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La Terre > Les parties de la Terre > Les continents et les îles / les mers et les océans |
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Les îles
sont des portions de terre environnées d'eau de tous les côtés. Cette
définition n'est pas rigoureuse, car les continents
sont aussi entourés d'eau. Mais, en général, on donne le nom d'îles
aux portions de sol entourées d'eau quand elles n'ont pas, par leur climat,
leur système orographique, hydrographique, géologique, botanique, une
originalité propre qui en fasse un tout distinct des continents voisins.
C'est ainsi que l'on donne Ã
Madagascar le
nom d'île, car elle dépend du plateau africain,
tandis qu'on appelle souvent continent l'Australie,
qui est située au milieu de l'océan Pacifique
et de l'océan Indien.
- Iles Lofoten (Norvège). D'ailleurs, les îles peuvent être de tailles très différentes : on nomme aussi bien îles Bornéo, Sumatra que Sainte-Hélène ou la minuscule Helgoland. Les îles les plus grandes se trouvent dans les mers qui séparent l'Asie de l'Australie; les chaînes d'îles les plus remarquables sont celles qui relient à l'Est l'Asie à l'Amérique. Après l'Australie (7,7 millions de km²), le Groenland (2,2 millons de km²) est la plus grande des îles. On a calculé approximativement que les terres émergées représentent environ 149 millions de km² et que les îles (Australie non comprise) comptent dans ce total pour 6 millions et demi de km². Les îles diffèrent également beaucoup entre elles par leur forme et leur nature. Les îles varient encore par leur altitude au-dessus de l'eau. Ainsi, pendant que les unes s'élancent à une très grande hauteur, et renferment souvent des pics d'une altitude énorme, les autres dépassent à peine la surface liquide et parfois même sont fort souvent cachées sous les flots, où elles constituent des Bancs, des Écueils ou des Récifs. Une portion de sol entourée d'eau de tous les côtés, sauf d'un seul côté, qui se relie au continent, s'appelle une presqu'île. Si un certain nombre d'îles sont groupées, on parle de groupe d'îles ou, quand elles sont plus nombreuses d'archipel; si plusieurs îles sont placées les unes à la suite des autres, formant une ligne, on appelle ce système une chaîne d'îles ou, par référence à la forme de leur alignement, d'arc insulaire. Il y a des îles dans les cours d'eau dans les lacs et dans les mers. Du point de vue géologique, on distinguera, après Leopold de Buch, les îles qui se situent dans les mers en deux catégories : 1° les îles continentales, qui sont longues et étroites et se terminent la plupart du temps en pointe à l'extrémité; on les considère comme ayant autrefois fait partie des continents, ou du moins dont la formation découle des mêmes processus orogéniques responsables du relief dans le continent qu'elles bordent; |
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Les îles des cours d'eau et des lacsLes îles formées par les deux bras d'un fleuve ne portent pas de nom spécial en français(en allemandon les nomme Werder ou Woerth). Ce sont les moins importantes, et n'ont pas toutes la même origine. En géneral, elles se forment, soit parce que l'eau, coulant dans un bassin plat et plus large, surtout à l'embouchure des fleuves, se partage en deux ou en un plus grand nombre de bras, soit parce que les fragments de rochers qu'elle entraîne tombent au fond du lit et y servent de point d'appui aux particules terreuses qui, en s'accumulant, finissent par l'exhausser.Souvent aussi ces îles ont pour base des rochers aussi anciens que l'eau qui le entoure; c'est ce qu'on observe surtout dans les lacs. Quelquefois cependant la formation des îles lacustres est dues à des débordements qui ont emporté les terrains moins compacts. Quant aux îles flottantes que l'on rencontré dans quelques lacs et qu'on regardait jadis comme des merveilles, ce sont tout simplement des fragments de terre de fort petites dimensions, qui sont soutenus sur l'eau et maintenus contre son action délayante, par l'entrelacement des racines des arbres et des plantes aquatiques. Les îles continentalesLes îles continentales sont en général beaucoup plus longues que larges et disposées le long des côtes de la terre ferme comme si elles avaient été formées par les mêmes plissements qui expliquent la formation des montagnes voisines, ou comme si elles avaient été détachées de ce dernier par l'action des flots. On remarque, en général, que ces séries d'îles sont parallèles aux chaînes de montagnes continentales les plus proches de la mer, et présentent la même structure que celles-ci. Aussi est-on naturellement porté à admettre que ces îles ne sont que le prolongements de ces chaînes continentales, et que simplement leurs parties les plus basses ont été submergées.Les îles de ce genre sont très nombreuses le long des côtes pacifiques de l'Amérique. Ainsi, sur la côte nord-ouest, on observe une longue série d'îles, toutes semblables et toutes parallèles à la chaîne continentale, qui commence avec l'Archipel Alexandre et finit à l'île de Vancouver. Une autre rangée fort remarquable s'étend sur la côte ouest de l'Amérique du Sud, depuis l'île de Chiloe jusqu'au cap Horn. Ces îles représentent évidemment les derniers contreforts des Andes de la Patagonie, car leur structure granitique est la même que celle de la côte du Chili. Les îles qui longent la côte de l'Amérique, dans l'Océan Arctique (îles de Parry, Vicoria, Baffin, Ellesmere, etc.) sont également des fragments détachés du continent. L'Europe offre aussi un très grand nombre d'îles continentales. Nous citerons d'abord celles qui courent le long des côtes occidentales de la Norvège, à partir du Cap Nord, et parallèlement à la grande chaîne des Alpes Scandinaves. La Grande-Bretagne elle-même, les Orcades, les Hébrides et les Shetland, sont des exemples remarquables d'îles de ce genre. Beaucoup d'îles de la Méditerranée sont de simples prolongernents, des chaînes du continent. La Corse et la Sardaigne, entre autres, ne sont que des prolongements des Alpes maritimes. En Afrique, la grande chaîne centrale de Madagascar et la forme allongée de cette île, qui est parallèle à la partie sud-est du grand plateau de l'Afrique, montrent que cette terre a été autrefois unie au continent. Enfin, l'Asie offre également de nombreux exemples d'îles continentales; telles sont des îles de la Sonde et des Moluques, et cette immense série d'îles ou d'îlots qui s'étendent le long de la côte orientale depuis Taiwan jusqu'au Kamtchatka, en passant par le Japon. Les îles pélagiquesLes îles pélagiques sont sorties du fond de l'Océan, et presque toujours à une grande distance des terres. Leur formation a été indépendante de celle des continents, et on les distingue, d'après leur origine en îles volcaniques hautes et en îles madréporiques ou coralliennes (basses).Les îles volcaniques
hautes.
L'histoire a enregistré un assez grand
nombre d'exemples d'îles produites par le volcanisme sous-marin. Ainsi,
tout le groupe de Santorin, qui fait partie des Cyclades
méridionales dans la Méditerranée,
a été produit depuis les temps historiques. Suivant les auteurs anciens,
les îles de Santorin, de Therasia et d'Aspronisi apparurent au-dessus
des eaux, à la suite de violents tremblements de terre, plusieurs siècles
avant notre ère. Palaa-Kameni, appelée aussi Hiera, parut ensuite (186
ans av. J.-C. et son apparition s'accompagna de phénomènes semblables.
Elle s'accrut successivement par des îlots soulevés sur ses bords Ã
des époques postérieures, surtout en 19, 726 et 1427 après J.-C. Micra-Kameni
se montra en 1573, et Nea-Kameni, en 1707, et l'une et l'autre s'accrurent
successivement en 1709, 1711, 1712, etc. Mais il arrive fréquemment que
ces îles volcaniques disparaissent après s'être montrées plus ou moins
longtemps au-dessus des flots. Cette disparition est due quelquefois Ã
l'érosion de la mer; le plus souvent elle résulte de l'affaissement du
cône qui les avait produites. Nous citerons comme exemple l'île Julia
qui se montra subitement au sud-ouest de la Sicile
en 1831, et qui disparut peu de mois après.
Ajoutons, que si l'on considère les grands types de volcans qui sont à l'origine de ces îles, on pourra encore diviser celles-ci en trois catégories : les îles associées à des points chauds, comme La Réunion et Hawaii; les îles associées à une dorsale océanique, telles que l'Islande, les Açores, Tristan da Cunha; et, enfin, les îles formées en bordure d'une plaque tectonique, comme c'est le cas pour la plupart des Antilles. Les
îles coralliennes.
Les constructions coralliennes s'élèvent
donc graduellement du fond de l'eau et, avec la secours des siècles, elles
atteignent sa surface, où elles forment des bancs sous-marins ou à fleur
d'eau qui s'étendent parfois sur d'immenses espaces. La grande majorité
des îles de l'Océan Pacifique et de
l'Océan Indien se sont ainsi produites,
et le travail silencieux des Anthozoaires ne cesse d'en former de nouvelles
ou d'accroître les anciennes par des bancs construits sur leurs bords.
Beaucoup même se trouveront réunies un jour par suite des ces accroissements
successifs sur certains points de la Polynésie;
dans différents endroits, le fond de la mer est même déjà si exhaussé,
que les populations communiquent à gué, sans avoir besoin d'embarquation,
à plusieurs lieues de distance. Ailleurs, cependant, des basses îles
corraliennes sont menacées de disparition par la montée du niveau des
Océans (aux Maldives, par exemple).
Le diamètre des atolls varie de 4 à 140 km. La largeur moyenne de l'anneau lui-même au-dessus du niveau de la mer est au plus de 400 m et ordinairement moindre. La profondeur du bassin central varie de 35 à 90 m. Au contraire, sur le côté externe de l'anneau, la mer est ordinairement très profonde, et la muraille madréporique présente une pente rapide, comme celle d'un flanc de montagne. Ces constatations ont conduit, dans un
premier temps, à expliquer la formation de ces îles, en supposant qu'elles
avaient pour base des cônes volcaniques sur le
sommet desquelles les coraux étaient venus s'installer. Ceux de ces animaux
qui habitaient les bords du cratère devaient naturellement, disait-on,
parvenir à la surface de la mer bien plus promptement que ceux qui vivaient
au fond, puisque, dans la première direction, il y avait moins de chemin
à faire que dans la seconde. Toutefois, comme ces derniers continuaient
leur travail après la disparition des autres, ils devaient finir par combler
le bassin central et transformer ainsi l'anneau circulaire en une île
entièrement plane. Mais de plus exactes observations ont démontré l'inexactitude
de cette théorie.
Iles dans l'océan Pacifique. Source : The World Factbook. On admet aujourd'hui plutôt une explication selon laquelle le lagon central des îles annulaires, au lieu de correspondre au cratère d'un volcan, correspond au contraire, à la cime d'une telle montagne sous-marine et que la formation de ces îles résulte du concours de deux causes agissant en sens inverse, à savoir : le travail des Anthozoaires d'une part et, de l'autre, l'affaissement continu, sous l'effet de l'érosion, du sol sous-marin sur lequel reposent les constructions madréporiques. En effet, soit une montagne à demi submergée et laissant encore voir sa partie culminante. Les Anthozoaires s'établiront sur ses flancs et y construiront le dépôt corallien en anneau, qui ne cessera de grandir, à mesure que la sommet de la montagne, au centre, disparaîtra graduellement sous les eaux. De cette manière, le bassin central de l'île annulaire correspondra à l'emplacement du sommet d'une ancienne montagne, au lieu de correspondre, comme on le supposait autrefois, à une dépression cratériforme. Le processus peut durer plusieurs dizaines de millions d'années. Après les îles composées de coraux nous devons encore mentionner les immenses récifs qui reconnaissent une origine identique. Ainsi, l'immense récif, appelé Recif de la Grande Barrière (les Iles de la Mer de Corail), qui longe la côte nord-est de I'Australie, constitue la plus grande formation madréporique connue. En effet, il naît à une profondeur énorme, et s'étend sur une longueur de plus de 2000 km. Sa largeur varie de 180 à 1800 mètres. Sa distance moyenne de la côte est de 4 à 5 lieues, mais elle dépasse quelquefois 25. On rencontre également de vastes barrières de récifs coralliens le long des îles de la Louisiade et de la Nouvelle-Calédonie; ces récifs font précisément face à la Grande Barrière de l'Australie. En outre, comme la partie de l'Océan Pacifique qui est comprise entre ces deux chaînes de récifs, est semée d'atolls et d'écueils madréporiques, les navigateurs lui ont imposé le nom de Mer de Corail. Les atolls coralliens couvrent des espaces énormes. Dans l'Océan Pacifique, on ne rencontrre que des îles de ce genre depuis l'extrémité sud de l'archipel des Tuamotu jusqu'à l'extrémité nord de l'archipel des îles Marshall ou de Radick, c'est-à -dire sur une longueur de 7000 km et sur une largeur de plusieurs degrés. Dans l'Océan Indien, elles occupent également une étendue immense entre Saya de Matha et l'extrémité des Laquedives, c. -à -d. un espace de 25 degrés de latitude. Ailleurs encore, on rencontre des agglomérations considérables d'atolls : tels sont l'archipel des Carolines, et ceux, déjà mentionnés, de la Mer de Corail, au nord-est de l'Australie. (Ph. B. / DV).
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