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La psychanalyse

La psychanalyse est une théorie psychologique élaborée par Sigmund Freud au tournant du XIXe et du début du XXe siècle. Elle repose sur l'idée centrale que la majeure partie de notre activité mentale est inconsciente, et que ces contenus refoulés (pensées, désirs, souvenirs) influent de manière souvent involontaire sur nos comportements, émotions et pensées. L'inconcient joue ainsi un rôle fondamental dans la formation de notre personnalité et de notre comportement. 
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Freud.
Sigmund Freud (1856-1939).

L'appareil psychique.
Freud a utilisé le concept d'un appareil psychique pour expliquer comment les pensées, les émotions, les désirs et les processus mentaux sont organisés et interagissent. Ce concept repose sur l'idée que les pensées et les émotions sont souvent en conflit, et que de nombreux processus mentaux se déroulent en dehors de la conscience immédiate. Il est composé de trois parties principales : le conscient, le préconscient et l'inconscient.

Le conscient.
Le conscient est la partie de l'esprit qui contientdes émotions, des sensations et des perceptions qui sont accessibles à la conscience à un moment donné. En d'autres termes, c'est ce dont une personne est directement consciente à un moment précis. 

Le préconscient.
Le préconscient se situe juste en dessous du niveau de conscience immédiate. Il contient des informations qui ne sont pas actuellement dans la conscience, mais qui peuvent être rappelées et rendues conscientes avec un peu d'effort. Le préconscient englobe des souvenirs, des connaissances, des pensées et des informations qui ne sont pas à l'avant-plan de la conscience, mais qui peuvent être rappelés volontairement.

Freud a décrit le conscient comme la partie la plus restreinte de l'esprit, tandis que le préconscient est pour lui une sorte de zone tampon entre le conscient et l'inconscient. Les pensées et les informations du préconscient peuvent passer à tout moment dans la conscience.
L'inconscient.
L'inconscient est la partie la plus profonde de l'appareil psychique. Il contient des pensées, des désirs, des souvenirs, des émotions et des pulsions qui ne sont pas directement accessibles à la conscience de l'individu. Il  est le réservoir de nos expériences passées, de nos impulsions primaires et de nos désirs refoulés, qui le sont en raison de leur nature conflictuelle, traumatique ou socialement inacceptable. Il influence considérablement notre comportement, nos émotions et nos pensées, sans que nous soyons capables de mesurer l'impact de cette influence. 
• L'inconscient collectif est une notion qui n'appartient pas à la psychanalyse freudienne, qui se concentre sur l'inconscient individuel. Elle a été introduite par Carl Gustav Jung selon qui l'inconscient contient une dimension collective partagée par l'ensemble de l'humanité. L'inconscient collectif représente un réservoir de connaissances, de symboles et d'archétypes partagés qui influencent le comportement, les croyances et les expériences humaines. Au cÅ“ur de la théorie de l'inconscient collectif se trouvent les archétypes, qui sont des structures mentales innées et universelles. Ce sont des formes primordiales qui se manifestent sous forme de symboles, de schémas de comportement et de motifs récurrents dans les mythes, les contes de fées, les rêves et les oeuvres d'art. 
Principe de plaisir et  principe de réalité.
Les notions de principe de réalité et de principe de plaisir correspondent chez Freud à deux forces qui influencent la psyché humaine et qui sont au centre de la dynamique de la pensée et du comportement. La manière dont ces deux forces sont équilibrées aura un impact sur le comportement et le bien-être mental. Les mécanismes de défense (répression, la sublimation, le déplacement et la rationnalisation), sont également étudiés par Freud en relation avec ces principes pour comprendre comment les individus gèrent leurs conflits internes.

Le principe de plaisir.
Le principe de plaisir est la tendance innée de l'individu à rechercher le plaisir immédiat, à éviter la douleur et à satisfaire ses désirs et ses pulsions sans tenir compte des contraintes de la réalité. Selon le principe de plaisir, l'individu cherche constamment à maximiser la satisfaction de ses besoins et de ses désirs, tout en minimisant l'inconfort et la douleur. Cela peut entraîner un comportement impulsif et irrationnel. Les processus mentaux gouvernés par le principe de plaisir sont généralement inconscients, car ils sont influencés par les pulsions instinctuelles, telles que la libido  et l'agressivité.

• La libido correspond à l'énergie sexuelle ou à la force de désir qui anime les individus. Elle joue un rôle fondamental dans le développement de la personnalité et dans la formation des névroses. Le principe de plaisir meut la sexualité humaine, mais la libido ne se limite pas seulement à la sexualité au sens étroit, elle englobe une énergie psychique générale qui sous-tend divers désirs, passions et émotions. La libido est considérée comme un moteur fondamental de la vie psychique. Les conflits liés à la libido sont au coeur de la théorie freudienne des névroses. Freud soutient que lorsque des désirs sexuels ou des pulsions sont en conflit avec les normes sociales ou les interdictions parentales, ils peuvent être refoulés dans l'inconscient. Ce refoulement peut entraîner divers troubles psychologiques.
Selon Freud, les rêves sont principalement gouvernés par le principe de plaisir. Dans les rêves, les désirs et les souhaits refoulés peuvent être exprimés librement, sans les contraintes du principe de réalité. Les rêves visent à satisfaire des désirs inconscients et à réduire la tension psychique. Les actes manqués, tels que les lapsus, les oublis, et les actes manqués de mémoire, sont également influencés par le principe de plaisir. Freud croyait que ces erreurs pouvaient révéler des désirs inconscients ou des pensées refoulées.

Le principe de réalité.
Le principe de réalité est en quelque sorte le contrepoids du principe de plaisir et du désir immédiat de gratification. Il représente la prise en compte des contraintes et des réalités du monde extérieur (exigences sociales, limites imposées par la réalité objective). La maturation psychologique d'une personne est en partie le résultat du passage du principe de plaisir au principe de réalité, ce qui permet à l'individu de s'adapter aux exigences de la société et de fonctionner de manière plus rationnelle. 

Le principe de réalité implique la capacité à différer la satisfaction pour tenir compte des contraintes et des exigences imposées par le réel et les réalités pratiques. L'individu évalue les avantages et les inconvénients de différentes options avant de choisir la meilleure action à entreprendre. Il est capable de de différer la gratification et de faire des choix qui tiennent compte des conséquences à long terme; il peut tolérer la frustration temporaire pour atteindre des objectifs lointains. Lorsque l'anxiété survient en réponse à des menaces ou des situations stressantes, le principe de réalité peut aider l'individu à élaborer des stratégies d'adaptation et à faire face aux problèmes plutôt que de chercher simplement à éviter l'anxiété par la gratification immédiate. Les processus mentaux liés au principe de réalité aident l'individu à s'adapter aux normes, aux valeurs et aux attentes de la société. 

Les mécanismes de défense psychologique.
La psychanalyse identifie plusieurs mécanismes de défense servent à expliquer comment les individus gèrent les conflits internes, les émotions difficiles et les désirs inconscients. Il sont gouvernés par le principe de plaisir qui pousse les individus à éviter les situations, les pensées ou les émotions qui provoquent de l'anxiété. 

La répression.
La répression consiste à refouler ou à se détourner des pensées, des émotions, des désirs ou des souvenirs inconscients qui sont considérés comme inacceptables ou perturbateurs. Lorsque ces contenus psychiques sont repoussés dans l'inconscient, ils sont souvent oubliés consciemment, mais continuent à influencer le comportement de la personne de manière indirecte. La répression englobe divers mécanismes de défense :

• Le refoulement est souvent déclenché par l'anxiété qu'il aide à minimiser et par lequel des pensées, des émotions, des désirs ou des souvenirs inconfortables ou inacceptables pour la conscience sont repoussés hors de la conscience, et stockés dans l'inconscient. Ces contenus refoulés continuent cependant d'influencer notre ressenti et notre comportement de manière indirecte. Ils sont maintenus dans l'inconscient par un mécanisme dit de censure, mais ils peuvent se manifesterà travers des rêves, des actes manqués (lapsus), des phobies, des symptômes physiques et d'autres comportements. Le refoulement apparaît ainsi, selon la psychanalyse, comme un mécanisme central dans la formation de la personnalité et dans la compréhension des dynamiques psychiques. Selon Freud, des désirs sexuels et des fantasmes sexuels de l'enfance peuvent être refoulés, car ils sont considérés comme inacceptables socialement ou par la personne elle-même. Il en va de même de souvenirs traumatisants qui peuvent être refoulés pour éviter la douleur et l'anxiété associées à ces expériences.
• Le déni consiste en le refus conscient ou inconscient de reconnaître une réalité ou une vérité afin de protéger la psyché de la confrontation avec des informations, des émotions ou des désirs qui sont en conflit avec les normes, les valeurs ou les attentes personnelles. Il permet de maintenir une image de soi ou une perception du monde qui est plus acceptable et moins angoissante. Cependant, il peut également avoir des conséquences négatives en empêchant la personne de faire face à des problèmes, de reconnaître des besoins émotionnels ou de prendre des mesures pour résoudre des situations difficiles. Le déni peut être celui de la réalité externe, où une personne refuse de reconnaître un événement ou une situation objective, ou celui de la réalité interne, où une personne refuse de reconnaître ses propres émotions, désirs ou pensées, ou encore celui de la réalité morale, où une personne nie la nature morale ou éthique de ses actions.

• La suppression consiste en un effort pour repousser ou ignorer des pensées, des émotions, des souvenirs ou des désirs perturbants. Contrairement au déni, où la personne peut ne pas être consciente de sa réaction de refus, la suppression implique une connaissance consciente de l'information ou du contenu refoulé. La suppression vise à garder ces éléments hors de la conscience pour éviter l'anxiété ou le malaise. (Par exemple, lorsque quelqu'un se sent en colère envers une personne mais choisit de ne pas exprimer cette colère ou de ne pas y penser pour éviter des conflits). Cela peut aider à maintenir un équilibre psychologique en évitant la confrontation directe avec des pensées ou des émotions difficiles, mais celles-ci peuvent aussi ressurgir à tout moment. 

La sublimation.
La sublimation est un autre mécanisme de défense, mais celui-ci implique la transformation des désirs ou des pulsions inacceptables en des activités socialement acceptables et productives. Plutôt que de réprimer complètement un désir ou une pulsion, la sublimation permet à l'individu de canaliser ces énergies vers des objectifs créatifs ou socialement valorisés. Par exemple, un individu qui ressent des pulsions agressives peut les sublimer en devenant un boxeur ou un activiste politique. La sublimation est vue comme un mécanisme de défense plus adaptatif, car elle permet de transformer des émotions négatives en comportements constructifs.

Le déplacement.
Le déplacement consiste à transférer des émotions, des désirs ou des sentiments d'un objet ou d'une personne vers un autre objet ou une autre personne. Cela se fait souvent pour éviter de faire face à des émotions conflictuelles ou menaçantes en les dirigeant vers une cible plus sûre ou socialement acceptable. Par exemple, une personne peut être en colère contre son patron, mais au lieu d'exprimer cette colère au travail, elle la déplace sur un membre de sa famille, avec des effets qui peuvent être encore plus dommageables. Le déplacement permet de soulager temporairement la tension émotionnelle, mais il ne résout pas le problème sous-jacent.

La rationalisation.
La rationalisation, enfin, consiste à justifier ou à expliquer de manière logique (ou apparemment logique) et socialement acceptable un comportement, un désir ou un événement qui, en réalité, est motivé par des raisons moins avouables ou des émotions perturbantes. Ce mécanisme de défense permet à l'individu de minimiser la culpabilité, l'anxiété ou la dissonance cognitive associée à ses actes ou à ses pensées. Parmi les exemples de rationalisation, on peut mentionner :  justifier une tricherie à un examen en disant que tout le monde le fait, excuser un achat impulsif en prétendant qu'il était nécessaire, ou expliquer une mauvaise action en prétendant qu'elle était nécessaire pour une raison supérieure. La rationalisation est souvent un mécanisme de défense inconscient : la personne peut ne pas être pleinement consciente de l'aspect réel de son comportement ou de ses motivations. 

Structure de la personnalité.
Freud a élaboré une théorie tripartite de la personnalité dont les composantes fondamentales : le ça (instincts et pulsions), le moi (fonctions cognitives et perceptives) et le surmoi (normes et valeurs internalisées). Ce sont ces trois instances qui, en interagissant les unes avec les autres, influant sur le comportement, les pensées et les émotions d'un individu, structurent la personnalité. Les conflits et les négociations entre ces instances contribuent à la complexité et à la diversité du comportement humain. 

Le ça.
Le ça est la partie la plus primitive et innée de la personnalité. Il est présent dès la naissance et est entièrement inconscient. C'est le réservoir des instincts et des pulsions fondamentales de l'individu. Selon la théorie des pulsions développée par Freud, il est est alimenté principalement l'Éros (pulsion de vie) et le Thanatos (pulsion de mort). Le ça ne connaît ni le bien ni le mal, il agit sans considération pour les réalités externes, des conséquences ou les normes sociales. Il fonctionne selon le principe de plaisir et vise à satisfaire les besoins et les désirs immédiats (la faim, la soif, le sexe et l'agressivité, etc.).

• La pulsion de vie (Eros), postulée par Freud est associée à la recherche du plaisir, de la satisfaction et à la préservation de la vie. Elle est le moteur de désirs tels que l'amour ou le le désir sexuel, de l'affection et de la créativité. L'Eros pousse les individus à rechercher des expériences agréables et à créer des liens sociaux.

• La pulsion de mort (Thanatos) est liée, quant à elle, à l'instinct de destruction, au désir de retourner à un état inorganique et de mettre fin à la souffrance. La pulsion de mort est considérée comme une force qui s'oppose à la pulsion de vie et qui peut se manifester sous forme de comportements autodestructeurs ou agressifs.

Selon Freud, ces pulsions coexistent en chacun de nous, créant un équilibre dynamique. Le conflit entre ces deux types de pulsions est au coeur de nombreux processus psychiques et de comportements humains.

Le moi.
Le moi émerge dans l'enfance pour réguler les impulsions du ça, et représente la partie de la personnalité en contact avec le monde extérieur. Il est principalement conscient et a pour rôle d'équilibrer les exigences du ça et du surmoi. Il fonctionne selon le principe de réalité, prenant en considération les contraintes de l'environnement et les normes sociales. Le moi a des fonctions cognitives, perceptives et de décision. Il essaie de répondre aux besoins du ça tout en tenant compte des conséquences de ses actions. Il utilise des mécanismes de défense pour faire face aux conflits entre les pulsions du ça, les demandes du surmoi et les contraintes du monde extérieur. Il utilise divers mécanismes de défense pour gérer les conflits entre les demandes du ça, les réalités de l'environnement et les valeurs du surmoi. C'est le moi, par exemple, qui planifie, juge, prend des décisions et cherche à trouver des solutions pragmatiques aux désirs du ça dans le monde réel.

Le surmoi.
Le surmoi représente la moralité internalisée et les normes (normes sociales, valeurs parentales et idéaux culturels) que l'individu a intériorisées. Le surmoi se forme à partir des enseignements, des influences et des modèles parentaux et sociaux. Il incarne ce que la société considère comme bien et mal. Le surmoi agit comme une instance morale et éthique de la personnalité, guidant le comportement et jugeant de sa conformité aux normes sociales et aux idéaux. Il peut générer des sentiments de culpabilité en cas de transgression des règles éthiques internalisées, ou, à l'inverse, génère des sentiments de fierté. La psychanalyse comprend l'anxiété comme un conflit entre le surmoi et le ça.

Stades de développement psychosexuels.
La théorie des stades de développement psychosexuels est un concept clé de la psychanalyse proposé par Freud. Selon lui, le développement de la personnalité se produit à travers cinq stades (oral, anal, phallique, latent et génital), chacun étant caractérisé par une zone érogène prédominante où les pulsions sexuelles et les besoins sont particulièrement actifs. Chaque stade du développement  est caractérisé par un accent particulier sur la satisfaction des pulsions sexuelles et agressives. Ces stades sont associés à des défis spécifiques et jouent un rôle crucial dans la formation de la personnalité et des fixations à des stades précoces peuvent avoir un impact durable sur la personnalité et le comportement ultérieurs, influençant ainsi les relations et les ajustements psychologiques à l'âge adulte.

Stade oral (0-18 mois).
La bouche, les lèvres et la langue sont les zones érogènes dominantes. L'enfant cherche la satisfaction à travers la succion, le mordillement, etc. Une fixation à ce stade peut se manifester plus tard par des comportements excessifs comme le tabagisme ou l'excès de parole.

Stade anal (18 mois - 3 ans).
L'anus et la région périanale sont les zones érogènes dominantes. L'enfant s'engage dans le contrôle des sphincters. La propreté et l'ordre sont des aspects importants de cette phase. La fixation  à ce stade peut entraîner un comportement obsessionnel.

Stade phallique (3-6 ans).
Les organes génitaux deviennent la zone érogène dominante. L'enfant développe une attirance sexuelle pour le parent du sexe opposé (complexes d'Oedipe pour les garçons, complexe d'Électre pour les filles). Il résout ce complexe en s'identifiant avec le parent du même sexe. Le complexe dOedipe et d'Électre sont cruciaux dans la formation de la conscience de genre.

Stade de latence (6 ans - puberté).
Ce stade correspond à une période de calme. Les pulsions sexuelles sont refoulées et l'énergie est consacrée à d'autres activités sociales et intellectuelles. L'enfant se concentre sur les interactions sociales, l'apprentissage et le développement des compétences.

Stade génital (puberté - âge adulte).
Les organes génitaux redeviennent la zone dominante. Le désir sexuel revient avec l'adolescence, avec un intérêt particulier pour des relations intimes et matures. 

Les complexes.
En psychanalyse, le concept de complexe sert à décrire un ensemble de pensées, de sentiments et de désirs souvent inconscients et formés à partir d'expériences et d'interactions de l'enfance. A l'âge adulte, les complexes influencent profondément le comportement, les émotions et la manière dont une personne perçoit et interagit avec les autres et le monde. Voici quelques complexes couramment discutés dans la psychanalyse :

Complexe d'Å’dipe.
Le complexe d'Oedipe est un des complexes les plus fondamentaux selon Freud. Il se produit, comme on l'a dit, pendant la période phallique (3-6 ans). Les garçons éprouvent des sentiments d'amour pour leur mère et de rivalité avec leur père. L'enfant résout ce complexe en s'identifiant avec le parent du même sexe et en internalisant les normes et les valeurs du surmoi.

Complexe d'Électre.
Le complexe d'Electre, introduit par Jung, est un analogue au complexe d'Oedipe, mais il est vécu par les filles et se déploie de façon différente. Les filles ressentent de l'attirance pour leur père et de la rivalité avec leur mère. De la même façon, l''enfant résout ce complexe en s'identifiant avec la mère et en intériorisant les normes et les valeurs du surmoi.

Complexe de castration.
Le complexe de castration est un complexe où l'enfant ressent de l'anxiété liée à la peur de la castration; il est généralement associée à des désirs sexuels. La peur de la castration est liée, selon Freud, à la transition de l'enfant d'un état d'unité avec la mère vers un état de séparation et d'indépendance. Cette transition implique la perte de la complétude narcissique. Elle joue aussi un rôle, pour les psychanalystes, dans la manière dont les enfants intègrent leur identité de genre et développent leur orientation sexuelle. Ce complexe est résolu par l'acceptation du rôle de genre et de la différenciation entre les sexes.

Complexes de supériorité et d'infériorité.
Les individus peuvent développer des complexes d'infériorité ou de supériorité basés sur des évaluations qu'ils font d'eux-mêmes par rapport à d'autres personnes. Le travail thérapeutique peut aider à revoir ces évaluations et à atteindre un équilibre réaliste et positif.

Complexe de l'ombre.
Le complexe de l'ombre est un concept développé par Carl Jung. Il se réfère aux parties inconscientes et refoulées de la personnalité qui contiennent des aspects de soi que l'on rejette ou ne reconnaît pas consciemment. Ce concept est résolu en intégrant ces aspects refoulés pour atteindre un équilibre psychologique.
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La psychanalyse.
La psychanalyse, selon une IA (Stable Diffusion).

La psychanalyse, méthode clinique.
La psychanalyse clinique est une approche de la psychothérapie et de l'évaluation psychologique basée sur les principes et concepts de la psychanalyse. 

En tant que méthode de psychologie clinique, la psychanalyse repose sur des séances où le patient parle librement, exprimant sous la guidance d'un psychanalyste ses pensées et émotions par un processus d'association libre qui  vise à révéler l'existence de souvenirs, désirs et images inconscients qui peuvent être la cause de troubles psychiques ou physiques. La mise en conscience de ces éléments est vue comme thérapeutique. 

L'analyse des rêves (considérés comme des fenêtres sur l'inconscient) est également employée pour mettre au jour les pensées et les émotions profondes du patient. Le transfert et le contre-transfert, qui correspondent aux sentiments et aux réactions émotionnelles que le patient et le thérapeute développent l'un envers l'autre, peuvent révéler quant à eux des schémas relationnels passés et présents du patient.

Une psychanalyse ( = cure psychanalytique) est généralement longue (plusieurs années) et demande des séances fréquentes (plusieurs  par semaine). C'est la condition d'une exploration en profondeur et une compréhension approfondie des problèmes psychologiques, mais elle exige un fort engagement tant de la part du patient que du thérapeute.

L'évolution de la psychanalyse.
On est frappé de constater à quel point le vocabulaire et (dans une certaine mesure) les concepts de la psychanalyse ont infusé dans la culture contemporaine. Mais, malgré son influence majeure, la psychanalyse a été critiquée pour son manque de validation empirique (rien ne prouve, par exemple, l'existence des « complexes » de Freud, ou de « l'inconscient collectif » de Jung ) et son manque de scientificité selon les normes de la méthode scientifique. Freud et certains de ces successeurs ont également été critiqués pour des idées et théories considérées comme sexistes et faussées par de nombreux autres biais

Les biais de l'approche freudienne.
Les idées et les concepts développés par Freud reflètent les normes culturelles et les valeurs de la Vienne du début du XXe siècle, et ne sont pas universellement applicables à toutes les cultures et sociétés. Qui plus est, les cas cliniques utilisés par Freud pour étayer ses théories étaient souvent basés sur des patients issus de milieux socio-économiques et culturels similaires. On a noté aussi que Freud avait des biais personnels et des conflits d'intérêts, susceptibles d'avoir influencer la manière dont il a interprété et formulé ses théories.

La perspective de Freud sur la sexualité et le développement est également problématique. Il avait une vision patriarcale et masculine de la société, faussant par là la manière dont il a interprété les comportements et les expériences humaines. Le sexisme de Freud se manifeste en particulier dans sa manière de conceptualiser le complexe d'Oedipe. De façon générale, il a sous-estimé le rôle des femmes dans le développement psychique, les reléguant souvent à des rôles passifs et secondaires. Certains auteurs accusent aussi Freud d'avoir élaboré des théories sur la sexualité féminine réductrices et stéréotypées. Par exemple, son concept de l'« envie du pénis » chez les femmes est basé sur des suppositions sexuelles dépassées et des généralisations sans fondement concret. 

l'antipsychanalyse de Deleuze et Guattari.
Le philosophe Gilles Deleuze et le psychiatre Félix Guattari ont formulé des objections importantes à l'égard de la psychanalyse, en particulier dans leur ouvrage L'Anti-Å’dipe : Capitalisme et schizophrénie (1972). Pour commencer, ils remettent en question le concept  de l'Oedipe. Ils considèrent que la psychanalyse insiste trop sur le rôle de la famille nucléaire (père, mère, enfant) et sur les conflits familiaux dans le développement de l'individu. Ils estiment que cette perspective réduit la complexité des désirs et des forces qui façonnent l'individu. La théorie freudienne des pulsions, en particulier, simplifie la diversité des désirs et des forces qui animent les individus en les réduisant à des catégories telles que la pulsion de mort et la pulsion de vie. Ils préfèrent une approche plus nuancée de la psyché. La notion de castration est également remise en question par Deleuze et Guattari, qui estiment qu'elle réduit la sexualité à une question de manque et de perte, négligeant ainsi les aspects créatifs et positifs de la sexualité. Deleuze et Guattari rejettent également la vision de l'inconscient comme un réservoir de désirs refoulés et préfèrent une conception de l'inconscient comme un flux continu de désirs et de signifiants qui ne peut pas être réduit à des significations préétablies. Ils s'opposent, enfin, à l'idée que l'individu est principalement défini par son histoire familiale et ses névroses. Ils plaident pour une conception de l'individu comme un être en constante évolution, façonné par des forces sociales, culturelles et politiques plus larges.

La psychanalyse aujourd'hui.
Malgré les critiques qui ont pu lui être faites, ou du fait justement de ces critiques, la psychanalyse a donné naissance à de nombreuses écoles de pensée en psychologie clinique et a influencé la pratique de la psychothérapie, éclairant de diverses manières la compréhension des troubles mentaux. 

Aujourd'hui, la psychanalyse s'intéresse davantage à la démonstration de son efficacité à travers des recherches empiriques et des études cliniques. Elle s'appuie aussi sur un champ d'étude élargi pour mieux comprendre la diversité culturelle et ses implications dans la vie mentale des individus. La culture, le contexte social et les variables intersectionnelles sont intégrés dans l'évaluation et le traitement psychanalytiques. Par ailleurs, la psychanalyse contemporaine s'intéresse davantage à la compréhension et au traitement des traumatismes et des expériences adverses précoces, ainsi qu'à la promotion de la résilience psychologique. Enfin, elle ne se concentre plus seulement sur le traitement individuel. Il existe ainsi une psychanalyse relationnelle, qui aborde les dynamiques de groupe et organisationnelles afin de mieux comprendre les interactions et les processus inconscients qui influent sur les fonctionnements collectifs.

De plus en plus, les praticiens ont intégré des éléments de la psychanalyse avec d'autres approches thérapeutiques, qui offrent une approche plus holistique et adaptée aux besoins spécifiques du patient. Telle est, par exemple, la thérapie cognitivo-comportementale (TCC). La psychanalyse ne peut pas ignorer non plus les apports des neurosciences, les recherches sur le développement cérébral et la neurobiologie. Ainsi est née la neuro-psychoanalyse qui étudie les corrélations entre les processus neurobiologiques et les processus psychiques, en se penchant sur la manière dont les expériences psychologiques et le développement du cerveau sont interconnectés. 

Avec l'avancée des technologies, la pratique de la psychanalyse s'étend de plus en plus vers des formats en ligne, permettant une accessibilité et une flexibilité accrues pour les patients. Mais cela nécessite une adaptation des pratiques, mais aussi le développement de règles éthiques spécifiques à la thérapie en ligne.

Quelques noms de la psychanalyse.
Les contributeurs à la psychanalyse sont innombrables, on ne mentionnera que quelques-unes des figures les plus notables et influentes :
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• Sigmund Freud (1856-1939), fondateur de la psychanalyse, est l'auteur de nombreux concepts (inconscient, complexe d'Oedipe, refoulement, etc.).

• Carl Jung (1875-1961) a élargi la théorie psychanalytique en introduisant des concepts comme l'inconscient collectif, les archétypes et les types psychologiques.

 â€¢ Anna Freud (1895-1982),  fille de Sigmund Freud, a travaillé sur la psychanalyse infantile et sur les mécanismes de défense.

 â€¢ Melanie Klein (1882-1960) a apporté des contributions majeures à la psychanalyse des enfants et a développé la théorie des relations d'objet.

 â€¢ Jacques Lacan (1901-1981) a reformulé les concepts freudiens en intégrant des éléments de linguistique et de structuralisme et de philosophie. 

• Heinz Kohut (1913-1981) a introduit le concept de besoin de réparation narcissique.

• Donald Winnicott (1896-1971) a travaillé sur la théorie de l'objet transitionnel et a développé des idées sur la mère suffisamment bonne et l'environnement facilitateur.

 â€¢ Wilfred Bion (1897-1979) a apporté des contributions importantes à la compréhension des processus de groupe dans l'analyse.

• Françoise Dolto (1908-1988) a contribué à populariser la psychanalyse en France et a joué un rôle clé dans le développement de la psychanalyse de l'enfant.

ʉۢ Nancy Chodorow (n̩e en 1944) travaille sur la th̩orie f̩ministe et la psychologie du genre, en particulier sur les relations m̬res-filles.

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