| Le nom de mer Baltique s'applique à la méditerranée du Nord-Est de l'Europe. Cette mer, que les Scandinaves et les Allemands appellent mer de l'Est (Ostsee), couvre, avec ses trois golfes de Riga et de Finlande à l'Est, ainsi que de Botnie au Nord, entre la Finlande et la partie septentrionale de la Suède, un espace de 357.900 km², représentant à peu près les trois quarts de la superficie de la France. Il a 1550 km dans sa plus grande longueur, et sa largeur varie de 55 à 200. Les autres pays qui le bordent sont le Jutland et le Slesvig-Holstein à l'Ouest, le Mecklembourg, la Poméranie au Sud, et dans le coin du Sud-Est, où il forme sur les côtes des petites mers intérieures, appelées Haff de Stettin, Frische-Haff et Kurische-Haff, séparées de la haute mer par des digues naturelles (Nehrungen); à I'Est enfin, les Pays dits Baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie). A l'Ouest, la Baltique ne communique avec la mer du Nord que par les trois détroits du Sund, du Grand Belt et du Petit Belt, à travers l'archipel danois, au Sud de la mer intermédiaire appelée Kattegat. Les autres îles principales sont celles de Rügen, sur la côte de Poméranie (à l'Allemagne), de Bornholm (au Danemark), de Gotland (à la Suède), d'Oesel et de Dago entre les golfes de Riga et de Finlande, comme aussi le petit groupe insulaire d'Åland, à l'entrée, et celui de Quarken au milieu du golfe de Botnie, qui s'avance jusqu'à la Laponie au Nord-Est. Recevant du côté du Sud et de l'Est une grande masse d'eaux fluviales, notamment celles de l'Oder, de la Vistule, du Prégel et du Niémen, de la Duna et de la Néva, la Baltique est beaucoup moins salée que l'Océan Atlantique. On y éprouve à peine l'effet des marées; mais elle est sujette à de violentes tempêtes et à l'action de forts courants dans la direction du Nord-Est au Sud-Ouest. L'inconstance des vents, le peu de profondeur des eaux (de 60 m seulement près des côtes allemandes et polonaises) et de 395 au maximum près de l'île de Gotland), ainsi que des récifs, y ajoutent aux difficultés de la navigation, qui n'y est complètement libre que pendant six mois de l'année. Directement soumise à l'influence du climat continental, elle est plus froide que les autres mers scandinaves, gèle facilement, et a même été prise plus d'une fois dans toute sa largeur, ainsi pendant les hivers des années 1323, 1459 et 1709. Ses bords, généralement plus élevés que ceux de la mer du Nord, n'ont besoin nulle part d'être protégés par des endiguements. On a constaté que les côtes de la Suède depuis Kalmar, comme celles de la Finlande et de l'Allemagne, se trouvent dans une période de lente émersion, qui y détermine un relèvement progressif, tandis que celles de la Suède méridionale baissent. - En Laponie, au contraire, Pitea s'est éloigné, en 45 ans, de 15 kilomètres de la mer. Il est probable même qu'il y avait, très anciennement, communication entre la mer Blanche et la mer Baltique, ce qui expliquerait la Scandinavie insulaire de Pline. On pourrait concevoir aussi que les eaux, se retirant de plus en plus des petits archipels d'Aland et de Quarken, où le golfe de Botnie est le plus resserré, celui-ci finit avec le temps par se transformer en deux lacs intérieurs retranchés, par la base du premier de ces groupes, de la partie méridionale du bassin. D'autre part, on croit avoir remarqué une ancienne contiguïté des île danoises avec le Slesvig et le Jutland, que la mer aurait interrompue en se frayant les passages qui traversent le présent archipel. Un des produits recherchés de cette mer, c'est l'ambre jaune, que les tempêtes rejettent sur les côtes allemandes et polonaises, où on le recueille avec soin. Les grands ports de commerce de ce bassin sont : Copenhague; Lubeck, la ci-devant reine de la Hanse, Stettin, Gdansk (l'ancienne Dantzig), Kaliningrad (Koenigsberg) et Memel; Riga en Lettonie et Talinn en Estonie; puis Stockholm. (Ch. Vogel). - La mer Baltique vue depuis l'espace (début avril). Les zones blanches correspondent aux étendues encore recouvertes de neige. Source : Nasa. | |