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00 N, 100 00 E |
La Fédération
de Russie ou Russie (de Ros, nom d'un canton suédois,
d'où était originaire Rurik,
le fondateur de la première puissance russe,
dite russo-varègue; ou de Rouss, nom du pays de Kiev,
sur le Dniepr) est une fédération
de républiques qui occupe une grande
partie de l'Europe orientale et tout le Nord de
l'Asie. Au total, la Fédération de
Russie a une superficie de 17 millions de kilomètres carrés,
ce qui en fait le plus grand pays du monde; et, avec un PIB 2225 milliards
de dollars (divisé par deux depuis l'effondrement de l'Union soviétique),
c'est la septième puissance économique mondiale (la huitième
si on considère l'Union Européenne).
Capitale : Moscou.
Autres grandes villes : Saint-Pétersbourg,
Kazan,
Kouibychev, Oufa, Perm,
Tchelyabinsk, Sverdlovsk, Omsk, Novosibirsk, etc.
-
La
cathédrale de Kazan, à Moscou (Russie). Source
: The World Factbook.
Du point de vue de la géographie
et de l'histoire, on peut diviser ce vaste espace en deux parties
: la Russie d'Europe, à l'Ouest de l'Oural,
et en Russie d'Asie, à l'Est. Cette dernière correspond pour
l'essentiel à la Sibérie,
à laquelle se rattachent, en périphérie, quelques
régions et îles de peu d'étendue
relative (Bouriato-Mongolie, partie Russe de la Mandchourie (Province maritime),
péninsule du Kamtchatka, île Sakhaline,
îles Kouriles, îles de l'Océan
arctique, etc.).
-
Carte
de la Russie. Source : The World Factbook.
(Cliquer
sur l'image pour afficher une carte plus détaillée).
D'un point de vue administratif, la division
de la Fédération de Russie est plus complexe : il y a ainsi
46 oblasts (provinces), 21 républiques, 4 okrugs (districts) autonomes,
9 krays (territoires), 2 villes fédérales et 1 oblast autonome.
La population totale, surtout conscentrée en Russie d'Europe et
le long de l'étroite bande au Sud de la Sibérie, traversée
par le chemin de fer transsibérien, est évaluée à
140 millions d'habitants (2009).
Les divisions
administratives de la Russie
Oblasts
Amour
(Blagoveshchensk)
Arkhangel'sk
Astrakhan'
Belgorod
Bryansk
Chelyabinsk
Irkutsk
Ivanovo
Kaliningrad
Kaluga
Kemerovo
Kirov
Kostroma
Kurgan
Kursk
Leningrad
Lipetsk
Magadan
Moscou,
Murmansk
Nizhniy
Novgorod
Novgorod
Novosibirsk
Omsk
Orenburg
Orel
Penza
Pskov
Rostov
Ryazan'
Sakhalin
(Yuzhno-Sakhalinsk)
Samara |
Saratov
Smolensk
Sverdlovsk
(Yekaterinburg)
Tambov
Tomsk
Tula
Tver'
Tyumen'
Ul'yanovsk
Vladimir
Volgograd
Vologda
Voronezh
Yaroslavl'
Oblast
autonome
Yevrey
[=Juif] (Birobidzhan)
Républiques
Adygeya
(Maykop)
Altaï
(Gorno-Altaysk)
Bashkortostan
(Ufa)
Buryatiya
(Ulan-Ude)
Tchéchtchénie
(Grozny)
Chuvashiya
(Cheboksary)
Daghestan
(Makhachkala)
Ingushetiya
(Magas)
Kabardino-Balkariya
(Nal'chik)
Kalmykiya
(Elista)
Karachayevo-Cherkesiya
(Cherkessk)
Kareliya
(Petrozavodsk) |
Khakasiya
(Abakan)
Komi
(Syktyvkar)
Mariy-El
(Yoshkar-Ola)
Mordoviya
(Saransk)
Ossétie
du Nord (Vladikavkaz)
Sakha
[Yakoutie] (Yakutsk)
Tatarstan
(Kazan')
Tyva
(Kyzyl)
Udmurtiya
(Izhevsk)
Okrugs
autonomes
Chukotka
(Anadyr')
Khanty-Mansi
(Khanty-Mansiysk)
Nenets
(Nar'yan-Mar)
Yamalo-Nenets
(Salekhard)
Krays
Altaï
(Barnaul)
Kamtchatka
(Petropavlovsk-Kamchatskiy)
Khabarovsk
Krasnodar
Krasnoyarsk
Perm'
Primorskiy
(Vladivostok)
Stavropol'
Zabaykal'sk
(Chita)
Villes
fédérales
Moscou
Saint
Pétersbourg |
Les divisions
administratives ont en général les mêmes noms que leur
chef-lieu; dans le cas contraire le nom du chef-lieu est indiqué
entre parenthèses. Quand le nom a été francisé,
on l'a écrit en caractères italiques.
Les limites de
la Russie. Les côtes et les îles.
La Russie est est bornée
au Nord par l'Océan Glacial Arctique;
à l'Est par l'Océan Pacifique
et la Mer d'Okhotsk, au Sud, par la Corée
du Nord (sur 17 km....), la Chine, la Mongolie,
le Kazakhstan et les montagnes
du Caucase; à l'Ouest par l'Ukraine,
la Biélorussie (Belarus), la Lettonie,
l'Estonie, la Finlande
et, au Nord-Ouest par la Norvège. Le pays
possède en outre, avec l'oblast de Kaliningrad,
une petite portion de territoire, bordée par la Mer
Baltique et enclavée entre la Pologne
et la Lituanie.
Les frontières ont une longueur
de 20 240 km et les côtes se développent
sur 37 600 km. Sur la façade du Pacifique,
les côtes sont baignées par la Mer du Japon, avec Vladivostok
comme principal port, la mer d'Okhotsk, dans laquelle se trouve l'île
Sakhaline et que séparent de l'Océan Pacifique proprement
dit les îles Kouriles (dont les plus méridionales
sont revendiquées par le Japon), et par
la Mer de Barents, le long du Kamtatchka. Les côtes que baigne l'Océan
Arctique sont les plus longues. L'océan lui-même prend
plusieurs noms sur cet immense littoral. De l'Est à l'Ouest on a
: la Mer des Tchoutches, la Mer de Sibérie orientale, la Mer de
laptev, la Mer de Kara et, en Europe, la Mer de Barents. Les limites de
chacune de ces portions est marquée par des îles
ou des archipels, respectivement : Ile Wrangel, Iles de la Nouvelle Sibérie,
Severnaja Zemblia (Terres du Nord) et Novaja-Zemblia (Nouvelle-Zemble).
Dans la partie européenne, les côtes se découpent en
golfes et en presqu'îles nettement dessinés
: les golfes de la Petchora et de Tcheskaïa,
la presqu'île de Kanin. La mer Blanche, qui n'est qu'un golfe de
la Mer de Barents, est moins froide, peu profonde et très poissonneuse;
elle se ramifie en quatre golfes : de Mezen, d'Arkhangel, d'Onéga
et de Kandalaskaia. A l'entrée du golfe d'Onéga sont les
îles Solovetzk, avec un monastère
vénéré des Russes du Nord.
Malgré la longueur de ses côtes
la Russie ne dispose que de débouchés maritimes limités.
La navigation dans l'Océan arctique est fortement entravée
par la banquise une grande partie de l'année;
le littoral pacifique est beaucoup trop éloigné des centres
économiques et de peuplement. Enfin, l'accession à l'indépendance
à partir de 1991, de plusieurs républiques périphériques
de l'URSS,
ont amputé la Russie, héritière de l'ancienne
puissance soviétique, de quelques-unes de ses côtes les plus
utiles. Ainsi, depuis l'indépendance du Kazakhastan,
du Turkménistan et de l'Azerbaïdjan,
la Russie n'est plus baignée par la Mer
Caspienne qu'entre les bouches de la Volga,
dans la région d'Astrakhan,
et le Caucase, à la hauteur de Derbent.
Sur la Mer Noire, c'est l'indépendance de l'Ukraine
et de la Géorgie qui a amputé le
pays de la plus grande partie de son littoral méridional : il s'étend,
au Nord-Est de cette mer, le long de la côte orientale de la mer
d'Azov, puis entre le détroit de Kertch
et la frontière géorgienne, au Sud-Est de Sotchi. Enfin,
l'accession à l'indépendance des pays Baltes n'a plus laissé
à la Russie que deux petits débouchés sur la Mer
Baltique : au fond du golfe de Finlande, avec le port de Saint-Pétersbourg,
et aux bouches de la Pregolia et du Niémen, avec l'enclave de Kaliningrad.
L'orographie de
la Russie
Le relief de la Fédération
de Russie est caractérisé par de grandes plaines,
qui s'étendent sur presque toute la Russie d'Europe
et sur toute la Sibérie Occidentale. Si l'on excepte le l'Oural,
chaîne d'altitude médiocre, les montagnes
sont toutes en périphérie, et un grand plateau occupe la
Sibérie centrale.
Relief
de la Russie d'Europe.
La Russie d'Europe, au contraire de l'Europe
occidentale, qui est si accidentée, est une immense plaine, au sol
uniforme; le plateau de Valdaï (ou Valdaj),
source de la Volga, d'où rayonnent les autres
chaînes, a pour point culminant le Popowa-gora (351 mètres).
Des fleuves, au cours immense, vont se jeter dans
des mers, gelées en hiver, d'une navigation
difficile. Ces steppes, intermédiaires
entre l'Europe et l'Asie,
se sont prêtées, tout au long de l'histoire, aux mouvements
et aux invasions des hordes nomades d'Asie centrale comme aux armées
d'invasion européennes de Napoléon
et, plus tard, des Nazis.
La ligne de partage des eaux y est si
peu marquée, que la Duna, le Dniépr
et la Volga entremêlent leurs sources dans
des lacs et des marécages
et ont été facilement réunis par des canaux. Cette
communauté d'origine de ses fleuves a fait
l'unité de la Russie. Au Nord, les collines d'Olonetz séparent
le bassin de l'Onéga de celui de la mer Blanche. Entre l'Océan
Arctique et le bassin de la Volga, le plateau
d'Uvalli s'élève à 250 mètres. Au Sud-Est,
des ondulations courent entre le Don et la Volga,
serrant le grand fleuve de leurs falaises sablonneuses. De l'île
de Vaigatch (Vajgac) à Orenburg et Orsk l'Oural
se divise en trois parties que séparent des brèches, routes
d'Europe en Sibérie.
Dans la partie méridionale, au Nord
d'Orenborg, le plus haut sommet est le mont Iremel (1536 mètres);
la partie centrale, riche en or, platine,
argent, malachite,
fer et houille, atteint 1633
mètres au Denejkin-Kamen. Dans la partie septentrionale, pays des
Ostiaks et des Samoyèdes, le plus haut sommet est le Töll-Pos
Is (1688 mètres). De la presqu'île d'Apchéron, dans
la Mer Caspienne, à celle de Taman,
dans la mer Noire, le Caucase, semblable aux
Pyrénées par sa conformation,
forme une barrière plus haute que le mont Blanc, car le mont Elbrouz,
point culminant de la Russie, atteint 5633 mètres, et le Kazbek
5043 mètres.
Le
relief de la Sibérie.
La Sibérie
est, dans son ensemble, une vaste plaine, légèrement
ondulée, et descendant graduellement des monts Altaï
au Sud jusqu'à l'océan Arctique.
A I'Ouest, se trouvent les steppes d'Ischim et
de Baraba, larges étendues de terres basses, où les prairies
herbeuses alternent avec les marécages
pleins de roseaux, les lacs d'eau douce avec ceux
d'eau salée, et un fertile sol arable avec de vastes forêts.
A l'Est, la plaine sibérienne est plus fréquemment coupée
de collines; mais elle n'a que peu de terre cultivable. Toute la côte
Nord est une région désolée de steppes salées
et de marécages glacés.
Au Sud-Est , la Sibérie
est limitée et séparée de la Dzoungarie,
de la Mongolie et de la Mandchourie par une
suite continue de montagnes élevées
: le massif de l'Altaï (avec les monts Sayansk),
les monts Iablonvy et les monts Stavonoï. Le mont Bieloukha, dans
l'Altaï, atteint 4506 mètres. Les monts Sayansk et Iablonovy
ont une orientation Sud-Ouest Nord-Est. A l'Ouest du lac
Baïkal, le Mounkou-Sardik s'élève à 3492
mètres. Les pics principaux des monts Iablonovy sont le Bystrinskiy
Golets (2523) le Sokhondo en Daourie (2499 mètres); au Nord
de cette chaîne s'étend le plateau de Vitim (700 mètres).
Les hautes terres
du bassin de l'Amour sont le prolongement du
plateau de Mongolie et sont dominées par
les chaînes du Grand et du Petit Khingun et de Mandchourie. Le Sikhota-Alin,
qui s'élève au bord de la mer, est
formé d'anciens volcans. Le plateau sibérien
se termine sur la mer d'Okhotsk par les monts Stavonoï. La presqu'île
du Kamtschatka présente, le long de la mer d'Okhotsk, des chaînes
de granit et de porphyre;
tandis que le long de la mer de Béring émergent des volcans,
dont plusieurs sont actifs. Vers le milieu de cette côte se croisent
les deux arcs de cercle formés par les volcans des îles
Kouriles.
Les cours d'eau.
Les fleuves qui
se jettent dans l'océan Glacial
et la mer Blanche traversent des tourbières et des plaines
marécageuses dites toundras. En Europe,
ces fleuves sont la Kara, la Petchora, le Mezenc, la Dvina, l'Onéga
et la Tana. La Sibérie est elle aussi parcourue
par d'immenses cours d'eau dirigés presque uniformément du
Sud au Nord. Ce sont, en ayant de l'Ouest à l'Est 1° la Kara;
2° l'Obi, qui prend sa source dans l'Altaï,
au lac Telezk ; il passe à Barnaul (Barnaoul) et coule vers le Nord-Ouest
et le Nord avec une pente très faible par Kolywan, Narym et Beresov
: il se jette au fond d'un golfe long et étroit
(700 m sur 110), après 3200 km de cours. Il revoit à droite
le Tom, qui arrose Tomsk, le Tschulym, le Kes, le Tym, la Wach; à
gauche, l'Irtisch (3900 km), qui sort de Altaï, traverse le lac Saïsan,
arrose Semipalatinsk, Omsk et Tobolsk;
il se grossit de l'Ischim, du Tobol, dont un affluent, l'Isset, passe à
Yekaterinenbourg.
3° L'Iénisséi (3000 kilom), né en Chine,
pénètre en Sibérie par les défilés des
monts Sayansk; il coule vers le Nord, arrose Krasnojarsk, lénisseik
et Turnschansk. Les affluents sont, à droite : 1 ° LAngara,
grande rivière semée de rapides qui vient du lac
Baïkal, passe à Irkoutsk, coule au Nord puis à l'Ouest
jusqu'aux environs d'Iénisseik; où elle se jette dans l'lénisséi.
2° La Podkamennaja. 3° La Tunguska inférieure ou Kiscknaja.
4° La Lena (2700 km) prend sa source à l'Ouest du lac Baïkal,
coule vers le Nord-Est jusqu'à lakoutsk, puis vers le Nord-Nord-Ouest.
Elle recoit à droite le Witim, sorti des monts Jablonoi, ainsi que
l'Aldan; à gauche, le Wiljoni. 5° L'Indighiska. 6° La Kolima.
Sur le versant du
Pacifique, il n'y a qu'un seul fleuve
remarquable , c'est l'Amour (4000 km), formé de I'Argoun et de la
Chilka, qui descendent de la Daourie en perçant les monts Chingan;
il forme la frontière entre la Sibérie et la Mandchourie;
il se jette dans la mer, près de Nikolaievsk, en face l'île
Sakhaline. L'Amour a une très grande importance
au point de vue de la navigation, qui a lieu sur presque tout son cours,
sauf en hiver où il est couvert de glace
malgré la rapidité considérable du courant; il arrose
les villes de Blagowjeschtschensk et de Khabarovka, au confluent de l'Oussouri.
Il y a beaucoup de
lacs en Sibérie, mais tous petits, excepté
le lac Baïkal, qui est aussi le plus profond
du monde. Il est tributaire de l'Iénisséi auquel l'Angara
apporte ses eaux. Il a 660 kilomètres de long et 40 à 100
de large. La navigation est rendue difficile par les écueils et
les tempêtes, malgré la grande profondeur des eaux (oblast
d'Iskoutsk). Il reçoit la Selenga (1200 kilomètres), grande
rivière qui vient de Mongolie.
Le lac Onéga envoie ses eaux par
le Svir dans le lac Ladoga (18120 km²), qui est le plus grand de l'Europe,
et nourrit des phoques dans ses eaux et a la Néva
pour déversoir. Le lac Ladoga reçoit encore, par le Volkhov,
les eaux du lac Ilmen. Le lac des Tchoudes (lac Peipous), à la frontière
avec l'Estonie, formé de deux petits lacs
qui s'assèchent peu à peu, s'écoule dans le golfe
de Finlande par la Narva. Le Niémen finit dans l'oblast de Kaliningrad
et reçoit la Vilia, la rivière de Vilnius
(Lituanie).
Dans la mer Noire, les cours d'eau de
la Russie sont : le Don, qui finit dans la mer d'Azov,
et est grossi, à gauche, du Donetz, qui traverse un riche bassin
houiller; à droite, du Voronej, et le Kouban
s'écoule dans d'immenses marécages qui s'étendent
entre la mer Noire et la mer d'Azov. Dans la
Mer Caspienne se jette le plus grand fleuve
de l'Europe, la Volga,
long de 3700 kilomètres, artère vitale de la Russie. Il commence
en pleine Europe et finit aux confins de la steppe
kazakhe; ses rives sont plates jusqu'à Simbirsk : là, le
fleuve heurte un massif calcaire qu'il traverse
à Samara; cette chaîne calcaire, haute de 300 mètres,
l'accompagne sur sa rive droite, qui est continuellement minée,
s'effrite et s'éboule. La rive gauche, délaissée par
le fleuve, qui se déplace vers l'Ouest, est très marécageuse;
à Tzaritzine, la Volga se jette dans la mer par 72 bouches. A droite,
elle recoit l'Oka, grossie de la Moskova et de la Kliasma; la Sura; à
gauche, la Volga reçoit la Mologa et la Cheksna, communiquant par
canaux avec les lacs Ladoga et Onéga, la
Kostroma et la puissante Kama, qui traverse la riche région de l'Oural;
la Kama elle-même est grossie de la Viatka et de la Biélaïa.
-
La
Volga près de Zubtsov.
La géologie.
Au point de vue géologique, le
sol russe n'est pas seulement horizontal dans ses couches superficielles,
mais encore dans ses couches souterraines, où les roches
superposées conservent un parallélisme régulier sur
d'immenses espaces. Entre la mer Blanche et la Néva
se retrouvent les granits et les gneiss
de la péninsule scandinave; de là, jusqu'au coeur de l'Asie
centrale, au Sud et à l'Est, s'étendent les roches paléozoïques
et carbonifères; ensuite viennent
les assises du nouveau grès rouge, avec les formations permiennes
qui ont tiré leur nom de l'immense oblast de Perm
et s'étendent vers la base de l'Oural, entre
les steppes des Kirghiz et les bords de l'océan
Glacial. Des strates jurassiques longent
au Sud ces étendues permiennes et forment un triangle irrégulier
qui s'amincit peu à peu des toundras du Nord aux rives de la Volga.
Plus au Sud, les formations crétacées,
tertiaires et modernes se sont déposées
autour d'un plateau de granit qui traverse obliquement
la région des steppes méridionales et se prolonge dans les
Etats voisins d'Asie centrale.
Par la partie superficielle du sol, la
Russie d'Europe forme deux régions distinctes : celle où
les glaces mouvantes ont laissé la trace de leur passage et celle
où ne se rencontrent ni blocs erratiques, ni argiles
glaciaires. Toute la Russie du Nord, moins la base de l'Oural,
était sous les glaciers qui, à l'époque glaciaire,
couvraient l'Écosse, la Norvège,
la Suède et la Finlande;
ces blocs erratiques, parmi lesquels on petit citer celui qui sert de piédestal
à la statue de Pierre le Grand
à Saint-Pétersbourg
et celui qui recouvre le tombeau de Napoléon
aux Invalides,
n'ont pas été transportés par les glaces, mais sont
les restes de gigantesques moraines. Aux Terres Noires du Sud s'arrêtent
les limites des anciens glaciers; là,
le sol végétal, depuis de longues périodes géologiques,
est formé par la décomposition des gazons.
Les
ressources minérales.
Les richesses minérales
de la Fédération de Russie sont considérables. Elles
sont concentrées surtout à l'Ouest la Sibérie, dans
l'Oural, et dans l'Altaï
et les environs du lac Baïkal. On exploite
de longue date des mines d'or, d'argent,
de graphite, de platine, de cuivre,
de fer, de plomb, de zinc,
d'antimoine, d'arsenic, de malachite, d'émeraudes,
de topazes, etc. Mais ce qui fait aujourd'hui la grande richesse de la
fédération de Russie, ce sont ses ressources énergétiques
: le pays possède occupe le premier rang mondial pour ses réserves
de gaz naturel, le deuxième rang pour ses réserves de charbon
et le huitième pour ses réserves de charbon. C'est aussi
à l'heure actuelle le premier exportateur mondial de gaz naturel
et le deuxième exportateur de pétrole.
Le climat.
Le climat de la
Russie d'Europe est essentiellement continental ; les hautes montagnes
de la Norvège arrètent l'influence
du courant du Gulf Stream et des vents
d'ouest; l'uniformité de cette vaste plaine
fait que, durant le long hiver (150 jours de gel
par an, à Moscou)
les vents glacés du Nord la balayent jusqu'à ses extrémités
méridionales, sans aucun obstacle, tandis que les vents continentaux
de l'Est, après avoir traversé l'Asie,
sont brûlant en été et glacés en hiver. Le contraste
entre les saisons est ainsi très accentué; entre la mer d'Azov
et la Mer Caspienne,
le thermomètre descend en hiver à -30°C et remonte en
été à +40°C. Les pluies sont rares dans l'Ouest,
la hauteur est de 0,60 m par an; dans le Sud, elle n'est que de 0,40 m.
Le climat de la Sibérie est beaucoup plus froid que sous les latitudes
correspondantes en Europe, et sa rigueur s'accroît
vers l'Est, surtout dans les régions orientales. lakoutsk
passe pour la ville la plus froide du monde. Dans l'Arctique,
Le sol reste constamment gelé sur plusieurs mètres (permafrost).
La surface du sol ne dégèle jamais avant la fin de juin,
et elle est reprise par la glace vers le milieu de septembre. Ces conditions
expliquent sur les rives de l'océan
Arctique, se soient conservés, enfouis à peu de profondeur,
un nombre immense de restes fossiles de Mammouths et d'autres animaux d'espèces
éteintes.
La végétation.
Dans les régions
arctiques, il n'y a que des déserts glacés
couverts de mousse et de lichen;
c'est la toundra. Plus au Sud, sur des sols pauvres
et acides (podzols), s'étend une vaste forêt, la taïga,
qui se compose principalement de résineux dans les régions
centrales de la Sibérie, mais qui se transforme en forêt
mixte (résineux + feuillus) en Russie d'Europe et dans l'extrême-Orient.
Les principales essences y sont : le bouleau, le mélèze,
le sapin, le pin, le saule, le peuplier, l'orme
et l'érable de Tartarie.
Dans la Russie d'Europe, cette forêt prolonge celle de la Finlande.
Plus au Sud, l'espace est livré à la polyculture (blé,
seigle,pomme de terre,
lin), puis à la grande culture céréalière (blé,
maïs). Enfin la steppe
d'élevage (moutons), occupe la région proche des rives de
la Mer Caspienne.
En Sibérie, au Sud de la taïga, dans les régions traversées
par le chemin de fer Transibérien, les cultures qui ont été
développées sont le blé, l'orge,
le seigle, le blé noir, l'avoine et le
chanvre. Les navets et d'autres légumes des climats tempérés
y prospèrent en certaines localités favorables.
La faune.
Malgré la
rigueur de son climat, la Russie a un territoire tellement grand qu'on
peut y observer une faune d'une étonnante
diversité. Parmi les Mammifères,
on citera, pour la Russie d'Europe, l'Ours brun,
les Saïgas au Nord de la Mer Caspienne, les Sangliers, et les Spermophiles;
pour la Sibérie, les loups, les Cerfs élaphes, les
Cerfs Sika, Cerfs et les Bouquetins de Sibérie, les Wapitis de l'Altaï,
les Zibelines, les Renards argentés, les Lemmings, les Pikas;
les Gerboise, les Putois tigrés, les Lynx, les Tigres de Mandchourie,
les Phoques du Baïkal, les Morses, les Phoques
barbus; De vastes troupeaux de rennes parcourent tout le nord de la Sibérie.
Les Kalmouks et quelques autres tribus nourrissent des chameaux. Il y a
deux espèces de moutons domestiques : le mouton russe, et le mouton
kirghiz à queue large. Pour ce qui est des Oiseaux,
on a, en Russie d'Europe : des Alouettes, des Coqs de Bruyère dans
l'Oural, des Bernacles et Oies
de Mer au Nord; en Sibérie, on mentionnera les Harfangs,
les Grouses noires, les Gorge-bleues, les Grands-Ducs, les Orfraies, les
Eiders à lunettes, les Plongeons à Bec-Jaune, les Cygnes
siffleurs, les Guillemots, les Stellers, les Ptarmigans, les Mésanges
bleues, Geais de Sibérie, les Pélicans
blancs, etc. Enfin, parmi les Poissons, on trouve
des Morues et des Saumons dans la Mer d'Okhotstk
et des Esturgeons dans la Mer Caspienne.
|
Pascal
Marchand, Atlas
géopolitique de la Russie, Autrement, 2007. - Qu'en
est-il de la puissance russe aujourd'hui? Après plus de quinze ans
d'atermoiements, comment la Fédération de Russie organise-t-elle
son retour sur la scène internationale? Atouts, défis, relations
géostratégiques... un Atlas pour
passer au crible les nouvelles donnes du plus grand état du monde.
Avec la fin de l'URSS, la Russie, en proie
à un effondrement économique, devenue incapable de peser
dans les affaires du monde pendant la décennie quatre-vingt dix,
avait, de l'avis général, disparu de la liste des grandes
puissances. Depuis 1998, les gouvernements russes se sont employés
à restaurer ce statut et cherchent à consolider le retour
de la Fédération de Russie sur la scène internationale.
Ils ont été opportunément soutenus en cela par la
flambée des cours des matières premières et des hydrocarbures,
produits dont la Russie est un grand fournisseur. Au milieu de la première
décennie du siècle, on reparle d'une puissance russe, parfois
pour s'en inquiéter. En réalité, beaucoup d'éléments
de puissance étaient restés en place. Ainsi, les forces militaires
n'ont jamais disparu, sauf peut-être des journaux occidentaux; simplement,
elles se sont redéployées. Le pouvoir russe, trop affaibli,
n'était plus en capacité de les mettre au service d'une politique.
Il était trop occupé à chercher les moyens de rattraper
le retard accumulé par la Russie pendant les cinquante dernières
années. Bien avant eux, Lénine, avait déjà
engagé le pays dans une tâche de rattrapage d'un retard accumulé.
Bien avant lui, Pierre le Grand avait déjà engagé
ce projet. La Russie va-t-elle se réadapter au monde ou est-elle
décidément vouée à perpétuer la légende
de Sisyphe? Les défis à relever
sont multiples et d'importance mais la Russie dispose d'éléments
de puissance bien réels et le Kremlin semble bien décidé
à les coordonner pour les mettre au service d'une politique de restauration
du statut international perdu. Plus vaste Etat du monde, étendu
sur deux continents et sur dix fuseaux horaires, la Russie est par nature
de dimension planétaire. Sur ses multiples interfaces, la Russie
déploie aujourd'hui ses intérêts de grande puissance.
Avec près de 80 cartes et infographies, un index, une bibliographie.
(couv.).
-
Anne-Marie
Lizin, Nicolas Zeisler et al., Gazprom,
stratégie de la Russie, Luc Pire, 2007. - Dix-sept
ans à peine après l'explosion de l'empire
soviétique, la Russie supporte à nouveau de vastes ambitions
internationales. Pour satisfaire sa volonté de puissance, elle dispose
d'un atout de poids : l'énergie. Zone de production mais aussi zone
de transit reliant l'Asie, l'Asie centrale, le Caucase et l'Europe,
elle fait figure de partenaire incontournable et entend coûte que
coûte faire fructifier une telle position stratégique. Complètement
inféodée au pouvoir russe, Gazprom, la plus grande compagnie
de gaz naturel au monde, est donc l'arme fatale d'un Kremlin bien décidé
à faire du gaz sa principale ressource politique et diplomatique.
Or, un tel impérialisme énergétique inquiète
: la récente crise ukrainienne a donné à voir les
défis posés par la politique gazière de Vladimir Poutine.
Désormais
toute l'Europe, qu'elle le veuille ou non,
se trouve concernée au plus haut point par les ambitions du nouveau
Tsar de Russie. Quant aux Etats-Unis,
point n'est besoin de préciser les inquiétudes suscitées
par la reconstitution d'un empire énergétique qui leur rappelle
les heures les plus chaudes de la guerre froide...
Cet
ouvrage est l'oeuvre collective d'étudiants en première et
deuxième années du master Carrières internationales
de Sciences Po Paris. Il a été réalisé dans
le cadre du séminaire " Organisations internationales " donné
par Anne Marie Lizin, présidente du Sénat belge et rapporteuse
de la Commission des Droits de l'Homme de l'Organisation pour la Sécurité
et la Coopération en Europe. A l'origine du projet, un exercice
de simulation de sommet de l'OSCE autour de la politique de Gazprom et
de la Russie a été proposé
par l'enseignant et a remporté l'adhésion de l'ensemble des
étudiants. (couv.). |
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