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Les prairies

Une prairie est une surface de terre enherbée, dont la totalité ou une partie du produit est convertie en foin, l'autre partie devant être consommée sur place par les bestiaux. On distingue trois grandes classes de prairies : 

les prairies naturelles, qui sont couvertes d'un grand nombre d'espèces de plantes, et qui produisent de l'herbe sans l'intervention directe de l'humain [elles ont une durée illimitée]; 

C'est à cette catégorie qu'appartient en premier lieu la vaste région du continent nord-américain, que l'on a appelé la Prairie. Celle-ci se situe dans le bassin supérieur du Mississippi et de ses affluents, entre la région des Appalaches et des grands lacs à l'Ouest et au Nord-Ouest et, à l'Est., les premières terrasses des Rocheuses, qui arrêtent les eaux atmosphériques venues de l'Ouest, comme celles de l'Est sont interceptées par les Appalaches. Ainsi délimitée, la Prairie est partagée entre le Canada (Manitoba), et les Etats-Unis du Nord-Ouest (Tennessee, Kentucky, Illinois, Indiana, Wisconsin, Michigan, Dakota, Nebraska, Kansas, etc.).

La Prairie y apparaît comme une formation intermédiaire entre une savane  une steppe herbeuse, au relief ondulé, mais sans accidents notables. Reconnue par les premiers colons français du Canada et de la Louisiane, elle était à cette époque occupée par les tribus indiennes nomades. Au XIXe siècle, c'est vers la prairie du Far-West que s'est dirigée l'émigration américaine. Livrée d'abord à l'élevage, puis à la culture des céréales, à laquelle ce sol vierge convenait merveilleusement, la prairie, progressivement peuplée d'Européens au détriment des Indiens, exterminés par une guerre sans merci ou cantonnés dans des «-réserves-» elles mêmes situées sur les plus mauvaises terres (bad grounds, bad lands), était déjà devenue au seuil du XXe siècle un des grands greniers à blé du monde.

En général le nom de prairies naturelles est largement impropre, puisqu'il correspond à des terres créées ou maintenues telles à des fins agricoles.
Ces prairies sont dites : prairies hautes, quand elles occupent les flancs des collines, des montagnes; prairies basses, quand elles se trouvent dans le fond des vallées; prairies moyennes, quand elles sont établies dans des situations intermédiaires. Les prairies hautes donnent un foin aromatique, riche en matière nutritive, très fin, mais peu abondant. Les prairies basses produisent un fourrage très abondant, mais très aqueux et peu délicat. Les prairies moyennes fournissent à la fois une quantité et une qualité intermédiaires.

On peut établir une prairie à peu près dans tous les sols, à la condition de les fertiliser et de les ameublir convenablement. Les espèces de plantes qui conviennent le mieux pour la création d'une prairie sont peu nombreuses et appartiennent aux familles des graminées et des Légumineuses. Voici les plus importantes : graminées : paturin commun, paturin (les prés, vulpin, fléole, ray-grass anglais, fromental, dactyle, fétuque des prés; - Iégumineuses : trèfle, sainfoin, luzerne.

Pour un sol argileux compact, on associe le ray-grass, le paturin commun, la fétuque avec le trèfle commun; pour un sol calcaire, on mélange le paturin des prés, le fromental avec les trèfles et le sainfoin; pour une prairie de fauche, on choisit des plantes hautes, mûrissant à la même époque et repoussant facilement; enfin, pour une prairie de fauche et de pâture, on fait entrer dans la composition du mélange des plantes plus basses, traçantes, à végétation rapide. On évite avant tout de semer des fenasses (graines ramassées dans les greniers à foin); on se procure des graines pures, dont la faculté germinative est connue.

Les grosses graines (graminées) sont répandues les premières sur le sol et recouvertes par un hersage ordinaire. Les petites graines (légumineuses), semées en second lieu, seront enfouies par un simple roulage.

Les soins d'entretien des prairies consistent à conserver la fertilité du sol par l'emploi d'engrais bien décomposés ou facilement assimilables (composts, bottes, cendres, engrais chimiques) et à maintenir en bon état le nivellement du sol, les rigoles d'irrigation et de drainage. On détruit aussi les plantes nuisibles et vénéneuses (joncs, colchiques). L'exploitation d'une prairie comprend, en outre, la fauchaison, la fenaison et la mise en meules.

2° les prairies artificielles, constituées par une ou deux espèces de plantes de la famille des légumineuses (trèfle, luzerne) [elles durent peu de temps, un à trois ans]; 

3° les prairies temporaires, intermédiaires, entre les précédentes [elles ont à la fois des graminées et des légumineuses et durent de cinq à six ans]. Elles jouent un rôle important dans I'exploitation agricole. Ou peut appliquer à leur établissement ce que nous avons dit à propos de la création des prairies permanentes. On choisit de préférence des semences d'un prix modéré (ray-grass, fléole, dactyle, trèfles et minette). Les prairies temporaires sont généralement fauchées les deux ou trois premières années; après quoi, on les fait pâturer trois ou quatre ans. On les défriche au bout de cinq à six ans, ou lorsqu'on s'aperçoit que le produit diminue. (NLI).

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