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Le
mot dialectique (du grec dialégéin, choisir, mettre part,
ou dialégomai, discourir, discuter) est une méthode qui cherche
à analyser des idées, des concepts et des arguments de manière dynamique,
en remettant en question les positions existantes. Elle est souvent utilisée
pour analyser des questions philosophiques et des conflits sociaux et politiques.
La méthode dialectique consiste à poser des questions, à discuter et
Ă argumenter. Elle repose souvent sur la contradiction et la tension entre
différentes idées ou opinions. Les philosophes dialectiques avancent
dans leurs raisonnements en examinant les arguments pour et contre une
position donnée.
Les Anciens, notamment
Aristote, d'après Diogène Laërce, attribuent
à Zénon d'Elée l'invention de la dialectique.
Pour les philosophes de l'école d'Élée,
la dialectique Ă©tait le mode d'argumentation
dans lequel ils formulaient leur doctrine des
idées
et de l'immobilité, par opposition à la doctrine de l'expérience
sensible et du mouvement. Les MĂ©gariques
qui la pratiquaient sous le nom d'Ă©ristique
y auraient aussi excellé.
Puis la dialectique
fut, à proprement parler, la méthode de généralisation
par laquelle Platon s'élève de la
perception
des objets sensibles et individuels à la conception idéale de l'Etre.
En effet, à chaque degré de cette généralisation, il choisit et met
à part un certain nombre de caractères communs et essentiels, par lesquels
les individus, puis les espèces,
puis les genres, sont supposés participer des
Idées, types d'unité, principes de véritable existence.
Aristote
oppose l'analytique et la dialectique. La première a pour
objet la déduction fondée sur des prémisses nécessaires c'est la logique
de la démonstration. La seconde a pour objet les raisonnements appuyés
sur des opinions probables : c'est la logique de la probabilité (Topiques,
L. I, Ch. I, § 5). A côté de ce sens favorable, où elle est synonyme
de force de raisonnement, la dialectique a quelquefois, dès cette époque,
le sens défavorable de vaine subtilité. (Aristote, De Anima, L.
I, C. I, § 8).
Pour les StoĂŻciens,
la dialectique fut la science du signe et de
la chose signifiée; elle traitait de la parole et du discours considéré
comme émission de la pensée : c'était l'analyse
des éléments de la grammaire et de la langue. Dans une conception
plus étendue et moins précise, on entend par dialectique l'art de discuter,
une partie plus ou moins considérable de la logique,
et, par extension, la logique elle-mĂŞme. C'est ainsi que, dans Aristote,
le nom de dialectique s'applique tantôt au sujet restreint traité dans
les Topiques '(L'Organon),
tantôt à la théorie du syllogisme,
tantĂ´t enfin Ă la science des principes sur
lesquels repose la démonstration, c'est-à -dire
à la métaphysique même.
Pour les Scolastiques,
la dialectique est l'art de raisonner. C'est la logique formelle : elle
fait partie du Trivium
et son Ă©tude tint
presque toujours le premier rang dans les écoles du Moyen âge.
On y
eut, il est vrai, le tort de la considérer comme un but, au lieu de la
considérer seulement comme un moyen. Depuis lors, l'excès de la faveur
dont elle avait joui a été plus que compensé par un excès contraire
: Bacon, si dédaigneux de tout ce qui sentait
la routine scolastique, a contribué, plus
que tout autre, à la discréditer. On peut dire, avec Peisse (Préface
de la trad. des Fragments
d'Hamilton),
« qu'en
elle-mĂŞme c'est une excellente discipline pour les esprits; qu'elle donne
le goût et le besoin de l'analyse, de la clarté, de la précision, de
l'ordre et de la rigueur; qu'elle perfectionne l'instrument en l'essayant
sur les matières les plus abstraites, et force la pensée à se replier
sur elle-même et à se connaître. »
Kant
définit la dialectique en général comme la «-logique
de l'apparence » et nomme dialectiques les raisonnements illusoires. Il
distingue les apparences logiques, empiriques et transcendantales. Ces
dernières proviennent de la constitution même de notre esprit, qui s'imagine
pouvoir déterminer la nature et l'essence de l'âme, du monde et de Dieu.
La dialectique transcendantale a pour objet de démontrer que cette tendance
« naturelle et inévitable » de notre esprit est une illusion,
dont il faut se garder avec soin.
Pour Hegel,
la dialectique consiste Ă mettre en Ă©vidence l'union des contradictoires
et à trouver le principe de cette union dans une synthèse. Cette forme
particulière de dialectique repose sur le concept de thèse (une idée
ou une affirmation), d'antithèse (une idée ou une affirmation opposée)
et de synthèse (une résolution ou une conciliation des deux). Cette méthode
est appelée la dialectique hégélienne et souvent représentée
par la formule thèse-antithèse-synthèse.
La dialectique est
encore discutée et utilisée en philosophie contemporaine, bien que sous
différentes formes et approches. Elle a été influencée par les travaux
de Karl Marx et de Friedrich
Engels, mais aussi par les courants de la phénoménologie,
de l'existentialisme et de la pensée
critique. |
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