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Pendant
l'Antiquité, l'histoire de la
contrée qui allait devenir l'Ukraine![]() ![]() Enfin, les Khazars
( ![]() La Cathédrale Sainte-Sophie, à Kiev. Elle a été achevée en 1037. Affaibli par des querelles intestines, l'État de Kiev subit les invasions mongoles et fit partie, au XIIIe siècle, de l'Empire du Kiptchak (La Horde d'Or); par la suite, des portions de cette contrée, dans les régions de Poltava et de Kharkov, ont appartenu à ce que l'on appelé la Petite-Tartarie. Ce pays passa ensuite sous la domination du Grand-Duché de Lituanie et de la Pologne, tandis que les khans de Crimée s'établissaient solidement dans la presqu'île. A partir du milieu
XVe siècle de nouveaux acteurs font
leur apparition, les Cosaques, peuple guerrier
formé du mélange des Russes et des Turco-Mongols. Les Cosaques
de la Petite-Russie, se composent de trois groupes : les Cosaques de Tchougouïef,
les Cosaques du Boug et - ceux qui nous intéressent ici -, les Cosaques
de l'Ukraine. Ces derniers sont subdivisés en Cosaques Zaporogues
[ainsi nommés de ce qu'ils habitaient d'abord près (za)
des cataractes (porogie) du Dniepr A partir de 1516,
les Cosaques de l'Ukraine, réunis en corps divers, formèrent
pour l'Europe un cordon militaire contre
les Mongols et les Turcs : ils se mirent d'abord au service des Polonais.
Le nom d'Ukraine, qui signifie en polonais
pays de la frontière, date de cette époque et
montre quel était alors la perception que l'on avait de ce territoire.
Mais, mécontents de la domination polonaise, les Cosaques se révoltèrent
en 1638, sous l'ataman (hetman) Powluck, et en 1647 sous
Chmielnicki. Vaincus à Berestek, ils furent traités durement
par les Polonais; un grand nombre d'entre eux passèrent alors aux
Russes
(1654-1657), et pendant près d'un un siècle, il réussirent
à maintenir en Ukraine une puissance relativement autonome.
Au moment de la Révolution
soviétique, en 1917, l'Ukraine déclara sont indépendance
et parvint à former un État souverain jusqu'en 1920, date
à laquelle elle retomba sous la domination de Moscou pour devenir
bientôt une république de l'URSS.
Sous ce nouveau régime, le pays connut deux grandes famines (1921-1922
et 1932 -1933), conçues par les Soviétiques comme une arme
de coercition et au cours desquelles seraient mortes plus de 8 millions
de personnes. Au cours des combats de la Seconde Guerre mondiale, 7 à
8 millions de personnes trouveront encore la mort.
![]() Le monument de la Mère-Patrie (aussi dit de la Dame de Fer), à Kiev. Cette statue haute de 62 mètres est un héritage de l'époque soviétique. Les armoiries de l'URSS figurent toujours sur le bouclier. Source : The World Factbook. L'Ukraine indépendante.
De nouvelles élections parlementaires ont lieu en octobre 2012, qui confortent le pouvoir de Yanukovych. Mais elles sont largement critiquées par es observateurs occidentaux qui dénoncent l'utilisation des ressources gouvernementales pour favoriser les candidats du parti au pouvoir, des limitation à l'accès aux médias et le harcèlement des candidats de l'opposition. En novembre 2013, Yanukovych dénonce un accord de commerce et de coopération avec l'Union européenne et donne sa en faveur à des liens économiques plus étroits avec la Russie. Cela provoque trois mois de protestations (étudiants, militants de la société civile etc.). La place Maidan (la place centrale de Kiev) est occupée, et le pouvoir répond en février 2014 par l'utilisation de la force. Des batailles rangées ont lieu qui font des dizaines de morts et une condamnation internationale. Après l'échec d'un accord politique raté, le président se réfugie en Russie. De nouvelles élections au printemps permettent au président pro-occidental Petro Poroshenko d'entrer en fonction en juin 2014. Peu de temps après le départ de Yanukovych fin février 2014, le président russe Vladimir Poutine a ordonné l'invasion de la Crimée, sous le prétexte fallacieux de protéger la population d'origine russe qui y vivait. Deux semaines plus tard, un référendum a eu lieu concernant l'intégration de la Crimée dans la Fédération de Russie. Le scrutin a été condamné comme illégitime par le gouvernement ukrainien, l'Union européenne, les États-Unis et l'Assemblée générale des Nations Unies. En réponse à l'annexion illégale de la Crimée par la Russie, 100 membres de l'ONU ont adopté un résolution (68-262) rejetant le référendum comme étant sans fondement et invalide et confirmant la souveraineté, l'indépendance politique, l'unité et l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Vers le milieu de 2014, la Russie a commencé à fournir des moyens en personnes, en matériels et en fonds les séparatistes du Donbass (provinces orientales (russophones) de l'Ukraine). Deux républiques se proclament indépendantes (républiques autoproclamées de Donetsk et de Lugansk). Commence alors un conflit armé avec le gouvernement ukrainien. En septembre 2014, des représentants de l'Ukraine, de la Russie et des républiques sécessionnistes non reconnues signent le protocole et le mémorandum de Minsk (accords de Minsk) destinés à mettre fin au conflit. Cependant, du fait de la mauvaise volonté aussi bien des sécessionnistes que de Kiev, cet accord n'a pas permis d'arrêter les combats ni de trouver une solution politique. En février 2015, dans une nouvelle tentative d'atténuer les affrontements en cours, les dirigeants de l'Ukraine, de la Russie, de la France et de l'Allemagne ont négocié un ensemble de mesures visant à la mise en oeuvre les accords de Minsk. Des représentants de l'Ukraine, de la Russie, des républiques sécessionnistes russophones non reconnues et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) se réuniront par la suite régulièrement pour faciliter la mise en oeuvre de l'accord de paix, mais sans obtenir de résultat. Début 2022, plus de 14 000 civils avaient été tués ou blessés à la suite de l'intervention russe dans l'Est de l'Ukraine. De nouvelles élections, en mai 2019; font succéder, à la présidence de l'Ukraine, à Poroshenko, Volodymyr Zelensky, un ancien humoriste et acteur de télévision, qui s'est fait élire sur la double promesse de la récupération des républiques séparatistes et la lutte contre la corruption qui ne cesse de gangrener le pays. Ni l'un ni l'autre objectif ne sera rempli. Vers la guerre.
Le 17 janvier 2022,
la Russie et la Biélorussie annoncent la tenue, dès le mois
suivant, de grandes manoeuvres militaires conjointes le territoire
biélorusse. Dans les semaines qui suivent, on assiste à une
escalade de la tension dans les provinces séparatistes du Donbass
de l'Est de l'Ukraine. Les combats qui s'accentuent font parler, à
Moscou, d'un génocide des russophones par les troupes de Kiev (15
février). A ce moment, de 150 000 à 200 000 russes sont massés
le long des frontières ukrainiennes. Les États-Unis alertent
sur l'imminence d'une invasion russe de l'Ukraine. Des personnels militaires
américains, australien et canadiens (quelques centaines d'hommes
seulement) évacuent l'Ukraine, mais la plupart des gouvernement
occidentaux pensent encore que seul le Donbass est est dans la ligne de
mire de Moscou. De fait, le 21 février, la Russie reconnaît
formellement les républiques populaires de Donetsk et de Lugansk
(le territoire proclamé recouvrant la totalité du Donbass,
y compris donc la partie encore contrôlée par l'Ukraine).
Sous prétexte d'y maintenir la paix, des forces russes occupent
ces prétendues républiques indépendantes. L'Union
Européenne et les États-Unis annoncent un premier (et,
à ce stade, encore timide) train de sanctions financières
contre les oligarques et les députés russes, l’Allemagne
suspend le projet de gazoduc Nord Stream 2 devant acheminer en Allemagne
en provenance de la Russie. Le Japon et le
Canada
annoncent aussi des sanctions. Au total, des formes de protestation de
peu de portée.
A ce stade, les buts de guerre, affichés par la Russie, ou tels qu'on peut les comprendre, sont, outre la reconnaissance officielle de l'annexion du Donbass et de la Crimée, le désarmement et la neutralisation de l'Ukraine, ainsi que ce que le Kremlin appelle sa « dénazification » (entendre par là la chute du pouvoir pro-occidental et démocratique en place et la mise en place d'un pouvoir totalitaire à sa botte, à l'image de celui qui existe en Biélorussie). Le nom d'« opération militaire
spéciale » donné par la Russie à son invasion
laisse penser que les dirigeants russes s'attendaient à une guerre
brève. Dès les premiers jours, il apparu que les Ukrainiens
allaient opposer une résistance vigoureuse. Le président
Zelinsky, décevant en temps de paix, se révèle un
efficace chef de guerre. Dans le même temps, les Occidentaux (Etats-Unis,
Union Européenne et leurs alliés) décident, en plus
de livraisons d'armes à l'Ukraine (notamment anti-chars et antiaériennes),
d'un nouveau paquet de sanctions - celui-ci sans précédent
par son ampleur - contre la Russie et la Biérussie, et dont il est
attendu qu'elles conduisent, à terme, à une asphyxie de l'économie
russe. En attendant sur le terrain, les combats se poursuivent, des hôpitaux
et d'autre cibles civiles sont bombardés, des crimes de guerre sont
perpétrés. Plus de 10 millions de personnes déplacées.
Aucun élément, donc, aux premières semaines de guerre,
qui rende optimiste, tant le le pouvoir russe semble s'être enferré
dans une spirale mortifère.
![]() Intervention en visioconférence du président Zelensky devant le Parlement européen, le 1er mars 2022 : « L’Europe sera beaucoup plus forte avec l’Ukraine en son sein […]. Sans vous, l’Ukraine sera seule. » |
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