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Les
premiers habitants connus du territoire qui est devenu celui de la Slovaquie
étaient des tribus celtes et, plus tard,
des tribus germaniques. Au Ier
siècle, l'Empire romain établit
des avant-postes le long du Danube.
Au IXe siècle, la Slovaquie fait partie
de la Grande Moravie, un puissant État
slave qui adopte le christianisme sous l'influence des missionnaires Cyrille
et Méthode. Après la chute de la Grande Moravie à la fin du IXe
siècle, les terres slovaques sont progressivement intégrées dans le
Royaume de
Hongrie au début du XIe
siècle. Durant le Moyen Âge, la région
connaît une période de prospérité relative, avec l'essor des villes
comme Bratislava (Presburg).
Après la bataille
de Mohács en 1526, le Royaume de Hongrie est en grande partie dominé
par les Habsbourg. Les terres slovaques deviennent
une partie intégrante de la monarchie des Habsbourg. La Slovaquie est
souvent le théâtre de conflits entre les Habsbourg et l'Empire
ottoman, ainsi que de révoltes internes contre la domination Habsbourg.
En 1867, l'Empire austro-hongrois est créé et la Slovaquie resta sous
la juridiction hongroise. Cette période est marquée par une politique
de magyarisation, visant à assimiler les Slovaques à la culture
hongroise. Malgré la répression, un mouvement national slovaque émerge,
défendant les droits et la culture slovaques.
Après la Première
Guerre mondiale, l'Empire austro-hongrois se désintégre et la Tchécoslovaquie
est créée en 1918. La Slovaquie en devient une partie intégrante. Les
relations entre les Tchèques et les Slovaques étaient souvent tendues,
les Slovaques se sentant marginalisés au sein du nouvel État. En 1939,
sous la pression de l'Allemagne nazie,
la Slovaquie déclare son indépendance. Elle devient alors un État satellite
de l'Allemagne. En 1944, une insurrection majeure contre le régime pro-nazi
a lieu, mais elle est réprimée par les forces allemandes.
La Tchécoslovaquie
fut reconstituée après la Seconde
Guerre mondiale et passe en 1948 sous le contrôle communiste. La Slovaquie
est une république socialiste dans le cadre de la Tchécoslovaquie.
En 1968, une invasion par les troupes du Pacte de Varsovie met fin au Printemps
de Prague, c'est-à-dire aux efforts des
dirigeants du pays pour libéraliser le régime communiste et créer un
« socialisme à visage humain », inaugurant une période de répression
connue sous le nom de « normalisation-».
En 1989, la Révolution de Velours met fin au régime communiste
en Tchécoslovaquie. Le 1er janvier
1993, la Tchécoslovaquie connaît un « divorce de velours » non violent
entre ses deux composantes nationales. Deux États se constituent : la
Slovaquie et la République tchèque, qui deviennent ainsi les deux États
que l'on connaît aujourd'hui.
Michal Kováč devient
le premier président de la Slovaquie indépendante. En 1994, Vladimír
Mečiar, du Mouvement pour une Slovaquie démocratique (HZDS), devient
Premier ministre. Sa gouvernance est marquée par des accusations d'autoritarisme
et de corruption. Afin d'apaiser les tensions entre la Hongrie
et la Slovaquie concernant les droits de la minorité hongroise en Slovaquie,
un traité d'amitié entre les deux pays est signé en 1995. Les élections
législatives de 1998 marquent la fin de l'ère Mečiar. Mikuláš Dzurinda,
de l'Union démocratique et chrétienne slovaque (SDK), devient Premier
ministre. Le gouvernement Dzurinda entreprend des réformes économiques
majeures. Il libéralise l'économie et favorise les investissements étrangers.
La Slovaquie devient
membre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2000. Mikuláš
Dzurinda est réélu en 2002. Son gouvernement continue les réformes économiques
et s'efforce de préparer le pays à l'adhésion à l'Union
européenne. La Slovaquie rejoint l'OTAN en mars 2004 et l'Union européenne
en mai. Robert Fico, du parti Direction-Social-démocratie (SMER-SD), devient
Premier ministre. Son gouvernement adopte une politique économique plus
interventionniste. Le 1er janvier 2009,
la Slovaquie adopte l'euro comme monnaie officielle, en remplacement de
la couronne slovaque. Les élections législatives donnent la majorité
à une coalition dirigée par Iveta Radičová, mais Fico revient au pouvoir
en 2012 après la chute du gouvernement Radičová, mais son gouvernement
est marqué par plusieurs scandales de corruption. En 2018, l'assassinat
du journaliste d'investigation Ján Kuciak et de sa fiancée suscite une
vague de protestations et conduit à la démission de Fico. Peter Pellegrini
lui succède. Les élections législatives donnent la victoire au parti
OĽaNO (Ordinary People and Independent Personalities), dirigé par Igor
Matovič, qui devient Premier ministre. Le parti SMER-SD de Fico subit
une lourde défaite. La gestion de la crise du covid-19
en 2020-2021 par le gouvernement est critiquée. Des tensions politiques
internes au gouvernement mènent à la démission de Matovič, remplacé
par Eduard Heger, également du parti OĽaNO. |
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