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Arrière-plans / L'Europe
L'histoire de l'Europe
[Géographie de l'Europe]
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depuis la chute de Rome

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PĂ©riodes
L'Antiquité
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L'Europe moderne
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L'Europe a vu venir sa population primitive d'Afrique, d'abord et surtout Ă  partir de l'Est, par la route du Levant, et ensuite d'Afrique du Nord (Ibères), par le dĂ©troit de Gibraltar. 

Préhistoire et protohistoire

Préhistoire de l'Europe.
Paléolithique (jusqu'à environ 10 000 av. JC).
Les premiers hominidés (Homo erectus, puis Homo heidelbergensis), habitent l'Europe dès le Paléolithique inférieur. Ils utilisent des outils en pierre simples. Au Pa léolithique moyen (environ 300 000 à 40 000 ans av. JC), les Néandertaliens dominent le continent, avec des sites célèbres comme celui de La Chapelle-aux-Saints en France. Ils développent des outils en pierre plus sophistiqués et des pratiques culturelles rudimentaires. Au Paléolithique supérieur (environ 40 000 à 10 000 ans av. JC), Homo sapiens arrive en Europe. Il remplace progressivement les Néandertaliens. Cette période voit l'émergence de l'art rupestre (grottes de Lascaux, d'Altamira, etc.) et des outils en pierre avancés.

MĂ©solithique (environ 10 000 - 6000 av. JC).
Le Mésolithique est la période suit la fin de la dernière glaciation. Les peuples mésolithiques vivent de la chasse, de la pêche et de la cueillette, et utilisent des outils microlithiques. La montée des eaux transforme le paysage européen, créant des zones comme la mer du Nord.

NĂ©olithique (environ 6000 - 2000 av. JC).
Avec l'introduction de l'agriculture et de l'élevage, les communautés néolithiques commencent à s'établir en villages permanents. La culture de la céramique cardiale et la culture rubanée (danubienne) sont caractéristiques de cette période. Apparition du tissage et des construction de maisons en bois et en pierre. Des structures mégalithiques, comme Stonehenge et les dolmens en Bretagne, apparaissent.

Protohistoire de l'Europe.
Ă‚ge du bronze (environ 2000 - 800 av. JC).
La métallurgie du bronze (alliage de cuivre et d'étain) prodruit des outils, des armes et des objets décoratifs. On assiste à l'appartiton de cultures telles que la culture des tumulus ou la culture des champs d'urnes, qui pratiquent des échanges commerciaux à longue distance. De forteresses sont construites sur des hauteurs, comme dans les cultures des îles britanniques et des Alpes.

Âge du fer (environ 800 av. JC. - Ier siècle av. JC).
L'itroduction du fer permet une fabrication d'outils et d'armes plus efficaces. Les Celtes se dispersent Ă  travers l'Europe centrale, occidentale et jusqu'aux Ă®les britanniques. Ils construisent des forteresses urbaines (que les Romains appelleront des oppida) et dĂ©veloppent un art distinctif. 

Les cultures celtiques de Hallstatt et de La Tène montrent des signes de structures sociales complexes et de réseaux commerciaux étendus, favorisant la diffusion de technologies, d'idées et de biens matériels. Des routes commerciales relient les cultures méditerranéennes aux peuples du nord de l'Europe. Les ressources naturelles (ambre de la mer Baltique, sel, métaux et pierres précieuses), jouent un rôle important dans les échanges.

Quelques cultures protohistoriques de l'Europe

Ă‚ge du Bronze
(environ 2000 - 800 av. JC)

•  Culture des MĂ©galithes (jusqu'Ă  environ 1000 av. JC). - Apparue dès le NĂ©olithique et connue pour ses dolmens et ses menhirs.

• Culture d'Unétice (environ 2300 - 1600 av. JC). - Europe centrale (Allemagne, Pologne, République tchèque). Connue pour ses tumulus funéraires, ses objets en bronze et ses pratiques de métallurgie avancées.

• Culture des tumulus (environ 1600 - 1200 av. JC). - Europe centrale. Utilisation de tumulus (grands tertres) pour les enterrements, des objets en bronze et une société hiérarchisée.

• Culture des Champs d'urnes (environ 1300 - 750 av. JC). - Europe centrale et occidentale. Crémation des morts, dont les cendres étaient placées dans des urnes funéraires et enterrées dans des cimetières.

Ă‚ge du Fer
(environ 800 av. JC - Ier siècle av. JC)

 â€˘ Culture de Hallstatt (environ 800 - 450 av. JC). -  Europe centrale (Autriche, Allemagne, Suisse). Première phase de la culture celtique. Riches tombes princières, ses objets en fer et en bronze, et ses Ă©changes commerciaux.

• Culture de La Tène (environ 450 - Ier siècle av. JC). - Europe centrale et occidentale (France, Suisse, Allemagne, Bohême). Deuxième phase de la culture celtique, marquée par un art distinctif (motifs végétaux stylisés, figures humaines et animales), une métallurgie avancée et des oppida (forteresses).

Cultures spécifiques régionales

Péninsule Ibérique

• Tartessos (vers 1100-550 av. JC). - Sud-ouest de la pĂ©ninsule ibĂ©rique. Richesses en mĂ©taux prĂ©cieux et ses contacts commerciaux ((or, argent, cuivre et produits agricoles) avec les PhĂ©niciens et les Grecs. 

• Culture des Castros (environ 1000 av. JC. - Ier siècle av. JC). - Sociétés celtiques de l'âge du fer du nord-ouest de la péninsule. Villages fortifiés sur des hauteurs (castros).

• Culture de Los Millares (vers 3200 Ă  2200 av. JC). - Andalousie. Fortifications  Ă©difiĂ©es sur des hauteurs stratĂ©giques, tombes mĂ©galithiques.

• Culture d'El Argar (environ 2200 Ă  1550 av. JC). Sud-est de l'Espagne. SociĂ©tĂ© hiĂ©rarchisĂ©e, divisĂ©e en classes sociales, avec des Ă©lites possĂ©dant des objets en bronze et des sĂ©pultures richement fournies. 

 ĂŽles Britanniques

• Culture des champs d'urnes (environ 1300 - 750 av. JC). - Semblable à celle du continent, avec des céramiques distinctives.

 â€˘ Culture de Wessex (environ 1600 - 1400 av. JC.) . - Connue pour ses monuments mĂ©galithiques tels que Stonehenge et ses richesses funĂ©raires.

Scandinavie

 â€˘ Culture nordique de l'âge du bronze (environ 1700 - 500 av. J.-C.) : CaractĂ©risĂ©e par ses gravures rupestres, ses tombes en pierre et ses objets en bronze.

• Période pré-romaine de l'âge du fer (environ 500 av. JC. - Ier siècle av. JC). - Connue pour ses villages fortifiés, ses pratiques agricoles avancées et ses objets en fer.

Sud-Est de l'Europe. Balkans.
• Culture des Cyclades (3000-2000 av. JC). - Mer ÉgĂ©e. Les Cyclades Ă©taient un centre commercial important, avec des liens Ă©troits avec les cultures minoenne et mycĂ©nienne. Idoles en marbre,  figurines stylisĂ©es et poteries. Commerce maritime, agriculture et pĂŞche.

• Culture de Vučedol (environ 3000-2200 av. JC). - Bosnie-Herzégovine, Croatie, Serbie, Hongrie. Céramiques distinctives avec des motifs géométriques et animaux, habitations en bois, métallurgie avancée, usage de cuivre et d'or.

• Culture de Glasinac (environ 1300-500 av. JC). - Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Serbie. Tumulus, objets en bronze, influence hallstattienne et transition vers l'âge du fer.

• Culture de Basarabi (environ 800-500 av. JC). - Roumanie, Bulgarie, Serbie. Céramique décorée, objets en bronze, pratiques funéraires distinctives.

Est de l'Europe

• Culture de Srubna (ou Srubnaya) (âge du bronze, env. 1800-1200 av. JC). - Steppes de l'Ukraine et du sud de la Russie. Habitations en bois semi-enterrĂ©es (srub), Ă©levage de bĂ©tail,  mĂ©tallurgie du bronze et sĂ©pultures sous tumulus.

• Culture de Komariv (âge du bronze (environ 1500-1200 av. JC). - Ukraine, Moldavie. Tumulus funéraires et céramiques décorées. Culture liée à la culture des tumulus du Danube moyen.

• Culture de Tcherniakhov (ou Chernyakhov) (de la fin de l'âge du fer à l'époque romaine (200-400 ap. JC). - Ukraine, Moldavie, Roumanie et sud de la Russie. Influence romaine visible, sédentarisation, agriculture avancée, céramiques élaborées et métaux.

L'émergence et le développement de la civilisation grecque, puis l'expansion dans une grande partie de l'Europe des Romains marque une transition importante dans la protohistoire européenne. Les récits historiques écrits par des auteurs grecs et romains nous fournissent une vision plus détaillée de ces peuples et de leurs interactions.

L'Antiquité

L'Europe connue des Anciens comprenait au Nord les îles Britanniques, la Chersonèse cimbrique et la Scandinavie; au Nord-Est les vastes contrées désignées sous le nom de Sarmatie ou Scythie européenne; au centre la Gaule, la Germanie, la Viodélicie, la Rhétie, le Norique, la Pannonie, la Dacie et l'Illyrie; au Sud l'Hispanie, l'Italie, la Mésie, la Thrace, la Macédoine, l'Epire et la Grèce.

La Grèce antique.
ForgĂ©e au cours du premier millĂ©naire avant l'ère commune, dans les Ă®les de la mer EgĂ©e et les cĂ´tes de l'Asie Mineure (Ionie) et de la Grèce, la civilisation grecque a Ă©tĂ© un socle important sur lequel s'est inscrite depuis l'histoire de l'Europe. Grâce aux avantages d'un territoire protĂ©gĂ© du cĂ´tĂ© de la terre par ses montagnes et ouvert du cĂ´tĂ© de la mer par le dĂ©veloppement de ses cĂ´tes qui a favorisĂ© le commerce maritime et la circulation des idĂ©es, la civilisation grecque, rĂ©pandue de bonne heure en Sicile, dans la Grande-Grèce et mĂŞme jusque sur la cĂ´te de la Gaule, se personnifie surtout dans la rĂ©publique d'Athènes. 

Rome et l'Empire romain.
Rome, fondĂ©e au VIIe siècle av. J. C.(un peu plus tĂ´t, selon la tradition lĂ©gendaire), soumit successivement Ă  sa domination l'Italie, la Sicile, l'Espagne, la Grèce dont elle recueillit l'hĂ©ritage, la Gaule jusqu'au Rhin, la Bretagne jusqu'au mur d'Hadrien et jusqu'Ă  celui d'Antonin, la Germanie supĂ©rieure jusqu'au Main et au Danube et  pendant un temps, administra la Dacie au Nord du bas Danube. Rome implanta sa langue, ses modes de vie, ses institutions dans les contrĂ©es qu'elle gouvernait; elle organisa les peuples qu'elle engloba dans le vaste Empire romain. 

Pendant les quatre premiers siècles de l'ère commune on ne connut pour ainsi dire que deux parties dans l'Europe : le monde romain qui jouissait, dans l'administration impériale, de la « Pax romana », qui était assujetti à la discipline administrative de l'Empire, où avait profondément pénétré les habitudes sociales des Romains, dont le christianisme, l'une des religions orientales qui un temps s'étaient partagé les faveurs des Romains en mal d'exotisme, enfin était devenu, dans le dernier siècle, la religion officielle, et le monde que, depuis les Grecs, on appelait barbare, composé de Germains, de Goths, de Sarmates, ainsi que de Slaves et des Finnois inconnus aux Romains et où flottaient encore des populations mal assises sur le sol.

Les grandes invasions.
La puissance romaine fut supplantée par celle des Barbares. Sous cette dénomination, on a désigné plus spécialement dans l'histoire les différents peuples qui, sortis principalement de Germanie, mais parfois aussi des steppes d'Asie, au commencement du Ve siècle, firent invasion dans l'Empire romain. Les principaux furent : les Alains, les Suèves, les Gépides, les Goths, les Vandales, les Huns, les Francs, les Bourguignons. En 405, Radagaise pénétra en Italie à la tête des Germains; en 409 Alaric, roi des Wisigoths, prit Rome, tandis que les Francs commençaient leurs établissements en Gaule; en 449, les Anglo-Saxons envahirent la Grande-Bretagne; de 451 à 453, les Huns, sous la conduite d'Attila, ravagèrent les Gaules, puis l'Italie; en 476, Odoacre, roi des Hérules, envahit l'Italie et mit fin à l'Empire romain. A partir de cette époque, les peuples barbares formèrent des établissements fixes, les Ostrogoths et les Lombards en Italie, les Francs en Gaule, les Vandales en Afrique, les Wisigoths en Espagne, et jetèrent les fondements des puissances qui deviendront les empires et États modernes.

Le Moyen âge

Les Francs. L'empire de Charlemagne.
Les Barbares élevèrent à leur profit, sur ses ruines, des royaumes en s'appliquant à conserver les formes de l'administration romaine auxquelles la population indigène était accoutumée. Les rois francs réagirent contre la Germanie d'où ils étaient issus;Charlemagne, vainqueur des Saxons, allié de l'Église, écrasa et finit par soumettre les Germains jusqu'à l'Elbe et même les Slaves jusqu'à l'Oder ; il mit sur sa tête la couronne d'empereur d'Occident (800).

A la mort de Charlemagne (814), l'empire franc, le plus puissant Etat de l'Europe, comprenait toute la Gaule, la Germanie jusqu'Ă  l'Elbe et Ă  la Bohème et, en outre, il avait fait reconnaĂ®tre plus on moins efficacement son autoritĂ© sur les pays de l'Est jusqu'Ă  l'Oder, sur la Bohème et sur l'ancien royaume des Avars jusqu'Ă  la Tisza et Ă  la Save; en Italie il s'Ă©tendait jusqu'au Sud de Rome et comptait le duchĂ© de BĂ©nĂ©vent comme un vassal; au Sud des PyrĂ©nĂ©es il possĂ©dait la MarchĂ© d'Espagne, c.-Ă -d. le revers mĂ©ridional de la chaĂ®ne. 

Presque toute l'Espagne Ă©tait sous la domination du califat de Cordoue; les chrĂ©tiens n'avaient conservĂ© leur indĂ©pendance qu'au Nord-Ouest dans le petit royaume des Asturies. Au Sud-Est l'empire d'Orient se maintenait dans la MacĂ©doine, sur une partie des cĂ´tes et des Ă®les de la pĂ©ninsule balkanique, dans le Sud de l'Italie, en Sicile; mais le reste de la pĂ©ninsule avait Ă©tĂ© envahi et Ă©tait occupĂ© par des Slaves. Dans les Ă®les Britanniques, les royaumes anglo-saxons tenaient l'Angleterre, mais les populations indigènes, Bretons, Pictes et Scots, conservaient leur autonomie dans le pays de Galles, en Ecosse et en Irlande. 

Depuis l'Elbe jusqu'à la Volga, la plaine européenne était occupée par des tribus slaves. Elles étaient pressées : à l'Est par des hordes asiatiques dont les plus puissantes étaient les Khazars, les Petchénègues, et parmi lesquels on comptait les Avars venus jusqu'au pied des Alpes avant la destruction de leur camp par Charlemagne et les Bulgares occupant les deux rives du bas Danube; au Nord par les Finnois qui descendaient jusque dans le bassin de la Volga et jusque par delà le golfe de Finlande. Dans la péninsule Scandinave, les Finnois s'avançaient jusqu'au lac Venera, pendant que les Suédois tenaient le Sud de cette péninsule et les Normands la côte occidentale.

L'empire de Charlemagne se brisa en trois morceaux, France, Italie, Allemagne, après sa mort; mais l'Europe centrale fait depuis lors partie du monde chrĂ©tien. Le système fĂ©odal devint le moule social dans lequel les populations europĂ©ennes demeurèrent pressĂ©es pendant plusieurs siècles. Les Vikings, pirates arrivant de Scandinavie par mer sur les cĂ´tes de l'Europe occidentale, puis partant de la Normandie pour conquĂ©rir l'Angleterre et la Sicile, reprĂ©sentent le dernier ban de la curĂ©e germanique. 

A I'Est, les Finnois Ă©taient venus d'Asie; après les Huns et les Avars, c'Ă©taient les Hongrois qui, parla vallĂ©e du Danube, pĂ©nĂ©trèrent jusqu'au coeur de l'Europe, Après eux, l'ère des grondes invasions fut close et les populations se trouvèrent dĂ©finitivement fixĂ©es, du moins Ă  l'Ouest de la Vistule et des Carpates. A l'Est, dans la grande plaine de Russie, le monde slave flottait encore et, pendant plusieurs siècles (de 1235 Ă  1481) jusqu'au temps d'Ivan III, les Moscovites subirent le joug d'envahisseurs mongols. 

Cependant, dans l'Europe centrale, la Germanie avait rapidement grandi; ses souverains Ă©taient devenus, avec Othon le Grand, hĂ©ritiers de la couronne de Charlemagne (962), rĂ©gnant de la Meuse Ă  la Vistule, de la Baltique jusqu'Ă  Rome, disposant d'abord de la tiare Ă  leur grĂ©, puis luttant, depuis Hildebrand, contre la papautĂ© qui finit par triompher dans cette grande lutte du sacerdoce et de l'Empire; le Saint-Empire germanique s'Ă©mietta dans le morcellement fĂ©odal Ă  la mort de FrĂ©dĂ©ric II (1250). 

L'âge féodal.
L'Expansion du christianisme.
Le régime féodal, arrivé à son apogée, penchait vers son déclin, lorsque les croisades, qui furent pendant deux siècles, de 1096 à 1291, l'expression du fanatisme meurtrier qui s'était emparé de l'Europe chrétienne, en vinrent modifier l'ordre social et politique. Les souverains trouvèrent dans ce vaste mouvement les moyens d'accroître leur pouvoir.L'unité des croyances religieuses, à défaut d'unité politique, entraîna ainsi les chrétiens d'Europe à la conquête de la Palestine, désignée comme la Terre sainte (1095); la guerre avait repoussé les musulmans dans le Sud de la péninsule Ibérique et donné naissance aux royaumes de Léon, de Navarre, de Castille, d'Aragon, dont lsabelle et Ferdinand le Catholique réunirent, vers la fin du XVe siècle, les couronnes sur leur tête, et au royaume du Portugal; la conquête et la conversion avaient amené au christianisme les Slaves de l'Ouest.

Les Hongrois s'Ă©taient fait baptiser (1000), et leur royaume, qui s'Ă©tendait des Carpates Ă  l'Adriatique, couvrait de ce cĂ´tĂ© le monde chrĂ©tien contre de nouvelles invasions asiatiques. Guillaume de Normandie avait conquis l'Angleterre (1066), et le pape avait consacrĂ© sa conquĂŞte. 

Les trois Etats scandinaves avaient Ă©tĂ© soumis au christianisme ; l'union de Kalmar (1397) leur donna un mĂŞme souverain. Une croisade avait Ă©garĂ© sur Constantinople les chrĂ©tiens qui avaient dĂ©trĂ´nĂ© les empereurs grecs pour Ă©tablir un empire latin qui fut Ă©phĂ©mère (1204-1261). 

Les Russes, convertis au christianisme par des prêtres de l'Eglise grecque, virent leurs principautés se confondre en un empire qu'Ivan III affranchit complètement du joug tatare (1481). Pendant la longue et laborieuse période du Moyen âge, les principaux Etats de l'Europe moderne s'étaient donc constitués; la France, sortie victorieuse de la ruineuse guerre de Cent ans (1459), parvenait, avec Louis XI, à l'unité politique.

Mais à la même époque, un grand événement, la prise de Constantinople (1453), changeait les destinées de l'Europe orientale: les Turcs devenaient maîtres de toute la péninsule balkanique et de la plus grande partie des côtes de la mer Noire; ils ne tardèrent pas à pousser leurs conquêtes jusque par delà Ofen (Budapest).

Les Etats européens.
Au commencement du XVIe siècle, la France s'Ă©tendait de la source de l'Escaut et de la Meuse moyenne aux PyrĂ©nĂ©es (mais elle ne possĂ©dait pas le Roussillon), de la Manche aux Alpes (mais elle ne possĂ©dait ni la Franche-ComtĂ© ni la Savoie); ses rois, Charles VII et Louis XII, avaient imprudemment portĂ© leur ambition en Italie; ils y avaient trouvĂ© des succès et des revers et ils en avaient rapportĂ© la Renaissance. La pĂ©ninsule IbĂ©rique ne formait plus en rĂ©alitĂ©, malgrĂ© quelques protestatians, que les deux royaumes d'Espagne et du Portugal, et l'Espagne qui, grâce Ă  Christophe Colomb, se rendait maĂ®tresse du Nouveau-Monde, devenait une des grandes puissances de l'Europe. L'Italie Ă©tait plus divisĂ©e; cependant les Etats de l'Eglise, le royaume de Naples, le grand-duchĂ© de Toscane, les rĂ©publiques de Venise et de GĂŞnes, le duchĂ© de Milan, l'emportaient en puissance sur les autres principautĂ©s. 

En Allemagne, la couronne impériale était fixée depuis le XIVe siècle dans la maison de Habsbourg, mais l'autorité de l'empereur, malgré le prestige qui s'attachait à sa dignité, était faible sur les très nombreux Etats, duchés, principautés, évêchés, abbayes, villes libres, etc., qui composaient l'empire germanique et parmi lesquels primaient les sept électeurs archevêques de Mayence, Trèves et Cologne, roi de Bohème, comte palatin du Rhin, électeur de Saxe, margrave de Brandebourg. Cependant, lorsqu'en 1520 la couronne impériale fut placée sur la tète d'un Habsbourg, Charles V (Charles-Quint), qui était déjà roi des Espagnes, maître des Pays-Bas et de la Franche-Comté et qui bientôt devint le dominateur de l'Italie et le vainqueur de François Ier, put prétendre à la domination politique et religieuse de l'Europe.

Au Sud-Est de l'Allemagne, le royaume de Hongrie, occupant le bassin moyen du Danube et la Transylvanie, n'opposait pas aux invasions asiatiques nue barrière toujours infranchissable; en 1244, il avait subi une terrible invasion mongole et en 1526, la défaite de Mohacs allait le placer sous le joug des Turcs.

Au Nord-Est de l'Allemagne, le royaume de Pologne s'Ă©tendait sur le bassin de la Vistule et sur une partie de celui de l'Oder; il Ă©tait flanquĂ© lui-mĂŞme Ă  l'Est du grand-duchĂ© de Lituanie qui occupait les bassins du Dniepr et du NiĂ©men; des Khans, Cosaques ou Tatares, gouvernaient les plaines du Don et de la basse Volga; Ivan III, le vrai fondateur de la puissance moscovite, venait de mourir (1505) et le grand-duchĂ© de Moscou s'Ă©tendait sur la plaine orientale de Moscou et de Novgorod Ă  l'ocĂ©an Glacial Arctique. 

Cependant les bords de la Baltique, au Sud du golfe de Finlande, appartenaient Ă  l'ordre des chevaliers porte-glaives, d'origine teutonique, qui avaient conquis et christianisĂ© le pays; ils devaient, avant la fin du siècle, devenir des luthĂ©riens et des seigneurs laĂŻques. Au Nord du golfe, la Finlande Ă©tait une province suĂ©doise. La Suède, qui supportait mal l'union de Kalmar (1897), allait dĂ©finitivement s'en affranchir avec Gustave Vasa (1523) et adopter la rĂ©forme luthĂ©rienne. Le Danemark conservait la Norvège. 

Au XVIe siècle, l'Espagne, enrichie par les trĂ©sors du Nouveau-Monde, devint la puissance prĂ©pondĂ©rante de l'Europe, lorsque son roi, hĂ©ritier des Habsbourg, eut Ă©tĂ© Ă©lu empereur d'Allemagne sous le nom de Charles-Quint (1519). C'est alors que, maĂ®tre de l'Espagne, d'une partie de l'Italie, de l'Allemagne, de la Franche-ComtĂ© et des Pays-Bas, Charles-Quint enserrait de tous les cĂ´tĂ©s la France qui lutta pour ne pas se laisser Ă©touffer; sa lutte et celle de Philippe Il contre François Ier et contre Henri II dura jusqu'au traitĂ© de Cateau-CambrĂ©sis (1559), et la France ne fut complètement dĂ©livrĂ©e des ambitions de l'Espagne qu'après l'avènement de Henri IV (1598). Contre Charles-Quint qui pressait sa frontière au Sud, au Nord et Ă  l'Est, François il, n'avait pas craint, malgrĂ© la force des idĂ©es religieuses, de s'allier au sultan des Turcs, de manière Ă  presser, lui aussi, son adversaire entre ses armĂ©es et celles de son alliĂ©. 

La Renaissance.
La dĂ©couverte de l'AmĂ©rique et de la nouvelle route vers les Indes orientales commença Ă  faire prĂ©valoir en Europe les intĂ©rĂŞts matĂ©riels. La renaissance de l'Ă©tude des lettres anciennes, propagĂ©e par les Grecs expulsĂ©s de Constantinople, après la prise de cette ville par les Turcs en 1453, l'invention de l'imprimerie, furent Ă  l'origine d'une mouvement de circulation des idĂ©es sans prĂ©cĂ©dent. 

Un nouvel esprit de liberté de la pensée souffla qui s'exprime au travers de l'humanisme, à travers la révolution scientifique du XVIIe siècle, mais aussi d'une contestation du pouvoir de l'Église qui donna naissance dès XVIe siècle au protestantisme (La Réforme). Ébranlée jusque dans les fondements de son organisation sociale, l'Europe fut alors agité par des guerre religieuses entre Catholiques et Protestants.

Les Temps modernes

Le XVIIe siècle.
Cependant la Réforme, en changeant l'état des esprits, avait changé aussi les rapports politiques des peuples. Le cardinal de Richelieu se fit l'allié des protestants en Allemagne, et la guerre de Trente ans aboutit aux traités de Westphalie (1648) qui annulèrent la puissance des empereurs en Allemagne. La décadence avait commencé pour l'Espagne qui dut céder deux de ses provinces à la France par le traité des Pyrénées (1659). Richelieu avait préparé la grandeur de la France et le règnede Louis XIV qui usa d'abord et qui abusa ensuite de sa puissance (traité d'Aix-la-Chapelle, 1668; de Nimègue, 1678; de Ryswick, 1698). A la fin de la guerre de la succession d'Espagne, Louis XIV, qui avait espéré d'abord tenir dans sa main la meilleure partie de l'héritage de Charles-Quint, dut se résigner, après de pénibles revers, à signer le traité d'Utrecht (1713) qui assurait à son petit-fils la couronne d'Espagne, mais qui donnait à la maison d'Autriche les domaines possédés naguère par l'Espagne en Italie et aux Pays-Bas.

Le XVIIIe siècle.
Au XVIIIe siècle, la maison d'Autriche perdit (traité de Vienne, 1738, etc.) une partie des domaines acquis par le traité d'Utrecht, ainsi que la Lorraine. Dans le même temps, la Prusse protestante, dont l'électeur avait reçu d'elle en 1701 le titre de roi, s'organisait militairement dans le Nord de l'Allemagne, et devenait sa rivale; elle lui enlevait la Silésie (1740) et, à travers des péripéties diverses, battait, dans la guerre de Sept ans, ses armées alliées à celles de la France et de la Russie : la Prusse était dès lors une des grandes puissances de l'Europe. En Italie, le royaume de Naples avait passé de l'Autriche à la Sardaigne et ensuite à une branche des Bourbons d'Espagne (1735); la Toscane, au contraire, avait été donnée à la maison de Lorraine-Autriche (1735); les ducs de Savoie étaient devenus des rois depuis 1713.

La France, victorieuse dans la guerre que termina le traité d'Aix-la-Chapelle (1748), souvent malheureuse sur terre et plus malheureuse encore sur mer et aux colonies dans la guerre de Sept ans (1756-1763), acquit cependant, sous le règne de Louis XV, la Lorraine (traité de 1738; prise de possession, 1766) et la Corse (1768).

Des changements considĂ©rables s'Ă©taient produits durant le XVIIe et le XVIIIe siècle dans la gĂ©ographie politique de l'Europe orientale. 

La maison d'Autriche avait trouvĂ© de ce cĂ´tĂ© des compensations aux mĂ©comptes de sa politique en Occident; menacĂ©e jusque dans Vienne par l'armĂ©e ottomane (1683), elle avait refoulĂ© les Turcs et recouvrĂ© la Hongrie, une partie de la Bosnie, de la Serbie et de la Valachie par les traitĂ©s de Karlowitz (1699) et de Passarovitz (1718); mais, vingt ans après, elle avait rendu aux Turcs la Valachie, la Serbie et la Bosnie (traitĂ© de Belgrade, 1739). 

La Russie avait une première fois poussé ses conquêtes jusqu'à la mer Noire, mais elle avait dû les abandonner à la suite d'une campagne malheureuse sur le Pruth (1711) et elle ne les recouvra qu'en 1774 (traité de Kaidnardji); par les traités de Nystadt (1721) et d'Abo (1743), elle avait obtenu la cession de la Carélie, de la Livonie, de la moitié de la Finlande. De complicité avec la Prusse et l'Autriche, elle avait dépecé la Pologne en 1772, prenant les provinces orientales jusqu'au Dniepr, et bientôt elle allait compléter son oeuvre par un second et par un troisième partage qui portèrent sa frontière jusqu'à Bialistok (1793-1795). L'Autriche eut dans son lot, après le troisième partage, toute la Russie rouge et la Petite-Pologne; la Prusse eut la Grande-Pologne, la Prusse polonaise et la Mazovie avec Varsovie.

En 1789, la France s'étendait de Dunkerque à l'embouchure du Var et de l'Atlantique au Rhin (Alsace); le Portugal et l'Espagne avaient leurs limites actuelles; Gibraltar était occupé depuis 1703 par l'Angleterre; en Italie, les principaux Etats étaient, à peu près comme au XVIe siècle, le royaume de Naples on des Deux-Siciles où régnait un Bourbon, les Etats de l'Eglise, le grand-duché de Toscane qui appartenait à un prince de la maison d'Autriche, les deux républiques maritimes, bien déchues alors, de Venise et de Gênes, le royaume de Sardaigne; le Milanais était aux Autrichiens. Les Turcs restaient maîtres de la péninsule des Balkans.

L'Angleterre Ă©tait puissante sur mer, et possĂ©dait malgrĂ© la sĂ©paration des Etats-Unis, un vaste domaine colonial. La maison d'Autriche s'Ă©tendait par la Hongrie jusqu'au. bas Danube; elle avait franchi les Carpates en prenant Ă  la Pologne la Galicie (Russie rouge et Petite-Pologne) ; elle pe sait sur l'Italie par le Milanais et elle possĂ©dait, depuis 1713, les Pays-Bas catholiques. La Prusse, devenue une grande puissance, quoiqu'elle n'eĂ»t encore que 5,600,000 habitants, possĂ©dait la SilĂ©sie et une partie de la Pologne Ă  laquelle elle allait encore prendre (1793-1795) plus de 2 millions d'habitants. 

La Pologne, quoique mutilée et impuissante, subsistait encore, et la Russie, devenue aussi une grande puissance, ne dépassait pas encore à l'Ouest le Dniepr, mais possédait presque tout le reste de la plaine orientale jusqu'au pied du Caucase et jusque par delà l'Oural; la Courlande (1793), ce qui restait de la Finlande (1809), une partie de la Pologne (1793-1795), la région caucasienne (1797) allaient bientôt tomber entre ses mains. La Suède conservait la moitié de la Finlande et une partie de la Poméranie. La Norvège avait le même souverain que le Danemark.

La philosophie des Lumières au XVIIIe siècle, acheva de libĂ©rer la pensĂ©e et d'ouvrir les esprits dans le sens des avancĂ©es du XVIe siècle. Mais la France ne se remettait pas du règne ruineux de Louis XIV, qui s'est achevĂ© en 1715, alors mĂŞme que la monarchie restait attachĂ©e avec arrogance Ă  ses privilèges. Il en rĂ©sultera une rĂ©volution en 1789, qui après avoir Ă©rigĂ© en nouveau principe l'esprit de libertĂ©, d'Ă©galitĂ© et de fraternitĂ©, l'a aussitĂ´t noyĂ© dans le sang, en mĂŞme temps  que l'ancien ordre social, et plongĂ© l'Europe dans la conflagration d'une sĂ©rie de guerres que l'on a appelĂ©es les Guerres de la RĂ©volution.

Le XIXe siècle

DĂ©clenchĂ©es par les monarchies europĂ©ennes qui craignaient une extension de la RĂ©volution, les guerres de la RĂ©volution, puis celles plus terribles encore de l'Empire ont bouleversĂ© carte de l'Europe centrale. La France avait ainsi Ă©tendu ses conquĂŞtes jusqu'aux Alpes et jusqu'au Rhin sous la RĂ©publique (traitĂ©s de Campo-Formio, 1797, et de LunĂ©ville, 1801). Et malgrĂ© le mĂ©contentement de l'Angleterre, le temps aurait peut-ĂŞtre pu consacrer les frontières de 1801 si NapolĂ©on avait Ă©tĂ© capable d'ĂŞtre un souverain pacifique; mais il les porta bien tĂ´t par delĂ  jusqu'Ă  Terracine au Sud de Rome et jusqu'Ă  LĂĽbeck sur la Baltique. La ConfĂ©dĂ©ration du Rhin, composĂ©e de ce qui restait d'États allemands, crĂ©Ă©s pour la plupart par la volontĂ© de NapolĂ©on, royaumes de Saxe, de Bavière, de WĂĽrttemberg, avait Ă©tĂ© placĂ©e sous son protectorat; NapolĂ©on fut roi d'Italie (Nord-Est de l'Italie) et fit de  son frère Joseph un roi d'Espagne et de son beau-frère Murat un roi de Naples.

Le royaume de Prusse, cruellement mutilé, fut réduit, après le traité de Tilsit (1807); à 6 millions d'habitants. En Autriche, l'empereur avait changé le titre, devenu vain, d'empereur d'Allemagne contre celui d'empereur d'Autriche (1804); ses États, rognés par Napoléon, n'avaient plus que 21 millions d'habitants en 1810. D'une partie des dépouilles de la Pologne enlevées à la Prusse et à l'Autriche, Napoléon avait fait (1807-1809) le grand-duché de Varsovie

L'Ă©difice gigantesque que NapolĂ©on avait ainsi Ă©levĂ© Ă  coup de batailles sanglantes Ă©tait un paradoxe politique sans cohĂ©sion et sans raison d'ĂŞtre gĂ©ographique, ethnographique ou traditionnelle. Il s'Ă©croula en 1814 par la coalition de l'Angleterre, de la Prusse, de la Russie et de l'Autriche. Les traitĂ©s de Paris (1814 et 1815) et les traitĂ©s de Vienne refirent la carte de l'Europe en reproduisant quelques-uns des traits de la carte de 1789 et en donnant satisfaction aux ambitions des vainqueurs. La France fut ramenĂ©e dans les limites et mĂŞme un peu en deçà des limites de 1790. La Prusse reçut d'amples agrandissements sur le Rhin; l'Autriche recouvra les territoires qu'elle avait perdus et reçut en Italie le royaume lombardo-vĂ©nitien. 

La Confédération germanique, dans les conseils de laquelle l'influence était partagée entre l'Autriche et la Prusse, remplaça l'ancien empire d'Allemagne; la Russie, qui avait profité de l'alliance française pour prendre le reste de la Finlande à la Suède (1809) et la Bessarabie aux Turcs (1812), reçut le duché de Varsovie qui prit le nom de royaume de Pologne et qui garda jusqu'en 1830 un gouvernement distinct.

L'équilibre européen, que le traité de 1815 constituait, n'a pas duré un demi-siècle. En 1828 (traité d'Andrinople), la Grèce s'affranchit de la Turquie (L'Agonie de l'empire ottoman); en 1830, la Belgique se sépara des Pays-Bas et s'érigea en royaume. En 1856, la Russie, après la prise de Sébastopol (La Guerre de Crimée), dut reculer sa frontière à quelque distance des bouches du Danube. En 1859, l'Italie fut affranchie de la domination autrichienne par la campagne de Napoléon III, allié du roi de Sardaigne; l'Autriche céda alors la Lombardie, et les peuples de la péninsule s'unirent aux Piémontais pour fonder leur unité et constituer le royaume d'Italie(1864), qui s'agrandit en 1866 par la cession de la Vénétie et se compléta en 1870 par l'occupation de Rome. La fondation de ce royaume, qui constituait une sixième grande puissance, aiguillonna l'ambition de la Prusse qui attaqua le Danemark de concert avec l'Autriche, puis déclara la guerre à l'Autriche, la vainquit à Sadowa (1866), supprima la Confédération germanique, s'empara du Slesvig-Holstein et d'une partie des États allemands et organisa sous son autorité la Confédération de l'Allemagne au Nord; une Confédération de l'Allemagne du Sud s'organisa parallèlement à celle du Nord.

En 1870, la guerre qui était imminente depuis quatre ans éclata entre la Prusse et la France (La Guerre de 1870). La France vaincue perdit l'Alsace-Lorraine et le rempart naturel du Rhin et des Vosges qui couvrait la vallée de la Seine. L'empire allemand fut créé (1871) avec le roi de Prusse pour empereur. Cet empire, qui a réuni toute l'Allemagne sous la même autorité suprême, dont la population était déjà plus nombreuse que celle des autres États européens, la Russie exceptée, et augmenta rapidement par l'excédent des naissances sur les décès, qui avait une organisation militaire très forte, où l'activité intellectuelle et économique était largement développée, est devenu à partir de cette époque une puissance de premier ordre.

Le gouvernement allemand, après s'être appuyé pendant plusieurs années sur l'amitié des empereurs de Russie et d'Autriche, depuis le refroidissement de la Russie, s'est attaché à former et maintenir une triple alliance, en faisant entrer dans sa politique, c.-à-d. dans la garantie de l'Alsace-Lorraine, l'Autriche, malgré le souvenir récent de Sadowa et la diversité réelle des intérêts des deux souverains en plusieurs matières, et l'Italie, mécontente de l'occupation de la Tunisie par les Français. Cette triple alliance, dont le principal motif fut le maintien de la frontière entre l'Allemagne et la France, déclarait qu'elle se proposait le maintien de la paix européenne; en réalité, par les ambitions qu'elle fit naître et par l'énormité des armements qu'elle entraînait, elle fut perçue très vite comme un danger de guerre, et fit peser une très lourde charge sur les finances et sur la vie économique des États européens.

En 1878, la Russie, pensant que le temps Ă©tait venu de recueillir le bĂ©nĂ©fice de l'amitiĂ© qu'elle avait tĂ©moignĂ©e Ă  la Prusse pendant la guerre de 1870, dĂ©clara la guerre Ă  la Turquie et se fit donner, par le traitĂ© de San Stefano, des avantages considĂ©rables; mais l'Europe, rĂ©unie en congrès sous la prĂ©sidence du prince de  donnĂ©es Ă  l'Autriche jetèrent cette puissance sur les brisĂ©es de la Russie et firent naĂ®tre dans la pĂ©ninsule balkanique un antagonisme qui ne dĂ©plaisait pas Ă  la politique allemande; la Serbie, le MontĂ©nĂ©gro, la Grèce s'agrandirent et la principautĂ© de Bulgarie, qui elle-mĂŞme s'adjoignit bientĂ´t la RoumĂ©lie orientale, fut crĂ©Ă©e aux dĂ©pens de la Turquie (La Question d'Orient). 

A la fin du XIXe siècle, la Triple alliance constituait au centre de l'Europe un faisceau puissant et menaçant, dont l'empire allemand avait formé et tenait les liens dans ses mains. Quels qu'aient été les profits que s'en promettaient ses deux alliés, le bénéfice le plus apparent était pour lui. Il n'est pas étonnant que la France menacée ait porté ses regards par delà ce faisceau jusque vers la Russie irritée et qu'une certaine similitude d'intérêts ait amené un rapprochement entre ces deux États; il ne fallait pas moins moins, jugeait-on alors, qu'un étau dont une mâchoire serait la Russie et l'autre la France, pour contenir la masse compacte et formidable de l'Allemagne, de l'Autriche-Hongrie et de l'Italie. On sait comment la montée des tensions ainsi amorcée se dénouera quelques décennies plus tard. La Première Guerre mondiale (1914-1918), ajoutée aux conséquences de la Révolution soviétique (1917) conférera à l'Europe un nouveau visage. (GE).

Le XXe siècle

La Belle Ă©poque (1900-1914).
On a donné le nom de Belle époque à une période de relative paix, de progrès technologique, de croissance économique et d'innovation culturelle en Europe. Cependant, les crises dans les Balkans (1912-1913) exacerbent les tensions entre les grandes puissances européennes, et les alliances militaires (Triple Entente : France, Russie, Royaume-Uni; Triple Alliance : Allemagne, Autriche-Hongrie, Italie) se forment et préfigurent la mécanique que aboutira à la guerre généralisée.

La Première Guerre mondiale (1914-1918).
Déclenchée par l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche en juin 1914, la Première Guerre mondiale est une guerre totale impliquant de nombreuses pays européens et leurs colonies. Elle est marquée par des combats de tranchées, des pertes massives et des innovations militaires, et aboutit à l'e'ffondrement des empires russe, allemand, austro-hongrois et ottoman. L'armistice est signé le 11 novembre 1918.

Entre-deux-guerres (1918-1939).
Traité de Versailles (1919).
Le Traité de Versailles est un traité imposant des réparations sévères à l'Allemagne, redessinant les frontières européennes et créant la Société des Nations pour prévenir les futurs conflits. De nouveaux États sont créés en Europe centrale et orientale (Pologne, Tchécoslovaquie, Yougoslavie).

Révolution russe et montée du communisme.
La Révolution d'Octobre 1917 en Russie a conduit à la création de l'Union soviétique en 1922. Les idées communistes se diffusent en Europe, provoquant des mouvements révolutionnaires.

Grande DĂ©pression (1929).
L'effondrement économique mondial, né aux Etats-Unis, affecte gravement l'Europe, où il entraîne chômage de masse, pauvreté et instabilité politique.

Montée du fascisme et du nazisme.
L'entre-deux guerres est aussi l'époque de la montée des totalitarisme. En Russie avec le début de l'ère stalinienne (1922), en Italie avec l'ascension du fascisme de Benito Mussolini (1922), en Allemagne avec celle d'Adolf Hitler (1933) et en Espagne, déchirée par une guerre civile (1936-1939), avec l'arrivé au pouvoir de Francisco Franco (1936).

Seconde Guerre mondiale (1939-1945)
Invasion de la Pologne (1939).
La Seconde Guerre mondiale est déclenchée par l'invasion allemande de la Pologne, le 1er septembre 1939, qui entraîne la déclaration de guerre par le Royaume-Uni et la France.

Expansion et batailles clés.
L'Allemagne nazie envahit rapidement la Belgique, les Pays-Bas, une partie de la France  des Balkans et de l'Union soviĂ©tique. La bataille d'Angleterre (1940), l'invasion de l'Union soviĂ©tique (1941) sont, avec l'attaque japonaise sur Pearl Harbor (1941), qui mène Ă l'entrĂ©e en guerre des États-Unis, sont le moments dĂ©terminants qui engagent la mondialisation de cette guerre..

Holocauste.
Un des traits majeurs de cette guerre, outre son caractère planétaire, est la dimension éminemment raciste que lui donnent las Nazis, avec sa manifestation la plus tragique, l'Holocauste (ou Shoah), un génocide systématique des Juifs et d'autres groupes par les nazis. Celui-ci aboutit à la mort de six millions de Juifs et de millions d'autres personnes.

Fin de la guerre en Europe :
Les batailles de Stalingrad et de Koursk, à l'Est, qui donnent un coup d'arrêt aux avancées des troupes hitlériennes, puis le débarquement allié en Normandie (1944), qui permet de faire reculer l'armée allemande à l'Ouest, finissent par aboutir à la défaite des Nazis. La capitulation allemande est signée le 8 mai 1945.

DĂ©but de la Guerre froide (1945-1954)
Division idéologique et politique.
L'après guerre mondiale est marquĂ© par le dĂ©but de la Guerre froide, qui correspond Ă  la confrontation de la puissance amĂ©ricaine avec la puissance soviĂ©tique. Chaque camp ayant ses propres alliĂ©s. Cette confrontation va structurer l'histoire du monde pendant près d'un demi-siècle. 

En Europe, elle se manifeste déjà par une division en blocs : l'Est, communiste (c.-à-d. à économie dirigée) est dominé par l'Union soviétique; l'Ouest, capitaliste (à économie de marché), est dominé par les États-Unis. L'Allemagne elle-même est divisée en deux Etats (1949) : à l'Ouest, la République Dédérale d'Allemagne (RFA), à l'Est, la République Démocratique d'Allemagne (RDA). La construction du mur de Berlin en 1961, est des moments forts de cette partition.

Les deux blocs sont concrĂ©tisĂ©s aussi par la crĂ©ation d'alliances militaires. L'OTAN (Organisation du traitĂ© de l'Atlantique Nord) est fondĂ©e en 1949 par les pays de l'Europe occidentale et les États-Unis. En rĂ©ponse, formation du Pacte de Varsovie est mis sur pied par les pays de l'Europe de l'Est en 1955. 

L'emprise de l'URSS sur les pays de l'Europe de l'Est, ne se fera pas sans Ă -coups. TĂ©moins : la rĂ©volte hongroise (1956), qui correspond Ă  un soulèvement de la population en Hongrie contre le rĂ©gime communiste, on encore en 1968,  le Printemps de Prague (TchĂ©coslovaquie), dĂ©clenchĂ© par la tentative de rĂ©formes dĂ©mocratiques et libĂ©rales au sein du rĂ©gime communiste. Dans les deux cas ses vellĂ©itĂ©s d'Ă©mancipation seront rĂ©primĂ©es par l'Union soviĂ©tique.

Le Plan Marshall et les Trente glorieuses.
Le Plan Marshall (1948) est l'aide économique massive des États-Unis pour la reconstruction de l'Europe occidentale. Il est accompagné de la création de l'Organisation européenne de coopération économique (OECE). Les réformes et la reconstruction démocratique en Europe occidentale vont mener à une période de stabilité relative.

On parlera des Trente glorieuses (1945-1975) pour désigner la croissance économique rapide, l'augmentation des niveaux de vie et les changements sociaux majeurs (urbanisation et développement de l'État-providence), observé en Europe de l'Ouest après la Deuxième Guerre mondiale.

La décolonisation.
Les empires coloniaux europĂ©ens  (Royaume-Uni, France, Belgique et, un peu plus tard, Portugal), affaiblis par la guerre, abandonnent progressivement leur contrĂ´le sur leurs colonies en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient. Plusieurs Etats nouvellement indĂ©pendants commencent Ă  revendiquer et prendre leur place sur la scène internationale, Ă  commencer par l'Inde, indĂ©pendante du Royaume-Uni en 1947.

Un manifestation du contrôle exercé par la pays europées s'exprime aussi avec Crise de Suez (1956), déclenché par la nationalisation du canal de Suez par l'Egypte et qui au final révèle l'influence déclinante des anciennes puissances coloniale.

La construction européenne.
Le Traité de Rome (1957), signé par six pays (l'Allemagne, la France, l'Italie, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg), qui crée la Communauté économique européenne (CEE) et de la Communauté européenne de l'énergie atomique (Euratom) est une étape décisive de la construction européenne, d'abord de caractère économique, mais qui, au cours d'étapes ultérieures, va acquérir une dimension politique. La CEE s'élargira en 1973 pour inclure le Royaume-Uni, l'Irlande et le Danemark.

Crise économique et nouveaux défis politiques.
La forte augmentation des prix du pétrole en 1973 entraîne une récession économique mondiale. Avec cette crise pétrolière, on assiste en Europe à la montée de l'inflation et du chômage.

Les dictatures qui subsistaient en Europe du Sud disparaissent : Le rĂ©gime des colonnels en Grèce (1974), la dictature salazariste au Portugal (RĂ©volution des Ĺ'illets, 1974) et la dictature franquiste en Espagne (mort de Franco, 1975), c-dent la place Ă  la dĂ©mocratie.

La construction europĂ©enne se poursuit avec l'Acte unique europĂ©en (1986), qui vise Ă  crĂ©er un marchĂ© unique europĂ©en en Ă©liminant les barrières internes.  La Grèce (1981), l'Espagne et le Portugal (1986) rejoignent la CEE.

Fin de la Guerre froide.
L'essoufflement du régime soviétique conduit à des réformes de fond en URSS, conduites par Mikhaïl Gorbatchev. A partir de 1985, il met en place la Glasnost (politique de transparence) et la Perestroïka (reconstruction ou restructuration économique).

Cette Ă©volution en Union soviĂ©tique, accĂ©lère la chute des rĂ©gimes communistes en Europe de l'Est. Le mur de Berlin  tombe en 1989. L'Allemagne se rĂ©unifie en 1990.

L'Union soviĂ©tique elle-mĂŞme se dĂ©sintègre en 1991, plusieurs de ses rĂ©publiques qui prennent leur indĂ©pendance (Ukraine, Pays baltes, BiĂ©lorussie, Moldavie, etc.). Les anciens pays communistes Ă©voluent vers  des Ă©conomies de marchĂ©.

Plusieurs conflits Ă©clatent en Yougoslavie et aboutissent aussi Ă  sa dĂ©sintĂ©gration  :Guerre de Bosnie (1992-1995), conflit au Kosovo (1998-1999). L'OTAN interviendra et la crise sera calmĂ©e par accords de paix de Dayton, en 1995.

La construction europĂ©enne se poursuit avec la signature en 1992 du  TraitĂ© de Maastricht, par lequel est crĂ©Ă©e l'Union europĂ©enne (UE) (qui succède Ă  la CEE) et est lancĂ© de l'Union Ă©conomique et monĂ©taire (UEM). L'Autriche, la Suède et la Finlande rejoignent l'UE en 1995. Les politiques communes de l'UE (politique agricole commune, politique de cohĂ©sion) sont consolidĂ©es. Mais, les diffĂ©rences croissantes entre les pays de l'UE en termes de croissance Ă©conomique et de politique sociale commencent Ă  devenir problĂ©matiques.

Le premier quart du XXIe siècle

Evolution de Union européenne.
En 2004, dix nouveaux pays rejoignent l'UE : l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la RĂ©publique tchèque, la Slovaquie, la Hongrie, la SlovĂ©nie, Chypre et Malte. En 2007, c'est le tour de la Bulgarie et de la Roumanie, puis de la Croatie en 2013. Des  nĂ©gociations d'adhĂ©sion avec des pays des Balkans occidentaux (Albanie, MacĂ©doine du Nord, MontĂ©nĂ©gro, Serbie) se poursuivente et des discussions sur la candidature de l'Ukraine et de la GĂ©orgie ont commencĂ©.

AdoptĂ© en 1999, l'euro devient en 2002 la monnaie fiduciaire dans 12 pays (zone euro). Plusieurs autres pays intègrent ensuite la zone euro, notamment : la SlovĂ©nie (2007), Chypre et Malte (2008), la Slovaquie (2009), l'Estonie (2011), la Lettonie (2014),  Lituanie (2015). Aujourd'hui, c'est la monnaie d'une vingtaine de pays (sur 27) de l'Union europĂ©enne. 

Attaques terroristes.
L'émergence et la montée en puissance de groupe terroristes islamistes est à l'origine de plusieurs attentats, parmi lesquels les plus meurtriers sont les attentats à Madrid, en 2004, revendiqués par Al-Qaïda, les attenrats de Londres en 2005, et ceux en 2015-2016 de Paris (Charlie Hebdo, Hyper Cacher, Bataclan) de Bruxelles et Nice revendiqués par l'État islamique.

Crises financières et économiques.
En 2008, la crise financière mondiale frappe de plein fouet les économies européennes, avec des récessions, une augmentation du chômage et des mesures d'austérité sévères.

Par ailleurs, la crise de la dette souveraine dans la zone euro, affecte particulièrement la Grèce, l'Irlande, le Portugal, l'Espagne et l'Italie. Entre 2010 et 2015 sont mis en place des  plans de sauvetage pour la Grèce, l'Irlande, le Portugal et Chypre, accompagnĂ©s de rĂ©formes Ă©conomiques et de mesures d'austĂ©ritĂ©. Le MĂ©canisme europĂ©en de stabilitĂ© (MES) est mis en place pour aider les pays en difficultĂ© financière.

L'Ă©clatement de la pandĂ©mie de covid-19, entraĂ®nant des confinements et des crises sanitaires Ă  travers l'Europe, a aussi eu un impact Ă©conomique fort.  Outre les rĂ©ponses variĂ©es des gouvernements europĂ©ens Ă  la crise saitaire proprement dite, avec des efforts de coopĂ©ration pour le dĂ©veloppement et la distribution des vaccins, une plan de relance de l'Ă©conomie (UE Next Generation) a Ă©tĂ© lancĂ© pour aider Ă  la reprise post-covid avec un budget de 750 milliards d'euros pour soutenir les États membres.

Printemps arabe et crise migratoire.
Les révoltes et guerres civiles en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, en 2011,provoquent une augmentation des flux migratoires vers l'Europe. La crise migratoire atteint son pic en 2015, avec l'arrivée de plus d'un million de réfugiés et de migrants, principalement en provenance de Syrie. Plus ou moins bien gérée selon les pays, elle va contribuer à la montée des mouvements nationalistes et populistes dans l'Union européenne.

Nationalismes et populismes.
Une des expression de la tendance nationaliste et populiste est le Brexit : un référendum au Royaume-Uni en 2016 aboutit au vote en faveur de la sortie de l'UE. Le Royaume-Uni quitte officiellement l'UE le 31 janvier 2020 après des négociations prolongées.

Des partis populistes et eurosceptiques s'affirment dans d'autres pays (ex. : AfD en Allemagne, Front (puis Rassemblement) national en France, Liga en Italie, etc.). L'extrême droite accède au pouvoir, généralement au sein de coalitions, dans plusieurs pays de l'UE (Italie, Pays-Bas, Suède). Dans les pays de l'Est de l'Europe, plus récemment entrés dans l'UE et ayant une faible culture démocratique, l'extrême droite fait aussi de notables avancées, avec des attaques obstinées contre l'État de droit. En Hongrie, elle est solidement installée. Ailleurs, comme en Pologne, elle a pu être chassé du pouvoir.

Hors de l'Union européenne, une même tendance s'observe avec, en premier lieu, l'évolution de la Russie vers un régime de plus en plus autoritaire et agressif, qui a pris désormais un caractère néo-stalinien assumé.

Persistance des défis.
La guerre en Ukraine.
L'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022 a provoqué une crise majeure en Europe. L'UE impose des sanctions sévères contre la Russie et apporte un soutien économique, militaire et humanitaire à l'Ukraine. Le positionnement de l'Europe a aussi des répercussions sur les approvisionnements énergétiques et les politiques de défense en Europe.

 La transition Ă©cologique et Ă©nergĂ©tique.
L'Union européenne a affirmé sa volonté de répondre aux défis du changement climatique. Le Pacte vert pour l'Europe (Green Deal) vise à faire de l'Europe le premier continent neutre en carbone d'ici 2050. Il oblige au développement des énergies renouvelables et à la réduction de la dépendance aux énergies fossiles, exacerbée par la crise énergétique due à la guerre en Ukraine.



Jacques Le Goff, L'Europe est-elle née au Moyen-Age, Points , 2010. - D'où vient l'Europe? Comment s'est-elle construite, bien avant de devenir le Marché commun ou de se doter d'une constitution? Jacques Le Goff propose un voyage à rebours pour tenter de discerner le moment où tout s'est joué, où l'Europe est devenue une civilisation, autonome, particulière, conquérante ou décadente. C'est au Moyen Âge qu'il faut aller chercher l'Europe; c'est à ce moment-là qu'elle s'invente et prospère.Le dessein européen de Charlemagne est certes très éloigné de l'idée contemporaine d'Union européenne, mais on observe au Moyen Âge des tendances objectives ainsi que des représentations qui portent en elles l'Europe d'aujourd'hui : circulation des idées, coupures entre le nord et le sud comme entre l'est et l'ouest, christianisme et métissage des populations, rayonnement des villes et du savoir à travers de prestigieuses universités. C'est au Moyen Age que se forment les mentalités, que se dessine un imaginaire particulier et que se forgent les oppositions (entre empire d'Orient et empire d'Occident, entre Europe et Asie, entre les langues, les politiques et les religions). (couv.).

Georges-Henri Soutou, L'Europe de 1815 Ă  nos jours, PUF, 2009. - Cet ouvrage entend considĂ©rer l'Europe comme un tout et ne pas rester prisonnier des histoires nationales. La rĂ©flexion est menĂ©e Ă  partir de trois points de vue : celui du système europĂ©en et de son Ă©volution progressive, depuis le « concert europĂ©en » du XIXe siècle jusqu'Ă  l'intĂ©gration europĂ©enne actuelle; celui d'un point de vue europĂ©en global concernant les grandes Ă©volutions politiques, Ă©conomiques, sociales et culturelles de l'Europe; celui de l'expĂ©rience historique unique d'une dĂ©mocratisation progressive de tout un continent Ă  travers drames et crises. L'auteur insiste sur les notions de structures dans les relations internationales : structures des Ă©quilibres gĂ©opolitiques, des relations diplomatiques, structures juridiques et structures de civilisation.  (couv.).
-
Henri-Jean Martin, Aux sources de la civilisation européenne, Albin Michel, 2008. - Sur les traces de la connaissance de l'humain et de l'origine de l'humanité, depuis la naissance du monde, en parcourant tous les savoirs et toutes les disciplines occidentales, l'auteur expose une histoire des découvertes scientifiques. Cette immense synthèse restitue, avec rigueur, nuance et clarté, l'histoire de la connaissance de l'humain dont les enjeux philosophiques sont clairement expliqués.

Construit en cercles concentriques en même temps qu'il suit l'ordre chronologique, le livre raconte l'histoire de l'Europe, depuis le Big Bang jusqu'à disons la synthèse romaine. Dans un édifice de pensée qui est systématique, Henri-Jean Martin ne manque pas toutefois de préciser ses propres limites, ses questions et ses doutes. Intégrant dans son analyse les sciences sociales (depuis Durkheim jusqu'aux chercheurs les plus récents), mais aussi la linguistique, la sémiologie, la sémantique ou la psychanalyse, il montre comment les découvertes que l'homme fait quant à son propre fonctionnement, quant à sa propre histoire, sont en retour susceptibles de le modifier.

Les grandes questions de l'humanité sont posées au fur et à mesure, et on arrive bientôt au fait européen (où il sera traité de l'espace et du temps, la psychologie des foules, du rapport de le personne et du groupe). La transmission des savoirs humains se transmet par la culture orale, avant l'invention de l'écriture qui conduit à des régressions (des pertes dans le fonctionnement de la mémoire). Pour H.-J. Martin, l'originalité de l'Europe se trouverait dans cette articulation d'une mémoire orale et de structures transmises par l'oralité, avec cette autre mémoire qu'est l'écrit. (couv.).

Jean-Paul Demoule, L'Europe archéologique, Gallimard, 2005.

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