| L'Alsace-Lorraine (Elsass-Lothringen) est un ancien Etat de l'empire d'Allemagne qui a existé entre la Guerre de 1870 et la Premièrre Guerre mondiale. Il a été formé en 1871 de l'ancien département français du Bas-Rhin tout entier; de celui du Haut-Rhin, moins la moitié environ de l'arrondissement de Belfort; des arrondissements de Metz, Thionville et Sarreguemines (Moselle), de Château-Salins et Sarrebourg (Meurthe); de la presque totalité des cantons de Schirmeck et de Saales (Vosges). Superficie : 14,508 km².; population : 1,566,670 habitants, dont 1,516,500 parlent la langue allemande. Les lois fondamentales en vertu desquelles est gouverné le Reichsland (ou Terre impériale) d'Alsace-Lorraine, ont été votées par le Reichstag d'Allemagne, les 3 juin 1871, 20 juin 1872 et 25 juin 1873. Il y est dit que les provinces d'Alsace et de Lorraine « cédées par la France, sont unies pour toujours à l'empire d'Allemagne ». La constitution de cet empire y a été introduite le 1er janvier 1874. L'administration est confiée à un gouverneur général qui reçoit le titre de Statthalter et qui réside à Strasbourg, capitale de l'État;. D'après une loi constitutionnelle du 4 juillet 1879, le Statthalter est assisté d'un ministère, d'un conseil d'État et, pour l'administration des affaires locales, d'un comité provincial composé de 58 membres. Le Statthalter a au-dessous de lui des présidents dans les 3 districts de basse Alsace, chef-lieu Strasbourg; Haute-Alsace, chef-lieu Colmar; Lorraine allemande, chef-lieu Metz. Les districts sont divisés en cercles régis par des directeurs. Ces cercles sont dans la haute Alsace : Altkirch, Mulhouse, Thann, Guebwiller, Colmar et Ribeauvillé ou Rappotsweiler; dans la basse Alsace : Schlestadt (Séléstat), Erstein, Molsheim, Strasbourg (2 cercles, ville et campagne), Haguenau, Saverne et Weissembourg; dans la Lorraine allemande : Sarrebourg, Château-Salins ou Salzbourg, Sarreguemines, Forbach, Boulay ou Bolchen, Thionville (Diedenhofen) et Metz (2 cercles, ville et campagne). Tribunaux de 1re instance (Landgerichte) à Colmar, Metz, Mulhouse, Sarreguemines, Strasbourg et Saverne; cour d'appel à Colmar, et, comme Cour suprême, le tribunal supérieur de l'empire, à Leipzig. Une Université allemande a été organisée à Strasbourg. Le traité de Versailles du 28 juin 1919 a restitué à la France l'Alsace et la Lorraine telles qu'elle les possédait avant la guerre de 1870, avec les frontières que lui avait assignées le traité du 20 novembre 1815 : au Nord, une ligne conventionnelle coupant la Moselle au-dessous de Sierck, la Sarre et son affluent la Blies au Nord de Sarreguemines, traversant au Nord de Bitche le plateau des Basses-Vosges et atteignant au-dessus de Wissembourg la Lauter qu'elle suit jusqu'à son confluent; à l'Est, le thalweg du Rhin jusqu'à Huningue; au Sud, un chaînon du Jura séparant les sources de l'Ill et de son affluent la Largue, qui appartiennent à la France (cantons de Ferrette et de Pérouse), de la vallée suisse de la Birse. La superficie des territoires redevenus français est de 11,520 km²; la population était, en 1910, de 1815,000 habitants, 102 par km² carré. La division en trois districts et vingt cercles a été provisoirement maintenue, mais les districts de Basse-Alsace, Haute-Alsace et Lorraine ont repris leurs anciens noms de départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle; après la restitution, 24 députés et 14 sénateurs les représentaient au parlement français. (C. P.). | |