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Le hongrois
ou magyar est une langue finno-ougrienne (langues
ouralienne). Cette langue a des racines
extrêmement simples, et que n'altèrent jamais les flexions
qui s'y adjoignent. Il possède beaucoup d'onomatopées, et
une grande facilité pour la composition des mots. On y distingue
des voyelles simples, a, e; i, o, u, qui ont, le son aigu, et des voyelles,
quiescentes, à, è, ì, ö, ù, ü, qui
se prononcent en traînant. Il n'y a pas de diphthongues proprement
dites. Le hongrois a des sons particuliers, gy, ny, ly, ty, où l'y
ne sonne nullement comme un i, mais comme un j se confondant avec la consonne.
Il évite dans la prononciation la rencontre des consonnes, au point
de préposer une lettre euphonique aux consonnes doubles des radicaux
étrangers (iskola, du latin scola).
Le hongrois ne distingue pas les genres,
et exprime le sexe, quand cela est nécessaire, par un mot distinct.
Il n'a pas de déclinaisons; les flexions des cas consistent en particules
qui se joignent au radical, et que les anciens grammairiens prirent à
tort pour des terminaisons de cas,. Les pronoms possessifs et les prépositions
s'expriment par des suffixes. L'article est exprimé par az ou par
a, selon que le substantif qu'il détermine commence par une voyelle
ou par une consonne. L'adjectif est invariable quand il précède
le substantif qu'il qualifie; mais s'il le suit et en est séparé
par le verbe être, il prend les mêmes flexions que lui. Les
noms de famille sont considérés comme des adjectifs, et,
pour cela, s'énoncent avant les noms de baptême (Bathory Gabor,
Gabriel de Bathor).
Le comparatif se forme en ajoutant la lettre
b à la fin du positif. Dans, le verbe, la 3e
personne du présent est considérée comme le thème
ou radical pur. Lz verbe substantif se sous-entend le plus souvent. Le
verbe avoir exprimant la possession se rend par le verbe être ayant
pour sujet le nom de l'objet possédé (un livre est à
moi; au lieu de j'ai un livre). La forme du futur dans les verbes ne diffère
pas de celle du présent, et le sens seul ou quelque particule fait
distinguer les deux temps; l'emploi d'un auxiliaire pour exprimer
le futur est relativement récent. Les verbes actifs ont la propriété
d'être conjugués de deux manières, selon qu'on les
emploie dans un sens général ou dans un sens déterminé.
Le hongrois a trois participes, un pour le présent, un pour le passé,
et un pour le futur.
La juste proportion des voyelles et des
consonnes, le soin que l'on apporte à bien articuler les syllabes
et à nuancer exactement les sons, donnent à la langue hongroise
beaucoup d'harmonie, en même temps qu'elle est redevable d'une singulière
énergie à la variété de ses formes et de ses
constructions. La régularité des flexions et des liaisons
la rend claire et précise. La prosodie et le rythme y sont tels,
qu'on a pu y introduire avec succès les mètres des Grecs
et des Romains.
On y distingue 4 dialectes, différenciés
entre eux par la prononciation : le paloczen; le magyar d'au delà
du Danube; le magyar des bords de la Théiss; et le dialecte des
Szeklers, qui vivent en Transylvanie, en Bukovine et en Moldavie.
Le hongrois a eu une écriture particulière,
qui s'est perpétuée jusqu'au XIXe siècle chez
les Szeklers : mais l'alphabet latin a été adopté
lors de la prédication du christianisme. Seulement, comme la langue
présente au moins 31 valeurs phonétiques, il a fallu augmenter
cet alphabet, en multipliant les voyelles au moyen de trémas et
d'accents, et les consonnes en en réunissant plusieurs qui transcrivent
des articulations spéciales (zs, j, gn). (GE). |
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