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Agrippa
est un philosophe sceptique sur lequel nous
ne possédons que peu de renseignements. Ce n'est que par des conjectures,
il est vrai assez plausibles, qu'on peut assigner l'époque où il vécut
: la fin du ler siècle ap. J.-C. et le
commencement du second. Il n'est pas mentionné dans la liste des chefs
de l'école sceptique, de ceux qui avaient reçu l'héritage et la tradition
des maîtres. Pourtant il fut assez célèbre pour qu'un autre sceptique,
Appelles, ait pris son nom pour en faire le titre d'un de ses ouvrages.
Tout ce que nous savons d'Agrippa, c'est qu'il ramena à cinq les raisons de douter, ou tropes, tandis que ses prédécesseurs, Aenésidème entre autres, en distinguaient dix. C'est Diogène Laerce qui nomme Agrippa comme l'auteur de cette réduction. Sextus Empiricus, à qui nous devons les renseignements les plus précis et les plus abondants sur le scepticisme antique, ne prononce pas une seule fois son nom; mais il expose les cinq tropes dont parle Diogène en les attribuant simplement aux nouveaux sceptiques. Il semble donc, d'après ce témoignage précis, que, contrairement à l'usage qui a prévalu parmi les historiens, c'est Agrippa plutôt qu'Aenésidème qu'il faut considérer comme le fondateur et le chef du nouveau scepticisme. Les cinq tropes auxquels Agrippa ramène toute l'argumentation sceptique sont le désaccord, le progrès à l'infini, la relation, l'hypothèse et le diallèle : 1° Toute chose qui est en question est connue, soit par les sens, soit par la raison. Mais, quelle qu'elle soit, il y a désaccord et entre les philosophes, et entre les croyances ou les coutumes de tous les humains. Les uns estiment que seules les choses sensibles sont vraies; les autres réservent cette qualification aux choses intelligibles; d'autres encore l'attribuent tantôt à des choses sensibles, tantôt à des choses intelligibles. Entre toutes ces dissidences, il est impossible de faire un choix : le plus sage est donc de demeurer en suspens, de ne dire ni oui, ni non. Tel est le trope du désaccord.On trouve encore chez les sceptiques une autre liste qui ne distingue que deux tropes. Mais c'est sans raison valable que des historiens, tels que Saisset, ont attribué cette théorie à Agrippa : elle paraît être de date postérieure. Ménodote en est peut-être l'auteur. Certains historiens de la philosophie ![]() Aussi les cinq tropes
d'Agrippa peuvent-ils être regardés comme la forme la plus parfaite que
le scepticisme ait jamais prise. Après lui,
ses continuateurs dans l'Antiquité |
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Menenius Agrippa
est un sénateur romain du Ve
siècle av. J.-C. Lorsque, en l'an 493 av. J.-C., les plébéiens de Rome
se retirèrent sur le mont Sacré, les
patriciens envoyèrent dix consulaires pour écouter leurs demandes. Parmi
eux était Menenius Agrippa, le plus éloquent et le plus populaire des
sénateurs : il raconta aux plébéiens l'apologue des membres et de l'estomac
et sut les convaincre de ne faire que des demandes modérées.
A la même famille appartient un Menenius Agrippa, chargé de conduire une colonie à Ardée (Tite-Live, IV, 10) et un Agrippa Menenius Lanatus, consul l'an 439 av. J.-C. |
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Marcus Vipsanius
Agrippa
est un général romain, favori d'Auguste, né
l'an 64 av. J.-C., était d'une origine peu relevée, et parvint par son
seul mérite aux plus hautes dignités. C'est à lui qu'Octave dut le succès
des batailles de Nauloque et d'Actium. Consulté
par Auguste, il lui conseilla d'addiquer et de rétablir la république;
mais son avis ne fut pas suivi. Il épousa Julie, fille d'Auguste, et fut
désigné pour succéder à l'empire; mais il mourut avant l'empereur,
l'an 12 av. J.-C., en revenant d'une expédition contre les Pannoniens.
C'est Agrippa qui fit construire à Rome le célèbre Panthéon (devenu par la suite Notre-Dame de la Rotonde); Rome lui doit aussi plusieurs aqueducs. Il laissa trois fils qui furent adoptés par Auguste; mais tous périrent de mort tragique. Il eut pour fille Agrippine, qui épousa Germanicus. |
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Agrippa
(floruit 92 ap. J.-C.), cet astronome romain n'est connu que par une observation
citée par Ptolémée
(Almageste![]() ![]() ![]() Domitien ayant
été proclamé empereur en l'an 81 après J. -C., c'est donc en 93 que
fut faite cette observation, qui avait probablement pour but de vérifier
la précession Diogène Laërce cite un Agrippa parmi les philosophes, comme auteur d'un traité sur les cinq fondements du doute. Peut-être cet auteur est-il le même que l'astronome Agrippa. |
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Henri-Corneille
[Cornelius] Agrippa de Netteisheim est un philosophe
et médecin, né le 14 septembre
1486, Ã Cologne, d'une famille de petite
noblesse. Il cultiva avec succès toutes les sciences connues de son temps.
Il donna dans le scepticisme, puis dans le
mysticisme,
l'alchimie et la magie,
et s'attacha surtout aux doctrines de Reuchlin
et de Raymond Lulle. C'est un des esprits les plus
étonnants qui aient paru dans cet étonnant XVIe
siècle. Il semble refléter en lui l'état des esprits de ce temps, tour
à tour crédule et sceptique, enthousiaste et plein de défiance, aussi
immodéré dans ses négations que dans ses affirmations. Ses deux plus
importants ouvrages sont consacrés, l'un à défendre la magie, l'autre
à prouver la vanité de la science.
Sa vie ne fut pas moins aventureuse que sa doctrine. Après avoir été soldat, étudiant en médecine, il parcourt la France et l'Espagne, fonde des sociétés secrètes, fait des expériences d'alchimie, enseigne l'hébreu à Dôle, puis nous le trouvons, en 1510, après qu'il ait séjourné à Londres, professeur de théologie dans sa ville natale. Il fait à Pavie, plus tard, des leçons sur les écrits supposés d'Hermès Trismégiste. Accusé de magie, obligé de s'enfuir,
nous le retrouvons à Metz en 1518, chargé
des fonctions de syndic et d'avocat de la ville. Il fut encore accusé
de magie, se réfugia à Genève, se fit nommer
médecin de Louise de Savoie, mère de François
Ier. Chassé
de France par cette princesse qu'il avait insultée, il fut accueilli
à Anvers par Marguerite, gouvernante des Pays-Bas; il y publie en 1530
ses deux grands ouvrages, De vanitate scientiarum et De occulta
philosophia. Cette publication lui valut un an d'emprisonnement, de
1530 à 1531. Il finit enfin sa carrière tourmentée à Lyon,
selon les uns, Ã Grenoble, selon les autres,
en 1534 ou en 1535.
![]() Cornelius Agrippa (1486-1535). Voici maintenant une analyse rapide de ses deux principaux ouvrages : • Le De occulta philosophia (1531, trad. par A. Levasseur, 1727) se propose de montrer que la magie est une science véritable, le couronnement et le but de toutes les autres. D'après Agrippa, les sources de notre connaissance sont au nombre de trois : la nature, la révélation et le sens mystique caché dans cette révélation. C'est l'étude de la nature qui a révélé à la magie ses secrets, les moyens dont elle dispose pour faire servir à ses fins les minéraux, les végétaux, les animaux et les éléments; si la révélation nous a donné l'ancienne et la nouvelle loi, la BibleCes deux ouvrages d'Agrippa témoignent d'une personnalité généreuse, d'une imagination très vive, souvent éloquente, et d'une profonde érudition. Ajoutons qu'on lui doit également :De nobilitate et praecellentia feminei sexus, 1529, ouvrage écrit pour flatter Marguerite, traduit par Gueudeville. Ses oeuvres complètes ont été réunies à Leyde, 1560 et 1600. (G. Fonsegrive). |
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