Aperçu
|
Le Carbonifère
(du latin carbo, -onis = charbon, et ferre = porter) est
la période géologique de la formation des houilles
et des charbons minéraux. La période carbonifère succède immédiatement
à la période dévonienne; ses formations puissantes
sont recouvertes par le système permien, qui
termine la série des couches primaires ou paléozoïques.Cette
période est caractérisée par la présence du charbon minéral ou houille,
résultat de la carbonisation, l'abri de l'air, de masses considérables
de débris végétaux ayant gardé en eux la
plus grande partie du carbone emprunté à l'atmosphère. En effet, alors
que les dépôts marins dominent au début du système, les schistes,
les formations lacustres, la houille, abondent dans la partie moyenne (charbons
d'Angleterre, de Belgique, d'Allemagne),
ainsi que dans la partie supérieure (charbons du centre de la France,
des Alpes, de la Bohème). Ces caractères ont
servi à établir la classification des terrains de la période carbonifère.
On a d'abord divisé ces formations en
trois étages : Ie Culm ou anthracifère à la base, et les Houiller inférieur
et Houiller supérieur au-dessus. Lapparent
a précisé ces divisions : au Culm ou Anthracifère, il a donné le nom
de Dinantien, parce que l'anthracite n'est pas particulièrement caractéristique
de cet étage qui est très developpé dans la vallée de la Meuse, près
de Dinant. Le Houiller inférieur devient, pour cet auteur, l'étage Westphalien,
parce que ses assises sont remarquablement développées en Westphalie.
Enfin, le Houiller supérieur prend le nom de Stéphanien, de Saint-Etienne
(Loire). Ces divisions ont évolué, comme le montre le tableau suivant;
aujourd'hui, on distingue dans le Carbonifère sept étages, distribués
dans deux époques :
Les époques et
les étages du Carbonifère
Carbonifère
inférieur
=
Dinantien = Culm
=
Mississippien
359
Ma - 318 Ma
Grands
arbres primitifs; Batraciens. |
Tournaisien (=
Mississippien inférieur) |
Viséen
(= Mississipien moyen) |
Serpukhovien (Mississippien
supérieur; Serpukhovien + Baskirien inférieur = Namurien) |
Carbonifère
supérieur
=
Ouralien = Missourien = Pennsylvanien
318
Ma - 299 Ma
Insectes
ailés; Reptiles;
grande
proportion d'oxygène
dans
l'atmosphère. |
Bashkinien (=
Pennsylvanien inférieur; Bashkirien supérieur + Moscovien = Westphalien) |
Moscovien =
Pennsylvanien moyen |
Stéphanien
= [Kasimovien = Pennsylvanien. supérieur]
+ Gzhélien. |
Faune.
La distinction entre une faune
marine et une faune terrestre s'accentue. Dans la faune marine, les Foraminifères
sont nombreux; ce sont les Saccamina, parmi les agglutinants et les Fusulines,
qui, par l'agglomération de leurs coquilles,
ont formé des calcaires qui existent en Russie,
en Chine et au Japon. Les
Polypiers appartiennent aux groupes des Tabulés, des Tétracoralliaires
et des Axophyllidés. Les Echinodermes sont
des sortes d'Encrines, des Cystides, des Blastoïdes, puis de nombreux
Oursins. Parmi les Brachiopodes, citons
les Spirifère et les Productidés. Les Mollusques
abondent; ce sont des Gastéropodes, des
Pélécypodes et des Céphalopodes nautilidés
(Nautiles, Orthoceras) et Ammonitidés
(Goniatites). Les Crustacés consistent en
Trilobites réduits au genre Phillipsia et
en Décapodes Macroures.
Parmi les Poissons,
ce sont surtout des ganoïdes tels que les Palaeoniscus,
qui peuplent les eaux, puis des Sélaciens, tels que les Cestracions, les
Cochliodus, les Cladodus; on trouve aussi de nombreux piquants (Ichtyodorulithes)
ayant appartenu à diverses espèces, puis les Pleuracanthidés, pouvant
servir de passage entre les requins et les Dipnoïques (Ch. Brongniart ).
Il faut citer d'autres Vertébrés, les Stégocéphales,
qui avaient quatre pattes comme les Batraciens
et des plaques dermiques (anthracosaurus).
Dans les eaux douces existaient des Crustacés
phyllopodes, des Mollusques Gastéropodes pulmonés, mais à terre vivaient
des quantités d'Arthropodes. C'étaient
des Arachnides tels que des Scorpionides,
des Anthracomarti, des Aranéides, puis des Myriapodes,
Parmi les Insectes
ont trouve des Thysanoures, des Névroptères,
des Orthoptères et des Homoptères. Les Névroptères
ressemblaient à nos Ephémères, Perlides, Libellules, mais quelques espèces
étaient de taille gigantesque; telle la Meganeura Monyi, qui atteignait
0,70 m d'envergure. Un des faits les plus remarquables à signaler, c'est
que beaucoup de ces Insectes avaient trois paires d'ailes;
celles-ci, souvent, étaient parées des plus belles colorations. Les Polynéoptères
étaient des Blattes, des phasmes, des Sauterelles. Des sortes de Fulgorides
représentaient les Homoptères.
Flore.
La flore carbonifère,
extrêmement riche et vigoureuse, appartient à deux groupes, qui sont
les Cryptogames acrogènes, comprenant Sphénophyllées,
Lycopodinées, Equisétinées (Prêles),
Filicacées, etc., et les Gymnospermes :
Cycadales, Cordaïtées, Conifères.
Les individus de cette flore, étaient alors gigantesques; les Lycopodinées
étaient représentées, à cette époque, par de grands arbres
: Lepidodendron, Sigillaria, Stigmaria, ces derniers constituant évidemment
l'appareil radiculaire des précédents. Chez les Pécoptéridées, les
troncs des espèces arborescentes avaient jusqu'à 15 et 18 mètres de
hauteur : Pecopteris, Caulopteris, Psaroniocaulon, Psaronius, etc. Beaucoup
plus grands que nos Prêles, les Calamites mesuraient de 4 à 5 mètres;
ils se reproduisaient par rhizomes traçants, donnant
naissance à des tiges aériennes. Les Calamodendron
comprenaient des arbres de 30 à 40 mètres; les Cordaïtes, de 20 à 40
mètres. Au lieu de former dans leur bois, comme chez nos Dicotylédones,
des anneaux concentriques correspondant aux saisons,
les arbres du Carbonifère indiquent, par leur homogénéité, un climat
constant, égal, dont les variations paraissent du moins à peu près insensibles.
Indiquons ici les trois phases établies
par Grand'Eury pour la flore des formations de
l'hémisphère boréal : la première dite du Culm , la deuxième dite
Westphalienne, et la troisième ou Stéphanienne. Chacune d'elles est ensuite
divisée en zones dites inférieure, moyenne et supérieure; ces zones
correspondant chacune bien plus à la prépondérance de certains genres
qu'à leur apparition. Les zones inférieure, moyenne et supérieure de
la première phase correspondent à la prédominance des Archaeopteris,
des Lycopodinées et des Sélaginées. Les zones de la deuxième phase
correspondent à l'abondance des Ulodendron, des Sigillaria et des Lepidophloïos
et Nevropteris. Enfin, l'apogée des Pecopteris et Cordaïtes, l'horizon
de Annularia stellata et le développement des Calamodendron, correspondent
aux trois zones de la troisième phase. C'est au cours de cette dernière
phase que se sont formés les bassins houillers français. (NLI). |
|