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La pensée

La pensée, c'est tantôt le principe intelligent lui-même (intelligence), tantôt et plus souvent l'acte dans lequel il se manifeste, pris dans le sens le plus général, et sans acception d'objet ni de degré. On veut dire par là que le nom de pensée désignera aussi bien un souvenir qu'une perception présente, un jugement qu'une simple conception. Descartes va plus loin : en donnant pour point de départ à sa philosophie, et pour base à toute certitude, le fait de l'existence personnelle, je suis, attesté par la conscience, je pense, il est tout disposé à envelopper sous cette désignation commune toutes les formes de l'activité morale, et même à faire de la pensée le fond même de notre être :
"Qu'est-ce que je suis? dit-il (2eMédit.); une chose qui pense. Qu'est-ce qu'une chose qui pense? C'est une chose qui doute, qui entend, qui conçoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent."
Qu'on dise que c'est le même principe qui sent, pense et veut, à la bonne heure; mais c'est confondre mal à propos les différentes fonctions de ce principe que de les ramener ainsi à un type unique. Toute science vit de distinctions, et les distinctions les meilleures sont celles qui correspondent le plus exactement aux différences que présentent dans la nature les phénomènes ou groupes principaux de phénomènes. Or, quoi de plus différent qu'une sensation, une pensée, une résolution volontaire? La même nécessité d'analyse doit faire distinguer dans la pensée, suivant la nature des objets auxquels elle s'applique et les conditions dans lesquelles elle s'exerce, les modes secondaires de la conscience, de la perception extérieure, de la mémoire, de la liaison, et les différentes fonctions du raisonnement; à un autre point de vue, les opérations de plus en plus compliquées de la simple conception, du jugement et du raisonnement. (B-E.).


Maurice Dayan, Le rêve nous pense-t-il?, PUF, 2004. - Rêver est une expérience quotidienne universelle, son contenu est imprévisible et paradoxale : proximité durant le rêve et éloignement au réveil. A toutes les époques, dans toutes les civilisations, le vouloir penser de l'état rêve traduit un désir de maîtrise et de réduction de l'inconnu. C'est toujours un "objet" de connaissance que l'on recherche dans les études et analyses consacrées au rêve. Ce livre envisage le "rêver" comme un mode original du "penser ". L'auteur parle de l'expérience psychanalytique qui suscite dans ses moments les plus féconds, des ruptures avec le penser opérant habituel du rêve, réglé sur la cohérence interne de l'individu et présentant une référence avec la réalité quotidienne. Ces ruptures sont celles sur lesquelles se fait le travail analytique. Entre le penser et le travail analytique qui fait surgir la séquence rêvée, le lien est étroit. (couv.).

Collectif, Encyclopédie historique des neurosciences : Du neurone à l'émergence de la pensée, De Boeck, 2008. 

Simon Blackburn, Penser, Flammarion, 2006.


 
 
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Dictionnaire Idées et méthodes
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