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Géographie de l'Europe
L'Union Européenne
Organisation hybride, à la fois intergouvernementale et supranationale, l'Union Européenne (UE) regroupe 27  Etats européens et un Etat asiatique (Chypre). Bien qu'elle ne soit  pas une fédération au sens strict, "l'Europe" est beaucoup plus qu'une association de libre-échange tels que l'ANASE, l'ALENA ou le Mercosur : elle a beaucoup d'attributs associés à des nations indépendantes : son propre drapeau, hymne, fondateur date, et la monnaie, ainsi que d'un début de politique étrangère et de sécurité dans ses relations avec d'autres nations. 

L'évolution de l'Union européenne à partir d'un accord économique régional entre les six Etats voisins en 1951 peut être considéré comme un phénomène sans précédent dans les annales de l'histoire. Des unions territoriales fondées sur des bases dynastiques, destinées à la consolidation du pouvoir des familles régnantes ont été longtemps la norme en Europe. À quelques occasions, même au niveau des pays, les formes d'associations entre Etats ont été organisées - le Commonwealth polono-lituanien et l'Empire austro-hongrois en  sont des exemples. Cependant le fait, pour un aussi grand nombre d'États-nations, de céder librement une partie de leur souveraineté à une entité globale est véritablement unique. 

Malheureusement, cette manière inédite de penser le politique, cette expression de civilisation, que sous-tend le projet européen est aujourd'hui entre les mains de politiciens sans vision, qui ont fini par laisser croire que penser l'Europe ne pouvait s'inscrire que dans une  alternative utilitariste : soit un économisme étroit, réduisant l'Europe à un bilan comptable, soit la mortifère impasse nationaliste, dont le seul horizon est le repli sur soi. Le résultat est qu'aujourd'hui le cancer nationaliste a répandu ses métastases partout dans l'Union.

L'Union Européenne compte a actuellement 27 membres (liste ci-dessous) et deux autres Etats sont candidats :  la Macédoine et la Turquie. Le Royaume-Uni, quant à lui, membre depuis 1973, s'est prononcé référendum, le 23 juin 2016, pour sa sortie du projet eurtopéen, qui a été effective à partir du 1er février 2020. On a désigné sous le nom de brexit ( = british exit) le processus de séparation initié par ce vote.

Les 27 Etats membres de l'Union européenne

Allemagne
Autriche
Belgique
Bulgarie
Chypre
Croatie
Danemark
Espagne
Estonie
Finlande
France
Grèce
Hongrie
Irlande
Italie
Lettonie
Lituanie
Luxembourg
MaltePays-Bas
Pologne
Portugal
Roumanie
Slovaquie
Slovénie
Suède
Tchéquie
Note :  les îles Canaries (Espagne), les Açores et Madère (Portugal) et la Guyane Française, la Guadeloupe, la Martinique et l'île de la Réunion (France)  sont parfois mentionnés séparément, même s'ils sont juridiquement partie de l'Espagne, du Portugal et de la France.

L'Union Européenne englobe un territoire d'une superficie est de 4,08 millions de kilomètres carrés et réunit une population d'environ 430 millions d'habitants (depuis le départ du Royaume-uni). Le siège des institutions européennes se distribue entre trois villes, considéréées chacune à sa manière comme les capitales de l'Europe : Bruxelles (Belgique), Strasbourg (France), Luxembourg (Luxembourg). Le Conseil de l'Union européenne se réunit à Bruxelles; le Parlement européen se réunit à Bruxelles et à Strasbourg; la Cour de justice des Communautés européennes se réunit à Luxembourg. 

Les principales villes (ou agglomérations) de l'Union européenne sont : Paris, Berlin, Munich, Hambourg, Rome, Milan, Turin, Naples, Madrid, Barcelone, Lisbonne, Bruxelles, Amsterdam, Copenhague, Stockholm, Varsovie, Prague, Vienne, Budapest, Bucarest, Sofia, Athènes, etc.

Institutions.
L'Union Européenne est dotée d'institutions analogues à celles de ses Etats membres, qui leur délèguent une parties de leurs pouvoirs.

Pouvoir exécutif.
Le pouvoir exécutif est représenté par la Commission européenne, qui propose des mesures législatives au Conseil européen et au Parlement et organise la mise en oeuvre de la législation de l'Union. Cette commission est composée de 27 membres, un de chaque pays membre, chaque commissaire responsable d'un ou plusieurs domaines politiques. A sa tête se trouve le président de la Commission européenne, désigné par les gouvernements des États membres et confirmé par le Parlement européen. 

Le "collège" des commisssaires européens est formé par le président de la Commission, sur la recommendation des Etats membres. Le Parlement européen doit ensuite confirmer ensuite la composition de cette Commission, qui disposera d'un mandat de cinq ans. 

Le Conseil européen réunit les chefs d'Etat et de gouvernement et le président de la Commission européenne et se réunit au moins quatre fois par an. Son objectif est de donner l'élan nécessaire pour les grandes questions politiques relatives à l'intégration européenne et d'émettre des directives de politique générale

Pouvoir législatif.
L'Union Européenne dispose de deux organes législatifs  :

• Le Conseil de l'Union Européenne (ou Conseil des ministres de l'Union). Les ministres des 27 Etats membres, représentants les intérêts de leurs Etats, y disposent de 345 voix, qu'ils se répartissent  à peu près proportionnellement à leurs populations respectives. Le Conseil, dont la présidence permute entre les États membres tous les six mois, est le principal organe de décision de l'UE.

• Le Parlement européen est associé Conseil pour les décisions législatives; il examine les propositions de la Commission sur la législation et vote le budget de l'Union, puis supervise sa mise en oeuvre. Il qui compte 736 sièges. Les sièges sont distribués entre les Etats membres en proportion de leur population. Les députés européens (eurodéputés) sont élus au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans. Le Parlement européen est ainsi l'unique instance internationale dans le monde à être issue du suffrage universel.

Pouvoir judiciaire.
L'Union Européenne possède une Cour de justice des Communautés européennes. Elle veille à ce que les traités sont interprétées et appliquées uniformément dans toute l'Union européenne, et s'emploie à résoudre les questions constitutionnelles entre les institutions de l'UE. 27 juges (un par État membre) nommés pour un mandat de six ans (dans un souci d'efficacité, le tribunal peut siéger avec 13 juges; on parle alors de "Grande chambre"). S'ajoute à cela un Tribunal de première instance composé de 27 juges nommés pour un mandat de six ans. 

Le système juridique de l'Union Européenne est comparable aux systèmes juridiques des Etats membres. C'est le premier système de droit supranational. 

Histoire de l'intégration européenne jusqu'en 2005.
Dans sa forme et sous son nom  actuels, l'Union ne remonte qu'au 7 février 1992 (signature du Traité de Maastricht instituant l'Union européenne) ou au 1er novembre 1993 (entrée en vigueur du Taité de Maastricht). Mais elle ne représente que la dernière étape en date d'un processus commencé au lendemain de la la Seconde guerre mondiale.

Après les deux guerres mondiales dévastatrices dans la première moitié du XXe siècle, un certain nombre de dirigeants européens à la fin des années 1940, était convaincus que la seule façon d'établir une paix durable était d'unir les deux principales nations belligérantes, la France et l'Allemagne, tant sur le plan économique et politique. En 1950, le ministre français des Affaires étrangères Robert Schuman est ainsi allé jusqu'à proposer une éventuelle union de toute l'Europe : la première étape devait en être l'intégration des industries charbonnière et sidérurgique de l'Europe occidentale. L'année suivante la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) a été mis en place par le traité de Paris, signé par six pays, la Belgique, la France, l'Allemagne de l'Ouest (RFA), l'Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas.

La Communauté européenne.
La CECA a été un tel succès qu'après quelques années, la décision a été prise d'intégrer d'autres parties de l'économie des pays membres. En 1957, les Traités de Rome ont créé la Communauté économique européenne (CEE) et la Communauté européenne de l'énergie atomique (Euratom). Les six États signataires se sont engagés à éliminer les barrières commerciales entre eux en formant un ce qu'on a appelé un marché commun

En 1967, les institutions des trois communautés ont été officiellement intégrées au sein d'une nouvelle instance nommée Communauté européenne (CE). Celle-ci oeuvrera principalement dans le sens d'une coopération économique accrue et à la définition d'une politique agricole commune. Il a été en outre créé une Commission unique, un seul Conseil des ministres et un Parlement européen. Dans un premier temps, les membres du Parlement européen ont été choisis par les parlements nationaux, mais à partir de 1979, les premières élections directes ont été organisées, et elles ont lieu tous les cinq ans depuis.

En 1973, le premier élargissement de la CE a eu lieu avec l'entrée du Danemark, de l'Irlande et du Royaume-Uni. Les années 1980 ont connu une nouvelle expansion avec l'adhésion en 1981 de la Grèce et de l'Espagne, puis du Portugal en 1986 - trois anciennes dictatures ayant accédé à la démocratie depuis peu. 
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Carte de l'Union Européenne.
Carte de l'Union Européenne. Source : The World Factbook.

Le Traité de Maastricht.
En 1992, Traité de Maastricht a jeté les bases de nouvelles formes de coopération en matière de politique étrangère et de défense, de justice et dans les affaires intérieures, ainsi que dans la création d'une union économique et monétaire, concrétisée par la création d'une monnaie commune (monnaie unique). Avec cette nouvelle étape de l'intégration européenne était créée l'Union européenne (UE). 

Des conditions jugées indispensables pour réussir l'union économique et monétaire ont définies, au travers de l'établissement d'un Pacte de stabilité et de croissance. Au coeur de celui-ci se trouve l'exigence d'une discipline budgétaire stricte et de la coordination entre les Etats membres. Des sanctions sont prévues, en particulier, pour les pays qui ne controlent pas leurs déficits budgétaires. Ce faisant, le Traité de Maastricht spécifiait aussi les critères économiques et budgétaires à remplir par les pays souhaitant rejoindre l'Union. 

Nouveaux élargissements.
En 1995, l'Autriche, la Finlande et la Suède ont rejoint l'UE, portant le total des membres à 15. Une nouvelle monnaie, l'euro, a été lancé dans le monde du marché monétaire, le 1er Janvier 1999, il devint l'unité d'échange pour tous les Etats membres de l'UE sauf le Royaume-Uni, la Suède et le Danemark. En 2002, les citoyens des 12 pays de la zone euro ont commencé à utiliser les pièces et billets en euros. 

Dix nouveaux pays ont rejoint l'Union Européenne en 2004 - Chypre, la République tchèque, l'Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, Pologne, Slovaquie et Slovénie - rejoints, en 2007, par la Bulgarie et la Roumanie et, en 2013 par la Croatie, ce qui porte le nombre actuel de membres à 29. A l'exception de Chypre et de Malte, il s'agissait d'anciens pays communistes; la motivation principale de cet élargissement étant d'en finir au plus tôt la division de l'Europe qui existait au temps de la Guerre froide. L'Estonie, la Lettonie et la Lituanie étaient d'anciennes républiques soviétiques rendues à l'indépendance avec la disparition de l'URSS; la Hongrie, la Pologne, la République Tchèque, la Slovaquie, la Bulgarie et la Roumanie, avaient été des pays satellites de l'Union Soviétique; la Slovénie était issue de la dislocation de la Yougoslavie.

Ce nouvel élargissement, par le nombre devenu considérable d'Etats membres, mais aussi par l'effet de traditions politiques diverses, a rendu le fonctionnement de l'Union européenne très complexe. Aussi, afin de veiller à ce que l'UE puisse continuer à fonctionner efficacement, le Traité de Nice (en vigueur à compter dès 1er Février 2003) a énoncé des règles nouvelles destinées à rationaliser les procédures des institutions de l'UE. 

Les déboires de la constitutions européenne.
Issu d'un compromis généralement jugé insatisfaisant, le Traité de Nice, a suscité le renforcement des efforts pour mettre en place une constitution européenne, afin de remplacer la série de traités, qui encore aujourd'hui tiennent lieu de "constitution". Ces traités ont déjà été mentionnés pour la plupart; ce sont : le Traité de Paris, qui a créé la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) en 1951, les Traités de Rome, qui ont créé la Communauté économique européenne (CEE) et la Communauté européenne de l'énergie atomique (Euratom) en 1957, l'Acte unique européen en 1986, le Traité sur l'Union européenne (Maastricht), en 1992, le Traité d'Amsterdam en 1997 et enfin le Traité de Nice, en 2003.

Un nouveau projet de Traité constitutionnel a été signé le 29 octobre 2004 à Rome et aurait dû prendre effet le 1er Novembre 2006. Les Etats membres avaient deux ans pour sa ratification, soit par la voie parlementaire, soit par un référendum national. Mais les rejets lors de consultations par référendum par la France et les Pays-Bas au printemps 2005 ont rendu caduc ce texte.

L'Union Européenne depuis 2005.
2005-2010 : crise de la Constitution européenne et Traité de Lisbonne.
En 2005, les référendums en France et aux Pays-Bas ont rejeté la proposition de Constitution européenne, entraînant une période d'incertitude politique. En Juin 2007, le Conseil européen a suscité la création d'une Conférence intergouvernementale qui a abouti à un accord politique, connu sous le nom de Traité de réforme (et plus tard de Traité de Lisbonne). Il s'agit d'un texte moins ambitieux que le Traité constitutionnel, puisqu'il aurait pour effet de modifier les traités existants plutôt que de les remplacer, mais qui conserve le même objectif de servir de constitution. Présenté au Conseil européen en octobre 2007, puis signé par les Etats membres le 13 décembre suivant à Lisbonne, ce nouveau texte, que l'on prévoyait de de faire entrer en vigueur en 2009, a été ensuite soumis à la ratification de chaque pays. Mais il a été rejeté par les électeurs irlandais en juin 2008. Les ministres des Affaires étrangères de l'Union Européenne se sont réunis aussitôt à Luxembourg pour réaffirmer leur soutien au Traité de Lisbonne, tout en reconnaissant leur impuissance à débloquer la situation.

2010-2015 : crise de la dette souveraine et réponses de l'UE.
La crise financière mondiale de 2008 a entraîné une crise de la dette souveraine dans la zone euro, touchant particulièrement la Grèce, l'Irlande, le Portugal, l'Espagne et Chypre. L'UE et le FMI ont mis en place plusieurs plans de sauvetage et mécanismes de stabilité financière, tels que le Fonds européen de stabilité financière (FESF) et le Mécanisme européen de stabilité (MES).

Pour prévenir de futures crises, l'UE a renforcé la gouvernance économique avec des mesures comme le Pacte budgétaire européen (2012), qui impose des règles strictes en matière de déficit public et de dette.

2015-2020 : crise migratoire, Brexit et montée du populisme.
 En 2015, l'UE a fait face à une crise migratoire majeure avec l'arrivée de centaines de milliers de réfugiés et de migrants, principalement en provenance du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord. L'accord UE-Turquie de 2016 visait à réduire les flux migratoires vers l'Europe.

En 2016, le Royaume-Uni a voté par référendum en faveur de la sortie de l'UE. Le processus de Brexit a été officiellement lancé en mars 2017, et le Royaume-Uni a quitté l'UE le 31 janvier 2020, après des négociations prolongées sur les termes de la séparation.

 Plusieurs pays européens ont vu la montée de partis d'extrême-droite ( populistes et eurosceptiques), influençant les politiques nationales et européennes.

Après 2020.
La pandémie de covid-19, commencée en 2020, a posé des défis sanitaires, économiques et sociaux sans précédent. L'UE a adopté un plan de relance économique historique, NextGenerationEU, de 750 milliards d'euros pour soutenir la reprise économique.

L'UE a intensifié ses efforts pour la transition vers une économie verte et numérique, avec des initiatives comme le Pacte vert pour l'Europe (Green Deal) visant la neutralité carbone d'ici 2050 et des investissements massifs dans les technologies numériques.

L'UE a également dû faire face à des défis géopolitiques, notamment les questions de sécurité et de défense accentuées par la guerre menée par la Russie contre l'Ukraine.

Economie.
L'Union Européenne figure parmi les régions du monde les plus avancées technologiquement. Par son PIB (14,82 mille milliards de dollars, avant le Brexit), c'est la première puissance économique mondiale, devant les Etats-Unis et la Chine. Le 37e rang qu'elle occupe (en 2009) pour son PIB par habitant (légèrement supérieur à celui de la France, placée au 38e rang mondial) lui confère également une position assez enviable, bien que certains des nouveaux membres (la Roumanie, et la Bulgarie, notamment) n'est encore qu'un très modeste PIB/hab. De façon générale, celui des nouveaux membres comparé à celui des anciens est de l'ordre de 40%.

Les instances de l'Union Européenne s'efforcent de réduire les obstacles au commerce entre les Etats membres, d'étendre l'adoption de la monnaie commune et de progresser vers la convergence des niveaux de vie. Sur le plan international, l'UE vise à renforcer la position commerciale de l'Europe et de son pouvoir politique et économique.

En raison des grandes disparités dans le revenu par habitant entre les Etats membres  des animosités historiques entre pays qui persistent, des égoïsmes nationaux et des préoccupations électoralistes des dirigeants politiques, l'Union Européenne est sans cesse confrontée à des difficultés dans l'élaboration et l'application de politiques économiques communes. Depuis 2003, par exemple, l'Allemagne et la France enfreignent l'obligation qu'ont les Etats membres de maintenir au dessous de 3% le déficit de leur budgets nationaux de fonctionnement. 

Entre 2004 et 2007, l'Union Européenne a admis 12 pays qui sont, on l'a dit, en général, moins avancée technologiquement et économiquement que les autres 15. Onze Etats membres de l'UE ont introduit l'euro comme monnaie commune le 1er Janvier 1999 (la Grèce l'a fait deux ans plus tard), mais le Royaume-Uni, la Suède et le Danemark ont choisi de ne pas participer. Sur les 12 nouveaux États membres, seules la Slovénie (1er Janvier 2007), Chypre et  Malte (1er Janvier 2008) ont adopté l'euro, les neuf autres sont juridiquement tenus, avant de pouvoir adopter la monnaie, de remplir certaines conditions fiscales et budgétaires, dites critères de convergence.
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La Défense européenne.
L'Europe s'est dotée d'un embryon de Défense commune avec l'Eurocorps, créé en 1992 par la France, l'Allemagne, la Belgique, l'Espagne et le Luxembourg. L'Eurocorps a sous son commandement direct les 5000 hommes de la Brigade franco-allemande, la Brigade multinationale de commandement de soutien, et l'EUFOR en Bosnie-Herzégovine. 

L'Eurocorps a déjà déployé des forces armées et de police dans le cadre de missions de maintien de la paix en Bosnie-Herzégovine, en Macédoine et en République démocratique du Congo (Congo-Kinshasa). Il a également pris le commandement de la Force internationale de sécurité et d'assistance (ISAF ou FIAS) en l'Afghanistan en août 2004. 

En novembre 2004, le Conseil des ministres de l'Union Européenne s'est formellement engagé à créer 13 bataillons tournants de 1500 hommes pour répondre aux crises internationales. 22 des 28 Etats membres ont accepté de fournir des troupes. La France, l'Italie et le Royaume-Uni ont constitué le premier des trois groupes de combat en 2005; la Norvège (non membre de l'UE), la Suède, l'Estonie, et la Finlande a créé un Bataillon Nordique (Nordic Battle Group), effectif depuis 1er Janvier 2008. Neuf autres groupes doivent encore être formés, ainsi qu'une force navale de réaction rapide.

Frontières et disputes internationales.
En tant qu'union politique, l'Union européenne n'a pas de disputes frontalières avec les pays voisins. Des problèmes subsistent cependant entre certains Etats membres et des Etats hors de l'UE, et même entre certains Etatsm membres : ainsi, l'Estonie, est en désaccord avec la Russie sur leur frontière terrestre, et la Slovénie a des différends sur ses frontières terrestres et maritimes avec la Croatie; l'Espagne, quant à elle a des différends territoriaux et maritimes avec le Maroc, et elle en a aussi avec le Royaume-Uni, à propos de Gibraltar. Il convient encore ici de mentionner la situation très singulière de Chypre, divisée en deux : bien que l'Union Européenne ne reconnaisse pas cette partition, et que toute l'île tout entière soit supposée appartenir à l'UE, il existe, de fait, une partie sous administration chypriote turque (République turque de Chypre) et et une partie sous administration chypriote grecque (République de Chypre), entre lesquelles est déployée une force internationale sous mandat de l'ONU.

L'espace Schengen.
On désigne sous le nom d'espace de Schengen, les 22 Etats membres de l'Union Européenne, qui ont signé la convention d'application des accords sur la libre circulation des personnes et l'harmonisation des contrôles aux frontières en Europe (accords de Schengen, 1985-1990). Ces accords ont été incorporés le 1er mai 1999 dans la législation de l'Union Européenne, lors de la mise en oeuvre du Traité d'Amsterdam de 1997.

Plusieurs pays qui ne sont pas membres de l'Union Européenne ont été inclus dans l'espace de Schengen. Il s'agit de l'Islande et de la Norvège (dans le cadre de l'Union nordique) depuis 1996 (ils en sont devenus membres à part entière en 2001) et de la Suisse, depuis 2008. Ce qui porte le total actuel à 25 membres.

Le Royaume-Uni (depuis 2000) et l'Irlande (depuis 2002) ont pris part à seulement certains aspects de l'espace Schengen, en particulier en matière pénale et de police. Neuf des 12 nouveaux États qui sont entrés dans l'Union Européenne depuis 2004 ont rejoint Schengen le 21 décembre 2007. Chypre devrait intégrer l'espace de Schengen sous peu, tandis qu'il a été demandé à la Roumanie et à la Bulgarie de continuer à renforcer leurs systèmes de sécurité à la frontière.

Courants et partis politiques.
Le Parlement européen se compose de différents groupes politiques où les députés de partis nationaux similaires se rassemblent. Les principaux groupes sont les suivants-: Parti Populaire Européen (PPE); Groupe de l'Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates au Parlement européen (S&D); Renew Europe (RE); Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL); Groupe des Verts/Alliance libre européenne (Verts/ALE);  Identité et Démocratie (ID);Conservateurs et réformistes européens (ECR). Le tableau suivant indique à quelles tendances politiques correspondent ces groupes et mentionne quleques-uns des partis nationaux qui y sont affiliés.
 

•Centre-droit / Conservateur / Démocrate-chrétien. - Partis prônant des politiques économiques libérales, une intégration européenne modérée et des valeurs traditionnelles. Parti Populaire Européen (PPE) : CDU/CSU (Allemagne); Les Républicains (France); Parti Populaire (Espagne)

• Centre-gauche / Social-démocrate. - Partis favorisant des politiques économiques redistributives, une forte protection sociale, et une intégration européenne accrue. Parti des Socialistes Européens (PSE) : SPD (Allemagne); Parti Socialiste (France); Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE).

• Libéral. - Partis soutenant le libre marché, les droits civiques et une intégration européenne approfondie.  Renew Europe (anciennement l'Alliance des Libéraux et des Démocrates pour l'Europe - ALDE) : Renaissance (anc. En marche) (France); FDP (Allemagne); Partido de Ciudadanos (Espagne).

• Vert / Écologiste. - Partis mettant l'accent sur les politiques environnementales, les droits humains et une société durable. Parti Vert Européen (Les Verts/Alliance libre européenne) : Les Verts (Allemagne): Europe Écologie Les Verts (France).

• Gauche radicale. - Partis critiquant le capitalisme et prônant des réformes  vers une économie plus égalitaire et une intégration européenne plus solidaire. Parti de la Gauche Européenne (La Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique) : Die Linke (Allemagne); La France Insoumise (France); Podemos (Espagne)

•Extrême droite (nationaliste / eurosceptique). - Partis xénophobes et opposés à une intégration européenne poussée. Identité et Démocratie (ID), et Conservateurs et réformistes européens (ECR). Se répartissent entre ces groupes : Rassemblement National (France); Lega (Italie); Parti pour la Liberté (Pays-Bas).



Vivien A. Schmidt, La démocratie en Europe, Editions La Découverte, 2010. - Quel est l'impact de l'intégration européenne sur les démocraties nationales? Dans cet ouvrage, la politologue américaine Vivien A. Schmidt répond à cette question rarement abordée. Si le déficit démocratique est souvent invoqué à l'échelon européen, dans les faits il se pose de manière plus aiguë à l'échelon national. En effet, l'Union européenne a profondément modifié les institutions et la vie politique de ses Etats membres, mais ni la classe politique ni les citoyens n'ont pris acte de ces bouleversements dans l'organisation démocratique de chaque pays. L'ouvrage présente le concept d'Etat-région pour cerner au plus près la nature particulière de l'Union européenne, marquée par une souveraineté partagée, des frontières à géométrie variable, une démocratie à plusieurs niveaux. Il explique son impact sur les institutions des Etats membres, plus ou moins profond selon les systèmes politiques, leur degré varié d'affinité ou de correspondance avec les institutions de l'Union. La comparaison entre la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Italie éclaire ces évolutions institutionnelles au travers desquelles l'Union apparaît comme l'espace des "politiques sans la politique", laissant dangereusement tourner à vide "la politique sans les politiques" au niveau national. Si les pratiques ont changé, ce sont surtout les idées et les discours qui n'ont pas su tenir compte de ces évolutions. Ce relatif échec des Etats à communiquer en direction du grand public sur le thème des formes nouvelles de la démocratie représente aux yeux de l'auteur une explication forte du scepticisme pour l'Europe. Cet ouvrage très argumenté et direct, qui a connu un grand succès aux Etats-Unis, s'adresse à un large public. (couv.). 

Pierre Gerbet, 1957, la naissance du Marché commun, Complexe, 2007.

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