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La
Lettonie,
comme le reste de la région balte, a été habitée
depuis la fin de la dernière période glaciaire, vers 9000
av. JC. Les premiers habitants étaient des chasseurs-cueilleurs
qui ont progressivement adopté l'agriculture. Aux alentours de 5000
av. JC, les habitants de la Lettonie ont été influencés
par la culture de la céramique au peigne, caractérisée
par des poteries ornées de motifs au peigne. Cette culture mésolithique
est également connue pour ses outils en pierre et en os, ainsi que
pour son mode de vie semi-sédentaire. Vers 1500 av. JC, l'Âge
du bronze commence en Lettonie. Les sociétés locales développent
des compétences métallurgiques et des réseaux commerciaux
plus étendus, échangeant des biens comme l'ambre,
très prisé dans les sociétés anciennes. Les
tumulus (monuments funéraires en forme
de monticules) deviennent courants à cette époque.
Au début de l'Âge du Fer (500 av. JC - 800 ap. JC), la Lettonie était habitée par des tribus distinctes appartenant à la culture balte. Ces tribus étaient organisées en communautés locales et avaient des structures sociales et politiques variées. Les tribus lettones comprenaient notamment les Lettigaliens, les Couroniens, et les Seloniens. Ces populations avaient des relations commerciales avec les régions voisines, notamment les Scandinaves et les Slaves. Des objets en métal et des céramiques exotiques témoignent de ces échanges. L'ambre de la région balte était un produit précieux, échangé jusqu'en Méditerranée. Les sociétés lettones de l'Âge du fer étaient structurées autour de communautés tribales, avec des chefs et des guerriers influents. La religion païenne et les pratiques animistes étaient au coeur de la vie quotidienne, avec un panthéon de divinités liées à la nature. À partir du VIIIe siècle, les premières incursions scandinaves (Vikings) ont commencé à influencer la région. Les contacts avec les Scandinaves, ainsi que les Slaves et les Allemands, ont accru l'interaction et l'influence étrangère dans la région. Certaines régions de la Lettonie, notamment le long des côtes, sont devenues des centres commerciaux importants grâce aux échanges avec les voisins. Les villes côtières ont vu leur importance croître en raison de leur rôle dans les routes commerciales de la Baltique. Des marchands brémois, jetés par la tempête sur les côtes du pays, en 1158, l'ont l'ait connaître les premiers au reste de l'Europe. Le christianisme y fut introduit 30 ans plus tard par le moine Augustin Meinhard. L'évêque Albert y bâtit Riga en 1200, et y fonda, en 1204, l'ordre des chevaliers Porte-Glaives. Après la fusion de ces derniers avec les chevaliers Teutoniques, la Livonie qui appartenait aux premiers, et la Courlande des seconds eurent les mêmes maîtres. Le dernier grand maître de l'ordre des Porte-glaives, Gotthard Kettler (ou Ketteler), embrassa le protestantisme, et livra en 1562 les possessions de l'ordre au roi de Pologne, qui le fit duc de Courlande et de Sémigalle, et vayvode de Livonie, sous sa suzeraineté. Les Russes, les Suédois et les Polonais se disputèrent la Livonie pendant près d'un siècle, et la Pologne la céda en 1660 à la Suède, à l'exception du district de Dunabourg, appelé dès lors Livonie Polonaise. La Suède enfin l'abandonna à la Russie en 1721, par la paix de Nystadt. vers la même époque, Anne, princesse de Russie, veuve du dernier duc de Courlande et devenue impératrice, fit alors élire son favori Biren duc de Courlande. Il eut pour successeur son fils Pierre, dont l'abdication, en 1795, fut suivie de la réunion de la Courlande à la Russie. La Livonie, la Courlande désormais possessions russes, formèrent, avec l'Estonie, ce que l'on appela les provinces baltiques. Dans ces provinces l'aristocratie restait allemande, tandis que les populations étaient finnoises où lettones. Cette aristocratie - "la barons baltes" - qui a fourni à la Russie un grand nombre de généraux et d'hommes d'État a longtemps profité de sa situation privilégiée - situation garantie longtemps de la part des Russes, par des engagements diplomatiques - pour germaniser la population. Vers la fin du XIXe siècle, le gouvernement russe s'est efforcé d'émanciper les non Allemands, de les convertir à l'orthodoxie et d'introduire la langue russe dans l'administration et dans l'enseignement. Ces mesures ont provoqué chez les Allemands des provinces et de l'empire d'Allemagne de violentes récriminations. La Livonie prit même part en 1863 au soulèvement des Polonais contre la domination russe. Et lorsqu'éclatera la Première Guerre mondiale, surtout après les incertitudes qui suivront la révolution bolchévique, en Livonie et en Courlande, comme en Estonie, les barons baltes montreront un intérêt particulier à l'entrée dans leur pays de l'armée allemande, en 1915, alors que la population lettone se range plutôt du côté russe et s'oppose l'avancée des troupes allemandes qui n'occupèrent complètement la Lettonie qu'en 1918, peu avant la fin des hostilités, le 11 novembre. Après la défaite des puissances centrales, une partie des Lettons montrèrent qu'ils ne souhaitaient pas plus l'occupation russe que l'occupation allemande. Une guerre civile suivit la proclamation de l'indépendance par le Conseil national letton, en novembre 1918. Pourtant, la grande crise qu'avait subie la Russie au cours du conflit et de la Révolution soviétique, l'organisation de l'Europe sur un plan nouveau, favorable aux nationalités favorisèrent au final les indépendantistes lettons, en même temps qu'elles ont permis la constitution d'une Lituanie et d'une Estonie indépendantes, à partir des anciennes provinces baltes. La
Lettonie fut constituée
pour la première fois en tant qu'État à partir des
quatre anciennes provinces russes de Courlande, de Livonie, de Zemgale
ou Sémigalle et de Latgale (les deux dernières étant
d'anciennes dépendances de la Courlande), peuplée de lettons,
un groupe de population de langue balte, apparenté aux Lituaniens.
Le 26 janvier 1921, la Lettonie qui avait déjà été
reconnue comme État indépendant par la Russie soviétique
le 11 août 1920 a été reconnue de jure par les
puissances alliées; elle a été admise le 22 septembre
1921 dans la Société des Nations.
Une constitution démocratique fut adoptée en février 1922, en même temps qu'une réforme agraire, comme en Estonie au même moment, permettait la répartition des terres accaparées jusque là par les barons baltes, qui perdirent dès lors tous leurs privilèges. Mais comme en Estonie aussi, le fonctionnement démocratique du pays fut paralysé par ses instabilités, et déboucha, en mai 1934, la même année que chez le voisin du Nord, sur un coup d'État. Karlis Ulmanis instaura une dictature à caractère fascisant. A la suite du pacte germano-soviétique (août 1939), la Lettonie passa dans la sphère d'influence de l'Union soviétique. Elle fut annexée en août 1940 par l'URSS, en même temps que les deux autres républiques baltes. Et, en juillet 1941, elle fut envahie par les troupes hitlériennes, plutôt bien accueillies par une population qui voit en elles un moyen de se débarrasser des Soviétiques. Beaucoup s'engagèrent dans la Wehrmacht ou même dans la Wafen SS. Près de 80 000 Juifs périrent, victimes des Nazis, de la police lettone et des milices lettones nationalistes. Quand les Soviétiques reprirent le contrôle de la Lettonie, ils déportèrent en masse en Sibérie les opposants à leur retour. En quelques années la Lettonie devint une République socialiste soviétique comme les autres, et bénéficia même de forts investissements qui développèrent son industrie. Le pays fut, à l'instar des deux autres républiques baltes, précurseur dans les mouvements indépendantistes qui ont fleuri en URSS après l'accession au pouvoir de Gorbatchev, en 1985. En 1990, le soviet suprême de la Lettonie annonça son intention de déclarer l'indépendance après une période transitoire, qui fut sensiblement écourtée par les événements. L'indépendance de la Lettonie fut ainsi proclamée par le parlement letton dès janvier 1991, et approuvée par référendum en mars. Lors du coup d'État tenté contre Gorbatchev, en août 1991, les putschistes tentèrent de reprendre le contrôle par la force de la Lettonie. Mais l'échec de la tentative consacra l'indépendance pleine et entière du pays, qui fut reconnue par la communauté internationale dès le mois de septembre. En 1993, la constitution de 1922 fut rétablie et Guntis Ulmanis était élu président. Il a été réélu en 1996, puis, en 1999, Vaira Vike-Freiberga lui succédera (pour deux mandats de quatre ans), devenant alors la première femme à accéder à ce poste dans un pays de l'ancien bloc soviétique. En 2004, la Lettonie est entré dans l'Otan (avril) et dans l'Union européenne (mai). Son parlement a approuvé le projet de constitution européenne en 2005. Le pays est ensuite entré dans la zone euro (2014) et dans l'OCDE (2016). Après l'adhésion à l'Union Européenne (UE), la Lettonie a connu une période de croissance économique rapide. Cependant, la crise financière mondiale de 2008 a durement frappé le pays, entraînant une récession sévère. En réponse à la crise, la Lettonie a mis en oeuvre des réformes économiques drastiques, réduisant les dépenses publiques et augmentant les impôts. Ces mesures ont permis une reprise économique. La Lettonie a investi dans la modernisation de ses infrastructures et dans le développement des technologies de l'information. Comme ses voisins baltes, la Lettonie a fait des progrès significatifs dans la numérisation des services gouvernementaux. Le gouvernement a également pris des mesures pour lutter contre la corruption et améliorer la transparence, bien que des défis persistent dans ce domaine. La Lettonie s'est aussi engagée dans des initiatives de développement durable et de protection de l'environnement, alignant ses politiques avec les objectifs de l'UE en matière de climat et d'énergie. Ajoutons, que comme le reste du monde, la Lettonie a été confrontée à la pandémie de covid-19. Elle a mis en œuvre diverses mesures sanitaires pour contrôler la propagation du virus, utilisant également des solutions numériques pour la gestion de la crise. Le pays compte une importante minorité russophone et l'intégration de cette communauté est un enjeu social et politique majeur. Le gouvernement a cherché à promouvoir la langue et la culture lettones tout en abordant les questions d'inclusion. La présence de cette minorité russophone est un des prétextes utilisés par la Russie pour justifier de son agressivité contre la Lettonie. Des tensions se sont également manifestées à travers des incidents diplomatiques et des préoccupations en matière de sécurité régionale. L'annexion de la Crimée par la Russie en 2014 et la guerre menée par la Russie contre l'Ukraine depuis 2022 ont accru les inquiétudes de la Lettonie concernant sa propre sécurité. En réponse, le pays a renforcé sa coopération avec l'OTAN et accueilli des troupes alliées sur son sol. |
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