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Dictionnaire des idées et méthodes
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Vacuisme (de Vacuum, vide). - C'était la théorie des Vacuistes, c'est-à-dire de ceux qui admettaient l'existence du vide dans la nature.

Vacuum formarum : expression frĂ©quente chez Leibniz. Exemple : 

« ... Utrum datur vacuum formarum, c'est-Ă -dire s'il y a des espèces possibles, qui pourtant n'existent point, et qu'il pourrait sembler que la nature ait oubliĂ©es [...]. Je crois qu'il y a nĂ©cessairement (les espèces qui n'ont jamais Ă©tĂ© et qui ne seront jamais, n'Ă©tant pas compatibles avec cette suite des crĂ©atures que Dieu a choisie  ». (Nouveaux Essais..., L. III, Ch. VI, § 12).
Vague. - Notion qui peut faire référence à des idées ambiguës, indéfinies ou floues, ou bien à des concepts qui échappent à une définition précise. La présence du vague souligne souvent la complexité de la réalité, la difficulté à saisir des concepts abstraits de manière précise, et invite à réfléchir sur les limites de notre compréhension et de notre langage dans la quête de la vérité et de la connaissance. Parmi les origines possibles du vague, on peut mentionner :
• L'ambiguïté et l'indétermination. - Une idée ou une théorie seront dites vagues parce qu'elles sont imprécises, ambigues ou manquent de clarté dans leur définition ou leur formulation. Certains concepts philosophiques peuvent être difficiles à cerner de manière précise et peuvent prêter à différentes interprétations.

 â€˘ L'indĂ©finissabilitĂ©. -  Des idĂ©es ou des phĂ©nomènes peuvent ĂŞtre qualifiĂ©s de vagues parce qu'ils rĂ©sistent Ă  une dĂ©finition prĂ©cise ou qui Ă©chappent Ă  une description exacte. Certains philosophes soutiennent que certaines rĂ©alitĂ©s ou expĂ©riences peuvent ĂŞtre fondamentalement indĂ©finissables ou indescriptibles.

 â€˘ La complexitĂ© et la multidimensionnalitĂ©. -  Certains concepts peuvent ĂŞtre considĂ©rĂ©s comme vagues en raison de leur multidimensionnalitĂ© et de leur capacitĂ© Ă  englober plusieurs aspects ou composants.

• La subjectivitĂ© et la perception. - Ce qui peut sembler clair et prĂ©cis pour une personne peut sembler vague ou incertain pour une autre en fonction de leurs perspectives, de leurs expĂ©riences et de leurs croyances. 

Vaïçeshika. - C'est la deuxième des six Darçanas ou grandes écoles fondamentales de la philosophie indienne, qui fut instituée par le philosophe Kanâda, peu après l'époque où Gotama créait l'école Nyâya, dont on la considère généralement comme une branche.

Valeur (Valorem, de valere, ĂŞtre fort, avoir de l'efficacitĂ©, du prix) : caractère des choses qui fait : a) qu'elles sont plus ou moins estimĂ©es par un individu ou un groupe (ex. : un tableau a plus de valeur pour un connaisseur que pour un profane); - b) qu'elles mĂ©ritent plus ou moins d'estime, Ă  des titres divers, c'est-Ă -dire selon la qualitĂ© qu'elles possèdent : Valeur de la connaissance [rĂ©ponses diverses : Scepticisme; Relativisme; Dogmatisme]; Valeur du monde. [rĂ©ponses diverses : Optimisme; Pessimisme]. - Les Pragmatistes appellent jugements de valeur ceux qui se rapportent aux moyens Ă  prendre pour atteindre une fin obligatoire ou souhaitable. -  En mathĂ©matiques, c'est un terme qui revient Ă  tout instant; d'une manière gĂ©nĂ©rale, la valeur est le nombre qui sert de mesure Ă  une quantitĂ©, lorsqu'on a fait choix de l'unitĂ©. Mais il ne faudrait pas cependant attribuer exactement cette signification au mot dont il s'agit. C'est ainsi que, cherchant une inconnue x, et en ayant trouvĂ© une expression purement algĂ©brique, on dira frĂ©quemment que l'inconnue a pour valeur cette expression. C'est une forme abrĂ©gĂ©e qui ne porte pas atteinte Ă  la prĂ©cision de l'idĂ©e. Il importe toutefois de remarquer que, lorsqu'il s'agit de quantitĂ©s complexes (imaginaires habituelles de l'algèbre, vecteurs, etc.), la valeur de la quantitĂ© devient complexe aussi bien que la quantitĂ© elle-mĂŞme. Une fois choisies les diverses unitĂ©s applicables Ă  chacun des Ă©lĂ©ments qui entrent dans la formation de la quantitĂ© complexe, on pourrait dire que la valeur de celle-ci est reprĂ©sentĂ©e par l'ensemble des nombres qui prĂ©cisent les divers Ă©lĂ©ments et caractĂ©risent par consĂ©quent la quantitĂ©, de manière Ă  la distinguer de toute autre de mĂŞme nature). 

Valeur de vérité. - Caractérisation de la vérité ou de la fausseté d'une proposition. En logique formelle, les valeurs de vérité sont généralement limitées à deux options : vrai (V) ou faux (F) :

• Vrai (V). - Une proposition est considérée comme vraie si elle correspond à la réalité ou à ce qui est le cas. Par exemple, la proposition "Le ciel est bleu" est vraie si, effectivement, le ciel est bleu.

• Faux (F). - Une proposition est considérée comme fausse si elle ne correspond pas à la réalité. Par exemple, la proposition "La Terre est plate" est fausse, car la Terre est en réalité approximativement sphérique.

La logique classique repose sur une dichotomie entre le vrai et le faux. Cependant, dans certaines logiques non classiques ou certaines  approches philosophiques, il existe des discussions sur d'autres nuances possibles, telles que les propositions indĂ©terminĂ©es, les paradoxes, etc.

Valide, ValiditĂ© (Validitas, validas, vigueur, bien portant, rĂ©sistant, puissant, de valere, ĂŞtre fort) : a) Ce qui a une valeur dĂ©monstrative (ex. :  syllogisme valide, concluant). - b) Ce qui est apte Ă  produire l'effet auquel il est destinĂ© (ex. : contrat valide).

Vanité (Vanitas, vide, vanité, de vanus, vide, vain, pour vac-nus, même racine que vac-nus) : a) Caractère de ce qui est sans consistance, illusoire(ex. : la vanité des choses mondaines). - b) Caractère de celui qui est vaniteux.

VariabilitĂ©, Variable (Variabilis, de variare, changer, de varius, bigarrĂ©, tachetĂ©, nuancĂ©) : caractère de ce qui change. - En mathĂ©matiques, le mot variable est  usitĂ©, soit substantivement, soit comme qualificatif. Une figure variable, en gĂ©omĂ©trie, est une figure qui se dĂ©place ou se dĂ©forme, par opposition Ă  une figure fixe. En algèbre, on oppose l'expression « variable » Ă  celle de « constante »; et le substantif alors n'est autre chose qu'une abrĂ©viation remplaçant l'expression « quantitĂ© variable ». Toute la thĂ©orie des fonctions repose sur cette idĂ©e fondamentale, et notamment sur la notion de continuitĂ© dans la variation. Une fonction peut dĂ©pendre d'une seule variable x, ou de plusieurs x, y, z,... n'ayant aucun lien entre elles. Ces quantitĂ©s x, y, ... Sont les variables indĂ©pendantes, ou plus simplement les variables. On pourrait dire, et on a dit quelquefois, que les fonctions elles-mĂŞmes sont des variables dĂ©pendantes, mais c'est un mode de langage qui paraĂ®t aujourd'hui abandonnĂ©, avec juste raison.

Variation (Variatio, de variare, variatum, changer, de varias, bigarrĂ©, nuancĂ©) : changements successifs dans un ordre de faits. 

Variations concomitantes (méthode des). - Stuart Mill apppelle méthode des variations concomitantes le procédé inductif dont la règle ou le canon peut se résumer ainsi : quand un fait varie, si tous les antécédents, sauf un seul, demeurent invariables, l'antécédent qui varie est la cause cherchée.

La méthode des variations concomitantes supplée ou complète la méthode de différence, dont la méthode des résidus n'est qu'un cas particulier. Celle-ci peut se formuler ainsi : si l'on retranche d'un fait complexe la partie qu'on sait, par des inductions antérieures, être l'effet de certains antécédents, le résidu (c'est-à-dire l'ensemble des faits qui restent à expliquer) est l'effet des antécédents restants.

VariĂ©tĂ© (mathĂ©matiques). - Objet mathĂ©matique qui, localement, ressemble Ă  l'espace euclidien. De manière informelle, une variĂ©tĂ© est une sorte de surface ou de forme qui peut ĂŞtre Ă©tudiĂ©e Ă  l'aide des outils de la gĂ©omĂ©trie et de la topologie. Plus prĂ©cisĂ©ment, une variĂ©tĂ© est dĂ©finie comme un espace topologique localement homĂ©omorphe Ă  un espace euclidien. Autrement dit, chaque point de la variĂ©tĂ© a un voisinage qui, d'un point de vue topologique, ressemble Ă  une partie de l'espace euclidien. Il existe deux types principaux de variĂ©tĂ©s : 

• Les variétés topologiques possèdent une structure topologique sans necessairement avoir une structure différentielle associée. Elles sont utilisées en topologie pure pour étudier les propriétés topologiques des espaces.

• Les variétés différentielles possèdent, en plus de leur structure topologique, une structure différentielle qui permet de définir des notions telles que la dérivée et la continuité des fonctions. Les variétés différentielles sont utilisées pour modéliser des espaces plus généraux que les surfaces euclidiennes (variétés de dimensions supérieures).

Variétés (histoire naturelle). - On entend par variétés des coupes zoologiques et botaniques généralemient restreintes basées sur des modifications superficielles dans leurs couleurs, leurs dimensions, leur aspect, leur port, etc., et déterminées par des circonstances de localité, de température, d'altitude, etc., et qui disparaissent aussitôt que ces influences cessent de se faire sentir. C'est surtout à l'état sauvage que ces variétés prennent un caractère. de fixité qui se perpétue comme les circonstances qui les ont déterminées, sans intervention humaine. Dans l'état de domesticité, au moyen de ces influences que l'humain peut varier à l'infini, il se forme des groupes plus ou moins divers, plus ou moins nombreux, auxquels on à donné le nom de races en zoologie, c'est ce une l'on observe dans le chien, le cheval, etc. En botanique on a généralement conservé à ces groupes le nom de variétés.

Varsovie (Cercle de). - Le Cercle (ou Ă©cole) de Varsovie-Lwow comprenait un certain nombre de logiciens, portĂ©s vers un dĂ©ductivisme extrĂŞme, et principalement des disciples de K. Twardowski : Lukasiewicz, Lesniewski,  Alfred Tarski, Ă©lève de Lukasiewicz, peut Ă©galement ĂŞtre rattachĂ© Ă  ce cercle. Comme les logiciens de l'Ă©cole analytique de Cambridge, ils s'incrivaient dans les pas des Frege, Peano, Russell et Whitehead, aussi bien que dans ceux de Couturat et de Hilbert.

Vecteur (mathématiques). - Elément d'un espace vectoriel, c'est-à-dire d'un ensemble doté d'une certaine structure algébrique. Un vecteur est défini à partir dee deux caractéristiques : un nombre (sa magntitude, sa norme, son module) et une direction et un sens dans l'espace. Cet espace peut être très abstrait, mais si on ne considère que l'espace de la géométrie élémentaire, on pourra représenter un vecteur par une flèche, c'est-à-dire un segment de droite orienté : la longueur de la flèche sera la norme du vecteur; la position de la pointe de la flèche indiquera son orientation spatiale.

Vedânta. - C'est le dernier venu des six Darçanas ou grands systèmes philosophiques de l'Inde et de beaucoup plus important en tant que fondement de la religion hindouiste. Il a pour objet l'explication métaphysique, mystique des Védas.

Velléité (du latin scolastique Velleitas, de velle, vouloir). - Diminutif de volonté ou plutôt de volition. Une velléité n'est qu'une volonté chancelante, inconsistante et passagère, une volition sans effet et sans efficacité. La velléité est à la volonté ce que la rêverie est à la pensée réfléchie.

Vengeance (de Venger, de vindicare, rĂ©clamer en justice, revendiquer, venger, de vim dicere, menacer de violence) : punition d'une offense pour assouvir son ressentiraient. 

Venn (diagrammes de). - ReprĂ©sentations graphiques utilisĂ©es pour illustrer les relations entre diffĂ©rents ensembles. Ces diagrammes ont Ă©tĂ© introduits par le mathĂ©maticien et logicien John Venn au XIXe siècle.   Un diagramme de Venn est composĂ© de cercles qui reprĂ©sentent des ensembles. Chaque cercle reprĂ©sente un ensemble particulier. L'intersection de deux ensembles (ou davantage) est reprĂ©sentĂ©e par la zone oĂą les cercles se chevauchent. Si un ensemble est complètement inclus dans un autre, le cercle de l'ensemble inclus est gĂ©nĂ©ralement dessinĂ© Ă  l'intĂ©rieur du cercle de l'ensemble contenant. Certains diagrammes de Venn incluent un rectangle ou une rĂ©gion extĂ©rieure pour reprĂ©senter l'ensemble universel, c'est-Ă -dire l'ensemble qui contient tous les Ă©lĂ©ments considĂ©rĂ©s. 

Véracité (du latin scolastique Veracitas, de verax, véridique, sincère, de verus, vrai) : caractère de celui qui respecte la vérité. - Qualité requise dans les témoins, les documents. Chez Descartes, la véracité divine est le critérium du vrai.

Verbal (Verbalis, de verbum, mot, parole, verbe) : a) Ce qui concerne les mots. - La logique étudie l'expression verbale de la pensée. - Définition verbale ou nominale. -b) Ce qui se compose de mots plus ou moins vides de pensée. - c) Ce qui contient un verbe, par ex. :. proposition verbale, par opposition à la proposition nominale ; à lui seul le verbe peut former une proposition.

Verbalisme (de Verbal) : a) Caractère de ce qui est verbal. - b) Emploi de mots vides de pensée : psittacisme.

Verbe. - Terme  gĂ©nĂ©ralement utilisĂ© pour dĂ©signer l'une des catĂ©gories grammaticales fondamentales d'un langage. Les verbes sont des mots qui expriment des actions, des processus ou des Ă©tats. Dans certaines traditions philosophiques et thĂ©ologiques, en particulier dans le contexte de la philosophie mĂ©diĂ©vale, le terme verbe peut ĂŞtre associĂ© au concept de Logos. Par exemple, dans la pensĂ©e chrĂ©tienne, le Verbe (Logos) est souvent utilisĂ© pour reprĂ©senter la parole crĂ©atrice de Dieu, comme on le trouve dans le prologue de l'Évangile selon Jean. Dans la phĂ©nomĂ©nologie, ce terme est utilisĂ© dans le contexte de l'analyse des actes conscients et des structures de la conscience. Il peut ĂŞtre associĂ© Ă  des concepts tels que l'intentionnalitĂ© et l'acte. 

Verbe mental ou Verbe intĂ©rieur  (Verbum, parole, verbe) : l'idĂ©e que se forme l'esprit pour saisir son objet., parce qu'elle est comme une parole qu'il se dit Ă  lui-mĂŞme. 

Véridique (Veridicus, de verus, vrai -, dicere, dire) : a) Celui qui dit la vérité (ex. : un témoin véridique). - b) Ce qui est conforme à la vérité (ex. : déposition véridique).

VĂ©rification (de VĂ©rifier, du latin scolastique, verificare, de verus, vrai, jacere, faire). - Acte par lequel on contrĂ´le par les faits si une proposition est vraie ou si une hypothèse est fondĂ©e. - VĂ©rification : a) de l'hypothèse; - b) de l'analogie. - La vĂ©rification concerne le fait de fournir des preuves qui soutiennent une proposition ou une thĂ©orie. 

VĂ©ritĂ© (Veritas, de verus, vrai) : adĂ©quation de l'intelligence et de l'objet. S'oppose Ă  faussetĂ©. On distingue quelquefois ce qui est vĂ©ritĂ© pour nous, vĂ©ritĂ© subjective ou conviction, de ce qui est vĂ©ritĂ© en soi, vĂ©ritĂ© objective ou certitude. 

a) Vérité logique ou subjective : conformité de la pensée à son objet. Le criterium de la vérité ou de la certitude est l'évidence. On nomme vérités premières les principes rationnels. Le contraire de la vérité est l'erreur.

b) Vérité ontologique, métaphysique ou objective : conformité des choses à la pensée qui les a produite.

c) VĂ©ritĂ© morale ou vĂ©racitĂ© : conformitĂ© de la parole Ă  la pensĂ©e. 

Axiome scolastique : Tout être est vrai. Il s'agit ici de la vérité métaphysique, c'est-à-dire que tout être est ce qu'il est.

Vérité double = Double vérité. - Idée, associée parfois à la pensée d'Averroès (Ibn Rushd), selon laquelle certaines vérités philosophiques obtenues par la raison peuvent être en contradiction avec certaines vérités religieuses révélées. Il y aurait ainsi deux niveaux de vérité : une vérité obtenue par la raison, qui serait valable pour les philosophes, et une vérité révélée, accessible par la foi religieuse.

Vérité (tables de). - Outils utilisés en logique pour représenter les valeurs de vérité de propositions complexes en fonction des valeurs de vérité de leurs composants. Elles sont particulièrement utiles pour illustrer le fonctionnement des opérateurs logiques tels que la conjonction (ET), la disjonction (OU), et la négation (NON). Les tables de vérité fournissent une méthode systématique pour examiner toutes les combinaisons possibles de valeurs de vérité des composants d'une proposition.

Vérités éternellesInnatisme.

VĂ©ritĂ©s de raison et vĂ©ritĂ©s de fait. - Distinction introduite par Leibniz (1646-1716) et qui a Ă©tĂ© influente dans le dĂ©veloppement ultĂ©rieur de la philosophie et de la pensĂ©e Ă©pistĂ©mologique (Hume, Kant). Les vĂ©ritĂ©s de raison sont, selon Leibniz, celles qui sont vraies en vertu de la signification des termes impliquĂ©s, indĂ©pendamment de l'expĂ©rience empirique. Les mathĂ©matiques et la logique fournissent des exemples  de vĂ©ritĂ©s de raison. (Par exemple, dans l'Ă©noncĂ© "2 + 2 = 4", la vĂ©ritĂ© dĂ©coule directement des concepts de "2", "+", "=", et "4"). Les vĂ©ritĂ©s de fait dĂ©pendent, quant Ă  elles, de l'expĂ©rience empirique et sont vĂ©rifiĂ©es par l'observation du monde rĂ©el. Les sciences empiriques (physique, biologie, etc.) traitent  de vĂ©ritĂ©s de fait. (Par exemple, "L'eau bout Ă  100°C sous la pression atmosphĂ©rique normale" est une vĂ©ritĂ© de fait, car elle est vĂ©rifiable par l'expĂ©rience. Leibniz soutenait que les vĂ©ritĂ©s de raison Ă©taient nĂ©cessaires et universelles, valables dans tous les mondes possibles, tandis que les vĂ©ritĂ©s de fait Ă©taient contingentes, dĂ©pendantes des circonstances actuelles du monde.

VĂ©ritĂ©s premières. - Jugements portant sur des rapports nĂ©cessaires, universels, Ă©vidents. Il s'agit de propositions ou de principes qui sont considĂ©rĂ©s comme des Ă©vidences a priori. Ces vĂ©ritĂ©s sont considĂ©rĂ©es comme indiscutables dans le sens oĂą leur dĂ©ni entraĂ®nerait une contradiction logique. Les lois de l'identitĂ©, de la non-contradiction et du tiers exclu sont ainsi considĂ©rĂ©es comme des vĂ©ritĂ©s premières. Dans le domaine mĂ©taphysique, qualifier de vĂ©ritĂ©s premières des principes tels que l'axiome de la rĂ©alitĂ© de l'existence ou des propositions comme "rien ne peut Ă  la fois ĂŞtre et ne pas ĂŞtre". 

Vertige (Vertigo, mouvement de rotation, tour, vertige, de vertere, tourner). - Renouvier parle de « Vertige mental » pour désigner la propension de l'esprit, sous l'influence d'une émotion ou passion vive, à donner, sans raison ou en dépit de la raison, son assentiment aux propositions qui se présentent.

Vertu (Virtutem, virilitĂ©; force, courage, mĂ©rite, de vir, homme) : 

a) Pouvoir (ex. : vertu d'un remède). Vertus spécifiques se disaient, dans la langue scolastique, des propriétés cachées des minéraux et des plantes : les vertus spécifiques étaient des qualités occultes.

b) Disposition habituelle à vouloir faire le bien en général ou tel genre de bien déterminé (de là la variété des vertus : vertus morales ou cardinales, théologales).

c) Habitude du devoir. - Science du bien. 

La vertu est la conformité habituelle et intentionnelle de nos actes à la loi morale.

Platon en fait une science, la science du bien, identique selon lui à la pratique du bien; Aristote insiste surtout sur ce fait qu'elle est une habitude ou disposition naturelle ou acquise à produire des actes conformes au bien; Kant l'identifie avec l'intention morale et veut qu'un acte ne soit vertueux que lorsqu'on obéit â la loi par respect pour la loi. La vertu doit être complètement désintéressée elle ne doit ambitionner d'autre récompense qu'elle-même.

Les Anciens distinguaient quatre vertus fondamentales : la sagesse ou prudence, la justice, le courage ou grandeur d'âme, force, magnanimité, et la tempérance.

Vertu (Ă©thique de la). - Approche Ă©thique tournĂ©e vers le dĂ©veloppement des caractères moraux plutĂ´t que sur le respect de règles Ă©thiques ou la rĂ©alisation de consĂ©quences morales. Contrairement aux approches Ă©thiques qui se basent sur des règles universelles ou des principes abstraits, l'Ă©thique de la vertu reconnaĂ®t  la nature contextuelle des situations. Les vertus sont appliquĂ©es de manière adaptative en fonction des circonstances. Cette tradition remonte Ă  l'AntiquitĂ© grecque et a Ă©tĂ© particulièrement dĂ©veloppĂ©e par Aristote (Éthique Ă  Nicomaque); elle a Ă©tĂ© renouvelĂ©e par G.E.M. Anscombe dans les annĂ©es 1950.

Verum ipsum factum ( = le vrai est lui-même fait ou "le vrai, c'est le fait). - Expression associée à Giambattista Vico (1668-1744), pour qui la vérité était le produit de l'activité humaine et de la création culturelle, plutôt que d'une découverte objective indépendante de l'humain.

Victoriens. - Philosophes scolastiques de l'abbaye de Saint-Victor, Ă  Paris (XIIe siècle). Ils Ă©taient d'abord intĂ©ressĂ©s par la mystique et l'expĂ©rience spirituelle et ont dĂ©veloppĂ© des idĂ©es sur la contemplation, la mĂ©ditation et la relation personnelle avec Dieu. La connaissance et la nature humaine et surtout celle de  Dieu Ă©taient au centre de leur doctrine. Ils enseignaient que la vĂ©ritable sagesse consistait Ă  connaĂ®tre et Ă  aimer Dieu. Ils  Ă©taient engagĂ©s Ă©galement dans l'exĂ©gèse biblique. Comme beaucoup de penseurs de l'Ă©poque mĂ©diĂ©vale, ils cherchaient Ă  harmoniser la foi chrĂ©tienne avec la pensĂ©e rationnelle. Parmi eux, on nommera :

• Guillaume de Champeaux (mort en 1121) est le fondateur de l'abbaye de Saint-Victor. Il fut un des champions les plus brillants du réalisme, maisfut vaincu dans la discussion et éclipsé par son élève Abélard.

• Hugues de Saint-Victor (1096-1141),  nĂ© vraisemblablement Ă  Ypres, fut chanoine rĂ©gulier Ă  l'abbaye de Saint-Victor. Il a Ă©crit sur la mystique, l'exĂ©gèse biblique et la philosophie. Ses ouvrages forment 3 volumes dans l'Ă©dition de Cologne, 1617. Ils contiennent un traitĂ© des Ă©tudes, de Modo studendi, qui a Ă©tĂ© très estimĂ©.

• Richard de Saint-Victor (mort en 1173) est connu pour ses commentaires sur la Bible et ses traités mystiques.

• Achard de Saint-Victor (mort en 1171) Ă©tait  le successeur de Richard de Saint-Victor en tant que chef de l'abbaye.

Vice (Vitium). - a) Ce qui est défectueux; ex. : un vice de méthode. - b) Disposition habituelle à vouloir mal faire.

Vide (vacuum; du latin populaire Vocita, pour vacuata, participe passif de vacuare, vider, de vacuus, vide, non occupĂ©). - a) Lieu ou espace inoccupĂ©; absence de matière dans une portion dĂ©terminĂ©e de l'espace. Les anciens scolastiques disaient que la nature a horreur du vide, et ils affirmaient que tout est plein. IdĂ©e battue en brèche par Pascal, notamment.  La question du vide appartient aujourd'hui Ă  la physique  - b) Au figurĂ© : absence de contenu; ex. : le vide de la pensĂ©e.

Vie (Vita, de vivere, vietum = vivre) : a) sens propre :  activitĂ© immanente par laquelle un ĂŞtre organisĂ© est capable de se nourrir, de s'accroĂ®tre et de se propager; pour la philosophie scolastique, c'est le mouvement spontanĂ©, immanent, propre aux ĂŞtres vivants. - Distinction : Vie dans l'acte premier, vie dans l'acte second (vita in actu primo, in actu secundo). - Axiome : La vie est dans le mouvement (Vita in motu) : c'est-Ă -dire que la vie se traduit par le mouvement et que les opĂ©rations vitales consistent dans un certain mouvement.  b) Sens analogique : ensemble de phĂ©nomènes qui prĂ©sentent des caractère; analogues Ă  ceux de la vie proprement dite : ex. : la vie du langage.

Vie privĂ©e. - Sphère de la vie d'un individu dans laquelle il a un espace d'intimitĂ© et d'autonomie, oĂą il n'est pas constamment surveillĂ© ou exposĂ© au public. La vie privĂ©e repose sur le droit d'un individu Ă  contrĂ´ler ses informations personnelles (c'est-Ă -dire qu'il doit notamment disposer de la possibilitĂ© de dĂ©cider qui a accès Ă  ces informations). Elle repose aussi sur le droit  Ă  contrĂ´ler ses activitĂ©s, ses pensĂ©es, ses Ă©motions et ses interactions avec les autres, de manière Ă  protĂ©ger son son intĂ©gritĂ© et sa dignitĂ©

Vienne (Cercle de). - Des logiciens et Ă©pistĂ©mologues, en rupture avec la philosophie allemande (ou de langue allemande) de leur temps (dans les annĂ©es 1920 et 1930.), se sont regroupes sous cette appellation en vue d'Ă©laborer une philosophie scientifique, possĂ©dant son propre langage, et dĂ©livrĂ©e de toutes les problĂ©matiques (avec leurs faux problèmes) de la philosophie classique.  Ils ont publiĂ© le Manifeste du Cercle de Vienne en 1929, qui a jetĂ© les bases du positivisme logique, un nouveau positivisme, dans la lignĂ©e d'Ernst Mach, reposant aussi, notamment, sur les idĂ©es des Principia mathematica de Whitehead et Bertrand Russell. On rattache au Cercle de Vienne ( = Wiener Kreis : dans un premier temps, Philipp Frank, Otto Neurath, Hans Hahn, Moritz Schlik et  Rudolf Carnap. Rejoindront ensuite le groupe : R. von Mises, K. Menger, Kurt Gödel, Edwin Schrödinger, etc.

Vinculum substantiale (= Lien substantiel). - Expression de Leibniz  Ă  propos de l'union de l'âme et du corps, associĂ©e Ă  sa thĂ©orie des monades. Les monades sont des substances simples, indivisibles, et non Ă©tendues, qui constituent la rĂ©alitĂ© ultime. Chaque monade reflète l'ensemble du monde depuis son propre point de vue, et elles sont toutes interconnectĂ©es par ce que Leibniz a appelĂ© le vinculum substantiale assurant l'harmonie prĂ©Ă©tablie dans le monde. 

Vindicte (Vindicta, affranchissement, défense, punition, de vindicare, réclamer en justice) : a) Sentiment de la peine méritée par le crime comme une juste réparation de l'ordre violé. - b) La vindicte publique : poursuites en matière criminelle faites au nom de la société.

Violence (Violentia, de violentus, violent, de vis, force, par un intermédiaire perdu). Caractère de ce qui est violent, c'est-à-dire : a) Ce qui contrarie la nature d'un être et s'impose à lui : faire violence. - b) Ce qui se déploie avec impétuosité (ex.-: passion violente). - Axiome : Rien de violent n'est durable de sa nature (Nihil violentum durabile). L'habitude, en effet, et surtout la nature reprend facilement ses droits.

Virtuel, virtualitĂ© (du latin Virtualis, de virtus, force, qualitĂ© active) : ce qui n'existe qu'en puissance, c'est-Ă -dire : a) Ce qui est simplement possible : la statue est virtuellement dans un bloc de pierre. - b) Ce qui est dĂ©jĂ  plus ou moins prĂ©dĂ©terminĂ©, encore que latent. - VirtualitĂ© des notions premières (Leibniz). - S'oppose Ă  Actuel, Formel).  - La notion de la virtualitĂ© semble avoir Ă©tĂ© introduite en philosophie par Aristote. Le premier, en effet, l'auteur de la MĂ©taphysique a distinguĂ© ces deux formes de l'existence : l'ĂŞtre en acte et l'ĂŞtre en puissance. Par exemple, un chĂŞne adulte existe actuellement, en ce sens que tous les caractères qui appartiennent Ă  son espèce sont rĂ©alisĂ©s, dĂ©veloppĂ©s et pour ainsi dire Ă©panouis en lui. En revanche, le gland ne contient qu'un chĂŞne en puissance ou en virtualitĂ©, un chĂŞne virtuel, c.-Ă -d. Ă  l'Ă©tat de projet, de germe, d'Ă©bauche, n'existant pas encore, sans ĂŞtre cependant identique Ă  un pur nĂ©ant, mais pouvant ĂŞtre, tendant Ă  ĂŞtre, Ă©tant dĂ©jĂ  en un certain sous. De la mĂ©taphysique, cette potion est passĂ©e dans les sciences positives, en particulier dans la mĂ©canique oĂą la distinction de la force vive (mesurĂ©e par l'Ă©nergie cinĂ©tique), c.-Ă -d. du mouvement actuel, et de la force potentielle, c.-Ă -d. du mouvement virtuel, est fondamentale. De mĂŞme la biologie ne saurait se passer de cette notion de la virtualitĂ© pour concevoir, sinon pour expliquer, la sĂ©rie indĂ©finie des manifestations futures enveloppĂ©es dans les germes des ĂŞtres vivants. La mĂ©taphysique moderne n'a pas d'ailleurs renoncĂ© Ă  chercher dans cette idĂ©e un principe d'explication universelle, comme on peut s'en rendre compte par la philosophie de Leibniz et de Hegel.

Virtuelle (réalitéRéalité viruelle.

Virtuellement (virtualiter). - Ce mot signifie en puissance et s'oppose, selon les cas, Ă  formellement (formaliter), actuellement  (actualiter) , Ă©minemment (eminenter).. On dira, par exemple, que les idĂ©es innĂ©es existent virtuellement dans l'âme Ă  la naissance. Une virtualitĂ© pure et simple, une facultĂ© nue n'est qu'un ĂŞtre de raison, un pur nĂ©ant.

Vision. - La vision est la perception des objets extĂ©rieurs par le sens de la vue. Malebranche appelle vision en Dieu son système mĂ©taphysique d'après lequel nous percevons en Dieu non seulement les principes rationnels, les idĂ©es conçues Ă  la manière de Platon, mais encore les objets particuliers, les ĂŞtres individuels, tout, en un mot, sauf Dieu lui-mĂŞme, qui ne peut ĂŞtre reprĂ©sentĂ© par aucune idĂ©e, et l'âme, que nous ne connaissons que par sentiment. Malebranche met en Dieu l'Ă©tendue intelligible pour expliquer notre connaissance de l'Ă©tendue et des corps. Ainsi, percevoir le soleil, c'est percevoir : 

1°une portion délimitée de l'étendue intelligible qui est en Dieu et qu'Arnaud déclarait « bien inintelligible » ;

2° des qualités de chaleur et de lumière dont nous revêtons cette étendue et que nous empruntons uniquement à nous-même.

Vital (Vitalis, de vita, vie) : ce qui constitue ou ce qui concerne la vie (ex. : sensation vitale, sens vital, effort vital, mouvement vital, principe vital, force vitale).

Vital (ElanElan vital.

Vital (principe). - Principe qui Ă©tait supposĂ© la cause de la vie, indĂ©pendamment de la substance organique. Doctrines :  1°) MĂ©canisme (Descartes); 2°) Organicisme (Cabanis); 3°) Vitalisme ou doctrine proprement dite du principe vital (Barthez); Animisme (Aristote). 

Vitalisme  (de Vital). - a) Doctrine de l'École de Montpellier sur le principe vital. - b) Toute doctrine qui admet qui consiste Ă  regarder la vie comme un principe sui generis, distinct de l'organisme, comme aussi de l'âme pensante, et qui admet donc aussi que les phĂ©nomènes vitaux sont irrĂ©ductibles aux phĂ©nomènes physico-chimiques. Le vitalisme est opposĂ© Ă  l'organicisme et Ă  l'animisme.

Vitesse (de Vite) : en physique, la vitesse est une quantité vectorielle, qui se mesure par la dérivée première de l'espace parcouru en fonction du temps.

Vocabulaire (de Vocabulum, nom, de vocare, appeler, nommer, de vox, voix, son, parole). - C'est l'ensemble des mots propres Ă  une langue, Ă  une science.

Volitif (du radical Vol, qui est dans volo, vouloir. - Acte qui se rapporte à la volonté.

Volition  (du radical Vol, qui est dans volo, vouloir). - Acte de la volontĂ©. ( Spinoza, Condillac). Elle est Ă  celle-ci ce que l'effet est Ă  la cause. Locke dĂ©finit la volition :

« un acte de l'esprit exerçant avec connaissance l'empire qu'il suppose avoir sur quelque partie de l'homme, pour l'application Ă  quelque action particulière ou pour l'en dĂ©tourner. » 
Il ajoute que la volonté est la faculté de produire cet acte. Celui-ci est en raison de la valeur des motifs et de l'énergie de la volonté : faible, si le choix est douteux, mais quand il est motivé par une conviction entière et invariable, il se manifeste avec la même force et la même énergie. C'est par erreur qu'on a confondu quelquefois la volonté et la volition.

Volontaire (Voluntarius, de voluntas, volonté, de volo, vouloir) : a) Acte de la volonté.Volontaire, libre. Tout ce qui est volontaire n'est pas toujours libre. - Volontaire, involontaire, non volontaire. Le volontaire est voulu, et d'ordinaire librement; l'involontaire est contraire à la volonté; le non volontaire est ce sur quoi la volonté n'a pas de prise. Ex.-: le voyageur marche volontairement, il tombe involontairement, il subit le mauvais temps non volontairement. - Habitude volontaire et habitude de la volonté. - b) Ce qui est fait volontiers, sans contrainte, encore que nécessaire : c'est ainsi que nous voulons le bonheur. - c) Qui a de la volonté : soit en bonne part (c'est un homme de volonté, de caractère); soit en mauvaise part (c'est un volontaire, c'est-à-dire capricieux ou un entêté).

Volontarisme (de Voluntarius, volontaire)-: a) Système de ceux qui donnent la prééminence, le primat à la volonté sur l'intelligence (ex. Duns Scot) et s'oppose alors à l'intellectualisme. - b) Doctrine de Schopenhauer, d'après laquelle le fond des choses doit être conçu par analogie avec les tendances irrationnelles de la volonté. - c) Doctrine psychologique soutenant que c'est « d'après l'analogie du vouloir qu'il faut concevoir tous les autres processus psychiques. » (W. Wundt, Grundriss der Psychologie, Introduction, § 2, n° 6).

Volonté (Voluntas, de volo, vouloir) : a) Activité réfléchie. - b) Force plus ou moins grande du caractère : un homme de volonté. - c) Disposition morale à vouloir de telle ou telle manière : ex. : « Bonne volonté » (Kant, Fondement de la Métaphysique des moeurs, au début; « Mauvaise Volonté », (Leibniz, Théodicée, part. III, § 273). - d) Tendance foncière d'un être (ex. : la volonté de vivre de Schopenhauer) : principe universel instinctif par lequel tout être tend à réaliser le type de son espèce; - la Volonté de puissance de Nietzsche : c'est la recherche « d'un surplus de force: » (ein plus von Macht). - Nature de l'acte volontaire : un jugement (Spinoza); un désir (Condillac). Axiomes : On ne veut rien qu'on n'ait d'abord connu (Nihil volitum quin prae cognitum). On dit sous une autre forme : Ignoti nulla cupido. La volonté et l'intelligence s'incluent mutuellement (Voluntas et intellectus se invicem circumcedunt), par la même raison que le bien, objet de la volonté, inclut le vrai, et réciproquement.

VolontĂ© gĂ©nĂ©rale. - Notion introduite par Rousseau dans son ouvrage Du Contrat Social (1762). Pour lui, elle reprĂ©sente la volontĂ© collective de la communautĂ© ou de la sociĂ©tĂ© dans son ensemble. C'est une conception particulière de la volontĂ© politique qui diffère de la volontĂ© particulière ou des intĂ©rĂŞts individuels. La volontĂ© gĂ©nĂ©rale, selon Rousseau, doit ĂŞtre libre, impartiale et orientĂ©e vers le bien commun.  La volontĂ© gĂ©nĂ©rale est considĂ©rĂ©e comme l'expression de la souverainetĂ© populaire. Dans une sociĂ©tĂ© bien ordonnĂ©e, la volontĂ© gĂ©nĂ©rale devrait reflĂ©ter ce qui est le mieux pour la communautĂ© dans son ensemble.Elle ne doit pas ĂŞtre simplement la somme des volontĂ©s individuelles, mais plutĂ´t, explique Rousseau, un produit de dĂ©libĂ©ration collective, guidĂ©e par des principes de libertĂ© et d'Ă©galitĂ©. Parmi les obstacles qui se posent Ă  cette notion, on peut mentionner : 1) la difficultĂ© de dĂ©finir et d'identifier la volontĂ© gĂ©nĂ©rale de manière concrète. La volontĂ© gĂ©nĂ©rale, selon Rousseau, est censĂ©e reprĂ©senter l'intĂ©rĂŞt collectif et le bien commun, mais dĂ©terminer ce qui constitue rĂ©ellement ces concepts peut ĂŞtre complexe et sujet Ă  interprĂ©tation. 2) La minimisation l'importance des droits individuels au profit du bien commun. Parfois que cela peut conduire Ă  une vision trop collectiviste de la politique. 3) risque que la volontĂ© gĂ©nĂ©rale puisse conduire Ă  une tyrannie de la majoritĂ©, oĂą les intĂ©rĂŞts et les droits des individus minoritaires pourraient ĂŞtre nĂ©gligĂ©s au nom du bien commun. 4) la sous-estimation des dĂ©fis pratiques liĂ©s Ă  la mise en Ĺ“uvre de processus dĂ©mocratiques et Ă  la crĂ©ation d'institutions capables d'exprimer vĂ©ritablement la volontĂ© gĂ©nĂ©rale. 

Volume (mathématiques). - On appelle volume d'un corps l'étendue de l'espace qu'il occupe, et on mesure ce volume en le comparant à un volume déterminé, pris pour unité, et qui est généralement celui du cube ayant pour arête l'unité de longueur. Les unités pratiques de volume ou de capacité sont énumérées dans le système métrique. La géométrie apprend à déterminer les volumes des corps qui affectent des formes simples, et spécialement ceux des polyèdres, des cylindres et cônes de révolution et de la sphère. La détermination des volumes de corps dont les limites sont des surfaces courbes quelconques, définies analytiquement, relève du calcul intégral et constitue le problème des cubatures. Pour la détermination approximative des volumes, on a imaginé en outre un assez grand nombre de formules de cubatures, lesquelles, malgré leur défaut, apparent de rigueur, peuvent être très suffisantes pour les besoins de la pratique et rendre de grands services.

Vote (de l'anglais Vote, dérivé de votum, voeu, offrande, de votum, supin de voveo, vouer, souhaiter). - Terme de droit politique qui signifie suffrage ou voeu énoncé par chacune des personnes appelées à émettre un avis. (Souveraineté nationale et droit de vote).

Vrai (pour Verai, qui se rattache à verum, vrai) : voir Vérité.

Vraisemblable, Vraisemblance (de Vrai et Semblable, Semblance, à l'imitation de verisimilis, verisimilitudo = verum, vrai; similis, similitudo, semblable, ressemblance) : ce qui paraît vrai, admissible. - S'oppose à Invraisemblable, Invraisemblance.

La vraisemblance est un autre nom de la probabilité : la probabilité s'appelle vraisemblance quand les chances pour ou contre ne peuvent s'évaluer numériquement.

Le probabilisme admettait que nous ne pouvons jamais atteindre la vérité, mais que nous pouvons affirmer des vraisemblances.

Les Sceptiques relatifs cherchent le vraisemblable. 

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Dictionnaire Idées et méthodes
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