| La technologie est la science des arts industriels, des métiers. Non seulement elle fournit l'explication des innombrables termes qui leur sont particuliers, des "termes techniques", mais elle fait aussi connaître les procédés, les machines et les instruments, qu'ils mettent en oeuvre, les décrit, retrace leur histoire, indique les perfectionnements dont ils ont été l'objet et recherche ceux dont ils sont encore susceptibles. Son domaine est, on le voit, immense. Il est, par surcroît, assez mal limité surtout théorique, la technologie n'est jamais, cependant, purement scientifique, et la tâche du technologue ou de l'ingénieur se situe toujours entre celle du chercheur et de l'industriel. Il est un intermédiaire entre l'un et l'autre, qui divulgue et présente au second sous une forme pratique, en vue de l'application, les découvertes du premier. Le XVIIIe siècle ignorait à peu près encore le technologue. L'un des premiers et des plus illustres fut Diderot, avec son Encyclopédie, oeuvre de technologie par excellence, et, si l'on songe aux conditions dans lesquelles elle fut entreprise et réalisée, la plus admirable de toutes. De nos jours, le rôle social du technologue est considérable. Éclairant dans la pratique de leurs travaux, employeurs, contre-maîtres et ouvriers, il leur procure, sur les détails de leur art et dans une langue à leur portée, des données que, livrés à eux-mêmes, ils n'auraient pu, le plus souvent, acquérir et qui leur rendent compte du pourquoi et du comment de leurs actions, leur permettent, par voie de conséquence, de substituer le progrès à la routine, Il faut, du reste, qu'il possède, en même temps qu'une culture scientifique profonde, la notion complète du travail des ateliers et ce sont, en général, les grandes écoles qui le produisent. Quant à la division de la technologie en un certain nombre de branches, elle n'est et ne peut être autre que la classification même des arts industriels et elle est, comme celle-ci, de pure convention. D'Alembert avait pris pour base, dans son Tableau des connaissances humaines, la substance travaillée. D'autres, proposées depuis, envisagent soit les propriétés physiques de la matière employée, soit la catégorie des besoins à laquelle satisfait l'objet fabriqué. Signalons encore celle donnée par le Dictionnaire d'économie politique de Léon Say. | |