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| Les langues > Indo-européen > langues balto-slaves > langues slaves |
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| Le russe
est une langue indo-européenne
de la famille des langues slaves. C'est
la plus répandue des langues slaves, celle qui a le plus fidèlement conservé
les éléments empruntés au vieux slavon ou slavenski. Le vieux slavon
fut longtemps la seule langue littéraire de la Russie Pour écrire le russe, on emploie actuellement un alphabet cyrillique, dérivé de l'écriture cyrillique originelle (alphabet slavon), et dont les caractères ont reçu une forme plus cursive. Il a été fixé au temps de Pierre le Grand et en partie par ce tsar II comprend 36 caractères ou groupes de caractères, dont le dernier, l'Igitsa, est aujourd'hui à peu près inusité. La grammaire russe.
Le nom russe est marqué par trois genres grammaticaux, masculin, féminin et neutre, qui se manifestent principalement au singulier. Les noms varient selon le nombre, singulier et pluriel, et selon six cas principaux : nominatif, génitif, datif, accusatif, instrumental et prépositionnel. Le nominatif sert généralement de sujet, tandis que les autres cas expriment des fonctions syntaxiques et sémantiques variées, telles que la possession, l'objet indirect, le complément de lieu ou de moyen. L'accusatif présente des formes distinctes selon l'animé et l'inanimé, surtout pour les noms masculins et pluriels, ce qui constitue une particularité notable du système nominal russe. Les adjectifs s'accordent avec le nom qu'ils qualifient en genre, en nombre et en cas. Ils possèdent des formes longues et des formes courtes, ces dernières étant principalement employées dans la fonction prédicative et portant souvent une valeur stylistique ou expressive. Les degrés de comparaison sont exprimés soit par des suffixes, soit par des formes analytiques, notamment pour le comparatif, tandis que le superlatif peut être formé par des moyens morphologiques ou lexicaux. Le système pronominal est complexe et comprend plusieurs catégories : pronoms personnels, possessifs, démonstratifs, interrogatifs, relatifs, indéfinis et négatifs. Les pronoms personnels se déclinent selon les cas, et certaines formes présentent des alternances phonétiques. Les pronoms négatifs, combinés avec la négation verbale, illustrent le phénomène de la double négation obligatoire en russe, où plusieurs éléments négatifs coexistent sans s'annuler. Le verbe russe constitue l'un des éléments centraux de la grammaire, notamment en raison de la catégorie de l'aspect, qui oppose systématiquement les verbes imperfectifs et perfectifs. Cette opposition exprime la manière dont l'action est envisagée, comme processus en cours, action répétée ou action achevée. Chaque verbe appartient en principe à un couple aspectuel, souvent formé par préfixation ou suffixation. L'aspect influence fortement l'emploi des temps, en particulier du passé et du futur. Les verbes se conjuguent selon deux conjugaisons principales, définies par les terminaisons du présent et du futur simple. Ils s'accordent avec le sujet en personne et en nombre, et au passé également en genre. Le système temporel comprend trois temps morphologiques : présent, passé et futur. Le futur peut être simple, formé à partir d'un verbe perfectif, ou composé, utilisant l'auxiliaire быть conjugué au futur suivi de l'infinitif imperfectif. Les modes incluent l'indicatif, l'impératif et le conditionnel, ce dernier étant exprimé par une forme analytique du passé accompagnée de la particule бы. Les formes non personnelles du verbe occupent une place importante. L'infinitif sert de base lexicale et syntaxique dans de nombreuses constructions. Les participes, actifs et passifs, existent au présent et au passé et jouent un rôle adjectival tout en conservant des propriétés verbales. Les gérondifs expriment des actions secondaires ou concomitantes et permettent de condenser l'information syntaxique, bien qu'ils soient soumis à des contraintes strictes d'usage. La syntaxe russe repose sur un ordre des mots relativement libre, rendu possible par la flexion. L'ordre neutre est généralement sujet-verbe-objet (SVO), mais des variations fréquentes permettent de marquer le thème et le rhème, l'emphase ou le style. Les phrases simples peuvent être verbales ou nominales, ces dernières étant fréquentes au présent, où le verbe copule être est généralement omis. Les phrases complexes utilisent une grande variété de subordonnants et de constructions relatives, souvent introduites par des pronoms ou adverbes relatifs. La négation et la modalité présentent des traits spécifiques. La négation standard se fait au moyen de la particule не, tandis que ни renforce la négation dans certaines structures. La modalité peut être exprimée par des verbes modaux, des constructions impersonnelles ou des particules, qui permettent de nuancer la nécessité, la possibilité ou l'attitude du locuteur. Les constructions impersonnelles, très fréquentes en russe, expriment des états, des sensations ou des événements sans sujet grammatical explicite. Histoire de la
langue russe.
À l'époque de la Rus' de Kiev, entre le IXe et le XIIIe siècle, le vieux slave oriental constitue la langue vernaculaire de la population. Parallèlement, une langue écrite se met en place à la suite de la christianisation de la Rus' en 988. Cette langue écrite est le slavon d'Église, issu du vieux slave élaboré par Cyrille et Méthode pour l'évangélisation des Slaves. Le slavon d'Église n'est pas une langue parlée en Russie, mais il exerce une influence considérable sur le développement du russe, notamment dans le lexique, la syntaxe et le style. La coexistence du vieux slave oriental parlé et du slavon d'Église écrit crée une situation de diglossie qui marque durablement la tradition linguistique russe. Après le déclin de Kiev et la fragmentation politique des principautés russes, le vieux slave oriental commence à se différencier en plusieurs langues distinctes, donnant naissance progressivement au russe, à l'ukrainien et au biélorusse. Entre le XIIIᵉ et le XVe siècle, le russe ancien évolue de manière autonome, sous l'effet de changements phonétiques majeurs, tels que la chute des voyelles réduites (yers), la réorganisation du système vocalique et l'évolution de la palatalisation consonantique. Ces transformations rapprochent la langue parlée des formes que l'on connaît aujourd'hui, tout en accentuant les différences régionales. À partir du XVe siècle, avec l'essor de la principauté de Moscou, le dialecte de la région moscovite acquiert une importance croissante. La centralisation politique favorise l'unification linguistique, tandis que le slavon d'Église demeure la langue de la liturgie et de la culture écrite élevée. Les textes administratifs, juridiques et chroniques commencent cependant à intégrer davantage d'éléments vernaculaires, amorçant un rapprochement entre langue parlée et langue écrite. Cette période voit apparaître une langue mixte, parfois qualifiée de russe chancelleresque, qui constitue une étape clé dans la formation du russe moderne. Aux XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles, la langue russe connaît une phase de normalisation décisive. Les réformes de Pierre le Grand jouent un rôle central, notamment par la simplification de l'alphabet cyrillique, l'introduction d'une typographie civile et l'ouverture massive aux emprunts lexicaux issus des langues d'Europe occidentale, en particulier l'allemand, le néerlandais et le français. Le russe s'enrichit alors d'un vocabulaire technique, scientifique et administratif adapté aux besoins d'un État en modernisation rapide. Au cours du XVIIIe siècle, des efforts systématiques sont entrepris pour codifier la langue littéraire. Mikhaïl Lomonossov élabore une théorie des trois styles, visant à organiser l'usage du russe et du slavon d'Église selon les registres. Cette réflexion contribue à stabiliser la grammaire et à définir les normes de la langue écrite. La tension entre héritage slavon et usage vernaculaire demeure, mais elle est progressivement résolue par une intégration sélective des éléments slavons dans un cadre grammatical russe. Le XIXe siècle marque l'apogée de la langue russe classique. Les écrivains jouent un rôle fondamental dans la fixation de la norme littéraire, en particulier Alexandre Pouchkine, qui parvient à harmoniser la langue parlée cultivée et la tradition écrite. Son œuvre sert de modèle à toute une génération d'auteurs et contribue à établir un russe souple, expressif et stylistiquement unifié. Cette période voit également le développement de la linguistique russe et la publication des premières grammaires et dictionnaires scientifiques. Après la Révolution de 1917, la langue russe est à nouveau transformée par des facteurs politiques et sociaux. Une réforme orthographique est mise en oeuvre en 1918, simplifiant l'écriture et supprimant plusieurs lettres archaïques. Le russe devient la langue de communication interethnique de l'Union soviétique, ce qui renforce sa diffusion géographique et son rôle normatif. De nombreux néologismes idéologiques et techniques apparaissent, tandis que la langue est encadrée par une politique linguistique visant à en assurer la clarté et l'uniformité. Dans la seconde moitié du XXe siècle et au début du XXIe siècle, le russe évolue dans un contexte de mondialisation et de transformations technologiques rapides. L'effondrement de l'Union soviétique entraîne une diversification des usages et une réévaluation de la norme, avec l'entrée massive d'emprunts à l'anglais, notamment dans les domaines économique, informatique et culturel. Malgré ces changements, la structure fondamentale de la langue demeure remarquablement stable. Les variantes
du russe.
Les
dialectes du Nord.
Les
dialectes du Sud.
Les
dialectes centraux.
Les
autres variantes.
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