| Etats Sardes ou Royaume de Sardaigne. - Ancien État d'Europe, se composait de deux parties distinctes, l'île de Sardaigne et les États de terre-ferme. Ceux-ci, situés au Nord de l'Italie, partie à l'Est des Alpes, partie à l'Ouest de ces montagnes, entre la Suisse au Nord, la France à l'Ouest, la Vénétie à l'Est et la Méditerranée au Sud comprenaient le duché de Savoie, le Piémont, le Montferrat, le comté de Nice, le marquisat de Saluces, le duché de Gênes et une partie de l'ancien Milanais. En y ajoutant la Sardaigne, le tout ensemble montait à 76 268 km carrés et à 5 000 000 d'habitants environ; capitale : Turin. En 1860, avant la formation du Royaume d'Italie, les États sardes étaient partagés en 14 divisions, subdivisées elles-mêmes en 50 provinces ou intendances. Les État de terre ferme sillonnés par les ramifications des Alpes, sont très montagneux cependant on trouve au Nord-Est, dans le Piémont, de vastes et riches plaines. Ce pays est arrosé par le Rhône, l'lsère, le Var, et la Magra, affluents de la Méditerranée; par le Pô et ses affluents, Tanaro, Stura, Doire-Baltée, Doire-Ripaire, Sesia, Tessin, dont les eaux se rendent à l'Adriatique. Les produits les plus importants du sol sont le riz le mais, le froment, les vins, les huiles, les figues, les citrons, les oranges, le miel. On y élève principalement des mulets et des abeilles. Les richesses minérales consistent en fer, argent, plomb, cuivre, soufre, manganèse, cobalt, albâtre, marbres, sel; on y trouve un assez grand nombre de sources minérales, la plupart sulfureuses. L'agriculture, l'industrie, le commerce, les sciences fleurissent dans les anciens États sardes. On y compte 4 universités: Turin, Gênes, Cagliari, Sassari, et 6 archevêchés: Turin, Génes, Verceil, Cagliari, Oristano, Sassari. Le gouvernement est une monarchie héréditaire représentative. Le royaume de Sardaigne a eu pour point de départ le comté de Maurienne, dont les possesseurs, vassaux des rois d'Arles dès 999, devinrent en 1027 comtes de toute la Savoie. Ils y réunirent le comté de Suze, puis Turin (1091), et eurent de plus le vicariat de l'empire en Piémont et en Lombardie. A la mort de Philippe, comte de Savoie (1285), qui ne laissa pas d'enfants la maison de Sardaigne se trouva partagée en 3 branches, dites de Vaud, de Piémont et de Savoie, qui furent formées par ses 3 neveux. Les deux premières cessèrent de régner en 1359 et en 1418; la troisième, qui eut pour tige Amédée V, avait dans l'intervalle réuni la Bresse, le Bugey, les baronnies de Vaud, de Gex et de Valromey. Amédée VIII, premier duc de Savoie (1416), qui fut quelque temps pape sous le nom de Félix V (1439-1447), y ajouta le Génevois, le Valais et le comté de Nice; en outre, il hérita en 1418 du Piémont. A sa mort, la Savoie, déchirée par des troubles, tomba sous l'influence de la France. S'étant plus tard déclarée pour Charles-Quint contre François ler elle fut occupée par les Français et resta province française pendant 15 ans (1532-1559). La paix de Cateau-Cambrésis lui rendit son duc Emmanuel-Philibert (le vainqueur de Saint-Quentin). Charles-Emmanuel conquit en 1588 le marquisat de Saluces; mais, par la paix de Lyon (1601) il céda la Bresse et le Bugey à Henri IV. Allié tantôt à la France, tantôt à l'Autriche. Victor-Amédée I obtint de celle-ci en 1708 le Montferrat et quelques districts du Milanais, notamment Alexandrie. En 1714, à la paix de Rastadt, il reçut la Sicile, mais il fut forcé de l'échanger en 1720 contre la Sardaigne. A dater de ce moment, les ducs de Savoie prirent le titre de rois de Sardaigne. L'Autriche céda encore à la Savoie, en 1735, Novare et Tortone, en 1745, Vigevano. Le roi de Sardaigne, Charles-Emmanuel II, s'étant déclaré pendant la Révolution contre la France, fut en 1798, après la prise de Turin par Joubert, dépouillé de tous ses États de terre ferme, qui furent réunis à la République; il se retira en Sardaigne où il continua de régner; mais jl abdiqua en 1802 en faveur, de Victor-Emmanuel, son frère, qui pendant plusieurs années ne régna que sur la Sardaigne. Les événements de 1814 rendirent à Victor-Emmanuel la Savoie et le Piémont; on y joignit l'ancienne république de Gênes et le comté de Nice. En 1821 eut lieu en Piémont une révolution constitutionnelle à l'imitation de celle de Naples, mais l'Autriche étouffa ce mouvement dans l'année même; En 1848, le roi Charles-Albert, échappant à l'influence autrichienne, donna à ses États une constitution libérale et seconda de tout son pouvoir l'affranchissement de l'Italie; mais, trahi à Milan, puis vaincu à Novare, il abdiqua (1849), et alla mourir au Portugal. Son fils, Victor-Emmanuel II, n'en poursuivit pas moins l'accomplissement de son projet. Pour en, préparer le succès, il s'allia intimement à la France et à l'Angleterre et prit part avec elles à la guerre d'Orient. Attaqué inopinément par l'Autriche en 1859, il réussit avec le secours de la France à repousser l'agression, aida l'Italie à se délivrer de la domination autrichienne et fut proclamé en 1860 roi d'Italie. Souverains des Etats Sardes 1. Comtes de Maurienne, puis de Savoie. Bertold, comte de Maurienne, 999 Humbert I, aux Blanches mains, 1er comte de Savoie, 1027 Amédée I, 1048 Amédée II, 1060 Humbert II, 1072 Amédée III, 1118 Humbert III, 1118 Thomas I, 1188 Amédée IV, 1233 Boniface, 1253 Pierre, 1263 Philippe I, 1268 Amédée V, le Grand, 1285 Édouard, 1323 Aymon, 1329 Amédée VI, le Vert, 1343 AmédéeVll, le Rouge, 1383 2. Ducs de Savoie. Amédée VIII (d'abord comte; duc à partir de 1416), 1391 | Louis, 1459 Amédée IX, 1465 Philibert I, 1472 Charles I, 1482 Charles II, 1489 Philippe II, 1496 Philibert Il, 1497 Charles III, 1504 Emmanuel-Philibert, 1553 Charles-Emmanuel I, 1580 Victor-Amédée I, 1630 François-Hyacinthe, 1637 Charles-Emmanuel II, 1638 3. Rois de Sardaigne. Victor-Amédée, Il (comme duc), 1675 I (comme roi), 1720 Charles-Emmanuel I (III comme duc), 1730 Victor-Amédée II, 1773 Charles-Emmanuel II, 1796 en Sardaigne, 1798-1802 Victor-Emmanuel I en Sardaigne,1802, sur tous les États Sardes, 1814 Charles-Félix, 1821 Charles-Albert, 1831 Victor-Emmanuel II 1849 | | |