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On
définit communément les mathématiques
comme la science des rapports
des quantités; mais, bien que cette définition,
quand on recherche exactement tout son contenu, soit exacte et suffisante,
les philosophes classiques y ont vu depuis Leibniz
la science des quantités, soit dans le temps,
soit dans l'espace, en considérant avec ce philosophe,
l'espace comme l'ordre des phénomènes
simultanés, et le temps comme l'ordre des phénomènes successifs. En
effet, la science mathématique n'aborde que des questions d'ordre et de
grandeur. Les mathématiques, considérées abstractivement, comprennent,
dit Cournot, un
système
de connaissances scientifiques Ă©troitement
liées les unes aux autres, et fondées sur des notions idéales qui se
trouvent dans tous les esprits. Elles portent
sur des vérités rigoureuses que la raison
est capable de découvrir sans le secours de l'expérience,
et qui , néanmoins peuvent toujours se confirmer par l'expérience dans
les limites d'approximation que comporte celle-ci.
Grâce à ce double
caractère, que nulle autre science ne présente, les mathématiques, ainsi
appuyées sur l'une et l'autre base de la connaissance humaine, s'imposent
irrésistiblement aux esprits les plus pratiques comme aux plus spéculatifs.
Elles justifient le nom qu'elles portent, et qui indique les sciences par
excellence, les sciences Ă©minentes entre toutes les autres, par la rigueur
des théories, l'importance et la sûreté des applications. Les quantités
dans le temps et l'espace peuvent être considérées en elles-mêmes et
dans les phénomènes physiques auxquels elles s'appliquent. De là naît
une première division des mathématiques qui, dans le premier cas, prennent
Ie nom de mathématiques pures, et, dans le second, celui de mathématiques
appliquées.
Toujours selon cette
approche, la loi formelle de quantité appliquée
au temps donne la succession des instants, ou le nombre;
appliquée à l'espace, elle donne la conception
de la conjonction des points, ou de l'Ă©tendue.
La nombre et l'Ă©tendue donnent donc naissance Ă deux branches distinctes
des mathématiques pures : la première est l'algorithmie ou la science
des nombres, laquelle se subdivise en arithmétique,
qui a pour objet les nombres considérés en particulier, et en algèbre,
qui a pour objet les nombres considérés en général. La seconde est
la géométrie ou la science de l'étendue.
A ces deux branches se rattachent de nombreux rameaux qui sont autant parties
détachées et spécialisées des mathématiques pures. Tels sont, pour
l'algorithmie, le calcul différentiel,
le calcul intégral, le calcul
des probabilités; et pour la géométrie, la géométrie élémentaire,
la géométrie descriptive, et la géométrie analytique qui unit les deux
branches.
Les mathématiques
appliquées peuvent constituer autant de branches différentes qu'il peut
exister de sciences différentes pour le savoir humain. En conséquence,
c'est d'après la considération des objets auxquels s'appliquent les mathématiques
qu'il faut chercher la base d'une classification pour cette catégorie.
" Parmi
ses objets, dit Montferrier, on peut distinguer ceux qui sont donnés par
la nature ou par l'ensemble des phénomènes physiques, de ceux qui sont
donnés par l'art ou sont les produits de l'action de l'homme."
Les mathématiques appliquées
formeront donc deux catégories distinctes : l'une est désignée depuis
longtemps sous le nom de sciences physico-mathématiques, et Montferrier
propose pour l'autre le terme de sciences pragmatico-mathématiques. La
mécanique, avec toutes ses divisions, appartient à la première, tandis
que l'arpentage, la géodésie, la balistique, la navigation, la gnomonique,
etc., appartiennent è la seconde.
Enfin, il un point
da vue qui n'a d'autre raison d'ĂŞtre que les besoins de l'enseignement,
on divise les mathématiques en mathématiques élémentaires, qui se composent
de l'arithmétique, de l'algèbre et de la géométrie élémentaires,
ainsi que de la trigonométrie; en mathématiques
spéciales, qui comprennent l'algèbre supérieure, la géométrie descriptive,
la géométrie analytique ; et en mathématiques transcendantes, qui renferment
le calcul intégral, le calcul différentiel, etc.
Les méthodes
générales employées dans les sciences mathématiques sont l'analyse
et la synthèse. Mais, en outre, les mathématiciens
désignent encore sous le nom de méthode, certains procédés particuliers,
certains artifices spéciaux, usités pour arriver à la solution de divers
problèmes, ou pour établir certaines vérités mathématiques : c'est
ainsi que l'on dit, méthode des infiniment petits, méthode des limites,
etc.
" Le goût
de l'exactitude, l'impossibilité de se contenter de notions vagues, de
s'attacher à des hypothèses, quelque séduisantes qu'elles soient, le
besoin d'apercevoir clairement la liaison des propositions et la but oĂą
elles tendent sont, a très bien dit un illustre géomètre, Lacroix,
les fruits les plus précieux de l'étude des mathématiques. Elle ne sert
pas seulement Ă rectifier l'esprit, elle l'Ă©tend encore, en multiple
les faces ; elle forme une logique plus exacte, plus rigoureuse, en habituant
pour tout à la précision du calcul."
On a remarqué que,
parmi les grands noms auxquels les sciences mathématiques
doivent leurs progrès les plus considérables, plusieurs se sont également
placés au rang des plus grands métaphysiciens : il nous suffira de citer
Pythagore,
Platon,
Descartes,
Pascal
et Leibniz. Celte observation montre, comme le
dit très bien Cournot,
" que les
spéculations du géomètre et celles du philosophe sont seules comparables
pour la généralité, car seules elles relèvent au même degré de la
faculté dominante et régulatrice de l'esprit humain, c.-à -d. de la raison.
"
Toutefois il est une
erreur capitale. Nous voulons parler de la prétention d'appliquer aux
sciences d'observation, sciences éminemment complexes et concrètes, les
méthodes propres aux mathématiques, sciences dont le caractère essentiel
est la simplicité et l'abstraction. Les
données des premières sont toujours des notions a
priori, des conceptions pures de l'intelligence, qui existent indépendamment
de tout objet; celles des secondes sont des notions a posteriori qui nous
sont fournies par l'étude des phénomènes, qui ont besoin d'être interprétées,
et qui ne peuvent être étendues au delà de la sphère des phénomènes
dont elles dérivent. C'est l'oubli ou l'ignorance de ces différences
essentielles qui a valu aux utopies morales et
politiques de notre Ă©poque tant de partisans parmi les humains dont l'Ă©ducation
professionnelle repose principalement sur l'étude des sciences mathématiques.
(B.).
Les branches des mathématiques
Les mathématiques sont
divisée en plusieurs branches, chacune avec des concepts, des méthodes
et des applications spécifiques. Mentionnons parmi les principales de
ces branches :
L'algèbre.
L'algèbre
étudie les structures, les relations et les opérations mathématiques.
Elle se concentre sur la manipulation de symboles et de variables pour
résoudre des équations. Voici quelques sous-branches de l'algèbre :
L'algèbre
élémentaire.
L'algèbre élémentaire
est la base de l'algèbre enseignée au niveau scolaire. Elle traite des
opérations sur les nombres et les expressions symboliques, des équations
linéaires et quadratiques, des polynômes et des fonctions de base. Elle
inclut les concepts de variables, de résolutions d'équations, de simplification
d'expressions et d'opérations de base sur les nombres et les symboles.
L'algèbre
linéaire.
L'algèbre linéaire
est la branche qui Ă©tudie les espaces vectoriels et les transformations
linéaires, ainsi que les matrices, les déterminants et les systèmes
d'équations linéaires. Elle est largement appliquée en physique, en
informatique, en économie et en ingénierie. Les concepts d'algèbre linéaire
sont utilisés pour modéliser et résoudre des problèmes dans lesquels
la linéarité est une propriété clé.
L'algèbre
abstraite (ou algèbre moderne).
L'algèbre abstraite
s'intéresse aux structures les plus générales comme les groupes, les
anneaux, les corps et les modules, qui sont des systèmes algébriques
définis par des axiomes. Elle cherche à comprendre les propriétés et
les comportements de ces structures indépendamment de leur contenu concret,
en se concentrant sur les relations internes. Les concepts d'algèbre abstraite
sont essentiels pour les avancées en mathématiques pures et pour diverses
applications en sciences et en cryptographie.
• La
théorie des groupes étudie les groupes, qui sont des ensembles avec
une opération binaire satisfaisant certains axiomes, tels que la fermeture,
l'inversibilité et l'associativité. Les groupes sont omniprésents dans
l'étude des symétries et des transformations.
• La théorie
des anneaux examine les anneaux, qui sont des ensembles dotés de deux
opérations, l'addition et la multiplication, ayant certaines propriétés.
Les anneaux généralisent des objets comme les entiers et les polynômes.
+ L'algèbre
commutative Ă©tudie les anneaux commutatifs, c'est-Ă -dire les anneaux
dans lesquels la multiplication est commutative. Cette branche est fondamentale
pour l'algèbre géométrique, car elle fournit les outils pour comprendre
les structures algébriques qui la sous-tendent. Elle est utilisée pour
Ă©tudier les solutions d'Ă©quations polynomiales et a des applications
en théorie des nombres.
• La théorie des
corps se concentre sur les corps, qui sont des anneaux dans lesquels
tout élément non nul possède un inverse multiplicatif. Les corps jouent
un rôle crucial en algèbre linéaire et en théorie des nombres.
La
géométrie algébrique.
La géométrie algébrique
utilise des outils algébriques pour étudier les espaces géométriques.
Elle se base sur l'Ă©tude des solutions des Ă©quations polynomiales,
qui définissent des objets géométriques appelés variétés algébriques.
Cette discipline, essentielle en mathématiques pures et a des applications
en physique théorique et en cryptographie (notamment, dans ce dernier
cas, avec l'Ă©tude des courbes elliptiques, qui sont un type particulier
de variété algébrique, utilise des concepts d'algèbre commutative
et de théorie des corps pour comprendre les structures géométriques.
L'algèbre
universelle.
L'algèbre universelle
est l'étude des structures algébriques générales de manière abstraite.
PlutĂ´t que de se concentrer sur une seule structure, comme un groupe ou
un anneau, l'algèbre universelle examine les propriĂ©tĂ©s communes Ă
toutes les structures algébriques définies par des opérations et des
axiomes spécifiques. Cela inclut des notions comme les homomorphismes,
les sous-structures et les produits directs.
Théorie
des catégories.
La théorie des
catégories étudie les relations et les structures algébriques dans un
cadre unifié. Elle traite des objets et des morphismes entre eux, en les
organisant dans des "catégories" où les structures et les relations internes
peuvent être étudiées. La théorie des catégories est souvent qualifiée
de "langage de la mathématique moderne" et est utilisée pour formaliser
des concepts dans diverses branches, y compris l'algèbre, la topologie
et l'analyse.
La
théorie
des représentations.
La théorie des
représentations étudie comment les objets algébriques, comme les groupes
ou les anneaux, peuvent être "représentés" par des matrices et agir
sur des espaces vectoriels. Elle vise Ă simplifier l'Ă©tude des objets
algébriques en les interprétant comme des transformations d'espaces vectoriels,
ce qui est plus accessible et souvent plus visuel. Cette branche est largement
appliquée en physique et en chimie, notamment dans l'étude des symétries
moléculaires.
L'algèbre
homologique.
L'algèbre homologique
utilise des méthodes algébriques pour étudier les propriétés des espaces
topologiques et des structures algébriques complexes. Elle se concentre
sur la notion de "complexes" et de "cohomologie", qui sont des structures
permettant de comprendre les relations entre des objets algébriques et
leurs sous-structures. L'algèbre homologique est fondamentale en géométrie
algébrique, en topologie algébrique et en théorie des catégories.
L'analyse.
L'analyse
explore les concepts de limite, de continuité, de dérivation et d'intégration,
principalement appliqués aux fonctions.
L'analyse
réelle.
L'analyse réelle
étudie les propriétés des fonctions définies
sur les nombres réels. Elle se concentre sur les notions de limite, de
continuité, de dérivabilité et d'intégrabilité pour les fonctions
réelles d'une ou plusieurs variables. Les sous-thèmes de cette branche
incluent :
• La
théorie des suites et séries est l'étude de la convergence des suites
et des séries de nombres réels.
• Le
calcul différentiel est l'analyse des variations d'une fonction,
en étudiant les dérivées et leurs applications.
• Le calcul
intégral est l'étude de l'intégration des fonctions et des applications
des intégrales dans le calcul des aires, des volumes, et dans les sciences
physiques.
Le calcul différentiel
et intégral est le domaine qui couvre les dérivées (dérivées, différentielles)
et les intégrales (intégrales de Riemann) enseigné au niveau du lycée.
L'analyse
complexe.
L'analyse complexe
se consacre aux fonctions de variables complexes. Elle Ă©tudie des concepts
similaires à ceux de l'analyse réelle, mais dans le contexte des nombres
complexes, ce qui entraîne des résultats différents et souvent plus
riches. Cette branche est importante en physique et en ingénierie pour
résoudre des équations différentielles et modéliser des phénomènes
ondulatoires.
Elle inclut les notions suivantes :
• Les
fonctions analytiques sont des fonctions complexes qui sont dérivables
(ou holomorphes) dans une région du plan complexe.
• L'intégration
complexe est l'étude des intégrales dans le plan complexe, y compris
le théorème de Cauchy et les séries de Laurent.
• Les résidus
et applications sont des techniques de calcul de résidus pour évaluer
certaines intégrales réelles et résoudre des équations différentielles.
L'analyse
fonctionnelle.
L'analyse fonctionnelle
examine les espaces de fonctions, en particulier les espaces vectoriels
de fonctions et les opérateurs linéaires sur ces espaces. Elle est utile
dans de nombreux domaines de la physique théorique, de la mécanique quantique
et des équations aux dérivées partielles. Parmi les concepts clés,
on trouve :
• Les
espaces de Banach et de Hilbert sont des espaces vectoriels avec une
norme (Banach) ou un produit scalaire (Hilbert) qui sont complets et permettent
l'analyse de séries infinies de fonctions.
• Les opérateurs
linéaires relèvent de l'étude des applications linéaires entre
espaces de fonctions, particulièrement les opérateurs continus et compacts.
• La théorie
spectrale est une analyse des valeurs propres et vecteurs propres des
opérateurs, utilisée en physique quantique.
Théorie
de la mesure et intégration.
La théorie de la
mesure est une généralisation de la notion de longueur, aire et volume
aux ensembles plus complexes et moins intuitifs. Elle est essentielle pour
l'analyse moderne et permet de définir l'intégration dans des contextes
plus généraux. Les idées de cette branche sont fondamentales pour la
probabilité et la statistique, notamment dans la théorie de la probabilité.
• La
mesure de Lebesgue est une théorie de la mesure qui permet de définir
l'intégrale de Lebesgue, utilisée pour étudier les fonctions plus
complexes que celles intégrables au sens de Riemann.
• Les intégrales
de Lebesgue sont généralisation de l'intégrale de Riemann, permettant
d'intégrer des fonctions plus largement définies.
• La théorie
ergodique est l'étude des systèmes dynamiques avec mesure, utilisée
en probabilités et en physique statistique.
+ La
théorie du chaos étudie le comportement de systèmes dynamiques qui,
bien que gouvernés par des lois déterministes (comme des équations différentielles),
montrent une grande sensibilité aux conditions initiales. Ce phénomène
de sensibilité aux conditions initiales est ce qui rend les systèmes
chaotiques imprévisibles sur le long terme, bien qu'ils soient régis
par des règles précises. Elle trouve des applications en physique, météorologie,
biologie, économie et bien d'autres domaines où des systèmes évoluent
de manière complexe et imprévisible.
Équations
différentielles.
Cette branche s'intéresse
aux équations qui relient une fonction à ses dérivées. Les équations
différentielles sont fondamentales pour modéliser des phénomènes
naturels, tels que le mouvement, la croissance et les processus thermiques.
Elles se divisent en deux types principaux :
• Les
équations différentielles ordinaires (EDO), étudiées pour les fonctions
d'une seule variable indépendante, comme les équations du mouvement
en physique.
• Les
équations aux dérivées partielles (EDP), qui impliquent des dérivées
partielles de fonctions de plusieurs variables et sont essentielles en
physique, notamment en mécanique des fluides, en thermodynamique et en
électromagnétisme.
Analyse
harmonique.
L'analyse harmonique
étudie la représentation des fonctions ou des signaux comme des sommes
de fonctions ondulatoires, comme les séries et transformations de Fourier.
Elle est essentielle en physique, en ingénierie (traitement du signal)
et dans les mathématiques appliquées. Parmi les concepts à l'oeuvre
on citera :
• Les
séries de Fourier correspond à la décomposition de fonctions
périodiques en séries trigonométriques.
• La transformée
de Fourier est une extension de la série de Fourier pour les fonctions
non périodiques; elle est utile en traitement de signal et en analyse
d'image.
• L'analyse
de Fourier abstraite est une généralisation de l'analyse de Fourier
pour les groupes topologiques.
Théorie
du potentiel.
La théorie du potentiel
étudie les potentiels, ou fonctions harmoniques, et est utilisée pour
résoudre des problèmes de physique, notamment dans les domaines de l'électromagnétisme
et de la gravitation. Elle est aussi liée à l'analyse harmonique et aux
équations aux dérivées partielles.
Calcul
des variations.
Le calcul des variations
étudie les méthodes pour optimiser des fonctionnelles, qui sont des fonctions
définies sur un ensemble de fonctions. Cette branche est utilisée pour
résoudre des problèmes où l'on cherche la forme optimale d'une courbe
ou d'une surface. Elle a des applications en physique (notamment en mécanique
et en relativité) et en ingénierie. Des concepts importants sont ici
:
• Le
principe de moindre action, qui est utilisé en physique pour déterminer
les trajectoires de particules.
• Les équations
d'Euler-Lagrange, qui sont deséquations fondamentales pour trouver
les fonctions qui minimisent ou maximisent une fonctionnelle.
• L'optimisation
et le contrĂ´le optimal, qui sont l'application des variations pour
résoudre des problèmes d'optimisation et de contrôle.
Analyse
non standard.
L'analyse non standard
utilise des nombres infiniment petits et infiniment grands pour reformuler
les concepts de limite et de continuité. Développée par Abraham Robinson,
cette branche est une version alternative de l'analyse classique et est
utilisée en logique mathématique et en analyse.
Analyse
numérique.
L'analyse numérique
se concentre sur la résolution approchée de problèmes mathématiques
par des méthodes algorithmiques. Elle est essentielle en informatique,
physique, ingénierie et pour toute application nécessitant des calculs
numériques.
• Les
méthodes de résolution d'équations non linéaires permettent la
reherche de solutions approchées pour les équations difficiles à résoudre
analytiquement.
• L'approximation
et l'interpolation sont méthodes pour approcher des fonctions complexes
par des fonctions plus simples, telles que les polynĂ´mes.
• Les méthodes
pour EDO et EDP permettent la résolution numérique d'équations
différentielles ordinaires et aux dérivées partielles.
La géométrie.
La géométrie est
l'Ă©tude des formes, des tailles et des positions dans l'espace.
La
géométrie euclidienne.
La géométrie euclidienne
est la géométrie classique, fondée sur les axiomes d'Euclide, et elle
est enseignée à l'école. Elle étudie les propriétés des figures
dans un espace plat (en deux dimensions) ou tridimensionnel. Elle traite
de concepts comme les lignes, les angles, les triangles, les cercles et
les autres figures géométriques.
• La
géométrie plane s'intéresse aux figures en deux dimensions (2D),
comme les triangles, les quadrilatères et les cercles.
• La géométrie
dans l'espace : Ă©tude des figures en trois dimensions (3D), comme
les cubes, les sphères, les cônes et les cylindres.
• La
trigonométrie est, à l'origine, la branche de la géométrie
qui étudie les propriétés des triangles, mais concerne aussi les les
propriétés des angles rapportés à un cercle (le cercle trigonométrique).
Elle a des extensions en algèbre linéaire (matrices de rotation) et en
analyse (fonctions circulaires).
La
géométrie analytique.
La géométrie analytique
utilise un système de coordonnées pour étudier les figures géométriques
et les relations entre elles. Dans un système de coordonnées cartésiennes,
chaque point est représenté par un couple ou un triplet de coordonnées.
La géométrie analystique associe les concepts algébriques et géométriques,
permettant de représenter les figures à l'aide d'équations. Par
exemple, les droites, les cercles et les paraboles sont représentés par
des Ă©quations dans le plan (2D) ou dans l'espace (3D).
• La
géométrie des coniques est l'étude des sections coniques (cercles,
ellipses, paraboles et hyperboles) Ă l'aide de leurs Ă©quations.
La
géométrie différentielle.
La géométrie différentielle
combine la géométrie et le calcul différentiel pour étudier les propriétés
des courbes (comme la courbure) et des surfaces dans des espaces
courbes (comme la torsion). Elle inclue nortamment la notion de variétés
différentielles, qui sont généralisation des concepts de courbes et
de surfaces à des dimensions plus élevées. Cette branche est essentielle
en physique, en particulier en relativité générale.
Géométrie
algébrique.
La géométrie algébrique
combine l'algèbre et la géométrie pour analyser les variétés algébriques,
qui sont des ensembles de solutions d'Ă©quations polynomiales (V. plus
haut).
Géométrie
projective.
La géométrie projective
étudie les propriétés des figures qui restent invariantes sous les transformations
projectives (transformations qui conservent l'alignement des points et
l'incidence des lignes, mais pas les distances), telles que la perspective.
Elle peut être utilisée en art, en architecture et en vision par ordinateur.
Dans la géométrie projective, les concepts de points à l'infini sont
introduits pour simplifier les propriétés des figures et des transformations.
Les points de fuite, par exemple, sont des points où les droites parallèles
semblent converger, important en perspective.
Géométrie
affine.
La géométrie affine
est une version de la géométrie projective dans laquelle le parallélisme
est conservé, mais pas nécessairement les distances ou les angles. Elle
est étudiée dans un contexte où les transformations affines (comme les
translations, les rotations et les homothéties) sont centrales. Un espace
affine est un type d'espace géométrique sans point d'origine fixe,
étudié principalement en géométrie et en algèbre linéaire.
La
topologie (ou géométrie des transformations).
La topologie Ă©tudie
les propriétés des objets qui sont invariantes par des transformations
continues (étirement, pliage, mais sans déchirure ni collage).
• La
topologie générale est l'étude des concepts de continuité, de compacité
et de connexité dans des espaces abstraits.
• La topologie
algébrique utilise des outils algébriques pour étudier les propriétés
topologiques, notamment les groupes de trous et de boucles dans les surfaces.
• La théorie
des catastrophes, développée principalement par René Thom, peut
être rattachée à la topologie. Elle étudie les phénomènes de discontinuité
dans les systèmes dynamiques et tente de comprendre comment des changements
soudains (ou « catastrophes ») se produisent dans un système en réponse
à de petites variations de paramètres continus. Cela inclut les bifurcations,
où une petite modification d'un paramètre peut provoquer un changement
radical dans le comportement d'un système. Elle peut être utilisée pour
modéliser des situations dans les sciences sociales, la biologie (par
exemple, les transitions d'Ă©tat dans des populations), et mĂŞme en Ă©conomie
(changement soudain dans les marchés).
Les
géométries non euclidiennes
Les géométries
non euclidiennes sont des extensions de la géométrie euclidienne, développées
en modifiant le cinquième postulat d'Euclide (postulat des parallèles).
Ces géométries sont des outils indispensables en relativité générale
et en physique théorique. On distingue principalement :
• La
géométrie hyperbolique, qui est une géométrie dans laquelle, pour
un point donné, il existe une infinité de droites parallèles passant
par ce point, menant à des propriétés très différentes de celles de
la géométrie euclidienne.
• La
géométrie elliptique, qui est une géométrie où il n'existe aucune
droite parallèle à une droite donnée passant par un point extérieur.
Géométrie
discrète.
La géométrie discrète
s'intéresse aux objets géométriques discrets, comme les graphes, les
polygones et les polyèdres, ainsi qu'aux configurations finies de points
et de lignes. Elle est appliquée en informatique, en optimisation, et
en géométrie combinatoire (analyse des arrangements de points, de lignes
et d'autres objets discrets).
Géométrie
computationnelle.
La géométrie computationnelle
recourt à des méthodes géométriques et algorithmiques pour résoudre
des problèmes en informatique. Elle est utilisée dans le traitement d'images,
la visualisation, la robotique et la simulation.
Géométrie
fractale.
La géométrie
fractale Ă©tudie les figures fractales, qui sont des formes auto-similaires,
c'est-à -dire des structures complexes qui se répètent à toutes les
Ă©chelles. Cette branche trouve des applications notamment dans les sciences
naturelles pour modéliser des formes irrégulières dans la nature, comme
les montagnes, les cĂ´tes et les nuages.
La théorie des
nombres.
La théorie des
nombres, présentée ici comme une branche distincte des mathématiques,
peut aussi être vue comme une sous-branche de l'algèbre lorsqu'elle est
abordée sous l'angle des structures algébriques. Elle s'intéresse aux
propriétés des entiers et des nombres premiers, et inclut des domaines
tels que la théorie des nombres algébriques, qui utilise les concepts
de corps et de polynĂ´mes pour Ă©tudier des extensions des nombres rationnels.
Arithmétique
et théorie élémentaire des nombres.
L'arithmétique
concerne les opérations de base (addition, soustraction, musltiplication
et division) effectuées sur les nombres entiers et implique aussi celles
incluant des nombres rationnels. La théorie élémentaires des nombres
étudie plus spécifiquement les propriétés de base des entiers, comme
la divisibilité, les propriétés des nombres premiers, les résidus,
et les fonctions arithmétiques comme la fonction de Möbius et la fonction
d'Euler. Le théorème fondamental de l'arithmétique, la recherche de
nombres premiers, de congruences et de résidus quadratiques font parties
des thèmes qui relèvent de la théorie élémentaire des nombres.
La
théorie analytique des nombres.
La théorie analytique
des nombres utilise des concepts et des méthodes de l'analyse mathématique,
comme les séries et les intégrales, pour étudier les propriétés des
nombres. Cette branche permet de prouver des résultats sur la répartition
des nombres premiers et d'autres structures arithmétiques.Parmi les sujets
qui la concernent : le théorème des nombres premiers (qui décrit
l'asymptotique des nombres premiers), la fonction zĂŞta de Riemann et ses
zéros (reliée à l'hypothèse de Riemann), es fonctions L et leur rôle
dans l'arithmétique.
La
théorie algébrique des nombres.
La théorie algébrique
des nombres utilise des outils de l'algèbre, notamment la théorie des
corps et des anneaux, pour étudier les propriétés des nombres dans des
extensions de corps, comme les entiers algébriques (solutions d'équations
polynomiales). Elle se concentre sur les structures algébriques et les
objets comme les anneaux de nombres.
La
théorie géométrique des nombres.
La théorie géométrique
des nombres examine la relation entre les nombres et la géométrie. Elle
traite les problèmes arithmétiques en utilisant des concepts géométriques
et topologiques. C'est également ici que se situe la géométrie arithmétique.
Parmi les concepts qui s'y rattachent, nommons les points rationnels sur
les courbes (ex. conjecture de Mordell), les courbes elliptiques et leurs
applications en cryptographie, les variétés abéliennes et l'étude des
solutions d'Ă©quations diophantiennes.
La
théorie des nombres transcendants.
La théorie des
nombres transcendants étudie les nombres qui ne sont pas algébriques,
c'est-Ă -dire qui ne peuvent pas ĂŞtre les racines de polynĂ´mes Ă coefficients
entiers, comme π et e. Elle traite nortamment des critères de transcendance
(Lindemann-Weierstrass) et de l'indépendance algébrique des nombres transcendants.
La
théorie des nombres p-adiques.
La théorie des
nombres p-adiques utilise les nombres p-adiques, un type de nombres différent
des nombres réels, pour étudier les propriétés arithmétiques. Les
nombres p-adiques sont utiles pour les questions de convergence et de complétion
dans un sens différent de celui des nombres réels.
La
théorie probabiliste des nombres.
La théorie probabiliste
des nombres recourt à des méthodes probabilistes pour étudier les nombres
et leurs propriétés. Elle cherche notamment à comprendre des structures
arithmétiques en termes de probabilité. Elle s'occupe par exemple de
d'établir des probabilités dans la répartition des nombres premiers,
des heuristiques pour les propriétés des entiers, des conjectures probabilistes
sur les propriétés arithmétiques.
La
théorie des formes modulaires et automorphes.
La théorue des
formes modulaires et automorphes Ă©tudie les formes modulaires, qui sont
des fonctions complexes avec des propriétés de symétrie et des relations
profondes avec les nombres entiers. Les formes automorphes généralisent
les formes modulaires et ont des applications en théorie des représentations.
La conjecture de Taniyama-Shimura (en lien avec le dernier théorème de
Fermat) relève de ce domaine.
Les probabilités
et statistiques.
Les probabilités
et les statistiques, avec leurs diverses branches, permettent de traiter
de manière rigoureuse les phénomènes aléatoires et de tirer des conclusions
utiles et fiables à partir des données. Ensemble, elles forment la base
de l'analyse de l'incertitude et des processus décisionnels dans de nombreux
domaines scientifiques, sociaux et Ă©conomiques.
Les
probabilités.
Le calcul des probabilités
étudie les phénomènes aléatoires, la notion de probabilité, les variables
aléatoireset les lois de probabilité. Parmi les nombreuses sous-branches,
on peut mentionner :
• Les
probabilités classiques abordent les concepts fondamentaux de la probabilité
dans des situations où les résultats sont équiprobables. Ce cadre se
concentre sur des expériences simples comme le lancer de dés ou le tirage
de cartes.
• Les probabilités
conditionnelles et le théorème de Bayes se concentrent sur la probabilité
qu'un Ă©vĂ©nement se produise, sachant qu'un autre Ă©vĂ©nement est dĂ©jĂ
réalisé. Le théorème de Bayes permet de mettre à jour les probabilités
en fonction de nouvelles informations. Elles trouvent des applications
en médecine (tests de dépistage), en intelligence artificielle et dans
les analyses de risques.
• Les probabilités
discrètes étudient des expériences aléatoires ayant un nombre fini
ou dénombrable d'issues. Les distributions discrètes comme la loi binomiale
ou de Poisson y sont étudiées.
• Les probabilités
continues concernent les probabilités associées aux variables aléatoires
continues, qui prennent un nombre infini de valeurs. La loi normale et
la loi exponentielle sont des exemples de distributions continues.
• L'étude des
processus stochastiques concerne des phénomènes évoluant dans le
temps de manière aléatoire. Cela permet de définir des processus qui
sont utilisés pour modéliser des systèmes dynamiques où l'incertitude
est présente, comme la bourse. Exemples : les chaînes de Markov sont
des processus où la probabilité de chaque état futur dépend uniquement
de l'état actuel; les processus de Poisson modélisent des événements
rares survenant au cours du temps; le mouvement brownien est un type de
processus utilisé en finance et physique pour modéliser des variations
continues et aléatoires.
Les
statistiques.
Les Ă©tudes statistiques
sont des applications du calcul des probabilités pour analyser, interpréter
et faire des inférences sur les données réelles.
• Les
statistiques descriptives se concentrent sur le résumé et la description
des données collectées à l'aide de mesures comme la moyenne, la médiane,
l'Ă©cart-type, ainsi que des graphiques comme les histogrammes. Elles
servent par exemple pour résumer des données dans des domaines comme
la démographie, l'économie et la gestion.
• Les statistiques
inférentielles utilisent un échantillon pour tirer des conclusions
ou inférences sur une population plus large, avec des méthodes comme
les tests d'hypothèses (ex. le test t de Student ou le test du Khi-carré)
et les intervalles de confiance.
• Les statistiques
bayésiennes sont basées sur le théorème de Bayes, elles permettent
de mettre à jour les connaissances sur un paramètre en fonction de nouvelles
données, en introduisant des probabilités a priori qui sont révisées
en a posteriori. Ces statistiques sont utilisées dans le machine
learning, dans la la modélisation du risque et dans les analyses de données
incertaines.
• Les statistiques
non paramétriques sont utilisées lorsque les données ne respectent
pas les hypothèses classiques de normalité ou de linéarité. Elle se
base sur des rangs ou des médianes plutôt que sur des moyennes.
Exemples : le test de Mann-Whitney pour comparer deux groupes indépendants;
le test de Wilcoxon pour des échantillons appariés.
• L'analyse
de la régression étudie les relations entre variables, permettant
de faire des prédictions et d'estimer l'effet de certaines variables
sur d'autres. Les méthodes incluent la régression linéaire, logistique
et non linéaire. Applicationsdans la modélisation économique, les études
médicales et l'analyse de données marketing.
• L'analyse
des séries chronologiques est l'étude des données collectées au
fil du temps pour identifier des tendances, des cycles ou des modèles
de saisonnalité, utilisée notamment en économétrie et en prévisions
financières.
• L'analyse
multivariée concerne l'analyse de plusieurs variables en même temps
pour identifier des relations et des structures dans des ensembles de données
complexes. Exemples de méthodes : l'nalyse en composantes principales
(ACP),our réduire la dimensionnalité des données; l'analyse discriminante,
pour classer des observations en groupes distincts; l'analyse de clusters,
pour regrouper des observations similaires.
• La statistique
appliquée et l'analyse des données concernent l'application des
méthodes statistiques dans des domaines spécifiques comme la biostatistique,
l'économétrie, la sociologie ou encore la psychologie.
La logique mathématique
et la théorie des ensembles.
La logique mathématique
et la théorie des ensembles abordent des questions sur la nature des mathématiques
elles-mĂŞmes, en se concentrant sur les fondements, la structure et les
limites des systèmes mathématiques. Ces deux domaines se renforcent
mutuellement pour fournir des bases solides aux mathématiques modernes.
Les avancées dans ces branches ont des implications profondes pour l'informatique
théorique, les fondements des mathématiques, et même des domaines philosophiques
comme la métamathématique et l'épistémologie.
La
logique mathématique.
La logique
mathématique est la discipline qui étudie les structures formelles, les
principes de déduction, les systèmes de preuves, les axiomes et les théorèmes,
et les fondements des mathématiques.
• La
logique des propositions étudie les propositions logiques (énoncés
qui peuvent ĂŞtre vrais ou faux) et les connecteurs logiques (comme et,
ou,
non), et examine les règles de base de la logique, comme les tables
de vérité et les lois de la logique. Elle peut être appliquée à la
conception de circuits logiques, des systèmes de contrôle informatique,
et Ă la programmation.
• La
logique des prédicats (ou logique du premier ordre) étend la logique
des propositions en introduisant des quantificateurs (pour tout,
il
existe) et des prédicats qui permettent de faire des affirmations
sur des éléments particuliers d'un ensemble. Cette logique est fondamentale
pour l'axiomatisation de la théorie des ensembles et des structures mathématiques.
La logique des prédicats sert à la formalisation des mathématiques,
aux bases de l'intelligence artificielle et au langage formel en informatique.
• La théorie
de la démonstration étudie les preuves
formelles et les systèmes formels. Elle vise à comprendre comment les
théorèmes peuvent être déduits des axiomes en utilisant des règles
logiques. Elle recourt à des concepts comme le calcul des séquents, l'arithmétique
de Peano et les théorèmes d'incomplétude
de Gödel, et est utilisée dans la validation de la cohérence des
systèmes mathématiques et l'automatisation des démonstrations.
• La théorie
de la récursivité (ou de calculabilité) étudie les fonctions calculables
et les limites de la calculabilité, en définissant quels problèmes peuvent
ou non être résolus par des algorithmes. Ce domaine explore des concepts
tels que les machines de Turing, les fonctions récursives et la notion
de décidabilité. Elle trouve des applications dans l'établissment des
fondements de l'informatique théorique, dans l'intelligence artificielle
et dans la cryptographie.
• La théorie
des modèles étudie les relations entre les structures mathématiques
et les théories qui les décrivent. Elle examine comment une théorie
donnée peut être interprétée ou réalisée dans différents modèles
et étudie les propriétés de ces modèles. Ses applications se rencontrent
notammentdans la recherche de modèles pour des théories spécifiques
en mathématiques.
• La théorie
des ensembles axiomatique, bien qu'elle soit souvent considérée comme
faisant partie de la théorie des ensembles (V. ci-dessous), est aussi
fondamentale pour la logique mathématique. Elle utilise des systèmes
d'axiomes pour définir rigoureusement la notion d'ensemble et les bases
des mathématiques.
• La logique
intuitionniste et les logiques non classiques. - La logique intuitionniste,
qui refuse le principe du tiers exclu, considère qu'une affirmation est
vraie seulement si l'on peut prouver qu'elle l'est. Les logiques non
classiques, quant à elles, remettent en question certaines règles traditionnelles
de la logique classique pour s'adapter Ă des contextes particuliers. Ces
branches de la logique ont leur utilité en programmation, en théorie
de l'information, en linguistique formelle et en intelligence artificielle.
La
théorie des ensembles.
La théorie des
ensembles (Ensembles
et relations) est la branche des mathématiques qui étudie les ensembles,
c'est-à -dire les collections d'objets mathématiques, leur structure
et leurs propriétés. Elle constitue le fondement de presque tous les
domaines mathématiques modernes.
• La
théorie des ensembles naïve est l'approche initiale de la théorie
des ensembles. Développée sans formalisation rigoureuse, elle utilise
des notions intuitives d'ensembles pour aborder les mathématiques de manière
basique, mais elle est sujette aux paradoxes comme le paradoxe de Russell.
Concepts clés : ensemble, élément, inclusion, union, intersection.
• La théorie
des ensembles axiomatique (Zermelo-Fraenkel avec ou sans axiome du
choix - ZFC), fondement de la majorité des théories mathématiques, est
un système rigoureux d'axiomes permettant de formuler des ensembles
et d'éviter les paradoxes de la théorie naïve. ZFC est le cadre le
plus couramment utilisé pour formuler les mathématiques modernes. Concepts
clés : axiome du choix, axiome de la puissance, axiome de l'infini, hiérarchie
cumulative des ensembles, fondements des nombres.
• La théorie
des grands cardinaux Ă©tudie les nombres cardinaux extrĂŞmement grands
et leurs propriétés. Les grands cardinaux dépassent les cardinaux infinis
usuels (comme 0​,
le cardinal des entiers) et ont des propriétés spécifiques. Concepts
clés : cardinaux mesurables, cardinaux inaccessibles, cardinaux compacts,
etc.
• La théorie
descriptive des ensembles, utilisée en analyse réelle, en topologie,
et en informatique théorique, étudie les ensembles dans le cadre des
espaces topologiques, en particulier les espaces de nombres réels. Cette
branche s'intéresse à la classification des sous-ensembles des espaces
topologiques et leurs propriétés. Concepts clés : hiérarchie de Borel,
ensembles analytiques, ensembles projectifs.
• La théorie
des ensembles constructibles (ou de l'univers constructible L) Ă©tudie
les ensembles constructibles, une hiérarchie particulière d'ensembles
proposée par Kurt Gödel. Elle permet de définir
un univers de modèles de la théorie des ensembles qui satisfait certains
axiomes particuliers. Concepts clés : modèle constructible L, hypothèse
du continu.
• La théorie
des ensembles et la logique ordinale, utilisées en théorie des modèles
et en logique, Ă©tudient les ordinaux et leur rĂ´le dans la structure des
ensembles. Les ordinaux permettent de définir des notions d'ordre bien
fondé, importantes pour la récursion transfinie.Concepts clés : suites
ordinales, ordres bien fondés, hiérarchies ordinales.
• La théorie
des ensembles non standard exploite des modèles non standard de la
théorie des ensembles pour étudier les nombres réels et autres structures
mathématiques de manière alternative. Cela inclut l'analyse non standard
développée par Abraham Robinson.
Les mathématiques
discrètes.
Les mathématiques
discrètes portent sur les structures mathématiques finies ou dénombrables
(non continues). Ce domaine est particulièrement important en informatique
théorique et en cryptographie.
La
théorie des graphes.
Les graphes sont
des structures composées de noeuds (sommets) et d'arêtes (liens entre
les sommets). La théorie des graphes est utilisée pour modéliser toutes
sortes de réseaux, comme les réseaux informatiques, les réseaux sociaux
et les circuits Ă©lectroniques, ou encore pour la planification de parcours,
etc.
La
théorie des nombres discrets.
La théorie des
nombres discrets est l'étude des propriétés des entiers et des relations
entre eux, en particulier les questions de divisibilité, de congruence
et de factorisation. La théorie des nombres discrèts s'applique aux cryptographies
(RSA, cryptographie à courbes elliptiques) et aux algorithmes de sécurité.
Théorie
des ensembles discrets.
La théorie des
ensembles discrets étudie les propriétés des ensembles finis ou dénombrables,
les opérations sur ces ensembles (union, intersection, différence, etc.),
relations entre les éléments (avec des propriétés comme la réflexivité,
symétrie,transitivité, etc.) ou entre ensembles finis (fonctions injectives,
surjectives et bijectives). En mathématiques discrètes, on s'intéresse
aussi aux combinaisons et arrangements d'ensembles finis. Cela a des applications
dans l'établissement des fondements des structures de données et des
algorithmes, dans logique formelle et en informatique théorique.
La
combinatoire.
La combinatoire
est l'étude des arrangements, combinaisons et permutations d'éléments
dans des ensembles finis. Elle comprend le dénombrement (comptage) et
la recherche de structures spécifiques dans des ensembles. La combinatoire
des mots étudie les séquences de symboles. La combinatoire extrémale
Ă©tudie les limites des structures combinatoires. On utilise la combinatoire
pour l'analyse de la complexité algorithmique, pour l'optimisation et
le design d'expériences, et aussi en génétique.
La
théorie des automates et langages formels.
L'Ă©tude des automates
(modèles de machines à états, déterministes ou non déterministes)
est importante pour le développement de compilateurs et la reconnaissance
de motifs. Les langages formels (comme les grammaires de Chomsky),
quant à eux,, qui permettent de décrire et de manipuler des chaînes
de symboles. Les applications de ces approches se rencontrent en intelligence
artificielle, dans la conception de circuits logiques, en analyse syntaxique
et dans le traitement automatique des langues.
Logique
et calcul propositionnel.
Le calcul propositionnel
est la branche des mathématiques discrètes qui étudie la logique formelle
et les systèmes de calcul. Elle s'intéresse aux propositions, aux connecteurs
logiques et aux méthodes de preuve. Applications dans la conception de
circuits logiques, de systèmes de vérification formelle et dans la programmation
logique.
La
théorie des codes et la cryptographie.
La théorie des
codes étudie les codes pour transmettre des informations de manière sécurisée
et fiable. La cryptographie utilise des méthodes mathématiques pour sécuriser
l'information en présence de tiers.
Algèbre
booléenne et circuits logiques.
L'algèbre booléenne
est la branche de l'algèbre qui étudie les variables binaires (0 et 1)
et les opérations logiques (ET, OU, NON, NAND, NOR). Elle est la base
de la conception des circuits électroniques et de l'informatique numérique.
Théorie
des jeux combinatoires.
La théorie des
jeux combinatoires est l'Ă©tude des jeux Ă deux joueurs avec une structure
discrète où les joueurs jouent à tour de rôle et où chaque décision
influence la suite du jeu. La théorie analyse des stratégies optimales
pour des jeux sans hasard. Elle sert dans l'optimisation, l'Ă©conomie,
l'intelligence artificielle, le développement de stratégies dans des
environnements compétitifs.
Algèbre
discrète.
L'agèbre discrète
est une branche de l'algèbre axée sur des structures finies et discrètes
comme les groupes, les anneaux et les corps, utilisés dans le contexte
des structures discrètes. Applications en cryptographie, dans les
codes correcteurs d'erreurs et l'élaboration d'algorithmes mathématiques.
Théorie
des structures discrètes.
La théorie des
structures discrètes étudie les réseaux et les ensembles ordonnés partiellement,
qui modélisent les relations entre éléments en fonction de hiérarchies
ou de relations d'ordre. Des applications existent dans la construction
bases de données, en informatique théorique et dans l'optimisation combinatoire.
Les mathématiques
appliquées.
Les mathématiques
appliquées sont un domaine qui se concentre sur l'utilisation des concepts
et des méthodes mathématiques pour résoudre des problèmes concrets
issus des sciences naturelles, de l'ingénierie, de la finance, des sciences
sociales, et d'autres domaines.
Analyse
numérique.
L'analyse numérique
est l'Ă©tude des mĂ©thodes pour obtenir des solutions approximatives Ă
des problèmes mathématiques, surtout quand des solutions exactes sont
difficiles ou impossibles Ă obtenir. On en a l'usage dans la simulation
numérique, la modélisation en ingénierie, le traitement de signal, ou
encore dans l'optimisation des processus industriels.
Statistiques
et probabilités appliquées.
Les statistiques
et probabilités appliquées déploient des méthodes statistiques et probabilistes
pour modéliser et analyser des données, en particulier celles qui contiennent
de l'incertitude. Elles sont utilisées dans l'assurance, la finance,
les sciences de la santé, l' ingénierie de la qualité et l' intelligence
artificielle.
La
physique mathématique.
La physique mathématique
utilise des méthodes mathématiques pour résoudre des problèmes de la
physique, en particulier en mécanique quantique, relativité générale
et théorie des champs. Elle concerne notamment la théorie des groupes
pour la symétrie en physique, l'analyse de Fourier pour l'étude des
ondes, la topologie et géométrie en relativité et en cosmologie, la
théories des champs en physique desdes particules.
La
modélisation mathématique.
La modélisation
mathématique. consiste en la création de modèles mathématiques pour
représenter des systèmes complexes dans divers domaines (écologie, économie,
épidémiologie, ingénierie environnementale). La modélisation permet
de simplifier et de mieux comprendre les phénomènes.
Le
calcul scientifique.
Le calcul scientifique
utilise dese supercalculateurs (calcul parallèle et haute performance)
et des méthodes numériques pour résoudre de grands problèmes en météorologie,
en astrophysique, en modélisation moléculaire, en biologie computationnelle,
etc.
Les
mathématiques financières.
Les mathématiques
financières sont l'application des mathématiques à la finance, pour
modéliser les marchés financiers, évaluer les options, gérer les risques
et optimiser les portefeuilles.
Théorie
de l'information.
La théorie de l'information
et du codage étudie les méthodes pour coder, transmettre et décompresser
l'information de manière efficace et sécurisée. Elle s'applique notamment
aux télécommunications, à internet, à la cryptographie et à la compression
de données.
Les
mathématiques de l'ingénieur (ou mathématiques Industrielles).
Les mathématiques
industrielles sont la branche des mathématiques utilisée pour résoudre
des problèmes techniques en ingénierie, souvent en modélisant et en
optimisant des systèmes physiques. Applications dans le génie civil,
mécanique et électrique ou encore dans la chimie industrielle.
Théorie
des jeux.
La théorie des
jeux étudie les décisions dans des environnements où plusieurs acteurs
interagissent, avec des intérêts potentiellement en conflit. Elle est
utilisée en économie, en stratégie militaire, en théorie des réseaux,
voire en politique.
Biomathématiques
et mathématiques de la santé.
Les biomathématiques
et les mathématiques de la santé sont utilisées pour modéliser et comprendre
les systèmes biologiques et de santé. Cela inclue la propagation des
maladies (épidémiologie), la dynamique des populations et la génétique.
Topologie
et géométrie appliquées.
La topologie et
la géométrie appliquées servent à étudier la forme, la structure,
et les propriétés d'objets dans des contextes pratiques, comme les
réseaux ou les formes biologiques. On en trouve des applications, par
exemple, en imagerie médicale, dans la vision par ordinateur, dans le
traitement de données et dans la sciences des matériaux.
La
théorie du contrôle.
La théorie du contrôle
et l'automatique sont l'étude des systèmes dynamiques dans lesquels on
cherche Ă contrĂ´ler les variables d'Ă©tat pour atteindre certains objectifs.
Elles s'intéressent à la stabilité, la robustesse et l'efficacité
des systèmes. Applications en aéronautique, en robotique, en automatisation
industrielle et dans les systèmes de transport.
L'optimisation.
L'optimisation consiste
à développer dess méthodes et des techniques pour maximiser ou minimiser
des fonctions objectives, souvent sous des contraintes. Elle est utilisée
engestion de la production, en logistique, dans la planification financière
et l'apprentissage automatique.
|
David
Ruelle, L'Étrange
Beauté des mathématiques, Odile Jacob, 2011.-
Depuis
l'Antiquité et aujourd'hui encore, les mathématiques sont, à bien des
Ă©gards, essentielles pour qui veut comprendre la nature des choses. Est-il
possible de pénétrer le monde mathématique sans études longues et arides?
Oui. Car ce qui importe, ce n'est pas de maîtriser cette science en profondeur,
mais de comprendre comment l'esprit humain, et plus particulièrement le
cerveau du mathématicien, se mesure à la réalité mathématique. Un
livre Ă la fois impertinent et distrayant, qui offre un voyage au coeur
du monde des mathématiques et donne des aperçus très personnels sur
quelques-uns des penseurs qui l'ont exploré.
Gilles
Godefroy, Mathématiques
mode emploi, Odile Jacob, 2011. - "Toutes
et tous, nous avons découvert les mathématiques à l'école primaire.
Mais notre enfance préférait à l'emploi de ces syllabes intimidantes
l'usage de mots plus proches du quotidien : le calcul, la géométrie.
Saissons-nous le lien profond qui unit ces deux activités d'allures si
différentes : calculer une surface ou un volume et effectuer des multiplications?
Un peu sans doute. Pourtant, une vie de rĂ©flexion ne suffirait pas Ă
Ă©puiser la richesse des liens qui unissent nombres et grandeurs." C'est
pourtant ce que se propose de révéler ici Gilles Godefroy dans un ouvrage
qui, tout en retraçant l'histoire de la découverte des propriétés et
des concepts mathématiques des origines aux questions les plus actuelles,
s'efforce de faire mieux comprendre ce qu'elles nous révèlent de la réalité
et comment les hommes ont véritablement appris à penser et à manier
le réel en inventant des outils mathématiques. Un regard "différent"
sur les mathématiques, où chaque grande avancée est expliquée à l'aune
de ce qu'elle permet de faire et de penser dans la réalité concrète.
(couv.).
Denis
Guedj, Les
mathématiques expliquées à mes filles, Le Seuil, 2008. -
Pour
tous les nuls en maths, fraction non négligeable de la population, une
introduction décomplexante à cet univers mystérieux. De quoi parlent
les mathématiques? Pourquoi semblent-elles faire violence à la réalité?
Pourquoi recourent-elles à tous ces signes? À quoi servent les nombres?
Pourquoi la multiplication est-elle plus facile que la division? Pourquoi
X est-elle une inconnue? Quelle est la différence entre une égalité
et une
équation? Entre l'algèbre
et l'arithmétique? Toutes les questions
qui font ou ont fait trembler les nuls en maths, revisitées par l'un des
meilleurs vulgarisateurs sur ce sujet. Les mathématiques vraiment expliquées
Ă tout le monde.
Jacques
Bouveresse, Pierre Wagner, Mathématiques
et expérience : L'empirisme logique à l'épreuve (1918-1940),
Odile Jacob, 2008. - Comment les mathématiques,
pure création de l'esprit humain, peuvent-elles s'appliquer au monde
réel
qui nous entoure? Comment les géométries
non euclidiennes, nées de spéculations abstraites,
peuvent-elles décrire l'atome ou l'Univers? Comment
la pure logique du calcul
des probabilités peut-elle servir à établir les lois de la physique
ou les statistiques des assurances? Ce sont ces questions qu'affronte dans
l'entre-deux guerres l'empirisme logique, ce
grand courant du rationalisme européen
qui suscite aujourd'hui un intérêt nouveau. Ses grandes figures, Carnap,
Schlick. Reichenbach et quelques autres, ont été des penseurs très différents
et profondément originaux. La philosophie
des sciences contemporaine a encore de nombreuses leçons à tirer de leurs
innovations conceptuelles et de leurs débats internes, mais aussi de la
réflexion sur les limites de leur démarche et sur les obstacles qu'ils
ont rencontrés. (couv.).
Amir
D. Aczel, Nicolas
Bourbaki, histoire d'un génie des mathématiques qui n'a jamais existé,
Lattès, 2009. - Le 10 décembre 1934 à midi, dans
un café situé au 63 boulevard Saint-Germain à Paris,
là où aujourd'hui est installé un fast-food, André
Weil, l'un des plus talentueux mathématiciens de cette époque a rassemblé
cinq collègues aussi passionnés que lui. A eux six, ils représentent
les universités de Strasbourg,
Nancy,
Rennes
et Clermont- Ferrand, Ă eux six,
ils viennent de créer le groupe Nicolas Bourbaki dont les publications
vont donner un formidable coup de modernité aux mathématiques et un immense
élan à l'école française. C'est à peu près dix ans auparavant que
Raoul Husson, élève à l'Ecole Normale Supérieure, invente le personnage
de Nicolas Bourbaki en s'inspirant du grand Charles Bourbaki qui servit
en Crimée, en Algérie,
en Italie avant de devenir gouverneur militaire
de Lyon. Le premier groupe de cette société
secrète est composé outre d'André Weil, d'Henri Cartan, Claude Chevalley,
Jean Delsarte, Jean Dieudonné, René de Possel. La guerre les séparera.
Dans les années quarante le groupe s'enrichira de l'arrivée de la future
médaille Field, Laurent Schwartz et du génie Alexandre
Grothendieck qui dans les années 1990 partit vivre en ermite dans
les forêts pyrénéennes. Et aujourd'hui encore, bien que moins rayonnant,
le groupe continue à se réunir avec de nouveaux membres. Bourbaki n'a
pas seulement fait progresser les mathématiques mais a aidé Lévi-Strauss
Ă formaliser le structuralisme et a mĂŞme
inspiré les membres de l'Oulipo dans leur recherche. Voici son étonnante
et passionnante histoire. (couv.).
Gilles
Dowek, Les
MĂ©tamorphoses du calcul. - Socle mĂŞme
de la méthode mathématique depuis l'Antiquité
grecque, la notion de démonstration s'est
profondément transformée depuis le début des années soixante-dix. Plusieurs
avancées mathématiques importantes, non
toujours connectées les unes aux autres, remettent ainsi progressivement
en cause la prééminence du raisonnement
sur le calcul, pour proposer une vision plus équilibrée, dans laquelle
l'un et l'autre jouent des rôles complémentaires. Cette véritable révolution
nous amène à repenser le dialogue des mathématiques avec les sciences
de la nature. Elle éclaire d'une lumière nouvelle certains concepts
philosophiques, comme ceux de jugement analytique
et synthétique. Elle nous amène aussi à nous interroger sur les liens
entre les mathématiques et l'informatique, et sur la singularité des
mathématiques qui est longtemps restée l'unique science à ne pas utiliser
d'instruments. Enfin, et c'est certainement le plus prometteur, elle nous
laisse entrevoir de nouvelles manières de résoudre des problèmes mathématiques,
qui s'affranchissent de certaines limites arbitraires que la technologie
du passé a imposé à la taille des démonstrations : les mathématiques
sont peut-ĂŞtre en train de partir Ă la conquĂŞte d'espaces jusqu'alors
inaccessibles. (couv.).
Jean-Claude
Beaune, Gérard Chazal, Mathématisation
du sensible (sur l'oeuvre de Daniel Parrochia), Presses universitaires
de Lyon, 2009.
J.-P.
Cléro, Raisons
de la fiction - Les philosophes et les mathématiques, Armand
Colin, 2004. |
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