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La Guerre froide
La Guerre froide, période de tensions idéologiques et politiques entre les États-Unis et l'Union soviétique (URSS), débute après la Seconde Guerre mondiale en 1945 et se prolonge jusqu'à la fin des années 1980. Elle a été ponctuée par plusieurs crises et événements clés, durant lesquels la méfiance et les luttes d'influence se sont concrétisés dans des conflits par procuration, des courses technologiques et militaires, et des divisions politiques et économiques majeures.

Les origines de la Guerre froide (1945-1947).
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Alliés ont des objectifs divergents concernant l'avenir de l'Europe et la répartition des zones d'influence. Les États-Unis, l'URSS et le Royaume-Uni se rencontrent aux Conférences de Yalta (février 1945) et de Potsdam (juillet 1945) pour décider du sort de l'Allemagne et des pays libérés. Cependant, la méfiance entre les Alliés grandit, notamment sur la question de l'Europe de l'Est, que l'URSS veut garder sous son influence. Dans son discours du « Rideau de fer » à Fulton (mars 1946) , Churchill dénonce l'expansion de l'influence soviétique en Europe de l'Est, marquant symboliquement le début de la Guerre froide.

La doctrine Truman et le plan Marshall (1947-1950).
Trois événements fondateurs illustrent la rivalité idéologique et politique entre les Etats-Unis et l'URSS : la doctrine Truman, le plan Marshall et la division de l'Allemagne. Ils illustrent bien la montée des tensions entre les États-Unis et l'URSS et l'installation progressive d'un monde bipolaire divisé entre un bloc capitaliste à l'Ouest et un bloc communiste à l'Est.

La doctrine Truman.
La doctrine Truman, énoncée le 12 mars 1947 par le président américain Harry S. Truman, marque une rupture dans la politique étrangère des États-Unis, qui s'engagent désormais à contrer l'expansion du communisme dans le monde. En réponse à la menace d'une prise de pouvoir communiste en Grèce et en Turquie, Truman propose une aide financière et militaire pour aider ces pays à préserver leur indépendance. Cette doctrine repose sur l'idée du containment ou endiguement, élaborée par le politologue George F. Kennan, et qui visait à stopper la progression de l'influence soviétique et à soutenir les gouvernements opposés au communisme. Elle constitue le point de départ officiel de la Guerre froide et la base de la politique étrangère américaine pendant plusieurs décennies.

Le Plan Marshall  (1947-1951).
Le plan Marshall, du nom du secrétaire d'État américain George Marshall, est annoncé en juin 1947. C'est un programme d'aide économique pour la reconstruction de l'Europe dévastée par la guerre, mais il vise aussi à réduire l'influence communiste en offrant une alternative économique et politique à celle de l'URSS. Le plan propose une aide de plus de 12 milliards de dollars, destinée principalement aux pays d'Europe occidentale. Si tous les pays européens sont invités à en bénéficier, l'Union soviétique et ses satellites refusent cette aide, la percevant comme une tentative de contrôle américain. Le plan Marshall contribue ainsi à renforcer le clivage Est-Ouest et marque la consolidation du bloc de l'Ouest sous l'influence américaine.

Division de l'Allemagne.
Après la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne est divisée en quatre zones d'occupation (américaine, soviétique, britannique et française) et Berlin, la capitale, est également partagée. Mais rapidement, les divergences entre les Alliés s'accentuent. En 1949, deux États allemands émergent : la République fédérale d'Allemagne (RFA) à l'Ouest, sous influence occidentale, et la République démocratique allemande (RDA) à l'Est, sous domination soviétique. Berlin, situé en territoire soviétique, est également scindé en deux, entraînant des tensions croissantes et culminant avec le blocus de Berlin de 1948-1949. Ce blocus, imposé par l'URSS pour couper l'accès des Occidentaux à Berlin-Ouest, est contourné par le pont aérien mis en place par les Alliés pour ravitailler la ville. Cet épisode renforce la division symbolique entre les deux blocs et la division de l'Allemagne incarne dès lors la séparation géopolitique entre le bloc de l'Ouest et celui de l'Est.

Les premières grandes crises.
Entre 1948 et 1953, les premières crises de la Guerre froide marquent la confrontation directe entre les États-Unis et l'URSS, alors que les tensions idéologiques se transforment en rivalités stratégiques et militaires. Cette période est jalonnée par trois événements clés : le blocus de Berlin, la création de l'OTAN et le début de la course aux armements. Ces premières crises de la guerre froide posent les bases de la confrontation entre les deux superpuissances.

Blocus de Berlin (1948-1949).
Le blocus de Berlin est la première grande crise de la Guerre froide. En juin 1948, en réponse aux initiatives des puissances occidentales qui entendaient fusionner leurs zones d'occupation en Allemagne et introduire une monnaie commune (le Deutsche Mark) pour relancer l'économie, l'Union soviétique impose un blocus total autour de Berlin-Ouest. Ce blocus vise à couper les voies terrestres et fluviales permettant l'approvisionnement de Berlin-Ouest et à pousser les Occidentaux à renoncer à leur présence dans cette enclave au cœur de la zone soviétique. Pour contrer ce blocus, les États-Unis et le Royaume-Uni organisent un pont aérien qui dure près d'un an. Chaque jour, des avions ravitaillent la ville en vivres, charbon et autres ressources. En mai 1949, face à l'efficacité de ce pont aérien et la détermination des Alliés, Staline lève le blocus. Cet épisode renforce la division entre les deux blocs et symbolise la résistance occidentale face à la pression soviétique. La crise de Berlin a des répercussions directes sur la création de la RFA et de la RDA et sur la militarisation de la guerre froide.

Création de l'OTAN (1949).
Face à la menace soviétique croissante, les États-Unis et leurs alliés occidentaux décident de former une alliance militaire. En avril 1949, les États-Unis, le Canada et dix pays européens (dont la France, le Royaume-Uni, la Belgique et l'Italie) fondent l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN). L'objectif de l'OTAN est de garantir une sécurité collective en Europe, les membres s'engageant à considérer toute attaque contre l'un d'eux comme une attaque contre tous. L'OTAN marque une rupture dans la politique américaine de l'après-guerre, car elle implique un engagement militaire en Europe et la création d'un dispositif défensif permanent contre l'URSS. En réponse, l'Union soviétique créera en 1955 le pacte de Varsovie, une alliance militaire entre l'URSS et ses alliés d'Europe de l'Est, consolidant ainsi la division du monde en deux blocs antagonistes.

Les articles 4 et 5 du Traité de l'Atlantique Nord. - L'article 4concerne les consultations en cas de menace. Il permet aux membres de se consulter lorsque l'un d'eux estime que son intégrité territoriale, son indépendance politique ou sa sécurité est menacée. C'est un moyen d'assurer la cohésion des membres face aux crises, même sans recours immédiat à la force militaire. L'article 5, quant à lui concerne la défense collective. C'est sans doute l'article le plus célèbre et le coeur du traité. Il stipule que si un membre est attaqué, cela sera considéré comme une attaque contre tous les membres, et chacun d'eux prendra les mesures nécessaires pour rétablir et maintenir la sécurité, y compris par l'usage de la force armée. Cet article n'a été invoqué qu'une seule fois, après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis.
Le Pacte de varsovie et les pays satellites de l'URSS.
Le Pacte de Varsovie, officiellement nommé "Traité d'amitié, de coopération et d'assistance mutuelle", a été constitué en 1955 par l'Union soviétique en réponse à l'intégration de l'Allemagne de l'Ouest dans l'OTAN. L'objectif principal de ce pacte était de consolider l'influence soviétique en Europe de l'Est et de contrebalancer l'influence militaire et politique de l'OTAN. Les membres fondateurs du Pacte de Varsovie étaient des pays d'Europe de l'Est sous influence soviétique. Il s'agissait de l'Union soviétique (URSS) (le pays dirigeant de l'alliance), la Pologne, la République démocratique allemande (RDA ou Allemagne de l'Est), la Tchécoslovaquie, la Hongrie, la Roumanie, la  Bulgarie et l'Albanie (qui quitta l'alliance en 1968 à la suite de divergences idéologiques avec l'URSS). A l'image de l'Otan, le Pacte de Varsovie visait à fournir une assistance militaire mutuelle en cas d'attaque contre l'un de ses membres. Cependant, son rôle allait bien au-delà de la défense : il servait également de moyen de contrôle de l'Union soviétique sur ses pays satellites pour empêcher tout rapprochement de ceux-ci avec l'Occident. Les troupes soviétiques étaient stationnées dans ces pays pour veiller au respect de la ligne politique imposée par Moscou. Le Pacte a également été utilisé par l'URSS pour intervenir militairement dans les pays satellites (Hongrie en 1956, Tchécoslovaquie en 1968) lorsque ceux-ci tentaient de s'écarter de l'influence soviétique. Les pays satellites de l'URSS, bien  qu'officiellement indépendants, étaient sous la forte influence politique et militaire de l'Union soviétique.  Leurs politiques étrangères et économiques étaient largement dictées par Moscou. Outre le stationnement de troupes dans ces pays, l'URSS utilisait des méthodes diverses pour garder ces pays sous contrôle, comme la présence de conseillers politiques et militaires soviétiques dans les gouvernements et armées nationales ou le contrôle des ressources économiques et de l'industrie pour intégrer les économies de ces pays dans le cadre du COMECON, l'équivalent soviétique de la CEE (Communauté économique européenne). Ajoutons que l'URSS avait aussi des pays satellites hors d'Europe et du Pacte de Varsovie : La Mongolie et la Corée du Nord. La Chine communiste elle-même, si elle n'était pas un "satellite", subissait elle aussi le magistère soviétique.

La course aux armements et l'équilibre de la terreur.
La course aux armements et l'équilibre de la terreur ont créé un paradoxe : en augmentant leur capacité de destruction, les superpuissances ont établi une forme de paix basée sur la peur d'une anéantissement réciproque. 

La course aux armements nucléaires.
La course aux armements débute véritablement en 1949, lorsque l'Union soviétique effectue son premier essai nucléaire, rompant ainsi le monopole atomique des États-Unis. Cette démonstration de force pousse les Américains à accélérer leur programme nucléaire, développant dès 1952 la bombe thermonucléaire (bombe H), bien plus puissante que la bombe atomique. Une rivalité qui entraîne les deux superpuissances dans une escalade technologique et militaire. Pour montrer leur force et dissuader toute attaque, les deux pays augmentent considérablement leurs arsenaux nucléaires et cherchent à détenir les armes les plus destructrices. Au-delà des armes nucléaires, cette course s'est étendue aux systèmes de défense (comme les missiles antibalistiques), aux forces conventionnelles, aux navires, sous-marins et avions militaires. Elle a trouvé aussi une expression dans la "course à la Lune", les fusées qui ont envoyé des hommes sur la Lune reposant sur les mêmes technologies que les missiles intercontinentaux destinés à menacer l'adversaire. 

L'équilibre de la terreur.
Le concept qui commande à la course aux armements est celui de l'équilibre de la terreur, lui-même fondésur une logique de dissuasion nucléaire mutuelle : chaque superpuissance possède un arsenal nucléaire suffisant pour détruire l'autre en cas d'attaque. C'est le principe de destruction mutuelle assurée (MAD, pour Mutually Assured Destruction). Cela signifie qu'une première frappe nucléaire provoquerait une réponse immédiate, conduisant à la destruction complète des deux camps. Chaque superpuissance évite donc d'attaquer l'autre, sachant que cela conduirait à sa propre destruction. Cet équilibre de la terreur a paradoxalement préservé une certaine stabilité internationale, car les deux camps ont compris qu'une guerre nucléaire serait suicidaire. Les deux superpuissances et d'autres pays, comme la France, ont développé des capacités de seconde frappe (second strike), c'est-à-dire la possibilité de riposter même après avoir subi une attaque initiale. Cela se concrétise notamment par le développement de sous-marins nucléaires (SNLE) capables de rester cachés et de lancer une attaque de représailles. Tout au long de la Guerre froide, cet équilibre a créé une situation où les tensions étaient contrôlées. Bien que de nombreuses crises aient éclaté (comme la crise des missiles de Cuba en 1962), les deux parties ont généralement cherché à éviter une escalade.

La guerre de Corée.
La guerre de Corée (1950-1953) est l'un des premiers conflits majeurs de la Guerre froide, opposant le Nord, soutenu par l'Union soviétique et la Chine, au Sud, soutenu par les États-Unis et les Nations Unies. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Corée, auparavant sous occupation japonaise, fut divisée le long du 38e parallèle en deux zones d'occupation : le Nord sous contrôle soviétique et le Sud sous contrôle américain. En 1948, deux gouvernements distincts furent établis : la République populaire démocratique de Corée (Corée du Nord) sous Kim Il-sung, et la République de Corée (Corée du Sud) sous Syngman Rhee. Les deux gouvernements revendiquaient la souveraineté sur l'ensemble de la péninsule coréenne, ce qui entraîna des affrontements frontaliers fréquents. Les États-Unis et l'URSS retirèrent leurs troupes, mais laissèrent chacun des gouvernements bien armés et soutenus politiquement.

Le 25 juin 1950, les forces nord-coréennes franchirent le 38e parallèle et envahirent le Sud, s'emparant rapidement Séoul. Le Conseil de sécurité de l'ONU, en l'absence de l'URSS qui boycottait les sessions, adopta une résolution appelant à une intervention militaire pour repousser l'agression nord-coréenne. Une coalition de forces, principalement composée de troupes américaines et dirigée par le général Douglas MacArthur, fut déployée pour soutenir la Corée du Sud. En septembre 1950, les forces de l'ONU lancèrent une contre-offensive réussie avec le débarquement d'Incheon, reprenant Séoul et repoussant les Nord-Coréens au-delà du 38e parallèle. En octobre 1950, alors que les forces de l'ONU approchaient de la frontière chinoise, la Chine intervint massivement avec des centaines de milliers de "volontaires" pour soutenir la Corée du Nord. Cela conduisit à une série de contre-offensives et de retraites, avec Séoul changeant de mains plusieurs fois. À partir de 1951, le front se stabilisa autour du 38e parallèle, et les combats se transformèrent en une guerre de position. Des négociations d'armistice commencèrent en juillet 1951, mais les combats se poursuivirent jusqu'en 1953.

Le 27 juillet 1953, un armistice fut finalement signé à Panmunjom, mettant fin aux hostilités mais sans traité de paix officiel, laissant la péninsule techniquement en état de guerre. La ligne de démarcation fut établie près du 38e parallèle, avec une zone démilitarisée (DMZ) de 4 km de large séparant les deux Corées. La guerre fit des millions de morts et de blessés, civils et militaires, et la destruction des infrastructures fut massive.  La Corée du Nord et la Corée du Sud restèrent profondément divisées politiquement, économiquement et idéologiquement. La guerre de Corée renforça les tensions de la Guerre froide, solidifiant les alliances militaires telles que l'OTAN et poussant à la réarmement des États-Unis. Elle marqua également l'engagement direct de la Chine dans les affaires internationales et son opposition frontale aux États-Unis.

Crises et tensions en Europe et au Moyen-Orient (1953-1961).
Alors que la mort de Staline en 1953 entraîne un « dégel » temporaire des relations entre les blocs, plusieurs crises majeures - l'insurrection de Budapest, la crise de Suez et la crise de Berlin - révèlent la persistance des tensions et l'instabilité de cette période. Ces crises montrent que, malgré des tentatives de dialogue, la Guerre froide reste marquée par une rivalité forte. La période 1953-1961 pose les jalons d'une division durable, avec des lignes de confrontation claire et des interventions militaires et diplomatiques qui rappellent les ambitions impérialistes des deux superpuissances.

Mort de Staline et dégel (1953).
La mort de Joseph Staline, le 5 mars 1953, marque un tournant dans les relations entre l'Est et l'Ouest. Son successeur, Nikita Khrouchtchev, amorce une phase de « dégel » avec des signes d'ouverture politique en URSS et des tentatives de dialogue avec l'Occident. Khrouchtchev critique publiquement les abus de pouvoir de Staline lors du XXe Congrès du Parti communiste soviétique en 1956, dans un discours connu pour sa dénonciation des crimes staliniens. Sur le plan international, ce « dégel » mène à des efforts pour réduire les tensions, marqués par des rencontres diplomatiques entre les dirigeants des deux blocs. Cependant, les divergences idéologiques et géopolitiques demeurent fortes, et le contrôle soviétique sur les pays satellites d'Europe de l'Est est toujours strict. Les crises qui suivent démontrent que le « dégel » a ses limites.

Insurrection de Budapest (1956).
L'insurrection de Budapest en octobre 1956 est l'une des premières manifestations de contestation contre le régime soviétique en Europe de l'Est. Inspirés par les promesses de libéralisation, les Hongrois demandent plus de libertés, la fin de la répression politique et le retrait des troupes soviétiques. Menée par des étudiants et des ouvriers, l'insurrection gagne rapidement en ampleur. Imre Nagy, un dirigeant réformiste, prend la tête du gouvernement et annonce des réformes, et aussi la sortie de la Hongrie du pacte de Varsovie. Cette déclaration est perçue comme une menace directe par Moscou, qui envoie des chars pour réprimer le soulèvement. Après quelques jours de combats intenses, l'armée soviétique reprend le contrôle de Budapest, causant des milliers de morts. Cette répression brutale rappelle aux autres pays d'Europe de l'Est la fermeté de l'URSS.

Crise de Suez (1956).
La crise de Suez en 1956,  même si elle ne concerne pas directement les États-Unis et l'URSS, est un épisode où les tensions de la Guerre froide se déplacent vers le Moyen-Orient. En juillet 1956, le président égyptien Gamal Abdel Nasser nationalise le canal de Suez, jusqu'alors sous contrôle franco-britannique, en réponse au retrait de l'aide américaine et britannique pour la construction du barrage d'Assouan. Cette nationalisation provoque une réaction immédiate de la France, du Royaume-Uni et d'Israël, qui préparent une opération militaire pour reprendre le contrôle du canal. Les troupes franco-britanniques et israéliennes envahissent l'Égypte en octobre 1956, mais l'URSS et les États-Unis, malgré leur rivalité, s'opposent conjointement à cette intervention. Sous pression internationale, les forces occidentales se retirent, et la crise se termine par une victoire diplomatique pour Nasser. La crise de Suez montre l'influence croissante des États-Unis et de l'URSS au Moyen-Orient et marque un recul des anciennes puissances coloniales en cette région stratégique.

Crise de Berlin (1958-1961).
À la fin des années 1950, Berlin reste un point de tension majeur entre les blocs. La crise de Berlin débute en 1958 lorsque Khrouchtchev demande que Berlin devienne une « ville libre » et que les puissances occidentales quittent Berlin-Ouest, où l'exode massif des Allemands de l'Est vers l'Ouest fragilise le régime communiste. Les États-Unis et leurs alliés refusent cette proposition, craignant qu'elle ne mène à la prise de contrôle de Berlin-Ouest par l'URSS. En 1961, les tensions culminent lorsque le régime est-allemand, avec l'accord de Moscou, construit le mur de Berlin pour empêcher la fuite massive de ses citoyens vers l'Ouest. Le mur devient un symbole de la division de l'Europe et de la guerre froide, séparant familles et amis pendant des décennies. Sa construction est perçue par l'Occident comme un aveu de faiblesse des régimes communistes et contribue à intensifier l'antagonisme entre les deux blocs.
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Le Mouvement des non-alignés

Le Mouvement des non-alignés (MNA) est un mouvement politique international qui s'est formé pendant la Guerre froide pour représenter les intérêts des pays qui souhaitaient rester en dehors des blocs de puissances dominés par les États-Unis et l'Union soviétique. Les membres du MNA cherchaient à défendre leur indépendance politique et économique face à l'influence des grandes puissances tout en promouvant la paix, la justice sociale et la coopération internationale. Le MNA prend ses racines dans le contexte de la décolonisation de l'après-Seconde Guerre mondiale, alors que de nombreux pays d'Asie, d'Afrique, d'Amérique latine et du Moyen-Orient acquéraient leur indépendance. Ces nouveaux États, souvent issus d'anciennes colonies, aspiraient à une politique étrangère indépendante et à une voix propre dans les affaires internationales.

Les origines idéologiques du mouvement sont attribuées à plusieurs dirigeants influents : Jawaharlal Nehru (Inde), Josip Broz Tito (Yougoslavie), Gamal Abdel Nasser (Égypte), Sukarno (Indonésie) et Kwame Nkrumah (Ghana). Ces leaders ont promu l'idée d'un "non-alignement" vis-à-vis des blocs rivaux, refusant de s'engager dans une alliance militaire avec l'un ou l'autre, et cherchant à promouvoir des relations pacifiques fondées sur le respect de la souveraineté.

La première étape marquante du MNA fut la Conférence de Bandung (Bandoeng) en 1955, tenue en Indonésie. Cette conférence a rassemblé 29 pays asiatiques et africains, représentant plus de la moitié de la population mondiale. Les participants ont adopté une déclaration prônaient la souveraineté nationale, la non-ingérence dans les affaires intérieures, l'opposition au colonialisme sous toutes ses formes et la promotion de la paix et de la coopération. La conférence de Bandung a inspiré le développement du MNA, car elle a montré la possibilité pour les pays non-alignés de se coordonner face aux pressions des grandes puissances.

Le MNA fut officiellement formé lors de la première conférence des pays non-alignés à Belgrade (Yougoslavie) en 1961, sous l'impulsion de Tito, Nasser, Nehru, et d'autres leaders. Cette conférence a réuni 25 pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine. Le MNA s'est donné comme mission de représenter les pays qui ne souhaitaient pas s'engager dans une alliance militaire avec les États-Unis (OTAN) ou avec l'URSS (Pacte de Varsovie). Le MNA s'est fondé sur dix principes, appelés Principes de Bandung, parmi lesquels figuraient le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale, la non-ingérence dans les affaires intérieures, l'égalité entre les nations, la promotion de la paix mondiale, le soutien au droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, la coopération économique pour le développement des pays du Sud.

Pendant la Guerre froide, le MNA a joué un rôle de modérateur et de médiateur dans les affaires internationales, en plaidant pour la paix et la désescalade des conflits. Cependant, il a souvent été confronté à des défis internes et à des contradictions, car certains de ses membres entretenaient des relations étroites avec l'une des deux superpuissances. Des renversements d'alliances pouvaient aussi avoir lieu, commandées par des enjeux régionaux. Ainsi, l'Egypte qui s'était rapprochée de l'URSS après la crise du Canal de Suez, et qui dans les années 1970 se tournera vers les Etst-Unis.

Le MNA a soutenu les mouvements d'indépendance dans des régions comme l'Afrique et l'Asie. Les membres ont cherché à développer des échanges économiques et culturels entre pays du Sud pour renforcer leur autonomie. Le MNA a plaidé pour une révision des structures de l'ONU et une plus grande représentation des pays en développement dans les organisations internationales.

Après la fin de la Guerre froide en 1991, le MNA a perdu une partie de sa raison d'être, car le monde bipolaire s'est effondré. Néanmoins, les membres ont poursuivi leur coopération sur des enjeux mondiaux comme la réforme de la gouvernance mondiale, la lutte contre la pauvreté et pour le développement durable et la résistance à l'unilatéralisme. Actuellement, le MNA regroupe environ 120 pays, soit près de deux tiers des membres des Nations Unies, et représente environ 55 % de la population mondiale. Le MNA reste un forum où les pays en développement peuvent exprimer leurs préoccupations. Il est aussi perçu par la Russie de Vladimir Poutine comme un vivier d'alliés ou d'affidés potentiels, auquel la phraséologie de Moscou a donné le nom de "Sud global".

La crise des missiles de Cuba (1962).
Après la révolution cubaine de 1959, Fidel Castro prend le pouvoir et instaure un gouvernement communiste, se rapprochant de l'Union soviétique. En 1961, les États-Unis tentent d'envahir Cuba par la Baie des Cochons pour renverser Castro, mais cette tentative échoue, renforçant la méfiance entre Cuba et les États-Unis. En octobre 1962, les États-Unis découvrent que l'URSS installe des missiles nucléaires à Cuba, à moins de 150 km des côtes américaines. Le président américain John F. Kennedy instaure un blocus maritime pour empêcher l'URSS de livrer d'autres armes nucléaires à Cuba, et exige le démantèlement des installations déjà construites. Pendant 13 jours, les tensions atteignent leur apogée, les deux superpuissances étant au bord d'un conflit nucléaire. 

Finalement, après des négociations secrètes, l'Union soviétique accepte de retirer les missiles de Cuba en échange de la promesse américaine de ne pas envahir Cuba et de retirer les missiles américains stationnés en Turquie, près des frontières soviétiques. Cette crise marque le moment où la Guerre froide a failli se transformer en guerre nucléaire, et elle a conduit à l'instauration d'une ligne de communication directe entre Washington et Moscou , le « téléphone rouge », pour prévenir de futures escalades. La crise a non seulement montré la nécessité de mécanismes pour réduire les tensions, mais elle a contribué à une période de détente relative dans les années qui ont suivi. Les deux superpuissances prennent alors conscience de la menace qu'ils représentent l'un pour l'autre et pour le monde, incitant à signer le Traité d'interdiction partielle des essais nucléaires en 1963. Les États-Unis maintiennent cependant  l'embargo contre Cuba, ce qui isole davantage le pays.

La guerre du Vietnam (1963-1968).
Après la Seconde Guerre mondiale, le Vietnam est divisé en deux : le Nord communiste soutenu par l'URSS et la Chine, dirigé par Ho Chi Minh, et le Sud, non communiste, soutenu par les États-Unis. En 1955, le gouvernement du Sud refuse de participer à des élections nationales, craignant une victoire des communistes. Une guerre civile éclate entre le Nord et le Sud, bientôt transformée en guerre par procuration entre les États-Unis et le bloc communiste. Les États-Unis envoient d'abord des conseillers militaires dans les années 1950, puis intensifient leur engagement à partir de 1964 après l'incident du golfe du Tonkin, où des navires américains auraient été attaqués par des forces nord-vietnamiennes. En 1965, les États-Unis entament des bombardements massifs sur le Nord (Opération Rolling Thunder) et envoient des centaines de milliers de soldats.

Le Nord-Vietnam, avec le soutien de la guérilla communiste (le Viet Cong) au Sud, mène une guerre de guérilla efficace contre les troupes américaines et sud-vietnamiennes. Les conditions de la guerre sont difficiles pour les Américains, qui perdent le soutien de leur population à mesure que le conflit s'enlise. En 1969, le président américain Richard Nixon entame un retrait progressif des troupes américaines, une politique appelée Vietnamisation, laissant la responsabilité de la guerre aux forces sud-vietnamiennes. En 1973, les accords de Paris sont signés, mettant fin à l'intervention américaine, mais le conflit continue. En 1975, le Nord-Vietnam remporte la guerre, réunifiant le pays sous un régime communiste.

La guerre du Vietnam est la première guerre diffusée à grande échelle à la télévision, provoquant une opposition massive parmi les Américains. Les manifestations pacifistes et le mouvement contre la guerre prennent de l'ampleur, influençant la politique intérieure et le retrait des troupes. La défaite au Vietnam est un revers important pour les États-Unis, entraînant une remise en question de leur politique interventionniste et un affaiblissement temporaire de leur influence en Asie du Sud-Est. Cette guerre devient par ailleurs un modèle des conflits par procuration, où des puissances extérieures soutiennent les parties locales sans s'affronter directement, une stratégie qui continuera dans d'autres pays pendant la Guerre froide.

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Le soutien des États-Unis à des dictatures

Entre 1947 et 1991, les États-Unis ont soutenu de nombreux régimes autoritaires en Amérique latine, en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient. Ils justifiaient ce soutien par la nécessité de contenir le communisme et de prévenir l'établissement de gouvernements pro-soviétiques. 

Le communisme et le capitalisme se présentaient comme deux visions du monde opposées, et la compétition pour l'influence mondiale a incité les États-Unis à soutenir des gouvernements partageant une économie de marché ou du moins opposés au socialisme. Or, beaucoup de dictatures soutenues par les États-Unis défendaient des politiques favorables aux entreprises américaines, notamment dans des secteurs comme le pétrole, l'agriculture, et l'exploitation minière. Les États-Unis ont soutenu plusieurs régimes autoritaires par l'intermédiaire de la CIA, en fournissant une aide financière, militaire, et parfois en participant activement à la mise en place de régimes pro-américains :

Les États-Unis ont soutenu des dictatures militaires dans des pays comme le Chili du général Pinochet (lui-même mis en place avec l'aide de la CIA), l'Argentine le Brésil et le Guatemala. Ces régimes étaient responsables de violations massives des droits humains. Aux Philippines, le dictateur Ferdinand Marcos a bénéficié d'un soutien important des États-Unis en échange de bases militaires. En Indonésie, le général Suharto a reçu un soutien américain après avoir renversé le président Sukarno en 1965, avec une répression brutale contre les communistes et leurs sympathisants. Les États-Unis ont soutenu des régimes comme celui de Mobutu Sese Seko au Zaïre (actuelle RDC), qui garantissait un accès aux ressources et une stabilité anti-communiste. Le soutien américain s'est également concentré sur des régimes qui garantissaient des politiques pro-occidentales, le régime salazariste au Portugal, le régime franquiste en Espagne, le régime de l'apartheid en Afrique du Sud, ou encore celui du Shah d'Iran avant la révolution de 1979, ainsi que ceux de l'Arabie saoudite et d'autres monarchies conservatrices.

Le soutien des États-Unis à ces régimes, contradictoires par rapport aux idéaux démocratiques affichés par les États-Unis, a engendré de nombreuses conséquences à court et long terme. Les régimes autoritaires soutenus par les États-Unis ont fréquemment mené des campagnes de répression brutales contre leurs opposants. Par exemple, sous la dictature de Pinochet au Chili, des milliers de dissidents ont été torturés et exécutés. Le soutien à des dictatures a entaché l'image des États-Unis en tant que champion de la démocratie, surtout auprès des mouvements pro-démocratie dans ces pays. En soutenant des régimes répressifs, les États-Unis ont garanti une stabilité temporaire, mais ces soutiens ont aussi mené à des soulèvements populaires lorsque ces régimes ont fini par s'effondrer, comme en Iran en 1979. Le soutien américain aux dictatures a alimenté un sentiment anti-américain dans de nombreuses régions du monde, car ces régimes étaient perçus comme des marionnettes des États-Unis, imposant des politiques impopulaires et répressives. Les conséquences de ces politiques sont toujours visibles dans certaines régions aujourd'hui, avec des relations internationales marquées par une méfiance et des tensions héritées de cette période.

Vers la fin de la Guerre froide, la politique étrangère américaine a commencé à intégrer davantage de préoccupations relatives aux droits humains, en partie à cause de la pression de l'opinion publique et des organisations internationales. Cependant, le pragmatisme géopolitique a généralement primé sur l'idéalisme, comme en témoignent certains soutiens qui ont persisté jusqu'à la fin de la Guerre froide.

La Détente (1969-1979).
La période qui s'étend approximativement entre 1969 et 1979 est vue comme une période de détente, pendant laquelle on assite à une diminution relative des tensions entre les États-Unis et l'Union soviétique. La détente a fait naître des espoirs en offrant un cadre pour des négociations et des limitations d'armements. Cependant, les rivalités et les méfiances n'ont jamais réellement disparu, et la crise afghane, en 1979 réactivera la confrontation idéologique entre les deux blocs, mettant fin à cette période de stabilité fragile.

Contexte de la détente.
La détente est une période de relative apaisement des tensions entre les États-Unis et l'URSS, marquée par des accords de limitation des armements et des efforts diplomatiques. Cette politique est particulièrement encouragée par le président américain Richard Nixon et le dirigeant soviétique Léonid Brejnev. Dans les années 1960, après la crise des missiles de Cuba (1962), les dirigeants des États-Unis et de l'Union soviétique prenaient davantage conscience du risque de guerre nucléaire et de l'escalade destructrice que cela pourrait entraîner. De plus, le coût économique et humain de la course aux armements poussait les deux puissances à rechercher des moyens de stabiliser leurs relations. C'est dans ce contexte que s'instaure la détente, symbolisée par des contacts diplomatiques plus fréquents, la signature de plusieurs traités de limitation des armements et la volonté d'éviter les confrontations directes.

Accords SALT (1972 et 1979).
En 1972, les deux superpuissances signent à Moscou les accords SALT I (Strategic Arms Limitation Talks), visant à limiter le nombre de missiles nucléaires stratégiques. Ces accords marquent un premier pas vers un contrôle des armements nucléaires. Ces accords sont le fruit des pourparlers entamés en 1969 entre les États-Unis et l'Union soviétique. Ils ne mettent pas fin à la course aux armements, mais marquent une première étape significative vers la réduction des tensions. Ils se divisent en deux parties principales :

• Le Traité ABM (Anti-Ballistic Missile). - Il limite les systèmes de défense antimissile à deux sites par pays, réduisant ainsi la capacité de chaque puissance à neutraliser les missiles de l'autre et rendant la dissuasion nucléaire plus stable.

• L'Accord intérimaire sur les armes stratégiques offensives (Interim Agreement). - Cet accord provisoire limite le nombre de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) et de missiles balistiques lancés depuis des sous-marins (SLBM).

En 1979, les accords SALT II ont poursuivi les discussions entamées dans le cadre de SALT I et visait à fixer des limites plus strictes sur les arsenaux nucléaires offensifs. Ils ont été siigné par le président américain Jimmy Carter et le dirigeant soviétique Leonid Brejnev, SALT II prévoyait de limiter le nombre total de vecteurs de lancement nucléaire (ICBM, SLBM et bombardiers stratégiques) à 2400 unités, et d'introduire des restrictions sur les missiles à têtes multiples (MIRV) et les nouveaux types de missiles pour éviter des développements technologiques entraînant une augmentation des capacités de frappe. Bien que signé, le traité SALT II n'a jamais été ratifié par le Sénat américain en raison de l'invasion de l'Afghanistan par l'Union soviétique en 1979. Cependant, les deux parties ont initialement respecté ses termes de manière non officielle pendant quelques années.

Accords d'Helsinki (1975).
En 1975, les Accords d'Helsinki sont signés dans le cadre de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) entre 35 pays, dont les États-Unis, le Canada, et les États européens, incluant les pays du bloc de l'Est.  Ces accords abordent des questions de sécurité, de coopération économique, et de respect des droits et donnent lieu à une vague de dissidence en Europe de l'Est. Ils sont historiques pour plusieurs raisons :

• Sécurité en Europe. - Les frontières européennes sont reconnues comme inviolables. Un point qui consolide la division de l'Europe entre l'Est et l'Ouest.

• Coopération économique et technique. - Les signataires s'engagent à promouvoir la coopération économique et scientifique.

• Droits de humains. - Un engagement est pris pour le respect des droits humains, ce qui permet à des mouvements de dissidence dans les pays du bloc de l'Est de revendiquer plus de libertés.

Bien que non contraignants, ces accords ont ouvert la voie à un dialogue international plus poussé et laissent un héritage important dans le domaine des droits humains.
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Les dissidents

Les gouvernements communistes des pays de l'Est imposaient une idéologie d'État stricte et cherchaient à contrôler l'ensemble des aspects de la vie publique et privée. Les dissidents dans les pays de l'Est pendant la Guerre froide étaient des individus ou des groupes qui, au péril de leur sécurité et de leur liberté, s'opposaient ouvertement aux régimes communistes en place, notamment  en URSS, en Pologne, en Tchécoslovaquie, en Hongrie et en RDA. Ces dissidents dénonçaient les violations des droits humains, la répression politique, l'absence de libertés, et souvent la mainmise de l'Union soviétique sur leurs gouvernements nationaux. Leur résistance a contribué à affaiblir l'autorité de ces régimes et a joué un rôle dans l'effondrement des systèmes communistes à la fin des années 1980.

Les dissidents n'étaient pas des groupes armés, mais plutôt des militants pacifiques qui exprimaient leur opposition de diverses façons. Les samizdat, par exemple, étaient des textes critiques envers le régime distribués clandestinement. Ces publications recopiaient des ouvrages interdits ou des articles critiques sur les autorités. Les samizdat permettaient aux dissidents de partager leurs idées malgré la censure. Des intellectuels ou des groupes rédigeaient des pétitions dénonçant les abus de l'État, parfois adressées aux dirigeants, à l'opinion publique mondiale ou aux organisations internationales. Les dissidents utilisaient aussi la littérature, le théâtre, la musique, et l'art pour contourner la censure et exprimer leur critique du régime. Des artistes, écrivains, et réalisateurs comme Václav Havel en Tchécoslovaquie ont contribué à cette forme de résistance.

Quelques figures emblématiques et mouvements dissidents se sont démarqués. Alexandre Soljenitsyne (URSS), auteur de L'Archipel du Goulag, a dénoncé les horreurs du système des camps de travail soviétiques (goulags) et est devenu une voix puissante contre la répression soviétique avant d'être exilé. Andreï Sakharov (URSS), physicien et lauréat du prix Nobel de la paix, a critiqué le régime soviétique et milité pour les droits humains. Il a subi un isolement forcé en raison de ses prises de position. Solidarnosc (Pologne), le syndicat dirigé par Lech WaÅ‚Ä™sa a lancé un mouvement de grèves et de protestations dans les années 1980. Solidarnosc est devenu un symbole de la résistance polonaise et a finalement contribué à la chute du régime communiste en Pologne. La Charte 77 (Tchécoslovaquie), mouvement, dirigé par des intellectuels comme Václav Havel, a appelé le gouvernement tchécoslovaque à respecter les droits humains  après la signature de l'Acte final d'Helsinki en 1975. La Charte 77 a influencé d'autres mouvements dissidents à travers le bloc de l'Est.  Le Printemps de Prague (1968) : Sous l'impulsion d'Alexander DubÄek, les réformateurs ont tenté de libéraliser le socialisme en Tchécoslovaquie, mais le mouvement a été brutalement réprimé par l'invasion des troupes du Pacte de Varsovie.

Les dissidents étaient surveillés de près par la police secrète (comme la Stasi en RDA ou le KGB en URSS). Les familles et les relations des dissidents étaient également menacées.Les dissidents risquaient des peines de prison, l'internement en hôpital psychiatrique, ou même la déportation dans des camps de travail. Les autorités communistes contrôlaient strictement l'accès à l'information et censuraient les oeuvres des dissidents, qu'il s'agisse de livres, de films, ou d'oeuvres d'art. En dénonçant les abus et en aspirant à des réformes démocratiques, les dissidents ont suscité un soutien international, notamment dans les pays occidentaux, et sensibilisé leurs concitoyens aux injustices du système.

Le temps des guerres par procuration.
Empêchés de s'affronter directement du fait de l'équilibre de la terreur, les États-Unis et l'Union soviétique ont continué, après la guerre du Vietnam, de s'opposer indirectement à travers ce qu'on a appellés des guerres par procuration ou conflits périphériques. Ces conflits se déroulent dans des pays tiers, où chacune des superpuissances soutient un camp, souvent en fournissant armes, formation et soutien économique, sans engager directement ses propres forces militaires. Ces guerres ont contribué à perpétuer les rivalités idéologiques, exacerber les divisions locales et causer des pertes humaines et matérielles massives dans de nombreux pays. Leurs conséquences continuent de se faire sentir dans certaines régions du monde aujourd'hui. Parmi ces guerres, on mentionnera les suivantes :

La guerre civile angolaise (1975-2002).
En Angola, ancienne colonie portugaise, une guerre civile éclate immédiatement après son indépendance en 1975, opposant plusieurs factions : le MPLA (Mouvement populaire de libération de l'Angola), soutenu par l'URSS et Cuba, contre l'UNITA (Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola), soutenue par les États-Unis et l'Afrique du Sud. L'Union soviétique fournit des armes et des conseillers au MPLA, tandis que Cuba envoie jusqu'à 36 000 soldats sur le terrain. Les États-Unis soutiennent l'UNITA avec une aide militaire. Ce conflit, qui se prolonge après la fin de la Guerre froide cause des centaines de milliers de morts et des destructions massives, exacerbant les tensions locales et régionales.

La guerre civile au Liban (1975-1990).
La guerre civile libanaise, déclenchée en 1975, est multiforme. Elle implique diverses factions libanaises (chrétiens, musulmans sunnites et chiites, druzes) ainsi que la présence de réfugiés palestiniens. Les États-Unis et l'URSS interviennent généralement indirectement, l'URSS soutenant certaines factions proches des partis de gauche, tandis que les États-Unis soutiennent des factions chrétiennes et interviennent militairement à plusieurs reprises. Israël et la Syrie s'immiscent également dans le conflit, rendant la situation encore plus complexe. Le Liban connaîtra une période de déstabilisation prolongée, et le conflit entraîne la mort de milliers de civils ainsi qu'une division du pays qui persiste après la fin des hostilités.

Le conflit en Corne de l'Afrique (Éthiopie et Somalie).
En 1977, la guerre de l'Ogaden éclate entre l'Éthiopie, soutenue par l'URSS et Cuba, et la Somalie, initialement soutenue par les États-Unis. L'URSS avait d'abord soutenu la Somalie, mais elle se tourne vers l'Éthiopie après le coup d'État marxiste en 1974. Les États-Unis, en réaction, augmentent leur soutien militaire à la Somalie. Ce conflit aggrave la situation en Corne de l'Afrique. Il exacerbe les rivalités ethniques et politiques dans la région et contribue à une instabilité qui persistera ici encore des décennies durant.

Les guerres en Amérique centrale.
Au Nicaragua (1979-1990), après la révolution sandiniste en 1979, le gouvernement de gauche du Front sandiniste de libération nationale (FSLN) prend le pouvoir. Les États-Unis soutiennent alors les Contras, un groupe armé contre-révolutionnaire, pour affaiblir les sandinistes, perçus comme pro-soviétiques. L'administration Reagan finance et arme les Contras dans ce qui devient un conflit sanglant. Dans la guerre civile au Salvador (années 1980), l'URSS et Cuba apportent un soutien aux forces rebelles du Front Farabundo Martí de libération nationale (FMLN), tandis que les États-Unis soutiennent le gouvernement salvadorien avec de l'aide militaire et logistique. Ce conflit génère également une violence extrême et provoque des dizaines de milliers de morts. En 1983, les États-Unis envahissent l'île de Grenade pour renverser le gouvernement marxiste, invoquant la protection des citoyens américains présents sur place et la lutte contre le communisme.

La "seconde Guerre froide" (1979-1985).
Ce qu'on a appelé la "Seconde Guerre froide", par opposition à la période de 1947 à 1969 qui a précédé la "Détente" (et qui serait donc la "Première Gurerre froide"), n'est qu'une phase de la Guerre froide. Elle correspond une intensification des rivalités idéologiques et militaires, apparue après l'invation soviétique de l'Afghanistan et exacerbée par la doctrine de confrontation de l'administration Reagan. Cette période de tension aboutira finalement à une nouvelle phase de détente dans les années qui suivent, avec l'arrivée de Mikhaïl Gorbatchev au pouvoir en URSS en 1985.

L'intervention soviétique en Afghanistan (1979) et réaction des Etats-Unis.
La détente prend brutalement fin avec l'invasion soviétique de l'Afghanistan en décembre 1979. Cette intervention visait à soutenir le régime communiste de Kaboul menacé par une insurrection islamiste, mais elle a été perçue par les États-Unis comme une expansion agressive de l'influence soviétique. En réponse, les États-Unis  adoptent plusieurs mesures :

• Boycott des Jeux olympiques de Moscou (1980). - Les États-Unis et 65 autres pays refusent de participer aux Jeux Olympiques en signe de protestation.

• Doctrine Carter. - Annoncée en 1980, cette doctrine affirme que toute tentative de l'URSS de contrôler la région du Golfe arabo-persique serait perçue comme une menace aux intérêts américains, pouvant justifier une intervention militaire. Carter initie ausi des sancions économiques contre l'URSS.

• Soutien aux moudjahidines . - Avec l'aide du Pakistan et de l'Arabie saoudite, soutiennent massivement les moudjahidines,  groupes islamistes rebelles. La CIA lance l'opération Cyclone, fournissant des armes et un soutien logistique aux rebelles (soutien dont bénéficiera d'ailleurs Oussama ben Landen, le commanditaire des attentats du 11 septembre 2001).  Des milliers de combattants étrangers sont formés et financés pour affaiblir l'Union soviétique et l'empêcher de consolider son influence dans la région

La doctrine Reagan et la montée des tensions.
Avec l'élection de Ronald Reagan en 1981, les États-Unis adoptent une politique étrangère beaucoup plus offensive envers l'URSS. La doctrine Reagan repose sur la volonté d'endiguer et de « faire reculer » le communisme :
• Augmentation des dépenses militaires. - Reagan augmente considérablement le budget de la défense américaine pour moderniser l'arsenal militaire et nucléaire.

• Rétablissement de la confrontation idéologique. - Reagan qualifie l'URSS d'"empire du mal" en 1983, réaffirmant l'antagonisme idéologique et moral entre les deux blocs.

• Aide aux mouvements anticommunistes. - Les États-Unis soutiennent les mouvements de résistance anticommunistes à travers le monde, notamment en Amérique latine, en Asie et en Afrique, pour contrer l'influence soviétique, en appliquant la politique d'endiguement.

Initiative de défense stratégique (IDS).
En 1983, Reagan lance le projet d'Initiative de Défense Stratégique (ou "Guerre des étoiles"), qui  prévoit la mise en place d'un système de défense contre les missiles balistiques. Il s'agit de développer un bouclier spatial capable de détruire les missiles soviétiques avant qu'ils n'atteignent les États-Unis. Bien que technologiquement ambitieux et coûteux, l'IDS vise à dissuader l'URSS et à montrer la supériorité technologique américaine. Ce inquiète les Soviétiques, qui voient dans l'IDS une rupture de l'équilibre de la dissuasion nucléaire, et bien que le projet ne soit pas achevé, il accentue la course aux armements et met une pression financière et technologique importante sur l'URSS.

Crises au Moyen-Orient.
Les tensions se manifestent aussi au Moyen-Orient, où les États-Unis s'efforcent de contrer l'influence soviétique et de soutenir leurs propres intérêts stratégiques dans la région. Les États-Unis , on l'a dit, interviennent ainsi au Liban dans les années 1980 dans le cadre d'une force multinationale, tandis que l'URSS soutient la Syrie et les groupes palestiniens. Les États-Unis renforcent également leur présence militaire dans le Golfe arrabo-persique pour protéger les routes pétrolières et endiguer toute expansion de l'influence soviétique. Et, pendant la guerre Iran-Irak (1980-1988), bien que l'URSS et les États-Unis ne soient pas directement impliqués, les uns et les autres fournissent un soutien indirect à différentes parties, en fonction de leurs intérêts.

La crise des euromissiles.
Dans les années 1970, l'Union soviétique a déployé des missiles SS-20, qui étaient des missiles balistiques à portée intermédiaire (IRBM) capables d'atteindre l'Europe de l'Ouest avec une grande précision et un temps de vol relativement court. Ces missiles, mobiles et à têtes multiples, représentaient une menace directe pour les pays européens de l'OTAN. Face à cette menace, l'OTAN décide en 1979 d'adopter une double décision : négocier avec l'URSS pour un retrait des SS-20 et, en même temps, déployer des missiles en Europe si les négociations échouent, notamment les missiles Pershing II et des missiles croisière. 

En 1983, les premiers missiles Pershing II et de croisière sont déployés en Allemagne de l'Ouest, au Royaume-Uni, en Italie, aux Pays-Bas et en Belgique. Cette action provoque des tensions intenses en Europe et suscite une forte opposition dans de nombreux pays européens. Des manifestations, comme celles de Bonn (RFA), de Londres et d'autres villes, réunissent des millions de personnes. En Europe, des mouvements pacifistes dénoncent le danger croissant d'un affrontement nucléaire, et des campagnes pour le désarmement nucléaire prennent de l'ampleur. On entend parmi les manifestants des slogans comme « Plutôt rouges que morts! », auxquels le président Mitterrand repondra, en simplifiant quelque peu : « Les pacifistes sont à l'Ouest, et les missiles sont à l'Est ».

La fin de la Guerre froide (1985-1991).
La Guerre froide a pu se terminer grâce à des réformes clés en URSS et à des événements principalement liés aux initiatives de désarmement. Ajoutés au fait que les dépenses massives occasionnées par la course aux armement ont eu un coût économique important, surtout pour l'Union soviétique, dont l'économie a souffert de cette pression, ces facteurs ont conduit à la la fin d'une confrontation de près de cinquante ans et redéfini l'ordre mondial pour les décennies suivantes.

Perestroïka et Glasnost.
En 1985, Mikhaïl Gorbatchev devient le dirigeant de l'URSS et initie des réformes majeures pour moderniser le pays. La perestroïka  et la glasnost visent à revitaliser le système soviétique, mais entraînent aussi une ouverture inattendue qui fragilise le pouvoir central.

• La perestroïka  ( = restructuration) était la politique qui visait à réformer l'économie soviétique en introduisant certains éléments de marché, afin de sortir l'URSS de sa stagnation économique.

• La glasnost ( =  transparence) était une ouverture politique et sociale qui favorisait la liberté d'expression, ainsi que l'accès à l'information et une critique plus ouverte des institutions. Elle cherchait à améliorer la transparence du gouvernement et à encourager des réformes plus larges.

Accords de désarmement nucléaire.
Gorbatchev et Reagan amorcent une série de pourparlers et d'accords de désarmement nucléaire. Parmi les plus importants, on trouve :
• L'INF (Intermediate-Range Nuclear Forces Treaty), signé en 1987 par Gorbatchev et Ronald Reagan. Ce traité, qui a mis fin à la crise des missiles en Europe, visait l'élimination des missiles de portée intermédiaire et courte (500 à 5 500 km) basés au sol en Europe. Aux termes du traité, les deux parties ont accepté de démanteler les SS-20 soviétiques et les Pershing II américains. Des milliers de missiles nucléaires et conventionnels en Europe sont détruits.

• Les négociations pour la réduction des armes stratégiques (START, Strategic Arms Reduction Treaty) ont aussi contribué à limiter le nombre d'armes nucléaires stratégiques, bien qu'elles aient pris plusieurs années pour être mises en place. START I , signé en 1991 par George H. W. Bush et Mikhaïl Gorbatchev, était le premier traité à proposer une réduction réelle des armes nucléaires stratégiques. Il visait à réduire le nombre de têtes nucléaires déployées à 6000 par pays et à limiter le nombre total de vecteurs de lancement nucléaire à 1600 par pays. START I est entré en vigueur en 1994. Il a été un succès en termes de réduction effective des arsenaux nucléaires. START II, quant à lui, ambitionnait de poursuivre et de renforcer les réductions réalisées par START I. Ce traité prévoyait des réductions encore plus importantes, en visant une limitation de 3000 à 3500 têtes nucléaires déployées pour chaque pays, et l'élimination des ICBM à têtes multiples (MIRV) pour réduire la probabilité d'une frappe massive rapide. Bien que signé en 1993 par les présidents George H. W. Bush et Boris Eltsine, START II n'a jamais pleinement pris effet. En 2002, la Russie s'est retirée de START II en réponse au retrait des États-Unis du Traité ABM.

Deux autres accords de désarmement  importants ont été signés entre les Etats-Unis et la Russie après la fin de la Guerre froide : le  SORT (Strategic Offensive Reductions Treaty, également connu sous le nom de Traité de Moscou), signé  2002, qui prévoyait  la réduction des ogives nucléaires stratégiques à environ 1700-2200 par pays d'ici 2012, bien qu'il n'ait pas imposé de mécanismes de vérification stricts;  New START, négocié en 2010 entre Barack Obama et Dmitri Medvedev, et limitant le nombre de têtes nucléaires déployées à 1550 pour chaque pays, ainsi quele nombre de  les vecteurs nucléaires stratégiques à 700, avec des mécanismes de vérification renforcés. Ce dernier accord, prolongé en 2021 jusqu'en 2026, reste aujourd'hui le seul accord majeur de contrôle des armements en vigueur entre les États-Unis et la Russie. Mais la volonté affichée aujourd'hui par la Russie de réactiver la confrontation avec les Etats-Unis et ses alliés peut rendre pessimiste sur l'avenir de ces accords.
Retrait d'Afghanistan (1989).
L'invasion de l'Afghanistan par l'URSS en 1979 avait renforcé les tensions de la Guerre froide. Cependant, cette guerre longue et coûteuse s'est avérée impopulaire et inefficace. En 1988, sous la pression internationale et en raison de l'épuisement économique, Gorbatchev décide de retirer les troupes soviétiques d'Afghanistan. Ce retrait, tournant important dans la politique étrangère de l'URSS, marque la fin de l'intervention militaire soviétique directe à l'étranger et symbolise la fin de l'expansion militaire de l'URSS.

Chute du Mur de Berlin (1989).
Sous l'influence des réformes en URSS et des mouvements d'opposition en Europe de l'Est, plusieurs régimes communistes s'effondrent, aboutissant le 9 novembre 1989 à la chute du Mur de Berlin, qui était le, symbole de la division entre l'Est et l'Ouest. Cet événement historique résulte de la pression des mouvements de protestation dans toute l'Europe de l'Est, de la crise économique et du désir de liberté. La chute du Mur annonce la fin de la séparation entre les blocs de l'Est et de l'Ouest et mène à la réunification de l'Allemagne en 1990.

Dissolution de l'URSS (1991).
La série de réformes et l'ouverture initiées par Gorbatchev avaient fragilisé le système communiste. La montée des revendications nationalistes dans les républiques soviétiques et l'incapacité du gouvernement à maîtriser les réformes conduisent à la désintégration de l'URSS. Le Pacte de Varsovie, déjà en cours de désagrégation depuis les révolutions de 1989, a été dissous, peu avant  l'Union soviétique elle-même. Avec la fin du Pacte de Varsovie, de nombreux anciens membres de l'alliance vont bientôt commencer à se rapprocher de l'OTAN et de la CEE (puis de l'Union européenne). En décembre 1991, l'Union soviétique est officiellement dissoute, et les anciennes républiques soviétiques deviennent indépendantes. La fin de l'URSS marque officiellement la fin de la Guerre froide et inaugure le début d'une nouvelle ère de relations internationales.

L'après Guerre froide.
L'après-Guerre froide marque une période de réorganisation profonde dans les relations internationales. Les anciens pays du bloc soviétique cherchent à se stabiliser et à s'intégrer dans un monde unipolaire dominé par les États-Unis. Cependant, les décennies suivantes montrent que cette stabilité est fragile, face aux défis économiques, sociaux et sécuritaires émergents dans ce nouvel ordre mondial.

Nouvel ordre mondial.
 Après la chute de l'URSS, le monde devient unipolaire, les États-Unis étant désormais la seule superpuissance mondiale. Le président américain George H.W. Bush a popularisé l'expression de "nouvel ordre mondial" pour désigner cette nouvelle ère où la coopération internationale et la démocratie seraient des principes dominants. Les interventions militaires ont aussi pris une nouvelle forme, sous la bannière d'organisations internationales. Par exemple, la guerre du Golfe en 1991 a vu une coalition internationale intervenir contre l'invasion du Koweït par l'Irak, marquant un exemple de la nouvelle stratégie de sécurité collective.Cette période s'accompagne également de la montée de la mondialisation, facilitée par la fin des blocs rivaux. Les échanges économiques, culturels et politiques se multiplient, tandis que des institutions comme l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et les multinationales prennent de l'ampleur dans un système globalisé.

Transition des anciens pays du Bloc soviétique.
Les anciens pays communistes entament des réformes pour passer à une économie de marché. Ce processus, que l'on a pu qualifier de thérapie de choc, consiste à privatiser les industries, libéraliser les prix et attirer les investissements étrangers. Cependant, cette transition est brutale et mène à une forte récession, ainsi qu'à une montée des inégalités. De nombreux pays d'Europe de l'Est, comme la Pologne, la Hongrie, et la République tchèque, adoptent rapidement des systèmes démocratiques. Des élections libres sont organisées, des constitutions rédigées, et des réformes de l'État sont mises en œuvre pour respecter les droits humains et l'État de droit. Ces pays cherchent également à se rapprocher de l'Occident pour assurer leur sécurité et stabilité. Beaucoup rejoignent l'OTAN et l'Union européenne dans les années 1990 et 2000, renforçant leur ancrage dans le bloc occidental.

Impact sur les relations internationales.
Avec la fin de la rivalité États-Unis/URSS, les priorités de sécurité évoluent. Les conflits ne se limitent plus à une opposition idéologique entre communisme et capitalisme, mais incluent désormais des problématiques comme le terrorisme, la prolifération nucléaire, et les cyberattaques. Des guerres éclatent aussi dans plusieurs régions, notamment dans les Balkans avec la dissolution de la Yougoslavie. Les interventions humanitaires, sous la bannière de l'ONU ou de l'OTAN, deviennent plus fréquentes dans des contextes de guerre civile ou de génocide (comme au Rwanda en 1994). La Chine, en pleine croissance économique, commence par ailleurs à s'affirmer comme une puissance mondiale, tandis que la Russie, après une décennie difficile, s'efforce de restaurer son influence sous Vladimir Poutine. Des blocs régionaux, comme l'Union européenne et l'ASEAN, gagnent en importance, créant un monde de plus en plus multipolaire.


 
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