.
-

Corée du Nord
Choson-minjujuui-inmin-konghwaguk (Choson)

40 00 N, 127 00 E
La Corée du Nord est un Etat du Nord-Est de l'Asie. Il occupe la partie septentrionale de la péninsule de Corée; la partie méridionale appartenant à la Corée du Sud, avec lequel il partage une frontière de 238 km. Le pays est, par ailleurs frontalier avec la Chine au Nord (1416 km), et avec la Russie, sur 19 kilomètres, au Nord-Est.  Sa superficie, est de 120,540 km², pour une population d'environ 26 millions d'habitants (2025). Etat de structure communiste, et l'un des plus fermés du monde, la Corée du Nord est une dictature. Administrativement, elle se divise en 9 provinces ou do et 4 municipalité ou si. Capitale : Pyongyang. Autres grandes villes : Sinuiju, Ch'ongjin et Hungnam.

Les divisions administratives de la Corée du Nord

Do

Chagang-do (Chagang)
Hamgyong-bukto (Hamgyong du Nord)
Hamgyong-namdo (Hamgyong du Sud)
Hwanghae-bukto (Hwanghae du Nord)
Hwanghae-namdo (Hwanghae du Sud)
Kangwon-do (Kangwon)
P'yongan-bukto (P'yongan du Nord)

P'yongan-namdo (P'yongan du Sud)
Yanggang-do (Yanggang)

Si

Kaesong-si (Kaesong)
Najin Sonbong-si (Najin-Sonbong)
Namp'o-si (Namp'o)
P'yongyang-si (Pyongyang)

Géographie physique

Côtes.
La Corée du Nord est baignée à l'Est par la Baie de Tonghan (Tongjoson-man), qui dépend de la Mer du Japon et à l'Ouest, par le golfe de Corée (Sojoson-man), annexe de la Mer Jaune.
  • Le golfe de Corée, au fond duquel se déverse le Ya-lou-kiang (Yalu), est dessiné d'une part par la presqu'île de Liao-toung (Liadong Bandao), en Chine, de l'autre par le renflement de la province de Hwanghae-namdo, vers le cap Changsan. Au Sud, s'ouvre la baie de Kionggi (Kionggi-man) partagée avec la Corée du Sud.

  •  
  • La Baie de Tonghan (ou de Gensan), qui portait sur les anciennes cartes le nom de golfe de Broughton marque une  grande échancrure, bordée dans sa partie Nord par les monts Hamgyong (Hamgyong Sanmaek).
  • Relief du sol.
    La presqu'île coréenne est essentiellement montagneuse. Les Monts Hamgyong, que l'on vient de citer occupent toute la partie Nord-Est de la Corée du Nord. C'est dans une chaîne parallèle à ces montagnes, le Changbai Chan, qui s'étend principalement en Chine, que l'on trouve le point le plus élevé du pays : le Paektu-san (2744 m). A l'est des Monts Hamgyon s'élèvent d'autres massifs, d'altutude moindre, tels que les monts Kangnam et les monts Myoyang, tandis qu'au Sud commence la chaîne qui vertèbre toute la partie orientale de la péninsule coréenne, et s'étend surtout en Corée du Sud : les monts Taebaek (Taebaek Sanmaek). Une plaine étroite occupe le fond de la baie de Tonghan; une autre beaucoup plus étendue se développe le long du golfe de Corée.
    -
    Carte de la Corée du Nord.
    Carte de la Corée du Nord. Source : The World Factbook.
    (Cliquer sur l'image pour afficher une carte plus détaillée).

    Régime des eaux. 
    Les deux principaux fleuves sont ceux qui marquent la frontière avec la Chine et la Russie, le Ya-lou-kiang (Yalu) et le Tumen. Le Yalu est navigable par petits navires de mer jusqu'à 50 kilomètres de son embouchure, et pour les barques jusqu'à 200. En dehors de ces deux fleuves, il y a peu de fleuves importants en Corée du Nord; nous ne citerons, en commençant par le Nord sur le versant occidental, que le Ch'ong-ch'on-gang et le Taecong-gang, qui arrose Pyonyang, à l'Est, seulement l'Örang-ch'on, qui est à peine plus qu'un torrent.

    Climat
    Par son climat, la Corée du Nord est comme un prolongement de la Province maritime sibérienne. Le froid est excessif pendant l'hiver, et la neige tombe en abondance; des pluies torrentielles tombent pendant l'été qui est fort chaud; les belles saisons sont le printemps et l'automne. Le Tumen et le Yalu, ainsi que les baies où ils se jettent, sont pris par les glaces pendant la moitié de l'année. (Henri Cordier).

    Biogéographie.
    La végétation reflète la variété des conditions climatiques. Elle va des forêts mixtes de feuillus et de conifères dans les basses altitudes et le sud, aux denses forêts de conifères (pins, sapins, épicéas) et de mélèzes dans les régions montagneuses plus froides et septentrionales. Les plus hauts sommets, tel le mont Paektu, abritent des zones de toundra alpine et de prairies. Cependant, une déforestation significative a eu lieu dans les zones de faible altitude et sur les pentes accessibles en raison de l'exploitation forestière, de l'agriculture et de la collecte de bois de chauffage, bien que des efforts de reboisement soient signalés.

    La faune est également variée, adaptée aux milieux forestiers et montagnards. Parmi les grands mammifères, on trouve l'ours brun, l'ours noir d'Asie, le lynx, le sanglier, diverses espèces de cerfs, le goral et le porte-musc. Le tigre de Corée et le léopard sont théoriquement présents, bien que leur population soit extrêmement faible et qu'ils soient classés en danger critique ou en danger. L'avifaune est particulièrement riche, avec de nombreuses espèces d'oiseaux migrateurs, notamment des grues (grue de Mandchourie, grue à couronne rouge) qui utilisent les zones humides comme haltes importantes. La Zone Démilitarisée (DMZ) est un exemple frappant d'une zone qui, par son manque d'activité humaine, est devenue un refuge pour une faune diversifiée.

    Géographie humaine

    Le pays compte environ 26 millions d'habitants, concentrés majoritairement dans les plaines côtières et les vallées fluviales de l'ouest et du sud, ainsi que le long de la côte est. Le terrain montagneux et accidenté qui couvre une grande partie du territoire limite fortement l'agriculture et la densité de population dans l'intérieur des terres, et pousse la majorité des Coréens du Nord à s'établir dans les zones plus propices à la culture et dotées de meilleures infrastructures, bien que celles-ci restent limitées en dehors des centres majeurs. La distribution de la population est également stratégiquement influencée par le gouvernement, qui contrôle strictement les déplacements et l'établissement des citoyens. Il privilégie certaines régions pour des raisons militaires, économiques ou politiques, et en maintient une forte concentration autour de la capitale.

    Les modèles d'établissement se caractérisent par la primauté de Pyongyang, la capitale, qui fonctionne non seulement comme le centre politique et administratif, mais aussi comme le principal pôle économique, culturel et social, et bénéficie d'investissements et d'infrastructures relativement supérieurs au reste du pays. Cette concentration de ressources à Pyongyang crée un contraste marqué avec les autres villes provinciales et surtout les vastes zones rurales. Les zones rurales, où vit une part importante de la population, sont dominées par l'agriculture collective. Les villages y sont souvent regroupés, conséquence de l'organisation du travail agricole et du contrôle étatique. L'accès aux logements, génralement standardisés, est largement déterminé par l'État, et les conditions de vie peuvent varier considérablement entre les élites urbaines et la population rurale ou ouvrière.

    L'économie nord-coréenne est l'une des plus centralement planifiées et contrôlées au monde. Elle est axée sur l'industrie lourde, la défense et l'agriculture d'État. Le secteur industriel est concentré dans les villes et les régions riches en ressources (charbon, minerais), mais souffre souvent de technologies obsolètes, de pénuries d'énergie et de matières premières. Une situation exacerbée par les sanctions internationales. L'agriculture, vitale pour la survie de la population, fait face à des défis considérables : le terrain cultivable est limité, le climat peut être rude (sécheresses, inondations), et le système collectif, bien que réformé par endroits, manque d'incitations et d'intrants modernes. 

    Les difficultés économiques structurelles ont conduit à des pénuries alimentaires chroniques, bien que la situation se soit légèrement améliorée par rapport à la famine dévastatrice des années 1990. Les services sont largement contrôlés par l'État et le commerce extérieur est extrêmement restreint, bien qu'il existe des marchés informels et une activité le long de la frontière avec la Chine qui jouent un rôle croissant dans l'économie de subsistance de la population. Des activité ordinairement tolérées mais aussi soumises à des contrôles fluctuants.

    La culture et la société nord-coréennes sont indissociables de l'idéologie d'État du Juche (autosuffisance) et du Songun (l'armée d'abord), qui imprègne tous les aspects de la vie. Le culte de la personnalité autour de la dynastie Kim est omniprésent. Bien que la Corée du Nord soit ethniquement très homogène (Coréens) et utilise la langue coréenne, l'identité nationale est fortement construite autour de la loyauté envers le parti et les dirigeants. La religion est officiellement autorisée mais strictement contrôlée et largement supplantée par l'idéologie d'État. L'éducation et les soins de santé sont théoriquement universels et gratuits, mais leur qualité et leur accessibilité peuvent être inégales, particulièrement en dehors de Pyongyang. La société est structurée selon un système complexe de castes sociales (songbun), basé sur l'histoire familiale et la loyauté politique, qui détermine l'accès à l'éducation, l'emploi et même la résidence.

    L'interaction de la population avec son environnement naturel est principalement façonnée par les besoins économiques et militaires. L'agriculture intensive, même sur les terres marginales, et l'exploitation forestière pour le bois de chauffage et les matériaux de construction ont entraîné une déforestation importante, et exacerbé l'érosion des sols et la vulnérabilité aux catastrophes naturelles comme les inondations. L'extraction minière, importante économiquement, a également des impacts environnementaux significatifs. La gestion des ressources est subordonnée aux objectifs du régime, souvent au détriment de la durabilité environnementale.

    Quelques-unes des principales villes de la Corée du Nord

    • Pyongyang est la capitale politique, économique et culturelle de la Corée du Nord. C'est de loin la ville la plus développée du pays et le centre névralgique du pouvoir du régime. Elle abrite les institutions gouvernementales majeures, le siège du Parti du travail de Corée, ainsi que de nombreuses infrastructures de prestige comme la Tour Juche, l'Arc de Triomphe ou le Palais du Soleil Kumsusan, mausolée de Kim Il-sung et Kim Jong-il. L'urbanisme y est fortement planifié, avec de larges avenues, des bâtiments monumentaux de style soviétique, et des zones résidentielles réservées aux élites du régime. C'est aussi un centre de production industrielle important dans les domaines de la machinerie et des biens de consommation.

    • Hamhung est la deuxième plus grande ville du pays et un centre industriel stratégique situé près de la côte est. Elle joue un rôle clé dans la chimie, le textile et l'ingénierie. Elle est aussi connue pour abriter plusieurs établissements scientifiques et techniques. Sa proximité avec le port de Hungnam lui confère une importance logistique, notamment pour l'import-export maritime. Malgré sa taille, Hamhung est moins accessible aux étrangers, et peu d'informations vérifiables circulent sur la qualité de vie ou la dynamique locale.

    • Chongjin est la principale ville du nord-est de la Corée du Nord, capitale de la province de Hamgyong du Nord. Elle est l'un des plus grands centres sidérurgiques du pays, spécialisée dans la production de fer, d'acier et de produits chimiques. Ville portuaire donnant sur la mer du Japon (mer de l'Est), Chongjin est également un centre de pêche et de transport maritime. Elle est souvent citée comme un indicateur des difficultés économiques du pays, car son éloignement du pouvoir central rend son développement plus inégal.

    • Nampo est le principal port de commerce de la côte ouest. Elle joue un rôle crucial dans les échanges maritimes et l'approvisionnement du pays, notamment grâce à ses installations portuaires modernes et à son rôle dans l'exportation de produits comme le charbon ou les minerais. 

    Nampo est également un centre industriel notable, notamment dans les secteurs de la métallurgie et de la construction mécanique. On y trouve aussi le barrage de la mer de l'Ouest, une infrastructure massive conçue pour maîtriser les marées et protéger la ville.

    • Wonsan est une ville côtière sur la mer de l'Est, connue pour ses plages et son potentiel touristique, que le régime tente de développer. Elle dispose d'un aéroport international modernisé dans l'espoir de favoriser le tourisme, notamment via le projet de la zone touristique de Wonsan-Kalma. Elle est aussi dotée d'une base navale stratégique, ce qui en fait un site important à la fois pour l'économie régionale et la sécurité nationale.

    • Kaesong, proche de la frontière sud-coréenne, est une ville chargée d'histoire. Ancienne capitale du royaume de Koryo, elle possède un riche patrimoine culturel. Elle est aussi connue pour le complexe industriel intercoréen (aujourd'hui suspendu), qui symbolisait une tentative de coopération économique avec la Corée du Sud. Son rôle stratégique en fait un point de friction et de dialogue entre les deux Corées.

    • Sinuiju est une ville frontalière située en face de la ville chinoise de Dandong, de l'autre côté du fleuve Yalu. Elle est un point de passage clé pour le commerce entre la Chine et la Corée du Nord. La ville abrite des industries textiles, pharmaceutiques et chimiques, et sert souvent de vitrine pour les relations sino-coréennes. C'est également une zone de contrôle stricte où les échanges sont surveillés de près par le régime.

    • Rajin est une composante du complexe économique spécial Rason, situé dans le nord-est, non loin des frontières russe et chinoise. C'est une zone économique expérimentale où le régime autorise certaines formes de commerce international, sous un contrôle strict. Rajin possède un port en eaux profondes accessible toute l'année, ce qui lui confère une importance stratégique en matière de transport maritime. Elle est destinée à accueillir des investissements étrangers, notamment chinois et russes.

    -


    Barbara Demick (trad. : Guillaume Marlière), Vies ordinaires en Corée du Nord, Albin Michel, 2010. - Rien à envier au reste du monde, c'est la devise de la Corée du Nord. Depuis des mois, des années, ce pays fait tristement l'actualité : articles, reportages, documentaires éclairent la difficile réalité d'un pays coupé du reste du monde. Mais, pour la première fois, un livre trace le portrait hallucinant de ce pays qui a sombré dans le chaos, de par la folie de ses dirigeants : Kim Il-Sung, disparu en 1994, et son fils, Kim Jong-Il, l'actuel président. En s'appuyant sur les destins d'une demi-douzaine de Nord-Coréens, Barbara Demick dresse un épouvantable état des lieux : famines à répétition (un ou deux million de victimes sur une population de 23 millions d'habitants), faillite totale de l'économie, de l'éducation, de la santé. Mais aussi propagande, censure, arbitraire. Un jeune couple, un orphelin, une ouvrière ou un médecin jadis idéaliste, ce sont ces vies ordinaires en Corée du Nord auxquelles ce livre bouleversant rend hommage pour sensibiliser l'opinion publique internationale. Comment survivre à l'intérieur ou survivre à la fuite et l'exil ? Vies ordinaires en Corée du Nord est un livre exceptionnel peuplé de héros ordinaires, qui sont aussi des survivants. (couv.) 
    .


    Etats et territoires
    [La Terre][Cartotheque][Tableaux de bord][Histoire politique]
    [Aide][Recherche sur Internet]

    © Serge Jodra, 2005 - 2025. - Reproduction interdite.