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Les
premières traces de peuplement dans le territoire actuel de l'Ukraine
remontent à la fin de la période glaciaire, vers 12 000 av. JC. Les premiers
habitants étaient des chasseurs-cueilleurs qui se sont installés le long
des rivières et des lacs. Vers 5000 av. JC, la culture de la céramique
au peigne, qui a émergé dans toute l'Europe de l'Est, s'est répandue
en Ukraine. Les peuples de cette culture vivaient de la chasse, de la pĂŞche,
de l'agriculture et de l'Ă©levage. L'Ă‚ge du bronze (3000-1200 av. JC)
voit le développement de la métallurgie du bronze et la formation de
communautés plus complexes. Les tumulus
(monuments funéraires en forme de monticules) sont caractéristiques de
cette époque. À partir du début de l'Âge du fer (1200 av. JC - 500
ap. JC), la région de l'Ukraine est habitée par divers groupes ethniques,
dont les Scythes, un peuple nomade connu
pour son art sophistiqué et ses compétences en équitation. Les Scythes
(700 av. JC - 200 av. JC) occupaient principalement les steppes du sud
de l'Ukraine, tandis que les populations sédentaires vivaient plus au
nord dans les forĂŞts.Les Scythes ont eu un impact significatif sur l'histoire
de l'Ukraine antique. Leur culture est connue pour ses richesses archéologiques
(tombeaux royaux richement décorés). Ils ont également interagi avec
les civilisations voisines, comme les Grecs
et les Perses. Après les Scythes,
les Sarmates (200 av. JC - 400 ap. JC),
un autre peuple nomade, ont dominé les steppes. Ils ont continué la tradition
des tombes richement décorées et ont maintenu des relations commerciales
avec les voisins.
Pendant l'Antiquité, l'histoire de la contrée qui allait devenir l'Ukraine se déroule principalement le long des rives de la Mer Noire et en Crimée (l'ancienne Chersonèse Taurique) avec les nombreuses colonies qu'y fondent les Grecs, venus de Milet et de Phocée, telles sont, notamment Feodosia (Kaffa), Cherson ou Panticapée. Au Ve siècle av. JC, il se constitua autour de ces centres un premier État, le royaume du Bosphore, qui sera absorbé par le Royaume du Pont, sous Mithridate. Les Romains établiront ensuite leur domination sur ces rivages, en 47 av. J.-C. Puis ce sera le tour des Huns, les Alains, les Goths, de prendre possession de ces territoires. Enfin, les Khazars
(Les Turkmènes)
créèrent un vaste État qui englobait l'Ukraine actuelle et s'étendait
jusqu'Ă la Mer Caspienne.
Ce sont eux qui fondèrent Kiev, vers 450 de
notre ère. La partie méridionale de leur État leur fut enlevé par les
Byzantins
en 640, et Kiev leur fut enlevé en 882 par les Russo-Varègues,
conduits par Oleg, fils de Rurik, roi de Novgorod.
Kiev devient alors la résidence des grands-princes de Russie, et
le restera jusqu'en 1457. Le grand-duc Iaroslav en fait la capitale de
toute la Russie en 1037, et, à cette époque, l'État de Kiev, devient
le premier centre de la civilisation russe et de la diffusion des influences
byzantines en Russie. Il est mĂŞme,
au Xe et au XIe
siècle, l'État le plus grand et le plus puissant d'Europe.
Fronton décoré d'icônes de la cathédrale de la Dormition, à Kiev (Ukraine). Images : The World Factbook. Affaibli par des querelles intestines, l'État de Kiev subit les invasions mongoles et fit partie, au XIIIe siècle, de l'Empire du Kiptchak (La Horde d'Or); par la suite, des portions de cette contrée, dans les régions de Poltava et de Kharkov, ont appartenu à ce que l'on appelé la Petite-Tartarie. Ce pays passa ensuite sous la domination du Grand-Duché de Lituanie et de la Pologne, tandis que les khans de Crimée s'établissaient solidement dans la presqu'île. A partir du milieu XVe siècle de nouveaux acteurs font leur apparition, les Cosaques, peuple guerrier formé du mélange des Russes et des Turco-Mongols. Les Cosaques de la Petite-Russie, se composent de trois groupes : les Cosaques de Tchougouïef, les Cosaques du Boug et - ceux qui nous intéressent ici -, les Cosaques de l'Ukraine. Ces derniers sont subdivisés en Cosaques Zaporogues [ainsi nommés de ce qu'ils habitaient d'abord près (za) des cataractes (porogie) du Dniepr], Cosaques de la mer Noire et Slobodes. A partir de 1516, les Cosaques de l'Ukraine, réunis en corps divers, formèrent pour l'Europe un cordon militaire contre les Mongols et les Turcs : ils se mirent d'abord au service des Polonais. Le nom d'Ukraine, qui signifie en polonais pays de la frontière, date de cette époque et montre quel était alors la perception que l'on avait de ce territoire. Mais, mécontents de la domination polonaise, les Cosaques se révoltèrent en 1638, sous l'ataman (hetman) Powluck, et en 1647 sous Chmielnicki. Vaincus à Berestek, ils furent traités durement par les Polonais; un grand nombre d'entre eux passèrent alors aux Russes (1654-1657), et pendant près d'un un siècle, il réussirent à maintenir en Ukraine une puissance relativement autonome. Dans le giron
de la Russie.
Au moment de la RĂ©volution
soviétique, en 1917, l'Ukraine déclara sont indépendance et parvint
à former un État souverain jusqu'en 1920, date à laquelle elle retomba
sous la domination de Moscou pour devenir bientôt une république de l'URSS.
Sous ce nouveau régime, le pays connut deux grandes famines (1921-1922
et 1932 -1933), conçues par les Soviétiques comme une arme de coercition
et au cours desquelles seraient mortes plus de 8 millions de personnes.
On a qualifié de génocide la famine de 1932-1933,
et connue sous le nom d'holodomor. Au cours des combats de la Seconde
Guerre mondiale, 7 Ă 8 millions de personnes trouveront encore la
mort.
Le monument de la Mère-Patrie (aussi dit de la Dame de Fer), à Kiev. Cette statue haute de 62 mètres est un héritage de l'époque soviétique. Les armoiries de l'URSS figurent toujours sur le bouclier. Source : The World Factbook. L'Ukraine indépendante.
De nouvelles élections parlementaires ont lieu en octobre 2012, qui confortent le pouvoir de Yanukovych. Mais elles sont largement critiquées par es observateurs occidentaux qui dénoncent l'utilisation des ressources gouvernementales pour favoriser les candidats du parti au pouvoir, des limitation à l'accès aux médias et le harcèlement des candidats de l'opposition. En novembre 2013, Yanukovych dénonce un accord de commerce et de coopération avec l'Union européenne et donne sa en faveur à des liens économiques plus étroits avec la Russie. Cela provoque trois mois de protestations (étudiants, militants de la société civile etc.). La place Maidan (la place centrale de Kiev) est occupée, et le pouvoir répond en février 2014 par l'utilisation de la force. Des batailles rangées ont lieu qui font des dizaines de morts et une condamnation internationale. Après l'échec d'un accord politique raté, le président se réfugie en Russie. De nouvelles élections au printemps permettent au président pro-occidental Petro Poroshenko d'entrer en fonction en juin 2014. Peu de temps après le départ de Yanukovych fin février 2014, le président russe Vladimir Poutine a ordonné l'invasion de la Crimée, sous le prétexte fallacieux de protéger la population d'origine russe qui y vivait. Deux semaines plus tard, un référendum a eu lieu concernant l'intégration de la Crimée dans la Fédération de Russie. Le scrutin a été condamné comme illégitime par le gouvernement ukrainien, l'Union européenne, les États-Unis et l'Assemblée générale des Nations Unies. En réponse à l'annexion illégale de la Crimée par la Russie, 100 membres de l'ONU ont adopté un résolution (68-262) rejetant le référendum comme étant sans fondement et invalide et confirmant la souveraineté, l'indépendance politique, l'unité et l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Vers le milieu de 2014, la Russie a commencé à fournir des moyens en personnes, en matériels et en fonds les séparatistes du Donbass (provinces orientales (russophones) de l'Ukraine). Deux républiques se proclament indépendantes (républiques autoproclamées de Donetsk et de Lugansk). Commence alors un conflit armé avec le gouvernement ukrainien. En septembre 2014, des représentants de l'Ukraine, de la Russie et des républiques sécessionnistes non reconnues signent le protocole et le mémorandum de Minsk (accords de Minsk) destinés à mettre fin au conflit. Cependant, du fait de la mauvaise volonté aussi bien des sécessionnistes que de Kiev, cet accord n'a pas permis d'arrêter les combats ni de trouver une solution politique. En février 2015, dans une nouvelle tentative d'atténuer les affrontements en cours, les dirigeants de l'Ukraine, de la Russie, de la France et de l'Allemagne ont négocié un ensemble de mesures visant à la mise en oeuvre les accords de Minsk. Des représentants de l'Ukraine, de la Russie, des républiques sécessionnistes russophones non reconnues et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) se réuniront par la suite régulièrement pour faciliter la mise en oeuvre de l'accord de paix, mais sans obtenir de résultat. Début 2022, plus de 14 000 civils avaient été tués ou blessés à la suite de l'intervention russe dans l'Est de l'Ukraine. De nouvelles élections, en mai 2019; font succéder, à la présidence de l'Ukraine, à Poroshenko, Volodymyr Zelensky, un ancien humoriste et acteur de télévision, qui s'est fait élire sur la double promesse de la récupération des républiques séparatistes et la lutte contre la corruption qui ne cesse de gangrener le pays. Ni l'un ni l'autre objectif ne sera rempli. Vers la guerre.
Le 17 janvier 2022, la Russie et la Biélorussie annoncent la tenue, dès le mois suivant, de grandes manoeuvres militaires conjointes le territoire biélorusse. Dans les semaines qui suivent, on assiste à une escalade de la tension dans les provinces séparatistes du Donbass de l'Est de l'Ukraine. Les combats qui s'accentuent font parler, à Moscou, d'un génocide des russophones par les troupes de Kiev (15 février). A ce moment, de 150 000 à 200 000 russes sont massés le long des frontières ukrainiennes. Les États-Unis alertent sur l'imminence d'une invasion russe de l'Ukraine. Des personnels militaires américains, australien et canadiens (quelques centaines d'hommes seulement) évacuent l'Ukraine, mais la plupart des gouvernement occidentaux pensent encore que seul le Donbass est est dans la ligne de mire de Moscou. De fait, le 21 février, la Russie reconnaît formellement les républiques populaires de Donetsk et de Lugansk (le territoire proclamé recouvrant la totalité du Donbass, y compris donc la partie encore contrôlée par l'Ukraine). Sous prétexte d'y maintenir la paix, des forces russes occupent ces prétendues républiques indépendantes. L'Union Européenne et les États-Unis annoncent un premier (et, à ce stade, encore timide) train de sanctions financières contre les oligarques et les députés russes, l'Allemagne suspend le projet de gazoduc Nord Stream 2 devant acheminer en Allemagne en provenance de la Russie. Le Japon et le Canada annoncent aussi des sanctions. Au total, des formes de protestation de peu de portée. La guerre en Ukraine.
Le nom d'« opération militaire spéciale » donné par la Russie à son invasion laisse penser que les dirigeants russes s'attendaient à une guerre brève. Dès les premiers jours, il apparu que les Ukrainiens allaient opposer une résistance vigoureuse. Le président Zelinsky, décevant en temps de paix, se révèle un efficace chef de guerre. Dans le même temps, les Occidentaux (Etats-Unis, Union Européenne et leurs alliés) décident, en plus de livraisons d'armes à l'Ukraine (notamment anti-chars et antiaériennes), d'un nouveau paquet de sanctions - celui-ci sans précédent par son ampleur - contre la Russie et la Biérussie, et dont il est attendu qu'elles conduisent, à terme, à une asphyxie de l'économie russe. En attendant sur le terrain, les combats
se poursuivent, des hôpitaux et d'autre cibles civiles sont bombardés,
des crimes de guerre sont perpétrés Au cours
des premières somaines de la guerre, les forces ukrainiennes résistent
fermement, particulièrement à Kiev, Kharkiv, et Marioupol. Kiev est assiégée
mais ne tombe pas, mais déjà plus de 10 millions de personnes
ont été déplacées. Dès le mois de mars, les
forces ukrainiennes repoussent les troupes russes autour de Kiev et la
Russie retire ses forces de cette région début avril. Les atrocités
commises par les troupes russes sont mises au jour dans les territoires
ainsi libérés. En particulier à Boutcha et dans d'autres localités
proches de Kiev. L'ampleur des crimes suscite un condamnation internationale.
En mai, la bataille de Marioupol se termine avec la prise de la ville par
les forces russes après un siège dévastateur. Le mois suivant, l'Ukraine
lance des contre-offensives, notamment dans les régions de Kherson et
Kharkiv
et reprend progressivement du territoire occupé.
Intervention en visioconférence du président Zelensky devant le Parlement européen, le 1er mars 2022 : « L'Europe sera beaucoup plus forte avec l'Ukraine en son sein [...]. Sans vous, l'Ukraine sera seule. » En juillet, l'Ukraine et la Russie signent un accord, sous médiation de la Turquie et des Nations Unies, pour permettre la reprise des exportations de céréales ukrainiennes via la mer Noire. En août, des explosions endommagent la base aérienne russe de Saki en Crimée . En septembre, l'Ukraine mène une contre-offensive rapide dans la région de Kharkiv et parvient à libérer plusieurs localités. Un attentat endommage le pont de Kertch, reliant la Crimée à la Russie en octobre. Un coup symbolique auquel succède une vraie victoire stratégique en novembre, avec la reprise de la ville de Kherson. La guerre se poursuit pendant l'hiver, avec des combats intenses dans le Donbass et des frappes aériennes russes sur les infrastructures énergétiques ukrainiennes, qui est alors confrontée à des coupures d'électricité massives. Face à la spirale mortifère dans laquelle s'est enferré le régime de Moscou, plusieurs nouvelles vagues de sanctions ont été lancées par les Occidentaux contre la Russie. L'Ukraine continue parallèlement à recevoir un soutien militaire et financier important de la part des pays occidentaux, notamment des États-Unis et de l'Union européenne. L'aide militaire des Occidentaux, très modeste et prudente au début de la guerre s'est amplifiée au fil des mois. Des canons de longue portée, des véhicules blindés, y compris des chars, ont été livrés. Des systèmes de missiles de défense anti-aérienne ont également été fournis, et des avions de chasse F-16 ont été promis pour 2024. Mais, chaque fois, le nouveau matériel est parvenu en Ukraine avec un temps de retard par rapport aux nécessités du terrain. Ce qui a interdit toute avancée véritablement décisive. En février, alors que le conflit entre dans sa deuxième année, des combats acharnés ont lieu dans l'est et le sud de l'Ukraine. La situation humanitaire demeure critique avec des millions de déplacés internes et des réfugiés. Pendant le printemps 2023, l'Ukraine lance de nouvelles contre-offensives pour regagner du territoire occupé. En août, la communauté internationale intensifie ses efforts diplomatiques pour trouver une solution au conflit, mais les pourparlers de paix stagnent. Au cours de l'automne, les combats se poursuivent avec des succès militaires limités de part et d'autre. L'Ukraine et la Russie subissent de lourdes pertes. Début 2024, le conflit reste intense, avec des lignes de front fluctuantes. La crise humanitaire s'aggrave. Les soldats souffrent des pénuries de nourriture, de médicaments et d'autres biens essentiels dans les zones de combat. L'Ukraine continue cependant de recevoir une aide internationale significative, notamment en termes de matériel militaire, d'aide humanitaire et de soutien financier pour la reconstruction. Des efforts sont faits en particulier pour reconstruire les infrastructures détruites et relancer l'économie dans les zones sous contrôle ukrainien. |
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