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Fleuves, rivières, ruisseaux |
Au sens général du mot, rivière est synonyme de cours d'eau. C'est, du moins, le langage de la navigation et du droit. Les géographes, au contraire, ont coutume de distinguer les fleuves, qui se jettent dans la mer par une embouchure en forme d'estuaire ou de delta, et les rivières, qui se jettent en un point appelé confluent dans un fleuve ou dans une autre rivière, ou encore dans un lac. En outre, lorsque le cours d'eau a une allure impétueuse, que sa pente excède, en moyenne, 0,05 m à 0,06 m par mètre, on l'appelle plus spécialement torrent. Si son lit est peu large et son débit minime, c'est un ruisseau ou un ru. Le point où un cours d'eau a son origine est sa source. De cette source à son confluent ou à son embouchure, il reçoît, de part et d'autre, directement ou par l'intermédiaire d'affluents, toutes les eaux qui découlent des terrains plus élevés. La région, délimitée par une ligne de faite ou ceinture, dont il reçoit ainsi les eaux, constitue son bassin. Tout cours d'eau, si faible soit-il, a un bassin. On appelle plus particulièrement bassin fluvial celui qui embrasse les bassins d'un fleuve et de ses divers affluents. Certains cours d'eau ne peuvent jamais être utilisés par la navigation, soit que leur largeur ou leur profondeur restent jusqu'à la fin insuffisantes, soit que leur courant demeure torrentiel, ou que des obstacles barrent leur lit. Pour les autres, on distingue le point où ils deviennent flottables et celui où ils deviennent navigables. Ces points, qui sont déterminés officiellement dans chaque pays, et que marquent respectivement sur les cartes une petite rame (symbole pratiquement abandonné aujourd'hui) et une petite ancre, ne correspondent d'ailleurs pas toujours à la réalité. Ainsi, la Seine, qui, administrativement, est déclarée navigable à partir de Méry, ne le devient, en fait, que 26 kilomètres plus bas, à Marcilly. Le tableau ci-dessous permet la comparaison entre les fleuves les plus importants.
qui est fait de tel ou tel affluent comme origine du fleuve. Hydrologie et hydrométrieOrigine et régime des eaux fluviales.La pluie, après sa chute, se divise en trois parties, variables avec la nature du sol (et d'autres facteurs tels que la température) : l'une qui s'y infiltre, l'autre qui ruisselle à sa surface, la troisième qui s'évapore à nouveau ou est absorbée par la végétation. C'est aux deux premières que les cours d'eau doivent naissance. Plus les terrains sont perméables, plus les eaux d'infiltration prédominent, plus les sources sont nombreuses et abondantes. Si, au contraire, le sol est essentiellement imperméable, les cours d'eau se trouvent surtout formés par les eaux de surface ou eaux sauvages, qui descendent le long des versants des vallées, pour s'écouler par le thalweg, et les crues sont, en général, hautes et rapides. Nombre de circonstances peuvent, d'ailleurs, modifier les effets de la constitution géologique du sol : une forte gelée, par exemple, peut rendre momentanément imperméables des terrains éminemment perméables, et la fonte subite, à la suite d'une forte pluie, de la neige qui les recouvre, déterminer une crue désastreuse. Le régime d'un cours d'eau est l'ensemble des phénomènes qui, se produisent dans ses états successifs. Ses deux éléments essentiels sont l'étiage, c.-à-d. le niveau des basses eaux normales en chaque point du cours d'eau, et le niveau des plus hautes eaux, c.-à-d. le niveau le plus élevé qui se soit produit lors des grandes crues. Le plus bas niveau observé porte plus spécialement le nom de plus bas étiage, celui correspondant aux basses eaux normales et fixé une fois pour toutes comme base des observations étant l'étiage proprement dit ou étiage conventionnel. Le niveau des hautes eaux au delà duquel toute navigation doit cesser constitue les plus hautes eaux de navigation. Enfin on appelle eaux moyennes celles qui s'observent pendant une partie notable de l'année et assurent, en même temps, à la navigation un mouillage convenable, sans que la vitesse devienne gênante. Comme la précédente, cette dernière désignation est, on le conçoit, moins que précise. Le nombre de mètres cubes d'eau qui passent dans l'unité de temps, la seconde ordinairement, de l'amont à l'aval du profil transversal d'un cours d'eau en un point donné, est ce qu'on appelle le débit du cours d'eau en ce point. Son calcul ne va pas, du reste, sans de grandes difficultés. Le seul débit qu'on puisse déterminer, aussi bien à l'étiage qu'aux plus hautes eaux, est un débit apparent, pouvant être fort diffèrent du débit réel. Dans tous les cas, la valeur élevée du rapport entre le débit en hautes eaux et le débit à l'étiage est la caractéristique d'un régime torrentiel. Il est, pour la Loire, de 261 à Briare et de 161 à Tours; pour la Garonne, de 167 à Toulouse et de 143 à Langon; pour le Rhône, de 47 en aval du confluent de la Saône et de 38 en aval du confluent de la Durance; pour la Seine, de 34 à Paris; pour la Somme, à Abbeville, de 2,2. On appelle module le débit moyen par seconde calculé sur l'année entière. Le module du Rhône, à Lyon, est, par exemple, de 865 m3. Les chutes de l'Iguazu, affluent du Parana, à la frontière de l'Argentine et du Brésil. Constitution et forme du lit. Les méandres de la rivière Deep Fork, en Oklahoma (Etats-Unis). La forme du lit peut être envisagée sous trois aspects, suivant que l'on considère son plan, son profil en travers ou son profil en long. La forme en plan est toujours sinueuse. Elle est constituée par une série de courbes et de contre-courbes, se succédant en sens inverse et réunies par des raccordements plus ou moins brusques. La profondeur est inégalement répartie dans le profil en travers. Elle est plus grande dans les parties du lit qui présentent le moins de résistance à l'entraînement. Le profil en long du thalweg ne présente ni une pente uniforme, ni une pente continue, mais un certain nombre de pentes principales, dont les brisures et l'inclinaison sont déterminées par les seuils de rochers ou les grands affluents. Dans l'intervalle de ces points de passage, il est composé d'une suite de pentes et de contre-pentes formant une ligne sinueuse, qui oscille, en s'en rapprochant plus ou moins, autour de la pente moyenne de la région. Le Nil aux chutes de Bujagali, près de Jinja, en Ouganda. Images : The World Factbook.
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