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L'histoire du Liechtenstein
État souverain depuis 1806, la Principauté du Liechtenstein fut créée au sein du Saint-Empire romain germanique en 1719. Mais la famille régnante dans le pays est bien plus ancienne. La maison comtale, puis princière de Liechtenstein, est une des plus anciennes de l'Autriche. Elle paraît dès le XIIe siècle. Elle était divisée en branches de Murau et de Nilcolsburg. 

La première, à laquelle appartint le minnesanger Ulrich de Liechtenstein (1200-1275), s'éteignit en 1619. La seconde se subdivisa en lignes de Karl et de Gundakar, fils d'Hartmann IV (1585). Le premier reçut le titre de prince en 1618, le second en 1623. Karl acquit les principautés de Troppau (Ostrava) (1613) et Jaegerndorf (1623). Son petit-fils Johann-Adam Andreas acheta en 1699 la seigneurie immédiate de Vaduz et Schellenberg qui avait passé par les mains des comtes de Schellenberg jusqu'à 1350, de Werdenberg (1350-1397), des barons de Brandis (1397-1507), des comtes de Sulz (1507-1613) et de Hohenems. Mais il mourut en 1712 sans laisser de fils, et l'héritage passa à la ligne de Gundakar, représentée par le prince Joseph- Wenzel-Lorenz, lequel vendit à son oncle (frère de père), Anton-Florian, Vaduz et Schellenberg (1718) dont l'empereur fit une principauté immédiate sous le nom de Liechtenstein (1719), laquelle revint en 1748 à Joseph-Wenzel. Celui-ci mourut sans enfants et les domaines de Liechtenstein furent divisés entre les deux fils de son frère Emmanuel (1772), lesquels firent souche de deux branches : l'aînée, descendant de Franz-Joseph, possédant la principauté; la cadette, issue de Karl-Borromeus, possédant Kromau.
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Le blason du Liechtenstein.
Les armoiries du Liechtenstein.

Les principaux personnages historiques de la famille de Liechtenstein sont le prince Joseph-Wenzel, né le 19 août 1696, mort le 10 février 1772, qui fit campagne contre les Turcs (1716-1720) et sur le Rhin (1734-1735), fut ambassadeur à Berlin (1735) où il se lia avec le jeune Frédéric, puis à Versailles (1737-1741), combattit en Silésie et en Bohème, reçut avec le titre de feld-maréchal le commandement de l'armée d'Italie, gagna la bataille de Plaisance (16 juin 1746). Il se voua ensuite à la réforme de l'artillerie autrichienne.

Son neveu Karl-Joseph, né le 20 septembre 1730, mort le 21 février 1789, commandait en 1778 un corps d'armée en Bohème et devint feld-maréchal. 

Le neveu de celui-ci, Johann Joseph, né à Vienne le 26 juin 1760, mort à Vienne le 24 avril 1836, se distingua dans les guerres de Turquie (1788-1790) et de France. Il décida la victoire sur la Trebbia (17-19 juin 1799), se distingua à Novi, Hohenlinden, Salzbourg; devint prince régnant à la mort de son frère (mars 1805), commanda un corps formé avec les débris des armées écrasées à Ulm, couvrit la retraite après Austerlitz, signa l'armistice et la paix de Presbourg  (auj. Bratislava, en Slovaquie). Il reçut le commandement de Vienne et des provinces au-dessus et au-dessous de l'Enns. En 1809, il commandait la cavalerie et les grenadiers de la réserve; il prit Ratisbonne le 20 avril, reliant les armées de Bellegarde et Kolowrat, se battit vaillamment à Essling et Wagram et succéda à l'archiduc Charles comme commandant en chef avec le titre de feld-maréchal et signa la paix de Vienne.

Alfred, né le 11 juin 1842, mort le 1er avril 1887, fut un des chefs du parti ultramontain et organisa en 1881 un groupe exclusivement clérical. Son frère Aloys, né le 18 avril 1846, a joué un rôle très actif dans la politique autrichienne; son éloquence en a fait le leader du groupe clérical à la Chambre des députés où il siégea à partir de 1878. Il proposa en 1888 le retour à l'école confessionnelle. Après une courte retraite (1890), il reparut en 1891 comme député antisémite.

Sous Johann II, la charte du 26 septembre 1862 (modifiée le 19 février 1878) a donné à la principauté une constitution. Le prince n'a plus eu à partir de ce moment le pouvoir absolu, mais a gardé le pouvoir exécutif  (délégué en pratique à un administrateur), tandis que le pouvoir législatif revenait à une diète (Landtag) de 15 membres, dont 3 choisis par lui et 12 élus au suffrage indirect pour quatre ans. La monarchie est héréditaire, en ligne masculine, par ordre de primogéniture. L'administration siégeait à Vaduz; le pays fut divisé en onze communes. Le prince avec sa chancellerie résidait habituellement à Vienne; il possédait de vastes domaines en Autriche et en Allemagne et en tirait un revenu important. Les lois étaient celles de l'Autriche. (A.-M. B.).

Les liens avec l'Autriche ne survivent pas à Première Guerre mondiale. Après le conflit la principauté s'est tournée vers la Suisse avec laquelle elle a conclu une matière monétaire et diplomatique, complétée en en 1923 par une union douanière. Entre-temps, le 5 octobre 1921, une nouvelle constitution est adoptée à la suite d'un soulèvement (non-violent), qui réduit le rôle du prince, qui se contentera désormais de régner, et qui confie le pouvoir exécutif à un gouvernement élu pour quatre ans, tandis que la Diète, dont l'effectif est porté à 25 membres, continue d'exercer le pouvoir législatif.

Après la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle le Liechtenstein est resté neutre, le Liechtenstein était économiquement faible, dépendant de l'agriculture et de quelques petites industries. Le manque de ressources naturelles et d'infrastructures industrielles nécessitait des réformes importantes. Le pays s'est aligné sur la Suisse en matière de politique étrangère, tout en utilisant le franc suisse comme monnaie officielle, renforçant ainsi les liens économiques et politiques entre les deux pays. En outre, la Suisse a assuré la représentation diplomatique du Liechtenstein dans le monde entier jusqu'à ce que le pays établisse sa propre diplomatie dans les décennies suivantes.

Les années 1950 marquent le début de l'industrialisation et de la modernisation du Liechtenstein. Le gouvernement a encouragé l'installation d'entreprises étrangères en offrant des incitations fiscales et un cadre juridique stable. Cela a contribué à transformer le pays en un centre financier et industriel. Des industries telles que la fabrication de machines, de produits électroniques et de produits chimiques ont vu le jour, transformant une économie agricole en une économie diversifiée et moderne. C'est également durant cette période que le Liechtenstein est devenu un centre bancaire attractif en raison de son régime fiscal avantageux, de son secret bancaire et de la stabilité politique. 

Dans les années 1980 et 1990, le Liechtenstein a consolidé sa réputation en tant que paradis fiscal. Son secteur bancaire et financier est devenu une source majeure de revenus, attirant des investisseurs et des fonds de tout le monde entier. Cependant, cela a également attiré des critiques internationales concernant le blanchiment d'argent et l'évasion fiscale. Le pays a dû faire face à une pression croissante pour réformer ses lois sur la confidentialité bancaire. En réponse, le Liechtenstein a entrepris plusieurs réformes au début des années 2000 pour renforcer la transparence financière et coopérer avec les régulateurs internationaux, en particulier après la crise financière mondiale de 2008. Ces réformes visaient à sortir de la liste noire des paradis fiscaux et à se conformer aux normes internationales.

Au niveau politique, le pays a connu plusieurs réformes démocratiques dans les années 1980 et 1990, sous l'impulsion du prince Hans-Adam II, monté sur le trône en 1989. Ces réformes visaient à donner plus de pouvoirs à la population tout en maintenant un équilibre entre monarchie et démocratie parlementaire. En 2002, le prince Hans-Adam II a proposé une réforme de la Constitution qui aurait renforcé les pouvoirs de la monarchie. En réponse à cette proposition, une crise politique a éclaté entre le prince et le parlement du Liechtenstein. Un référendum national a été organisé en 2003, et une majorité des citoyens a voté en faveur des réformes proposées par le prince, donnant à la monarchie un pouvoir plus important. Cela a permis au prince de dissoudre le gouvernement et de nommer de nouveaux responsables en cas de conflit avec le parlement, tout en maintenant une monarchie constitutionnelle.

Depuis les années 1970, le Liechtenstein avait pris des mesures pour s'intégrer davantage dans la communauté internationale. Il a rejoint plusieurs organisations internationales, y compris l'Organisation des Nations unies (ONU) en 1990, bien que son adhésion à certaines d'entre elles ait eu lieu plus tardivement. Le pays a également commencé à aligner ses politiques sur celles de la Communauté économique européenne (CEE), même s'il n'était pas membre. Le Liechtenstein a rejoint l'Espace économique européen (EEE) en 1995, renforçant ainsi ses liens économiques avec l'Union européenne tout en conservant sa souveraineté politique. En 2011, le Liechtenstein est devenu membre de l'espace Schengen, permettant la libre circulation des personnes avec les autres pays membres de cet accord.

Le pays continue d'évoluer en tant qu'État moderne tout en conservant sa monarchie traditionnelle. Le prince Hans-Adam II a transféré une partie de ses pouvoirs à son fils, le prince héréditaire Aloïs, qui joue un rôle actif dans les affaires politiques du pays depuis  le 15 août 2004 . Aujourd'hui, le Liechtenstein est l'un des pays les plus riches du monde par habitant. Il bénéficie d'un secteur financier solide, d'une industrie manufacturière prospère et d'un niveau de vie très élevé. Cependant, il continue de faire face à des défis concernant sa place dans la communauté internationale, notamment en ce qui concerne la régulation financière, la coopération fiscale et les relations avec l'Union européenne.

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