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L'Holocauste
La Shoah
L'Holocauste ou Shoah (= Catastrophe, en hébreu) est le génocide perpétré par le régime nazi pendant la Seconde Guerre mondiale, principalement contre les Juifs, mais aussi contre d'autres populations considérés comme indésirables par les nazis. Il trouve ses racines dans l'idéologie de ce régime, qui prônait la supériorité d'une prétendue « race aryenne » dont les Allemands étaient supposés être les plus purs représentants. Cette idéologie raciste et antisémite a mené à une propagande de haine, de discrimination et finalement d'un programme d'extermination contre les Juifs, les Roms, les Slaves, les handicapés, les homosexuels et d'autres groupes. Cet épisode tragique, l'un des chapitres les plus sombres de l'histoire de l'humanité, dont les prémices existent déjà des l'accession au pouvoir des nazis en 1933, s'est déroulé principalement entre les années 1941 et 1945. L'Holocause a causé autour de 6 millions de morts, en grande majorité juifs.

À partir de 1941, des millions de personnes ont été déportées vers des camps de concentration, des camps d'extermination et des ghettos, où elles ont été soumises à des conditions inhumaines, à des travaux forcés et à des exécutions de masse. Les nazis ont ont construit en Europe de l'Est, principalement en Pologne,  des camps d'extermination comme Auschwitz-Birkenau, Treblinka, Sobibor et Belzec, où des millions de Juifs ont été assassinés dans des chambres à gaz. En plus des camps d'extermination, les nazis ont également organisé des massacres de masse de Juifs dans d'autres pays occupés, notamment en URSS (en Lituanie, en Lettonie, en Estonie, en Biélorussie et en Ukraine), ainsi qu'en Hongrie, en Roumanie et dans d'autres pays. 

L'Holocauste a pris fin en mai 1945 avec la défaite de l'Allemagne nazie par les Alliés. Les camps de concentration et d'extermination ont été libérés par les forces alliées, révélant l'ampleur de l'horreur et de la destruction. Les survivants de l'Holocauste ont été témoins de la libération et ont commencé le long processus de reconstruction de leur vie et de leur communauté.

Chronologie de l'Holocauste

Voici une chronologie simplifiée des principaux événements de l'Holocauste de l'ascension du nazisme jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale et ses conséquences.

1933. - Adolf Hitler devient chancelier d'Allemagne. Début des politiques antisémites.

1935. - Lois de Nuremberg privant les Juifs de leurs droits civils.

1938. - Nuit de Cristal, pogrom contre les Juifs en Allemagne et en Autriche.

1939. - Début de la Seconde Guerre mondiale.

1940. - Début de l'occupation nazie en Europe occidentale.

1941. - Début de l'opération Barbarossa, l'invasion de l'Union soviétique par les nazis. Massacres de masse de Juifs en Europe de l'Est. Conférence de Wannsee en janvier où les plans pour la « Solution finale » sont discutés.

1942. - Début de la mise en œuvre systématique de la « Solution finale ». Construction de camps d'extermination comme Auschwitz, Treblinka, Sobibor. Déportations massives de Juifs vers les camps de la mort.

1944. - Début de la libération des camps de concentration par les Alliés.

1945. - Libération d'Auschwitz par l'Armée rouge en janvier. Découverte des horreurs des camps par les Alliés. Fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe en mai.  Procès de Nuremberg contre les criminels de guerre nazis.

Après 1945. -  Établissement de l'État d'Israël en 1948. Commémoration de l'Holocauste à travers le monde. Recherche de justice pour les victimes et les survivants. Éducation sur l'Holocauste pour prévenir de tels événements à l'avenir.

L'idéologie nazie et la politique d'extermination.
Les nazis ont justifié l'Holocauste principalement sur la base de leur idéologie raciste et antisémite. Dans l'ensemble, l'idéologie nazie était profondément ancrée dans la conviction de la suprématie aryenne.

Les bases idéologiques de l'Holocauste.
Les nazis croyaient que l'on pouvait distribuer les humains dans différentes catégories, appelées races, selon des critères qui n'ont jamais eu aucun fondement réel (la notion de race est seulement une construction idéologique). Il pensaient qu'il existait une hiérarchie entre ces prétendues races. La « race aryenne » (à laquelle ils étaient supposés appartenir) était considérée comme supérieure et pure, et celle des Juifs comme inférieure. Ils considéraient dès lors que que les Juifs étaient une menace pour la « pureté » de la race aryenne et qu'ils étaient par ailleurs responsables de nombreux maux sociaux et économiques; la « race juive » devait donc être éliminée pour permettre à la race aryenne de prospérer.

L'idée d'élimination elle-même, participait de conceptions eugénistes. Les nazis croyaient en l'amélioration de l'espèce humaine par le contrôle de la reproduction. Cela  les a conduits à promouvoir des politiques eugéniques qui consistaient à éliminer ceux qu'ils considéraient comme génétiquement indésirables, Les Juifs, de ce point de vue, n'étaient qu'une composante des populations ciblées. Parmi les autres composantes, les nazis plaçaient d'autres « races» (Roms, Slaves, etc.), les handicapés et les homosexuels. La mise en oeuvre de ces idées eugénistes a commencé, avant celle de l'Holocauste proprement dit, dès 1933, avec diverses campagnes de stérilisation des personnes handicapées, qui ont culminé avec le sinistre programme T4 (1939). 

Les conceptions racistes des nazis justifiaient aussi l'expansion territoriale allemande à l'Est  : elles menaient à décrire les territoires occupés par les Slaves et d'autres peuples comme nécessaires à la survie et à la prospérité de la « race aryenne ». C'était la doctrine du Lebensraum ( = espace vital). Cette justification a ainsi débouché sur la mise en oeuvre de politiques brutales d'occupation et d'expulsion des populations locales : les nazis cherchaient à « libérer les terres de l'est des éléments étrangers »  (c'est-à dire à les dépeupler) pour les peupler de  « colons aryens » et à exploiter les ressources des régions conquises.

Les Juifs comme boucs émissaires.
Les nazis ont utilisé les Juifs comme boucs émissaires (la désignation de boucs émissaires reste encore aujourd'hui, alliée au nationalisme, l'autre marqueur de toutes les idéologies d'extrême droite) pour les problèmes socio-économiques de l'Allemagne (crise économique de l'entre-deux-guerres et  chômage). Ils ont propagé, en particulier, la notion selon laquelle les Juifs étaient responsables de la défaite allemande lors de la Première Guerre mondiale, de l'effondrement économique et de la perte de puissance de l'Allemagne.

Ils ont par ailleurs alimenté une haine généralisée envers les Juifs en exploitant et amplifiant des stéréotypes dégradants sur les Juifs et qui étaient déjà profondément enracinés dans la société allemande et européenne depuis des siècles. Leur propagande les décrivait comme des parasites, des criminels, de usuriers, de menteurs, des prédateurs sexuels, des  des ennemis du peuple allemand, et recourait à quantité d'autres caricatures négatives. Cette déshumanisation facilitera leur extermination en rendant plus acceptable pour la population allemande leur persécution et leur élimination. 

Les lois de Nuremberg.
Les lois antijuives de Nuremberg étaient une série de lois promulguées dans cette ville par le gouvernement nazi en Allemagne le 15 septembre 1935, lors d'un congrès du parti nazi, et qui ont ouvert la voie à une série de mesures antisémites, notamment la confiscation des biens des Juifs, leur exclusion de diverses professions et institutions, l'interdiction de l'inscription dans les écoles publiques, ainsi que leur ghettoïsation. Les lois de Nuremberg ont également servi de modèle pour la législation antisémite dans les territoires occupés par les nazis. Parmi elle, citons :

La loi sur la protection du sang allemand et de l'honneur allemand.
Communément appelée la loi sur la pureté du sang, cette loi interdisait les mariages et les relations sexuelles entre Juifs et non-Juifs allemands. Elle interdisait l'emploi de femmes juives de moins de 45 ans dans les foyers non-juifs, et définissait également les Juifs en se basant sur des critères raciaux-:

Une personne était considérée comme juive si elle avait trois ou quatre grands-parents juifs. Ce critère de détermination de la judéité est souvent appelé la loi des grands-parents juifs.
La loi sur la citoyenneté du Reich.
Cette loi retirait la citoyenneté allemande aux Juifs et les déclarait « sujets de l'État » (Reichsbürger). Les droits civils et politiques des Juifs ont été gravement restreints. 

D'autres lois antijuives.
En outre, les lois de Nuremberg ont été suivies par d'autres mesures discriminatoires telles que l'exclusion des Juifs de certaines professions, l'interdiction de l'inscription dans les écoles publiques, et des restrictions sur la propriété et l'usage des biens.

La Nuit de Cristal.
La Nuit de Cristal (Kristallnacht, en allemand) est une série de pogroms (massacres) antijuifs qui a eu lieu en Allemagne nazie et en Autriche le 9-10 novembre 1938. Cette nuit de violence coordonnée a été déclenchée par l'assassinat d'un diplomate allemand, Ernst vom Rath, à Paris par Herschel Grynszpan, un jeune juif d'origine polonaise. Les autorités nazies ont exploité cet assassinat pour orchestrer une réaction violente contre la communauté juive.

Des milliers de synagogues, commerces, entreprises et maisons juives ont été attaqués et détruits. Des vitrines ont été brisées, des biens ont été pillés, des bâtiments ont été incendiés et des familles ont été persécutées. Des centaines de Juifs ont été tués, et des milliers ont été arrêtés.

La Nuit de Cristal marque un tournant majeur dans la persécution des Juifs en Allemagne nazie. C'était la première manifestation publique de la violence antijuive à grande échelle et elle a marqué le début d'une politique de persécution encore plus intense. En outre, cela a préfiguré les horreurs de l'Holocauste qui allait suivre, où les Juifs seraient systématiquement persécutés et exterminés par les nazis.

Le terme Nuit de Cristal fait référence aux milliers de vitrines brisées dans les magasins juifs, laissant les rues jonchées de verre comme des cristaux. 

Le programme T4.
En 1933, dès leur arrivée au pouvoir, les nazis avaient promulgué la loi sur la stérilisation forcée, autorisant la stérilisation de personnes jugées « atteintes de maladies héréditaires » ou présentant des « défauts raciaux ». Des milliers de personnes, parmi lesquelle des personnes handicapées mentales ou physiques, ont été soumises à des stérilisations forcées dans le cadre de cette politique. Le régime nazi est allé encore plus loin, à partir de 1939, avec le programme T4 qui a posé les bases pour les méthodes d'extermination ultérieures utilisées pendant l'Holocauste. Le nom « T4  » vient de l'adresse Tiergartenstrasse 4 à Berlin, où se trouvait le bureau de l'organisation chargée de la mise en oeuvre de ce programme, l'Aktion T4.

Ce programme visait à éliminer physiquement les personnes considérées comme « inaptes à la vie » en raison de handicaps mentaux ou physiques, notamment les personnes atteintes de troubles mentaux, de handicaps intellectuels, de maladies mentales ou physiques graves, ainsi que les personnes âgées. L'Aktion T4 était dirigée par des médecins et des bureaucrates nazis qui ont ordonné et supervisé l'euthanasie de centaines de milliers de personnes dans des institutions psychiatriques et des établissements médicaux.

Les méthodes d'euthanasie comprenaient l'administration de médicaments létaux, la famine, l'exposition au froid, et plus tard l'utilisation de chambres à gaz mobiles. Ce programme a été mené de manière relativement ouverte au début, mais après des protestations publiques, notamment de la part de l'Église et de certains membres de la société allemande, il a été temporairement interrompu en 1941. Cependant, l'euthanasie des personnes considérées comme « inaptes à la vie » a continué de manière plus secrète et décentralisée jusqu'à la fin de la guerre.

Le programme T4 , qui a fait 200 000 morts, a servi de prototype pour les méthodes d'extermination qui ont été développées et mises en oeuvre plus tard dans le cadre de la « Solution finale » pour éliminer les Juifs et d'autres groupes ciblés par les nazis.

La « Solution finale »
La « Solution finale » ( = Endlösung den JudenfrageSolution finale du problème juif) était le plan mis en œuvre par le régime nazi pendant la Seconde Guerre mondiale pour exterminer systématiquement les Juifs d'Europe. Ce plan a été conçu et exécuté dans le cadre plus large de l'Holocauste, qui ciblait aussi d'autres groupes ethniques (Roms, Slaves), politiques et religieux, ainsi que les homosexuels et les handicapés. La « Solution finale » comprenait notamment la construction et l'exploitation de camps de concentration et d'extermination où les prisonniers étaient tués en masse dans des chambres à gaz ou par d'autres moyens, ainsi que toute la logistique pour accomplir ce programme. 

La Conférence de Wannsee.
La Conférence de Wannsee s'est tenue le 20 janvier 1942 à Berlin, en Allemagne, a réuni des hauts responsables nazis, notamment Reinhard Heydrich, chef du Reichssicherheitshauptamt (RSHA) ou Bureau principal de sécurité du Reich, ainsi que des représentants d'autres ministères et agences du gouvernement nazi. Elle visait à donner une légitimité bureaucratique à la « Solution finale » et a facilité sa mise en oeuvre à grande échelle

L'objectif principal de la conférence était de coordonner les efforts des différentes entités gouvernementales pour mettre en œuvre la politique d'extermination systématique des Juifs d'Europe. Bien que les plans d'extermination des Juifs aient été discutés et élaborés avant la conférence, Wannsee a servi de plate-forme pour formaliser ces plans et clarifier les rôles et responsabilités de chaque organisation gouvernementale impliquée.

Lors de la conférence, les participants ont discuté de questions telles que l'identification des Juifs en Europe, les méthodes de déportation vers les camps de la mort, la logistique de l'extermination de masse et la gestion des biens confisqués aux victimes. 

Les procès-verbaux de la Conférence de Wannsee, qui ont survécu à la guerre, ont fourni des preuves documentaires cruciales sur la complicité et l'implication directe des hauts fonctionnaires nazis dans le génocide des Juifs. Ces documents ont également contribué aux efforts d'enquête et de jugement lors des procès de Nuremberg et d'autres procès de criminels de guerre nazis après la fin de la Guerre.

L'organisation ochlocratique de l'Holocauste.
L'Holocauste pour être mené à bien a nécessité la participation d'un grand nombre d'individus à différents niveaux de responsabilité, depuis les plus hauts responsables du régime nazi et des membres des forces paramilitaires jusqu'à diverses agences gouvernementales et aux plus aux simples exécutants de terrain. 

Des centaines de milliers de personnes ont ainsi été directement impliquées dans les activités liées à l'Holocauste. Des bureaucraties spéciales ont été mises en place pour organiser la déportation des Juifs et d'autres victimes vers les camps de la mort. Cela comprenait notamment la coordination des transports ferroviaires, la compilation de listes de déportation et la gestion des biens confisqués aux déportés.

En organisant un tel système bureaucratique centralisé, les nazis ont dispersé les responsabilités, ou en tout cas dilué dans la masse les sentiments de responsabilité et de culpabilité des acteurs du crime. Ils ont installé une ochlocratie, une régime de médiocres, chez qui ce qu'il y a de pire dans l'humain était convoqué, illustrant tragiquement ce que ce que la philosophe Hannah Arendt, à la suite du procès d'Eichman a appelé la banalité du mal.

Les dirigeants nazis.
Hitler, Himmler, Heydrich, Goebbels et d'autres hauts responsables du parti nazi et du gouvernement allemand étaient directement responsables de la mise en oeuvre des politiques génocidaires, preuve que l'Holocauste, loin d'être marginal dans l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, était central dans le programe criminel des nazis. 

Adolf Hitler. - En tant que Führer de l'Allemagne nazie, Hitler était le principal architecte de la politique antisémite et raciste qui a mené à l'Holocauste. Son idéologie nazie et ses discours incendiaires ont inspiré et légitimé la persécution et l'extermination des Juifs et d'autres groupes considérés comme indésirables.

Heinrich Himmler. - Himmler était le chef de la SS (Schutzstaffel) et l'un des principaux architectes de l'Holocauste. Il a supervisé les forces de sécurité et de police du régime nazi, notamment la Gestapo (police secrète) et les Einsatzgruppen ( = groupes opérationnels, qui étaient des unités de tuerie mobiles). Himmler a également dirigé l'administration des camps de concentration et d'extermination.

Reinhard Heydrich. - Heydrich était un haut responsable de la SS et le directeur du Bureau principal de sécurité du Reich (RSHA). Il a été directement impliqué dans la coordination de la répression, de la déportation et de l'extermination des Juifs et d'autres groupes ciblés. Heydrich a également été un architecte clé de la « Solution finale ».

Adolf Eichmann. -  Eichmann était un fonctionnaire de la SS chargé de la logistique de la déportation des Juifs vers les camps de la mort. Il a été l'un des principaux organisateurs de la conférence de Wannsee en 1942, lors de laquelle les plans pour la « Solution finale » ont été discutés.

Joseph Goebbels. - Goebbels était le ministre de la Propagande du régime nazi. Il a été au coeur de la diffusion de la propagande antisémite et dans la promotion de l'idéologie nazie. Ses discours et ses médias ont contribué à inciter à la haine et à justifier les actions contre les Juifs.

Hermann Göring : Göring était un haut responsable du parti nazi et l'un des principaux dirigeants du Troisième Reich. En tant que chef de la Luftwaffe (force aérienne allemande) et président du Conseil de sécurité du Reich, il est intervenu dans la mise en oeuvre des politiques antisémites et la confiscation des biens des victimes de l'Holocauste.

Les membres de la SS et de la Gestapo.
Les nazis ont établi plusieurs agences et organisations spécialisées  pour superviser la mise en œuvre de leurs politiques racistes, à commencer le Reichssicherheitshauptamt (Office central de la sécurité du Reich), qui comprenait la Gestapo (police secrète), la Sicherheitsdienst (service de renseignement de la SS) et d'autres agences chargées de la surveillance et de la répression des opposants politiques et des « ennemis du Reich ». La SS et la Gestapo étaient présentes dans les camps de concentration, les centres de mise à mort et dans les territoires occupés.

Les membres des Einsatzgruppen.
Les Einsatzgruppen étaient des unités paramilitaires mobiles, émanant de la SS, qui étaient chargées de mener à bien des opérations de sécurité, de répression politique et d'extermination dans les territoires occupés, principalement à l'Est. Ces groupes avaient été créés avant même le déclenchement de la guerre, en 1938, mais ils ont joué un rôle crucial dès le début de l'invasion de la Pologne en septembre 1939. Ils étaient composés de membres des SS, de la police et d'autres organisations nazies. Leur méthode principale d'opération consistait à exécuter sommairement des milliers de personnes, souvent en les alignant au bord de fosses ou de ravins et en les abattant. Leur activité a été particulièrement intense pendant les premières phases de l'invasion de l'URSS en 1941, où ils ont suivi les armées allemande, éliminant systématiquement les populations juives et tous ceux qui étaient jugés « indésirables » des zones conquises. Les estimations du nombre de personnes tuées par les Einsatzgruppen varient, mais elles se situent généralement entre un million et un million et demi. Les Einsatzgruppen ont été responsables de certains des pires massacres de masse de l'Holocauste, notamment à Babi Yar en Ukraine et à Rumbula en Lettonie. Bien que leur rôle ait diminué au fur et à mesure que les nazis ont mis en place des installations d'extermination plus systématiques, les Einsatzgruppen ont continué à jouer un rôle dans l'extermination des Juifs et d'autres groupes tout au long de la guerre.

Fonctionnaires et bureaucrates divers.
De nombreux fonctionnaires allemands et collaborateurs locaux dans les territoires occupés étaient chargés de mettre en œuvre les politiques antisémites (confiscation des biens, déportation des populations juives et coordination des activités dans les ghettos et les camps). Les nazis ont aussi créé des structures administratives plus directement dédiées à la mise en oeuvre de l'extermination de masse. Les camps étaient gérés par des bureaucraties complexes qui organisaient l'arrivée des déportés, leur sélection pour le travail forcé ou l'extermination immédiate, ainsi que la gestion des ressources nécessaires à l'opération des camps. Des milliers de gardes, de fonctionnaires et de travailleurs civils étaient employés dans les camps de la mort et de concentration, où ils étaient impliqués dans le fonctionnement quotidien des installations et dans l'assassinat de masse des détenus.

Les collaborateurs locaux.
Dans de nombreux pays occupés par les nazis, bien que des mouvements de résistance aient partout existé à des degrés divers, des collaborateurs locaux ont participé à la mise en oeuvre de l'Holocauste, en fournissant des informations aux autorités allemandes, en aidant à l'identification et à la déportation des Juifs, ou même en participant directement aux massacres. L'Autriche a été annexée par l'Allemagne nazie en 1938, et de nombreux Autrichiens ont participé activement à l'Holocauste. En Pologne, certains ont collaboré avec les Nazis, tandis que d'autres ont tenté de sauver des Juifs. En Hongrie, le régime fasciste a collaboré avec les Nazis dans la déportation de Juifs hongrois vers les camps de la mort. Aux Pays-Bas, l'existence d'une forte résistance n'a pas empêché, la collmaboration et les Juifs néerlandais ont été massivement déportés vers les camps de concentration et d'extermination.  L'occupation nazie de la Norvège a également entraîné la déportation des Juifs norvégiens vers les camps de concentration. Le gouvernement belge, sous occupation nazie, a lui aussi collaboré à la déportation des Juifs. Quant à la France occupée, tandis qu'unepetite  fraction de l'administration rejoignait De Gaulle à Londres, elle a pour l'essentiel, sous le gouvernement de Vichy, collaboré elle aussi  avec les Nazis dans la déportation des Juifs.
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Le régime de Vichy et l'Holocauste

Le régime de Vichy, dirigé par le maréchal Philippe Pétain, a collaboré avec l'Allemagne nazie pendant l'occupation de la France pendant la Seconde Guerre mondiale. Bien que le régime de Vichy ait initialement prétendu être une entité politique indépendante, il a rapidement cédé aux pressions allemandes et est devenu un instrument de l'occupation nazie en France.

Le régime de Vichy a joué un rôle important dans la persécution et la déportation des Juifs en France pendant l'Holocauste. Et sur ce point a parfois devancé les demandes des nazis (notamment en mettant en oeuvre la déportation d'enfants juifs).

Dès octobre 1940, le régime de Vichy a promulgué le Statut des Juifs, qui définissait les Juifs comme une race distincte et limitait leurs droits civils et professionnels.

Le régime de Vichy a coopéré avec les autorités d'occupation allemandes pour identifier, arrêter et livrer les Juifs français et étrangers aux autorités nazies. La police française a participé activement à la rafle de Juifs, notamment lors de la rafle du Vélodrome d'Hiver (rafle du Vel d'hiv) à Paris en juillet 1942.

La rafle du Vélodrome d'Hiver a eu lieu du 16 au 17 juillet 1942 et a été l'une des plus grandes rafles de Juifs organisées par le régime de Vichy. Elle était destinée à capturer un grand nombre de Juifs afin de les déporter. Les autorités de Vichy ont élaboré un plan détaillé pour la rafle, en collaboration avec les forces d'occupation allemandes. Des milliers de policiers français ont été mobilisés pour participer à l'opération. L'objectif était de capturer environ 25 000 Juifs. Les Juifs ont été arrêtés à leur domicile ou dans la rue. Ils ont été conduits dans des centres de regroupement, dont le vélodrome d'Hiver était le principal. Les Juifs arrêtés ont été détenus dans des conditions lamentables. Ils vivaient sans eau, sans nourriture adéquate, et dans des conditions sanitaires déplorables. Après quelques jours de détention au Vel d'Hiv,  ils ont été transférés vers les camps de Drancy et d'autres camps de transit, d'où ils ont ensuite été envoyés vers les camps d'extermination en Pologne, principalement Auschwitz. Près de 13 000 Juifs, dont de nombreux enfants, passés par Drancy,ont été déportés et ont perdu la vie dans les camps d'extermination. Seuls quelques centaines sont revenus après la guerre.
Le régime de Vichy a établi des camps de transit en France, tels que le camp de Drancy près de Paris, où les Juifs arrêtés étaient internés avant d'être déportés vers les camps d'extermination nazis en Europe de l'Est.
Le camp de Drancy  a joué un rôle crucial dans la déportation des Juifs vers les camps d'extermination nazis en Pologne et en Allemagne. Il avait été construit dans les années 1930 en tant qu'immeuble d'habitation pour les familles ouvrières. Après l'occupation de la France par l'Allemagne nazie en 1940, le camp a été transformé en camp de transit pour les Juifs et a été utilisé à partir de 1941. Les conditions de vie au camp étaient extrêmement dures. Les prisonniers vivaient dans des conditions sanitaires déplorables, avec une surpopulation, une alimentation insuffisante, et des traitements brutaux de la part des gardiens. Le camp a servi de point de départ pour de nombreuses déportations vers les camps d'extermination nazis, notamment Auschwitz, Treblinka, et Sobibor. Près de 65 000 Juifs ont été déportés depuis Drancy. Qquelques centaines seulement sont revenus après la guerre. Le camp a été libéré par les forces alliées en août 1944. Après la guerre, plusieurs personnes impliquées dans la gestion du camp et les déportations ont été jugées et condamnées.
Entre 1942 et 1944, près de 76 000 Juifs, dont de nombreux enfants, ont été déportés de France vers les camps de la mort nazis, principalement à Auschwitz. Seuls quelques milliers ont survécu.

L'industrie de la mort.
Le génocide des Juifs et d'autres groupes lors de l'Holocauste a été planifié et exécuté d'une manière systématique et bureaucratique dont les nazis. Cette approche  rationalisée a permis aux nazis d'exterminer des millions de personnes de manière efficace et à grande échelle, démontrant la profondeur de leur détermination à mener à bien leur programme meurtrier.

Division du travail.
L'organisation de l'Holocauste impliquait une division du travail entre différentes agences gouvernementales, organisations paramilitaires, entreprises privées et autres entités. Des ministères, des commandements militaires, des entreprises telles que la Deutsche Reichsbahn (Chemins de fer du Reich allemand) et des sociétés comme IG Farben ont tous participé activement à la mise en oeuvre de l'Holocauste.

Deutsche Reichsbahn. - La Reichsbahn était la société ferroviaire nationale de l'Allemagne nazie. Elle a été impliquée dans le transport des prisonniers vers les camps de concentration, les camps d'extermination et les sites de travail forcé. Les trains de la Reichsbahn ont été utilisés pour déplacer des millions de personnes vers les centres de mise à mort nazis, en particulier pendant les phases les plus intenses de la « Solution finale ». La Reichsbahn était directement investie dans l'organisation logistique du transport de masse des déportés (ci-dessous).

IG Farben. -  IG Farben était un conglomérat chimique et pharmaceutique allemand. Pendant l'Holocauste, IG Farben est intervenu directement dans les atrocités nazies de plusieurs manières. Tout d'abord, cette société a été impliquée dans l'exploitation de la main-d'oeuvre concentrationnaire dans les usines chimiques. Les détenus des camps de concentration étaient contraints de travailler dans des conditions inhumaines pour IG Farben et d'autres entreprises, soutenant ainsi l'effort de guerre allemand. De plus, IG Farben a fourni des produits chimiques utilisés dans les chambres à gaz pour l'extermination de masse, ainsi que dans d'autres aspects du système concentrationnaire nazi. Elle a également bénéficié financièrement de la main-d'œuvre esclave et de la spoliation des biens des victimes de l'Holocauste.

Les camps.
Les nazis ont construit des camps de concentration, des camps de travail et et camps d'extermination, ces-derniers  spécifiquement conçus pour l'assassinat de masse de personnes, principalement par gazage, mais aussi par d'autres moyens tels que la famine, la maladie, le travail forcé et l'exécution. 
Les camps de concentration étaient des installations où les nazis détenaient des prisonniers pour des motifs politiques, religieux, ethniques ou sociaux. Les conditions de vie dans ces camps étaient extrêmement brutales, et beaucoup de détenus mouraient de malnutrition, de maladies, de travail forcé et de mauvais traitements. Dachau, Sachsenhausen, Buchenwald et Bergen-Belsen sont parmi les camps de concentration les plus connus. Bien que les camps de concentration ne furent pas spécifiquement destinés à l'extermination à grande échelle, un grand nombre de détenus y ont trouvé la mort.

Les camps de travail forcé étaient destinés à exploiter la force de travail des détenus pour soutenir l'effort de guerre nazi. Les détenus étaient forcés de travailler dans des conditions extrêmement difficiles et souvent mortelles. Beaucoup sont morts de surmenage, de malnutrition, de maladies et de mauvais traitements. Certains des camps de concentration étaient également des camps de travail, où les détenus étaient exploités pour travailler dans des usines, des mines, des fermes ou d'autres industries au profit du régime nazi.

Les camps d'extermination (camps de la mort)  étaient conçus spécifiquement pour l'extermination de masse des détenus, principalement des Juifs. Les nazis ont mis en place six camps d'extermination principaux en Pologne occupée : Auschwitz-Birkenau, Treblinka, Belzec, Sobibor, Chelmno et Majdanek. Les victimes étaient acheminés en train. À leur arrivée, les prisonniers étaient soumis à une sélection brutale, où ceux jugés inaptes au travail, tels que les personnes âgées, les enfants, les femmes enceintes et les malades, étaient souvent envoyés directement aux chambres à gaz dès leur arrivée dans le camp. Les autres, dans l'attente de leur assassinat, était soumis à des conditions inhumaines. Les installations des camps de la mort, comme des camps de concentration et de travail, étaient souvent surpeuplées, avec des milliers de personnes entassées dans des baraquements. 

Le camp du Struthof

Le camp du Struthof (Natzweiler-Struthof) est le seul camp de concentration construit et exploité par le régime nazi en France pendant la Seconde Guerre mondiale. Il était situé dans les Vosges, près du village de Natzwiller dans le Bas-Rhin.  Ce camp a été construit en 1941, et était principalement destiné aux prisonniers politiques (communistes, syndicalistes) et d'autres opposants  au régime nazi, ainsi qu'aux Juifs, aux Tsiganes. Il a fonctionné jusqu'en 1944, date à laquelle il a été libéré par l'armée américaine.

Les conditions de vie étaient extrêmement dures, avec une surpopulation, une alimentation insuffisante, et des travaux forcés. Les prisonniers étaient soumis à des expériences médicales inhumaines et à des assassinats systématiques. Le camp principal était relié à plusieurs sous-camps dispersés dans la région, où les prisonniers étaient emmenés pour des travaux forcés dans les usines et les carrières. Le Struthof a été le théâtre d'expériences médicales inhumaines, notamment des expériences sur la fièvre typhoïde, la malaria et la sclérose en plaques. Ces expériences ont causé de nombreuses morts et souffrances atroces. Des exécutions sommaires ont été régulièrement menées, et un four crématoire a été installé pour détruire les corps des victimes. Au total, environ 17 000 personnes y sont mortes.

 Après la guerre, les crimes commis au camp ont été documentés et plusieurs personnes impliquées ont été jugées et condamnées.Aujourd'hui, le site du camp du Struthof est un mémorial et un musée dédié à la mémoire des victimes. Il sert de lieu de commémoration et d'éducation.

Utilisation de la technologie et de l'efficacité industrielle.
Les nazis ont exploité la technologie et les méthodes de production de masse pour accroître l'efficacité de l'extermination. Les chambres à gaz, en particulier, ont été conçues pour tuer un grand nombre de personnes en peu de temps, et les victimes ont été soumises à un processus de sélection rapide pour les envoyer à la mort ou au travail forcé. Les biens des déportés, y compris leurs vêtements, leurs chaussures et leurs effets personnels, étaient confisqués et réutilisés ou revendus par les nazis.  Les nazis ont couramment  utilisé des prisonniers pour aider à gérer les opérations du camp, y compris le tri des effets personnels des déportés et le maintien de l'ordre dans les baraquements.

Transport ferroviaire.
Les nazis ont utilisé le réseau ferroviaire allemand et les chemins de fer des pays occupés pour déporter des millions de personnes vers les camps de la mort. On l'a vu, la Deutsche Reichsbahn a été impliquée directement dans l'organisation et la mise en oeuvre de ces déportations. La Reichsbahn était chargée de fournir les trains et de coordonner les transports des personnes déportées, en particulier les Juifs, vers les camps de concentration, les ghettos et d'autres installations de détention à travers l'Europe occupée. Ces déportations étaient souvent effectuées dans des conditions inhumaines, avec des trains surpeuplés et des voyages de longue durée, sans accès à des conditions de vie décentes.

La Reichsbahn a également été impliquée dans l'organisation des déportations massives de Juifs et d'autres groupes vers les camps d'extermination, tels qu'Auschwitz-Birkenau, Treblinka, Sobibor et d'autres. Les trains à destination de ces camps étaient souvent marqués comme des trains de "réinstallation" ou de "travail obligatoire" pour tromper les victimes sur leur véritable destination. La compagnie ferroviaire était également  responsable du déplacement des prisonniers entre différents camps de concentration, de travail forcé et d'extermination,  en fonction des besoins de travail ou de la politique de déportation nazie.

En plus de transporter les déportés, la Reichsbahn était également impliquée dans la confiscation des biens personnels des personnes déportées, y compris leurs effets personnels, leurs vêtements et leurs bagages. Ces biens étaient souvent confisqués dès l'arrivée des déportés dans les camps et étaient utilisés ou revendus par les nazis.

L'argent de l'Holocauste.
Les dépenses liées à la mise en oeuvre de du génocide (construction et fonctionnement des camps de la mort et des camps de concentration, organisation des déportations et des massacres), ont été financées en partie par les ressources prises aux victimes, l'exploitation du travail forcé, les profits des entreprises, le pillage de butin de guerre. Ces mêmes sources de financement ont servi  à soutenir l'effort de guerre nazi et à enrichir certains individus et entreprises complices du régime.

Confiscation des biens.
Les spoliations  perpétrées par les nazis étaient une composante majeure de leur politique de persécution et d'exploitation des Juifs et, des populations civlées par leur idéologie, mais aussi de toutes les populations des territoires occupés. Ces spoliations étaient souvent effectuées de manière légale, par des décrets et des lois discriminatoires promulgués par le régime nazi, qui lui permettaient de confisquer systématiquement les biens (maisons, voitures, bijoux, meubles et autres possessions), les propriétés, les oeuvres d'art et autres objets de valeur (qui étaient stockés dans des dépôts en Allemagne ou revendues sur le marché de l'art), les entreprises (ensuite revendues à des non-Juifs à des prix dérisoires ou intégrées dans l'économie de guerre nazie) et les ressources financières (comptes bancaires,  investissements et autres avoirs) des personnes et des groupes persécutés. Ces spoliations étaient non seulement une source de profit pour le régime nazi, mais elles étaient également un moyen de déshumaniser et de déposséder les victimes de leurs biens et de leur dignité. 

Le travail forcé.
Les nazis ont exploité la main-d'œuvre concentrationnaire dans les camps de travail forcés, sans rémunération adéquate, voire sans aucune rémunération du tout. Les détenus étaient employés dans des industries militaires, des mines, des usines et d'autres entreprises, ce qui a permis aux nazis de bénéficier d'une main-d'œuvre bon marché.

Profits des entreprises.
De nombreuses entreprises allemandes ont bénéficié du travail forcé des détenus des camps de concentration et des ghettos pendant l'Holocauste. Certaines de ces entreprises ont directement profité de la production dans les camps, tandis que d'autres ont tiré profit de contrats de sous-traitance avec le régime nazi pour fournir des biens et des services nécessaires à la machine de guerre nazie.

Les ghettos.
A la fin du Moyen âge on a donné le nom ghetto, d'après le nom d'un quartier de Venise, aux quartiers où les Juifs étaient forcés de vivre. Des ghettons ghettos ont été établis dans différentes villes d'Europe, en Pologne, en Allemagne et dans d'autres régions. La création de ces quartiers relevait alors des préjugés religieux, sociaux et économiques et de motivations politiques. Les dirigeants locaux et les autorités religieuses avaient souvent peur de l'influence des Juifs sur la population locale ou craignaient qu'ils ne contaminent la foi chrétienne. Les ghettos étaient également utilisés pour isoler et contrôler les populations juives, limitant leur accès aux ressources et aux opportunités économiques.

Les nazis ont utilisé, les ghettos, comme une étape préliminaire avant la mise en oeuvre de la « Solution finale ». Ces quartiers, établis dans de nombreuses villes d'Europe occupée, principalement en Europe de l'Est, ont été entourés de murs ou de barbelés, et ont servi de moyen de regrouper les populations juives avant leur déportation vers les camps de concentration et d'extermination.  Des millions de personnes y ont été déplacées de force, privées de leurs biens et de leurs droits.

Les conditions de vie dans les ghettos étaient extrêmement précaires. La surpopulation, le manque de nourriture, d'eau potable et d'installations sanitaires adéquates ont conduit à des conditions sanitaires désastreuses. Les habitants des ghettos étaient également soumis à des restrictions sévères sur leurs déplacements, leurs activités économiques et leur accès aux services de base. Malgré ses conditions désespérées, il y a eu des actes de résistance courageux dans de nombreux ghettos. Des soulèvements armés, des évasions et d'autres formes de résistance ont été tentés par les habitants des ghettos, bien que souvent avec des conséquences tragiques. 

Principaux ghettos :

Le ghetto de Varsovie (Pologne) était le plus grand ghetto juif établi par les nazis. Il a été créé en novembre 1940 et fermé en mai 1943 après s'être soulevé. Pendant son existence, plus de 400 000 Juifs y ont été enfermés, et des centaines de milliers sont morts de malnutrition, de maladies ou ont été déportés vers les camps d'extermination.
+ Le soulèvement du ghetto de Varsovie est l'un des événements les plus marquants de la Seconde Guerre mondiale et de l'Holocauste. Il a eu lieu du 19 avril au 16 mai 1943.

La révolte a éclaté après que les nazis ont commencé à déporter des Juifs du ghetto vers le camp d'extermination de Treblinka. Sur les 450 000 habitants du ghetto, il n'en restait plus que 70 000 quand les habitants ont organisé une résistance armée contre les forces allemandes. Dirigée principalement par des membres du Żydowska Organizacja Bojowa ( = Organisation juive de combat) et du Żydowski Związek Wojskowy (Union militaire juive), 

Malgré leur infériorité en termes d'armement et de nombre, quelques centaines de combattants juifs ont résisté héroïquement pendant près d'un mois contre les forces allemandes bien mieux équipées. La révolte a été écrasée par les Allemands après de violents combats de rue, et le ghetto a été entièrement détruit. 13 000 habitants sont morts, 58 000 ont été déportés.

Bien que la révolte du ghetto de Varsovie ait finalement échoué du point de vue militaire, elle a été un symbole de la résistance juive contre l'oppression nazie. Elle a inspiré d'autres actes de résistance dans les ghettos et les camps de concentration.

Le ghetto de Łódź (Pologne) a été établi en 1939 et était l'un des plus grands ghettos juifs en Pologne. Il a été liquidé en 1944, avec la déportation de la majorité de ses habitants vers les camps de la mort. Près de 200 000 Juifs ont été déportés de ce ghetto, la plupart étant tués à Auschwitz.

Le ghetto de Cracovie (Pologne) a été établi en mars 1941. Bien qu'il ait été plus petit que d'autres ghettos, il a joué un rôle important dans la déportation des Juifs de Cracovie et des régions environnantes vers les camps d'extermination.

Le ghetto de Vilnius (Lituanie) a été établi en septembre 1941. Il a été liquidé en 1943 avec la déportation de la plupart de ses habitants vers les camps d'extermination. Vilnius était un important centre intellectuel juif avant la guerre, et de nombreux Juifs lituaniens ont été tués dans ce ghetto.

De nombreux autres ghettos ont été établis dans d'autres pays d'Europe occupée par les nazis, notamment en Ukraine, en Biélorussie, en Lettonie, en Estonie, en Hongrie et en Roumanie. Ces ghettos ont tous été une des épisodes  tragiques dans la persécution et l'extermination des Juifs pendant l'Holocauste.

Les méthodes d'extermination.
Les nazis ont utilisé plusieurs méthodes d'extermination, qui étaient toutes illustraient la brutalité et de la barbarie du régime.

Chambres à gaz.
Les chambres à gaz étaient l'une des méthodes d'extermination les plus couramment utilisées. Ces installations étaient conçues pour tuer un grand nombre de personnes de manière rapide et efficace en utilisant des gaz toxiques.

Les déportés étaient souvent amenés à croire qu'ils allaient prendre une douche ou subir un processus de désinfection. Les nazis utilisaient cette ruse pour éviter toute panique ou résistance de la part des victimes. À leur arrivée à la chambre à gaz, les déportés étaient contraints de se déshabiller et de déposer leurs effets personnels. Les nazis avaient souvent promis que les victimes seraient réunies après la désinfection. Une fois que les victimes étaient entrées dans la chambre à gaz, les portes étaient verrouillées et scellées hermétiquement. 

Les nazis utilisaient généralement le Zyklon B, un gaz toxique à base de cyanure, pour empoisonner les personnes à l'intérieur. Les nazis introduisaient le gaz dans la chambre à gaz par des orifices spécialement conçus dans le toit ou les murs. Les victimes mouraient généralement dans les minutes qui suivaient l'introduction du gaz. Le cyanure interférait avec le processus respiratoire des cellules, entraînant une mort par asphyxie. 

Après le gazage, les nazis retiraient les corps des chambres à gaz pour les incinérer dans des fours crématoires situés à proximité. Les cendres étaient souvent dispersées ou enterrées dans des fosses communes.

Fusillades de masse.
Dans les territoires occupés de l'Europe de l'Est, en particulier en URSS, les nazis ont organisé des fusillades de masse, où des groupes de victimes étaient alignés au bord de fosses communes et abattus par des pelotons d'exécution. Ces massacres ont été perpétrés dans des forêts, des ravins ou d'autres lieux isolés, notamment par  les Einsatzgruppen

Des centaines de milliers de Juifs, de Roms, de résistants, de prisonniers de guerre et d'autres personnes ont été tués de cette manière. (On notera ici, sans que cela exonère le régime nazi de ses crimes, que les mêmes méthodes ont utilisé par l'Union Soviétique, lors du massacre de Katyń, un assassinat de masse perpétré  par le NKVD (la police politique), au printemps 1940 dans une forêt près de Smolensk, et où ont péri plusieurs milliers de Polonais. Un massacre que les Soviétiques ont longtemps imputé aux nazis).

Travail forcé.
Bien que les camps de concentration et de travail n'aient pas été conçus spécifiquement pour l'extermination, de nombreux prisonniers y sont morts en raison des conditions de vie extrêmement difficiles, de la sous-alimentation, de la malnutrition, des maladies, des mauvais traitements, des exécutions sommaires et du travail épuisant imposé par les nazis. 

Le régime nazi a utilisé des millions de personnes (prisonniers de guerre, travailleurs forcés civils et  déportés), pour répondre aux besoins de l'effort de guerre, de l'industrie et de l'infrastructure. Les travailleurs forcés étaient utilisés dans  la construction, l'agriculture, l'exploitation minière, l'industrie lourde, l'armement et d'autres secteurs essentiels à l'effort de guerre allemand. Les travailleurs forcés étaient souvent recrutés de force dans les territoires occupés par les nazis, ainsi que parmi les populations juives, roms et autres groupes ciblés par leurs lois discriminatoires.

Les hommes, les femmes et même les enfants étaient forcés de travailler dans des conditions brutales. Ils étaient logés dans des conditions insalubres et surpeuplées, dans des camps de travail ou des casernes. Les conditions de travail étaient dangereuses et épuisantes, avec des heures de travail prolongées et des exigences de production extrêmement élevées. Les travailleurs forcés étaient battus et brutalisés par les gardes et les superviseurs. Les châtiments sévères étaient courants pour ceux qui ne satisfaisaient pas aux exigences de travail ou qui tentaient de s'échapper.La sous-alimentation et les conditions sanitaires médiocres entraînaient  des maladies, des carences nutritionnelles et une mortalité accrue.

Ceux qui étaient considérés comme inaptes au travail, malades ou qui tentaient de s'échapper étaient  exécutés sommairement par les gardes ou les autorités nazies.

Expérimentations médicales.
Les nazis ont mené des expériences médicales sur des prisonniers des camps de concentration et d'extermination et des ghettos. Ces expérimentations, menées principalement dans le but de promouvoir la prétendue suprématie raciale aryenne et de soutenir l'idéologie nazie, étaient faites sans consentement des victimes, dans des conditions de torture et de cruauté extrêmes.Elles ont causé d'immenses souffrances et ont entraîné la mort de milliers de personnes.

Certains  prisonniers étaient immergés dans de l'eau glacée ou exposés à des températures extrêmement froides pour étudier les effets de l'hypothermie et de la congélation sur le corps humain, dans le but de trouver des moyens de protéger les pilotes allemands abattus dans les eaux froides de la mer Baltique. Les médecins nazis menaient des expériences visant à développer des méthodes de stérilisation, notamment la castration, les injections de substances chimiques dans les organes reproducteurs et la ligature des trompes de Fallope. Ils infectaient aussi délibérément des prisonniers avec des maladies telles que le typhus, la malaria et la tuberculose pour étudier le cours de la maladie et tester des vaccins et des traitements expérimentaux. Des tentatives de transplantation d'organes entre des prisonniers ont également été menées, souvent avec des résultats mortels pour les donneurs et les receveurs. Les nazis ont par ailleurs mené des expériences sur des prisonniers en les exposant à des agents chimiques et biologiques, tels que le gaz moutarde et le bacille du charbon, dans le but de développer des armes de destruction massive. (A la même époque le Japon, notamment à travers les agissements criminels de l'unité 731 en Mandchourie occupée, se livrait au même type d'expériences).

Les campagnes d'extermination.
Les campagnes d'extermination systématique, notamment l'opération Reinhard qui a conduit à la création des camps d'extermination, étaient une composante essentielle de l'Holocauste.

L'opération Reinhard.
L'Opération Reinhard ( = Aktion Reinhard), était le nom de code donné par les nazis à leur plan visant à exterminer systématiquement les Juifs vivant dans le Gouvernement général de Pologne occupé par les Allemands. L'opération a été nommée en référence à Reinhard Heydrich, haut fonctionnaire nazi et principal architecte de la « Solution finale ». Elle a débuté en 1942 et a été menée principalement dans trois camps d'extermination spécialement construits à cet effet : Belzec, Sobibor et Treblinka. 

Belzec a été un camp d'extermination opérationnel pendant une période relativement courte mais a été responsable de la mort dans des chambres à gaz de 434 508 personnes, en grande majorité des Juifs.

Sobibor a également été utilisé comme camp d'extermination où environ 250 000 Juifs ont été assassinés.

Treblinka était un camp d'extermination où environ 800 000 à 900 000 Juifs ont été assassinés, principalement dans des chambres à gaz.

L'opération a été menée avec une efficacité terrifiante. Des trains remplis de Juifs ont été acheminés vers ces camps, où ils étaient séparés, dépouillés de leurs biens et envoyés directement vers les chambres à gaz. L'Opération Reinhard a été la phase la plus meurtrière de l'Holocauste. Cette opération a été menée dans le plus grand secret, et les nazis ont fait des efforts considérables pour dissimuler leurs crimes. Après la fin de l'opération en 1943, les camps ont été démantelés et les traces des atrocités ont été effacées autant que possible dans le cadre de l'effort nazi pour dissimuler l'ampleur de leurs crimes.

Les camps de la mort.
Les principaux camps d'extermination étaient situés en Pologne occupée, où les nazis pouvaient mener leurs opérations  à l'abri des regards indiscrets, près des populations juives qu'ils ciblaient et au milieu d'un population générale souvent complaisante. 

Ces camps d'extermination étaient équipés de chambres à gaz, de crématoires et d'autres installations destinées à faciliter le processus. Les victimes étaient souvent amenées dans ces camps par train, où elles étaient séparées, dépouillées de leurs biens et envoyées directement aux chambres à gaz.

Outre Belzec, Sobibor et Treblinka déjà mentionnés, les camps d'extermination les plus importants étaient :

Chelmno. - Le camp d'extermination de Chelmno, situé en Pologne, a été l'un des premiers camps de ce type à être mis en service par les nazis. Il a commencé ses opérations en 1941. Les victimes étaient gazées dans des camions à gaz mobiles. On estime que plus de 150 000 personnes, principalement des Juifs, ont été tuées à Chelmno.
Auschwitz-Birkenau. - Egalement situé en Pologne, Auschwitz-Birkenau, était le plus plus meurtrier et le plus grand complexe de camps de concentration et d'extermination construit par les nazis. Il comprenait à la fois des camps de travail forcés et des installations d'extermination de masse. Les chambres à gaz à Auschwitz-Birkenau ont été utilisées pour assassiner plus d'un million de Juifs, de Roms, de prisonniers politiques, de résistants, et d'autres personnes considérées comme indésirables par les nazis.
D'autre camps ont également existé, de taille plus modeste, mais qui, tout comme les plus grands camps d'extermination, ont été des sites de souffrance et de morts massives pendant l'Holocauste. Ils faisaient partie du réseau de centres de mise à mort mis en place par les nazis dans le cadre de leur politique d'extermination systématique :
Auschwitz-Monowitz (Auschwitz III). - Bien que Auschwitz-Monowitz soit principalement connu comme un camp de travail forcé, il avait également une chambre à gaz et des crématoires où des prisonniers étaient tués.

Majdanek. - Situé près de la ville de Lublin en Pologne, Majdanek était à la fois un camp de concentration et un camp d'extermination. Il a été opérationnel de 1941 à 1944. Madjanek a été le site de l'assassinat de plus de 78 000 Juifs ainsi que de milliers de Polonais, de prisonniers de guerre soviétiques et d'autres détenus.

Maly Trostenets. - Ce camp était situé près de Minsk en Biélorussie. Bien qu'il ait été principalement utilisé comme camp de travail forcé, il a également servi de site d'exécution de masse.

Poniatowa. - Ce camp était situé en Pologne, près de la ville de Lublin. Il a été utilisé principalement comme camp de travail forcé, mais en novembre 1943, une révolte des prisonniers juifs a été écrasée et environ 14 000 détenus, en grande majorité des Juifs, ont été exécutés en représailles.

Plaszow. - Situé près de Cracovie en Pologne, Plaszow était à l'origine un camp de travail forcé, mais il est devenu plus tard un camp d'extermination où des milliers de Juifs ont été assassinés.

Massacres en URSS et dans d'autres pays occupés.
En plus des camps d'extermination en Pologne, les nazis ont également organisé des massacres de masse de Juifs dans d'autres pays occupés, notamment en URSS (en Lituanie, en Lettonie, en Estonie, en Biélorussie et en Ukraine). Des fosses communes ont été utilisées pour assassiner des milliers, voire des millions, de personnes. Ici encore, ces campagnes d'extermination étaient menées de manière systématique. 
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Le sort des femmes et des enfants

Pendant l'Holocauste, les femmes ont été soumises à des traitements particuliers en raison de leur genre. Elles étaient souvent victimes de viols et d'autres violences sexuelles, tant dans les camps de concentration que lors des rafles et des déportations. Les gardiens des camps, les soldats et d'autres hommes en position d'autorité abusaient fréquemment de leur pouvoir pour agresser sexuellement les femmes détenues. Les femmes enceintes étaient forcées à avorter. Les nazis considéraient les enfants nés dans les camps comme une menace potentielle et cherchaient à empêcher leur naissance.

Les nazis ont mené des programmes de stérilisation forcée, visant spécifiquement les femmes considérées comme « indésirables » selon les critères de l'eugénisme nazi. Les femmes roms, handicapées et d'autres groupes désignés comme « non aryens » étaient soumises à des opérations de stérilisation contre leur volonté.  Des expériences médicales étaient également menées sur des femmes détenues. Ces expériences comprenaient des tests de médicaments, des opérations chirurgicales non consenties et d'autres procédures cruelles visant à soutenir la recherche pseudo-scientifique des nazis sur les prétendues races.

Les enfants ont aussi été victimes de traitements particulièrement atroces et inhumains de la part des nazis. Les familles juives ont été séparées de force dans les ghettos et les camps. Les enfants arrachés à leurs parents étaient parfois placés dans des camps spéciaux. Les médecins nazis ont mené sur eux des tests de stérilisation, des vaccinations forcées, des greffes de tissus et d'organes, ainsi que des tests de produits chimiques et pharmaceutiques.

Dans les camps d'extermination, les enfants étaient envoyés dans les chambres à gaz dès leur arrivée. De nombreux enfants, tout comme les adultes, ont également été tués lors des exécutions de masse dans les camps, ou abattus par des soldats nazis lors de pogroms et de rafles. Outre les enfants juifs, des enfants roms, des enfants handicapés, des enfants polonais et d'autres enfants considérés comme indésirables par les nazis ont également été victimes de persécution et de assassinats systématiques.

Les enfants étaient soumis à des conditions de vie déplorables dans les ghettos et les camps. Ils souffraient de la faim, de la malnutrition, de la maladie, de la surpopulation et de l'absence de soins médicaux adéquats. On connaît l'exemple d'Anne Frank, morte du typhus à Bergen-Belsen, peu de temps avant la libération des camps. Des enfants ont été contraints de travailler dans des conditions dangereuses et épuisantes dans les camps de concentration et les usines de travail forcé. 

Ajoutons que les nazis ont, en outre, instrumentalisé des enfants dans leur propagande, les présentant comme des exemples de la « race aryenne » et organisant des événements spéciaux pour promouvoir leur idéologie raciste.

On estime généralement que plusieurs centaines de milliers d'enfants (certains historiens portent ce chiffre à 1,5 million d'enfants) ont été tués par les nazis pendant l'Holocauste. Parmi les victimes, il y avait des bébés, des enfants en bas âge, des enfants d'âge scolaire et des adolescents. 

La libération des camps.
A partir de 1944, les troupes alliés, composés principalement des forces américaines, britanniques, soviétiques, ont avancé à travers l'Europe et ont libéré progressivement les territoires occupés par les forces allemandes. Au fur et à mesure que les Alliés avançaient, ils découvraient les horreurs des camps de concentration et d'extermination nazis.

Les Soviétiques libèrent le camp de concentration de Majdanek, situé près de Lublin en Pologne, en juillet 1944. C'est le premier camp de concentration majeur à être découvert et libéré par les Alliés. En septembre, les forces britanniques libèrent le camp de concentration de Bergen-Belsen, en Allemagne. Ce camp était le lieu de détention de nombreuses victimes, dont Anne Frank et sa soeur Margot, décédées peu avant la libération. En octobre, les Soviétiques libèrent le camp de Sachsenhausen, situé près de Berlin en Allemagne.  En janvier 1945, les Soviétiques libèrent le camp de concentration d'Auschwitz, en Pologne. Auschwitz est le symbole de l'horreur de l'Holocauste, où des millions de personnes, principalement des Juifs, ont été exterminées. En avril, les Soviétiques libèrent le camp de concentration de Ravensbrück, en Allemagne, principalement dédié aux femmes. Au même moment, les forces américaines libèrent les camps de concentration de Buchenwald, en Allemagne, de Flossenbürg, en Allemagne et de Mauthausen, en Autriche. Ils  découvrent aussi le camp de concentration de Dachau, en Allemagne, l'un des premiers camps construits par les nazis, tandis que es Britanniques libèrent le camp de concentration de Neuengamme, en Allemagne.
Ces libérations ont permis de mettre fin à l'horreur des camps de concentration nazis et ont révélé l'ampleur de l'Holocauste au monde entier. Les soldats alliés, les journalistes et les responsables politiques ont été confrontés à des scènes d'horreur indicibles, avec des survivants émaciés, des cadavres entassés et des preuves flagrantes de l'ampleur de l'atrocité nazie. Les Alliés ont rapidement pris des mesures pour secourir les survivants, fournir des soins médicaux, de la nourriture et d'autres secours humanitaires. Les Alliés ont documenté ces découvertes horribles, et les images et témoignages des survivants ont révélé l'ampleur choquante de l'Holocauste. Les horreurs découvertes dans les camps ont mis en lumière l'extermination systématique des Juifs et les autres populations ciblées, ce qui a  suscité une réaction unanime de dégoût, de profonde indignation et de condamnation à travers le monde, renforçant ainsi la solidarité entre les nations alliées dans leur lutte contre l'Allemagne nazie. La connaissance des atrocités commises par les nazis a aussi renforcé la détermination des nations à poursuivre les responsables de ces crimes de guerre et à établir des normes internationales pour la protection des droits humains.
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Ce que savaient les Alliés

Avant la libération des camps de concentration et d'extermination, beaucoup de personnes dans la population allemande et dans les divers pays occupés connaissaient le sort que les nazis réservaient au Juifs et se sont tues, et on prétendu ensuite qu'elles « ne savaient pas ». Les dirigeants politiques et militaires alliés, avaient eux aussi une certaine connaissance des atrocités commises par les nazis. Des rapports, des témoignages et des preuves des persécutions systématiques des Juifs et d'autres groupes, ainsi que des massacres de masse, avaient commencé à émerger dès les premières années de la Seconde Guerre mondiale.

Des informations sur les camps de concentration et d'extermination étaient connues depuis un certain temps avant la fin de la guerre. Par exemple, les services de renseignement alliés avaient recueilli des informations sur les activités des nazis grâce à des sources telles que des espions, des résistants locaux et des prisonniers de guerre évadés. Des rapports détaillés sur les atrocités nazies ont été remis aux Alliés, mais ils n'ont pas toujours été pleinement pris au sérieux ou compris dans leur intégralité en raison de l'ampleur et de la nature choquante des crimes signalés.

En outre, les Alliés ont également reçu des informations provenant de sources indirectes, telles que des photographies aériennes des camps de concentration et des témoignages de soldats qui avaient libéré des camps de concentration en avançant à travers l'Europe. Les Alliés aussi ont intercepté et décodé des communications nazies qui mentionnaient des déportations massives de populations civiles, ainsi que des opérations de nettoyage ethnique et de génocide. Cependant, même avec ces preuves tangibles, il semble qu'il y ait eu une certaine réticence à accepter pleinement l'horreur de l'Holocauste jusqu'à ce que les camps ne soient libérés et que l'ampleur totale des crimes nazis ne soit révélée de manière irréfutable.

On a invoqué plusieurs raions pour expliquer les silence des Alliés-: les préoccupations et les efforts de tous devaient se concentrer sur la défaite des puissances de l'Axe; les informations étaient trop parcellaires pour justifier une révélation au public; la divulgation de ces informations auraient pu compromettre les relations diplomatiques avec certains autres pays dont ils souhaient le maintien de la neutralité; elle aurait pu aussi compromettre la sécurité de ces sources d'information dont disposaient les Alliés et entraver leur capacité à obtenir des renseignements futurs.

Après l'Holocauste.
Les conséquences de l'Holocauste sont vastes et profondes, et ont eu un impact durable sur l'histoire, la société et la conscience collective de l'humanité. L'Holocauste a entraîné la mort de six millions de Juifs européens, ainsi que des millions d'autres victimes, y compris des Roms, des Slaves, des handicapés, des homosexuels et des dissidents politiques. Il s'agit de l'un des plus grands crimes contre l'humanité de l'histoire moderne. De nombreuses communautés juives ont été anéanties ou gravement diminuées, ce qui a modifié de manière significative la composition démographique de nombreuses régions européennes. Les survivants de l'Holocauste ont enduré des souffrances inimaginables, notamment la persécution, la déportation, le travail forcé, la faim, les maladies, les expériences médicales inhumaines, les conditions de vie inhumaines et la perte de proches. 

L'Holocauste a suscité une condamnation morale universelle et a renforcé la détermination à prévenir de telles atrocités à l'avenir. Il a également conduit à la création de normes internationales pour la protection des droits humains et la prévention du génocide. Il a mis en lumière l'antisémitisme virulent qui a prévalu en Europe depuis des siècles. Il a sensibilisé le monde à la nature insidieuse de la haine raciale et religieuse et a renforcé l'engagement en faveur de la tolérance, de la diversité et de la justice sociale. L'Holocauste a stimulé la recherche, l'éducation et la commémoration pour préserver la mémoire des victimes et enseigner les leçons de l'histoire. Des institutions telles que les musées de l'Holocauste, les mémoriaux, les programmes éducatifs et les initiatives de sensibilisation ont été créées pour perpétuer le souvenir des victimes et prévenir de futurs génocides.

Les victimes de l'Holocauste.
L'Holocauste a entraîné la mort de millions de personnes, principalement des Juifs, mais aussi des Roms, des Slaves, des handicapés, des homosexuels et d'autres groupes considérés comme indésirables par les nazis. C'est l'un des plus grands crimes contre l'humanité de l'histoire moderne et a eu un impact profond sur la conscience mondiale et la mémoire collective.

Environ 5 à 6  millions de Juifs européens ont été tués pendant l'Holocauste (5,1 millions selon l'historien Raul Hilberg,  plus de 5,86 selon le Musée de l'Holocauste de Washington). Ces victimes juives, représentaient environ deux tiers de la population juive d'Europe avant la guerre.

On estime que de 200 000 à  500 000 Roms (= Tsiganes), ont été tués pendant l'Holocauste. Les Roms étaient également ciblés par les nazis en raison de leur appartenance ethnique.

Des millions de Slaves (Polonais, Russes, Ukrainiens et d'autres groupes ethniques slaves), ont été tués pendant l'Holocauste. Beaucoup ont été exécutés par des Einsatzgruppen, tandis que d'autres sont morts dans les camps de concentration et d'extermination.

Entre 200 000 et 250 000 personnes handicapées avaient été tuées dans le cadre de l'action T4, un programme d'euthanasie visant à éliminer les personnes handicapées et mentalement malades considérées comme « inaptes à vivre » selon les critères nazis.

On estime que des milliers d'homosexuels ont été persécutés et emprisonnés par les nazis en raison de leur orientation sexuelle. Beaucoup ont été déportés vers des camps de concentration et ont été soumis à des travaux forcés et à des mauvais traitements.

D'autres groupes, tels que les dissidents politiques, les témoins de Jéhovah, les communistes, les socialistes, les francs-maçons et les membres d'autres minorités religieuses ou ethniques, ont également été persécutés et tués pendant l'Holocauste.

Les morts ne sont pas les seules victimes de l'Holocauste. Les survivants sont aussi des victimes. Ils ont enduré des conditions inhumaines dans les camps de concentration, les camps d'extermination, les ghettos et d'autres lieux de persécution nazie. Ils ont été témoins de la mort de membres de leur famille, de la perte de leurs biens et de leur statut social, et ont été confrontés à la violence, à la faim, à la maladie et à d'autres formes de souffrance. Après la guerre, de nombreux survivants ont dû faire face à des défis supplémentaires, notamment la reconstruction de leur vie, la recherche de proches disparus, la lutte contre les traumatismes physiques et psychologiques, ainsi que la réintégration dans la société.

Des responsables de l'Holocauste devant leurs juges.
Une partie des nazis impliqués dans l'Holocauste ont été jugés lors des différents procès qui ont eu lieu après la Seconde Guerre mondiale. Près de 100 000 personnes sont ainsi passées en justice, la plupart en Pologne; la plupart des Allemands, mais aussi certains leurs collaborateurs locaux. Voici quelques-uns des procès les plus célèbres :

Procès de Nuremberg. - Ce sont les procès les plus connus. Ils ont eu lieu de novembre 1945 à octobre 1946. C'étaient des procès militaires destinés à pour juger les principaux responsables nazis (Hermann Göring, Rudolf Hess, Joachim von Ribbentrop et d'autres) accusés de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de crimes contre la paix. Bien qu'en termes de contexte historique et de responsabilité morale, ces procès aient  étaient techniquement distincts dans leurs objectifs et leur portée de la problématique de l'Holocauste, ils n'en ont pas moins eu une incidence sur la compréhénsion que on peut avoir de cette tragédie. Ils ont aussi fourni une tribune importante pour la condamnation morale et juridique des responsables nazis impliqués dans la mise en œuvre de cette tragédie et ont contribué à établir des précédents juridiques internationaux pour la poursuite des crimes contre l'humanité. Ces procès ont présenté des preuves détaillées des atrocités commises par le régime nazi (persécutions antisémites, massacres de masse, expérimentations médicales sur des prisonniers et autres violations des droits humains). Ces preuves ont mis en lumière l'ampleur et la nature systématique des crimes commis pendant l'Holocauste.

Procès d'Auschwitz. - Ce procès a eu lieu en Pologne de 1947 à 1948. Les accusés étaient des membres du personnel du camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz, dont Rudolf Höss, le commandant du camp.

Procès de Majdanek. - Ce procès a eu lieu en Pologne en 1944 et a jugé les responsables du camp de concentration et d'extermination de Majdanek.

Procès des Einsatzgruppen. - En 1947 et 1948, plusieurs procès ont eu lieu en Europe de l'Est contre les membres des Einsatzgruppen.

Procès de Dachau. - En 1947, un tribunal militaire américain a jugé plusieurs membres du personnel du camp de concentration de Dachau pour leurs crimes pendant la Seconde Guerre mondiale.

Procès de Ravensbrück. - En 1947, des membres du personnel du camp de concentration de Ravensbrück, principalement des femmes, ont été jugés pour leurs actions pendant la guerre.

Procès d'Adolf Eichmann . - Ce procès s'est tenu à Jérusalem, en Israël, en 1961. 

Eichmann a été capturé par les services de renseignement israéliens en Argentine en 1960, où il vivait sous une fausse identité. Il a été ramené en Israël pour y être jugé devant un tribunal spécial à Jérusalem.

Le procès d'Eichmann et a été largement couvert par les médias du monde entier. Il est remarquable car il a été l'un des premiers cas où les crimes de l'Holocauste ont été exposés en détail devant un tribunal. De nombreux survivants de l'Holocauste ont témoigné lors du procès, fournissant des récits poignants de leurs expériences dans les camps de concentration et d'extermination nazis. Le procès a également mis en lumière la nature bureaucratique et systématique de l'Holocauste, démontrant comment des fonctionnaires nazis comme Eichmann avaient organisé et exécuté les déportations et les massacres à grande échelle.

Adolf Eichmann a été reconnu coupable de crimes contre l'humanité, de crimes de guerre et de crimes contre le peuple juif. Il a été condamné à mort par pendaison et exécuté en 1962. Ce procès  a eu un impact majeur sur la prise de conscience mondiale de l'Holocauste et a contribué à promouvoir la justice pour les victimes de l'Holocauste.

Procès de Belzec : En 1963, un ancien gardien du camp d'extermination de Belzec a été jugé en Allemagne pour son rôle dans les crimes commis là-bas.

•  Procès de Treblinka : En 1965, le procès de Treblinka a jugé des anciens gardes du camp d'extermination de Treblinka.

•  Procès de John Demjanjuk . - Demjanjuk était un ancien gardien de camp de concentration nazis, accusé d'avoir participé aux atrocités commises au camp d'extermination de Sobibor. Il a été jugé en Israël en 1987, où il a été reconnu coupable de crimes contre l'humanité. Cependant, en 1993, de nouvelles preuves ont émergé remettant en question son identité réelle et il a été acquitté. Plus tard, en 2011, il a été condamné en Allemagne pour complicité de meurtre pour son rôle à Sobibor, mais il est décédé avant que sa condamnation ne soit définitive.

Procès du Stutthof. - Plusieurs procès depuis 1966 à Gdansk, au cours desquelsont été jugés des responsables du camp du Stutthof, où ont péri 60.000 personnes. Le dernier de ces procès, en 2018 (qui celui-ci s'est tenu en Allemagne), concernait un  ancien garde du camp de concentration du Stutthof. Celui-ci il s'est concentré sur la complicité dans les meurtres de masse perpétrés au camp.

La création de l'Etat d'Israël.
La création de l'Etat d'Israël est l'aboutissement d'un long processus qui commence avec l'émergence du  sionisme (= nationalisme juif) à la fin du XIXe siècle et dont l'Holocauste aura été le déclencheur final. Les idées sionistes étaient motivées par des aspirations nationales et culturelles juives et ont contribué à renforcer le sentiment de nécessité d'un refuge juif sûr chez les Juifs qui ont été persécutés tout au long de l'histoire, ont subi les pogroms en Europe de l'Est ainsi que toutes sortes de discriminations. Après l'Holocauste,  qui suscitait une sympathie mondiale envers le peuple juif, les Puissances, parmi lesquelles celles qui administraient la Palestine depuis le démantèlement de l'Empire Ottoman, ont été plus ouvertes à cette argumentation. La culpabilité ressentie par de nombreux pays occidentaux face à leur échec à prévenir ou à arrêter ce génocide a porté vers une plus grande acceptation de l'idée d'un État juif en Palestine. L'Organisation des Nations unies a proposé un plan de partition en 1947 qui diviserait la Palestine en un État juif et un État arabe. Un plan qui a débouché sur l'établissement de l'État d'Israël l'année suivante. Par la suite, la mémoire de l'Holocauste, devenue un élément central de la mémoire collective juive,  a contribué à façonner l'identité nationale israélienne. 

Le négationisme.
La négation de l'Holocauste est une forme de révisionnisme historique. Le négationnisme cherche à nier, minimiser ou distordre les faits établis historiquement sur l'Holocauste. Les négationnistes de l'Holocauste remettent en question la réalité de l'extermination systématique des six millions de Juifs européens, ainsi que des millions d'autres personnes, dans les camps de concentration, les camps d'extermination et lors de massacres de masse.

Les négationnistes de l'Holocauste utilisent souvent des tactiques rhétoriques sophistiquées pour propager leurs idées : distorsion des preuves historiques,  falsification des documents,  ou la diffusion de fausses informations. Leur objectif est de semer le doute dans l'esprit du public sur la réalité de l'Holocauste et de réhabiliter l'image du régime nazi. Parmi les principales techniques utilisées par les négationnistes de l'Holocauste, on mentionnera :

La négation l'ampleur de l'Holocauste. - Les négationnistes minimisent le nombre de victimes de l'Holocauste, affirmant que les chiffres officiels sont exagérés et que le nombre réel de morts est beaucoup plus faible. Le leader du principal parti d'extrême droite en France, a pu ainsi, dans les années 1980, qualifier les chambres à gaz de « point de détail » de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale.

La remise  en question les preuves historiques. - Les négationnistes mettent en doute l'authenticité des preuves historiques telles que les témoignages de survivants, les documents officiels et les photos et vidéos des camps de concentration.

La propagation des théories du complot. - Certains négationnistes prétendent que l'Holocauste était une fabrication des Alliés pour diaboliser l'Allemagne nazie, ou qu'il était orchestré par des groupes juifs pour obtenir des réparations financières.

L'utilisation d'arguments pseudo-scientifiques. - Les négationnistes utilisent parfois des arguments pseudo-scientifiques pour nier la faisabilité technique de l'Holocauste, comme prétendre que les chambres à gaz n'auraient pas pu fonctionner comme décrit.

Le négationnisme de l'Holocauste repose sur des mensonges et des distorsions de faits historiques et est largement considéré comme une forme d'antisémitisme et comme une tentative de réécrire l'histoire pour servir des objectifs idéologiques et politiques. Les preuves de l'Holocauste sont accablantes et incontestables, et de nombreux historiens, chercheurs et institutions académiques du monde entier ont réfuté de manière convaincante les arguments négationnistes. La lutte contre le négationnisme de l'Holocauste reste donc aujourd'hui encore un enjeu crucial pour la préservation de la mémoire historique et la prévention des génocides et de l'antisémitisme.

Mémoire et commémoration.
Les survivants des camps et les Alliés ont veillé à ce que les horreurs de l'Holocauste ne soient jamais oubliées, et les leçons tirées de cette période sombre de l'histoire ont continué à influencer les politiques et les actions internationales pour prévenir de tels atrocités à l'avenir. Les témoignages et les récits de survivants de l'Holocauste jouent un rôle crucial dans la préservation de la mémoire de cet événement en  partagent leurs expériences personnelles à travers des livres, des interviews, des films et d'autres moyens de communication. Leurs récits sont précieux pour comprendre l'histoire de cette période sombre et pour lutter contre le négationnisme et l'antisémitisme. 

L'Holocauste est commémoré à travers le monde lors de journées de commémoration telles que la Journée internationale de commémoration de l'Holocauste le 27 janvier, qui marque la libération du camp d'Auschwitz par les forces alliées en 1945. D'autres dates de commémoration, telles que le Yom HaShoah en Israël, sont également observées chaque année. Des monuments, des musées, des mémoriaux et des programmes éducatifs sont mis en place dans les écoles, les universités et les institutions à travers le monde pour enseigner aux générations futures sur les horreurs de l'Holocauste, les causes qui ont conduit à cet événement et les leçons que nous pouvons en tirer. Ces programmes visent à sensibiliser les élèves à l'importance de la tolérance, de la diversité et du respect des droits humains.
 

Les Justes parmi les nations

Les Justes parmi les nations sont des individus non juifs qui ont risqué leur vie pour sauver des Juifs pendant l'Holocauste, souvent en les cachant, en les fournissant en nourriture, en les aidant à échapper aux rafles, ou en leur fournissant de faux papiers d'identité. Ce titre a été institué par l'État d'Israël par l'État d'Israël par une loi du 26 décembre 1953. Depuis lors, il est décerné par la commission pour la désignation des Justes parmi les nations, qui opère sous l'égide du mémorial de Yad Vashem à Jérusalem.

Les Justes parmi les nations proviennent de divers pays et horizons. Ils comprennent des chrétiens, des musulmans, des athées, des diplomates, des agriculteurs, des enseignants, des membres du clergé et des résistants, parmi d'autres. Leur diversité montre que l'altruisme et le courage ne connaissent pas de frontières.

Des sites comme le Mémorial de l'Holocauste à Washington DC, le Mémorial de l'Holocauste à Berlin, Yad Vashem à Jérusalem et Auschwitz-Birkenau en Pologne, ou encore le Mémorial de la Shoah, à Paris (Le Site du Mémorial de la Shoah) sont parmi les plus connus. Ces organisations et d'autres institutions travaillent à collecter, préserver et rendre accessible cette documentation pour les chercheurs, les éducateurs et le grand public. La recherche historique et la documentation de l'Holocauste sont essentielles pour comprendre l'ampleur de l'horreur et pour préserver les preuves des crimes commis. 

Petite bibliographie de l'Holocauste.
Il existe de nombreux ouvrages écrits par des survivants de l'Holocauste, offrant des récits poignants et puissants de leurs expériences pendant cette période sombre de l'histoire. Voici deux des ouvrages les plus connus et influents écrits par des survivants de l'Holocauste :
Elie Wiesel, La Nuit (Les Editions de Minuit, 2007) - Ce récit autobiographique, publié en 1956, relate les expériences d'Elie Wiesel dans les camps de concentration nazis, notamment Auschwitz et Buchenwald. C'est l'un des récits les plus célèbres et les plus étudiés sur l'Holocauste.

Primo Levi, Si c'est un homme (‎Pocket , 1988). -  Ce livre, publié en 1947, relate les expériences de Primo Levi dans le camp de concentration d'Auschwitz. Levi offre une réflexion profonde sur la nature de l'humanité dans des conditions extrêmes.

A lire également :
Anne Frank, Le Journal d'Anne Frank (Le Livre de Poche, 2022). - Ce célèbre journal, écrit par Anne Frank alors qu'elle se cachait avec sa famille à Amsterdam pendant l'occupation nazie, offre un regard intime sur la vie quotidienne d'une jeune fille juive pendant l'Holocauste.
Ci-dessous qu'une courte sélection d'ouvrages plus récents consacrés aux camps d'extermination nazi et à l'Holocauste :
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Collectif, Auschwitz, la solution finale, Tallandier, 2005. - Le 27 janvier 1945, les soldats de l'Armée rouge entrent dans l'immense complexe concentrationnaire d'Auschwitz. En avril, les troupes anglo-américaines ouvrent les camps de Buchenwald, Dachau, Mauthausen... Ils se trouvent face à un monde dont l'horreur dépasse tout ce qu'ils avaient imaginé. Quand et comment la «- Solution finale » a-t-elle été décidée et planifiée ? En Europe, aux États-Unis, que savait-on de ce qui se déroulait à l'Est et pourquoi n'a-t-on rien fait pour empêcher le catastrophe? Quelle fut vraiment l'attitude du pape Pie XII? Vichy a-t-il été, pour les Juifs français, un moindre mal?

Les historiens d'aujourd'hui sont en mesure d'apporter des réponses précises à ces questions. Ce livre rassemble les articles des meilleurs spécialistes, français et étrangers, du génocide, organisés autour de trois thèmes : les mécanismes de l'extermination; les spectateurs, les résistants et les complices; l'histoire et la mémoire du génocide.



Robert S. Wistrich, Hitler, l'Europe et la Shoah, Albin Michel, 2005. - Robert Wistrich est l'un de rares auteurs à oser encore aborder la question : "Pourquoi l'Holocauste ?", comme l'avait fait en son temps Hannah Arendt. Organisé en huit brefs chapitres thématiques, son ouvrage se veut d'abord une synthèse de nos connaissances sur le déroulement de l'Holocauste, récusant toute explication mono-causale. Sa démarche est originale en ce qu'elle évite toujours l'illusion rétrospective de la fatalité : jamais la persécution n'est étudiée sans la résistance. À l'instar de Ian Kershaw, il démontre comment se sont articulées plusieurs décisions à divers échelons, aboutissant à la Solution finale, et rappelle que l'Allemagne n'est pas la seule à s'être efforcée de répondre à la "volonté du Führer". On mesure mieux l'autonomie relative de chaque pogrom, de chaque massacre en Europe, sans, naturellement, que Hitler soit en quoi que ce soit exonéré. Sur la question des rapports entretenus par l'Église avec l'Holocauste, R. Wistrich met notamment en lumière la dimension apocalyptique du nazisme et exhume des textes saisissants où Hitler s'identifie au Christ venu éliminer la vermine. Revenant sur le silence de Pie XII, il rappelle les complicités objectives ou implicites et, surtout, en abordant une approche européenne, montre que le problème ne se réduit pas à l'attitude du Vatican. 

Pour la première fois dans une étude de ce type, il montre l'évolution du Führer et comment l'exacerbation de la Solution finale n'a fait qu'amplifier son antichristianisme, lui qui aura su impliquer les Églises dans ses basses oeuvres avant de se retourner contre elles.
Depuis Le Terrifiant secret de W. Laqueur, on n'avait pas lu de synthèse aussi vigoureuse sur la collaboration en Europe. Aucun acteur n'est laissé dans l'ombre.L'histoire de la collaboration fait partie intégrante de celle du génocide : on comprend ici comment, mais aussi pourquoi.

En guise de conclusion, R. Wistrich s'interroge sur la place de l'Holocauste dans la "modernité" : s'interrogeant sur l'unicité, l'auteur accepte une démarche comparatiste et conclut sur le caractère européen du génocide plus que sur son caractère proprement allemand. (couv.).



Revue de la Fondation Auschwitz,  Dossier : Crimes et génocides nazis à l'écran, éd. Kimé, 2009. - Ce dossier intitulé "Crimes et génocides nazis à l'écran" répond à plusieurs attentes. Il s'agit de faire le point sur une iconographie qui a amplement influencé les représentations de la seconde moitié du XXe siècle, faisant du motif concentrationnaire au cinéma, dans la photographie, dans l'art, un genre en soi. Les images des camps nazis, filmées à la fin de la guerre par les troupes alliées qui ont découvert les structures concentrationnaires, ont en effet joué un rôle écrasant dans l'imaginaire des années qui ont suivi. Pour certains, elles ont même fondé la modernité du cinéma. On en trouve des traces dans le film documentaire et le film romanesque, dans les films d'avant-garde et dans le cinéma populaire, dans toutes sortes de productions visuelles venues de tous horizons. On pourrait même considérer que le cinéma des quarante dernières années a impulsé plus qu'il ne l'a accompagnée l'institutionnalisation de la Shoah. Comment analyser celte insistante pénétration?  (couv.).


Georges Bensoussan, Histoire de la Shoah, Presses Universitaires de France - PUF, 2010. - Entre 1939 et 1945, l'Allemagne nazie, secondée par de nombreuses complicités, a assassiné entre 5 et 6 millions de Juifs européens dans le silence quasi complet du monde. Telle est la réalité brute du génocide juif, la Shoah. La décision de « faire disparaître » le peuple juif de la terre signait la spécificité d'une entreprise voulant modifier la configuration de l'humanité en niant le statut même de personne humaine. (couv.).


Georges Bensoussan, Jean-Marc Dreyfus et al., Spoliations en Europe (Revue d'histoire de la Shoah, N° 186, janvier-juin), Centre de Documentation juive Contemporaine, 2007. - De chapitre négligé de l'historiographie de la Shoah, les spoliations sont devenues depuis le milieu des années 1990 l'un de ceux parmi les plus étudiés. La production savante est considérable, elle concerne presque tous les pays d'Europe, générant thèses, articles, ouvrages et rapports officiels. Il est vrai que le "volet économique" de la Shoah a mobilisé un nombre important d'administrateurs, allemands ou non, pour recenser les biens, les placer sous administration provisoire, les liquider ou les vendre. Les procédures ont été multiples, variables selon les pays, les types de biens, les propriétaires spoliés, allant de la mobilisation bureaucratique complexe et  "moderne" au vol pur et simple. Ce numéro de la Revue d'histoire de la Shoah expose les éléments les plus importants de cette production intellectuelle récente. Ces recherches ont été développées dans un contexte bien particulier, puisqu'elles ont pour la plupart, et dans un premier temps, été commanditées par des organismes qui, hors du champ universitaire, répondaient à des demandes politiques et mémorielles tandis que se multipliaient les procès en Europe et aux Etats-Unis. Un choix des travaux les plus significatifs est proposé ici, qui entend montrer la diversité des procédures, balayer l'Europe d'est en ouest et du nord au sud en traitant de l'ensemble des types de biens spoliés. Les auteurs viennent de près de dix pays différents. Ces travaux sont présentés pour la première fois en français. (couv.).


Antonella Salomoni, L'Union soviétique et la Shoah, La Découverte, 2008. - Alors que la Shoah est traditionnellement associée à l'organisation de l'extermination dans les camps nazis, le massacre des Juifs d'Europe orientale et des Pays baltes (près de la moitié du total des victimes) suivit souvent une tout autre logique, nettement moins connue. Auschwitz devint un lieu de mémoire, tandis que Babi Jar (où, en 1941, 30 000 Juifs furent exécutés en un jour, près des habitations) attend toujours la plaque qui commémorera le massacre de civils juifs et non de «-patriotes ukrainiens ». Près de trois millions de Juifs d'URSS furent assassinés, dont la moitié en Ukraine. Répondant à ce double défaut de connaissance et de mémoire, Antonella Salomoni exploite dans ce livre les informations mises au jour grâce à l'ouverture des archives militaires soviétiques ainsi que les plus récents travaux de recherche sur le sujet pour reconstituer l'histoire des persécutions nazies dans ces régions et les contradictions de la politique de Moscou face à la Shoah. L'auteure met ainsi en lumière certains aspects peu connus de ces crimes et leur spécificité : l'exécution immédiate des «-ordres » d'identification et d'élimination des Juifs ; le succès de la propagande antisémite nazie, amalgamée à l'antibolchevisme ; l'implication d'une partie des populations locales. De même analyse-t-elle toutes les formes du refus idéologique mises en oeuvre par Moscou - farouchement hostile à toute différenciation de la nationalité juive - pour éviter de reconnaître la spécificité du massacre des Juifs, avec toutes les nouvelles victimes, les laissés-pour-compte (survivants non assistés), mais aussi la censure que cela entraîna. Très amplement renseigné, ce livre restitue de rares témoignages et documents, qui rendent sa lecture particulièrement poignante. (couv.).


Henri Parens (préf. Boris Cyrulnik), Retour à la vie : Guérir de la Shoah, entre témoignage et résilience, Tallandier , 2010. - "Les pages qui suivent renferment mes mémoires. Mais pas seulement..." Au-delà du récit, qui pourrait être celui de centaines d'autres enfants juifs jetés dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale et de la Shoah, Henri Parens nous entraîne dans sa démarche de résilience. Pourquoi a-t-il survécu sans se rendre compte de ce qui se passait? Pourquoi a-t-il attendu si longtemps avant de témoigner et d'entreprendre des recherches sur sa famille? À ces questions, Henri Parens apporte des réponses et ouvre des voies de réflexion, appuyées sur son expérience auprès des enfants et sur ses travaux sur les traumatismes. Car c'est dans les premières années de la vie que s'implantent les germes de la violence et de l'intolérance qui seront celles des adultes. Autoanalyse et témoignage de rescapé se mêlent. Pour ne pas oublier la Shoah, pour que cela ne recommence jamais... (couv.).


S.Trigano, Les frontières d'Auschwitz, Le livre de Poche, 2005.



Freddy Eytann, La Shoah expliquée aux jeunes, Alphée, 2010.
Daniel Blatman, Les marches de la mort : La dernière étape du génocide nazi, été 1944 - printemps 1945, Fayard, 2009. - Dans les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale, alors qu'étaient évacués les camps de concentration, entre 250000 et 300000 détenus ont perdu la vie sur les 700000 qui y étaient encore internés en janvier 1945. Ils ont été massivement massacrés par leurs gardiens à la veille du départ, par les escorteurs des colonnes d'évacués ainsi que par des meurtriers de provenance diverse dont un bon nombre de civils, et ce, souvent sur le territoire de l'Allemagne. Même dans l'histoire du IIIe Reich qui, malgré la brièveté de son existence, a atteint des niveaux de criminalité inédits, on trouve peu d'exemples d'un meurtre de masse aussi féroce, aussi cruel et aussi efficacement mené que celui qui fut perpétré à la veille de son effondrement final. En quoi cette ultime période du conflit durant laquelle se joua le dernier acte du génocide nazi est-elle singulière? S'agit-il d'une phase différente de celle qui avait précédé la fin d'octobre 1944, date à laquelle Himmler donna l'ordre de cesser les massacres à Auschwitz? Relève-t-elle de la politique génocidaire amorcée à l'été 1941? Tout s'explique-t-il par le chaos lié à l'effondrement du régime? La période des marches de la mort se distingue-t-elle des autres étapes du génocide nazi par des traits spécifiques? Ces questions n'avaient quasiment pas été débattues jusqu'à présent malgré l'abondance des travaux scientifiques sur les camps de concentration et le génocide nazi. Cette étude, qui s'appuie sur un abondant matériau d'archives en toutes langues dispersées un peu partout dans le monde, est la première à décrire et à analyser la fin du IIIe Reich sous son aspect le moins connu: sa tentative ultime pour achever sa "mission historique" en liquidant les ennemis de la "race aryenne" et ses adversaires politiques avant son propre anéantissement. (couv.).


Mémorial de la Shoah, Des voix sous la cendre (manuscrits des Sonderkommandos d'Auschwitz-Birkenau), Calman-Lévy, 2005. - Entre 1942 et 1944, dans les camps de concentration, un Sonderkommando, constitué de détenus juifs, est chargé de se relayer jour et nuit pour extraire les cadavres des chambres à gaz, de brûler les corps et de disperser les cendres. Certains ont rédigé un témoignage avant de l'enfouir dans le sol de Birkenau. Cet ouvrage présente 3 des manuscrits retrouvés. (couv.).


S. Bilé, Les Noirs dans les camps nazis, Le Serpent à plumes, 2005. - Serge Bilé dévoile dans ce livre un aspect totalement méconnu de la Seconde Guerre mondiale : la déportation des Noirs dans les camps de concentration et d'extermination de l'Allemagne hitlérienne. Africains, Antillais, Américains ont eux aussi été arrêtés et envoyés dans ces camps où ils étaient sujets à toutes les humiliations...Outre les témoignages hallucinants collectés auprès des survivants ou de leurs compagnons d'infortune, ce livre dévoile de nombreux secrets : savait-on que les fameuses lois de Nuremberg concernaient également les Noirs installés à l'époque dans le pays? Savait-on que ces camps de concentration allemands n'étaient pas l'oeuvre des nazis, mais que les premiers avaient été construits dès 1904, en Namibie, pour éliminer le peuple herero opposé à la politique coloniale du chancelier Bismarck? 


André Sellier, Histoire du camp de Dora, Editions La Découverte, 2010. - Au milieu de 1943, l'Allemagne nazie entre dans une crise dont elle sortira vaincue. Pour faire face au manque de main-d'oeuvre des entreprises d'armement, le régime décide de mettre à leur disposition les détenus des camps de concentration. Parallèlement aux camps d'extermination, où se poursuit le génocide des Juifs et des Tsiganes, de nombreux "Kommandos" extérieurs sont créés autour des grands camps, et les arrestations se multiplient en Allemagne et dans les pays occupés pour y envoyer une main-d'oeuvre forcée. L'un de ces camps le plus tristement célèbre est celui de Dora, dans le centre de l'Allemagne, à l'origine simple Kommando dépendant de Buchenwald. Ses détenus y fabriquent dans la grande usine souterraine du "Tunnel de Dora" qu'ils ont eux-mêmes aménagée, les fusées V2, l'arme secrète mise au point par les savants allemands au service des nazis (dont Wernher von Braun) pour tenter de renverser le cours de la guerre. C'est l'histoire, dramatique, du camp de Dora, de l'usine du Tunnel et des chantiers souterrains qu'André Sellier retrace dans ce livre. Lui-même ancien déporté à Dora, il a utilisé toutes les ressources de son expérience d'historien pour retracer comme cela n'avait jamais été fait auparavant l'histoire complète et détaillée de l'un des plus grands camps de concentration nazis. Il a mobilisé l'ensemble des documents disponibles, mais aussi les témoignages inédits de plusieurs dizaines de ses camarades. Il montre l'horreur quotidienne de la vie à Dora, les morts par centaines, les souffrances indicibles. Mais aussi les complicités et les rivalités de tous les clans qui agissent dans l'ombre de Hitler. et déterminent le destin des détenus : la SS de Himmler et de Kammler, la Wehrmacht de Keitel et de Dornberger, les technocrates de l'entourage de Speer, von Braun et les savants de Peenemünde. En avril 1945, quand les Américains arrivent à Dora, ils trouvent des malades survivants au milieu des cadavres. Des "évacuations" meurtrières ont entraîné la mort de Milliers de détenus, par convois ferroviaires ou à pied dans des marches de la mort. C'est sur le tableau détaillé de cette phase ultime, mal connue, de l'histoire du système concentrationnaire que se termine cet ouvrage magistral. (couv.).


Cécilia Dutter, Etty Hillesum, une voix dans la nuit , Robert Laffont, 2010. - Cécilia Dutter raconte l'itinéraire spirituel et le parcours de vie d'Etty Hillesum, jeune femme juive, jusqu'à la veille de sa déportation : un hymne à la beauté de l'existence, un vibrant plaidoyer pour l'humanité. Au coeur de la barbarie nazie qui s'exerce sur les Pays-Bas occupés, une voix s'élève, l'emporte sur les ténèbres. Cette voix est celle d'Etty Hillesum, vingt-sept ans, dont les cahiers et la correspondance tenus durant les années les plus noires de l'Histoire attestent d'une confiance absolue dans le sens et la beauté de la vie et d une inébranlable foi en l'homme. "Je cherche à comprendre et à disséquer les exactions, écrit-elle, j'essaie toujours de retrouver la place de l homme dans sa nudité, sa fragilité, de cet homme bien souvent introuvable. Enseveli parmi les ruines monstrueuses de ses actes absurdes.-"

Pour parvenir à cette lucidité, Etty a suivi un chemin singulier. Sa sensualité débordante l'a d'abord conduite à multiplier les conquêtes amoureuses auprès de partenaires toujours plus âgés qu'elle, rejoignant à cet égard une démarche résolument moderne. Puis, c'est l'un d'entre eux, Julius Spier, un psychologue de l'école jungienne, dont elle sera tour à tour la patiente, la maîtresse, la disciple et l'amie de cour, qui l'aidera à "accoucher de son âme", et à aimer plus qu un homme, Dieu et l'humanité tout entière. Grâce aux lectures auxquelles il l initie - la Bible et les Évangiles, saint Augustin, Maître Eckart ou le poète R. M. Rilke - et à la qualité de leurs échanges, elle emprunte peu à peu une voie spirituelle propre, en marge de tout dogme mais proche de la morale chrétienne.

À l'heure des convois pour Auschwitz, elle portera secours à ses frères détenus au camp de transit de Westerbork, antichambre des camps de la mort. Refusant de se désolidariser des siens, elle endossera jusqu'au bout le destin de son peuple. Celle qui rêvait de devenir un écrivain laisse des pages d'une indéniable qualité littéraire et d'une infinie sagesse : "Je ne crois plus que nous puissions corriger quoi que ce soit dans le monde extérieur, que nous n ayons d abord corrigé en nous. L'unique leçon de cette guerre est de nous avoir appris à chercher en nous-même et pas ailleurs." (couv.). 



Robert Steegmann, Le camp de Natzweiler Struthof, Seuil, 2009. - Entre 1941 et 1945, l'Alsace, annexée au IIIe Reich, voit s'installer l'un des camps de concentration les plus meurtriers de la Seconde Guerre mondiale: le KL-Natzweiler. Sur les 52000 individus qui y sont passés, plus de 20000 n'en sont pas revenus, victimes de conditions de détention terrifiantes, d'expériences scientifiques dévastatrices et d'impitoyables "marches de la mort". A l'appui d'archives inédites et de témoignages, Robert Steegmann propose une étude magistrale de ce camp méconnu. Instrument d'une politique de répression violente, réservoir de main-d'oeuvre pour l'industrie allemande, il obéit à la logique implacable de la mécanique concentrationnaire qui s'exerce de chaque côté du Rhin. A travers les départs et les arrivées, les travaux forcés, les punitions ou les expériences médicales, ce sont les hommes, victimes ou agents dociles de la barbarie, qui sont au coeur de ce livre. (couv.).


S. Heim - G. Aly, Les architectes de l'extermination : Auschwitz et la logique de l'anéantissement, Calmann-Lévy, 2006. - Sans être forcément membre du parti nazi, de jeunes technocrates, souvent universitaires, vont préparer les plans de germanisation de l'Europe orientale, synonymes d'assujettissement et de déplacements massifs de population. Mis au point au début de 1941, le Generalplan Ost ( = Plan général pour l'Est) préconise le transfert de 30 millions de personnes, soviétiques dans leur immense majorité, en les condamnant à mourir de faim. (couv.).


Jonathan Littell, Les Bienveillantes. - Ce roman, publié en 2006, offre une perspective fictionnelle sur l'Holocauste à travers le personnage de Maximilien Aue, un officier SS impliqué dans les atrocités nazies.
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