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L'histoire de l'Asie |
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Aperçu | La Perse ancienne | Les premiers siècles de l'Islam |
Le temps des Qadjars | L'Iran au XXe siècle | La civilisation iranienne* |
Les
premières traces d'occupation humaine en Iran remontent au Paléolithique,
avec des sites archéologiques indiquant la présence d'habitants primitifs.
Au NĂ©olithique (environ 8000-6000 av. JC),
des villages agricoles apparaissent, notamment dans les régions montagneuses
de l'ouest et du sud-ouest de l'Iran. Les habitants cultivent des céréales
et domestiquent des animaux. A l'Ă‚ge du bronze (vers 3200 - 1200 av. JC),
l'urbanisation et la complexité sociale augmentent. Des cultures telles
que celle de Jiroft (dans le sud-est de l'Iran) et celle de l'Élam (dans
le sud-ouest) se développent.
L'Élam (vers 2700 - 539 av. JC) est l'une des premières grandes civilisations de l'Iran. Centrée dans le sud-ouest de l'Iran, autour de la ville de Suse, l'Élam atteint son apogée entre le IIIe et le IIe millénaire av. JC. Les Élamites développent une écriture cunéiforme propre et créent une série d'États puissants. Plusieurs dynasties règnent sur l'Élam, notamment la dynastie d'Awan, la dynastie de Simashki et la dynastie des Sukkalmah. Les Élamites sont souvent en conflit avec les Sumériens, les Akkadiens et plus tard les Babyloniens. Vers le IIe millénaire av. J.-C., des tribus indo-iraniennes commencent à migrer vers le plateau iranien. Ces groupes, qui incluent les ancêtres des Mèdes et des Perses, apportent avec eux leur langue indo-iranienne et leur culture nomade. Au nord-ouest de l'Iran, les Mannéens, contemporains des Assyriens et des Urartiens, développent une culture distincte vers le premier millénaire av. JC. Ils sont finalement assimilés par les Mèdes. • Les Mèdes. - À partir du IXe siècle av. J.-C., les Mèdes établissent un royaume puissant dans le nord-ouest de l'Iran. Vers 625 av. JC, sous le règne de Cyaxare, les Mèdes jouent un rôle clé dans la chute de l'Empire néo-assyrien, s'alliant avec les Babyloniens pour conquérir Ninive en 612 av. J.-C.Autres cultures et influences : • Luristan . - Les habitants de la région montagneuse du Luristan (ouest de l'Iran) sont connus pour leurs remarquables bronzes, incluant des armes, des bijoux et des objets rituels datant du IIe et du Ier millénaire av. JC.L'Antiquité perse. Les annales de la Perse racontent une série d'événements qui donnent à la nation persane une antiquité exagérée; on y place la dynastie fabuleuse des Pichdadiens ou Kaiomariens, à laquelle succéda celle des Kaianiens ou Achéménides, d'où sortit Cyrus. Ce qu'il y a de certain, c'est que, pendant les bouleversements des empires d'Assyrie et de Médie, les Perses, restreints alors à la Perside (le Fars actuel), se maintinrent indépendants. Le mariage de Mandane, fille d'Astyage, roi des Mèdes, avec Cambyse roi des Perses, qui fut le père de Cyrus, prépara la réunion de la Perside et de la Médie, qui eut lieu après la mort de Cyaxare II (636); les victoires de Cyrus et ses conquêtes en Lydie, en Asie-Mineure, en Assyrie, créèrent le vaste empire des Perses. De 530 à 330 av. J.-C., cet empire grandit encore, s'augmente de l'Égypte, achève la conquête de l'Asie-Mineure, puis il entre en lutte avec la Grèce. Dans le Ve s. av. J.-C., les Guerres médiques commencent à l'ébranler; s'affaissant sous le poids de sa puissance même, l'empire médo-persan s'épuise à comprimer des révoltes, et finit par tomber sous les coups d'Alexandre. Après le règne éphémère de ce dernier (330-323), l'empire est démembré pour être partagé entre ses lieutenants; il devient en grande partie la possession des Séleucides. Mais presque aussitôt les rois parthes le leur disputent : profitant des guerres que se faisaient Antiochus Théos et Ptolémée Philadelphe, Arsace s'empara de la Parthie et y fonda l'empire des Arsacides, 256 av. J.-C. Finalement, après la ruine totale des Séleucides, dont les débris grossirent l'empire romain (64 av. J.-C.), l'ancien empire des Achéménides se trouva divisé en provinces romaines (à l'Ouest de l'Euphrate), royaume des Parthes ou des Arsacides (à l'Est), Arménie (vassale de Rome, et provinces au Nord des monts Paropamises (indépendantes ou soumises à des hordes sauvages souvent hostiles aux Romains). En 226 après J.-C. commence la dynastie des Sassanides, qui renverse celle des Arsacides, réunit les possessions de l'ancien empire des Perses dans la Haute-Asie, et forme un second empire perse. Les Sassanides portent des coups terribles aux Romains, mais ils sont eux-mêmes renversés par les Arabes (652). L'Iran musulman.
La Perse ou Iran est alors soumise à des khans mongols ou turco-mongols issus les uns de Houlagou, les autres de Tamerlan; pendant le même temps, les Ilkhaniens (1336-1390) les Turkmènes du Mouton Noir (1407-1468), et enfin les Turkmènes du Mouton-Blanc (1468-1499) règnent sur divers points de l'Iran; mais nulle de ces maisons ne fonde une puissance vraiment durable. Vers 1500 apparaissent les Séfévides d'abord faibles. Ils sont forcés de céder, aux Turcs tout le pays à l'Est du Kerkah; mais, en 1587, Abbas le Grand, l'un d'eux, rétablit la monarchie : il bat les Turcs, leur reprend Tabriz, s'empare de la Géorgie et enlève Ormuz aux Portugais. A partir du XVIIe siècle, une série d'invasions et d'usurpations, parmi lesquelles celle des Afghans en 1722 et du fameux Nadir, 1736-47, viennent déchirer le pays, qui finit par être démembré (1779). En 1794, Agha-Mohammed shah, prince Qadjar, met un terme à l'anarchie, et bientôt son fils Feth-Ali-shah reconstruit dans la partie occidentale de l'ancienne Perse l'empire d'Iran (1797); mais les guerres de ce prince avec la Russie ont encore fait perdre à la Perse une partie de son territoire : par le traité de Tourkmantchaï (1828), elle fut forcée de céder aux Russes les khanats d'Erivan et de Nakhitchevan. Néanmoins la dynastie des Qadjars, qui devait accepter en 1907 le partage de l'Iran entre la Russie et l'Angleterre, réussit à se maintenir sur le trône. Elle s'y maintient jusqu'en 1925, quand, un chef cosaque, Rhezâ Khan, déjà détenteur du pouvoir réel depuis 1921, s'empare officiellement du pouvoir et règne sous le nom de Rezâ Shah Pahlavi. Rezâ Shah installe un pouvoir autoritaire et brutal, mais ménage à la fois les religieux et les Britanniques impliqués dans l'exploitation des ressources pétrolières, du moins jusqu'en 1941, quand, après s'être tourné vers l'Allemagne nazie, il est déposé à la suite de l'invasion du pays par des troupes soviéto-britanniques. Son fils, Mohammed Rezâh Pahlavi lui succède. Tout aussi répressif et sanguinaire que son père, mais plus habile, il parvient à se concilier le soutient des Occidentaux. En 1951, la nationalisation du secteur pétrolier par son premier ministre Mossadegh ouvre une période de crises, qui se dénouera par deux coups d'État organisés par la CIA en 1953. A partir de cette époque, l'influence du Royaume-Uni cède la place à celle des États-Unis, qui voient dans le régime du Shah un rempart contre l'Union Soviétique pendant la Guerre froide. Dans les années 1960, celui-ci engage une politique d'occidentalisation de l'Iran qui se heurtera vite, dans les campagnes, à une réaction des religieux conservateurs, parmi lesquels Ruhollah Khomeyni, d'abord emprisonné, puis expulsé d'Iran en 1964. La République
islamique.
En 1980 le pays est attaqué par l'Irak de Saddam Hussein et se trouve engagé dans une guerre qui ne s'achève qu'en 1988, un million de morts plus tard. Khomeyni, le Guide de la Révolution, meurt l'année suivante laissant un pays enlisé durablement dans l'immobilisme. Suite à l'élection du réformateur Hojjat al-Eslam Mohammad Khatami à la présidence en 1997 et d'un parlement réformiste en 2000, une campagne visant à favoriser la réforme politique en réponse au mécontentement populaire a été lancée. Le mouvement a échoué quand les politiciens conservateurs, soutenus par le guide suprême, des institutions d'autorité non élues comme le Conseil des gardiens, et les services de sécurité ont annulé et bloqué les mesures de réforme tout en augmentant la répression sécuritaire. En commençant par les élections municipales nationales en 2003 et en poursuivant jusqu'aux élections de parlement en 2004, les conservateurs ont rétabli leur contrôle sur les institutions gouvernementales élues de l'Iran. L'opération de reprise en main du pays par les conservateurs a culminé avec l'investiture en août 2005 de l'extrémiste Mahmud Ahmadinejad à la présidence. A défaut d'apporter des solutions aux problèmes socio-économiques, celui-ci sait habilement exacerber les sentiments nationalistes de ses concitoyens (menaces à l'encontre d'Israël, programme d'enrichissement nucléaire). Sa réélection controversée en juin 2009 a déclenché dans tout le pays des protestations qui ont été rapidement réprimées. La détérioration des conditions économiques due principalement à la mauvaise gestion du gouvernement et aux sanctions internationales a provoqué au moins deux grandes manifestations en juillet et octobre 2012, mais la situation de la sécurité intérieure de l'Iran est restée stable. Les velléités d'indépendance du président Mahmud Ahmadinejad ont irrité les personnalités les plus haut placées du régime, à commencer par le guide suprême. Il s'est dès lors heurté à une opposition conservatrice pendant la dernière année de sa présidence et à une aliénation de ses partisans politiques. En juin 2013, les Iraniens ont élu à la présidence un religieux centriste, le Dr Hasan Fereidun Ruhani. Ce membre de longue date du régime a fait des promesses de réforme de la société et de la politique étrangère du pays. • Désigné de longue date comme État parrain du terrorisme, l'Iran a fait l'objet de sanctions économiques et de contrôles des exportations par les États-Unis, l'ONU et l'Union Européenne. Par ailleurs, les inquiétudes internationales concernant d'éventuelles dimensions militaires du programme nucléaire iranien ont conduit à la négociation d'un accord sur le nucléaire iranien. Cet accord, conclu entre l'Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, plus l'Allemagne (P5+1) a été signé à Vienne le 14 juillet 2015, et prévoyait que l'Iran acceptait des restrictions sur son programme nucléaire en échange d'un allègement des sanctions. Cependant, lors de la présidence de Donald Trump, les États-Unis se sont retirés de l'accord (2018) et ont commencé à réimposer progressivement des sanctions à l'Iran, portant ainsi un coup à l'héritage de Ruhani et à l'économie iranienne. Les négociations pour rétablir l'accord ont commencé en 2021.En février 2020, l'Iran a organisé des élections législatives et, en juin 2021, des élections présidentielles, dont est sorti vainqueur Ebrahim Raïssi, un religieux intransigeant avec une carrière de plusieurs décennies dans le système judiciaire iranien, mais avec une expérience en politique étrangère et en économie limitées. Sa présidence s'inscrit dans un contexte de tensions économiques persistantes, de pandémie de covid-19 et de pressions internationales continues. Raïssi a réaffirmé l'engagement de l'Iran à développer son programme nucléaire tout en cherchant à alléger les sanctions par le biais de négociations, bien que les progrès soient limités. Sous sa présidence, l'Iran a continué à enrichir de l'uranium à des niveaux supérieurs à ceux autorisés par l'accord sur le nucléaire iranien, augmentant les inquiétudes internationales. Raïssi a affirmé sa volonté de lever les sanctions tout en insistant sur le droit de l'Iran à poursuivre son programme nucléaire à des fins pacifiques. Les négociations pour rétablir l'accord ont été complexes, avec des avancées et des blocages successifs, reflétant les tensions persistantes entre l'Iran et les puissances occidentales, notamment les États-Unis. Parallèlement, l'Iran a renforcé ses relations avec la Chine et la Russie, cherchant par là à contrer l'influence occidentale et à diversifier ses partenariats économiques et militaires. En 2021, l'Iran a signé un accord de partenariat stratégique de 25 ans avec la Chine, englobant des domaines tels que l'énergie, les infrastructures et la sécurité. Le rapprochement avec la Russie s'est traduit par la fourniture à ce pays d'équipements militaires (drones, principalement) pour l'aider dans sa guerre d'agression contre l'Ukraine. L'Iran a cherché à renforcer son influence au Moyen-Orient en soutenant divers groupes et gouvernements alignés sur ses intérêts. Cela inclut le soutien au Hezbollah au Liban, au gouvernement syrien de Bashar al-Assad, aux milices chiites en Irak et aux Houthis au Yémen. L'Iran a aussi été impliqué dans plusieurs conflits par procuration dans la région. La guerre en Syrie a été particulièrement notable, avec l'Iran fournissant un soutien militaire significatif au régime d'Assad. De même, en Irak, les milices soutenues par l'Iran ont joué un rôle clé dans la lutte contre Daech mais ont également été sources de tensions avec les forces américaines et les gouvernements locaux. Ces actions ont accru les tensions avec les voisins sunnites de l'Iran, notamment l'Arabie saoudite, ainsi qu'avec Israël. Avec Israël, les tensions ont atteint un niveau sans précédent après la frappe aérienne israélienne sur un bâtiment du consulat iranien, à côté de l'ambassade du pays à Damas, le 1er avril 2024. En représailles, le 13 avril suivant, l'Iran a lancé une attaque dirigée directement contre le territoire israéline avec des drones, et des missile de croisière et balistiques. Une frappe limitée a touché l'Iran en retour, le 18 avril 2024. Au final des dégats limités de part et d'autre, chacun ayant visiblement veillé à contenir l'escalade. Sous la présidence de Raïssi, à qui tout son itinéraire a valu le surnom de « Boucher de Téhéran », l'Iran a également été témoin de divers mouvements sociaux. Les manifestations contre la corruption, les difficultés économiques et les restrictions sociales ont été récurrentes. En 2019, de grandes manifestations ont éclaté suite à une augmentation soudaine du prix du carburant, ce qui a conduit à une répression sévère (plus de 1500 personnes tuées). Des manifestations plus importantes encore ont eu lieu dans tout le pays en septembre 2022, après la mort d'une jeune femme, Masha Alini, arrêtée et roué de coups par la police des moeurs pour avoir mal porté son foulard (selon les critères du régime). Le mouvement d'indignation, fédéré sous le cri de ralliement « Femmes, vie, liberté » a eu des répercussions dans le monde entier. Mais en Iran, la réaction de la police a, cette fois encore, été plus brutale : 560 personnes, dont près de 70 mineurs, ont été assassinées par le régime dans la rue ou dans les prisons. Ving mille personnes ont été emprisonnées. Le 6 mars 2024, l'ONU a accusé l'Iran de coordonner les crimes contre l'humanité. Ebrahim Raïssi est mort dans un accident d'hélicoptère, au nord-ouest de l'Iran, le 19 mai 2024. De nouvelles élections présidentielles ont été tenues en juin-juillet et ont donné la victoire à Massoud Pezeshkian, présenté comme le moins conservateur des candidats en lice.
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