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La Grande Guerre (1914-1918) |
Aperçu | Les origines | 1914 | 1915 | 1916 | 1917 | 1918 | La paix |
La
guerre
de 1914-1918
a eu pour causes essentielles, sur fond de nationalismes exacerbés, les
prétentions de l'Allemagne à l'hégémonie
et la volonté de revanche de la France,
qui avait perdu l'Alsace et une partie de
la Lorraine lors de la
guerre
de 1870; elle a eu pour cause directe la politique de l'Autriche-Hongrie
dans les Balkans.
Par le jeu des alliances, cette guerre fut la guerre de deux coalitions.
Les Empires centraux, Allemagne et Autriche-Hongrie, furent soutenus par
la Turquie et la Bulgarie.
Les Alliés (France, Belgique, Empire
Britannique, Russie, Serbie,
Monténégro)
obtinrent successivement l'appui de l'Italie,
du Portugal, de la Roumanie
et de la Grèce, en Europe,
et, en Amérique,
celui des Etats-Unis.
La Grande Guerre, conclue par la défaite des Empires Centraux, a mobilisé 65 millions de combattants, et a fait près de 10 millions de morts et plus de 20 millions de blessés. Les traités de Versailles avec l'Allemagne, de Saint-Germain avec l'Autriche, de Neuilly avec la Bulgarie, de Trianon avec la Hongrie et de Sèvres, modifié par celui de Lausanne, avec la Turquie, ont bouleversé la carte politique de l'Europe. La France a recouvré les provinces qui lui avaient été arrachées par l'Allemagne en 1871. De nouveaux Etats ont été créés sur les débris des Empires allemand et austro-hongrois, mais leur délimitation a donné lieu à de nombreuses contestations. L'origine de la guerreLa compétition économique est l'une des causes principales de la Première Guerre mondiale. L'Allemagne, qui manque de ressources pour assurer son développement industriel, cherche à y remédier par une politique expansionniste. Elle parvient ainsi à expulser la Grande-Bretagne des marchés balkanique et proche-oriental (construction, notamment, du chemin de fer entre Constantinople et Bagdad).Une autre cause du conflit est l'effrayante bêtise des foules dont on transforme si facilement les frustrations en haines, qu'il suffit ensuite de déguiser en nationalismes, comme si cela les rendait plus acceptables. En Allemagne, le pangermanisme se nourrit déjà des théories de la prétendue race supérieure; en Russie le panslavisme n'est pas si différent. En France, on rumine depuis 1870 la perte de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine et remâche ses rancoeurs contre « le Boche ». En Italie, on ne pardonne pas à la France sa main basse sur la Tunisie, et en Turquie, c'est la désagrégation de tout un empire que l'on impute à la France et à l'Angleterre. Ces motifs ont conduit à la formation de deux blocs antagonistes : la Triple Entente (1908) que forment la France, la Grande-Bretagne et la Russie, et la Triplice ou Triple Alliance (1882) qui groupe l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et l'Italie. A l'intérieur de chaque bloc, les relations sont complexes et des antagonismes existent aussi : l'Italie, par exemple, se considère spoliée par l'Autriche-Hongrie d'une partie de son territoire et, de l'autre côté, malgré l'Entente cordiale, France et Angleterre, chacune à la tête d'un empire colonial, sont en compétition pour l'appropriation des richesses d'une grande partie du globe. Déjà , depuis quelques années, les tensions ont suscité plusieurs incidents graves et même des guerres localisées : Allemands et Français se sont opposés au Maroc (1905 et 1911), les Balkans se sont embrasés plusieurs fois (1908 et 1912). A la vieille de la Grande Guerre, les Puissances sont engagées dans une course aux armements, tandis que leurs armées gonflent comme jamais leur effectifs (750 000 soldats en France, 820 000 en Allemagne). Le climat est devenu explosif. Il ne reste plus qu'un prétexte pour que la grande conflagration commence. 1914L'engrenage.Le déclencheur de la Grande Guerre est un événement d'apparence mineure : il s'agit de l'assassinat, à Sarajevo, en Bosnie-Herzégovine, le 28 juin 1914, de l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d'Autriche. L'assassin, un bosniaque du nom de Prinzip, est membre - on ne le saura qu'après la guerre, d'une société secrète, la Main Noire, créature des services secrets serbes. Vienne, soutenue et encouragée par l'Allemagne, envoie à Belgrade un ultimatum sévère (23 juillet), exigeant que ce soit l'armée autrichienne elle-même qui se charge de capturer les terroristes. Rejet serbe le 25 juillet, avec le soutien de la Russie. La Serbie et l'Autriche mobilisent. Le jeu des alliances (Triple Entente contre Triplice) peut désormais déployer toute sa logique. la machine infernale est en route. Le 28 juillet, l'Autriche déclare la guerre à la Serbie.Seule l'Italie se tient pour le moment à l'écart, préférant afficher sa neutralité. Mais de nouveaux pays font leur entrée dans la guerre au cours de l'année. Le 23 août 1914, le Japon déclare la guerre à l'Allemagne, afin seulement de s'emparer des îles allemandes du Pacifique (Marshall, Carolines, Mariannes) et, en Chine, de la concession allemande de Kiao-Tchéou dans le Chan-toung. Une fois son objectif rempli, Tokyo refusera d'envoyer des troupes sur le front allié (il participera cependant à la guerre maritime). Au mois de novembre, la Russie, le 2, l'Angleterre, le 5, et la France, le 11, déclarent la guerre à la Turquie, après qu'elle ait signé un traité d'alliance avec l'Allemagne. La campagne de
1914.
Commence alors la
bataille des frontières. De durs combats ont lieu dans la région comprise
entre Maubeuge et Sarrebourg,
qui tournent rapidement au désavantage des Français : la Première Armée
(commandée par Dubail) et la 2e (Castelnau),
subissent de graves revers, même si elles réussisent une riposte à la
Trouée des Charmes. Même chose pour la 3e
Armée (Ruffey, Sarrail) et pour la 4e
(Langle de Cary), Ă
Longwy et dans les Ardennes.
Au nord, l'Armée britannique et la 5e
Armée (Lanrezac) sont forcées à évacuer les secteurs de Mons
et de Charleroi. C'est la retraite généralisée.
Régiment d'infanterie française sur le quai d'embarquement (août 1914). Les troupes allemandes déboulent vers le Sud. Le 2 septembre, la Première Armée allemande (commandée par von Klück) est aux portes de Senlis et de Meaux. Le 5, elle est à 25 km de Paris. Le gouvernement se replie à Bordeaux, tandis que Galliéni, le gouverneur militaire de Paris et Joffre, le général en chef des armées françaises, organisent la contre-offensive. Toutes les forces disponibles sont réquisitionnées pour bloquer la progression de l'ennemi. L'épisode des « Taxis de la Marne », qui acheminent sur le front les troupes stationnées dans Paris, est peut-être secondaire sur le plan militaire, mais reste le symbole de l'énergie du désespoir déployée alors. La première bataille de la Marne (6 au 10 septembre) s'engage et permet effectivement de stopper l'avancée allemande. Pour éviter l'encerclement, les Allemands reculent sur l'Aisne, au nord de Reims et en Argonne (13 septembre). Moltke est remplacé par Falkenhayn à la tête de l'État-major allemand, qui tente d'organiser à nouveau un mouvement de débordement par l'Ouest. C'est la course à la mer. Chaque armée essaie de tourner l'autre. Les troupes françaises, britanniques et belges livrent, contre l'armée allemande, des combats acharnés, particulièrement sur l'Yser (octobre), autour d'Ypres (20 octobre-15 novembre). Le 7 novembre l'offensive
allemande s'arrĂŞte. Le front s'immobilise : il forme une ligne qui va
de la Mer du Nord
Ă la Suisse,
et le long de laquelle chacune des armées creuse des tranchées dans lesquelles
elle s'enterre. Les soldats vont vivre ainsi pendant près de trois ans,
dans la boue et la détresse, lançant de temps à autre des attaques meurtrières
contre les tranchées d'en face, parfois situées à seulement quelques
dizaines de mètres. Et tandis que la figure tragique du « Poilu » s'inscrit
dans la mythologie française, à l'arrière, les femmes remplacent les
hommes dans les usines.
La
bataille orientale.
Rennenkampf parvient cependant, un mois plus tard, à refouler l'armée allemande sur la frontière. Plus au Sud, le grand-duc Nicolas attaque les Austro-Hongrois sur l'ensemble du front. Il les a déjà battus les 26-30 août, et maintenant à Lviv (8-12 septembre). Bientôt les Carpates sont franchies, tandis qu'une tentative d'encerclement de la 8e armée allemande conduit celle-ci à se replier en Haute-Silésie. Ces opérations permettent aux troupes serbes de reprendre Belgrade, un moment perdue. Mais l'arrivée de l'hiver stoppe les opérations. Le front se stabilise sur une ligne qui relie le Niémen aux Carpates. La
guerre en mer.
La bataille navale germano-britannique aux Malouines, le 8 décembre 1914. Ci-dessous, le raid maritime et aérien de Cuxhaven, le 25 décembre. Tableaux de G. Malfroy. 1915La guerre à l'Ouest.Début 1915, Joffre tente deux vaines offensives pour percer le front allemand (16 février-20 mars) : en Artois puis en Champagne, où l'assaut est précédé d'un effroyable pilonnage d'artillerie : pendant trois jours, plus de 3 millions d'obus s'abattent sur les lignes allemandes. Les Allemands pilonnent de la même façon les positions françaises de l'Argonne. Le 22 avril, ils utilisent même pour la première fois les gaz de combat, dans la région d'Ypres. D'autres attaques tout aussi violentes vont se répéter au cours de l'année, sans qu'à aucun moment les Alliés ne parviennent à rompre le front occidental. Les Franco-canadiens échouent ainsi à Vimy (9 mai-23 juillet); les armées commandées par Castelnau connaissaient également un échec en Champagne (22 septembre-26 novembre). La guerre a déjà fait des centaines de milliers de tués. Près de 600.000, rien que pour la France. Les fronts de
l'Est.
Venu en soutien des troupes russes, un corps expéditionnaire franco-anglais formé à l'initiative du premier Lord de l'Amirauté, Winston Churchill, débarque, le 25 avril, aux Dardanelles, mais il est stoppé dans la presqu'île de Gallipoli (Gelibolu) par les Turcs. L'affaiblissement des Serbes dans les Balkans conduit également les Alliés à débarquer, le 5 octobre, à Salonique, pour leur préter main-forte. Ce qui n'empêche pas la chute de Belgrade, le 29, qui est le prélude de l'occupation de tout le pays par les forces des Empires centraux dans les semaines qui suivent. Notons enfin que deux nouveaux pays rentrent dans la guerre en 1915. L'ltalie, convoitant certains territoires autrichiens, abandonne sa neutralité et se retire de la Triple Alliance (3 mai) pour déclarer la guerre aux Empire centraux (23 mai). Dès le mois de juin, elle tente de percer sur l'Isonzo. En vain. La Bulgarie, qui a, quant à elle, des visées sur une partie de la Macédoine, entre en guerre aux côtés de l'Allemagne (14 octobre). 1916Le front occidental.La bataille de Verdun. 1916 est d'abord l'année de bataille de Verdun. «Verdun est le coeur de la France, disaient les Allemands, et la France est notre prinicipale ennemie. »Prendre Verdun est pour eux le moyen le plus sur d'écraser la France et de lui imposer les conditions de la paix. Le 21 février 1916, un bombardement d'une violence inouïe est dirigé contre les positions françaises de première ligne (rive droite de la Meuse, Brabant, Haumont, Herbebois, Ornes, Fresnes). Les soldats français, trop peu nombreux, opposent en vain une résistance désespérée. Ils doivent se replier le 24 sur leur seconde ligne (Talou, côte du Poivre, bois d'Haudromont), sous la protection des forts de Douaumont et de Vaux. Le bombardement redouble et l'ennemi continue d'avancer. Mais le 21 au soir Castelnau arrive et prend les mesures nécessaires pour organiser la défense. Il confie le commandement au général Pétain. Le 26 un régiment brandebourgeois s'empare par surprise du fort de Douaumont. Il est repris le jour même par la division de fer de Nancy, qui ne peut s'y maintenir. Les Allemands y entrent le 2 mars. Cependant des renforts considérables arrivent de toutes parts, le ravitaillement en munitions et en vivres est assuré par le chemin de fer meusien, la ligne par Châlons-Sainte-Menehould étant détruite, et par des milliers de camions. L'attaque allemande commençe quelques jours plus tard sur la rive gauche : bombardements et combats acharnés pour la possession de Béthincourt, Forges et Régneville, de la côte de l'Oie, de Cumières, du bois des Corbeaux et du bois d'Avocourt, surtout du Mort-Homme et de la cote 304. La lutte se poursuit sur les deux rives de la Meuse. En mai, Pétain fut remplacé par le général Nivelle. La bataille, un instant ralentie, se déchaîne plus violente que jamais sur les deux rives de la Meuse : à l'ouest, 3 divisions allemandes lancées le 20 mai à l'assaut du Mort-Homme et de la cote 304 sont repoussées avec des pertes énormes, mais à l'est, le fort ruiné de Douaumont, enlevé aux Allemands le 22 par le général Mangin, est repris par les Bavarois; le fort de Vaux, héroïquement défendu par le commandant Raynal, succombe le 7 juin. Cette perte et celle de l'ouvrage de Damloup découvrent l'avant-dernière ligne de résistance des Français (Thiaumont, Froideterre, Fleury, Souville), que les Allemands s'apprêtaient à forcer. La situation est critique. Les 22 et 23 juin, après un effroyable bombardement, 5 divisions d'élite, des Stosstruppen se ruent contre les positions françaises, prennent Thlaumont et Fleury, mais sont écrasées à Froideterre et à Souville. Au final, les combats de juillet, d'août et de septembre, acharnés surtout dans la région Thlaumont-Fleury, ne procureront aucun avantage aux Allemands. Le 21 octobre, Nivelle
engage sur la rive gauche de la Meuse une vigoureuse contre-offensive,
remporte le 24, en présence de Joffre et de Pétain, une première victoire
qui rend Damloup au Français, ainsi que le fort de Douaumont, réoccupe
le 2 novembre le fort de Vaux abandonné par ses défenseurs, et, dans
la « splendide journée » du 15 décembre (bataille de Louvemont-Bezonvaux),
reporte le front sur l'emplacement qu'il occupait le 23 février 1916.
L'« enfer de Verdun », aura fait un million de morts suplémentaires.
"Comment ils Ă©crivent l'histoire". Sur cette affiche, un soldat Ă©crit Ă sa famille depuis le front. La
bataille de la Somme.
Remaniement
des Ă©tats-majors
Sur les autres
fronts.
Il y a aussi des échecs. Les troupes de l'Entente perdent le contrôle des Détroits après que les Turcs, dès le 9 janvier, les aient chassées de Gallipoli. Les Turcs chassent aussi très vite les Russes de l'Arménie turque. Une bataille navale oppose Britanniques et allemands au large des côtes du Jutland, le 31 mai 1916. Les pertes des Britanniques sont supérieures à celles des Allemands, mais ces derniers se trouvent suffisamment éprouvés pour se retirer dans leurs ports, permettant ainsi l'établissement d'un blocus par les Alliés, qui va peu à peu asphyxier l'économie allemande. Ajoutons qu'un nouveau
pays participe au conflit en 1916,
avec la Roumanie qui, le 27 août, entre
en guerre contre l'Autriche-Hongrie. Une initiative vite sanctionnée par
les Allemands et les Bulgares qui prennent Bucarest
le 6 décembre et occupent ensuite la plus grande partie du pays, mettant
ainsi la main sur ses installations pétrolières.
Combat sur le sommet de l'Hartmannswillerkopf, par F.Ch. Baude. 1917Front occidental.Le front français. A partir du 22 février 1917 et pendant le mois qui suit, les Allemands commencent à se replier derrière une ligne qui va de Soissons à Arras (portion de la ligne Hindenburg, un retranchement fortifié de 4 à 20 km de profondeur qui relie la Suisse à la Mer du Nord). Cela encourage Nivelle à lancer, le 16 avril, une grande offensive entre l'Oise et Reims. C'est un échec. Une nouvelle tentative, le 5 mai, est tout aussi infructueuse. Dans le seul camp français, on dénombre 30 000 morts et 80 000 blessés après seulement deux jours de combats. Au Chemin des Dames, à l'Ouest de Reims, des soldats se mutinent. Le 15 mai, Nivelle est remplacé par Pétain, qui rétablit la discipline. Plusieurs dizaines de mutins sont fusillés. Désormais les offensives de grande envergure attendront l'arrivée des tanks britanniques et surtout celles des troupes envoyées par les États-Unis récemment entrés en guerre aux côtés des Alliés. L'attentisme de Pétain a pour effet un retour de la confiance parmi les soldats. La lassitude n'en est pas moins grande. Des mutineries éclatent aussi dans les autres armées. Les populations sont démoralisées. Un courant pacifiste, vite qualifié de défaitiste, commence à s'exprimer. En France, un ancien ministre, Caillaux, prend des contacts avec des émissaires ennemis, mais sera arrêté. L'Autriche fait des propositions de paix qui sont rejetées par l'intransigeant Clemenceau, défenseur d'une politique jusqu'au boutiste. Le
front italien.
Fronts orientaux.
Les
front secondaires.
Le commerce mondial des États-Unis est touché. De plus, le torpillage du paquebot Lusitania, dans lequel périssent 1200 personnes, dont 124 Américains, suscite un émoi qui s'ajoutera aux raisons de l'entrée en guerre des États-Unis, malgré leur isolationnisme traditionnel. Le 6 avril 1917, le Congrès vote la déclaration de guerre à l'Allemagne, que lui soumet le président Woodrow Wilson. Le 7 décembre, la guerre sera aussi déclarée à l'Autriche-Hongrie. Il faut encore un peu de temps pour que l'armée américaine soit en ordre de bataille, et qu'assez d'hommes et de matériels soient acheminés en Europe, mais le conflit a déjà pris une nouvelle tournure. 1918La bataille de France.Pressés par l'arrivée prochaine des Américains, les Allemands, forts de 60 divisions, lancent, de mars à juillet 1918, quatre offensives, qui seront toutes bloquées : le 21 mars, au sud de la Somme. L'attaque force les Anglais de Haig à replier vers l'Ouest, tandis que les Français de Pétain sont contraints de reculer vers le Sud. Le général Foch est alors placé à la tête d'un commandement unique des armées alliées. Le 9 avril, dans les Flandres, l'armée allemande attaque les Britanniques, qui résistent. Le 27 mai, les Allemands percent les lignes françaises au Chemin des Dames et atteignent la Marne et bombardent Paris avec un canon géant, la Grosse Bertha, mais ils ne vont pas plus loin. Le 15 juillet, une dernière attaque, en Champagne, se heurte aussitôt à la contre-offensive de Foch, qui, à partir du 8 août, lance depuis la forêt de Villers-Cotterêts une grande offensive franco-anglaise, appuyée par 500 chars. La bataille de France est alors engagée. Elle implique 171 divisions alliées (Français, Britanniques, Américains, Belges, Italiens et Portugais). Le 26 août, près de Lille, les Britanniques parviennent à percer la ligne Hindenburg derrière laquelle les Allemands avaient fini par se replier. En septembre, Français et Américains font de même dans la région de Verdun. Une offensive franco-belge dans les Flandres repousse, peu après, les lignes derrière l'Escaut et la Meuse. Enfin, du 13 octobre au 11 novembre, une dernière grande offensive contraint les Allemands à demander la fin des combats (armistice du 11 novembre). Sur les autres
fronts.
La paix et les traitésL'armistice.En Allemagne, Guillaume II a abdiqué et s'est enfuit aux Pays-Bas. La république a été proclamée et des plénipotentiaires du nouveau régime sont désignés pour signer l'Armistice. Le 8 novembre, Foch et l'amiral Wemyss les reçoivent dans leur train militaire, garé au petit village de Rethondes, en forêt de Compiègne, et leur dictent leurs conditions. Ce sont celles d'une capitulation, avec quelques-uns des honneurs de la guerre. Comme un délégué américain demande à Foch de « dire simplement, du point de vue militaire, toute autre considération mise à part, s'il aimerait mieux que les Allemands rejetassent ou acceptassent l'armistice », le maréchal répond qu' « on ne fait la guerre que pour des résultats » et que, « le but atteint, nul n'a le droit de faire répandre une goutte de sang de plus ». Le 11 novembre, à 4 heures du matin, après une nouvelle intervention pressante de Hindenburg, les Allemands signent. A 11 heures, le canon, qui n'avait pas cessé de tonner depuis plus de 1500 jours, se tait. On entend comme un immense silence. La plus grande bataille que le monde ait jamais connu jusqu'alors est terminée. Libération de
l'Alsace-Lorraine.
Le 19 novembre, Pétain, nommé de la veille maréchal de France, fait son entrée à Metz; Castelnau entre le 22 à Colmar et Gouraud, le même jour, à Strasbourg. Les provinces retrouvées accueillent les armées libératrices avec des transports de joie. Avant même que les Allemands soient partis, les maisons, jusque dans les plus humbles villages, se sont pavoisées aux couleurs nationales. « Le plébiscite est fait!-», peut dire, quelques jours plus tard, le président de la République aux acclamations passionnées des foules accourues à Strasbourg, de toute l'Alsace et de toute la Lorraine. Les Traités.
LLoyd George, Clémenceau et Wilson, à la sortie de la signature des "Quatorze Points" du Traité de Versailles. Le
Traité de Versailles (28 juin 1919)
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De plus, la rive gauche du Rhin sera occupée par les armées alliées jusqu'en 1925; la rive droite est démilitarisée le long d'une bande de 50 km de largeur. Les capacités militaires de l'Allemagne sont fortement réduites (effectifs de l'armée ne pouvant dépasser 100 000 hommes, aviation et artillerie lourdes prohibées, etc.). Les colonies de l'Allemagne lui sont également enlevées. La Société des nations (SDN), nouvellement créée, confie leur administration à plusieurs autres pays. La plus grande partie du Cameroun et du Togo passent sous mandat français; Le Royaume-Uni se voit confiée pour sa part l'administration de l'autre partie de ces territoires, ainsi que celle des anciennes possessions allemandes en Afrique orientale (Tanganyika). La Belgique reçoit le Ruanda-Urundi (Rwanda et Burundi actuels). Le Japon conserve une tutelle sur les îles du Pacifique qu'il a conquises. L'Australie se voit confiée la Nouvelle-Guinée, et la Nouvelle-Zélande obtient un mandat pour administrer les îles Samoa. Le
Traité de Saint-Germain (10 septembre 1919).
• La Pologne est reformée grâce à la fusion de la Galicie (enlevée à l'Autriche-Hongrie), de la Posnanie et du corridor de la Basse-Vistule (enlevés à l'Allemagne). • La Tchécoslovaquie est formée à partir de la Bohème et de la Moravie, deux provinces autrichiennes; le rattachement de la Slovaquie (province hongroise) sera officialisé quelques mois plus tard.Le Traité de Neuilly (27 novembre 1919). La Bulgarie doit abandonner à la Grèce sa façade maritime sur la mer Égée. Elle doit par ailleurs céder à la Roumanie la Dobroudja et à la Yougoslavie une partie de ses régions occidentales. Le
Traité de Trianon (4 juin 1920).
Le
Traité de Sèvres (10 août 1920).
Un canon allemand.
L'aviation : la cinquième arme. En champagne, quelques appareils au repos. |
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