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Les
premiers habitants du Tibet étaient des peuples tibéto-birmanophones.
La région était peuplée par divers groupes tribaux vivant dans des sociétés
agropastorales. À partir du VIIe siècle
avant notre ère, le Tibet commence à se structurer sous l'Empire Yarlung.
Cet empire, centré autour de la vallée de Yarlung (près de l'actuelle
Lhassa), est l'un des premiers États tibétains connus. Il a jeté les
bases de la civilisation tibétaine en développant des institutions politiques
et sociales.
A cette époque, le Tibet était influencé par ses voisins, notamment l'Inde et la Chine. Les échanges commerciaux et culturels avec ces régions ont contribué à façonner les traditions tibétaines. Le bouddhisme, en particulier, a commencé à pénétrer au Tibet à partir du VIIe siècle ap. JC., mais avant cela, la religion principale était le bon, une religion indigène tibétaine de caractère animiste et chamanique. Le bon vénérait des esprits de la nature, des divinités locales et possédait des pratiques rituelles complexes. Cette religion a influencé le bouddhisme tibétain ultérieur et continue de jouer un rôle culturel important. Situé à l'ouest du Tibet, le Royaume de Zhangzhung avait sa propre culture et religion avant d'être absorbé par l'empire tibétain Yarlung. Le Zhangzhung avait des liens importants avec le commerce et la culture du Tibet. Les royaumes tibétains L'histoire chinoise
du IVe au VIIe
siècle cite plusieurs royaumes (liste ci-dessous), soit qu'ils connussent
mieux les régions tibétaines, soit parce que plusieurs de ces royaumes
se formèrent à cette époque. Les deux plus importants furent celui des
Tangouts et celui des Tou-fan, Ã partir duquel allait se former l'empire
Tibétain. On peut faire remonter cet empire au commencement de la période
Me-kha-gya-tso, laquelle commence en 622 de J.-C. C'est peut-être l'ère
de l'hégire que les Tibétains adoptèrent, nous ne savons pas au juste
à quelle époque.
Le royaume des
Tangouts.
L'empereur chinois
Hi-tsong, de la dynastie des T'ang, donna le commandement
de la province de lia à Sse-Kong qui était originaire de la tribu des
Thou-po; le gouverneur châtia le fameux chef des insurgés Hoangtch'ao.
Aussi l'empereur lui conféra-t-il, comme nom de famille celui de Li. En
967,
Li-Ke-joui obtint de l'empereur chinois de la dynastie des Song
le titre de roi de Hia pour son défunt père Li-i-hing. En
979, Li-Kikiun,
ayant appris que l'empereur du Song allait faire la guerre aux
Han
du Nord, se mit du parti de ces derniers. Il mourut sur ces entrefaites.
Les Chinois furent victorieux; aussi Li-Ki-p'ung,
frère du précédent prince, céda aux Chinois quatre provinces. Son neveu
Li-Ki-tsien se retira en 982 à Ti-Kin-tse avec ses partisans; il épousa
une princesse du pays du Kithan Les Chinois
envoyèrent alors une armée pour le châtier, mais ils ne purent le vaincre.
Quelques années après, LiKi-tsien vint (996) se soumettre à l'empire
de Milieu. Il reçut le titre de Tchao-pao-Ki, et on lui donna cinq provinces
celles du Hia, de Soei, de Yu, d'Iu, de Tsing. Son fils Li-teming fut nommé
par les Khitan Ces souverains eurent à soutenir des guerres avec leurs voisins et s'agrandirent successivement. Ils possédaient la province Chen-si, le pays d'Ordos, le territoire jusqu'à la ville de Khamil et les monts Ho-lan-chan au Nord et à l'Ouest jusqu'au Kouknor; les princes donnèrent à leur peuple une constitution et empruntèrent aux Chinois leur littérature. Un de ces souverains, Yuan-ho, inventa vers 1037 une écriture nationale avec l'aide du savant Ye-li-jenjong qui était peut-être d'origine khitan ![]() ![]() ![]() On a plusieurs inscriptions
en caractères si-hia : 1° la stèle de Leang-tcheou, dans le Kan-sou,
porte une inscription chinoise sur une des faces datée de 1094
et sur l'autre une inscription si-hia ; 2° sur la porte de Kiu-Yoaq-Koan,
il y a les inscriptions si-hia de l'année 1345,
deux d'entre elles sont en langue et en écriture si-hia et les deux autres
sont en écritures différentes : sanscrit, tibétain, mongol Le royaume de
Tou-fan.
Le mythe des origines. - A l'origine de la première dynastie des Tou-fan nous trouvons une légende. Trois descendants de BouddhaLes faits de la vie de Seger-Sandalitou ne comportent aucune date, et après lui les récits légendaires se poursuivent avec vingt et un rois, qui apparaissent et disparaissent sans laisser dans l'histoire autre chose que le vague souvenir de leurs noms. Encore ces noms sont-ils très discutés. Il semble toutefois que, vers 250 av. J.-C., l'un d'eux, un certain Nyaktritsanpo, aurait joui dans le Tibet d'un grand prestige. A la fin de cette période obscure, on aperçoit le brillant Lathatori, fort apprécié des historiens bouddhistes ![]() L'Empire tibétain (622 à 842) A partir de 622,
gNam-ri-srong-btsan (Namri-srong-btsan) étendit les limites de son royaume
jusqu'Ã l'Inde
Mang-srong-mang-bstan
(650-679) conquit le royaume T'ou-kou-houn. Il devint très puissant, prit
aux Chinois quatre places importantes du
Turkestan Gung-btsan (679-703),
fils du précédent, avait huit ans lorsqu'il fut élevé au trône. Le
pouvoir fut confié au régent Kin-ling. On soumit les Yang t'oung et on
prit tous les pays des Kiang ou Tibétains. Sa domination s'étendait Ã
l'Est aux villes chinoises Liang (dans le Kan-sou), Sungp'an et Mou (dans
le Sse-tchouen), Soui (dans le Yun-nan); au midi, à l'Inde Gung-srong-'du-rje, son fils, monta sur le trône en 703, il n'avait que sept ans. Les Tibétains s'emparèrent de Ferghana, firent une alliance avec les Arabes qui faisaient la guerre dans le Mawarannahar. Ce souverain épousa une princesse chinoise. Khri-lde-gtsug-brtan-mes-ag-ts'homs
meurt en 755. Sous son règne on traduisit plusieurs ouvrages sanscrits
en tibétain. Il eut une guerre avec la Chine Khri-srong-Ide-bstan
(755-780). Le bouddhisme Mu-Tu-Khri-bstan-po
(780-797). Il était très dévoué au bouddhisme Sad-na-legs (798-816), fils du précédent (selon les historiens chinois, il succéda à son frère qui n'avait régné qu'un an). Il fit la guerre aux Turcs Cha-to. Ral-pa-chan (816-838)
fit un traité avec la Chine gLang-dharma (838-842),
frère du précédent, entreprit une violente persécution contre le bouddhisme Les principautés (842-1260) Ol-srung, fils aîné de gLang-dharma, eut la partie occidentale du Tibet; à sa mort, ses deux fils se partagèrent l'héritage paternel. IDe-dpal-khor-btsan, son fils aîné, eut aussi deux fils. Skyid-lde-nyi-ma-mgon,
fils aîné du précédent, hérita du Ngari et fonda Purang; ses trois
fils se partagèrent aussi sa principauté; le troisième, IDe btsun-mgon,
eut la province de Sankar (partie occidentale du Ngari), ses descendants
se succédèrent pendant vingt et une générations. Sous le règne d'un
de ses successeurs, Byang-chhub-od, le pandit indien
Atisha, qui réforma le bouddhisme Khri-bkra-skis-brtsegs-pa-dpal,
le second fils de lDedpal-khor-btsan, eut trois fils; le second Od-lde,
eut quatre fils, le troisième de ses quatre fils, Khri-chhung, fut roi
de Ou; il eut onze successeurs. Ces princes favorisaient aussi le bouddhisme L'histoire donne
peu de renseignements sur les princes orientaux descendants du second fils
de gLang-dharma. On mentionne en 1015
le prince Ku-szu-lo qui fit la guerre au roi des Hia ou Tangouts. Son troisième
successeur Hia-tching se soumit à la Chine Le Tibet était, comme on le voit, divisé entre beaucoup de petits princes, puisque tous ces souverains partageaient leur territoire entre leurs fils. Lorsque les Mongols entrèrent vers 1254 dans le Tibet, ils eurent beaucoup de difficultés à réduire cette nation. Leurs chefs, Siuntato et Yntali, se défendirent vaillamment; ils ne se soumirent que lorsqu'ils se virent épuisés. Les Mongols firent encore en 1275 une autre expédition contre les Tibétains. Les princes lamas Koubilaï, khan des Mongols, en 1260, donna au lama P'ags-pa, supérieur du couvent sakya (au Sud-Ouest de Ta-chi lhoun po, dans le Tsang), l'autorité temporelle sur treize districts de Ou et de Tsang, et sur les provinces de Kham et d'Amdo. Ses successeurs se sont succédé jusqu'au XXe siècle comme souverains, mais leur territoire a été beaucoup diminué au fil du temps. Le premier empereur
Ming,
en 1368, partagea le Tibet en plusieurs divisions territoriales. La Chine ![]() Le Potala, sur une colline qui domine Lhassa. (Cliquez sur l'image pour l'agrandir). Les dalaï-lamas.
dGe-hdun-grub-pa, son disciple, qui descendait des anciens rois du Tibet et prince héréditaire de Fan, fonda en 1445 le monastère de Ta-chi-lhoun-po, dans le Tsang; il fut le supérieur de son monastère et réunit ainsi le pouvoir spirituel au pouvoir temporel qu'il tenait par sa naissance. C'est le premier dalaï-lama. Il passe, de même que ses successeurs, pour une incarnation du Boddhisatva Avalôkiteçvara. dGe-hdun rgya-mtsho
(1474-1540), deuxième dalaï-lama, refusa d'aller voir l'empereur de Chine bSod-nams rgya-mtsho
(1541-1586), troisième dalaï-lama. La Mongolie Yon-tan-rgya-mtsho (1587-1614), quatrième dalaï-lama. Nag-dvang blo bzang
rgya-mtsho (1615-1682), cinquième dalaï-lama. A cette époque, une partie
du Tibet occidental appartenait au khan Tsan-pa. Sous prétexte qu'il tyrannisait
ses sujets et nuisait à la secte des bouddhistes Rin-tchhen-tshangs dvyangs rgya-mtsho (1681-1708), sixième dalaï-lama, d'après la liste tibétaine. bLo bzang skal ldan
rgya-mtsho (1708-1758), septième dalaï-lama. Le khan
des Eleuthes( bLo bzanq hjam dpal
ryga-mtsho (1758-1805), huitième dalaï-lama;
aidé par la Chine Lung rtogs rgya mtsho (1805-1815), neuvième dalaï-lama. Tshul khrims rgya mtsho (1815-1837), dixième dalaï-lama, fut empoisonné par le vice-roi de Lhassa. mkthas grub rgya mtsho (1837-1856), onzième dalaï-lama, fit chasser les abbés Huc et Gabet six semaines après leur arrivée à Lhassa en 1846. Phrin las rgya mtsho (1856-1875), douzième dalaï-lama; il y eut en 1863 une insurrection peu importante. Tub-bstan rgya-mtsho,
treizième dalaï-lama, né en 1876, mort en 1933, fut installé en 1877.
Le téléphone et l'électricité font leur apparition au Tibet à cette
époque. Les Anglais aussi, qui craignent une expansion de la puissance
russe Le treizième dalaï-lama
introduisit des réformes afin d'équilibrer les pouvoirs entre les fonctionnaires
civils, que rongeait la corruption, et les moines, qui, eux, furent ramenés
à une plus grande discipline. Des impôts furent mis en place, ainsi qu'une
police et une armée, dans un premier temps entraînée par les Britanniques Après la mort, en 1934, du treizième dalaï-lama, une régent est désigné, Reting Rimpoche, qui amorce un rapprochement avec la Chine. Tenzin rgya-mthsho (Tenzin Gyatso), né en 1935, devient officiellement le quatorzième dalaï-lama en 1940, au cours d'une cérémonies au cours ont été invités des officiels chinois. En 1950, Tenzin Gyatso prend officiellement ses fonctions de chef de l'Etat. Mais la même année, les troupes de la Chine communiste, qui s'étaient déjà emparées du Tibet oriental l'année précédente, prennent possession de Lhassa. En 1951, le gouvernement tibétain signe l'Accord en 17 points avec le gouvernement chinois, acceptant l'intégration du Tibet à la République populaire de Chine (RPC) en échange de promesses d'autonomie et de respect des traditions religieuses et culturelles tibétaines. Au milieu des années 1950, le gouvernement chinois commence à introduire des réformes agraires au Tibet, visant à abolir le système féodal et à collectiviser l'agriculture. Ces réformes provoquent une résistance parmi les nobles et les monastères tibétains, qui perdent leurs terres et leur influence. En mars 1959, une
révolte éclate à Lhassa, la capitale tibétaine, en réponse à la présence
militaire chinoise et aux réformes imposées. La révolte est violemment
réprimée par l'armée de Pékin. Tenzin Gyatso, le quatorzième dalaï-lama
et les hauts dignitaires du clergé de Lhassa doivent fuir le pays, vite
suivis par 80 000 Tibétains. Le dalaï-lama vit depuis en exil Ã
Dharamsala, au Nord de l'Inde Après le soulèvement, le gouvernement chinois intensifie sa répression des dissidents tibétains. Des campagnes politiques, telles que la Révolution culturelle (1966-1976), entraînent la destruction de nombreux monastères et la persécution des religieux tibétains. Le gouvernement chinois met en oeuvre des politiques visant à promouvoir la langue chinoise (mandarin) au Tibet, souvent au détriment de la langue tibétaine. L'éducation en mandarin devient obligatoire, et l'usage du tibétain est restreint dans les écoles et les administrations. Le gouvernement encourage par ailleurs la migration de Han chinois (l'ethnie majoritaire en Chine) vers le Tibet. Cette politique modifie la composition démographique de la région et accroît l'influence culturelle chinoise. La politique de sinisation du Tibet inclut des mesures pour contrôler et restreindre les pratiques religieuses tibétaines. Les monastères sont placés sous surveillance étroite, et le nombre de moines et de nonnes est strictement limité. Le gouvernement chinois tente également de contrôler la réincarnation des lamas, une tradition centrale du bouddhisme tibétain. La Chine continue de promouvoir le développement économique au Tibet, construisant des infrastructures modernes, des routes, des chemins de fer (notamment le chemin de fer Qinghai-Tibet inauguré en 2006), et d'autres projets de développement économique et touristique. Ces investissements visent à intégrer davantage le Tibet à l'économie chinoise. Cependant, les Tibétains locaux bénéficient souvent moins de ces développements par rapport aux migrants Han, ce qui exacerbe les tensions et les inégalités. Le Tibet, riche en ressources naturelles, voit une exploitation accrue de ses ressources minières et hydrauliques. Ces projets de développement sont souvent réalisés par des entreprises chinoises, et les bénéfices économiques sont perçus comme ne profitant pas suffisamment à la population tibétaine locale. Depuis les années 2000, des manifestations sporadiques et des actes de résistance, comme les auto-immolations de moines et de civils tibétains, attirent l'attention internationale sur la situation au Tibet. Ces actes de protestation expriment la frustration et le désespoir face à la sinisation et à la répression. En mars 2008, des manifestations importantes ont eu lieu à Lhassa et dans d'autres régions tibétaines, marquant le 49e anniversaire de l'exil du Dalai Lama et le soulèvement tibétain de 1959. Les manifestations ont été réprimées sévèrement, entraînant des arrestations et des restrictions sur les médias. Le gouvernement chinois a intensifié sa surveillance et ses mesures de sécurité, notamment après les manifestations de 2008 et les événements liés aux tensions politiques. Le contrôle sur les institutions religieuses tibétaines s'est accentué. La Chine a imposé des restrictions strictes sur les pratiques religieuses, les rassemblements religieux, et les activités des monastères. La politique de contrôle a également eu un impact sur le processus de reconnaissance des lamas réincarnés. La Chine a investi massivement dans le développement économique du Tibet, avec des projets d'infrastructure tels que la ligne ferroviaire Qinghai-Tibet et la construction de routes, de ponts, et de centres urbains. Cela a entraîné une modernisation de la région, mais a également suscité des préoccupations quant à la préservation de la culture tibétaine et à l'impact environnemental. Des disparités subsistent aussi. Les Tibétains de souche ont parfois du mal à bénéficier équitablement des avantages économiques, et les tensions entre les populations tibétaines et les migrants han chinois continuent d'exister. Bien qu'il soit strictement contrôlé, le tourisme a connu une croissance rapide, avec une augmentation du nombre de visiteurs étrangers et nationaux. Les autorités chinoises ont promu le Tibet comme destination touristique, ce qui a généré des revenus mais a également conduit à des tensions concernant la gestion de l'environnement et des sites culturels. Le Tibet, souvent appelé le « toit du monde », a été affecté par les changements climatiques, avec des impacts sur les glaciers, les rivières, et les écosystèmes locaux. La fonte des glaciers tibétains est une préoccupation majeure, affectant les ressources en eau pour toute la région. Des efforts ont été faits pour protéger l'environnement tibétain, mais la gestion des ressources naturelles et les projets de développement continuent de poser des défis. Les autorités chinoises ont mis en place des politiques pour préserver certaines zones écologiques, tout en poursuivant le développement économique. |
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