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Animaux > Oiseaux |
Falconiformes et Strigiformes |
Les
Rapaces, que l'on a aussi appelés Oiseaux
de proie, sont des Oiseaux carnassiers, qui
habitent toute la Terre; on les rencontre sous
toutes les latitudes, en plaine comme en montagne.
Leur régime est carnivore et souvent aussi
insectivore (chez les petites espèces). Presque tous (les Vautours
exceptés) se nourrissent de proies vivantes (Mammifères,
Poissons, Oiseaux,
Reptiles) qu'ils saisissent
avec leurs griffes appelées serres, et déchirent avec leur
bec; les Vautours, plus faiblement armés, se nourrissent de cadavres.
Ils vivent de charogne. La conformation des Rapaces est en rapport
avec leur genre de vie, et ils sont puissamment armés pour la chasse.
Les ailes, grandes et longues, fournissent un vol
rapide et soutenu; les yeux voient à une
très grande distance. Ce sont des animaux vivant par couples; leur
nid, de construction solide, est nommé aire.
- Balbuzard (Pandion haliaetus) en vol. Photo : Ron Holmes. CaractèresLes Rapaces sont généralement de grande taille : cependant leurs dimensions varient beaucoup depuis celle des grands Aigles, des Gypaètes, des Condors et des Harpies qui ont de 3 à 4 m d'envergure, jusqu'au Fauconnet moineau (Microhierax fringillarius) de Malaisie, qui a la taille du Moineau et ne peut capturer que des Soui-mangas et des Sauterelles. Parmi les Rapaces nocturnes, les plus grands, tels que le Grand-Duc (les Hiboux) dépassent rarement la taille moyenne des Rapaces diurnes, des Gerfauts (les Faucons) par exemple. Malgré ces différences considérables, le type du Rapace se reconnaît toujours.D'un point de vue
général, le corps des Rapaces ressemble beaucoup à
celui des Perroquets : il est trapu; la poitrine
est large; les membres sont forts, quoique souvent
d'une longueur presque disproportionnée; la tête
est grande, arrondie, exceptionnellement allongée; le cou
est épais, le plus souvent court, quelquefois allongé; le
tronc est court et robuste; il en est de même des membres
thoraciques et pelviens. On peut
donc reconnaître un Rapace, lors même qu'il est dépouillé
de ses armes offensives et de son plumage;
mais ces armes, c'est-à-dire le bec et les pattes, sont ce qui caractérise
réellement le Rapace.
Le bec ressemble beaucoup à celui d'un Perroquet; il est court, à arête de la mandibule supérieure fortement convexe, recourbée en crochet, à la pointe; la base est couverte d'une membrane nommée cire; mais ce bec n'est pas globuleux, comme chez les Perroquets; il est comprimé latéralement, plus haut que large; la mandibule supérieure est immobile et recouvre complètement l'inférieure; ses bords sont plus tranchants, son crochet plus aigu; et souvent, la mandibule supérieure est armée d'une dent aiguë. Les pattes
ressemblent aussi à celles des Perroquets. Elles sont courtes et
fortes; les doigts sont très longs, relativement aux tarses;
l'un des doigts antérieurs peut, jusqu'à un certain point,
être porté en arrière, mais ce qui distingue les pieds,
ce sont les ongles, qui constituent des serres.
Les ongles sont fortement recourbés et acérés, rarement
aplatis et émoussés; leur face supérieure est convexe,
l'inférieure légèrement concave, limitée par
deux bords presque tranchants.
Pygargue à tête blanche (Haliaeetus leucocephalus). Photo : Phil Coleman. Les plumes sont tantôt solides et rigides, tantôt petites, molles, même soyeuses ou laineuses. Certaines parties de la tête sont parfois nues, notamment le pourtour de l'oeil et la région comprise entre cet organe et le bec; chez certaines espèces, l'oeil est entouré d'un cercle de plumes rayonnantes, connu sous le nom de disque. Les pennes des ailes et de la queue sont très grandes; leur nombre est constant. On en compte dix à la main, douze et généralement de treize à seize aux bras, et douze pennes caudales, disposées par paires. Chez beaucoup d'espèces, et cela est caractéristique pour les Rapaces, les tarses et même les doigts sont vêtus, et les plumes de la cuisse sont souvent très longues. Le plumage est généralement de couleur sombre. Quelques espèces sont remarquables par la beauté de leurs teintes. Les parties de la tête dépourvues de plumes, les appendices du bec de certains de ces Oiseaux, la région oculo--nasale, le bec, les pattes, les yeux sont souvent très vivement colorés. Les organes internes.
L'oesophage est très dilatable; il présente souvent des plis épais à l'intérieur et offre assez généralement une sorte de jabot. Le ventricule succenturié est très riche en glandes; l'estomac est grand, membraneux; l'intestin varie dans ses dimensions. La langue est large, arrondie antérieurement, dentelée sur ses bords en arrière. Les
organes des sens.
Les organes de l'ouïe sont bien développés chez les Rapaces. Par contre, les organes olfactifs sont en quelque sorte rudimentaires, bien que, pour les Vautours au moins, l'on ait souvent soutenu le contraire. Le toucher est plus parfait chez ces Oiseaux que le goût et l'odorat; celui-là, surtout, paraît peu développé. ClassificationLes Rapaces, dont on fait parfois un super-ordre, se divisent alors en deux ordres, nettement tranchés :1° Les Falconiformes ou Rapaces diurnes, dont la tête est comprimée avec les yeux latéraux. Rapaces diurnes
Strigiformes
Comportements des RapacesLes Rapaces sont, pour la plupart, des oiseaux arboricoles, vivant dans les forêts, mais sans éviter ni les montagnes dénudées, ni le désert. On en trouve dans les plus petites îles des océans, comme sur les sommets des montagnes les plus élevées; on les voit planer au-dessus des bancs de glace du Groenland et du Svalbard comme au-dessus des plaines sablonneuses et brûlées par le soleil du désert; ils habitent les fourrés impénétrables des forêts vierges, comme les édifices des villes. Chaque espèce a une aire de dispersion fort étendue, mais qui n'est point en rapport avec ses facultés locomotrices. Quelques-unes n'habitent qu'une localité fort restreinte; d'autres ne connaissent aucune limite, et parcourent toute la Terre.Plusieurs Rapaces sont migrateurs : quand l'hiver dépeuple leur domaine, ils se dirigent vers le Sud, en suivant les petits Oiseaux; les espèces qui vivent le plus au Nord ne migrent pas, et ne font qu'errer dans un espace assez limité. Lors de ces migrations, les rapaces se réunissent parfois en bandes nombreuses; le reste du temps, ils vivent isolés. Vers le printemps, ces bandes se séparent par couples; chaque couple retourne alors vers son ancien cantonnement, et ne tarde pas à se reproduire. Tous les Rapaces
nichent au commencement du printemps, et une seule fois par an s'ils ne
sont pas troublés. Leur aire ou leur nid est très variable.
Généralement, elle est établie sur un arbre,
sur une saillie de rocher, le long d'une paroi impraticable, dans une crevasse
de mur; rarement dans le creux d'un arbre, et plus rarement encore à
terre. Toutes les aires placées sur des arbres ou des rochers sont
des constructions solides; elles sont larges et basses, à moins
qu'elles n'aient servi plusieurs années, auquel cas, chaque année,
les Oiseaux les réparent et les élèvent. L'intérieur
en est peu profond. Le mâle et la femelle bâtissent en commun.
Les grandes espèces ont de la peine à se procurer les matériaux
nécessaires. Tschudi rapporte que l'Aigle fauve se laisse tomber
de haut sur la branche qui lui est nécessaire, la saisit avec ses
serres, et la brise par l'impulsion de sa chute : il emporte ensuite dans
ses serres les branches ainsi cassées. Les quelques Rapaces qui
nichent dans des trous, se contentent de déposer leurs oeufs
au fond du creux d'un tronc d'arbre, sur le sol ou sur une pierre nue.
Jeunes Chouettes épervières (Surnia ulula). Photo : Rob MacDonald. L'accouplement est
précédé de divers jeux. Le mâle vole superbement,
se balance dans les airs; quelques-uns font entendre des sons particuliers
très tendres, une sorte de chant. La jalousie exerce aussi son empire;
chaque intrus est attaqué, mis en fuite; l'époux ne souffre
pas même un Oiseau d'une autre espèce dans son voisinage.
Ces combats ont une certaine majesté. Ce sont des volte-face subites,
des attaques rapides, des défenses brillantes, des poursuites mutuelles,
des résistances vaillantes. Les deux combattants se saisissent,
se serrent, et, incapables de se servir de leurs ailes, ils tombent en
tourbillonnant. A terre, le combat cesse, mais pour recommencer au bout
de quelques instants au milieu des airs. Après une lutte prolongée,
le vaincu se retire, poursuivi par le vainqueur, jusqu'au delà des
limites de son domaine. Mais la paix n'est pas faite; la lutte recommence
le lendemain, les jours suivants, et il faut que le vainqueur remporte
plusieurs victoires pour qu'il jouisse tranquillement de ses premiers avantages.
Quelque acharnées que soient ces luttes, il est rare cependant qu'elles
se terminent par la mort de l'un des combattants. La femelle suit ces batailles
avec intérêt, sans cependant y prendre part, et, après
la défaite de l'un des rivaux, elle s'abandonne au vainqueur.
Les oeufs sont arrondis;
leur coquille est généralement
rugueuse; ils sont entièrement blancs, grisâtres, jaunâtres
ou semés de points foncés. Leur nombre varie de un à
sept. Le plus ordinairement, la femelle couve seule; dans quelques espèces,
le mâle la relaye de temps en temps. La durée de l'incubation
est de trois à six semaines. Dans les premiers jours, les jeunes
sont de petits êtres, tout ronds, à grosse tête, à
yeux largement ouverts, couverts d'un duvet gris
blanchâtre. Ils croissent rapidement, et les plumes du dos ne tardent
pas à apparaître. Les parents témoignent le plus vif
attachement à leur progéniture; ils ne l'abandonnent jamais,
s'exposent pour elle au danger et à la mort, s'ils ne se sentent
pas assez forts pour la défendre. Dans de telles circonstances,
très peu de rapaces font preuve de lâcheté; au contraire,
la plupart déploient une hardiesse et une témérité
remarquables. Plusieurs, même, transportent leurs petits dans des
lieux où ils seront plus en sûreté. Les parents ne
sont pas moins actifs quand il s'agit de nourrir leurs jeunes; ils leur
apportent des aliments plus qu'ils ne peuvent en consommer au moment. Sont-ils
poursuivis et en danger, ils laissent, de haut, tomber dans le nid la pâture
qu'ils leur destinent. Au commencement, ils leur donnent des aliments à
demi digérés; plus tard, des proies qu'ils ont dépecées.
Chez plusieurs, la femelle seule sait faire subir à ces aliments
la préparation convenable. Même après avoir pris leur
essor, les jeunes demeurent encore longtemps avec leurs parents, qui leur
apprennent à chasser, à se nourrir, et qui continuent à
veiller à leur sécurité.
Crécerelle. Des Vertébrés de toutes les classes, des Insectes de toute espèce, des oeufs, des vers, des Mollusques, des excréments humains, exceptionnellement des fruits, entrent dans le régime des Rapaces. Ils s'emparent des animaux vivants; enlèvent leur proie à d'autres carnassiers, ou se contentent de ramasser les débris qu'ils rencontrent. Ils prennent leur proie avec leurs serres, et la déchirent avec leur bec. Leur digestion est très rapide. Chez les espèces qui ont un jabot, les aliments séjournent quelque temps dans cet organe, et y sont soumis à l'action de la salive; le reste est digéré par le suc gastrique. Les os, les tendons, les ligaments sont réduits à l'état de bouillie; les poils et les plumes forment des pelotes que les Oiseaux vomissent de temps à autre. Leurs excréments sont une bouillie assez liquide, fortement calcaire. Tous les Rapaces peuvent manger beaucoup en une fois, et supporter une abstinence très prolongée. L'Humain excepté, les Rapaces ont peu de prédateurs. Leur force et leur agilité sont leur sauvegarde; mais ils sont tourmentés par des parasites qui s'implantent sur eux en colonies nombreuses. En somme, ils mènent une vie libre et heureuse, tant que l'Humain ne leur déclare pas la guerre. Les Rapaces et les HumainsLa plupart de ces Oiseaux sont très robustes, relativement à leur taille : cependant l'on a exagéré leur force et le danger de leurs attaques pour l'Humain et les animaux domestiques. S'il est vrai que la plupart des Rapaces diurnes sont dangereux pour les Oiseaux de basse-cour et pour le petit gibier, il en est bien peu qui osent s'attaquer à un Mouton adulte. Les grands Aigles sont capables d'enlever un Lièvre, un Agneau, un Chevreau (et même, paraît-il, un très jeune enfant, bien que le fait attende encore des témoignages crédibles), mais ils ne s'attaquent guère aux grands animaux, dans les pays de montagne, que lorsque ceux-ci sont blessés, et alors ils cherchent à les étourdir par les vibrations de leurs ailes pour les faire tomber au fond d'un précipice où ils pourront facilement en faire leur pâture. L'Humain les met facilement en fuite; mais si l'oiseau est blessé, démonté d'une aile, et tombé à terre, il peut encore devenir dangereux pour les Chiens et pour l'Humain lui-même. Il se retourne alors, jetant en avant son bec et ses serres redoutables qui produisent des blessures profondes et dangereuses, luttant pour sa défense jusqu'à la dernière extrémité.La
fauconnerie.
Effraie des clochers (Tyto alba).Photo : Dr Thomas G. Barnes. |
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