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Les
pays situés au Nord et au Sud des Balkans
étaient occupés dans l'Antiquité
par des populations thraces ou illyriennes
sur lesquelles on sait peu de chose. Elles furent soumises tour à
tour par les Grecs
et par les Romains ,
et adoptèrent en partie les langues des peuples vainqueurs. Les
Romains firent des pays situés au Nord du Balkan la province de
Moésie, et la province de Thrace des pays situés entre le
Strymon, la mer Noire et le Balkan. Les monuments romains et grecs sont
encore fréquents dans ces contrées. On y a trouvé
de nombreuses médailles, des tombeaux et d'immenses tumuli.
A dater du Ve
siècle de l'ère chrétienne,
les Slaves pénétrèrent dans la péninsule balkanique,
non point par une invasion brusque, mais par une lente infiltration; au
VIe siècle,
ils arrivèrent en bandes plus considérables et poussèrent
jusqu'au Péloponnèse .
Ils assiégèrent Salonique à diverses reprises, mais
sans pouvoir s'en emparer. En somme, au VIIe
siècle, ils formaient au Nord et
au Sud du Balkan le fond de la population; mais ils n'avaient ni unité
ni organisation politique étendue. Cette organisation leur fut donnée
par un peuple étranger, les Bulgares de la Volga ( Les
Turks ),
dont une autre branche a laissé son nom à la ville russe
de Bolgary .
Une tribu de ce peuple passa le Danube en 679,
sous la conduite du khan
Asparoukh, s'allia aux Slaves contre l'empereur byzantin
et réussit à grouper en une seule masse les tribus diverses
des Severtsis, des Timotchans, des Moravi, des Smolians, des Dragovitchi,
etc. Ainsi les Bulgares actuels, comme les Français, comme les Russes,
ont pris le nom d'une tribu étrangère; leurs premiers souverains
portent des noms ouraliens : Kroum, Omortag, Soursouboul, Alogobotour.
On parlait dans leur entourage trois langues : le grec, le slave et le
bulgare, comme on parlait chez les rois mérovingiens
le latin et le tudesque; mais la langue des envahisseurs ne devait pas
tarder à disparaître, comme le tudesque a disparu en France .
Elle a laissé fort peu de traces.
Kroum (802-807)
porta ses armes victorieuses jusqu'aux portes de Constantinople.
L'un de ses successeurs, Boris ou Bogoris, se
convertit au christianisme
(864);
peu à peu malgré les révoltes des boïars, le
peuple bulgare imita l'exemple du souverain; l'élément slave,
grâce au christianisme, prit définitivement le dessus et absorba
les éléments ouraliens. Le tsar Siméon (893-927)
accrut le territoire de la Bulgarie, étendit ses frontières
jusqu'à l'Ibar, la Save, et s'empara même de la Valachie
et d'une partie de la Hongrie .
Il établit sa capitale à Preslav, dont on voit encore aujourd'hui
les ruines insignifiantes auprès de Choumen, et fut l'un des princes
les plus lettrés de son époque. Son fils Pierre épousa
une princesse byzantine .
Après sa mort,
la Bulgarie tomba dans l'anarchie et se divisa en deux royaumes. L'hérésie
des Bogomiles s'y répandit. La Bulgarie
fut attaquée et envahie tour à tour par les Russes ,
les Grecs ,
les Serbes ,
les Petchénégues ( Les
Turkmènes );
à la fin du Xe
siècle, un empereur byzantin ,
Basile II, reçut le titre de tueur de
Bulgares. Vers cette époque, la capitale de l'État bulgare
était à Ochrida, en Macédoine .
De 1018
à 1196,
Ia Bulgarie fut soumise à l'empire grec. Sous le règne d'Isaac
II l'Ange, deux boïars, Jean et Pierre Asan (ou Asen), réussirent
à délivrer leur pays et fondèrent une dynastie nationale
qui subsista jusqu'en 1257.
La Bulgarie affranchie toucha les trois mers; la ville de Trnovo (Tarnovo),
sa capitale, était au dire des Grecs, "une seconde Constantinople";
le tsar s'intitulait dans les documents latins : Imperator Bulgarorum
et Blacorum; roi de Blaquie et de Boulgrie, écrit Villehardouin;
sur leurs monnaies ils étaient représentés tenant
d'une main un globe et de l'autre un glaive surmonté d'une croix.
Après la mort du dernier Asanide, la
Bulgarie tomba de nouveau en décadence; elle fut envahie et occupée
en partie par le tsar serbe Douchan le Fort, qui s'empara de la Macédoine.
Certains Serbes s'appuieront beaucoup plus tard sur le souvenir de cette
conquête éphémère pour revendiquer la Macédoine.
D'autre part, les Turcs
occupèrent Philippopoli. Le pays se divisa en deux royaumes, dont
l'un eut pour capitale Trnovo et l'autre Viddin.
En 1382,
les Turcs
pénétrèrent jusqu'à Sofia
: après la chute de l'état serbe
(1389),
ils s'emparèrent de Trnovo et le tsar Jovan Schichman disparut,
tué ou fait prisonnier (1393),
Viddin fut pris en 1396.
Sa chute marque la fin de l'indépendance bulgare. Le pouvoir politique
passa aux mains des Osmanlis ,
le pouvoir spirituel aux mains du clergé grec, qui peu à
peu réussit à éliminer les prêtres bulgares
de tous les postes supérieurs; un grand nombre de Bulgares se firent
musulmans .
Leurs descendants le sont encore aujourd'hui; ils portent le nom de Pomaks
et vivent dans le Rhodope ou dans le Nord de la Bulgarie. Les enfants mâles
furent périodiquement enlevés pour recruter le corps des
janissaires .
Le nom même de la Bulgarie disparut; elle devint le gouvernement
du beglerbey de Roumélie ;
cependant, certains districts conservèrent sous le nom de districts
militaires une indépendance relative. Ils étaient commandés
par des voiévodes (voïvodes) indigènes, nommés
par le sultan, et tenus de remplir auprès de ses armées certains
services militaires. Ces districts étaient particulièrement
situés au Sud des Balkans. A différentes reprises, les Bulgares
essayèrent de se révolter, mais en vain; un certain nombre
d'entre eux émigrèrent en Roumanie
et en Transylvanie ;
quelques-uns se firent heïdouques ou klephtes (c'est-à-dire
brigands) et, réfugiés dans les montagnes, tinrent tête
aux autorités musulmanes.
A la fin du XVIIIe
et au commencement du XIXe
siècle, le pays eut horriblement
à souffrir des brigands connus sous le nom de Kirdjalis, qui le
ravagèrent sans merci; le pacha Pazvan
Oglou, établi à Viddin ,
tint tête aux armées du sultan et se constitua un véritable
État indépendant. Cependant la conscience nationale commençait
à se réveiller grâce aux écrits des Paisii,
des Sofroni; les succès des Grecs
et des révoltés serbes
permettaient aux Bulgares d'espérer des jours meilleurs; mais il
leur était difficile d'imiter l'exemple de leurs voisins; la Bulgarie
du Sud était trop près de Constantinople;
les plaines de la Bulgarie du Nord étaient peu favorables aux guérillas.
A diverses reprises, en 1806,
en 1829,
les heïdouques prêtèrent leur concours aux troupes russes ;
mais la Bulgarie ne retira aucun profit des expéditions des Russes
contre les Osmanlis .
Impuissants au point de vue militaire, les patriotes concentrèrent
toute leur activité sur les écoles et la question religieuse;
pour échapper à la domination du clergé phanariote,
ils songèrent d'abord à embrasser l'Union et à reconnaître
la suprématie spirituelle du pape; puis ils s'efforcèrent
d'obtenir l'indépendance de leur église.
Après de
longues et pénibles négociations ils y réussirent;
un firman (= édit) rendu en 1870
les reconnut comme communauté religieuse indépendante. A
la tête de cette communauté était l'exarque résidant
à Constantinople. Le premier
exarque fut installé en 1872.
Cette communauté nouvelle fut excommuniée par le patriarche
grec, mais elle ne tint aucun compte de cet anathème
peu désintéressé. Ce fut là un succès
très important, c'était en quelque sorte la reconnaissance
officielle de la nationalité bulgare. Cependant l'Empire ottoman
s'efforçait d'autre part de paralyser le développement de
cette nationalité et elle établissait en Bulgarie des colonies
tcherkesses dont les indigènes avaient singulièrement à
souffrir. Des chefs de heïdouques (notamment le célèbre
Panaiot Hitov, Rakovski, le poète Botev) s'efforcèrent à
diverses reprises de soulever le peuple.
Lorsque l'insurrection
éclata en Bosnie
et en Herzégovine
(1875),
des mouvements se produisirent également en Bulgarie, notamment
à Panagiourichte et à Koprivchtitsa, à Gabrovo, à
Drenovo. Les Turcs
déchaînèrent contre les insurgés les Bachi-bouzouks
et les Pomaks, qui mirent le pays à feu et à sang; plus de
soixante localités furent incendiées, on évalua le
nombre des victimes à douze mille. Ces «-horreurs
bulgares », flétries par Gladstone,
émurent l'Europe
qui envoya des commissaires en Bulgarie et réclama, en vain d'ailleurs,
l'autonomie des provinces bulgares. La Russie
prit alors les armes pour défendre ses coreligionnaires. Ses troupes
passèrent le Danube le 3 juillet 1877 et, après une série
de combats sanglants dont les pays bulgares furent constamment le théâtre
et où des troupes indigènes jouèrent un rôle
honorable (affaires de Plevna, de Gorni-Doubniak, Chipka, etc.), elles
arrivèrent aux portes de Constantinople.
Par le traité
de San Stefano (3 mars 1878)
la Russie
exigeait la constitution d'une grande Bulgarie, vassale du Sultan, qui
comprenait tous les pays situés entre le Danube, la mer Noire et
la Mer Egéen sauf les environs de Constantinople,
Salonique et la presqu'île de Chalcidique .
Mais la diplomatie européenne intervint; on craignait que cette
grande Bulgarie ne fût l'avant-garde ou l'avant-poste de la Russie
sur la Mer Egée. Le traité
de Berlin (juillet
1878)
modifia complètement celui de San Stefano. Il divisait les pays
bulgares en trois tronçons l'un, situé au nord du Balkan,
constituait une principauté vassale et tributaire de l'Empire ottoman ,
gouvernée par un prince élu avec l'agrément des puissances;
l'autre, située au sud du Balkan, constituait la Roumélie
orientale ,
province autonome, régie par un gouverneur chrétien nommé
par le Sultan et accepté par les puissances; d'autre part, la Dobroudja
fut donnée à la Roumanie
: Pirot, Nich et Vrania adjugés à la Serbie ;
tous les autres pays bulgares (la Macédoine et la région
d'Andrinople )
restaient sous la domination immédiate des Turcs. ( La
Question d'Orient ).
Au mois de décembre
1878 le
général Dondoukov-Korsakov, gouverneur intérimaire
de la Bulgarie du Nord, convoqua une assemblée constituante à
Trnovo; après avoir rédigé la Constitution, cette
assemblée élut comme prince de Bulgarie Alexandre de Battenberg,
un jeune officier russe ,
d'origine allemande .
Son règne (1879-1886)
est surtout remarquable par le rôle prépondérant que
la Russie joua dans la nouvelle principauté. Elle fournit des officiers
à son armée et des ministres à son gouvernement. Le
premier gouverneur de la Roumélie
fut Aleko Pacha; au bout de cinq ans, il fut remplacé par Krstevitch
ou Gavril Pacha (1884).
Une commission internationale dota cette province d'un statut organique,
rédigé d'après les principes de l'administration française.
Mais l'état de choses fondé par le traité de Berlin
ne pouvait être durable : au Nord comme au Sud du Balkan, les Bulgares
ne dissimulaient pas leurs aspirations vers l'unité. Au mois de
septembre 1885,
une révolution, d'ailleurs pacifique, éclata à Philippopoli
(Plovdiv). Le gouverneur Gavril Pacha Krstevitch, qui avait récemment
succédé à Aleko-Pacha, fut enlevé dans son
konak et emmené à Sofia ;
un gouvernement provisoire proclama l'union et appela le prince Alexandre,
qui se rendit immédiatement en Roumélie et fit à Philippopoli
une entrée triomphale; les grandes puissances furent surprises et
déconcertées par ce mouvement, qui mettait à néant
une des clauses du traité de Berlin. On soupçonnait la Russie
d'y être pour quelque chose. Mais elle désapprouva cette révolution
prématurée qui s'était faite sans son aveu et qui
pouvait la compromettre.
L'empereur Alexandre
de Russie
rappela les officiers russes qu'il avait prêtés à la
Bulgarie et raya le prince Alexandre des cadres de son armée. Le
roi de Serbie ,
Milan, crut le moment favorable pour arrondir son royaume aux dépens
de la Bulgarie; sous prétexte de maintenir l'équilibre des
puissances balkaniques, il passa la frontière et marcha sur Sofia .
Il fut repoussé aux combats de Tsaribrod, Slivnitsa, et vit la Serbie
envahie (novembre 1885
). Grâce à l'intervention de l'Autriche ,
qui arrêta la marche victorieuse du prince Alexandre, la paix fut
conclue à Bucarest
entre les Serbes et les Bulgares.
La Turquie
reconnut le prince Alexandre comme gouverneur de la Roumélie orientale ,
mais la Russie
refusa énergiquement d'accepter l'état de choses dont il
bénéficiait; un parti russe se forma pour supprimer le prince;
dans la nuit du 21 au 22 août 1886
il fut enlevé de son palais par des officiers, embarqué sur
le Danube et débarqué en Bessarabie
: les autorités russes le laissèrent libre, et il fit bientôt
dans ses États une rentrée triomphale. Les principaux auteurs
de sa chute avaient été Karavelov, Tsankov et le major Grouev;
il avait été rétabli par Stefan Stamboulov et Moutkourov.
Désespérant de pouvoir régner sans l'aveu de la Russie,
il donna sa démission (7 septembre 1886).
Il laissait le soin du gouvernement à une régence composée
de Stamboulov, Karavelov et Moutkourov. Ils convoquèrent une grande
assemblée qui élut le prince Waldemar de Danemark
(11 novembre 1886).
Celui-ci n'accepta pas; la Russie essaya en vain de lancer la candidature
du prince de Mingrélie ;
une mission confiée au général russe Kaulbars, ancien
ministre du prince Alexandre, échoua complètement.
Après avoir
envoyé dans les différentes cours d'Europe une députation
qui ne recueillit guère que des sympathies platoniques, la régence
convoqua à Trnovo une nouvelle grande assemblée qui élut
le prince Ferdinand de Saxe-Cobourg-Kohàry. Le prince accepta et
fit son entrée à Trnovo le 13 août 1887.
Les puissances refusèrent de le reconnaître, et le
parti russophile, par des complots et des soulèvements, s'efforça
de renverser son ministre Stamboulov, qui se défendit avec vigueur,
réussit à maintenir l'ordre à
l'intérieur et entretint des relations correctes avec l'Empire ottoman ,
mais il ne parvint jamais à faire reconnaître le prince Ferdinand
par les grandes puissances, jalouses avant tout de ménager les susceptibilités
ombrageuses de la Russie .
On considérait cependant que ce prince avait pour lui les sympathies
secrètes de l'Autriche ,
de l'Angleterre
et de l'Allemagne ,
également désireuses de voir l'influence russe amoindrie
dans la péninsule balkanique.
--
Stefan
Stamboulov.
Ferdinand de Saxe-Cobourg fut reconnu finalement
par le sultan. Il fit convertir son fils Boris à l'orthodoxie (1895)
et, ayant rompu avec Stamboulov, qui périt assassiné cette
même année, il se rapprocha du parti russophile; il fut alors
reconnu par la Russie ,
puis par les autres puissances européennes (1896).
En octobre 1908, profitant de la
révolution jeune-turque, la Bulgarie proclama son indépendance.
Ferdinand se fit couronner tsar de Bulgarie à Trnovo, rattachant
ainsi sa dynastie à l'ancien Empire bulgare.
L'un des événements
les plus marquants du règne du prince Ferdinand avait été
l'achèvement du chemin de fer qui réunissait Belgrade
à Constantinople, et mettait
la Bulgarie en rapport direct avec l'Europe centrale et occidentale. En
tant que tsar, il fut l'un des principaux ouvriers de l'alliance balkanique
qui, en 1912,
réussit à chasser presque entièrement les Turcs d'Europe
et à porter la Bulgarie jusqu'à la mer Égée
et aux portes de Constantinople. Mais les fruits de ses victoires furent
en grande partie perdus pour les Bulgares à la suite de leur agression
brutale de 1913 : les Serbes
et les Grecs ,
auxquels se joignirent les Roumains ,
les mirent à la raison. Le traité de Bucarest
leur causa une vive déception dont ils essayèrent de se venger
au cours de la Grande Guerre en prenant parti pour l'Allemagne
en 1915. La défaite conduisit
Ferdinand à abdiquer en faveur de son fils qui, à partir
de 1918, régna sous le nom de
Boris III. Le Traité de Neuilly
(1919) déposséda la Bulgarie
de la Thrace égéenne et d'autres parties périphériques
de son territoire. La même année vit la constitution d'un
Parti communiste.
En 1920,
le parti agrarien de Alexandar Stambolijski accéda au gouvernement,
mais son chef, conduisant une politique autoritaire, fut assassiné
dès 1923. Lui succédera
comme premier ministre Alexandar Tsankov, qui réprima les agrariens
et les communistes, dont le parti fut interdit en 1924.
Dix ans plus tard, Boris III suspendit la constitution pour imposer sa
propre dictature. En 1940, il fit alliance
avec l'Allemagne
hitlérienne au cours du Second conflit mondial, mais sans déclarer
la guerre à l'URSS
ni se soumettre à la déportation des Juifs
de son pays. Cela permit à la Bulgarie de reprendre quelques territoires
(Dobroudja ,
Thrace, Macédoine) En 1943,
Boris mourut peu après une rencontre avec Hitler. Le tsar Siméon
II qui lui succéda vit rapidement son pouvoir très limité.
En septembre 1944, les troupes soviétiques
occupèrent la Bulgarie et imposèrent un gouvernement hostile
à l'Allemagne à la tête duquel ils placèrent
Kimon Georgiev, le chef du parti Zveno. D'autres élections eurent
lieu. En septembre 1946, le roi fut
renversé, tandis que les communistes, dirigés par Georgi
Dimitrov, vainqueurs du dernier scrutin, alliés aux socialistes
et aux agrariens, proclamaient la république. Après l'assassinat
du chef de l'Union agrarienne, Nikolaj Petkov, en 1947,
le pays fut transformé en démocratie populaire. Dimitrov,
artisan d'un fulgurant processus de soviétisation, mourut en 1949
et fut remplacé par Vulko Cervenkov (Tchervenkov), qui mena une
politique stalinienne. Todor Zhivkov (Jivkov) lui succéda à
partir de 1956 et dirigea la Bulgarie
jusqu'en 1989, prenant le titre de
président seulement à partir de 1971.
Alliée fidèle de l'URSS, la Bulgarie subira directement les
effets de la désintégration de son puissant protecteur.
En 1989,
Jivkov fut renversé par un de ses ministres, Petar
Mladenov, qui avec le soutien de l'aile réformatrice du Parti communiste,
introduisit le multipartisme. Les communistes, regroupés au sein
du nouveau Parti socialiste Bulgare (PSB), n'en conserveront pas moins
le pouvoir jusqu'en 1991.
Les années suivantes seront marquées par les rapides privatisations
décidées par leurs successeurs à la tête du
gouvernement de l'Union des Forces démocratiques (UFD). Un passage
à l'économie de marché chaotique qui favorisera le
retour au pouvoir du PSB en 1994.
Celui-ci, incapable de trouver des solutions à la crise économique
et financière qui s'abattait alors sur le pays, céda une
nouvelle fois la place à l'UFD après les élections
anticipées de 1997.
A partir de cette date, la Bulgarie, qui accepta de soumettre son économie
aux directives du FMI (Fonds monétaire international), orienta sa
politique extérieure en direction de l'Union européenne et
de l'Otan. L'adhésion à l'Alliance atlantique a été
effective en mars 2004. Quant à l'entrée dans l'Union européenne,
elle a eu lieu le 1er janvier 2007.
(GE / HGP). |
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