliation dans une idée supérieure), ou thèse, antithèse et synthèse.

Tristesse. - C'est un état affectif douloureux, calme et durable.

Trivium (carrefour où se rencontrent trois chemins, de ter = trois fois et via = chemin). - Pour les Scolastiques, ce terme désigne trois des sept arts libéraux : la  grammaire, la rhétorique et la dialectique.

Trois (arithmétique). - Le nombre trois joue un rôle important dans la science des nombres, et tout particulièrement dans la numération décimale. La divisibilité d'un nombre par 3 se réduit à celle du nombre formé par la somme de ses chiffres ; cela tient à ce que 3 est un diviseur de 10 - 1 = 9.

Trope (tropos = tour, tournure, attitude, manière de penser, de s'exprimer).  - Ce terme appartient d'abord à la stylistique. Il désigne une figure de mots qui détourne un mot ou une expression de sa signification habituelle, pour lui donner un sens différent. Exemple : Le sceptre pour la royauté. Les principaux tropes sont l'antonomase, la catachrèse, la métaphore, la métonymie et la synecdoque. En philosophie, ce mot est surtout utilisé pour parler des Tropes des pyrrhoniens. Les historiens de l'Antiquité nommaient ainsi les arguments des sceptiques contre la possibilité de la connaissance. On en attribuait dix à Pyrrhon. Enésidème les développa. Agrippa les réduisit à cinq, eux-mêmes réduisibles à trois la contradiction des opinions, la relativité de nos perceptions et l'impossibilité de toute démonstration ou diallèle.

Truisme (de l'anglais Truism = vérité banale, de true = vrai) : proposition tellement évidente qu'elle ne vaut pas la peine d'être énoncée.

Turing (machine de). - Modèle abstrait de calcul introduit par Alan Turing dans les années 1930, dans son article On Computable Numbers, with an Application to the Entscheidungsproblem. Ce type de machine joue un rôle fondamental dans la théorie de la calculabilité et la compréhension de ce qui peut être calculé de manière algorithmique : tout ce qui peut être calculé de manière algorithmique peut l'être par une machine de Turing. Cela a permis à Turing de définir formellement le concept d'algorithme et de prouver certains résultats fondamentaux sur la limitation des capacités de calcul. Cette théorie a jeté les bases de l'informatique théorique et de la conception des langages de programmation. Une machine de Turing est équipée d'une bande infinie divisée en cellules. Chaque cellule peut contenir un symbole, et le ruban peut être déplacé vers la gauche ou vers la droite. Une tête de lecture/écriture est positionnée au-dessus du ruban. Elle peut lire le symbole présent sous elle, écrire un nouveau symbole, et déplacer le ruban vers la gauche ou la droite. La machine a un ensemble fini d'états internes. À chaque étape, la machine est dans l'un de ces états. La machine de Turing fonctionne en suivant une table de transition qui spécifie, pour chaque combinaison d'état actuel et de symbole lu, l'action à effectuer (écrire un symbole, se déplacer vers la gauche ou la droite, changer d'état, etc.). La fonction de transition définit le comportement de la machine à chaque étape. Elle détermine comment la machine réagit en fonction de l'état actuel et du symbole lu. Ainsi le fonctionnement d'une machine de Turing fait intervenir trois types d'états  : 1) l' initialisation : la machine de Turing commence dans un état initial avec une certaine configuration du ruban; 2) transition : à chaque étape, la machine lit le symbole sous la tête de lecture/écriture, consulte la table de transition pour déterminer l'action à effectuer en fonction de l'état actuel et du symbole lu, puis effectue cette action; 3) répétition : ce processus se répète jusqu'à ce que la machine atteigne un état d'arrêt (acceptation ou rejet) ou entre dans une boucle infinie.

Tutiorisme (de Tutior = plus sûr, de tueri = regarder, protéger). - doctrine  qui oblige à suivre l'opinion la plus favorable à la loi.

Tychopsie (du grec tukhê = hasard, et opsis = aspect). - Courbe de la loi des erreurs accidentelles, dont on se sert, dans la théorie mathématique de l'évolution, pour déterminer l'ampleur de la variation d'un caractère donné.

Type (Typus = marque imprimée par un coup, empreinte, figure, image. Cf. en grec typtô = frapper) : 

a) Modèle qui sert à déterminer une série d'objets qui en dérivent (ex. : le cachet qui sert à produire des empreintes exprime bien « l'idée d'un type par corrélation avec l'idée de ses exemplaires ou de ses épreuves ». (Cournot, Traité de l'enchaînement des idées... L. I, Cn. v, § 48). 

b) Ce qui est représentatif d'une classe d'êtres. - Types d'êtres dans les sciences naturelles. - Immutabilité, persistance du type. - Un type est un individu qui possède d'une façon nette et frappante les caractères de son genre, tandis que les caractères individuels ou spéciaux n'ont rien de saillant. 

c) Une conception qui est représentative d'une qualité bonne ou mauvaise. 

d) Variétés physiques ou mentales qui résultent de la prédominance d'une fonction. 

Les types sont les idées des choses en prenant le mot idée dans son sens platonicien. Prototypes ou archétypes s'emploient dans le même sens.

Toute chose, selon Platon, a son idée dont elle est la copie plus ou moins fidèle et dont elle participe : cette participation des choses à, leurs types éternels constitue toute leur réalité.

Les types sont des principes de connaissance (car nous ne connaissons les choses que par leur intermédiaire), et des principes d'existence, puisque les choses n'existent que par la participation aux idées.

Selon Platon, il y a une connaissance intuitive des choses dans leurs exemplaires éternels et c'est elle qui rend toutes les autres connaissances possibles, loin d'en être elle-même le résultat. D'après la théorie de la réminiscence, cette connaissance primitive a son origine dans quelque condition antérieure à la vie terrestre et qui consiste dans une union intime de l'âme avec la vérité et l'être ou une intuition rationnelle.

Type-idéal ou Idéal-type. - Construction mentale abstraite utilisée comme outil analytique. Les types idéaux ne représentent pas des entités réelles mais sont des modèles simplifiés créés pour comprendre les phénomènes sociaux complexes. Max Weber (1864-1920) a employé ce concept comme un outil heuristique pour analyser la réalité sociale. Les types-idéaux servent de références conceptuelles. Par exemple :  le "bureaucrate idéal" n'est pas une personne réelle, mais un modèle abstrait qui incarne les caractéristiques essentielles d'une bureaucratie idéale. Alfred Schütz (1899-1959), dans son travail de reconstruction du monde social reprend une idée similaire, reposant elle aussi sur rôle de la construction mentale dans la compréhension des phénomènes sociaux. Schütz parle de typification pour décrire le processus par lequel les individus construisent des catégories et des types pour donner du sens à leur expérience sociale. Les types sociaux de Alfred Schütz sont des constructions du sens commun par les individus. Ils sont créés pour comprendre et interpréter les actions et les attitudes des autres dans le monde social quotidien.

Tyrannie. - Type de gouvernement institué par un acte de violence, et exercé sans limite ni responsabilité.

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