| Antonomase (du grec anti, pour, au lieu de, et onoma, nom), figure de rhétorique par laquelle on substitue un nom commun à un nom propre, ou un nom propre à un nom commun. Les Grecs disaient l'Orateur, pour Démosthène; le Poète, pour Homère. Par les mêmes noms, les Latins désignaient Cicéron et Virgile. Les chrétiens disent le le Sage, pour Salomon; l'Apôtre, pour Saint-Paul; les Français disent le Général pour Charles De Gaulle, etc.: c'est là le nom commun pour le nom propre. On emploie le nom propre pour le nom commun, quand on dit : C'est un Sardanapale, c. -à-d. un prince voluptueux; un Néron, c.-à-d. un prince cruel; un Achille, pour désigner un brave; un Thersite, pour un lâche; un Caton, pour un sage; un Mécène, pour un protecteur des lettres; un Aristarque, pour un censeur sévère; un Benjamin, pour l'enfant chéri dans une famille; un Crésus, pour un homme fort riche, etc. Virgile appelle Didon la Phénicienne (Phoenissa), et Ulysse l'Ithacien (Ithacus), du nom de leur pays. Les historiens de la philosophie font la même chose en appelant Aristote le Stagirite. (G.) | |