|
On
appelle coordonnées en géométrie
analytique les éléments à l'aide desquels en fixe
la position d'un point, soit sur un plan,
soit dans l'espace tridimensionnel (ou d'un nombre de dimensions quelconques).
Le procédé éminemment ingénieux à l'aide
duquel Descartes est parvenu à résoudre
cette question et à fonder ainsi la géométrie analytique,
constitue l'une des plus grandes découvertes scientifiques des temps
modernes; on peut la mettre sur la même ligne que celle du calcul
infinitésimal (Analyse
mathématique), à raison des immenses conséquences
qu'elle a produites.
Prenons sur un plan
deux axes fixes OX, OY, se coupant au point O,
et supposons que ces deux axes soient perpendiculaires entre eux, il est
clair que la position d'un point M sera connue si l'on donne sa distance
MP à l'axe OX, ainsi que sa distance OP à l'axe OY. Ces deux
distances sont appelées les coordonnées du point M, OP est
l'abscisse désignée ordinairement par x, MP est l'ordonnée
appelée y. Les deux axes OX, OY, sont appelés axes des coordonnées,
OX est l'axe des abscisses ou des x, OY l'axe des ordonnées ou des
y. Il est vrai que des points placés dans les différents
angles que OX et OY forment autour du point O,
pourront avoir les mêmes coordonnées; mais on les distinguera
facilement par leur signe, et, en tenant compte
de ce dernier élément, on peut dire qu'un point sera rigoureusement
connu de position, quand on connaîtra son abscisse et son ordonnée.
Le plus souvent les
axes Ox, Oy sont pris rectangulaires; mais ils peuvent former un angle
quelconque, et alors ils sont dits obliques.
Lorsque les coordonnées
d'un point sont connues, on a facilement sa position sur le plan. Mais
si, entre les coordonnées x, y, on a simplement une relation exprimée
par une équation f(x,y) = 0, la position
du point reste indéterminée, et l'on peut dire qu'il existe
une infinité de points satisfaisant à
l'équation. En effet, donnant à x une valeur arbitraire quelconque,
on en tirera une valeur correspondante pour y, et pour une suite de valeurs
croissant par degrés excessivement petits, les valeurs de y croîtront
généralement aussi par degrés très petits,
de sorte que les points qui en résultent se suivront de manière
à former une courbe continue, si x lui-même
varie d'une manière continue. Cette courbe, dont les divers points
jouissent d'une propriété commune
exprimée par l'équation f (x, y) = 0, est représentée
par cette équation. A la rigueur, elle ne saurait être construite
par le procédé ci-dessus, qui en fera connaître seulement
un grand nombre de points très voisins formant un polygone. Mais
comme rien ne limite théoriquement la petitesse de l'intervalle
qui sépare deux valeurs de x consécutives, on peut, par la
pensée, réduire cet intervalle à zéro et concevoir
la courbe, le lieu géométrique
de tous ces points.
Le système
de coordonnées que nous venons de faire connaître, et qu'on
appelle système rectiligne, n'est pas à beaucoup près
le seul. A un point de vue tout à fait général, le
nombre en est infini, car il n'y a pas de limite à assigner aux
combinaisons géométriques qui sont susceptibles de définir
la position d'un point; mais, dans la pratique, on n'emploie guère
que le précédent et le système polaire. Dans ce système,
fort usité en astronomie, la position d'un point M est définie
par sa distance OM ou r à
un point fixe, et par l'angle q
que cette droite OM, appelée rayon recteur, forme avec une droite
ou axe fixe OX. Dans ce système, une courbe se trouve représentée
par une relation entre les deux quantités r
et q.
Ainsi, par exemple, l'équation r
= a.q,
indiquant que le rayon recteur varie proportionnellement à l'angle,
représente une ligne en forme de spirale
(spirale d'Archimède).
On emploie aussi,
mais plaus rarement, le système bipolaire, dans lequel la position
d'un point se détermine à l'aide de sa distance à
deux points fixes. S'il s'agit de fixer la position d'un point dans l'espace,
on imaginera trois plans fixes se coupant suivant trois droites Ox, Oy,
Oz, qui sont les axes. Le point sera déterminé, si l'on connaît
ses distances aux trois plans; ces distances, comptées parallèlement
aux axes, sont les coordonnées du point. Le point sera entièrement
déterminé par ses trois coordonnées, si l'on a soin
de fixer au moyen d'un signe le sens dans lequel ces distances doivent
être comptées, de même qu'on le fait dans la géométrie
plane.
On fait usage également,
pour la représentation des points dans l'espace, d'un système
particulier de coordonnées polaires. Les éléments
de ce système sont la distance du point à un point fixe ou
le rayon vecteur P, l'angle B que celui-ci fait avec l'un des plans coordonnés,
et l'angle y
que fait la projection du rayon recteur sur ce plan avec une droite située
aussi dans le même plan. |
|