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La civilisation Minoenne
La civilisation minoenne, qui a prospéré sur l'île de Crète pendant l'âge du bronze, est l'une des premières grandes civilisations européennes. Elle doit son nom au roi Minos, figure légendaire de la mythologie grecque. Cependant, les preuves archéologiques et historiques de cette civilisation n'ont été découvertes qu'au début du XXe siècle par l'archéologue britannique Sir Arthur Evans. Ses fouilles à Cnossos, un site majeur sur la Crète, ont révélé des vestiges impressionnants qui ont permis de reconstituer cette civilisation.

L'Ă©volution de la civilisation minoenne

Période prépalatiale.
La période prépalatiale et s'étend entre environ 3000 et 2000 av. JC.

Origines.
La civilisation minoenne commence à se développer vers 3000 av. JC sur l'île de Crète. Au début, les Minoens étaient probablement influencés par les cultures contemporaines des Cyclades et de l'Anatolie. Leur culture se distingue progressivement par ses propres caractéristiques uniques. La société minoenne possède une économie agricole avancée, avec la culture du blé, de l'orge, de l'huile d'olive et du vin. Les premiers centres de pouvoir et de commerce commencent à émerger.

Premiers palais.
Au cours ddu Minoen ancien, les premières structures palatiales apparaissent. Ces palais primitifs étaient moins complexes que ceux de la période suivante, mais ils servaient de centres administratifs, économiques, et cérémoniels. Les bâtiments étaient généralement construits en pierre et comportaient des pièces disposées autour de cours centrales. Les premiers palais avaient des installations pour le stockage des grains et d'autres produits.

Structures sociales.
La société minoenne commence à montrer des signes d'organisation complexe avec une hiérarchie sociale croissante. Les chefs locaux ou les premiers nobles jouent un rôle important dans l'administration et le contrôle des ressources. Les premières preuves de pratiques religieuses et de rituels sont visibles à travers des figurines religieuses et des objets cérémoniels. Les cultes liés à la fertilité et à la nature semblent avoir été importants.

Premières relations commerciales.
Dès les temps les plus anciens de leur histoire, les Minoens ont établi des relations commerciales avec les régions voisines, comme les Cyclades, et possiblement l'Anatolie. Les échanges de biens, tels que les céramiques et les produits agricoles, commencent à se développer. Les échanges culturels et commerciaux contribuent à l'émergence d'un style artistique et architectural distinctif.

DĂ©veloppement artistique.
La poterie minoenne de cette période est marquée par des styles distinctifs, avec des motifs géométriques et des techniques de peinture à la main. Les objets étaient souvent décorés de motifs marins, comme des poissons et des vagues. Les premiers objets en bronze et en argent montrent une sophistication croissante. Les objets en pierre, comme les figurines et les sceaux cylindriques, révèlent des compétences artistiques avancées.

DĂ©but de l'Ă©criture.
Pendant cette pĂ©riode, les Minoens utilisent des formes prĂ©coces  et rudimentairesde l'Ă©criture. Les premiers signes d'Ă©criture apparaissent sur des objets comme les sceaux et les tablettes. Ce système Ă©voluera pour devenir le LinĂ©aire A dans les pĂ©riodes suivantes.

La période paléopalatiale.
La période paléopalatiale (2000 et 1700 av. JC) correspond à l'essor et à l'apogée de la civilisation minoenne. Les palais complexes se développent, et la société minoenne devient de plus en plus sophistiquée, avec un réseau de commerce étendu à travers la Méditerranée orientale. La civilisation minoenne exerce alors une influence importante sur les cultures voisines, et ses innovations culturelles et technologiques se diffusent dans toute la région.

L'architecture palatiale.
Le palais de Cnossos est le plus emblématique de cette période. Il est remarquable par sa taille, sa complexité architecturale et ses fresques élaborées. Ce palais fonctionnait comme un centre administratif, économique et religieux. On y gérait les ressources, les stocks de produits et les activités commerciales. D'autres grands palais, comme ceux de Phaistos, Malia et Zakros, montrent également des avancées architecturales similaires, avec des cours centrales, des ateliers, des dépôts de grains, et des appartements royaux.

Les palais disposent aussi de systèmes avancés de stockage de l'eau, de gestion des déchets et d'aménagements pour les grands rassemblements et les cérémonies. Les fresques de cette période sont particulièrement remarquables. Elles montrent des scènes de la vie quotidienne, des rituels religieux, des sports comme la « Danse des Taureaux » ainsi que des motifs marins et naturels.

Un art sophistiqué.
Les fresques minoennes sont parmi les plus cĂ©lèbres, illustrant des scènes dynamiques de la vie crĂ©toise et des rites religieux. Le style est caractĂ©risĂ© par des couleurs vives, des formes naturelles  et une grande prĂ©cision dans la reprĂ©sentation des mouvements. 

La poterie minoenne est décorée avec des motifs élaborés, notamment des motifs marins et végétaux. L'orfèvrerie, incluant des bijoux et des objets décoratifs en métal précieux, est également très avancée.

Les artisans minoens perfectionnent les techniques de travail du métal et de la pierre. Ils produisent des objets de grande qualité (sculptures en pierre et des objets en ivoire).

L'écriture Linéaire A.
Pendant cette pĂ©riode, l'Ă©criture LinĂ©aire A  est utilisĂ©e pour les transactions administratives et les enregistrements. Bien que cette Ă©criture ne soit pas encore dĂ©chiffrĂ©e, il est Ă©vident qu'il servait Ă  des fins administratives et Ă©conomiques. Les tablettes d'argile retrouvĂ©es dans les palais montrent une gestion sophistiquĂ©e des ressources.

L'Ă©criture linĂ©aire A est utilisĂ© principalement entre 1800 et 1450 av. JC, pendant la pĂ©riode PalĂ©opalatiale de la civilisation minoenne. Elle apparaĂ®t sur divers supports, dont des tablettes d'argile, des sceaux cylindriques, et des vases. Il s'agit d'un système d'Ă©criture essentiellement syllabique (chaque symbole reprĂ©sente une syllabe). Elle comporte d'environ 90 signes diffĂ©rents, dont la majoritĂ© est syllabique. Il existe aussi des signes logographiques qui reprĂ©sentent des mots ou des idĂ©es. De nombreux signes aient Ă©tĂ© identifiĂ©s et cataloguĂ©s, mais  leur signification exacte reste inconnue en raison du manque de textes bilingues ou de contexte clair. Les chercheurs ont fait diverses hypothèses sur la langue sous-jacente, mais aucune conclusion dĂ©finitive n'a Ă©tĂ© atteinte. Certains pensent que le LinĂ©aire A pourrait reprĂ©senter une langue prĂ©-indo-europĂ©enne.
La religion.
Les pratiques religieuses continuent de jouer un rĂ´le central dans la sociĂ©tĂ© minoenne. Les cultes sont souvent liĂ©s Ă  des dĂ©esses fĂ©minines, associĂ©es Ă  la fertilitĂ© et Ă  la nature. Les sanctuaires sont des centres de rites religieux. Les figurines religieuses, les objets sacrĂ©s et les fresques illustrent des symboles et des pratiques religieuses. 

L'extension du réseau commercial.
Les réseaux commerciaux établis dès le Minoen ancien se conservent sur les mêmes bases et s'étendent pendant toutel apériode paléopalatiale. Les Minoens établissent des relations commerciales étroites avec l'Égypte, le Levant, et les Cyclades. Ils exportent des produits comme l'huile d'olive, le vin et la céramique, et importent des matériaux précieux comme l'ivoire et les métaux. L'influence minoenne se fait encore davantage sentir dans les régions voisines à travers le commerce et les échanges culturels. Les motifs minoens apparaissent dans l'art et l'architecture d'autres cultures méditerranéennes.

Début du déclin.
Vers la fin de cette période, la civilisation minoenne commence à subir des troubles, possiblement à cause de catastrophes naturelles telles que les tremblements de terre. L'éruption volcanique de Théra (Santorin) vers 1600 av. JC est souvent citée comme un facteur ayant contribué au déclin. L'arrivée des Mycéniens, une civilisation grecque qui exerce une influence croissante sur la Crète, marque le début de la transition vers la période néopalatiale.

La période néopalatiale.
La pĂ©riode  entre environ 1450 et 1100 av. JC correspond Ă  la pĂ©riode nĂ©opalatiale de la civilisation minoenne. Elle est caractĂ©risĂ©e par la transition de la civilisation minoenne vers une influence mycĂ©nienne croissante. 

Changements dans les palais.
Les palais minoens subissent des modifications importantes, souvent avec une adaptation ou une réduction de leur complexité. De nombreux palais et centres administratifs connaissent aussi des destructions, causées soit par des tremblements de terre, soit par des incendies, suivis de phases de reconstruction. De nouveaux éléments architecturaux mycéniens apparaissent dans les structures.

Évolution de l'art.
L'art de la période néopalatiale montre d'ailleurs des influences mycéniennes croissantes. Les fresques, bien que continuant à comprendre des éléments minoens, présentent également des motifs et des styles typiques des Mycéniens. La poterie et l'artisanat continuent d'être produits, mais les influences mycéniennes ici encore se font de plus en plus sentir dans les styles et les techniques.

Une nouvelle Ă©criture.
Le système d'écriture Linéaire B, utilisé principalement par les Mycéniens, commence à remplacer le Linéaire A utilisé par les Minoens. Le Linéaire B, qui transcrit une forme ancienne de grec, est utilisé pour les archives administratives et les enregistrements économiques. Les changements dans l'administration reflètent l'influence croissante des Mycéniens, avec des modifications dans la gestion des ressources et des pratiques administratives.

La transformation religieuse.
La religion minoenne, centrée sur les déesses et les cultes de la fertilité, continue d'exister mais est de plus en plus influencée par les croyances mycéniennes. Les symboles et les pratiques religieuses se mélangent pour constituer une forme de syncrétisme.

Perturbations du commerce.
Le réseau commercial étendu des Minoens commence à se dégrader avec les troubles internes et les invasions. Les échanges avec des régions comme l'Égypte, le Levant, et les Cyclades deviennent moins fréquents. Les Mycéniens prennent progressivement le contrôle des routes commerciales, ce qui modifie les dynamiques économiques et commerciales en Méditerranée orientale.

Facteurs de l'effacement de la civilisation minoenne.
La civilisation minoenne ne s'est pas effondrĂ©e brutalement, elle a plutĂ´t connu un long effacement dont on suit la trace de 1450 Ă  1100 av. JC (pĂ©riode postpalatiale).  Les MycĂ©niens, dont on a vu combien ils avaient ganĂ© en importance dès la pĂ©riode prĂ©cĂ©dente, finiront par substituer en Crète leur civilisation, Ă  celle des Minoens, adoptant et adaptant cependant de nombreux aspects de leur culture. 

Les catastrophes naturelles et leurs impacts Ă©conomiques et sociaux.
Vers 1600 av. JC, l'Ă©ruption volcanique de ThĂ©ra (aujourd'hui Santorin) est considĂ©rĂ©e comme l'une des catastrophes naturelles les plus importantes ayant affectĂ© la civilisation minoenne. Cette Ă©ruption massive a causĂ© des tsunamis et a couvert une grande partie de la Crète de cendres volcaniques.  Les preuves archĂ©ologiques montrent des signes de destruction dans les palais minoens et des dĂ©pĂ´ts de cendres dans les sites archĂ©ologiques de la Crète.

Cette éruption, aussi importante qu'elle ait été, n'a pas été l'unique source de dégâts en Crète. La région de la Méditerranée est sismiquement active, et plusieurs tremblements de terre ont affecté au fil du temps les structures minoennes, provoquant des destructions et des dégâts aux palais et aux infrastructures.Les tremblements de terre ont endommagé ou détruit plusieurs palais minoens, aggravant la crise économique et administrative. La centralisation administrative et la gestion économique des palais minoens a diminué. La civilisation minoenne s'est fragmentée en petits centres locaux, ce qui a affaibli l'unité politique et administrative.

La Crète dépendait fortement du commerce maritime pour ses ressources et son économie. Les catastrophes naturelles ont perturbé les réseaux commerciaux de la civilisation minoenne et ont conduit à une diminution des échanges, ce qui a exacerbé les difficultés économiques.

Les dommages causés par les cendres volcaniques et les tremblements de terre ont aussi eu un impact sévère sur l'agriculture. Il en a résulté des pénuries alimentaires et une réduction de la production agricole. Les crises alimentaires ont eu à leur tour des conséquences sociales importantes, en entraînant des conflits internes et des changements dans les structures sociales et économiques.

L'irresistible montĂ©e en puissance des  MycĂ©niens.
Vers la fin du XVe siècle av. JC, les Mycéniens, venus du continent grec, ont commencé à s'installer en Crète. Les indications archéologiques suggèrent qu'ils ont pris le contrôle de plusieurs sites minoens. Les palais minoens ont été détruits ou abandonnés.

Les Mycéniens ont assimilé certains aspects de la culture minoenne dans l'art et l'architecture, mais ils ont imposé leurs propres pratiques et structures politiques. La transition de la domination minoenne à la domination mycénienne a aussi entraîné des changements dans les pratiques religieuses.

Organisation politique et sociale

Organisation Politique
Le palais, au centre de la vie politique, Ă©conomique et sociale.
On l'a dit, les palais minoens, tels que ceux de Cnossos, Phaistos, Malia et Zakros, ne servaient pas uniquement de résidences royales mais étaient aussi des centres administratifs, économiques et religieux. Ils étaient le coeur de l'organisation politique et le lieu où se prenaient les décisions importantes. Ils géraient les ressources, le stockage des produits agricoles et manufacturés (ceux-ci étaient redistribués en fonction des besoins de la population.), et les échanges commerciaux. Ils servaient aussi de centres de redistribution des biens, en contrôlant les approvisionnements alimentaires et les matériaux de construction.

Autorité centralisée.
À la tête de chaque palais se trouvait un dirigeant, appelé « roi » ou « roi-prêtre ». Ce personnage exerçait une autorité centralisée. Les indications archéologiques, comme les fresques et les inscriptions, suggèrent qu'il avait un rôle à la fois politique et religieux. Il est probable que le dirigeant pouvait être assisté par un groupe de conseillers ou de dignitaires, qui l'aidaient à prendre des décisions concernant la gestion des ressources et les affaires de l'État.

Système administratif.
L'administration minoenne a d'abord utilisé le systèmes d'écriture, comme le Linaire A (encore non déchiffré) et ensuite, sopus l'influence mycénienne, le Linéaire B (déchiffré comme une forme ancienne de grec). Les tablettes retrouvées montrent des enregistrements de transactions, d'inventaires, et d'autres aspects administratifs. Les palais fonctionnaient avec une bureaucratie sophistiquée, enregistrant et contrôlant les ressources, les biens, et les tributations. Les tablettes de Linéaire B montrent que les fonctions administratives comprenaient des responsabilités telles que la gestion des stocks et l'application des taxes.

Organisation Sociale
Hiérarchie sociale.
La société minoenne était hiérarchisée avec une élite aristocratique au sommet. Cette élite comprenait le roi et la famille royale, ainsi que des nobles et des hauts fonctionnaires qui avaient des privilèges politiques et économiques.

En dessous de l'élite se trouvaient des artisans et des commerçants, responsables de la production de biens, de l'artisanat et du commerce. Les artisans étaient hautement spécialisés. Ils étaient impliqués dans la production de poteries, de bijoux, et d'autres objets de luxe.

La majorité de la population était composée d'agriculteurs, de travailleurs et de paysans qui fournissaient les produits alimentaires nécessaires pour subvenir aux besoins de la société.

Il y avait également des esclaves, bien que leur rôle exact ne soit pas entièrement clair. Ils étaient probablement utilisés pour des tâches domestiques, des travaux agricoles, et des fonctions dans les palais.

Organisation communautaire.
En plus des grands centres palatiaux, les Minoens vivaient dans des villages et des communautés plus petites, où les gens se regroupaient pour coopérer à la production agricole et artisanale. Le système économique minoen était fondé sur un modèle de redistribution, où les biens étaient collectés et redistribués par le palais. Les ressources étaient stockées dans les palais et distribuées en fonction des besoins et des rôles sociaux.

Religion et rituels.
La religion minoenne semble avoir été polythéiste avec une grande importance accordée aux déesses féminines, que l'on associe ordinairement à la fertilité et à la nature. Les rites religieux étaient probablement pratiqués dans les sanctuaires et les palais, mais les détails restent partiellement connus.

Divinités principales.
La Déesse Minoenne, souvent associée à la fertilité, la nature, et les rites de passage, est une figure centrale de la religion minoenne. Elle est représentée sous diverses formes, parfois tenant des serpents enroulés autour de ses bras, ce qui est associé à la fertilité et au pouvoir. Les représentations masculines sont moins fréquentes mais on remarque des figures qui pourraient être associées à des aspects de la nature ou des rituels spécifiques.

Les taureaux jouent aussi un rôle important dans la religion minoenne. Il sont souvent associés à des rituels de tauromachie. Le dieu Taureau est une figure centrale dans certaines représentations, et le culte du taureau est un aspect important de la religion minoenne.

Sanctuaires, rituels et cérémonies.
Les sanctuaires et les espaces de culte étaient ordinairement situés dans ou près des palais, mais aussi dans des grottes et des espaces en plein air. C'étaient des lieux dédiés aux rituels et aux cérémonies religieuses. Les rituels incluaient des offrandes, des sacrifices, et des cérémonies qui pouvaient impliquer des danses, des chants, et des prières. Les fresques et les objets rituels suggèrent une grande diversité de pratiques.

Les scènes de tauromachie (lutte avec les taureaux) sont courantes dans  les fresques minoennes. Ces rituels peuvent avoir eu une signification religieuse et symbolique, reprĂ©sentant des aspects de la force, de la virilitĂ©, ou du contrĂ´le sur les forces naturelles. Les fresques et les artefacts montrent Ă©galement des scènes que l'on interprĂŞte comme des rites de passage, comme les cĂ©rĂ©monies liĂ©es Ă  la fertilitĂ© et Ă  la croissance.

Pratiques funéraires.
Les tombes minoennes, souvent situées dans des grottes ou des chambres funéraires, contiennent des objets de valeur et des offrandes destinées aux défunts. Les objets trouvés dans les tombes incluent des poteries, des figurines, des bijoux, et des objets rituels et suggèrent des pratiques funéraires élaborées.

Économie.
L'Ă©conomie minoenne Ă©tait une Ă©conomie de redistribution, avec une forte activitĂ© commerciale et une organisation administrative avancĂ©e. 

Production agricole.
L'agriculture Ă©tait la base de l'Ă©conomie minoenne. Les Minoens cultivaient du blĂ©, de l'orge, des lĂ©gumineuses, des olives et des vignes. Les olives Ă©taient particulièrement importantes pour la production d'huile, tandis que le vin Ă©tait une autre production clĂ©.  L'Ă©levage de moutons, de chèvres, et de porcs complĂ©tait l'agriculture. Les produits animaux comme la laine, le lait, et la viande Ă©taient importants pour la consommation et l'Ă©change.

Les Minoens utilisaient des techniques d'irrigation pour maximiser la production agricole. Des canaux et des réservoirs étaient construits pour stocker et distribuer l'eau. Les palais disposaient de grandes installations pour le stockage des céréales, des huiles, et des produits agricoles, ce qui permettait de réguler les approvisionnements et de gérer les périodes de pénurie.

Échanges commerciaux.
Les Minoens Ă©taient des commerçants actifs. Ils ont exploitĂ© leur position gĂ©ographique pour Ă©tablir des rĂ©seaux commerciaux Ă©tendus dans la MĂ©diterranĂ©e orientale. Ils avaient des relations commerciales avec des rĂ©gions comme l'Égypte, le Levant, les Cyclades, et l'Anatolie. 

 Les Minoens importaient des matĂ©riaux rares et prĂ©cieux, tels que l'ivoire, les mĂ©taux (comme le cuivre et l'Ă©tain pour la fabrication du bronze), et des matĂ©riaux exotiques comme les Ă©pices et les textiles.

Les produits minoens exportés comprenaient des céramiques raffinées, de l'huile d'olive, du vin, et des produits artisanaux tels que des bijoux et des objets en métal.

L'industrie et l'artisanat.
La céramique minoenne est caractérisée par ses formes variées et ses décorations élaborées. Les potiers créaient des vases, des amphores, et des objets décoratifs qui étaient utilisés à la fois pour le commerce et les cérémonies. Les artisans minoens étaient également habiles dans le travail des métaux. Ils produisant des objets en bronze, en argent, et en or. Parmi les objets en métal, on note aussi bien des outils et des armes que des bijoux et des statues. L'artisanat minoen a bénéficié d'innovations telles que la production de verres et de peintures sur céramique.

Les Minoens produisaient des textiles de haute qualité à partir de laine et de lin. Les vêtements étaient souvent teints et décorés avec des motifs complexes. Les textiles étaient utilisés non seulement pour les vêtements personnels mais aussi pour les rituels religieux et les objets de valeur.

L'art minoen.
L'architecture.
Les palais sont les plus grands exemples de l'architecture minoenne. Ils sont caractérisés par une architecture complexe avec des cours, des salons, des appartements privés, des entrepôts, des sanctuaires, et des systèmes de plomberie sophistiqués. Ils sont souvent décorés de fresques colorées et de détails architecturaux raffinés, tels que des colonnes cannelées et des balcons.

Les fresques et les peintures murales.
Les fresques minoennes se signalent par leur style vivant, leurs couleurs vibrantes. Elles sont rĂ©alisĂ©es avec des pigments naturels et montrent une grande maĂ®trise technique. Les fresques minoennes reprĂ©sentent des scènes de la vie quotidienne, des rituels religieux, des paysages marins. Les motifs marins, comme les poissons et les vagues, peuvent avoir une signification religieuse. Il y a aussi des motifs animaliers. Les serpents sont des symboles rĂ©currents dans l'art minoen. Les reprĂ©sentations de taureaux et les scènes de tauromachie sont courantes dans l'art minoen. Les motifs sur les cĂ©ramiques minoennes comportent  par ailleurs des symboles liĂ©s Ă  la nature et Ă  la fertilitĂ©, comme des fleurs, des animaux, et des motifs gĂ©omĂ©triques. 

Sculpture.
Les sculptures minoennes comprennent des statues en pierre, des reliefs, et des figurines. Ces sculptures, souvent stylisées, ont un caractère religieux. Les figurines en argile représentent ordinairement des divinités féminines ou des figures religieuses. Les statues de la Déesse aux Serpents, trouvées principalement à Cnossos, montrent une déesse tenant des serpents, symbolisant la fertilité et le pouvoir. Les masques funéraires en or ou en argent, comme ceux trouvés à la tombe de Vaphio, montrent une grande maîtrise de la technique du travail du métal et des détails ornementaux.

Quelque sites archéologiques minoens

• Cnossos (Knossos). - Le plus grand et le plus célèbre des palais minoens. Il était probablement le centre administratif et culturel de la civilisation minoenne. Le palais de Cnossos est un complexe labyrinthique avec des salles de stockage, des appartements royaux, des ateliers et des sanctuaires. Il est célèbre pour ses fresques colorées et ses innovations architecturales. Les fresques de Cnossos, telles que la Fresque du Taureau et les Dames en Bleu, sont des exemples remarquables de l'art minoen. Le palais se signale aussi par ses colonnes rouges et noires, ses cours centrales, et ses systèmes d'évacuation sophistiqués. Des tablettes en Linéaire A et en Linéaire B y ont été trouvées, qui offrent des aperçus sur l'administration et l'économie minoennes.

• Phaistos. - Un autre palais majeur de la civilisation minoenne, situĂ© dans le sud de la Crète. Il est connu pour sa planification architecturale et ses ruines impressionnantes. Ce palais prĂ©sente des caractĂ©ristiques architecturales similaires Ă  celles de Cnossos, avec des cours centrales, des systèmes de stockage, et des sanctuaires. Il  possède Ă©galement des fresques importantes. On a dĂ©couvert Ă  Phaistos un disque en argile (le disque de Phaistos), portant des inscriptions mystĂ©rieuses. L'authenticitĂ© de l'objet a parfois Ă©tĂ© discutĂ©e.

• Malia. - Un autre important palais minoen situĂ© sur la cĂ´te nord-est de la Crète. Il est comparable Ă  Cnossos et Phaistos en termes de taille et de complexitĂ©. Le site a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ© par des archĂ©ologues tels que Maurice Dorrance et a fourni des informations sur la structure palatiale minoenne.  Le palais de Malia est connu pour ses grandes cours, ses colonnes colorĂ©es, et ses espaces de stockage. Il a rĂ©vĂ©lĂ© des fresques, des objets en cĂ©ramique, et des tablettes en LinĂ©aire B.

• Zakros. - Quatrième grand palais minoen, situĂ© dans le sud-est de la Crète. Le site est parfois appelĂ© le Palais des morts en raison des objets funĂ©raires trouvĂ©s dans les tombes locales. Il  a fourni des informations importantes sur les pratiques funĂ©raires et les rituels minoens. Le palais de Zakros est plus compact que ceux de Cnossos, Phaistos et Malia, mais il possède des caractĂ©ristiques architecturales similaires. 

• Gournia. - Un site urbain minoen situé dans le centre de la Crète. Il est important pour l'étude de l'organisation urbaine et des habitations minoennes. Le site montre un plan organisé avec des rues, des bâtiments résidentiels, et des espaces communautaires. Les structures de Gournia comprennent des maisons, des ateliers, et des espaces publics. On y trouve ainsi un aperçu sur la vie quotidienne des Minoens, avec ses des outils et ses objets en céramique.

• Archanes. -  SituĂ© près de la ville moderne d'HĂ©raklion, le site est connu pour ses tombes minoennes, ses objets funĂ©raires, ses bijoux et ses poteries. Il procure des informations sur les pratiques funĂ©raires et la hiĂ©rarchie sociale. 

• Paleokastro. - Un site fortifiĂ© situĂ© dans le nord de la Crète qui donne des aperçus sur les aspects dĂ©fensifs de la civilisation minoenne. Le site comprend des murs de fortification Ă©pais et des structures militaires fortifiĂ©es, suggĂ©rant une importance stratĂ©gique. Les fouilles ont Ă©galement tĂ©vĂ©lĂ©  des objets de la vie quotidienne, des outils et des artefacts militaires.

• Sitia. - Un site portuaire situé dans l'est de la Crète. Il est important pour l'étude du commerce maritime minoen. Le site a fourni des informations importantes sur les pratiques commerciales et les échanges maritimes des Minoens. Le site comprend des vestiges d'infrastructures portuaires, des entrepôts, et des bâtiments commerciaux. On y a découvert des objets commerciaux, des poteries, et des artefacts maritimes.

•Tylissos. -  Un site rĂ©sidentiel minoen situĂ© dans le centre de la Crète. Il offre des aperçus sur les habitations et la vie quotidienne des Minoens.  Les structures de Tylissos comprennent des maisons, des ateliers, et des espaces communautaires. On y a dĂ©couvert des poteries, des outils et d'autres objets de la vie quotidienne.

• Margarites. -  Un site situĂ© dans la rĂ©gion de Rethymnon, connu pour ses ateliers de poterie minoens. Le site a fourni des informations importantes sur la production et le commerce de la poterie minoenne. Les structures de Margarites comprennent des ateliers de poterie, des fours et des espaces de stockage. Parmi les objets dĂ©couverts, on remarque des poteries, des outils de poterie et des objets de la production artisanale.

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