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Maxime
Gorki (Alexeï Maksimovitch Pechkov) est un écrivain
russe né le 16 mars 1868 à Nijni
Novgorod (Russie) et mort le 18 juin 1936 Ã Moscou.
Il est considéré comme l'un des pionniers de la littérature prolétarienne.
Il décrit dans ses oeuvres les conditions difficiles de la classe ouvrière,
les injustices sociales et l'espoir révolutionnaire.
Issu d'une famille
pauvre et orphelin à l'âge de neuf ans, il est élevé par ses grands-parents
dans des conditions de grande précarité. Dès son jeune âge, Gorki mène
une vie de vagabond, voyageant à travers la Russie, travaillant dans divers
métiers et se confrontant aux dures réalités de la vie des ouvriers
et des paysans. Il commence à écrire sous le pseudonyme de « Gorki »,
qui signifie « amer » en russe, pour refléter le ton de ses écrits
marqués par la lutte et les souffrances du peuple russe. En 1892, il publie
sa première nouvelle, Makar Tchoudra, qui attire l'attention du
public. Parmi ses oeuvres suivantes, on mentionnera son roman Les Bas-fonds,
qui décrit la vie misérable des habitants des bas-fonds d'une ville
russe, Ma vie, Les Trois et, surtout, La Mère (1906), un
roman emblématique qui célèbre la résistance et l'engagement révolutionnaire,
et qui deviendra l'une des oeuvres fondatrices du réalisme socialiste.
• Les
Bas-fonds (1902) est à l'origine une pièce de théâtre (aussi intitulée
L'Abri) qui dépeint la vie dans les quartiers misérables d'une
ville russe. L'histoire se déroule dans un refuge où logent des personnes
en grande précarité : vagabonds, marginaux, anciens criminels et travailleurs
au bout du rouleau. Gorki y présente des personnages tels que Louka, un
vieil homme bienveillant, et Satine, un ancien aristocrate cynique. La
pièce aborde les questions de survie, de désespoir, et de la dignité
humaine dans des conditions extrêmes. Louka encourage les habitants Ã
s’accrocher à l'illusion d'un avenir meilleur, mais cette vision
optimiste est contestée par Satine, qui prône une lucidité radicale.
Les Bas-fonds montre la misère humaine, mais aussi la solidarité
et les moments de chaleur humaine qui naissent dans cet univers sombre.
Cette œuvre a eu un impact énorme en Russie et est encore aujourd'hui
l'une des pièces les plus jouées du répertoire théâtral russe.
• Ma vie
(1896) est un roman dans lequel Gorki raconte l'histoire d'un jeune homme,
Mischa, issu de la petite bourgeoisie, qui décide de renoncer à une vie
confortable pour vivre et travailler comme ouvrier. Mischa souhaite ainsi
échapper à l'hypocrisie de son milieu et vivre une existence honnête
et laborieuse parmi le peuple. Cependant, il se heurte à l'incompréhension
et au rejet de sa famille, ainsi qu'aux difficiles réalités du travail
manuel. À travers cette histoire, Gorki aborde les thèmes de la révolte
personnelle, de l'injustice sociale, et du conflit entre les valeurs bourgeoises
et les aspirations d'un jeune idéaliste. Ma vie reflète les
idéaux de l'auteur, qui admire la dignité et la force des travailleurs
malgré leurs conditions précaires. Ce roman peut être vu comme une réflexion
sur l'aliénation sociale et la recherche d'une vie significative au
sein de la société.
• Les Trois
(1900) est un texte plus sombre et introspectif, dans lequel Gorki sonde
la psychologie de ses personnages tout en brossant un tableau de la société
russe de son époque. L'intrigue du roman suit trois amis, Ilya, Yakov
et Sacha, issus de milieux populaires et unis par une amitié profonde.
Chacun d'eux incarne une vision différente de la vie : Ilya est ambitieux
et espère améliorer sa condition sociale; Yakov est un rêveur perdu
dans ses idéaux ; et Sacha est plus désabusé et fataliste. À mesure
qu'ils grandissent et font face aux épreuves de la vie, leurs idéaux
et leurs rêves sont mis à mal par les réalités impitoyables de la société.
Les Trois traite de la désillusion, de la corruption morale, et
des liens d'amitié qui se transforment sous la pression des difficultés
économiques et sociales. Ce roman peut être interprété comme une critique
du matérialisme et des sacrifices que les gens sont prêts à faire pour
échapper à la pauvreté.
• La Mère
(1906) est l'un des romans les plus célèbres de Gorki et un ouvrage
fondateur du réalisme socialiste. L'histoire se déroule dans une petite
ville ouvrière et suit le parcours de Pélagie Vlassova, une veuve et
mère d'un jeune homme, Pavel, qui s’engage dans le mouvement révolutionnaire.
Initialement effrayée par les activités politiques de son fils, Pélagie
finit par le soutenir et s'implique elle-même dans la lutte pour la justice
sociale. À travers ce personnage de mère courage, Gorki exprime l'espoir
révolutionnaire et la solidarité ouvrière. Pélagie devient une figure
emblématique de la prise de conscience sociale, soutenant les idées de
son fils et apportant son soutien aux autres militants. La Mère
célèbre la force des idéaux et le pouvoir de l'engagement collectif
pour un avenir meilleur, tout en montrant les sacrifices que cela implique.
Ce roman a eu un impact considérable dans la littérature soviétique
et est devenu une référence pour le mouvement prolétarien.
Gorki est devenu une
figure importante dans le mouvement révolutionnaire russe. Proche de Lénine,
il a cependant critiqué certaines violences du régime bolchévique, tout
en soutenant le développement de la culture prolétarienne. Après un
exil en Italie, il revient en Russie en 1931 et devient une figure respectée
de la culture soviétique. Son oeuvre pose les bases du réalisme socialiste,
qui se focalise sur l'idéalisation de la lutte des classes et de la
vie ouvrière. |
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