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Les
premiers habitants de l'Estonie
sont arrivés vers 9000 av. JC, après la fin de la dernière période
glaciaire. Ces premiers colons étaient des chasseurs-cueilleurs, profitant
des riches ressources naturelles de la région. Vers 5000 av. JC, les peuples
de la culture de la céramique au peigne, qui fabriquaient des outils en
os et en pierre et vivaient de la pêche et de la chasse, se sont installés
dans la région. Aux alentours de 3000 av. JC, l'agriculture et l'élevage
ont commencé à se répandre, introduisant des changements significatifs
dans le mode de vie des habitants. Les cultures d'orge et de blé sont
devenues courantes.
Durant l'Âge du
fer (500 av. JC - 800 ap. JC), les populations se sont structurées en
tribus. La région, alors peuplée par des Estoniens proto-finnophones,
ancêtres des Estoniens modernes, a commencé à établir des contacts
commerciaux et culturels avec les peuples voisins, notamment les Scandinaves
et les Slaves. Les échanges commerciaux
concernaient notamment l'ambre,
une ressource abondante dans la région de la Baltique. Les Vikings
ont eu un impact significatif sur l'Estonie, surtout sur les régions côtières.
Des preuves archéologiques montrent des interactions régulières, ainsi
que des raids vikings.
Entre 800 et 1100,
Les Estoniens vivaient dans des sociétés tribales bien organisées, souvent
en guerre les unes contre les autres ou contre des envahisseurs extérieurs.
La structure sociale comprenait des chefs tribaux et une classe guerrière.
Les Danois, les Suédois et les Allemands
ont montré un intérêt croissant pour la région. À partir du XIe
siècle, des missions chrétiennes ont tenté d'évangéliser
les peuples païens de l'Estonie, bien que ces efforts aient rencontré
une résistance.
Le pays eut à subir
la domination du Danemark à partir de
la fin du XIe siècle; ils furent alors
convertis de force par les Danois, qui fondèrent un évêché à Reval.
Le pays fut bientôt disputé entre le Danemark et les Chevaliers
teutoniques et Porte-Glaives. Ces derniers
eurent un temps le dessus, mais, ils durent rendre leur conquête au Danemark
en 1219. En 1346, Waldemar III , cependant, vendit le pays aux chevaliers
teutoniques qui l'incorporèrent à la
Livonie
et réduisirent les habitants en servitude. En 1564, l'Estonie passa au
pouvoir de la Suède, mais continua d'être entre les mains de l'aristocratie
installée par les Teutoniques, et que l'on a appelé les barons baltes.
En 1721, elle fut cédée à la Russie de
Pierre le Grand par le traité de Nystadt. Ses
habitants avaient embrassé la Réforme dès ses origines. La Russie respecta
la religion des habitants et supprima le servage en 1819. En 1835, elle
introduisit le code russe et proclama la langue russe langue officielle
à côté de l'allemand. Dans les dernières années du XIXe
siècle, elle s'est efforcée d'introduire le russe dans les divers ordres
d'enseignement, d'émanciper les Estoniens de la prépondérance allemande
et de propager la foi orthodoxe au détriment du Iuthéranisme.
L'Allemagne, qui
avait convoité l'Estonie, comme les autres pays baltes, pendant toute
la Première Guerre mondiale, l'occupa
finalement en 1918, forte du soutien des barons baltes, restés la classe
dirigeante. Pendant que les troupes allemandes et russes d'affrontaient,
l'indépendance de l'Estonie fut proclamée le 24 février 1918. Après
la capitulation allemande, l'armée estonienne, aidée par l'armée finlandaise
et la marine britannique, acheva de
chasser l'Armée rouge et un traité de paix fut signé à Tartu
(l'ancienne Dorpat), le 2 février 1920. Une gouvernement, en principe
démocratique fut instauré. Il réussit à imposer une réforme agraire
qui permit la redistribution des terres accaparées par les barons baltes,
mais ne put jamais fonctionner convenablement. En 1934, un coup d'État,
sans effusion de sang, fut organisé par le premier ministre Constantin
Pats, qui mit en place un régime plus autoritaire, avant de se faire nommer
président (1938). Cette première indépendance prit fin en juin 1940,
quand l'URSS envahit l'Estonie. Le 6 août
1940, l'incorporation à l'empire soviétique fut effective. En 1941, lors
de l'offensive des troupes hitlériennes contre la Russie, l'Estonie fut
de nouveau occupée par l'armée allemande. Elle fut ensuite reprise par
l'Union soviétique en 1944, et lui resta annexée, en temps que république
socialiste soviétique d'Estonie. Une annexion, qui comme celle des deux
autres pays baltes, ne fut jamais reconnue par la communauté internationale.
La politique d'ouverture
(glasnost) mené par le numéro un soviétique, Mikhaïl Gorbatchev
à partir de 1985, réveilla au sein même des soviets d'Estonie, des revendications
autonomistes, puis indépendantistes, prenant le relais des manifestations
de rues réclamant la démocratie. Moscou
protesta d'abord contre l'indépendance, puis la reconnut en août 1991,
en même temps que celle de la Lituanie
et de la
Lettonie. Les troupes russes
sont restées stationnées en Estonie jusqu'en 1994, mais d'ores et déjÃ
des institutions démocratiques fonctionnaient dans le pays, qui s'est
bientôt rapproché de l'Otan et de l'Union européenne. L'adhésion Ã
l'Alliance atlantique a eu lieu en mars 2004, celle à l'Union européenne
en mai 2004, en même temps que neuf autres pays, appartenant anciennement
au bloc soviétique. Le pays est entré dans l'OCDE fin 2010 et a adopté
l'euro comme monnaie le 1er janvier 2011.
Depuis son adhésion
à l'UE, l'Estonie a connu une croissance économique rapide, soutenue
par des réformes économiques libérales, une gestion budgétaire prudente
et l'adoption de l'euro en 2011. L'Estonie a investi dans son système
éducatif et dans la promotion de sa culture et de sa langue, ce qui a
contribué à renforcer l'identité nationale. Des efforts ont été faits
pour renforcer l'État de droit et
combattre la corruption, bien que des défis persistent.
Le pays s'est rapidement
imposé comme un leader mondial en matière de technologies de l'information
et de la communication, favorisé par des politiques proactives en faveur
du numérique. Tallinn, la capitale, est devenue un hub pour les startups,
avec des succès notables comme Skype. L'Estonie a aussi été pionnière
dans la mise en œuvre de services gouvernementaux en ligne, connus sous
le nom d'e-Estonie. Les citoyens peuvent effectuer une grande variété
de tâches en ligne, de la déclaration d'impôts au vote électronique.
En 2020-2021, comme de nombreux autres pays, l'Estonie a été touchée
par la pandémie de Covid-19. Le pays a utilisé ses avancées technologiques
pour gérer la crise sanitaire, notamment par le biais de solutions numériques
pour le traçage des contacts et la gestion de la vaccination.
L'Estonie abrite
de très fortes minorités slavophones en Estonie. A l'époque soviétique,
des déportations en Sibérie de nombreux
estoniens avaient eu lieu, tandis qu'il existait une forte immigration
de Russes, d'Ukrainiens et de Biélorusses, qui au moment de l'indépendance
de l'Estonie constituaient près de 40 % de la population du pays. Ceux-ci
se voient refuser la nationalité estonienne, et, depuis décembre 2001,
une loi interdit l'accès à la fonction publique de ressortissants ne
parlant pas l'estonien.
Cette situation explique
en partie que l'Estonie ait été confrontée à des relations complexes
avec la Russie : une affaire d'espionnage a éclaté en 2000 qui a conduit
à l'expulsion de diplomates des deux pays; des discussions sur le tracé
définitif des la frontière entre la Russie et l'Estonie a abouti à un
traité en 2005, mais qui a été aussitôt dénoncé par les deux signataires.
Les relations avec la Russie ont aussi été exacerbées par des incidents
tels que le retrait en 2007 de la statue du Soldat de bronze Ã
Tallinn, un symbole de l'occupation soviétique pour beaucoup d'Estoniens
mais de la libération pour les Russes. Cet incident a provoqué des émeutes
à Tallinn et des cyberattaques massives attribuées à des hackers russes.
L'annexion de la Crimée par la Russie en
2014 et la nouvelle agression russe contre Ukraineen
2022 ont renforcé les préoccupations de l'Estonie en matière de sécurité
et ont poussé le pays à renforcer sa coopération avec l'OTAN. |
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