| Pythagore de Samos (fl. c. 532 av. J.-C.). Né à Samos, disciple supposé de Thalès, ce personnage semi-légendaire aurait d'abord voyagé pendant 30 ans, dit-on, pour acquérir toute la science de son temps, et surtout les doctrines ésotériques des prêtres touchant le culte des dieux. Il serait allé étudier en Égypte, selon le conseil de son maître. Après avoir été initié par les prêtres égyptiens à leurs mystères, il serait revenu à Samos; mais il aurait été obligé de s'exiler et aurait alors fondé à Tarente, en Italie, l'Ecole Pythagoricienne où selon l'heureuse expression de Montucla, "toutes les connaissances qui peuvent contribuer à perfectionner l'esprit et le coeur furent cultivées avec zèle". Les écrits que l'on a sous le nom de Pythagore sont certainement apocryphes. C'est dans les ouvrages d'Aristote qu'on trouve les renseignements les plus précis sur ses doctrines. Elles sont en substance : que l'essence de toute chose repose sur des rapports numériques; que les nombres sont le principe de tout ce qui existe, et que le monde subsiste grâce à l'ordre rythmique de ses éléments. L'essence du nombre est l'unité qui est en même temps nombre pair et impair et qui contient en elle le germe de tout l'univers. Elle est à la fois la forme et la substance de toute chose, identique avec la divinité. L'univers est un tout harmonieux, consistant en dix grands corps tournant autour d'un centre commun. Ce centre est le Soleil ou siège Zeus, le principe de la vie et l'objet le plus parfait de la nature. Ainsi, dit-on, Pythagore aurait le premier, eu l'idée de supposer que la Terre tourne autour d'un axe passant par son centre et autour du Soleil; mais cette idée fut attribuée à Philolaus (né vers 450 av. J.-C.), l'un de ses disciples, parce qu'il fit connaître publiquement cette opinion, tenue jusque-là cachée dans les Pythagoriciens. Pythagore aurait aussi enseigné la sphéricité de la Terre et du Soleil, ainsi que l'obliquité de l'écliptique, et la cause des éclipses. II reconnut, à en croire Diogène Laërce, que l'étoile du soir et l'étoile du matin forment un seul astre, la planète Vénus. Les astres sont des divinités, et tous les êtres animés sont apparentés à la déité. Les âmes des humains sont des nombres en mouvement, des particules de l'âme universelle, qui poursuivent une série de migrations à travers des corps successifs. Le bien moral s'identifie avec l'unité; le mal avec la multiplicité; la vertu est l'harmonie de l'âme et sa similitude avec Dieu. Le but de la vie est de se mettre en harmonie avec le bel ordre de l'univers. La tendance du Pythagorisme était l'ascétisme. (A19). | |