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Byzance, Constantinople |
Constantinople, Constantinopolis, auparavant Byzance, appelée par les Turcs Stamboul (déformation de Constantinopolis), lstanbul (nom actuel de la ville), et aussi, par un mauvais jeu de mots, Islamboul, c. à d. pleine d'Islam, est admirablement située sur le détroit du Bosphore, et auquel elle a aussi donné son nom autrefois. Population : 10,8 millions d'habitants (2009). Lors du partage de l'empire romain, en 395 de J. C., Constantinople devint, sous Arcadius, la capitale de l'empire d'Orient, et la destruction de celui d'Occident, en 476, assura à la nouvelle Rome, comme on l'appela, la supériorité politique et civile dont elle a tellement abusé en religion. Constantinople fut en grande partie renversée par. un tremblement de terre en 557; mais Justinien en augmenta la magnificence en la rebâtissant l'église de Sainte-Sophie, le plus beau modèle du style byzantin, fut alors construite. Attaquée par les Arabes en 672, elle fut pendant sept ans menacée de devenir la proie de l'Islam, et ne dut son salut qu'au feu grégeois. Les conciles de Constantinople. - Le concile général tenu dans cette ville en 381 attribua, par un canon qui ne fut pas proposé à la sanction du Saint-siège, une primauté d'honneur, après le pape, à l'évêque de Constantinople. Le concile général de Chalcédoine, tenu en 451, confirma cette primauté en donnant le titre d'archevêque à l'évêque de Constantinople sous prétexte que cette ville était devenue la ville régnante. Mais le pape saint Léon le Grand soutint, à bon droit, que la présence de l'empereur ne pouvait produire aucun effet ecclésiastique. Le Saint-siège toléra la primauté d'honneur et les titres d'archevêque et de patriarche que s'étaient arrogés les évêques de Constantinople, sans que leur ambition se tint pour satisfaite. Acace, en usurpant l'autorité sur l'Eglise d'Orient, vers la fin du Ve siècle, et Jean le Jeûneur, en prenant le titre de patriarche oecuménique, vers la fin du vie, préparèrent le grand schisme que réalisa Photius, parvenu au patriarcat par intrusion en 857, et que consomma Michel Cérulaire en 1054. Quatre conciles oecuméniques ont été tenus à Constantinople, en 381, 553, 680-681 et 869. Au nombre des conciles particuliers tenus à Constantinople on compte celui qui est appelé in Trullo (692), du nom de la salle où il s'assembla, et Quinisextum; parce qu'il devait compléter les cinquième et sixième conciles oecuméniques. Le pape Sergius III désavoua ses légats, qui en avaient souscrit les canons.Les croisés n'y trouvèrent jamais qu'un accueil perfide. Ils la prirent en 1203, et y rétablirent sur le trône Isaac l'Ange, qui en avait été renversé par son frère Alexis III, en lui adjoignant son fils Alexis le Jeune. Mais. ces deux princes furent détrônés et mis à mort par Alexis Ducas Murzuphle, dont l'usurpation sanguinaire obligea les croisés de s'emparer de Constantinople une seconde fois en 1204, et amena la fondation de l'empire latin d'Orient, qui dura jusqu'en 1261. Constantinople retomba alors, par surprise, aux mains des Grecs, à qui Mehemet Il l'enleva en 1453. De Constantinople à Istanbul.
Mehemet fit aviser tous les Grecs émigrés qu'ils pouvaient rentrer et vivre librement selon leurs moeurs et leur religion. Ils se concentrèrent dans le quartier du Phanar. En même temps Mehemet envoyait à Constantinople des musulmans et des chrétiens des villes voisines; cinq mille familles des cités de la mer Noire; des milliers d'Andrinople; en 1454, quatre mille prisonniers serbes; plus tard deux mille familles du Péloponnèse; d'autres des îles et villes successivement conquises (Lesbos, Caffa, Sinope, Trébizonde, l'Eubée, Thasos,etc.), vinrent repeupler la cité du Bosphore où se forma une population nouvelle de Grecs, de Turcs, de Slaves, d'Arméniens; toutes les provinces de l'Empire y eurent des représentants. Cependant la ville devenait de plus en plus asiatique et le sultan, bien qu'il eût adopté le croissant symbolique de la vieille Byzance, représenté sur les statues d'Hécate, mit sa marque sur la cité. Beaucoup d'églises (huit d'abord), au premier rang Sainte-Sophie, furent transformées en mosquées; l'église des Saints-Apôtres fut démolie et remplacée par une mosquée au nom du sultan. Celui-ci fit aussi de grandes constructions, mosquée d'Eyoub, arsenal, bazar, palais du Sérail. Istanbul d'autrefois. L'appropriation de l'ancien Sérail (bientôt suivie de la construction du nouveau) fut commencée dès 1454, quand l'empereur eut résolu de fixer sa résidence à Constantinople. A partir de là, la ville, que l'on continuera en Occident à appeler Constantinople jusqu'au début du XXe siècle, prit le nom de Stamboul, puis, avec l'extension de la ville à Beyoglü (Péra) et à Üsküdar, sur la rive asiatique, celui d'Istanbul, pour ne réserver l'appellation de Stamboul qu'au quartier "d'origine" situé au sud de la Corne d'Or. Les monuments. |
Dans le petit golfe appelé Corne d'Or s'étend le magnifique port de la ville (photo ci-dessus). Les principaux faubourgs sont ceux d'Eyoub, du Phanar, de Kassim-Pacha, de Péra, de Galata et de Top-Hanah, c. à d. arsenal (du turc top, c. à d. canon et du persan khanah ou khaneh, c. à d. maison). Péra et Galata, longtemps habités par des populations franque, grecque et arménienne, étaient autrefois, le premier le séjour de la diplomatie, et le second un foyer chrétien, représenté particulièrement par les lazaristes et par les soeurs de Saint-Vincent de Paul. Usküdar (Scutari), sur la côte d'Asie, est encore un faubourg de la ville. - La mosquée Bleue (ou du Sultan Ahmed), à Istanbul. On remarque, parmi les mosquées, celles de Sainte-Sophie, de Soliman, d'Ahmed (Mosquée bleue), de Bajazet, de Mehemet Il, de Sélim II et d'Eyoub, et, parmi les principaux monuments, Topkapi, l'ancien palais des sultans, le château des Sept-Tours, la tour de Galata, l'arsenal, les vastes casernes, les bazars, les bains et le grand pont construit sur la Corne-d'Or pour unir Péra et Galata au reste de la ville. La plus vaste place de la ville est celle de l'At-Meidan, l'ancien hippodrome, qu'il ne faut pas confondre avec l'Et-Meidan, la place où ont été exterminés les janissaires. Les sites des rives du Bosphore sont riants et agréables. (A19). La cour du palais de Topkapi, à Istanbul. Ce palais fut la résidence officielle des sultans ottomans pendant 400 ans. Ce site, classé au patrimoine mondial, contient de nombreuses reliques saintes du monde musulman. Sa construction a été commencée en 1459, et à son apogée, il abritait 4000 personnes. En 1924, un décret gouvernemental a transformé le palais en musée de l'époque impériale. |
| Gilles-Martin Chauffier, Le Roman de Constantinople, Le Rocher, 2005. - La Turquie est-elle dans l'Europe? Est-elle voisine de la Grèce ou de l'Iran? Est-ce une nation musulmane autoritaire ou un pays laïc et démocratique? On n'a pas fini d'en débattre. Mais une évidence s'impose : depuis deux mille ans, l'ancienne capitale de ce pays, quand il s'appelait Empire romain; Empire byzantin ou Empire ottoman, est au coeur des destinées de notre continent. Contre ses murailles se sont brisées les invasions des Huns, des Perses, des Arabes ou des Tatars. Grâce à elle, le christianisme a survécu, quadrillant le continent de ses monastères, et assurant sa survie intellectuelle. Constantinople, cependant, n'était pas qu'une forteresse. C'était d'abordune université et une fête. Immense métropole frivole et dévergondée, elle avait allumé les mille bougies de la culture, de la mode et de l'art. A l'heure où les Mérovingiens paressaient dans leurs déserts moisis, on y enseignait Platon et la danse, Aristote et la parfumerie. Cité des Mille et Une Nuits, la capitale des basileus et des courtisanes inventait notre future civilisation. Le Roman de Constantinople ne se veut pas un traité encyclopédique d'histoire. Il entend rappeler des lieux, des personnages, des fêtes et des drames qui donnent le sentiment de ce que fut la Ville des villes. Du sacre de Théodora, la prostituée devenue impératrice, à la passion de Soliman le Magnifique pour son trop beau vizir, de l'impératrice Irène faisant crever les yeux de son fils à l'intronisation de Mehmet III ordonnant la mort de ses dix-neuf frères, on va de bain de san en cérémonie fastueuse, dépuration impitoyable en savante intrigue de sérail. A la fois roman noir et roman-photo, ce livre est une promenade cocasse et atroce à travers l'histoire de Constantinople. Notre histoire. (couv.). Ariane Bozon, Merlin, Istanbul et les Stambouliotes, Glénat, 2004. - Portrait conjugué des Stambouliotes et de leur ville, ce carnet est aussi la conjugaison de deux approches de la Grande Porte, entre voyage et reportage, enquête et déambulation. Journaliste, Ariane Bonzon explore au quotidien l'identité de la cité ottomane où elle vit. Elle a été le guide de Merlin, artiste en quête de rencontres, d'images et de sensations. Ils ont pris ensemble le pouls d'Istanbul et de ses habitants au moment où le monde entier lui rappelle qu'elle est coupée en deux par le Bosphore, tiraillée en Europe et Asie, et partagée entre de multiples communautés. Ils nous invitent à les suivre à travers les rues, la culture et l'histoire, en nous présentant des Stambouliotes dont les portraits superposés dessinent celui de l'immense métropole, du patriarche grec de Fener à l'imam de Tophane, du ramasseur d'or du grand bazar au joueur de saz de Beyoglu, et de l'étudiante kurde au propriétaire de palais. (couv.). |
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