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L'Holocauste
ou Shoah (= Catastrophe, en hébreu)
est le génocide perpétré par le régime nazi
pendant la Seconde Guerre mondiale,
principalement contre les Juifs, mais
aussi contre d'autres populations considérés comme indésirables par
les nazis. Il trouve ses racines dans l'idéologie
de ce régime, qui prônait la supériorité d'une prétendue « race aryenne
» dont les Allemands étaient supposés
être les plus purs représentants. Cette idéologie raciste et antisémite
a mené à une propagande de haine, de discrimination et finalement d'un
programme d'extermination contre les Juifs, les Roms, les Slaves, les handicapés,
les homosexuels et d'autres groupes. Cet épisode tragique, l'un des chapitres
les plus sombres de l'histoire de l'humanité, dont les prémices existent
déjà des l'accession au pouvoir des nazis en 1933, s'est déroulé principalement
entre les années 1941 et 1945. L'Holocause a causé autour de 6 millions
de morts, en grande majorité juifs.
À partir de 1941,
des millions de personnes ont été déportées vers des camps de concentration,
des camps d'extermination et des ghettos, où elles ont été soumises
à des conditions inhumaines, à des travaux forcés et à des exécutions
de masse. Les nazis ont ont construit en Europe
de l'Est, principalement en Pologne,
des camps d'extermination comme Auschwitz-Birkenau, Treblinka, Sobibor
et Belzec, où des millions de Juifs ont été assassinés dans des chambres
à gaz. En plus des camps d'extermination, les nazis ont également organisé
des massacres de masse de Juifs dans d'autres pays occupés, notamment
en URSS (en Lituanie, en Lettonie, en Estonie,
en Biélorussie et en Ukraine), ainsi qu'en Hongrie,
en Roumanie et dans d'autres pays.
L'Holocauste a pris
fin en mai 1945 avec la défaite de l'Allemagne nazie par les Alliés.
Les camps de concentration et d'extermination ont été libérés par les
forces alliées, révélant l'ampleur de l'horreur et de la destruction.
Les survivants de l'Holocauste ont été témoins de la libération et
ont commencé le long processus de reconstruction de leur vie et de leur
communauté.
Chronologie
de l'Holocauste
Voici
une chronologie simplifiée des principaux événements de l'Holocauste
de l'ascension du nazisme jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale
et ses conséquences.
1933.
- Adolf Hitler devient chancelier d'Allemagne. Début des politiques antisémites.
1935.
- Lois de Nuremberg privant les Juifs de leurs droits civils.
1938.
- Nuit de Cristal, pogrom contre les Juifs en Allemagne et en Autriche.
1939.
- Début de la Seconde Guerre mondiale.
1940.
- Début de l'occupation nazie en Europe occidentale.
1941.
- Début de l'opération Barbarossa, l'invasion de l'Union soviétique
par les nazis. Massacres de masse de Juifs en Europe de l'Est. Conférence
de Wannsee en janvier où les plans pour la « Solution finale » sont
discutés.
1942.
- Début de la mise en œuvre systématique de la « Solution finale ».
Construction de camps d'extermination comme Auschwitz, Treblinka, Sobibor.
Déportations massives de Juifs vers les camps de la mort.
1944.
- Début de la libération des camps de concentration par les Alliés.
1945.
- Libération d'Auschwitz par l'Armée rouge en janvier. Découverte des
horreurs des camps par les Alliés. Fin de la Seconde Guerre mondiale en
Europe en mai. Procès de Nuremberg contre les criminels de guerre
nazis.
Après
1945. - Établissement de l'État d'Israël en 1948. Commémoration
de l'Holocauste à travers le monde. Recherche de justice pour les victimes
et les survivants. Éducation sur l'Holocauste pour prévenir de tels événements
à l'avenir.
L'idéologie nazie
et la politique d'extermination.
Les
nazis ont justifié l'Holocauste principalement sur la base de leur idéologie
raciste
et antisémite. Dans l'ensemble, l'idéologie nazie était profondément
ancrée dans la conviction de la suprématie aryenne.
Les
bases idéologiques de l'Holocauste.
Les nazis croyaient
que l'on pouvait distribuer les humains dans différentes catégories,
appelées races, selon des critères qui n'ont jamais eu aucun fondement
réel (la notion de race est seulement une construction idéologique).
Il pensaient qu'il existait une hiérarchie entre ces prétendues races.
La « race aryenne » (à laquelle ils étaient supposés appartenir) était
considérée comme supérieure et pure, et celle des Juifs comme inférieure.
Ils considéraient dès lors que que les Juifs étaient une menace pour
la « pureté » de la race aryenne et qu'ils étaient par ailleurs responsables
de nombreux maux sociaux et économiques; la « race juive » devait donc
être éliminée pour permettre à la race aryenne de prospérer.
L'idée d'élimination
elle-même, participait de conceptions eugénistes. Les nazis croyaient
en l'amélioration de l'espèce humaine par le contrôle de la reproduction.
Cela les a conduits à promouvoir des politiques eugéniques qui
consistaient à éliminer ceux qu'ils considéraient comme génétiquement
indésirables, Les Juifs, de ce point de vue, n'étaient qu'une composante
des populations ciblées. Parmi les autres composantes, les nazis plaçaient
d'autres « races» (Roms, Slaves, etc.), les handicapés et les homosexuels.
La mise en oeuvre de ces idées eugénistes a commencé, avant celle de
l'Holocauste proprement dit, dès 1933, avec diverses campagnes de stérilisation
des personnes handicapées, qui ont culminé avec le sinistre programme
T4 (1939).
Les conceptions racistes
des nazis justifiaient aussi l'expansion territoriale allemande à l'Est
: elles menaient à décrire les territoires occupés par les Slaves et
d'autres peuples comme nécessaires à la survie et à la prospérité
de la « race aryenne ». C'était la doctrine du Lebensraum ( =
espace vital). Cette justification a ainsi débouché sur la mise en oeuvre
de politiques brutales d'occupation et d'expulsion des populations locales
: les nazis cherchaient à « libérer les terres de l'est des éléments
étrangers » (c'est-à dire à les dépeupler) pour les peupler
de « colons aryens » et à exploiter les ressources des régions
conquises.
Les
Juifs comme boucs émissaires.
Les nazis ont utilisé
les Juifs comme boucs émissaires (la désignation de boucs émissaires
reste encore aujourd'hui, alliée au nationalisme,
l'autre marqueur de toutes les idéologies d'extrême droite) pour les
problèmes socio-économiques de l'Allemagne (crise économique de l'entre-deux-guerres
et chômage). Ils ont propagé, en particulier, la notion selon laquelle
les Juifs étaient responsables de la défaite allemande lors de la Première
Guerre mondiale, de l'effondrement économique et de la perte de puissance
de l'Allemagne.
Ils ont par ailleurs
alimenté une haine généralisée envers les Juifs en exploitant et amplifiant
des stéréotypes dégradants sur les Juifs et qui étaient déjà profondément
enracinés dans la société allemande et européenne depuis des siècles.
Leur propagande les décrivait comme des parasites, des criminels, de usuriers,
de menteurs, des prédateurs sexuels, des des ennemis du peuple allemand,
et recourait à quantité d'autres caricatures négatives. Cette déshumanisation
facilitera leur extermination en rendant plus acceptable pour la population
allemande leur persécution et leur élimination.
Les lois de Nuremberg.
Les lois antijuives
de Nuremberg étaient une série de lois
promulguées dans cette ville par le gouvernement nazi en Allemagne le
15 septembre 1935, lors d'un congrès du parti nazi, et qui ont ouvert
la voie à une série de mesures antisémites, notamment la confiscation
des biens des Juifs, leur exclusion de diverses professions et institutions,
l'interdiction de l'inscription dans les écoles publiques, ainsi que leur
ghettoïsation. Les lois de Nuremberg ont également servi de modèle pour
la législation antisémite dans les territoires occupés par les nazis.
Parmi elle, citons :
La
loi sur la protection du sang allemand et de l'honneur allemand.
Communément appelée
la loi sur la pureté du sang, cette loi interdisait les mariages
et les relations sexuelles entre Juifs et non-Juifs allemands. Elle interdisait
l'emploi de femmes juives de moins de 45 ans dans les foyers non-juifs,
et définissait également les Juifs en se basant sur des critères raciaux-:
Une
personne était considérée comme juive si elle avait trois ou quatre
grands-parents juifs. Ce critère de détermination de la judéité
est souvent appelé la loi des grands-parents juifs.
La
loi sur la citoyenneté du Reich.
Cette loi retirait
la citoyenneté allemande aux Juifs et les déclarait « sujets de l'État
» (Reichsbürger). Les droits civils et politiques des Juifs ont
été gravement restreints.
D'autres
lois antijuives.
En outre, les lois
de Nuremberg ont été suivies par d'autres mesures discriminatoires telles
que l'exclusion des Juifs de certaines professions, l'interdiction de l'inscription
dans les écoles publiques, et des restrictions sur la propriété et l'usage
des biens.
La Nuit de Cristal.
La Nuit de Cristal
(Kristallnacht, en allemand) est une série de pogroms (massacres)
antijuifs qui a eu lieu en Allemagne nazie et en Autriche
le 9-10 novembre 1938. Cette nuit de violence coordonnée a été déclenchée
par l'assassinat d'un diplomate allemand, Ernst vom Rath, à Paris par
Herschel Grynszpan, un jeune juif d'origine polonaise. Les autorités nazies
ont exploité cet assassinat pour orchestrer une réaction violente contre
la communauté juive.
Des milliers de synagogues,
commerces, entreprises et maisons juives ont été attaqués et détruits.
Des vitrines ont été brisées, des biens ont été pillés, des bâtiments
ont été incendiés et des familles ont été persécutées. Des centaines
de Juifs ont été tués, et des milliers ont été arrêtés.
La Nuit de Cristal
marque un tournant majeur dans la persécution des Juifs en Allemagne nazie.
C'était la première manifestation publique de la violence antijuive à
grande échelle et elle a marqué le début d'une politique de persécution
encore plus intense. En outre, cela a préfiguré les horreurs de l'Holocauste
qui allait suivre, où les Juifs seraient systématiquement persécutés
et exterminés par les nazis.
Le terme Nuit
de Cristal fait référence aux milliers de vitrines brisées dans
les magasins juifs, laissant les rues jonchées de verre comme des cristaux.
Le programme T4.
En 1933, dès leur
arrivée au pouvoir, les nazis avaient promulgué la loi sur la stérilisation
forcée, autorisant la stérilisation de personnes jugées « atteintes
de maladies héréditaires » ou présentant des « défauts raciaux ».
Des milliers de personnes, parmi lesquelle des personnes handicapées mentales
ou physiques, ont été soumises à des stérilisations forcées dans le
cadre de cette politique. Le régime nazi est allé encore plus loin, à
partir de 1939, avec le programme T4 qui a posé les bases pour
les méthodes d'extermination ultérieures utilisées pendant l'Holocauste.
Le nom « T4 »
vient de l'adresse Tiergartenstrasse 4 à Berlin, où se trouvait
le bureau de l'organisation chargée de la mise en oeuvre de ce programme,
l'Aktion T4.
Ce programme visait à éliminer physiquement
les personnes considérées comme «
inaptes
à la vie » en raison de handicaps mentaux
ou physiques, notamment les personnes atteintes de troubles mentaux, de
handicaps intellectuels, de maladies mentales ou physiques graves, ainsi
que les personnes âgées. L'Aktion T4 était dirigée par des médecins
et des bureaucrates nazis qui ont ordonné et supervisé l'euthanasie de
centaines de milliers de personnes dans des institutions psychiatriques
et des établissements médicaux.
Les méthodes d'euthanasie comprenaient
l'administration de médicaments létaux, la famine, l'exposition au froid,
et plus tard l'utilisation de chambres à gaz mobiles. Ce programme a été
mené de manière relativement ouverte au début, mais après des protestations
publiques, notamment de la part de l'Église et de certains membres de
la société allemande, il a été temporairement interrompu en 1941. Cependant,
l'euthanasie des personnes considérées comme «
inaptes
à la vie » a continué de manière plus
secrète et décentralisée jusqu'à la fin de la guerre.
Le programme T4 , qui a
fait 200 000 morts, a servi de prototype pour les méthodes d'extermination
qui ont été développées et mises en oeuvre plus tard dans le cadre
de la « Solution finale » pour éliminer
les Juifs et d'autres groupes ciblés par les nazis.
La « Solution
finale »
La « Solution finale
» ( = Endlösung den Judenfrage, Solution finale du problème
juif) était le plan mis en œuvre par le régime nazi pendant la Seconde
Guerre mondiale pour exterminer systématiquement les Juifs d'Europe. Ce
plan a été conçu et exécuté dans le cadre plus large de l'Holocauste,
qui ciblait aussi d'autres groupes ethniques (Roms, Slaves), politiques
et religieux, ainsi que les homosexuels et les handicapés. La « Solution
finale » comprenait notamment la construction et l'exploitation de camps
de concentration et d'extermination où les prisonniers étaient tués
en masse dans des chambres à gaz ou par d'autres moyens, ainsi que toute
la logistique pour accomplir ce programme.
La
Conférence de Wannsee.
La Conférence de
Wannsee s'est tenue le 20 janvier 1942 à Berlin, en Allemagne, a réuni
des hauts responsables nazis, notamment Reinhard Heydrich, chef du Reichssicherheitshauptamt
(RSHA) ou Bureau principal de sécurité du Reich, ainsi que des représentants
d'autres ministères et agences du gouvernement nazi. Elle visait à donner
une légitimité bureaucratique à la « Solution finale » et a facilité
sa mise en oeuvre à grande échelle
L'objectif principal
de la conférence était de coordonner les efforts des différentes entités
gouvernementales pour mettre en œuvre la politique d'extermination systématique
des Juifs d'Europe. Bien que les plans d'extermination des Juifs aient
été discutés et élaborés avant la conférence, Wannsee a servi de
plate-forme pour formaliser ces plans et clarifier les rôles et responsabilités
de chaque organisation gouvernementale impliquée.
Lors de la conférence,
les participants ont discuté de questions telles que l'identification
des Juifs en Europe, les méthodes de déportation vers les camps de la
mort, la logistique de l'extermination de masse et la gestion des biens
confisqués aux victimes.
Les procès-verbaux
de la Conférence de Wannsee, qui ont survécu à la guerre, ont fourni
des preuves documentaires cruciales sur la complicité et l'implication
directe des hauts fonctionnaires nazis dans le génocide des Juifs. Ces
documents ont également contribué aux efforts d'enquête et de jugement
lors des procès de Nuremberg et d'autres procès de criminels de guerre
nazis après la fin de la Guerre.
L'organisation
ochlocratique de l'Holocauste.
L'Holocauste pour
être mené à bien a nécessité la participation d'un grand nombre d'individus
à différents niveaux de responsabilité, depuis les plus hauts responsables
du régime nazi et des membres des forces paramilitaires jusqu'à diverses
agences gouvernementales et aux plus aux simples exécutants de terrain.
Des centaines de
milliers de personnes ont ainsi été directement impliquées dans les
activités liées à l'Holocauste. Des bureaucraties spéciales ont été
mises en place pour organiser la déportation des Juifs et d'autres victimes
vers les camps de la mort. Cela comprenait notamment la coordination des
transports ferroviaires, la compilation de listes de déportation et la
gestion des biens confisqués aux déportés.
En organisant un
tel système bureaucratique centralisé, les nazis ont dispersé les responsabilités,
ou en tout cas dilué dans la masse les sentiments de responsabilité et
de culpabilité des acteurs du crime. Ils ont installé une ochlocratie,
une régime de médiocres, chez qui ce qu'il y a de pire dans l'humain
était convoqué, illustrant tragiquement ce que ce que la philosophe Hannah
Arendt, à la suite du procès d'Eichman a appelé la banalité
du mal.
Les
dirigeants nazis.
Hitler, Himmler,
Heydrich, Goebbels et d'autres hauts responsables du parti nazi et du gouvernement
allemand étaient directement responsables de la mise en oeuvre des politiques
génocidaires, preuve que l'Holocauste, loin d'être marginal dans l'histoire
de la Seconde Guerre mondiale, était central dans le programe criminel
des nazis.
• Adolf
Hitler. - En tant que Führer de l'Allemagne nazie, Hitler était le
principal architecte de la politique antisémite et raciste qui a mené
à l'Holocauste. Son idéologie nazie et ses discours incendiaires ont
inspiré et légitimé la persécution et l'extermination des Juifs et
d'autres groupes considérés comme indésirables.
• Heinrich Himmler.
- Himmler était le chef de la SS (Schutzstaffel) et l'un des principaux
architectes de l'Holocauste. Il a supervisé les forces de sécurité et
de police du régime nazi, notamment la Gestapo (police secrète) et les
Einsatzgruppen
( = groupes opérationnels, qui étaient des unités de tuerie mobiles).
Himmler a également dirigé l'administration des camps de concentration
et d'extermination.
• Reinhard Heydrich.
- Heydrich était un haut responsable de la SS et le directeur du Bureau
principal de sécurité du Reich (RSHA). Il a été directement impliqué
dans la coordination de la répression, de la déportation et de l'extermination
des Juifs et d'autres groupes ciblés. Heydrich a également été un architecte
clé de la « Solution finale ».
• Adolf Eichmann.
- Eichmann était un fonctionnaire de la SS chargé de la logistique
de la déportation des Juifs vers les camps de la mort. Il a été l'un
des principaux organisateurs de la conférence de Wannsee en 1942, lors
de laquelle les plans pour la « Solution finale » ont été discutés.
• Joseph Goebbels.
- Goebbels était le ministre de la Propagande du régime nazi. Il a été
au coeur de la diffusion de la propagande antisémite et dans la promotion
de l'idéologie nazie. Ses discours et ses médias ont contribué à inciter
à la haine et à justifier les actions contre les Juifs.
• Hermann Göring
: Göring était un haut responsable du parti nazi et l'un des principaux
dirigeants du Troisième Reich. En tant que chef de la Luftwaffe (force
aérienne allemande) et président du Conseil de sécurité du Reich, il
est intervenu dans la mise en oeuvre des politiques antisémites et la
confiscation des biens des victimes de l'Holocauste.
Les
membres de la SS et de la Gestapo.
Les nazis ont établi
plusieurs agences et organisations spécialisées pour superviser
la mise en œuvre de leurs politiques racistes, à commencer le Reichssicherheitshauptamt
(Office
central de la sécurité du Reich), qui comprenait la Gestapo (police
secrète), la Sicherheitsdienst (service de renseignement de la
SS) et d'autres agences chargées de la surveillance et de la répression
des opposants politiques et des « ennemis du Reich ». La SS et la Gestapo
étaient présentes dans les camps de concentration, les centres de mise
à mort et dans les territoires occupés.
Les
membres des Einsatzgruppen.
Les Einsatzgruppen
étaient des unités paramilitaires mobiles, émanant de la SS, qui étaient
chargées de mener à bien des opérations de sécurité, de répression
politique et d'extermination dans les territoires occupés, principalement
à l'Est. Ces groupes avaient été créés avant même le déclenchement
de la guerre, en 1938, mais ils ont joué un rôle crucial dès le début
de l'invasion de la Pologne en septembre 1939. Ils étaient composés de
membres des SS, de la police et d'autres organisations nazies. Leur méthode
principale d'opération consistait à exécuter sommairement des milliers
de personnes, souvent en les alignant au bord de fosses ou de ravins et
en les abattant. Leur activité a été particulièrement intense pendant
les premières phases de l'invasion de l'URSS en 1941, où ils ont suivi
les armées allemande, éliminant systématiquement les populations juives
et tous ceux qui étaient jugés « indésirables » des zones conquises.
Les estimations du nombre de personnes tuées par les Einsatzgruppen
varient, mais elles se situent généralement entre un million et un million
et demi. Les Einsatzgruppen ont été responsables de certains des
pires massacres de masse de l'Holocauste, notamment à Babi Yar en Ukraine
et à Rumbula en Lettonie. Bien que leur rôle ait diminué au fur et à
mesure que les nazis ont mis en place des installations d'extermination
plus systématiques, les Einsatzgruppen ont continué à jouer un
rôle dans l'extermination des Juifs et d'autres groupes tout au long de
la guerre.
Fonctionnaires
et bureaucrates divers.
De nombreux fonctionnaires
allemands et collaborateurs locaux dans les territoires occupés étaient
chargés de mettre en œuvre les politiques antisémites (confiscation
des biens, déportation des populations juives et coordination des activités
dans les ghettos et les camps). Les nazis ont aussi créé des structures
administratives plus directement dédiées à la mise en oeuvre de l'extermination
de masse. Les camps étaient gérés par des bureaucraties complexes qui
organisaient l'arrivée des déportés, leur sélection pour le travail
forcé ou l'extermination immédiate, ainsi que la gestion des ressources
nécessaires à l'opération des camps. Des milliers de gardes, de fonctionnaires
et de travailleurs civils étaient employés dans les camps de la mort
et de concentration, où ils étaient impliqués dans le fonctionnement
quotidien des installations et dans l'assassinat de masse des détenus.
Les
collaborateurs locaux.
Dans de nombreux
pays occupés par les nazis, bien que des mouvements de résistance aient
partout existé à des degrés divers, des collaborateurs locaux ont participé
à la mise en oeuvre de l'Holocauste, en fournissant des informations aux
autorités allemandes, en aidant à l'identification et à la déportation
des Juifs, ou même en participant directement aux massacres. L'Autriche
a été annexée par l'Allemagne nazie en 1938, et de nombreux Autrichiens
ont participé activement à l'Holocauste. En Pologne, certains ont collaboré
avec les Nazis, tandis que d'autres ont tenté de sauver des Juifs. En
Hongrie, le régime fasciste a collaboré avec les Nazis dans la déportation
de Juifs hongrois vers les camps de la mort. Aux Pays-Bas,
l'existence d'une forte résistance n'a pas empêché, la collmaboration
et les Juifs néerlandais ont été massivement déportés vers les camps
de concentration et d'extermination. L'occupation nazie de la Norvège
a également entraîné la déportation des Juifs norvégiens vers les
camps de concentration. Le gouvernement belge, sous occupation nazie, a
lui aussi collaboré à la déportation des Juifs. Quant à la France
occupée, tandis qu'unepetite fraction de l'administration rejoignait
De Gaulle à Londres, elle a pour l'essentiel, sous le gouvernement de
Vichy, collaboré elle aussi avec les Nazis dans la déportation
des Juifs.
-
Le régime
de Vichy et l'Holocauste
Le régime de Vichy,
dirigé par le maréchal Philippe Pétain, a collaboré avec l'Allemagne
nazie pendant l'occupation de la France pendant la Seconde Guerre mondiale.
Bien que le régime de Vichy ait initialement prétendu être une entité
politique indépendante, il a rapidement cédé aux pressions allemandes
et est devenu un instrument de l'occupation nazie en France.
Le régime de Vichy
a joué un rôle important dans la persécution et la déportation des
Juifs en France pendant l'Holocauste. Et sur ce point a parfois devancé
les demandes des nazis (notamment en mettant en oeuvre la déportation
d'enfants juifs).
Dès octobre 1940,
le régime de Vichy a promulgué le Statut des Juifs, qui définissait
les Juifs comme une race distincte et limitait leurs droits civils et professionnels.
Le régime de Vichy
a coopéré avec les autorités d'occupation allemandes pour identifier,
arrêter et livrer les Juifs français et étrangers aux autorités nazies.
La police française a participé activement à la rafle de Juifs, notamment
lors de la rafle du Vélodrome d'Hiver (rafle du Vel d'hiv) à Paris en
juillet 1942.
• La
rafle du Vélodrome d'Hiver a eu lieu du 16 au 17 juillet 1942 et a
été l'une des plus grandes rafles de Juifs organisées par le régime
de Vichy. Elle était destinée à capturer un grand nombre de Juifs afin
de les déporter. Les autorités de Vichy ont élaboré un plan détaillé
pour la rafle, en collaboration avec les forces d'occupation allemandes.
Des milliers de policiers français ont été mobilisés pour participer
à l'opération. L'objectif était de capturer environ 25 000 Juifs. Les
Juifs ont été arrêtés à leur domicile ou dans la rue. Ils ont été
conduits dans des centres de regroupement, dont le vélodrome d'Hiver était
le principal. Les Juifs arrêtés ont été détenus dans des conditions
lamentables. Ils vivaient sans eau, sans nourriture adéquate, et dans
des conditions sanitaires déplorables. Après quelques jours de détention
au Vel d'Hiv, ils ont été transférés vers les camps de Drancy
et d'autres camps de transit, d'où ils ont ensuite été envoyés vers
les camps d'extermination en Pologne, principalement Auschwitz. Près de
13 000 Juifs, dont de nombreux enfants, passés par Drancy,ont été déportés
et ont perdu la vie dans les camps d'extermination. Seuls quelques centaines
sont revenus après la guerre.
Le régime de Vichy
a établi des camps de transit en France, tels que le camp de Drancy près
de Paris, où les Juifs arrêtés étaient internés avant d'être déportés
vers les camps d'extermination nazis en Europe de l'Est.
• Le
camp de Drancy a joué un rôle crucial dans la déportation
des Juifs vers les camps d'extermination nazis en Pologne et en Allemagne.
Il avait été construit dans les années 1930 en tant qu'immeuble d'habitation
pour les familles ouvrières. Après l'occupation de la France par l'Allemagne
nazie en 1940, le camp a été transformé en camp de transit pour les
Juifs et a été utilisé à partir de 1941. Les conditions de vie au camp
étaient extrêmement dures. Les prisonniers vivaient dans des conditions
sanitaires déplorables, avec une surpopulation, une alimentation insuffisante,
et des traitements brutaux de la part des gardiens. Le camp a servi de
point de départ pour de nombreuses déportations vers les camps d'extermination
nazis, notamment Auschwitz, Treblinka, et Sobibor. Près de 65 000 Juifs
ont été déportés depuis Drancy. Qquelques centaines seulement sont
revenus après la guerre. Le camp a été libéré par les forces alliées
en août 1944. Après la guerre, plusieurs personnes impliquées dans la
gestion du camp et les déportations ont été jugées et condamnées.
Entre 1942 et 1944,
près de 76 000 Juifs, dont de nombreux enfants, ont été déportés de
France vers les camps de la mort nazis, principalement à Auschwitz.
Seuls quelques milliers ont survécu. |
L'industrie de
la mort.
Le génocide des
Juifs et d'autres groupes lors de l'Holocauste a été planifié et exécuté
d'une manière systématique et bureaucratique dont les nazis. Cette approche
rationalisée a permis aux nazis d'exterminer des millions de personnes
de manière efficace et à grande échelle, démontrant la profondeur de
leur détermination à mener à bien leur programme meurtrier.
Division
du travail.
L'organisation de
l'Holocauste impliquait une division du travail entre différentes agences
gouvernementales, organisations paramilitaires, entreprises privées et
autres entités. Des ministères, des commandements militaires, des entreprises
telles que la Deutsche Reichsbahn (Chemins de fer du Reich allemand) et
des sociétés comme IG Farben ont tous participé activement à la mise
en oeuvre de l'Holocauste.
• Deutsche
Reichsbahn. - La Reichsbahn était la société ferroviaire nationale
de l'Allemagne nazie. Elle a été impliquée dans le transport des prisonniers
vers les camps de concentration, les camps d'extermination et les sites
de travail forcé. Les trains de la Reichsbahn ont été utilisés pour
déplacer des millions de personnes vers les centres de mise à mort nazis,
en particulier pendant les phases les plus intenses de la « Solution finale
». La Reichsbahn était directement investie dans l'organisation logistique
du transport de masse des déportés (ci-dessous).
• IG Farben.
- IG Farben était un conglomérat chimique et pharmaceutique allemand.
Pendant l'Holocauste, IG Farben est intervenu directement dans les atrocités
nazies de plusieurs manières. Tout d'abord, cette société a été impliquée
dans l'exploitation de la main-d'oeuvre concentrationnaire dans les usines
chimiques. Les détenus des camps de concentration étaient contraints
de travailler dans des conditions inhumaines pour IG Farben et d'autres
entreprises, soutenant ainsi l'effort de guerre allemand. De plus, IG Farben
a fourni des produits chimiques utilisés dans les chambres à gaz pour
l'extermination de masse, ainsi que dans d'autres aspects du système concentrationnaire
nazi. Elle a également bénéficié financièrement de la main-d'œuvre
esclave et de la spoliation des biens des victimes de l'Holocauste.
Les
camps.
Les nazis ont construit
des camps de concentration, des camps de travail et et camps d'extermination,
ces-derniers spécifiquement conçus pour l'assassinat de masse de
personnes, principalement par gazage, mais aussi par d'autres moyens tels
que la famine, la maladie, le travail forcé et l'exécution.
• Les
camps de concentration étaient des installations où les nazis détenaient
des prisonniers pour des motifs politiques, religieux, ethniques ou sociaux.
Les conditions de vie dans ces camps étaient extrêmement brutales, et
beaucoup de détenus mouraient de malnutrition, de maladies, de travail
forcé et de mauvais traitements. Dachau, Sachsenhausen, Buchenwald et
Bergen-Belsen sont parmi les camps de concentration les plus connus. Bien
que les camps de concentration ne furent pas spécifiquement destinés
à l'extermination à grande échelle, un grand nombre de détenus y ont
trouvé la mort.
• Les camps
de travail forcé étaient destinés à exploiter la force de travail
des détenus pour soutenir l'effort de guerre nazi. Les détenus étaient
forcés de travailler dans des conditions extrêmement difficiles et souvent
mortelles. Beaucoup sont morts de surmenage, de malnutrition, de maladies
et de mauvais traitements. Certains des camps de concentration étaient
également des camps de travail, où les détenus étaient exploités pour
travailler dans des usines, des mines, des fermes ou d'autres industries
au profit du régime nazi.
• Les camps
d'extermination (camps de la mort) étaient conçus spécifiquement
pour l'extermination de masse des détenus, principalement des Juifs. Les
nazis ont mis en place six camps d'extermination principaux en Pologne
occupée : Auschwitz-Birkenau, Treblinka, Belzec, Sobibor, Chelmno et Majdanek.
Les victimes étaient acheminés en train. À leur arrivée, les prisonniers
étaient soumis à une sélection brutale, où ceux jugés inaptes au travail,
tels que les personnes âgées, les enfants, les femmes enceintes et les
malades, étaient souvent envoyés directement aux chambres à gaz dès
leur arrivée dans le camp. Les autres, dans l'attente de leur assassinat,
était soumis à des conditions inhumaines. Les installations des camps
de la mort, comme des camps de concentration et de travail, étaient souvent
surpeuplées, avec des milliers de personnes entassées dans des baraquements.
Le camp du
Struthof
Le camp du Struthof
(Natzweiler-Struthof) est le seul camp de concentration construit et exploité
par le régime nazi en France pendant la Seconde Guerre mondiale. Il était
situé dans les Vosges, près du village de Natzwiller dans le Bas-Rhin.
Ce camp a été construit en 1941, et était principalement destiné aux
prisonniers politiques (communistes, syndicalistes) et d'autres opposants
au régime nazi, ainsi qu'aux Juifs, aux Tsiganes. Il a fonctionné jusqu'en
1944, date à laquelle il a été libéré par l'armée américaine.
Les conditions de
vie étaient extrêmement dures, avec une surpopulation, une alimentation
insuffisante, et des travaux forcés. Les prisonniers étaient soumis à
des expériences médicales inhumaines et à des assassinats systématiques.
Le camp principal était relié à plusieurs sous-camps dispersés dans
la région, où les prisonniers étaient emmenés pour des travaux forcés
dans les usines et les carrières. Le Struthof a été le théâtre d'expériences
médicales inhumaines, notamment des expériences sur la fièvre typhoïde,
la malaria et la sclérose en plaques. Ces expériences ont causé de nombreuses
morts et souffrances atroces. Des exécutions sommaires ont été régulièrement
menées, et un four crématoire a été installé pour détruire les corps
des victimes. Au total, environ 17 000 personnes y sont mortes.
Après la guerre,
les crimes commis au camp ont été documentés et plusieurs personnes
impliquées ont été jugées et condamnées.Aujourd'hui, le site du camp
du Struthof est un mémorial et un musée dédié à la mémoire des victimes.
Il sert de lieu de commémoration et d'éducation. |
Utilisation
de la technologie et de l'efficacité industrielle.
Les nazis ont exploité
la technologie et les méthodes de production de masse pour accroître
l'efficacité de l'extermination. Les chambres à gaz, en particulier,
ont été conçues pour tuer un grand nombre de personnes en peu de temps,
et les victimes ont été soumises à un processus de sélection rapide
pour les envoyer à la mort ou au travail forcé. Les biens des déportés,
y compris leurs vêtements, leurs chaussures et leurs effets personnels,
étaient confisqués et réutilisés ou revendus par les nazis. Les
nazis ont couramment utilisé des prisonniers pour aider à gérer
les opérations du camp, y compris le tri des effets personnels des déportés
et le maintien de l'ordre dans les baraquements.
Transport
ferroviaire.
Les nazis ont utilisé
le réseau ferroviaire allemand et les chemins de fer des pays occupés
pour déporter des millions de personnes vers les camps de la mort. On
l'a vu, la Deutsche Reichsbahn a été impliquée directement dans l'organisation
et la mise en oeuvre de ces déportations. La Reichsbahn était chargée
de fournir les trains et de coordonner les transports des personnes déportées,
en particulier les Juifs, vers les camps de concentration, les ghettos
et d'autres installations de détention à travers l'Europe occupée. Ces
déportations étaient souvent effectuées dans des conditions inhumaines,
avec des trains surpeuplés et des voyages de longue durée, sans accès
à des conditions de vie décentes.
La Reichsbahn a également
été impliquée dans l'organisation des déportations massives de Juifs
et d'autres groupes vers les camps d'extermination, tels qu'Auschwitz-Birkenau,
Treblinka, Sobibor et d'autres. Les trains à destination de ces camps
étaient souvent marqués comme des trains de "réinstallation" ou de "travail
obligatoire" pour tromper les victimes sur leur véritable destination.
La compagnie ferroviaire était également responsable du déplacement
des prisonniers entre différents camps de concentration, de travail forcé
et d'extermination, en fonction des besoins de travail ou de la politique
de déportation nazie.
En plus de transporter
les déportés, la Reichsbahn était également impliquée dans la confiscation
des biens personnels des personnes déportées, y compris leurs effets
personnels, leurs vêtements et leurs bagages. Ces biens étaient souvent
confisqués dès l'arrivée des déportés dans les camps et étaient utilisés
ou revendus par les nazis.
L'argent de l'Holocauste.
Les dépenses liées
à la mise en oeuvre de du génocide (construction et fonctionnement des
camps de la mort et des camps de concentration, organisation des déportations
et des massacres), ont été financées en partie par les ressources prises
aux victimes, l'exploitation du travail forcé, les profits des entreprises,
le pillage de butin de guerre. Ces mêmes sources de financement ont servi
à soutenir l'effort de guerre nazi et à enrichir certains individus et
entreprises complices du régime.
Confiscation
des biens.
Les spoliations
perpétrées par les nazis étaient une composante majeure de leur politique
de persécution et d'exploitation des Juifs et, des populations civlées
par leur idéologie, mais aussi de toutes les populations des territoires
occupés. Ces spoliations étaient souvent effectuées de manière légale,
par des décrets et des lois discriminatoires promulgués par le régime
nazi, qui lui permettaient de confisquer systématiquement les biens (maisons,
voitures, bijoux, meubles et autres possessions), les propriétés, les
oeuvres d'art et autres objets de valeur (qui étaient stockés dans des
dépôts en Allemagne ou revendues sur le marché de l'art), les entreprises
(ensuite revendues à des non-Juifs à des prix dérisoires ou intégrées
dans l'économie de guerre nazie) et les ressources financières (comptes
bancaires, investissements et autres avoirs) des personnes et des
groupes persécutés. Ces spoliations étaient non seulement une source
de profit pour le régime nazi, mais elles étaient également un moyen
de déshumaniser et de déposséder les victimes de leurs biens et de leur
dignité.
Le
travail forcé.
Les nazis ont exploité
la main-d'œuvre concentrationnaire dans les camps de travail forcés,
sans rémunération adéquate, voire sans aucune rémunération du tout.
Les détenus étaient employés dans des industries militaires, des mines,
des usines et d'autres entreprises, ce qui a permis aux nazis de bénéficier
d'une main-d'œuvre bon marché.
Profits
des entreprises.
De nombreuses entreprises
allemandes ont bénéficié du travail forcé des détenus des camps de
concentration et des ghettos pendant l'Holocauste. Certaines de ces entreprises
ont directement profité de la production dans les camps, tandis que d'autres
ont tiré profit de contrats de sous-traitance avec le régime nazi pour
fournir des biens et des services nécessaires à la machine de guerre
nazie.
Les ghettos.
A la fin du Moyen
âge on a donné le nom ghetto, d'après le nom d'un quartier de
Venise, aux quartiers où les Juifs étaient forcés de vivre. Des ghettons
ghettos ont été établis dans différentes villes d'Europe, en Pologne,
en Allemagne et dans d'autres régions. La création de ces quartiers relevait
alors des préjugés religieux, sociaux et économiques et de motivations
politiques. Les dirigeants locaux et les autorités religieuses avaient
souvent peur de l'influence des Juifs sur la population locale ou craignaient
qu'ils ne contaminent la foi chrétienne. Les ghettos étaient également
utilisés pour isoler et contrôler les populations juives, limitant leur
accès aux ressources et aux opportunités économiques.
Les nazis ont utilisé,
les ghettos, comme une étape préliminaire avant la mise en oeuvre de
la « Solution finale ». Ces quartiers, établis dans de nombreuses villes
d'Europe occupée, principalement en Europe de l'Est, ont été entourés
de murs ou de barbelés, et ont servi de moyen de regrouper les populations
juives avant leur déportation vers les camps de concentration et d'extermination.
Des millions de personnes y ont été déplacées de force, privées de
leurs biens et de leurs droits.
Les conditions de
vie dans les ghettos étaient extrêmement précaires. La surpopulation,
le manque de nourriture, d'eau potable et d'installations sanitaires adéquates
ont conduit à des conditions sanitaires désastreuses. Les habitants des
ghettos étaient également soumis à des restrictions sévères sur leurs
déplacements, leurs activités économiques et leur accès aux services
de base. Malgré ses conditions désespérées, il y a eu des actes de
résistance courageux dans de nombreux ghettos. Des soulèvements armés,
des évasions et d'autres formes de résistance ont été tentés par les
habitants des ghettos, bien que souvent avec des conséquences tragiques.
Principaux ghettos
:
• Le
ghetto de Varsovie (Pologne) était le plus grand ghetto juif établi
par les nazis. Il a été créé en novembre 1940 et fermé en mai 1943
après s'être soulevé. Pendant son existence, plus de 400 000 Juifs y
ont été enfermés, et des centaines de milliers sont morts de malnutrition,
de maladies ou ont été déportés vers les camps d'extermination.
+ Le
soulèvement du ghetto de Varsovie est l'un des événements les plus
marquants de la Seconde Guerre mondiale et de l'Holocauste. Il a eu lieu
du 19 avril au 16 mai 1943.
La révolte a éclaté
après que les nazis ont commencé à déporter des Juifs du ghetto vers
le camp d'extermination de Treblinka. Sur les 450 000 habitants du ghetto,
il n'en restait plus que 70 000 quand les habitants ont organisé une résistance
armée contre les forces allemandes. Dirigée principalement par des membres
du Żydowska Organizacja Bojowa ( = Organisation juive de combat) et du
Żydowski Związek Wojskowy (Union militaire juive),
Malgré leur infériorité
en termes d'armement et de nombre, quelques centaines de combattants juifs
ont résisté héroïquement pendant près d'un mois contre les forces
allemandes bien mieux équipées. La révolte a été écrasée par les
Allemands après de violents combats de rue, et le ghetto a été entièrement
détruit. 13 000 habitants sont morts, 58 000 ont été déportés.
Bien que la révolte
du ghetto de Varsovie ait finalement échoué
du point de vue militaire, elle a été un symbole de la résistance juive
contre l'oppression nazie. Elle a inspiré d'autres actes de résistance
dans les ghettos et les camps de concentration.
• Le ghetto de
Łódź (Pologne) a été établi en 1939 et était l'un des plus grands
ghettos juifs en Pologne. Il a été liquidé en 1944, avec la déportation
de la majorité de ses habitants vers les camps de la mort. Près de 200
000 Juifs ont été déportés de ce ghetto, la plupart étant tués à
Auschwitz.
• Le ghetto
de Cracovie (Pologne) a été établi en mars 1941. Bien qu'il ait
été plus petit que d'autres ghettos, il a joué un rôle important dans
la déportation des Juifs de Cracovie et
des régions environnantes vers les camps d'extermination.
• Le ghetto
de Vilnius (Lituanie) a été établi en septembre 1941. Il a été
liquidé en 1943 avec la déportation de la plupart de ses habitants vers
les camps d'extermination. Vilnius était
un important centre intellectuel juif avant la guerre, et de nombreux Juifs
lituaniens
ont été tués dans ce ghetto.
De nombreux autres ghettos
ont été établis dans d'autres pays d'Europe occupée par les nazis,
notamment en Ukraine, en Biélorussie,
en Lettonie, en Estonie,
en Hongrie et en Roumanie. Ces ghettos ont tous été une des épisodes
tragiques dans la persécution et l'extermination des Juifs pendant l'Holocauste.
Les méthodes
d'extermination.
Les nazis ont utilisé
plusieurs méthodes d'extermination, qui étaient toutes illustraient la
brutalité et de la barbarie du régime.
Chambres
à gaz.
Les chambres à
gaz étaient l'une des méthodes d'extermination les plus couramment utilisées.
Ces installations étaient conçues pour tuer un grand nombre de personnes
de manière rapide et efficace en utilisant des gaz toxiques.
Les déportés étaient
souvent amenés à croire qu'ils allaient prendre une douche ou subir un
processus de désinfection. Les nazis utilisaient cette ruse pour éviter
toute panique ou résistance de la part des victimes. À leur arrivée
à la chambre à gaz, les déportés étaient contraints de se déshabiller
et de déposer leurs effets personnels. Les nazis avaient souvent promis
que les victimes seraient réunies après la désinfection. Une fois que
les victimes étaient entrées dans la chambre à gaz, les portes étaient
verrouillées et scellées hermétiquement.
Les nazis utilisaient
généralement le Zyklon B, un gaz toxique à base de cyanure,
pour empoisonner les personnes à l'intérieur. Les nazis introduisaient
le gaz dans la chambre à gaz par des orifices spécialement conçus dans
le toit ou les murs. Les victimes mouraient généralement dans les minutes
qui suivaient l'introduction du gaz. Le cyanure interférait avec le processus
respiratoire des cellules, entraînant une mort par asphyxie.
Après le gazage,
les nazis retiraient les corps des chambres à gaz pour les incinérer
dans des fours crématoires situés à proximité. Les cendres étaient
souvent dispersées ou enterrées dans des fosses communes.
Fusillades
de masse.
Dans les territoires
occupés de l'Europe de l'Est, en particulier en URSS, les nazis ont organisé
des fusillades de masse, où des groupes de victimes étaient alignés
au bord de fosses communes et abattus par des pelotons d'exécution. Ces
massacres ont été perpétrés dans des forêts, des ravins ou d'autres
lieux isolés, notamment par les Einsatzgruppen.
Des centaines de
milliers de Juifs, de Roms, de résistants, de prisonniers de guerre et
d'autres personnes ont été tués de cette manière. (On notera ici, sans
que cela exonère le régime nazi de ses crimes, que les mêmes méthodes
ont utilisé par l'Union Soviétique, lors du massacre de Katyń, un assassinat
de masse perpétré par le NKVD (la police politique), au printemps
1940 dans une forêt près de Smolensk,
et où ont péri plusieurs milliers de Polonais. Un massacre que les Soviétiques
ont longtemps imputé aux nazis).
Travail
forcé.
Bien que les camps
de concentration et de travail n'aient pas été conçus spécifiquement
pour l'extermination, de nombreux prisonniers y sont morts en raison des
conditions de vie extrêmement difficiles, de la sous-alimentation, de
la malnutrition, des maladies, des mauvais traitements, des exécutions
sommaires et du travail épuisant imposé par les nazis.
Le régime nazi a
utilisé des millions de personnes (prisonniers de guerre, travailleurs
forcés civils et déportés), pour répondre aux besoins de l'effort
de guerre, de l'industrie et de l'infrastructure. Les travailleurs forcés
étaient utilisés dans la construction, l'agriculture, l'exploitation
minière, l'industrie lourde, l'armement et d'autres secteurs essentiels
à l'effort de guerre allemand. Les travailleurs forcés étaient souvent
recrutés de force dans les territoires occupés par les nazis, ainsi que
parmi les populations juives, roms et autres groupes ciblés par leurs
lois discriminatoires.
Les hommes, les femmes
et même les enfants étaient forcés de travailler dans des conditions
brutales. Ils étaient logés dans des conditions insalubres et surpeuplées,
dans des camps de travail ou des casernes. Les conditions de travail étaient
dangereuses et épuisantes, avec des heures de travail prolongées et des
exigences de production extrêmement élevées. Les travailleurs forcés
étaient battus et brutalisés par les gardes et les superviseurs. Les
châtiments sévères étaient courants pour ceux qui ne satisfaisaient
pas aux exigences de travail ou qui tentaient de s'échapper.La sous-alimentation
et les conditions sanitaires médiocres entraînaient des maladies,
des carences nutritionnelles et une mortalité accrue.
Ceux qui étaient
considérés comme inaptes au travail, malades ou qui tentaient de s'échapper
étaient exécutés sommairement par les gardes ou les autorités
nazies.
Expérimentations
médicales.
Les nazis ont mené
des expériences médicales sur des prisonniers des camps de concentration
et d'extermination et des ghettos. Ces expérimentations, menées principalement
dans le but de promouvoir la prétendue suprématie raciale aryenne et
de soutenir l'idéologie nazie, étaient faites sans consentement des victimes,
dans des conditions de torture et de cruauté extrêmes.Elles ont causé
d'immenses souffrances et ont entraîné la mort de milliers de personnes.
Certains prisonniers
étaient immergés dans de l'eau glacée ou exposés à des températures
extrêmement froides pour étudier les effets de l'hypothermie et de la
congélation sur le corps humain, dans le but de trouver des moyens de
protéger les pilotes allemands abattus dans les eaux froides de la mer
Baltique. Les médecins nazis menaient des expériences visant à développer
des méthodes de stérilisation, notamment la castration, les injections
de substances chimiques dans les organes reproducteurs et la ligature des
trompes de Fallope. Ils infectaient aussi délibérément des prisonniers
avec des maladies telles que le typhus, la malaria et la tuberculose pour
étudier le cours de la maladie et tester des vaccins et des traitements
expérimentaux. Des tentatives de transplantation d'organes entre des prisonniers
ont également été menées, souvent avec des résultats mortels pour
les donneurs et les receveurs. Les nazis ont par ailleurs mené des expériences
sur des prisonniers en les exposant à des agents chimiques et biologiques,
tels que le gaz moutarde et le bacille du charbon, dans le but de développer
des armes de destruction massive. (A la même époque le Japon, notamment
à travers les agissements criminels de l'unité 731 en Mandchourie
occupée, se livrait au même type d'expériences).
Les campagnes
d'extermination.
Les campagnes d'extermination
systématique, notamment l'opération Reinhard qui a conduit à la création
des camps d'extermination, étaient une composante essentielle de l'Holocauste.
L'opération
Reinhard.
L'Opération Reinhard
( = Aktion Reinhard), était le nom de code donné par les nazis
à leur plan visant à exterminer systématiquement les Juifs vivant dans
le Gouvernement général de Pologne occupé par les Allemands. L'opération
a été nommée en référence à Reinhard Heydrich, haut fonctionnaire
nazi et principal architecte de la « Solution finale ». Elle a débuté
en 1942 et a été menée principalement dans trois camps d'extermination
spécialement construits à cet effet : Belzec, Sobibor et Treblinka.
• Belzec
a été un camp d'extermination opérationnel pendant une période relativement
courte mais a été responsable de la mort dans des chambres à gaz de
434 508 personnes, en grande majorité des Juifs.
• Sobibor
a également été utilisé comme camp d'extermination où environ 250
000 Juifs ont été assassinés.
• Treblinka
était un camp d'extermination où environ 800 000 à 900 000 Juifs ont
été assassinés, principalement dans des chambres à gaz.
L'opération a été
menée avec une efficacité terrifiante. Des trains remplis de Juifs ont
été acheminés vers ces camps, où ils étaient séparés, dépouillés
de leurs biens et envoyés directement vers les chambres à gaz. L'Opération
Reinhard a été la phase la plus meurtrière de l'Holocauste. Cette opération
a été menée dans le plus grand secret, et les nazis ont fait des efforts
considérables pour dissimuler leurs crimes. Après la fin de l'opération
en 1943, les camps ont été démantelés et les traces des atrocités
ont été effacées autant que possible dans le cadre de l'effort nazi
pour dissimuler l'ampleur de leurs crimes.
Les
camps de la mort.
Les principaux camps
d'extermination étaient situés en Pologne occupée, où les nazis pouvaient
mener leurs opérations à l'abri des regards indiscrets, près des
populations juives qu'ils ciblaient et au milieu d'un population générale
souvent complaisante.
Ces camps d'extermination
étaient équipés de chambres à gaz, de crématoires et d'autres installations
destinées à faciliter le processus. Les victimes étaient souvent amenées
dans ces camps par train, où elles étaient séparées, dépouillées
de leurs biens et envoyées directement aux chambres à gaz.
Outre Belzec, Sobibor
et Treblinka déjà mentionnés, les camps d'extermination les plus importants
étaient :
• Chelmno.
- Le camp d'extermination de Chelmno, situé en Pologne, a été l'un des
premiers camps de ce type à être mis en service par les nazis. Il a commencé
ses opérations en 1941. Les victimes étaient gazées dans des camions
à gaz mobiles. On estime que plus de 150 000 personnes, principalement
des Juifs, ont été tuées à Chelmno.
• Auschwitz-Birkenau.
- Egalement situé en Pologne, Auschwitz-Birkenau, était le plus plus
meurtrier et le plus grand complexe de camps de concentration et d'extermination
construit par les nazis. Il comprenait à la fois des camps de travail
forcés et des installations d'extermination de masse. Les chambres à
gaz à Auschwitz-Birkenau ont été utilisées pour assassiner plus d'un
million de Juifs, de Roms, de prisonniers politiques, de résistants, et
d'autres personnes considérées comme indésirables par les nazis.
D'autre camps ont également
existé, de taille plus modeste, mais qui, tout comme les plus grands camps
d'extermination, ont été des sites de souffrance et de morts massives
pendant l'Holocauste. Ils faisaient partie du réseau de centres de mise
à mort mis en place par les nazis dans le cadre de leur politique d'extermination
systématique :
• Auschwitz-Monowitz
(Auschwitz III). - Bien que Auschwitz-Monowitz soit principalement connu
comme un camp de travail forcé, il avait également une chambre à gaz
et des crématoires où des prisonniers étaient tués.
• Majdanek.
- Situé près de la ville de Lublin en Pologne,
Majdanek était à la fois un camp de concentration et un camp d'extermination.
Il a été opérationnel de 1941 à 1944. Madjanek a été le site de l'assassinat
de plus de 78 000 Juifs ainsi que de milliers de Polonais, de prisonniers
de guerre soviétiques et d'autres détenus.
• Maly Trostenets.
- Ce camp était situé près de Minsk en Biélorussie.
Bien qu'il ait été principalement utilisé comme camp de travail forcé,
il a également servi de site d'exécution de masse.
• Poniatowa.
- Ce camp était situé en Pologne, près de la ville de Lublin. Il a été
utilisé principalement comme camp de travail forcé, mais en novembre
1943, une révolte des prisonniers juifs a été écrasée et environ 14
000 détenus, en grande majorité des Juifs, ont été exécutés en représailles.
• Plaszow.
- Situé près de Cracovie en Pologne, Plaszow était à l'origine un camp
de travail forcé, mais il est devenu plus tard un camp d'extermination
où des milliers de Juifs ont été assassinés.
Massacres
en URSS et dans d'autres pays occupés.
En plus des camps
d'extermination en Pologne, les nazis ont également organisé des massacres
de masse de Juifs dans d'autres pays occupés, notamment en URSS (en Lituanie,
en Lettonie, en Estonie, en Biélorussie et en Ukraine). Des fosses communes
ont été utilisées pour assassiner des milliers, voire des millions,
de personnes. Ici encore, ces campagnes d'extermination étaient menées
de manière systématique.
--
Le sort des
femmes et des enfants
Pendant l'Holocauste,
les femmes ont été soumises à des traitements particuliers en raison
de leur genre. Elles étaient souvent victimes de viols et d'autres violences
sexuelles, tant dans les camps de concentration que lors des rafles et
des déportations. Les gardiens des camps, les soldats et d'autres hommes
en position d'autorité abusaient fréquemment de leur pouvoir pour agresser
sexuellement les femmes détenues. Les femmes enceintes étaient forcées
à avorter. Les nazis considéraient les enfants nés dans les camps comme
une menace potentielle et cherchaient à empêcher leur naissance.
Les nazis ont mené
des programmes de stérilisation forcée, visant spécifiquement les femmes
considérées comme « indésirables » selon les critères de l'eugénisme
nazi. Les femmes roms, handicapées et d'autres groupes désignés comme
« non aryens » étaient soumises à des opérations de stérilisation
contre leur volonté. Des expériences médicales étaient également
menées sur des femmes détenues. Ces expériences comprenaient des tests
de médicaments, des opérations chirurgicales non consenties et d'autres
procédures cruelles visant à soutenir la recherche pseudo-scientifique
des nazis sur les prétendues races.
Les enfants ont aussi
été victimes de traitements particulièrement atroces et inhumains de
la part des nazis. Les familles juives ont été séparées de force dans
les ghettos et les camps. Les enfants arrachés à leurs parents étaient
parfois placés dans des camps spéciaux. Les médecins nazis ont mené
sur eux des tests de stérilisation, des vaccinations forcées, des greffes
de tissus et d'organes, ainsi que des tests de produits chimiques et pharmaceutiques.
Dans les camps d'extermination,
les enfants étaient envoyés dans les chambres à gaz dès leur arrivée.
De nombreux enfants, tout comme les adultes, ont également été tués
lors des exécutions de masse dans les camps, ou abattus par des soldats
nazis lors de pogroms et de rafles. Outre les enfants juifs, des enfants
roms, des enfants handicapés, des enfants polonais et d'autres enfants
considérés comme indésirables par les nazis ont également été victimes
de persécution et de assassinats systématiques.
Les enfants étaient
soumis à des conditions de vie déplorables dans les ghettos et les camps.
Ils souffraient de la faim, de la malnutrition, de la maladie, de la surpopulation
et de l'absence de soins médicaux adéquats. On connaît l'exemple d'Anne
Frank, morte du typhus à Bergen-Belsen, peu de temps avant la libération
des camps. Des enfants ont été contraints de travailler dans des conditions
dangereuses et épuisantes dans les camps de concentration et les usines
de travail forcé.
Ajoutons que les
nazis ont, en outre, instrumentalisé des enfants dans leur propagande,
les présentant comme des exemples de la « race aryenne » et organisant
des événements spéciaux pour promouvoir leur idéologie raciste.
On estime généralement
que plusieurs centaines de milliers d'enfants (certains historiens portent
ce chiffre à 1,5 million d'enfants) ont été tués par les nazis pendant
l'Holocauste. Parmi les victimes, il y avait des bébés, des enfants en
bas âge, des enfants d'âge scolaire et des adolescents. |
La libération
des camps.
A partir de 1944,
les troupes alliés, composés principalement des forces américaines,
britanniques, soviétiques, ont avancé à travers l'Europe et ont libéré
progressivement les territoires occupés par les forces allemandes. Au
fur et à mesure que les Alliés avançaient, ils découvraient les horreurs
des camps de concentration et d'extermination nazis.
Les
Soviétiques libèrent le camp de concentration de Majdanek, situé près
de Lublin en Pologne, en juillet 1944. C'est le premier camp de concentration
majeur à être découvert et libéré par les Alliés. En septembre, les
forces britanniques libèrent le camp de concentration de Bergen-Belsen,
en Allemagne. Ce camp était le lieu de détention de nombreuses victimes,
dont Anne Frank et sa soeur Margot, décédées peu avant la libération.
En octobre, les Soviétiques libèrent le camp de Sachsenhausen, situé
près de Berlin en Allemagne. En janvier 1945, les Soviétiques libèrent
le camp de concentration d'Auschwitz, en Pologne. Auschwitz est le symbole
de l'horreur de l'Holocauste, où des millions de personnes, principalement
des Juifs, ont été exterminées. En avril, les Soviétiques libèrent
le camp de concentration de Ravensbrück, en Allemagne, principalement
dédié aux femmes. Au même moment, les forces américaines libèrent
les camps de concentration de Buchenwald, en Allemagne, de Flossenbürg,
en Allemagne et de Mauthausen, en Autriche. Ils découvrent aussi
le camp de concentration de Dachau, en Allemagne, l'un des premiers camps
construits par les nazis, tandis que es Britanniques libèrent le camp
de concentration de Neuengamme, en Allemagne.
Ces libérations ont
permis de mettre fin à l'horreur des camps de concentration nazis et ont
révélé l'ampleur de l'Holocauste au monde entier. Les soldats alliés,
les journalistes et les responsables politiques ont été confrontés à
des scènes d'horreur indicibles, avec des survivants émaciés, des cadavres
entassés et des preuves flagrantes de l'ampleur de l'atrocité nazie.
Les Alliés ont rapidement pris des mesures pour secourir les survivants,
fournir des soins médicaux, de la nourriture et d'autres secours humanitaires.
Les Alliés ont documenté ces découvertes horribles, et les images et
témoignages des survivants ont révélé l'ampleur choquante de l'Holocauste.
Les horreurs découvertes dans les camps ont mis en lumière l'extermination
systématique des Juifs et les autres populations ciblées, ce qui a
suscité une réaction unanime de dégoût, de profonde indignation et
de condamnation à travers le monde, renforçant ainsi la solidarité entre
les nations alliées dans leur lutte contre l'Allemagne nazie. La connaissance
des atrocités commises par les nazis a aussi renforcé la détermination
des nations à poursuivre les responsables de ces crimes de guerre et à
établir des normes internationales pour la protection des droits
humains.
-
Ce que savaient
les Alliés
Avant la libération
des camps de concentration et d'extermination, beaucoup de personnes dans
la population allemande et dans les divers pays occupés connaissaient
le sort que les nazis réservaient au Juifs et se sont tues, et on prétendu
ensuite qu'elles « ne savaient pas ». Les dirigeants politiques et militaires
alliés, avaient eux aussi une certaine connaissance des atrocités commises
par les nazis. Des rapports, des témoignages et des preuves des persécutions
systématiques des Juifs et d'autres groupes, ainsi que des massacres de
masse, avaient commencé à émerger dès les premières années de la
Seconde Guerre mondiale.
Des informations
sur les camps de concentration et d'extermination étaient connues depuis
un certain temps avant la fin de la guerre. Par exemple, les services de
renseignement alliés avaient recueilli des informations sur les activités
des nazis grâce à des sources telles que des espions, des résistants
locaux et des prisonniers de guerre évadés. Des rapports détaillés
sur les atrocités nazies ont été remis aux Alliés, mais ils n'ont pas
toujours été pleinement pris au sérieux ou compris dans leur intégralité
en raison de l'ampleur et de la nature choquante des crimes signalés.
En outre, les Alliés
ont également reçu des informations provenant de sources indirectes,
telles que des photographies aériennes des camps de concentration et des
témoignages de soldats qui avaient libéré des camps de concentration
en avançant à travers l'Europe. Les Alliés aussi ont intercepté et
décodé des communications nazies qui mentionnaient des déportations
massives de populations civiles, ainsi que des opérations de nettoyage
ethnique et de génocide. Cependant, même avec ces preuves tangibles,
il semble qu'il y ait eu une certaine réticence à accepter pleinement
l'horreur de l'Holocauste jusqu'à ce que les camps ne soient libérés
et que l'ampleur totale des crimes nazis ne soit révélée de manière
irréfutable.
On a invoqué plusieurs
raions pour expliquer les silence des Alliés-:
les préoccupations et les efforts de tous devaient se concentrer sur la
défaite des puissances de l'Axe; les informations étaient trop parcellaires
pour justifier une révélation au public; la divulgation de ces informations
auraient pu compromettre les relations diplomatiques avec certains autres
pays dont ils souhaient le maintien de la neutralité; elle aurait pu aussi
compromettre la sécurité de ces sources d'information dont disposaient
les Alliés et entraver leur capacité à obtenir des renseignements futurs. |
Après l'Holocauste.
Les conséquences
de l'Holocauste sont vastes et profondes, et ont eu un impact durable sur
l'histoire, la société et la conscience collective de l'humanité. L'Holocauste
a entraîné la mort de six millions de Juifs européens, ainsi que des
millions d'autres victimes, y compris des Roms, des Slaves, des handicapés,
des homosexuels et des dissidents politiques. Il s'agit de l'un des plus
grands crimes contre l'humanité de l'histoire moderne. De nombreuses communautés
juives ont été anéanties ou gravement diminuées, ce qui a modifié
de manière significative la composition démographique de nombreuses régions
européennes. Les survivants de l'Holocauste ont enduré des souffrances
inimaginables, notamment la persécution, la déportation, le travail forcé,
la faim, les maladies, les expériences médicales inhumaines, les conditions
de vie inhumaines et la perte de proches.
L'Holocauste a suscité
une condamnation morale universelle et a renforcé la détermination à
prévenir de telles atrocités à l'avenir. Il a également conduit à
la création de normes internationales pour la protection des droits humains
et la prévention du génocide. Il a mis en lumière l'antisémitisme virulent
qui a prévalu en Europe depuis des siècles. Il a sensibilisé le monde
à la nature insidieuse de la haine raciale et religieuse et a renforcé
l'engagement en faveur de la tolérance, de la diversité et de la justice
sociale. L'Holocauste a stimulé la recherche, l'éducation et la commémoration
pour préserver la mémoire des victimes et enseigner les leçons de l'histoire.
Des institutions telles que les musées de l'Holocauste, les mémoriaux,
les programmes éducatifs et les initiatives de sensibilisation ont été
créées pour perpétuer le souvenir des victimes et prévenir de futurs
génocides.
Les
victimes de l'Holocauste.
L'Holocauste
a entraîné la mort de millions de personnes, principalement des Juifs,
mais aussi des Roms, des Slaves, des handicapés, des homosexuels et d'autres
groupes considérés comme indésirables par les nazis. C'est l'un des
plus grands crimes contre l'humanité de l'histoire moderne et a eu un
impact profond sur la conscience mondiale et la mémoire collective.
Environ 5 à 6
millions de Juifs européens ont été tués pendant l'Holocauste (5,1
millions selon l'historien Raul Hilberg, plus de 5,86 selon le Musée
de l'Holocauste de Washington). Ces victimes juives, représentaient environ
deux tiers de la population juive d'Europe avant la guerre.
On estime que de
200 000 à 500 000 Roms (= Tsiganes),
ont été tués pendant l'Holocauste. Les Roms étaient également ciblés
par les nazis en raison de leur appartenance ethnique.
Des millions de Slaves
(Polonais, Russes, Ukrainiens et d'autres groupes ethniques slaves), ont
été tués pendant l'Holocauste. Beaucoup ont été exécutés par des
Einsatzgruppen,
tandis que d'autres sont morts dans les camps de concentration et d'extermination.
Entre 200 000 et
250 000 personnes handicapées avaient été tuées dans le cadre de l'action
T4, un programme d'euthanasie visant à éliminer les personnes handicapées
et mentalement malades considérées comme « inaptes à vivre » selon
les critères nazis.
On estime que des
milliers d'homosexuels ont été persécutés et emprisonnés par les nazis
en raison de leur orientation sexuelle. Beaucoup ont été déportés vers
des camps de concentration et ont été soumis à des travaux forcés et
à des mauvais traitements.
D'autres groupes,
tels que les dissidents politiques, les témoins de Jéhovah, les communistes,
les socialistes, les francs-maçons
et les membres d'autres minorités religieuses ou ethniques, ont également
été persécutés et tués pendant l'Holocauste.
Les morts ne sont
pas les seules victimes de l'Holocauste. Les survivants sont aussi des
victimes. Ils ont enduré des conditions inhumaines dans les camps de concentration,
les camps d'extermination, les ghettos et d'autres lieux de persécution
nazie. Ils ont été témoins de la mort de membres de leur famille, de
la perte de leurs biens et de leur statut social, et ont été confrontés
à la violence, à la faim, à la maladie et à d'autres formes de souffrance.
Après la guerre, de nombreux survivants ont dû faire face à des défis
supplémentaires, notamment la reconstruction de leur vie, la recherche
de proches disparus, la lutte contre les traumatismes physiques et psychologiques,
ainsi que la réintégration dans la société.
Des
responsables de l'Holocauste devant leurs juges.
Une partie des nazis
impliqués dans l'Holocauste ont été jugés lors des différents procès
qui ont eu lieu après la Seconde Guerre mondiale. Près de 100 000 personnes
sont ainsi passées en justice, la plupart en Pologne; la plupart des Allemands,
mais aussi certains leurs collaborateurs locaux. Voici quelques-uns des
procès les plus célèbres :
• Procès
de Nuremberg. - Ce sont les procès les plus connus. Ils ont eu lieu
de novembre 1945 à octobre 1946. C'étaient des procès militaires destinés
à pour juger les principaux responsables nazis (Hermann Göring, Rudolf
Hess, Joachim von Ribbentrop et d'autres) accusés de crimes de guerre,
de crimes contre l'humanité et de crimes contre la paix. Bien qu'en termes
de contexte historique et de responsabilité morale, ces procès aient
étaient techniquement distincts dans leurs objectifs et leur portée de
la problématique de l'Holocauste, ils n'en ont pas moins eu une incidence
sur la compréhénsion que on peut avoir de cette tragédie. Ils ont aussi
fourni une tribune importante pour la condamnation morale et juridique
des responsables nazis impliqués dans la mise en œuvre de cette tragédie
et ont contribué à établir des précédents juridiques internationaux
pour la poursuite des crimes contre l'humanité. Ces procès ont présenté
des preuves détaillées des atrocités commises par le régime nazi (persécutions
antisémites, massacres de masse, expérimentations médicales sur des
prisonniers et autres violations des droits humains). Ces preuves ont mis
en lumière l'ampleur et la nature systématique des crimes commis pendant
l'Holocauste.
• Procès d'Auschwitz.
- Ce procès a eu lieu en Pologne de 1947 à 1948. Les accusés étaient
des membres du personnel du camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz,
dont Rudolf Höss, le commandant du camp.
• Procès de
Majdanek. - Ce procès a eu lieu en Pologne en 1944 et a jugé les
responsables du camp de concentration et d'extermination de Majdanek.
• Procès des
Einsatzgruppen.
- En 1947 et 1948, plusieurs procès ont eu lieu en Europe de l'Est contre
les membres des Einsatzgruppen.
• Procès de
Dachau. - En 1947, un tribunal militaire américain a jugé plusieurs
membres du personnel du camp de concentration de Dachau pour leurs crimes
pendant la Seconde Guerre mondiale.
• Procès de
Ravensbrück. - En 1947, des membres du personnel du camp de concentration
de Ravensbrück, principalement des femmes, ont été jugés pour leurs
actions pendant la guerre.
• Procès d'Adolf
Eichmann . - Ce procès s'est tenu à Jérusalem, en Israël, en 1961.
Eichmann
a été capturé par les services de renseignement israéliens en Argentine
en 1960, où il vivait sous une fausse identité. Il a été ramené en
Israël pour y être jugé devant un tribunal spécial à Jérusalem.
Le procès d'Eichmann
et a été largement couvert par les médias du monde entier. Il est remarquable
car il a été l'un des premiers cas où les crimes de l'Holocauste ont
été exposés en détail devant un tribunal. De nombreux survivants de
l'Holocauste ont témoigné lors du procès, fournissant des récits poignants
de leurs expériences dans les camps de concentration et d'extermination
nazis. Le procès a également mis en lumière la nature bureaucratique
et systématique de l'Holocauste, démontrant comment des fonctionnaires
nazis comme Eichmann avaient organisé et exécuté les déportations et
les massacres à grande échelle.
Adolf Eichmann a
été reconnu coupable de crimes contre l'humanité, de crimes de guerre
et de crimes contre le peuple juif. Il a été condamné à mort par pendaison
et exécuté en 1962. Ce procès a eu un impact majeur sur la prise
de conscience mondiale de l'Holocauste et a contribué à promouvoir la
justice pour les victimes de l'Holocauste.
• Procès
de Belzec : En 1963, un ancien gardien du camp d'extermination de Belzec
a été jugé en Allemagne pour son rôle dans les crimes commis là-bas.
• Procès
de Treblinka : En 1965, le procès de Treblinka a jugé des anciens
gardes du camp d'extermination de Treblinka.
• Procès
de John Demjanjuk . - Demjanjuk était un ancien gardien de camp de
concentration nazis, accusé d'avoir participé aux atrocités commises
au camp d'extermination de Sobibor. Il a été jugé en Israël en 1987,
où il a été reconnu coupable de crimes contre l'humanité. Cependant,
en 1993, de nouvelles preuves ont émergé remettant en question son identité
réelle et il a été acquitté. Plus tard, en 2011, il a été condamné
en Allemagne pour complicité de meurtre pour son rôle à Sobibor, mais
il est décédé avant que sa condamnation ne soit définitive.
• Procès du
Stutthof. - Plusieurs procès depuis 1966 à Gdansk, au cours desquelsont
été jugés des responsables du camp du Stutthof, où ont péri 60.000
personnes. Le dernier de ces procès, en 2018 (qui celui-ci s'est tenu
en Allemagne), concernait un ancien garde du camp de concentration
du Stutthof. Celui-ci il s'est concentré sur la complicité dans les meurtres
de masse perpétrés au camp.
La
création de l'Etat d'Israël.
La création de
l'Etat d'Israël est l'aboutissement d'un
long processus qui commence avec l'émergence du sionisme (= nationalisme
juif) à la fin du XIXe siècle et dont
l'Holocauste aura été le déclencheur final. Les idées sionistes étaient
motivées par des aspirations nationales et culturelles juives et ont contribué
à renforcer le sentiment de nécessité d'un refuge juif sûr chez les
Juifs qui ont été persécutés tout au long de l'histoire, ont subi les
pogroms en Europe de l'Est ainsi que toutes sortes de discriminations.
Après l'Holocauste, qui suscitait une sympathie mondiale envers
le peuple juif, les Puissances, parmi lesquelles celles qui administraient
la Palestine depuis le démantèlement de l'Empire
Ottoman, ont été plus ouvertes à cette argumentation. La culpabilité
ressentie par de nombreux pays occidentaux face à leur échec à prévenir
ou à arrêter ce génocide a porté vers une plus grande acceptation de
l'idée d'un État juif en Palestine. L'Organisation des Nations unies
a proposé un plan de partition en 1947 qui diviserait la Palestine en
un État juif et un État arabe. Un plan qui a débouché sur l'établissement
de l'État d'Israël l'année suivante. Par la
suite, la mémoire de l'Holocauste, devenue un élément central de la
mémoire collective juive, a contribué à façonner l'identité
nationale israélienne.
Le
négationisme.
La négation de
l'Holocauste est une forme de révisionnisme historique. Le négationnisme
cherche à nier, minimiser ou distordre les faits établis historiquement
sur l'Holocauste. Les négationnistes de l'Holocauste remettent en question
la réalité de l'extermination systématique des six millions de Juifs
européens, ainsi que des millions d'autres personnes, dans les camps de
concentration, les camps d'extermination et lors de massacres de masse.
Les négationnistes
de l'Holocauste utilisent souvent des tactiques rhétoriques sophistiquées
pour propager leurs idées : distorsion des preuves historiques,
falsification des documents, ou la diffusion de fausses informations.
Leur objectif est de semer le doute dans l'esprit du public sur la réalité
de l'Holocauste et de réhabiliter l'image du régime nazi. Parmi les principales
techniques utilisées par les négationnistes de l'Holocauste, on mentionnera
:
• La
négation l'ampleur de l'Holocauste. - Les négationnistes minimisent
le nombre de victimes de l'Holocauste, affirmant que les chiffres officiels
sont exagérés et que le nombre réel de morts est beaucoup plus faible.
Le leader du principal parti d'extrême droite en France, a pu ainsi, dans
les années 1980, qualifier les chambres à gaz de « point de détail
» de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale.
• La remise
en question les preuves historiques. - Les négationnistes mettent
en doute l'authenticité des preuves historiques telles que les témoignages
de survivants, les documents officiels et les photos et vidéos des camps
de concentration.
• La propagation
des théories du complot. - Certains négationnistes prétendent que
l'Holocauste était une fabrication des Alliés pour diaboliser l'Allemagne
nazie, ou qu'il était orchestré par des groupes juifs pour obtenir des
réparations financières.
• L'utilisation
d'arguments pseudo-scientifiques. - Les négationnistes utilisent parfois
des arguments pseudo-scientifiques pour nier la faisabilité technique
de l'Holocauste, comme prétendre que les chambres à gaz n'auraient pas
pu fonctionner comme décrit.
Le négationnisme de
l'Holocauste repose sur des mensonges et des distorsions de faits historiques
et est largement considéré comme une forme d'antisémitisme et comme
une tentative de réécrire l'histoire pour servir des objectifs idéologiques
et politiques. Les preuves de l'Holocauste sont accablantes et incontestables,
et de nombreux historiens, chercheurs et institutions académiques du monde
entier ont réfuté de manière convaincante les arguments négationnistes.
La lutte contre le négationnisme de l'Holocauste reste donc aujourd'hui
encore un enjeu crucial pour la préservation de la mémoire historique
et la prévention des génocides et de l'antisémitisme.
Mémoire
et commémoration.
Les survivants des
camps et les Alliés ont veillé à ce que les horreurs de l'Holocauste
ne soient jamais oubliées, et les leçons tirées de cette période sombre
de l'histoire ont continué à influencer les politiques et les actions
internationales pour prévenir de tels atrocités à l'avenir. Les témoignages
et les récits de survivants de l'Holocauste jouent un rôle crucial dans
la préservation de la mémoire de cet événement en partagent leurs
expériences personnelles à travers des livres, des interviews, des films
et d'autres moyens de communication. Leurs récits sont précieux pour
comprendre l'histoire de cette période sombre et pour lutter contre le
négationnisme et l'antisémitisme.
L'Holocauste est
commémoré à travers le monde lors de journées de commémoration telles
que la Journée internationale de commémoration de l'Holocauste le 27
janvier, qui marque la libération du camp d'Auschwitz par les forces alliées
en 1945. D'autres dates de commémoration, telles que le Yom HaShoah en
Israël, sont également observées chaque année. Des monuments, des musées,
des mémoriaux et des programmes éducatifs sont mis en place dans les
écoles, les universités et les institutions à travers le monde pour
enseigner aux générations futures sur les horreurs de l'Holocauste, les
causes qui ont conduit à cet événement et les leçons que nous pouvons
en tirer. Ces programmes visent à sensibiliser les élèves à l'importance
de la tolérance, de la diversité et du respect des droits humains.
Les Justes
parmi les nations
Les Justes parmi
les nations sont des individus non juifs qui ont risqué leur vie pour
sauver des Juifs pendant l'Holocauste, souvent en les cachant, en les fournissant
en nourriture, en les aidant à échapper aux rafles, ou en leur fournissant
de faux papiers d'identité. Ce titre a été institué par l'État d'Israël
par l'État d'Israël par une loi du 26 décembre 1953. Depuis lors, il
est décerné par la commission pour la désignation des Justes parmi les
nations, qui opère sous l'égide du mémorial de Yad Vashem à Jérusalem.
Les Justes parmi
les nations proviennent de divers pays et horizons. Ils comprennent des
chrétiens, des musulmans, des athées, des diplomates, des agriculteurs,
des enseignants, des membres du clergé et des résistants, parmi d'autres.
Leur diversité montre que l'altruisme et le courage ne connaissent pas
de frontières. |
Des sites comme le
Mémorial de l'Holocauste à Washington DC, le Mémorial de l'Holocauste
à Berlin, Yad Vashem à Jérusalem et Auschwitz-Birkenau en Pologne, ou
encore le Mémorial de la Shoah, à Paris (Le
Site du Mémorial de la Shoah) sont parmi les plus connus. Ces organisations
et d'autres institutions travaillent à collecter, préserver et rendre
accessible cette documentation pour les chercheurs, les éducateurs et
le grand public. La recherche historique et la documentation de l'Holocauste
sont essentielles pour comprendre l'ampleur de l'horreur et pour préserver
les preuves des crimes commis. |
|
|
Petite
bibliographie de l'Holocauste.
Il existe de nombreux
ouvrages écrits par des survivants de l'Holocauste, offrant des récits
poignants et puissants de leurs expériences pendant cette période sombre
de l'histoire. Voici deux des ouvrages les plus connus et influents écrits
par des survivants de l'Holocauste :
Elie
Wiesel, La Nuit (Les Editions
de Minuit, 2007) - Ce récit autobiographique, publié en 1956, relate
les expériences d'Elie Wiesel dans les camps de concentration nazis, notamment
Auschwitz et Buchenwald. C'est l'un des récits les plus célèbres et
les plus étudiés sur l'Holocauste.
Primo
Levi, Si c'est un homme (Pocket
, 1988). - Ce livre, publié en 1947, relate les expériences de
Primo Levi dans le camp de concentration d'Auschwitz. Levi offre une réflexion
profonde sur la nature de l'humanité dans des conditions extrêmes.
A lire également :
Anne
Frank, Le Journal d'Anne Frank
(Le Livre de Poche, 2022). - Ce célèbre journal, écrit par Anne Frank
alors qu'elle se cachait avec sa famille à Amsterdam pendant l'occupation
nazie, offre un regard intime sur la vie quotidienne d'une jeune fille
juive pendant l'Holocauste.
Ci-dessous qu'une courte
sélection d'ouvrages plus récents consacrés aux camps d'extermination
nazi et à l'Holocauste :
-
Collectif,
Auschwitz,
la solution finale, Tallandier, 2005. - Le
27 janvier 1945, les soldats de l'Armée rouge entrent dans l'immense complexe
concentrationnaire d'Auschwitz. En avril, les troupes anglo-américaines
ouvrent les camps de Buchenwald, Dachau, Mauthausen... Ils se trouvent
face à un monde dont l'horreur dépasse tout ce qu'ils avaient imaginé.
Quand et comment la «- Solution
finale » a-t-elle été décidée et planifiée ? En Europe, aux États-Unis,
que savait-on de ce qui se déroulait à l'Est et pourquoi n'a-t-on rien
fait pour empêcher le catastrophe? Quelle fut vraiment l'attitude du pape
Pie XII? Vichy a-t-il été, pour les Juifs français, un moindre mal?
Les
historiens d'aujourd'hui sont en mesure d'apporter des réponses précises
à ces questions. Ce livre rassemble les articles des meilleurs spécialistes,
français et étrangers, du génocide, organisés autour de trois thèmes
: les mécanismes de l'extermination; les spectateurs, les résistants
et les complices; l'histoire et la mémoire du génocide.
Robert
S. Wistrich, Hitler,
l'Europe et la Shoah, Albin Michel, 2005. - Robert
Wistrich est l'un de rares auteurs à oser encore aborder la question :
"Pourquoi l'Holocauste ?", comme l'avait fait en son temps Hannah Arendt.
Organisé en huit brefs chapitres thématiques, son ouvrage se veut d'abord
une synthèse de nos connaissances sur le déroulement de l'Holocauste,
récusant toute explication mono-causale. Sa démarche est originale en
ce qu'elle évite toujours l'illusion rétrospective de la fatalité :
jamais la persécution n'est étudiée sans la résistance. À l'instar
de Ian Kershaw, il démontre comment se sont articulées plusieurs décisions
à divers échelons, aboutissant à la Solution finale, et rappelle que
l'Allemagne n'est pas la seule à s'être efforcée de répondre à la
"volonté du Führer". On mesure mieux l'autonomie relative de chaque pogrom,
de chaque massacre en Europe, sans, naturellement, que Hitler soit en quoi
que ce soit exonéré. Sur la question des rapports entretenus par l'Église
avec l'Holocauste, R. Wistrich met notamment en lumière la dimension apocalyptique
du nazisme et exhume des textes saisissants où Hitler s'identifie au Christ
venu éliminer la vermine. Revenant sur le silence de Pie XII, il rappelle
les complicités objectives ou implicites et, surtout, en abordant une
approche européenne, montre que le problème ne se réduit pas à l'attitude
du Vatican.
Pour
la première fois dans une étude de ce type, il montre l'évolution du
Führer et comment l'exacerbation de la Solution finale n'a fait qu'amplifier
son antichristianisme, lui qui aura su impliquer les Églises dans ses
basses oeuvres avant de se retourner contre elles.
Depuis
Le
Terrifiant secret de W. Laqueur, on n'avait pas lu de synthèse aussi
vigoureuse sur la collaboration en Europe. Aucun acteur n'est laissé dans
l'ombre.L'histoire de la collaboration fait partie intégrante de celle
du génocide : on comprend ici comment, mais aussi pourquoi.
En
guise de conclusion, R. Wistrich s'interroge sur la place de l'Holocauste
dans la "modernité" : s'interrogeant sur l'unicité, l'auteur accepte
une démarche comparatiste et conclut sur le caractère européen du génocide
plus que sur son caractère proprement allemand. (couv.).
Revue
de la Fondation Auschwitz, Dossier
: Crimes et génocides nazis à l'écran, éd. Kimé, 2009.
- Ce dossier intitulé "Crimes et génocides nazis à l'écran" répond
à plusieurs attentes. Il s'agit de faire le point sur une iconographie
qui a amplement influencé les représentations de la seconde moitié du
XXe siècle, faisant du motif concentrationnaire au cinéma, dans la photographie,
dans l'art, un genre en soi. Les images des camps nazis, filmées à la
fin de la guerre par les troupes alliées qui ont découvert les structures
concentrationnaires, ont en effet joué un rôle écrasant dans l'imaginaire
des années qui ont suivi. Pour certains, elles ont même fondé la modernité
du cinéma. On en trouve des traces dans le film documentaire et le film
romanesque, dans les films d'avant-garde et dans le cinéma populaire,
dans toutes sortes de productions visuelles venues de tous horizons. On
pourrait même considérer que le cinéma des quarante dernières années
a impulsé plus qu'il ne l'a accompagnée l'institutionnalisation de la
Shoah.
Comment analyser celte insistante pénétration? (couv.).
Georges
Bensoussan, Histoire
de la Shoah, Presses Universitaires de France - PUF, 2010.
- Entre 1939 et 1945, l'Allemagne
nazie, secondée par de nombreuses complicités, a assassiné entre 5 et
6 millions de Juifs européens dans le
silence quasi complet du monde. Telle est la réalité brute du génocide
juif, la Shoah. La décision de « faire disparaître » le peuple juif
de la terre signait la spécificité d'une entreprise voulant modifier
la configuration de l'humanité en niant le statut même de personne humaine.
(couv.).
Georges
Bensoussan, Jean-Marc Dreyfus et al., Spoliations
en Europe (Revue d'histoire de la Shoah, N° 186, janvier-juin),
Centre de Documentation juive Contemporaine, 2007. - De
chapitre négligé de l'historiographie de la Shoah, les spoliations sont
devenues depuis le milieu des années 1990 l'un de ceux parmi les plus
étudiés. La production savante est considérable, elle concerne presque
tous les pays d'Europe, générant thèses,
articles, ouvrages et rapports officiels. Il est vrai que le "volet économique"
de la Shoah a mobilisé un nombre important d'administrateurs, allemands
ou non, pour recenser les biens, les placer sous administration provisoire,
les liquider ou les vendre. Les procédures ont été multiples, variables
selon les pays, les types de biens, les propriétaires spoliés, allant
de la mobilisation bureaucratique complexe et "moderne" au vol pur
et simple. Ce numéro de la Revue d'histoire de la Shoah expose
les éléments les plus importants de cette production intellectuelle récente.
Ces recherches ont été développées dans un contexte bien particulier,
puisqu'elles ont pour la plupart, et dans un premier temps, été commanditées
par des organismes qui, hors du champ universitaire, répondaient à des
demandes politiques et mémorielles tandis que se multipliaient les procès
en Europe et aux Etats-Unis. Un choix
des travaux les plus significatifs est proposé ici, qui entend montrer
la diversité des procédures, balayer l'Europe d'est en ouest et du nord
au sud en traitant de l'ensemble des types de biens spoliés. Les auteurs
viennent de près de dix pays différents. Ces travaux sont présentés
pour la première fois en français. (couv.).
Antonella
Salomoni, L'Union
soviétique et la Shoah, La Découverte, 2008. - Alors
que la Shoah est traditionnellement associée à l'organisation de l'extermination
dans les camps nazis, le massacre des Juifs
d'Europe orientale et des Pays baltes (près de la moitié du total des
victimes) suivit souvent une tout autre logique, nettement moins connue.
Auschwitz
devint un lieu de mémoire, tandis que Babi Jar (où, en 1941, 30 000 Juifs
furent exécutés en un jour, près des habitations) attend toujours la
plaque qui commémorera le massacre de civils juifs et non de «-patriotes
ukrainiens ». Près de trois millions de Juifs d'URSS furent assassinés,
dont la moitié en Ukraine. Répondant à ce double défaut de connaissance
et de mémoire, Antonella Salomoni exploite dans ce livre les informations
mises au jour grâce à l'ouverture des archives militaires soviétiques
ainsi que les plus récents travaux de recherche sur le sujet pour reconstituer
l'histoire des persécutions nazies dans ces régions et les contradictions
de la politique de Moscou face à la Shoah.
L'auteure met ainsi en lumière certains aspects peu connus de ces crimes
et leur spécificité : l'exécution immédiate des «-ordres
» d'identification et d'élimination des Juifs ; le succès de la propagande
antisémite nazie, amalgamée à l'antibolchevisme ; l'implication d'une
partie des populations locales. De même analyse-t-elle toutes les formes
du refus idéologique mises en oeuvre par Moscou - farouchement hostile
à toute différenciation de la nationalité juive - pour éviter de reconnaître
la spécificité du massacre des Juifs, avec toutes les nouvelles victimes,
les laissés-pour-compte (survivants non assistés), mais aussi la censure
que cela entraîna. Très amplement renseigné, ce livre restitue de rares
témoignages et documents, qui rendent sa lecture particulièrement poignante.
(couv.).
Henri
Parens (préf. Boris Cyrulnik), Retour
à la vie : Guérir de la Shoah, entre témoignage et résilience,
Tallandier , 2010. - "Les pages qui suivent
renferment mes mémoires. Mais pas seulement..." Au-delà du récit, qui
pourrait être celui de centaines d'autres enfants juifs jetés dans la
tourmente de la Seconde Guerre mondiale et de la Shoah, Henri Parens nous
entraîne dans sa démarche de résilience. Pourquoi a-t-il survécu sans
se rendre compte de ce qui se passait? Pourquoi a-t-il attendu si longtemps
avant de témoigner et d'entreprendre des recherches sur sa famille? À
ces questions, Henri Parens apporte des réponses et ouvre des voies de
réflexion, appuyées sur son expérience auprès des enfants et sur ses
travaux sur les traumatismes. Car c'est dans les premières années de
la vie que s'implantent les germes de la violence et de l'intolérance
qui seront celles des adultes. Autoanalyse et témoignage de rescapé se
mêlent. Pour ne pas oublier la Shoah, pour que cela ne recommence jamais...
(couv.).
S.Trigano,
Les
frontières d'Auschwitz, Le livre de Poche, 2005.
Freddy
Eytann, La
Shoah expliquée aux jeunes, Alphée, 2010. |
Daniel
Blatman, Les
marches de la mort : La dernière étape du génocide nazi, été 1944
- printemps 1945, Fayard, 2009. - Dans
les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale, alors qu'étaient évacués
les camps de concentration, entre 250000 et 300000 détenus ont perdu la
vie sur les 700000 qui y étaient encore internés en janvier 1945. Ils
ont été massivement massacrés par leurs gardiens à la veille du départ,
par les escorteurs des colonnes d'évacués ainsi que par des meurtriers
de provenance diverse dont un bon nombre de civils, et ce, souvent sur
le territoire de l'Allemagne. Même dans l'histoire du IIIe Reich qui,
malgré la brièveté de son existence, a atteint des niveaux de criminalité
inédits, on trouve peu d'exemples d'un meurtre de masse aussi féroce,
aussi cruel et aussi efficacement mené que celui qui fut perpétré à
la veille de son effondrement final. En quoi cette ultime période du conflit
durant laquelle se joua le dernier acte du génocide nazi est-elle singulière?
S'agit-il d'une phase différente de celle qui avait précédé la fin
d'octobre 1944, date à laquelle Himmler donna l'ordre de cesser les massacres
à Auschwitz? Relève-t-elle de la politique génocidaire amorcée à l'été
1941? Tout s'explique-t-il par le chaos lié à l'effondrement du régime?
La période des marches de la mort se distingue-t-elle des autres étapes
du génocide nazi par des traits spécifiques? Ces questions n'avaient
quasiment pas été débattues jusqu'à présent malgré l'abondance des
travaux scientifiques sur les camps de concentration et le génocide nazi.
Cette étude, qui s'appuie sur un abondant matériau d'archives en toutes
langues dispersées un peu partout dans le monde, est la première à décrire
et à analyser la fin du IIIe Reich sous son aspect le moins connu: sa
tentative ultime pour achever sa "mission historique" en liquidant les
ennemis de la "race aryenne" et ses adversaires politiques avant son propre
anéantissement. (couv.).
Mémorial
de la Shoah, Des
voix sous la cendre (manuscrits des Sonderkommandos d'Auschwitz-Birkenau),
Calman-Lévy, 2005. - Entre 1942 et 1944, dans les
camps de concentration, un Sonderkommando, constitué de détenus juifs,
est chargé de se relayer jour et nuit pour extraire les cadavres des chambres
à gaz, de brûler les corps et de disperser les cendres. Certains ont
rédigé un témoignage avant de l'enfouir dans le sol de Birkenau. Cet
ouvrage présente 3 des manuscrits retrouvés. (couv.).
S.
Bilé, Les
Noirs dans les camps nazis, Le Serpent à plumes, 2005. -
Serge Bilé dévoile dans ce livre un aspect totalement méconnu de la
Seconde Guerre mondiale : la déportation des Noirs dans les camps de concentration
et d'extermination de l'Allemagne hitlérienne. Africains, Antillais, Américains
ont eux aussi été arrêtés et envoyés dans ces camps où ils étaient
sujets à toutes les humiliations...Outre les témoignages hallucinants
collectés auprès des survivants ou de leurs compagnons d'infortune, ce
livre dévoile de nombreux secrets : savait-on que les fameuses lois de
Nuremberg concernaient également les Noirs installés à l'époque dans
le pays? Savait-on que ces camps de concentration allemands n'étaient
pas l'oeuvre des nazis, mais que les premiers avaient été construits
dès 1904, en Namibie, pour éliminer le peuple herero opposé à la politique
coloniale du chancelier Bismarck?
André
Sellier, Histoire
du camp de Dora, Editions La Découverte, 2010.
- Au milieu de 1943, l'Allemagne nazie entre dans une crise dont elle sortira
vaincue. Pour faire face au manque de main-d'oeuvre des entreprises d'armement,
le régime décide de mettre à leur disposition les détenus des camps
de concentration. Parallèlement aux camps d'extermination, où se poursuit
le génocide des Juifs et des Tsiganes, de nombreux "Kommandos" extérieurs
sont créés autour des grands camps, et les arrestations se multiplient
en Allemagne et dans les pays occupés pour y envoyer une main-d'oeuvre
forcée. L'un de ces camps le plus tristement célèbre est celui de Dora,
dans le centre de l'Allemagne, à l'origine simple Kommando dépendant
de Buchenwald. Ses détenus y fabriquent dans la grande usine souterraine
du "Tunnel de Dora" qu'ils ont eux-mêmes aménagée, les fusées V2, l'arme
secrète mise au point par les savants allemands au service des nazis (dont
Wernher von Braun) pour tenter de renverser le cours de la guerre. C'est
l'histoire,
dramatique, du camp de Dora, de l'usine du Tunnel et des chantiers souterrains
qu'André Sellier retrace dans ce livre. Lui-même ancien déporté à
Dora, il a utilisé toutes les ressources de son expérience d'historien
pour retracer comme cela n'avait jamais été fait auparavant l'histoire
complète et détaillée de l'un des plus grands camps de concentration
nazis. Il a mobilisé l'ensemble des documents disponibles, mais aussi
les témoignages inédits de plusieurs dizaines de ses camarades. Il montre
l'horreur quotidienne de la vie à Dora, les morts par centaines, les souffrances
indicibles. Mais aussi les complicités et les rivalités de tous les clans
qui agissent dans l'ombre de Hitler. et déterminent le destin des détenus
: la SS de Himmler et de Kammler, la Wehrmacht de Keitel et de Dornberger,
les technocrates de l'entourage de Speer, von Braun et les savants de Peenemünde.
En avril 1945, quand les Américains arrivent à Dora, ils trouvent des
malades survivants au milieu des cadavres. Des "évacuations" meurtrières
ont entraîné la mort de Milliers de détenus, par convois ferroviaires
ou à pied dans des marches de la mort. C'est sur le tableau détaillé
de cette phase ultime, mal connue, de l'histoire du système concentrationnaire
que se termine cet ouvrage magistral. (couv.).
Cécilia
Dutter, Etty
Hillesum, une voix dans la nuit , Robert Laffont, 2010.
- Cécilia Dutter raconte l'itinéraire spirituel et le parcours de vie
d'Etty Hillesum, jeune femme juive, jusqu'à la veille de sa déportation
: un hymne à la beauté de l'existence, un vibrant plaidoyer pour l'humanité.
Au coeur de la barbarie nazie qui s'exerce sur les Pays-Bas occupés, une
voix s'élève, l'emporte sur les ténèbres. Cette voix est celle d'Etty
Hillesum, vingt-sept ans, dont les cahiers et la correspondance tenus durant
les années les plus noires de l'Histoire attestent d'une confiance absolue
dans le sens et la beauté de la vie et d une inébranlable foi en l'homme.
"Je cherche à comprendre et à disséquer les exactions, écrit-elle,
j'essaie toujours de retrouver la place de l homme dans sa nudité, sa
fragilité, de cet homme bien souvent introuvable. Enseveli parmi les ruines
monstrueuses de ses actes absurdes.-"
Pour
parvenir à cette lucidité, Etty a suivi un chemin singulier. Sa sensualité
débordante l'a d'abord conduite à multiplier les conquêtes amoureuses
auprès de partenaires toujours plus âgés qu'elle, rejoignant à cet
égard une démarche résolument moderne. Puis, c'est l'un d'entre eux,
Julius Spier, un psychologue de l'école jungienne, dont elle sera tour
à tour la patiente, la maîtresse, la disciple et l'amie de cour, qui
l'aidera à "accoucher de son âme", et à aimer plus qu un homme, Dieu
et l'humanité tout entière. Grâce aux lectures auxquelles il l initie
- la Bible et les Évangiles, saint Augustin, Maître Eckart
ou le poète R. M. Rilke - et à la qualité de leurs échanges, elle emprunte
peu à peu une voie spirituelle propre, en marge de tout dogme mais proche
de la morale chrétienne.
À
l'heure des convois pour Auschwitz, elle portera secours à ses frères
détenus au camp de transit de Westerbork, antichambre des camps de la
mort. Refusant de se désolidariser des siens, elle endossera jusqu'au
bout le destin de son peuple. Celle qui rêvait de devenir un écrivain
laisse des pages d'une indéniable qualité littéraire et d'une infinie
sagesse : "Je ne crois plus que nous puissions corriger quoi que ce soit
dans le monde extérieur, que nous n ayons d abord corrigé en nous. L'unique
leçon de cette guerre est de nous avoir appris à chercher en nous-même
et pas ailleurs." (couv.).
Robert
Steegmann, Le
camp de Natzweiler Struthof, Seuil, 2009. -
Entre 1941 et 1945, l'Alsace, annexée au
IIIe Reich, voit s'installer l'un des camps de concentration les plus meurtriers
de la Seconde Guerre mondiale: le KL-Natzweiler. Sur les 52000 individus
qui y sont passés, plus de 20000 n'en sont pas revenus, victimes de conditions
de détention terrifiantes, d'expériences scientifiques dévastatrices
et d'impitoyables "marches de la mort". A l'appui d'archives inédites
et de témoignages, Robert Steegmann propose une étude magistrale de ce
camp méconnu. Instrument d'une politique de répression violente, réservoir
de main-d'oeuvre pour l'industrie allemande, il obéit à la logique implacable
de la mécanique concentrationnaire qui s'exerce de chaque côté du Rhin.
A travers les départs et les arrivées, les travaux forcés, les punitions
ou les expériences médicales, ce sont les hommes, victimes ou agents
dociles de la barbarie, qui sont au coeur de ce livre. (couv.).
S.
Heim - G. Aly, Les
architectes de l'extermination : Auschwitz et la logique de l'anéantissement,
Calmann-Lévy, 2006. - Sans être forcément membre
du parti nazi, de jeunes technocrates, souvent universitaires, vont préparer
les plans de germanisation de l'Europe orientale, synonymes d'assujettissement
et de déplacements massifs de population. Mis au point au début de 1941,
le Generalplan Ost ( = Plan général pour l'Est) préconise le transfert
de 30 millions de personnes, soviétiques dans leur immense majorité,
en les condamnant à mourir de faim. (couv.).
Jonathan
Littell, Les Bienveillantes.
- Ce roman, publié en 2006, offre une perspective fictionnelle sur l'Holocauste
à travers le personnage de Maximilien Aue, un officier SS impliqué dans
les atrocités nazies. |
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