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La Sibérie
est une vaste région de la Fédération
de Russie, qui occupe toute l'Asie septentrionale,
entre l'océan Arctique (de l'embouchure
de la Kara au cap Dejnev, ou Oriental) au Nord, les mers de Béring,
d'Okhotsk et du Japon (jusqu'à l'embouchure du Tioumen, frontière
de la Corée) à l'Est, la Chine (Mandchourie,
Dzoungarie), la Mongolie et l'Asie centrale
russe au Sud, la Russie d'Europe, à l'Ouest.
Ce vaste rectangle (6700 km de long et 3200 de large) comprend ainsi, outre
la Sibérie proprement dite, la Transbaïkalie, le pays de l'Amour
et celui de l'Oussouri; 12,52 millions de km²
A l'Ouest, une vaste plaine (toundra
au Nord, terre noire au Sud) s'incline vers l'océan Arctique; les
seules hauteurs sont les monts Byrranga, dans la presqu'île de Taimyr,
et les monts Syverma, au Nord de la Toungouska inférieure. A la
plaine basse succède le Sud et le Sud-Est, des élévations
boisées et des plaines hautes (300 à
500 m), puis un système de puissantes montagnes
qui courent de l'Asie centrale russe à la mer de Béring.
Au Sud-Ouest, le mont Bieloukha (4542 m) appartient au Grand Altaï.
A la chaîne mongole du Tannou-Ola (col de Tchaptchan-Daban) se relient,
au Nord, les monts Korgouski. Plus à l'Est, s'étend le demi-cercle
des monts Saïansk, qui s'élèvent à 3400 mètres
avec le mont Mounkou-Sardyk (col do Noukou-Daban). Le lac
Baïkal est bordé au Nord par les monts du Baïkal (1500
m), au Sud par le Khamar-Daban; au Sud-Est, le massif du Kenteï se
relie par les chaînes du mont Sokhondo (2450 m) aux monts Iablonoï,
qui s'élargissent, au Nord-Est, avec le plateau
du Vitim. Plus à l'Est, ce relief diminue de hauteur, mais augmente
d'épaisseur; les monts Djoudjour s'avancent vers le fond de la mer
d'Okhotsk, flanqués, au Sud, du Kekh-Khoya, du Yan-Aline (se prolongeant
au Sud de l'Amour par les monts Sikhota, 1500 m); au Nord, des monts Stanovoï
qui se relient à l'Ouest aux monts d'Aldan et à l'Est aux
chaînes du cap Oriental et du Kamtchatka
(le Klioutchef, volcan de 4800 m).
La Sibérie a des fleuves
géants (4000 à 5200 kilomètres de long), tous caractérisés
par le déplacement lent vers l'Est, la longue durée de la
congélation (entre 295 et 180 jours) et les inondations : l'Obi,
l'Iénisséi, la Léna et l'Amour. Parmi les nombreux
fleuves secondaires, les principaux sont (océan
Arctique) : la Khatanga, l'Oletek, la Iana, l'Indighirka, la Kolyma,
grossie de l'Omolôn à l'Est de la Léna, et (mer de
Béring) l'Anadyr. Les lacs sont nombreux : le Baïkal, le Khanka,
aux confins de la Mandchourie, tributaire, par la Soungatcha, de l'Oussouri;
le Tchany, entre l'Irtych et l'Ob;
le Taïmyr, dans la péninsule du même nom.
Les côtes de l'océan Arctique,
en voie de soulèvement, sont prises par les glaces
pendant dix mois, et longues de 15.900 km
d'Ouest en Est, mer de Kara, presqu'île d'lalmal, ou des Samoyèdes,
que le détroit de Malyghin, au Nord, sépare de l'île
Blanche (Biélyi), golfe de l'Obi, où aboutit, à l'Est,
le golfe du Taz, cap Mattesal, golfe du l'Iénisséï,
encombré d'îles : au large, l'île
de Sibiriakof, péninsule de Taimyr, baie
et île du même nom, cap Tchélionskine (extrémité
nord de l'Asie); au Nord-Est, l'île Dickson
(le meilleur mouillage du littoral), baie de la Khatanga, delta de la Léna,
baie de Borkhaïa, cap Sviatoï, au large, îles Liakhof et
archipel de la Nouvelle-Sibérie, baie de Tchaoum, détroit
de Long, séparant la côte de la terre de Wrangel, baie profonde
de Kolioutchin, cap Dejnev ou Oriental. Sur le littoral de l'océan
Pacifique (14.900 km; pris par les glaces
de six à sept mois) se creuse le golfe de l'Anadyr, puis la mer
de Béring, que la péninsule du Kamtchatka
sépare de la mer d'Okhotsk. La Manche de Tartarie sépara
la côte de l'île de Sakhaline et
fait communiquer la mer d'Okhotsk avec la mer du Japon, où se trouve
le port important de Vladivostok.
Le climat, extrêmement froid pendant
le long hiver (d'octobre en avril, dans les régions
les plus favorisées, est très chaud pendant le court été
(dès août, les feuilles tombent). A Verkhoïansk, le lieu
le plus froid de la terre, l'écart entre le maximum moyen d'été
(31,1 °C) et le minimum moyen d'hiver (-61,9 °C) est énorme
: 92 °C. Malgré la chaleur de l'été (à
Iakoutsk jusqu'à 40° C), la température annuelle moyenne
est, dans la plus grande partie de la Sibérie, au-dessous de 0 °C.
Le climat s'adoucit dans le sud-est, où il rappelle le climat de
la Russie septentrionale. Peu de pluies,
surtout dans le Nord.
La richesse minière consiste surtout
dans l'or et la houille.
Trois grandes régions aurifères : l'Iénisseï,
la Léna (bassin de l'Olokma), l'Amour (bassin de la Zeïa).
Trois grands bassins houillers existent : Ce sont ceux du haut Irtych,
de la province de Tomsk (près de Soudjenka), de la province d'Irkoutsk
(près de Tchironkhovo); dix-sept gisements de houille ont été
reconnus le long du transsibérien. Mines de lignite
(dans l'Iénisséisk). Mentionnons encore le plomb
argentifère, cuivre et fer
de l'Oural et de l'Altaï, le graphite
des monts Tounka (Irkoutsk), le manganèse de l'Oural, le sol gemme
d'lletzk, de la Léna et de la Transbaïkalie, les pierres précieuses
de l'Oural, de l'Altaï, des monts de Nertchinsk.
La mise en valeur de la Sibérie
(exploitation minière, colonisation agricole) a reçu à
partir des premières années du XXe
siècle une vive impulsion avec l'achèvement du transsibérien,
qui se raccorde, à Kaidalovo, au transmandchourien. Grâce
au chemin de fer, des villes, comme Omsk, ont doublé de population,
l'immigration s'est précipitée, amenant la suppression de
la déportation en Sibérie : des centres nouveaux ont été
créés. L'industrie, en outre des mines et, plus tard, de
l'exploitation des grandes réserves de gaz naturel, s'est également
développée à partir de l'ouverture de cette ligne
ferrovaire; établissements métallurgiques, distilleries,
tanneries, manufactures de tabac, tapis (à Tioumen), briqueteries,
minoteries, huileries, scieries. Pêcheries. Beurreries de l'Altaï.
La culture du blé s'étend dans la Sibérie méridionale
et orientale, surtout sur les confins de l'Altaï,
Les prairies et pâturages occupent une grande étendue, surtout
dans les steppes de l'Ouest et sur les contreforts de l'Altaï. Apiculture.
Forêts (énorme superficie).
(NLI).
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Jil
Silberstein, Dans
la taïga céleste (entre Chine et Russie, l'univers
des Touvas), Albin Michel, 2005. - Les voyageurs
occidentaux les ont rencontrés sur la Route
de la Soie, ils ont fourni bon nombre d'hommes et quelques généraux
au redoutable Gengis Khan, on dit même qu'ils sont les descendants
des Huns, mais les Touvas, ce peuple de nomades éleveurs convertis
au bouddhisme, ont surtout marqué une forte résistance envers
leurs grands voisins russes et chinois et leur volonté de centralisation
et de sédentarisation, au fil de l'histoire.
Précipitée
dans le bloc soviétique, la République de Touva proclame
sa souveraineté et se dote d'une constitution au moment où
l'Union Soviétique s'effondre, mais sans pouvoir vraiment fausser
compagnie à la Fédération de Russie...
Jil
Silberstein est allé à la découverte de cette culture
et de ce peuple, les Touvas, a partagé leur vie dans les yourtes,
sur la taïga, a pris part à leurs jeux, écouté
les instruments traditionnels et les chants de gorge, écouté
les récits immémoriaux comme les histoires contemporaines.
Parfaitement
documenté, extrêmement vivant, ce livre nous entraîne
aux confins de l'Europe et de l'Asie à la découverte d'une
culture millénaire. (couv.).
Franck
Desplanques, Jean-Pierre Thibaudat, Nenets
de Sibérie, les hommes debout, Le Chêne, 2005.
- Ce livre témoigne des conditions de vie
des Nénetses de Sibérie, nomades traditionnellement éleveurs
de rennes, dans un environnement extrême et de leur adaptation à
une histoire mouvementée qui leur a fait traverser la Russie tsariste
puis l'URSS et maintenant la Russie post-communiste.
A travers
neufs portraits d'éleveurs, de pêcheurs traditionnels, de
villageois touchés par le chômage et le déracinement
mais aussi de Nénetses qui ont décidé de reprendre
leur avenir en main comme le premier créateur d'une société
privée nénetse, un écrivain et une journaliste qui
a décidé de retourner vivre parmi les siens, Jean-Pierre
Thibaudat donne un écho aux images de Franck Desplanques qui, depuis
une quinzaine d'années, et plusieurs mois par an, partage une véritable
complicité avec ce peuple de l'Arctique. (couv.).
Pour
les plus jeunes.
Nicolas
Vanier, L'Odyssée
sibérienne, Nathan, 2006. - Le
2 décembre 2005, Nicolas Vanier et ses dix chiens quittent les rives
du mythique lac Baïkal et s'élancent vers l'est sur une piste
enneigée. A travers toute la Sibérie. ce sont 8 000 kilomètres
de montagnes, de taïga et de toundra, de routes de neige et de rivières
gelées qui les attendent jusqu'à la très symbolique
place Rouge de Moscou. Un voyage extraordinaire,
restitué par les deux cent cinquante photographies de ce superbe
album et le récit passionné de Nicolas Vanier. Pour lui,
cette expédition est comme un retour aux sources, à son premier
grand voyage en Sibérie, où un trappeur lui offrit un tout
jeune chien de traîneau, Otchum, qui devait devenir le père
et le grand-père de tous ses attelages successifs... Mais l'Odyssée
sibérienne est aussi une façon de porter un message vers
le grand public. Depuis vingt-cinq ans, Nicolas Vanier est le témoin
direct de la dégradation du Grand Nord : "Je sais combien la situation
est grave et combien éphémère est cette vie, partout
menacée. Je ne voyage plus pour mon simple plaisir et celui de le
faire partager aux autres, mais avec la volonté de montrer l'importance
d'agir pour que les générations futures puissent voir des
ours polaires autrement que dans un livre, sous la rubrique animaux disparus."
Une prise de conscience autour de la fragilité de notre planète,
qui rend d'autant plus précieux les sublimes paysages photographiés
pour cet album. (couv.). |
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