|
Le terme de marais
(palus, en latin) désigne un terrain recouvert ou saturé
d'une eau qui n'a pas d'écoulement; une étendue de terrains
recouverts de marais forme un marécage. Dans le langage scientifique,
le sens de ce mot s'étend non seulement aux marais proprement dits,
mais encore à toute portion du sol plus ou moins couverte par les
eaux d'une manière permanente ou temporaire; ainsi, étangs,
lacs,
plages découvertes, canaux, etc.
Constitués généralement
par un sol argileux, les marais contiennent des
eaux vaseuses, plus ou moins fétides, et qui donnent naissance à
une végétation toute spéciale et à tout un
monde d'animalcules. Les plantes aquatiques seules
y réussissent; les céréales, les plantes potagères
y sont de qualité inférieure, les fruits
y sont mauvais.
Les marais sont formés, quoique
souvent dans le voisinage de la mer, par des infiltrations souterraines
d'eau douce, ou par la stagnation, dans des terrains d'un niveau inférieur
aux collines voisines et au rivage de la mer, de rivières trop peu
considérables pour former des lacs ou franchir le littoral. Tels
sont les marais répandus sur les côtes méridionales
de la Baltique, ceux de la Hongrie
et de la Russie, les Marais
Pontins et les Maremmes en Italie.
-
Un
marais en Louisiane (Bayou Sauvage). Photo : USFWS.
Dans le bassin des fleuves
sujets à des débordements périodiques et considérables,
on rencontre des marais qui, dans le temps de la crue, sont des bras du
fleuve,
et, dans la saison sèche, des réservoirs isolés ou
quelquefois même se dessèchent et forment de riches pâturages.
Tels sont les Marigots du Sénégal, les Bayous du Mississippi
et les Olboutes des fleuves de Ia Sibérie
méridionale.
Les plus vastes marais du globe sont au
Sud de l'Himalaya et à l'Est des Andes
du Chili, en Inde septentrionale
et en Argentine, où les torrents précipités
des glaciers dans les plaines croupissent longtemps
avant de rencontrer la pente qui les verse dans les affluents du Gange
et de la Plata, et forment ainsi, sur plus de 1200 kilomètres de
longueur et sur une largeur de 300 à 400 kilomètres, des
terrains marécageux.
Quelques marais présentent le curieux
spectacle des îles flottantes : ce sont des
terrains de nature tourbeuse, mais très légers, qui, tirés
par les eaux, se détachent du sol avec les arbres qu'ils portent;
on voit de ces îles sur le lac de Kolk (province d'Osnabruck), et
sur celui de Gerdau en Iran. Quand un marais est
recouvert d'une couche de végétation qui le fait ressembler
à une prairie, on parle de marais vert. On désigne,
par ailleurs, sous le nom de marais salant
un terrain inondé à volonté par les eaux de la mer
et disposé de manière qu'on puisse y recueillir, après
évaporation, le sel que ces eaux laissent précipiter.
|
|