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La cosmologie du big bang |
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Le Lapin Blanc mit ses lunettes. "S'il plaît à votre Majesté, demanda-t-il,
par où dois-je commencer?"
(Lewis
Carroll,
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La théorie du
big
bang (ou gros boum) est la la théorie cosmologique
actuellement admise. Elle repose sur le constat de l'expansion de l'univers,
qui conduit à admettre que si l'on remonte dans le passé, n'importe quelle
distance
actuelle a dû à un certain moment être nulle (en théorie) ou du moins
beaucoup plus petite. A cette époque - c'est-à -dire il y a 13,82 milliards
d'années - l'univers connaissait de hautes densités et températures,
puisque la matière et l'énergie contenues aujourd'hui dans un volume
donné étaient alors concentrées dans un volume
beaucoup plus petit. Ainsi, une des plus belles découvertes du XXe
siècle aura été celle du lien qui existe entre les objets les plus petits
que l'on puisse étudier, les
particules élémentaires,
et l'objet le plus grand accessible à l'étude, l'univers lui-même. Ce
lien ce sont les hautes énergies-:
l'étude des interactions des particules nécessite des énergies très
élevées, et les énergies les plus élevées que nous connaissons existaient
au début de l'évolution de l'univers.
Le big bangNi l'expansion de l'univers, ni même le début de cette expansion, ne sont assimilables à une explosion, malgré ce que suggère le terme big bang. Cette onomatopée a été utilisée ironiquement en 1949 par l'astrophysicien Fred Hoyle, un détracteur de la théorie de l'expansion cosmique pour la dénigrer. Une explosion aurait été une projection fulgurante de la matière dans l'espace, mais ici c'est de l'expansion de l'espace lui-même dont on parle, d'une dilatation dans le temps de toutes les distances (et partant de tous les volumes). Dilatation continuée encore de nos jours.Si l''instant où cette expansion a commencé est parfois désigné comme instant du big bang, il convient de noter que l'expression peut cette fois encore être trompeuse. Les modèles cosmologiques, basés sur la théorie des la relativité générale d'Eisntein et mis en oeuvre par la théorie de l'expansion, envisagent une date, t = 0, à laquelle toutes les distances devaient être nulles et à partir de laquelle est définie la chronologie cosmique. Mais, dès que l'on s'interroge sur le conditions physiques qui auraient pu régner alors, on rencontre la même impossibilité que l'orsqu'on veut, en mathématiques, faire une division par zéro. Ce qui apparaît comme un faux problème, lorsqu'on remarque que les phénomènes étudiés aux très petites échelles d'espace et de temps, relèvent des principes de la physique quantique (relations d'indétermination de Heisenberg), qui interdisent une définition précise de durées et de distances au dessous d'une certaine échelle. Il s'ensuit que (dans l'état actuel des connaissances) que parler de l'expansion de l'univers n'a de sens qu'à partir d'une date de l'ordre de t = 10-43 s, la date t = 0 n'ayant plus dès lors qu'un statut d'hypothèse, si ce n'est de fiction. Le Grand débat.
La loi de Hubble
1° les galaxies lointaines semblent bien s'éloigner de la Terre;Cette relation, appelée loi de Hubble, indique que les étoiles et les galaxies éloignées s'éloignent de nous à une vitesse de 70 km/s pour chaque mégaparsec de distance. Mais on notera que le terme de constante appliqué à H0 est quelque peu trompeur : H, le paramètre qu'il conviendrait d'utiliser dans la loi de Hubble est variable dans le temps et H0 est seulement sa valeur aujourd'hui. -
La loi de Hubble décrit un comportement moyen des galaxies à grande échelle. Par exemple, une galaxie à 100 Mpc (déterminée par sa taille et sa luminosité) s'éloigne généralement de nous à une vitesse de v = H0 x d = 70 x 100 = 7000 km/s. Cette vitesse pouvant varier en raison des interactions avec les galaxies voisines. Inversement, si une galaxie s'éloigne de nous à une vitesse de 100 000 km/s en fonction de son décalage vers le rouge, elle est à une distance : d = v / H0 = 10 000 / 70 = 143 Mpc. Ce dernier calcul est approximatif car il suppose que le taux d'expansion était le même il y a 5 milliards d'années qu'aujourd'hui. Les modèles du
big bang.
Quand Hubble formula sa loi observationnelle de récession des galaxies, plusieurs de ces modèles théoriques avaient été élaborés et pouvaient fournir uneexplication au décalage vers le rouge du spectre des galaxies. Einstein, le premier, avait construit un modèle d'univers. Il s'agissait du modèle d'un univers fini et illimité (analogue à trois dimensions de la surface d'une sphère), rendu stable (d'une stabilité très précaire, en fait) par la présence d'un paramètre 0, appelé la constante cosmologique, posé comme non nul dans les équations et jouant le rôle d'une compensation de l'effet attractif de la gravitation. En 1922, cependant, Alexander Friedman et d'autres (Arthur Eddington, notamment) montraient que la résolution des équations de la relativité générale, en posant = 0 ( 'n'a pas de valeur contrainte par les équations, comme c'est le cas, par exemple, en mathématiques pour une constante d'intégration) pouvaient mener à d'autres conclusions : l'univers pouvait aussi être en expansion (l'espace se dilate indéfiniment dans le temps) ou en contraction (une phase de contraction peut suivre la phase de d'expansion). Georges Lemaître (1894-1966) montra de son côté que dans un univers en expansion, les galaxies lointaines devaient avoir leur lumière d'autant plus décalée vers le rouge qu'elles étaient distantes de l'observateur, et cela quelle que soit la position de l'observateur dans l'univers (exit l'effet Doppler : le centre d'expansion n'existe pas, et la Terre n'occupe donc pas une position privilégiée au centre de tout). La reconnaissance de la contribution théorique de Lemaître à cette question fait ajourd'hui parler de la Hubble-Lemaître, plutôt que de la loi de Hubble tout court. Lemaître pensait aussi qu'en remontant dans le temps, la matière était plus concentrée dans l'espace et qu'elle avait dû occuper, au tout début de l'expansion cosmique un très petit espace. La physique des particules n'était pas alors suffisamment avancée pour aller plus loin, mais cette théorie, dite de l'atome primitif, peut être vue comme un ancêtre de la théorie actuelle du big bang. Structure et dynamique
de l'univers.
• L'expansion est constatée par tous les observateurs de l'univers, peu importe où ils se trouvent.
Le
principe cosmologique.
L'hypothèse d'un univers lisse est étayée par une étude automatisée de la distribution à grande échelle des galaxies menée dans les années 1980 et 1990. Cependant, avant même que ces données ne soient collectées, l'hypothèse d'un univers lisse a été utilisée par les théoriciens pour simplifier les modèles d'expansion de l'univers. Cette hypothèse d'un univers lisse est parfois appelée le principe cosmologique. Les
paramètres-clés des modèles de Friedman.
1) le principe cosmologique;Selon la théorie générale de la relativité, un moyen important de caractériser l'état de l'univers consiste à utiliser la métrique de l'espace-temps : Dans cette équation, où d désigne une variation infinitésimale de la variable qui suit immédiatement (notation de Leibniz), c est la vitesse de la lumière, a est un facteur d'échelle (une fonction du temps) et d est l'élément (infinitésimal) de longueur de l'espace. En coordonnées sphériques (r, , ), cet élément de longueur peut s'écrire : où k est une constante qui décrit la courbure de l'espace. Selon le signe de cette constante, l'univers sera dit ouvert, fermé ou plat : • k = 0 univers platSi l'on considère le facteur d'échelle a, cette métrique fait également la distinction entre les univers statiques, en expansion et en contraction : • a = 1 univers statiqueLe facteur d'échelle a et la courbure k sont déterminés à partir de la théorie de la relativité générale. Si nous traitons l'univers comme un gaz de galaxies de densité et de pression p, et supposons k = 0 (un univers plat), alors le facteur d'échelle a est donné par : où G est la constante de gravitation universelle. (Pour la matière ordinaire, nous nous attendons à ce que la quantité + 3p soit supérieure à zéro). Si le facteur d'échelle est positif (a > 0), la valeur du facteur d'échelle "décélère" (d²a / dt² < 0), et l'expansion de l'univers ralentit avec le temps. Si le numérateur est inférieur à zéro (d'une manière ou d'une autre, la pression de l'univers est négative), la valeur du facteur d'échelle «-s'accélère » et l'expansion de l'univers s'accélère avec le temps. On pense que l'univers a connu au moins deux accélérations de ce genre au cours de son histoire : La première, à laquelle on a donné le nom d'inflation, se serait produite au tout début de l'expansion cosmique. Pour de nombreux chercheurs l'hypothèse d'un tel épisode d'expansion exponentielle est la manière la plus simple d'expliquer l'état actuel de l'univers (notamment son homogénéité). La deuxième phase d'accélération est celle que l'univers connaît actuellement (et depuis les tout derniers milliards d'années). La chronologie cosmiqueAux premiers temps de l'expansion cosmique, toute la matière et toute l'énergie qu'il contient aujourd'hui de façon très diluée était concentrée dans un volume beaucoup plus petit. L'univers primordial était d'autant plus dense et d'autant plus chaud que l'on remonte dans le passé. Autrement dit, son histoire au fil du temps est donc à la fois celle d'une dilatation de l'espace et d'un long refroidissement. L'évolution de ces conditions physique donne alors la clé de la succession d'événements qui vont se produire.Ajoutons que pour décrire quantitativement les conditions de l'univers primordial , il convient de se souvenir de la relation entre l'énergie thermique moyenne de la particule (E) dans un système de particules en interaction et la température d'équilibre (T) de ce système : E = kB.T où kB est la constante de Boltzmann.Dans les conditions de température extrême de l'univers primordial, les énergies des particules atteignaient ainsi des valeurs inimaginables. Les nucléons se forment à des énergies approximativement égales à la masse au repos d'un proton, soit 1000 MeV. La température correspondant à cette énergie est donc : T = 1000 MeV / 8,62.1011 MeV.K-1 = 1,2.1013 KDes températures de cette valeur ou plus existaient dans la première seconde de l'univers primordial. Une analyse similaire peut être effectuée pour les atomes. Les atomes se forment à une énergie égale à l'énergie d'ionisation de l'hydrogène à l'état fondamental (13 eV). La température effective pour la formation d'atomes est donc : T = 13 eV / 8,62.105 eV.K-1 = 1,6x 105 KL'ère de Planck. Lorsqu'on remonte le fil du temps, l'univers apparaît plus dense et plus chaud. Les modèles cosmologiques, qui reposent sur la théorie de la relativité générale (ou théorie de la gravitation d'Einstein), permettent de s'approcher autant que l'on veut de l'instant t = 0, qui correspont à l'instant où toute longueur mesurée dans l'espace devient nulle. Un obstacle sérieux apparaît cependant : à de très petites échelles d'espace et de temps, (au moment, où tout l'espace qu'englobe actuellement l'univers observable était 10-20 plus petit qu'un noyau atomique), les lois qui s'appliquent à l'univers macroscopique - les principes mêmes de la relativité générale - perdent leur pertinence. C'est la théorie quantique qui régit le monde, une théorie qui ne dit rien de ce que peut être l'univers dans sa globalité. Pour savoir ce qui se passe à proximité de l'instant t = 0, il faudrait disposer d'une théorie qui combine à la fois la quantique et la relativité générale, autrement dit d'une théorie de la gravitation quantique. Il existe actellement de nombreuses pistes permettant d'élaborer une telle gravitation quantique, mais on manque encore d'évidence observationnelle ou expérimentale qui permettrait de dire sur laquelle de ces pistes il conviendrait de s'engager. La limite au-delà de laquelle une telle théorie serait nécessaire se situe vers t = 10-43 s après la date t = 0 s définie par les seuls modèles cosmologiques. t = 10-43 s , dit temps (ou durée) de Planck, en référence au physicien Max Planck, initiateur de la physique quantique, ne correspondant pas à une date précise, mais plutôt à une échelle de temps. Il est possible de définir de la même façon (à partir d'une analyse dimensionnelle des diverses constantes fondamentales, h, c, G, kB), une longueur de dite de Planck, une température, une énergie, une masse de Planck, etc. L'ensemble constituant l'échelle de Planck. C'est cette échelle que sont définies à l'heure actuelle les conditions initiales de l'histoire cosmique. La physique, dans son état d'élaboration actuel, peut prétendre parler de ce qui se passe après t = 10-43 s, mais elle ignore encore ce qui se passe au cours de la période, ordinairement appelée l'ère de Planck, qui, dans le contexte des modèles cosmologiques, s'étendrait de t = 0 s à t =10-43 s. Pour tout dire, il se pourrait même qu'en l'occurence la notion de période, ou d'intervalle de temps n'ait pas de sens. Le temps, et l'espace perdent à cette échelle leur consistance. La physique telle qu'on l'a connaît n'est pas opérante "avant" cette limite appelée parfois mur de Planck. A partir du mur de Planck, on peut dire au moins trois choses : • La gravitation est distincte des autres interactions : les équation des modèles cosmologiques sont applicables.L'ère de la grande unification. A partir du moment où la gravitation s'affirme comme une interaction particulière, le contenu de l'univers consiste en une masse de quarks et de leptons se transformant les uns dans les autres de sorte qu'il n'y a alors aucune distinction entre les deux familles des particules. D'autres particules, beaucoup plus massives, ont pu aussi exister à cette époque, se formant et se détruisant librement. L'étude de ces trois interactions unifiées est dévolue aux théories dites de grande unification et l'on nomme ère de la grande unification l'époque de l'histoire cosmique qui s'étend entre t = 10-43 s et t = 10-36 s environ. A cette date, la température de l'univers est tombée à 1029 K. On attend des théories
décrivant la grande unification des interactions (ou de toute autre théorie
pouvant s'appliquer aux tout premiers instants de l'expansion cosmique),
qu'elle puisse rendre compte de ce qui peut être observé aujourd'hui,
lorsque les énergies en jeu et les températures correspondantes descendent
à un niveau testable en laboratoire. Dans les théories de grande unification,
le passage de l'univers tel qu'il était au sortir de l'ère de Planck
à l'univers actuel se fait en plusieurs étapes, qui physiquement correspondent
à des transition de phase (changement d'état de la matière), qui dans,
dans les représentations mathématiques, s'expriment par des brisures
de symétrie. L'interaction qui régit la grande unification, par suite
du refroidissement de l'univers, est ainsi appelée à se différencier,
par ces étapes, des autres interactions à l'oeuvre dans l'univers actuel
via les diverses particules qui leur correspondent : l'interaction nucléaire
forte se distinguant d'abord de l'interaction dite électrofaible, celle-ci
laissant ensuite la place à l'interaction nucléaire faible et à l'interaction
électromagnétique.
Etapes de la séparation des interactions fondamentales au cours de l'histoire cosmique. Les données chiffrées sont des ordres de grandeur, qui peuvent d'ailleurs différer selon le modèle cosmologique considéré. La succession de ces étapes est ponctuée par les transitions de phase causées par le refroidissement de l'univers primordial. Le
sort de l'antimatière.
L'épisode inflationnaire
L'hypothèse de l'inflation, développée dans les années 1980 par Alan Guth, Andrei Linde, Paul Steinhardt, et d'autres, vise à rendre compte, notamment, de l'homogénéité à grande échelle de l'univers actuel. Les conditions qui règnent à des points très distants de l'univers sont très similaires. Cela ne peut se comprendre que si lesdits points ont pu, à un moment donné, homogénéiser ces conditions. L'information a dû circuler entre ces points pour que l'accord se fasse. Or, il existe une limite à la vitesse à laquelle l'information peut circuler et si l'on considère les caractéristiques actuelles de l'expansion, les conditions où toutes les parties de l'univers auraient pu être assez proches pour s'homogénéiser ne se sont jamais rencontrées. L'univers est à la fois trop grand et trop jeune pour cela. En introduisant au tout début de l'histoire cosmique une un fulgurant épisode d'expansion, dont effet a été éloigner démesurément des parties de l'univers liées auparavant entre elles, on règle la question, et on répond d'ailleurs aussi à d'autres questions auxquelles le modèle initial du big bang semblait incapable de répondre. Les premières théories inflationnaires, qui ont vu le jour dès les années 1980, plaçait l'épisode au moment de la première transition de phase connue de l'univers, le franchissement du mur de Planck. Mais des difficultés nouvelles sont apparues qui ont conduit à chercher les conditions nécessaires au processus dans les transitions de phase ultérieures. La seule possédant les caractéristiques requises est la transition entre l'ère de grande unification et l'ère électrofaible. L'ère électrofaible.
L'ère des quarks.
A ce moment, l'univers est essentiellement rempli de quarks interagissant entre eux par un échange de gluons, ainsi que de leptons et de photons. La température est encore trop élevée (et, partant, l'agitation thermique des particules trop importante) pour que la force nucléaire forte permette l'assemblage des quarks. Cela change quand la température descend en dessous de 10-12 K, vers t = 10-6 ou t = 10-5 s. L'ère hadronique.
Les
termes de l'équilibre.
+ e- + e+ [ photon + photon électron + positon ]Le nombre de protons est maintenu approximativement égal au nombre de neutrons par les interactions avec les neutrinos électroniques. e + n e - + p [ neutrino + neutron électron + proton ]Cela dure jusqu'à ce que l'abaissement de la température rompe l'équilibre et que la proportion des neutrons, légèrement plus massifs que les protons, diminue. Le
découplage des neutrinos.
L'ère leptonique.
La nucléosynthèse
primordiale.
p + n D +C'est donc seulement vers t = 100 s environ, que le refroidissement (c'est-à -dire l'abaissement de l'énergie moyenne des photons) commence à inhiber la réaction de photodésintégration. La réaction qui correspond à la synthèse d'un noyau de deutérium à partir d'un proton et d'un neutron devient dominante : il se forme plus de deutérium qu'il ne s'en détruit. On donne le nom de nucléosyntèse primordiale aux processus qui s'amorcent alors, c'est-dire à la formation des noyaux atomiques. Cela ne concerne que quelques noyaux légers (deutérium, hélium produit dans les étoiles, mais en quantité insuffisante, et en partie lithium, béryllium et bore). La plupart des noyaux atomiques étant synthétisés bien plus tardivement dans le coeur des étoiles ou au cours de phénomènes tardifs liés à l'évolution stellaire, ou par les effets de la collision de noyaux lourds présentents dans le milieu interstellaire avec les particules de haute énergie du rayonnement cosmique (phénomène de spallation). La
formation du deutérium.
D + p 3He +Si le deuton se lie a un neutron, on obtient un noyau de tritium (T ou 3H) : D + n T +Le noyau de tritium a une demie-vie d'une douzaine d'années, mais sur les brefs intervalles de temps envisagés ici, il peut être considéré comme stable. Il est à noter que les mêmes mécanismes se déroulent au coeur des étoiles. Mais dans ce cas, la transformation du deutérium en tritium et en hélium-3 consomme le deutérium au fur et à mesure qu'il est synthétisé, si bien qu'au final les étoiles ne peuvent pas injecter de deutérium dans l'univers. La situation est différente dans l'univers primordial, du fait même du refroidissement rapide qui s'y observe : les conditions pour que les réaction de formation du tritium et de l'hélium-3 disparaissent avant que tout le deutérium synthétisé par la fusion des protons et des neutrons ait été consommé. Il y a donc un résidu de deutérium qui va survivre jusqu'à notre époque. La
formation de l'hélium-4.
Soit, donc, à partir de l'hélium-3 : 3He + n 4He +Soit à partir du tritium : T + T 4He + 2n;La formation du lithium-7 et du Bérylium-7. La formation des noyaux d'éléments comprenant 5 nucléons (lithium-5, hélium-5) pourrait être attendue ici. Mais ces isotopes sont beaucoup trop instables (demie-vie de l'ordre de 10-21 s), et l'on peut dire la même chose pour les noyaux à 8 nucléons (le béryllium-8 a une demie-vie de 7 .10-17 s environ). De plus, l'abaissement de la température rend de plus en plus difficiles les réactions de nucléosynthèse. On a cependant encore : T + 4He 7Li + ;Au final, l'abondance calculée de ces différents éléments se révèle bien en accord, comme, avec les observations des abondances estimées dans l'univers actuel. C'est un argument supplémentaire en faveur de la cosmologie du big bang. L'univers dominé
par la matière.
L'âge
des atomes.
Le
fond diffus cosmologique.
Ce rayonnement fossile,
dont l'existence et les caractéristiques avaient été prédites dès
1948 par George Gamow,
a été découvert en 1965, par Arno Penzias et Robert Wilson qui testaient
des antennes de communication et qui ont détecté un bruit de fond dû
à un rayonnement dont les longueurs d'onde étaient de l'ordre du centimètre
(domaine micro-ondes du spectre électromagnétique). Le spectre
thermique observé correspondait bien à celui qui était attendu d'une
courbe du corps noir à une température T = 2,7 K. C'est ce que l'on considère,
par abus de langage, comme l'actuelle température de l'univers. Elle était
de quelques milliers de kelvins lors du découplage et le niveau atteint
aujourd'hui est la conséquence directe de la poursuite l'expansion de
l'univers pendant tout ce temps.
Pour le reste, le rayonnement cosmologique apparaît comme une photographie inaltérée de l'état l'univers au moment de son émission. Les analyses montrent son aspect global identique dans toutes les directions (il n'y a pas de direction privilégiée dans l'univers) conformément aux modèles cosmologiques. En revanche il existe de très faibles fluctuations spatiales dans la température mesurée, appelées anosotropies, qui témoignent de faibles irrégularités dans la densité de la matière lors du découplage. L'étude de ses anisotropies, depuis les années 1990, n'a cessé de confirmer et de préciser les paramètres des modèles cosmologiques. On y voit, après la récession des galaxies, l'abondance des éléments légers (deutérium, hélium, lithium), la troisième argument fort en faveur de la théorie du big bang. Les
âges sombres.
Les grandes structures cosmiques observable aujourd'hui commence à se former à partir de nouveaux objets apparus à petite échelle : les étoiles, réunies en galaxies, elles mêmes regroupées en amas et superamas. La physique à l'oeuvre dans l'univers primordial se retrouve désormais principalement au niveau des étoiles, au coeur desquelles les réactions de fusion nucléaire poursuivent les processus de nucléosynthèse. On appelle parfois âges sombres, la période de l'histoire cosmique qui s'étend entre la fin du découplage (époque pendant laquelle l'énergie moyenne des photons correspondait à une lumière rouge vif) et le moment où les toutes premières étoiles ont commencé à émettre dans l'espace leurs premiers photons correspondant à de la lumière visible. Dans l'intervalle, l'univers n'aurait paru sombre que pour des yeux humains, le rayonnement cosmologique qui le sillonnait et le rayonnement déjà émis par les masse de matière en contraction appartenaient à la partie infrarouge du spectre, ou au domaine radio (émission à 21 cm de l'hydrogène neutre). Le
temps des étoiles et des galaxies.
Les toutes premières étoiles ne se sont pas entourées de planètes. Il n'y avait de disponible,au moment de leur formation, que de l'hydrogène et de l'hélium. Mais les plus massives de ces étoiles, qui ont, à la fois eu une évolution très rapide (quelques millions d'années) et ont synthétisé en leur sein ou lors de leur explosion en supernova de nombreux éléments lourds, les ont dispersés dans l'espace. Après quelques petits milliards d'années, des étoiles moins massives, ont aussi expulsé des éléments lords (tels que le carbone) au moment où elles ont atteint leur stade de géante rouge. Ainsi, chemin faisant, le millieu interstellaire a cessé d'être constitué de gaz d'hydrogène et d'hélium pur : il s'est enrichi en nouveaux éléments, assemblés en molécules à l'origine d'une chimie souvent étonnamment riche, ou condensés en poussières. Les conditions de formation des étoiles qui ont continué à se former à partir de cette matière première ont changé. Les étoiles se sont formées à partir de l'accumulation de matière à l'intérieur de sombre cocons constitués de gaz et de poussière. La matière s'accumulant autour d'une étoile naissante a formé un disque de plus en plus plat à l'intérieur duquel des accumulations secondaires de matière ont commencé à grandir-: les poussières qui le constituait au départ se sont assemblées pour former des bloc solide plus gros, ces blocs se sont ensuite peu à peu collé les uns aux autres, formant un objet de plus en plus massif, un planète, qui a éventuellement conservé, par son attraction, un peu du gaz interplanétaire qui l'entourait. Ainsi des systèmes planétaires ont-il plus apparaître. La première planète hors du Système solaire (planète extrasolaire ou exoplanète) a été été découverte autour de l'étoile 51 Pegasi (Pégase) en 1995 par Michel Mayor et Didier Queloz (qui ont reçu pour cela le prix Nobel de physique en 2019). Un quart de siècle plus tard on connaissait plus de 4000 exoplanètes (dans plus de 3000 systèmes planétaires), et l'on estime aujourd'hui qu'il pourrait en exister des milliards dans notre seule galaxies. Matière sombre
et énergie sombre.
L'énigme est devenue
dès lors plus pressante. Et, de fait, dans les années 1980, d'autres
résultats sont venus installer solidement l'idée qu'une partie de la
masse de matière contenue dans l'univers n'était pas visible. Certains
phénomènes de mirages gravitationnels en courbant (selon prévisions
de la relativité générale) le parcours de rayons lumineux qui subissent
son champ gravitationnel ne pouvait s'expliquer sans supposer une composante
sombre. De même, l'existence d'immenses concentrations de gaz intergalactique
très chaud (observable dans le domaine X du spectre éléctromagnétique)
que leur très haute température aurait dû disperser depuis longtemps
apparaissent liés, contenus, sous l'effet d'une importante force de gravitation,
qui elle aussi pointe vers la présence d'une matière échappant à l'observation
directe, et que l'on a appelé matière sombre, ou matière sombre
exotique car composée de particules différentes de celles qui constituent
la matière ordinaire.
On ne connaît toujours pas la nature de cette matière. On sait seulement qu'il ne s'agit pas d'atomes ou de particules atomiques (protons, électrons) qui interagissent avec le rayonnement électromagnétique et devraient donc être détectables d'une manière ou d'une autre. Tout au plus, les astronomes peuvent-ils affirmer qu'il s'agit de matière "froide" (c'est-à -dire de matière dont les particules se déplacent lentement parce que relativement massives). Parmi les particules dont pourrait être formée la matière sombre, plusieurs candidats - certains connus, d'autres hypothétiques - ont été invoqués, parmi lequels le boson de higgs, par exemple, dont on sait qu'il existe, ou d'autres particules encore spéculatives prévues par les théories supersymétriques. L'accélération
de l'expansion cosmique et l'énergie sombre.
Au début de l'expansion cosmique, le taux d'expansion a bien diminué comme on pouvait s'y attendre du fait de l'action de attractive de la matière et de l'énergie présentes dans l'univers. Cependant, il y a trois ou quatre milliards d'années, "quelque chose" a commencé à contrer l'action de la gravitation et est devenue l'acteur dominant du devenir cosmique. L'univers a accéléré son expansion comme sous l'effet d'une force répulsive, comme s'il entamait une une seconde phase d'inflation. Pour établir une sorte de parallélisme entre l'énigme de la matière sombre et celle-ci, on a donné à ce "quelque chose" engendrant une action répulsive le nom d'énergie sombre. Cette fois encore, même si de nombreuses et séduisantes hypothèses ont été produites, l'on ignore pour l'instant la nature de cette énergie. Et il n'est d'ailleurs pas encore complètement exclu que des biais observationnels puis expliquer une apparence d'accélération. Quoi qu'il en soit, et très curieusement, les modèles cosmologiques élaborés à partir des concepts de la relativité générale peuvent très bien s'accomoder de cette accélération. Ils prévoyaient en effet, au départ, un paramètre 0, appelé la constante cosmologique, dont la valeur n'était contrainte par aucune observation (on ne voyait pas quel sens physique donner à ce paramètre d'origine purement mathématique), aussi avait-on cru, pendant plusieurs décennies, pouvoir l'évacuer des équations en lui donnant la valeur 0 = 0. Or, en lui donnant une valeur non nulle, il était possible de rendre compte de l'accélération de l'expansion de l'univers, sans donc remettre en cause l'édifice. La théorie du big bang était ainsi capable dès l'origine d'absorber une découverte aussi inattendue que celle de l'énergie sombre. Selon les estimations
actuelles, les proportions des différentes formes de matière-énergie
(énergie et énergie de masse) de l'univers sont, en chiffres ronds, les
suivantes : l'énergie sombre compte pour 70%, la matière sombre exotique
pour 25%, et les particules ordinaires pour 5%.
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