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Les
premières traces de peuplement humain en Finlande remontent Ã
la fin de la dernière période glaciaire. Les premiers habitants étaient
des chasseurs-cueilleurs. Les populations nomades se sont adaptées aux
changements environnementaux, avec une augmentation de la diversité des
outils en pierre et une utilisation accrue des ressources forestières
et aquatiques.La période néolithique a vu l'introduction de l'agriculture
et de l'élevage en Finlande, bien que la chasse et la pêche restent des
activités importantes. L'apparition de la poterie, comme la culture de
la céramique à peigne, est caractéristique de cette période.
L'âge du bronze en Finlande a été marqué par l'importation de métaux et d'objets en bronze depuis l'Europe centrale et orientale. Les premiers objets en bronze découverts en Finlande sont principalement des armes et des bijoux. La société finlandaise de l'âge du bronze était composée de petites communautés tribales, vivant dans des villages dispersés. Les échanges commerciaux avec les régions voisines étaient courants. L'introduction du fer, vers 500 av. JC a permis des avancées technologiques significatives. Les outils et les armes en fer ont amélioré l'agriculture et la chasse, tandis que les échanges commerciaux se sont intensifiés avec les régions voisines, notamment la Scandinavie et les régions baltes. Les premières tombes à crémation et les sites de sacrifices rituels datent de cette période. A partir de 400 ap. JC, cette période a vu l'émergence de structures sociales plus complexes et l'apparition de premières fortifications. Les échanges avec les Vikings et d'autres peuples scandinaves se sont intensifiés, entraînant des influences culturelles et technologiques mutuelles. Les découvertes archéologiques indiquent une augmentation de l'utilisation de l'ornementation dans les objets du quotidien, ainsi qu'une diversification des styles artistiques. L'Âge du fer tardif (environ 800-1050 ap. JC) a été marqué par une intensification des échanges et des contacts avec les Vikings. Bien que les Finlandais ne soient pas considérés comme des Vikings, ils ont été influencés par la culture viking et ont participé aux réseaux commerciaux de l'époque. Les premières mentions écrites des peuples finlandais apparaissent dans les sources étrangères, notamment les sagas islandaises et les chroniques byzantines. Ces écrits décrivent des tribus finlandaises engagées dans le commerce et les conflits avec leurs voisins. Depuis le VIIe siècle, déjà , jusqu'au début du XIVe siècle, la Finlande était l'enjeu d'une longue guerre entre les Suédois et les Russes de Novgorod, qui en entreprirent la conquête et l'évangélisation. Un premier traité, en 1323, donna à Novgorod une moitié de la Carélie, attribuant à la Suède le reste du territoire. Oesterland (pays de l'Est) ou Finland (pays des Finns), tels sont les noms que porta désormais la contrée. Le système féodal en fit un fief de la couronne de Suède, érigé en duché (1284), plus tard en principauté autonome (1581). (La Finlande au Moyen Âge) Aux XIVe et XVe siècles, époque de l'Union de Calmar (La Scandinavie médiévale), la Finlande, le plus souvent fidèle à la Suède, ne fut troublée que par la guerre sans cesse renaissante sur les frontières mal définies de la Carélie avec les Russes. Au siècle suivant, elle vint lentement à la Réforme : il y eut là des troubles sociaux (guerre des Maillotins, 1596-1597), analogues à ceux que la Réforme déchaînait ailleurs. Le traité de Stolbova (1617) enleva aux Russes, au profit de la Finlande, le district carélien de Kexholm, sur le Ladoga. Le pays se releva de ses misères, grâce aux efforts du roi Charles IX et du gouverneur général, le comte Der Brahe le Jeune (1637-1640 et 1648-1654). Mais vinrent les guerres de Charles XII, et la Finlande fut dès lors l'objet permanent des convoitises de la Russie; à deux reprises, elle devint la proie des soldats russes. Aux traités de Nystadt (1721) et d'Åbo (1743), elle perdit une partie des gouvernements de Viborg et de Kexholm, puis un territoire situé à l'Est du Kymmene et au Nord de Nyslott. Les campagnes de Gustave III, en 1788 et 1789, ne purent restituer les provinces perdues à la Finlande, qui était restée fidèle à la Suède, malgré toutes les sollicitations d'Elisabeth et de Catherine II (La Russie au XVIIIe siècle). Le traité de Varala (1790) confirma le statu quo. Mais, en 1808, la conquête définitive fut faite par Alexandre Ier. Les dernières opérations eurent lieu sur la glace, aux îles d'Åland et à Umea, et la paix de Fredrikshamn (1809) donna aux Russes tout le pays, plus la rive gauche de la Tornea. En devenant grand-duc de Finlande, le tsar Alexandre, par l'Acte de confirmation de Borgo (1809), reconnut solennellement les privilèges de la Principauté. La Finlande passa d'abord par une période de prudent recueillement, dirigée par Calonius, premier procurateur, et Rehbinder, qui fut son avocat auprès d'Alexandre Ier. Rehbinder, inspirateur du Comité finlandais, ne put empêcher l'esprit réactionnaire qui domina en Russie, après la mort de Speranski (1812), d'influer fâcheusement sur l'administration de la Finlande : Alexandre cessa de convoquer le Landtag. Cependant, d'importantes réformes s'accomplirent; Helsingfors devient capitale du grand-duché (1819); la Finlande fut unifiée par la suppression des principales distinctions administratives entre les provinces russes depuis les traités de Nystad et Abo (Vieille Finlande) et le reste du pays demeuré suédois jusqu'en 1809; les premières revendications du parti fennomane manifestèrent la vitalité de la population finnoise. Le tsar Nicolas l garantit (1825) la constitution finlandaise, mais ne convoqua pas le Landtag, dissout le Comité finlandais de Pétersbourg (1826 ), introduit en Finlande (1829) une censure rigoureuse. Cependant, la Finlande donne alors le spectacle d'une magnifique expansion intellectuelle, avec des poètes et écrivains comme Runeberg, Cygnaeus, Nervander, Stenbäck, Topolius, des savants comme Castrén et Lönnrot, le génial compilateur du Kalevala. Dès 1840, sous l'impulsion de Snellman, des revendications sociales et politiques sont jointes aux revendications linguistiques; le développement de la vie politique prépare les réformes que réalisera le libéralisme d'Alexandre II. Celui-ci rétablit le comité finlandais de Saint-Petersbourg (1857), reconnut au Sénat le droit de préparer les projets à soumettre au Landtag (1859), proclama la périodicité (1863) du Iandtag; la Finlande inaugura un système monétaire spécial (1863), procéda à une vaste opération financière qui fit passer aux mains des paysans une partie des biens de la noblesse de la Vieille Finlande (1867), et organisa (1878) le service militaire universel. La collaboration des diverses classes de la nation, le développement des établissements scientifiques, et surtout de l'Université, demeurée à demi suédoise, permirent de mener à bien de nombreuses réformes, qui valurent à la Finlande la réputation de l'un des États les mieux administrés de l'Europe. Sous Alexandre II, le parti fennomane progressa, obtint (1858) la création du premier lycée complet de langue finlandaise, et, grâce à Snellman, l'égalité de droits des langues suédoise et finlandaise (1863). Après 1877, dirigé par Forsman (anobli sous le nom de Yrjoe-Koskinen), ce parti domina la vie politique. Bien que le tsar Alexandre III eût comme ses prédécesseurs garanti (1881) les droits de la Finlande, la presse russe inaugura (1885) une violente campagne anti-finlandaise. Les principaux défenseurs de la constitution, le sénateur L. Mechelin et le procurateur de Weissenberg, durent se démettre de leurs fonctions; le comité finlandais de Petersbourg fut dissout, des fonctionnaires russes furent imposés. Le début du règne de Nicolas II, qui garantissait une fois de plus la constitution, sembla marquer une accalmie. Un groupe de fennomanes (Jeunes-Finlandais) en profita pour se séparer des éléments conservateurs (Vieux-Finlandais) du parti, et se rapprocher du parti suédois, qui, très libéral, conservait la majorité dans la bourgeoisie et la noblesse. Bientôt, cependant, la politique de russification s'affirma par des actes, surtout après la nomination du général Bobrikof (1898) au poste de gouverneur : manifeste impérial du 3 -15 février 1899, qui supprimait le contrôle du Sénat sur les affaires dites d'empire et provoqua une adresse de protestation finlandaise, bientôt suivie d'une grande adresse européenne, que le tsar refusa d'accueillir; ordonnances de juillet 1900, qui imposaient le russe comme langue administrative et restreignaient le droit de réunion; loi militaire de 1901, dont la résistance populaire rendit l'application presque impossible, etc. Le Sénat désarmé ou asservi, Bobrikof, soutenu par Kouropatkine et Plehve, exerça une odieuse dictature; l'assassinat de Bobrikof par Eugène Schauman (juin 1904) ne modifia pas la situation : la Finlande ne reprit l'exercice de ses droits constitutionnels qu'à la fin de la guerre qui opposa la Russie et le Japon, en 1905. L'année suivante, l'assemblée fut élue au suffrage universel. A cette occasion, pour la première fois dans l'histoire, le droit de vote fut aussi accordé aux femmes. La russification
de la Finlande reprit cependant dès 1907. Et il fallut attendre 1917 et
la révolution d'octobre, en Russie,
pour que la Finlande soit en mesure de proclamer son indépendance (6 décembre).
Une indépendance dont les premiers temps furent menacée par une guerre
civile entre les Bolcheviks (les Rouges) et le gouvernement conservateur
(les Blancs), et d'abord de pure forme puisque cela conduisit à l'occupation
du pays par l'Armée rouge jusqu'en 1920. A cette date, après que les
Blancs soient sortis vainqueurs, la Finlande s'était déjà dotée d'une
constitution républicaine (17 juillet 1919) et d'un président de la république,
Kaarlo Stahlberg. Un traité signé à Tartu
le 14 octobre 1920 définit le tracé de la frontière avec la Russie,
qui céda en outre à la Finlande le territoire de Petsamo.
A la suite de l'armistice signé en septembre, la Finlande, où les communistes occupaient une position de force au Parlement, fut encore amputée d'une partie de son territoire et fut contrainte à payer d'énormes réparations à l'URSS. Un traité de paix fut finalement signé entre les deux pays en 1947, et l'année suivante, la Finlande, revendiqua de nouveau sa neutralité, donnant ainsi de gages à une URSS redoutant l'encerclement par les alliés des États-Unis (cette mise sous tutelle de fait de la Finlande par l'URSS a été appelée finlandisation). L'après guerre fut marquée par de graves difficultés économiques. Ruinée par le conflit, la Finlande plongea dans une spirale inflationniste. Les gouvernements qui se succédèrent (social-démocrates dirigés par Fagerholm en 1948, agrariens de Urho Kekkonen en 1951) centrèrent toute leur politique sur leur effort pour au moins stabiliser l'économie, à défaut de pouvoir espérer encore la redresser véritablement. Le relèvement put commencer à partir de 1952, date à laquelle les réparations à l'URSS furent entièrement payées. La Finlande sortit de son isolement international en 1955 en entrant à l'ONU et, dans les années 1960, l'industrie devint prédominante sur l'agriculture. En 1966, le social-démocrates reprirent les rênes du gouvernement (cabinet Paasio); Kekkonen, élu président en 1956 et réélu en 1962, restant à la tête de l'État (jusqu'en 1986). La pression de l'URSS se relâchant peu à peu, la Finlande put signer en 1973 des accords aussi bien, à l'Est, avec le Comecon, qu'à l'Ouest avec la CEE (Communauté économique européenne). En 1989, la forme de tutelle que l'URSS exerçait sur la Finlande prit fin en pratique sinon juridiquement, en même temps que les débouchés commerciaux que représentaient jusqu'à lors pour la Finlande les pays du bloc soviétique, désormais plongés dans la crise. L'économie finlandaise s'en ressentit. La coalition de centre-droit qui accéda au gouvernement en 1991 fut conduite à prendre des mesures d'austérité, en même temps qu'elle engageait le pays dans la voie de l'adhésion à l'Union européenne. Les accords militaires avec l'ancienne URSS devenus caducs après la disparition de cette dernière, ne furent pas renouvelés avec la Russie, lors de la signature de nouveaux accords en 1992. En janvier 1995, la Finlande est devenue membre de l'Union européenne. La même année, les social-démocrates, vainqueurs des élections formèrent un gouvernement de coalition dirigé par Paavo Lipponen, qui se maintiendra encore après les élections de 1999. En février 2000, la Finlande élit pour la première fois une femme à la présidence, Tarja Halonen. Elle a été réélue en janvier 2006, quelques mois avant la ratification du traité constitutionnel européen par le Parlement. Entre-temps, une autre femme aura aussi été nommée brièvement premier ministre Anneli Jäätteenmäki, dont le parti centriste avait dirigé pendant trois mois un gouvernement de coalition avec les sociaux-démocrates en mars 2003. Après un scandale lié à la divulgation de documents confidentiels, et dont elle est d'ailleurs sortie blanchie, Jäätteenmäki a été remplacée par Matti Vanhanen. Matti Vanhanen, également du Parti du Centre, a été Premier ministre de 2003 à 2010. Réélu en 2007, il dû a démissionné en 2010 pour des raisons de santé. Mari Kiviniemi lui a succédé jusqu'en 2011. Jyrki Katainen, du Parti de la Coalition nationale, a dirigé un gouvernement de coalition comprenant six partis. Son mandat a été marqué par des politiques d'austérité et des réformes économiques pour contrer les effets de la crise financière de 2008. Alexander Stubb a succédé à Katainen en 2014. Son mandat a été bref et marqué par des désaccords internes au sein de la coalition. En 2015,Juha Sipilä, du Parti du Centre, a mené une coalition tripartite. Son gouvernement s'est concentré sur des réformes économiques et sociales, notamment pour améliorer la compétitivité et réduire le déficit public. En 2019, Sanna Marin, du Parti social-démocrate, est devenue la plus jeune Première ministre de l'histoire de la Finlande à l'âge de 34 ans. Son gouvernement a mis en avant des politiques progressistes en matière de climat, d'égalité de genre et de bien-être social. A la suite des élections de 2023, Petteri Orpo, du Parti de la coalition nationale, lui a succédé. Bien que la Finlande ait historiquement maintenu une position de non-alignement militaire, les débats sur une possible adhésion à l'OTAN ont gagné en intensité, surtout après l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014. L'attaque de l'Ukraine par la Russie en 2022 a finalement convaincu une majorité de la population de rejoindre l'OTAN. L'adhésion à cette organisations a été effective en 2023. |
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