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La Seconde Guerre mondiale
La Seconde Guerre mondiale, qui a duré de 1939 à 1945, a été le conflit le plus destructeur et meurtrier de l'histoire humaine (50 à 70 millions de morts). Elle a impliqué la majorité des nations du monde, regroupées principalement en deux alliances militaires opposées : les Alliés (Royaume-Uni et Etats-Unis et URSS, notamment) et les puissances de l'Axe (principalement Allemagne, Italie et Japon). 

La marche vers la Seconde Guerre mondiale

Totalitarisme et expansionnisme.
Les années 1920 et 1930 ont vu la montée d'un nationalisme agressif. Il s'est agit, en particulier du fascisme en Italie sous Mussolini, du nazisme en Allemagne sous Hitler, du national-catholicisme sous Franco en Espagne, du totalitarisme communiste en Union soviétique et du militarisme au Japon. A l'exception de l'Espagne, essorée par une guerre civile (mais qui participera cependant à des opérations sur le Front de l'Est aux côtés des nazis), tous ces pays avaient des velléités expasionnistes, à commencer par l'Allemagne et le Japon.

L'Allemagne.
Pour accéder au pouvoir, et ensuite pour mener leur politique, les nazis ont exploité et amplifié non seulement l'antisémitisme endémique dans le pays et carburant de lidéologie nazie, mais aussi le ressentiment de la population, causé par le Traité de Versailles (1919) imposé à l'Allemagne après la Première Guerre mondiale . Ce traité obligeait l'Allemagne à de lourdes réparations financières, à la perte de territoires et à des restrictions militaires sévères, ce qui était perçu comme humiliant et injuste par les Allemands. Lorsque les Nazis avaient pris le pouvoir en 1933, ils avaient promis de restaurer la grandeur de l'Allemagne et de renverser les clauses du Traité de Versailles. Cela a été le premier prétexte pour annexer l'Autriche (Anschluss) en 1938, puis et les Sudètes en Tchécoslovaquie après les accords de Munich (V. ci-dessous), en violation des accords internationaux. 

Le Japon.
Dès 1931, le Japon a envahi la Mandchourie, une région de Chine, et y établit l'État fantoche du Mandchoukouo (Les Toungouses), puis, en 1937, il a envahi la Chine continentale (Deuxième Guerre sino-japonaise), commettant des atrocités telles que le massacre de Nankin (1937-1938). Convoitait des ressources naturelles comme le pétrole, le caoutchouc et les minerais. Convoitant des ressources naturelles comme le pétrole, le caoutchouc et les minerais, les Japonais cherchent à cette époquue à dominer l'Asie de l'Est et le Pacifique. Les États-Unis et d'autres pays occidentaux ont imposé des sanctions économiques au Japon en réponse à ses agressions en Asie. Des discussions entre le Japon et les États-Unis pour résoudre les différends échouent, augmentant les tensions.

Le pacte germano-soviétique.
Le 23 août 1939, un accord de non-agression entre l'Allemagne nazie et l'Union soviétique (Pacte germano-soviétique ou Pacte Ribbentrop-Molotov) a été signé. Il comprenait un protocole secret pour le partage de la Pologne et d'autres parties de l'Europe de l'Est, facilitant ainsi l'invasion de la Pologne par l'Allemagne. 

L'impuissance internationale.
Incapacité de la SDN.
Créée pour maintenir la paix après la Première Guerre mondiale, la Société des Nations (SDN) s'est révélée inefficace pour résoudre les conflits internationaux et empêcher l'agression militaire.

Les accords de Munich.
Les politiques d'apaisement menées par le Royaume-Uni et la France, visant à éviter une nouvelle guerre en faisant des concessions à Hitler, ont finalement encouragé ses ambitions expansionnistes. Ainsi, les accords de Munich, signés le 29 septembre 1938,  par la France, le Royaume-Uni, l'Italie et l'Allemagne, ont-ils permis à Hitler d'annexer les Sudètes sans opposition militaire. Cet acte de capitulation des démocraties face à l'agression nazie a renforcé la position d'Hitler. En mars 1939, l'Allemagne a envahi le reste de la Tchécoslovaquie.

La Guerre d'Espagne.
La Guerre d'Espagne est une guerre civile qui a opposé, entre 1936 et 1939, les putschistes d'extrême droite dirigés par Francisco Franco aux Républicains au pouvoir depuis 1931. Les premiers ont été fortement aidés par l'Allemagne nazie (ex. : le bombardement aérien de Guernica, le 26 avril 1937, réalisé par l'aviation allemande et italienne); les seconds (ou du moins leur composante communiste) ont été soutenus jusqu'à un certain point par l'URSS. La sympathie des démocraties occidentales pour la République espagnole n'a cependant pas débouché sur une aide véritable. Ici encore, les démocraties ont démontré leur pusillanimité.

Déroulement de la Seconde Guerre mondiale

Les premières victoires de l'Axe (1939-1941).
Invasion de la Pologne (1939).
On considère ordinairement que la Seconde Guerre mondiale a commencé le 1er septembre 1939, lorsque l'Allemagne a envahi la Pologne.  Le Royaume-Uni et la France déclarent la guerre à l'Allemagne deux jours plus tard, le 3 septembre. La Pologne est rapidement vaincue en quelques semaines, divisée entre l'Allemagne et l'Union soviétique en vertu du pacte Molotov-Ribbentrop. 

Guerre d'Hiver (novembre 1939 - mars 1940).
Dans la foulée, les troupes soviétiques (l'Armée rouge) envahissent la Finlande, conduisant à la guerre d'Hiver. Bien que les Soviétiques finissent par obtenir des gains territoriaux, les Finlandais résistent farouchement.

Blitzkrieg et victoires de l'Axe (1939-1941).
L'Allemagne lance ensuite la Guerre éclair (Blitzkrieg), une tactique qui consiste à lancer plusieurs offenssives rapides dans diverses directions. La Scandinavie, le Bénelux et la France en sont les cibles :

• Invasion de la Scandinavie (avril 1940). - L'Allemagne envahit le Danemark et la Norvège pour sécuriser des routes stratégiques et des ressources, en particulier les routes par lesquelles transite le minerai de fer suédois. Le Danemark capitule rapidement, tandis que la Norvège résiste jusqu'en juin 1940. 
• Invasion de la France et du Benelux (mai 1940). - L'Allemagne lance l'opération Fall Gelb, envahissant les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et la France, à la suite d'une offensive à travers les Ardennes, contournant la ligne Maginot. Les forces alliées sont rapidement dépassées.
+ Évacuation de Dunkerque (mai-juin 1940). - Les forces britanniques et françaises sont encerclées à Dunkerque mais réussissent à évacuer plus de 330 000 soldats vers la Grande-Bretagne lors de l'opération Dynamo.

+ Armistice et occupation de la France (22 juin 1940). -  La France signe un armistice avec l'Allemagne, conduisant à l'occupation allemande du nord et de l'ouest de la France (zone occupée), tandis qu'un gouvernement collaborationniste, vassal des nazis, est établi à Vichy (zone dite libre). Le général De Gaulle, réfugié à Londres, ébauche une forme de gouvernement en exil et organise la résistance des forces françaises libres (appel du 18 juin 1940).

Bataille d'Angleterre (1940).
Entre juillet et octobre 1940, La Luftwaffe  (force aérienne allemande) lance une campagne aérienne intensive contre le Royaume-Uni  pour préparer une invasion de la Grande-Bretagne. Malgré de lourdes pertes, la Royal Air Force (RAF) réussit à repousser l'offensive allemande, marquant le premier échec majeur d'Hitler.

Expansion italienne.
L'Italie, alliée de l'Allemagne, qui s'était déjà emparée de l'Ethiopie en 1935, entre en guerre en juin 1940 et lance des campagnes en Afrique du Nord (contre les forces britanniques) et dans les Balkans, notamment en Grèce.

Campagne des Balkans.
En avril-mai 1941, l'Allemagne envahit la Yougoslavie et la Grèce pour soutenir l'Italie après ses échecs initiaux. Les Balkans sont rapidement occupés par les forces de l'Axe.

Front africain.
La guerre en Afrique du Nord s'intensifie, avec l'arrivée de l'Afrika Korps dirigé par le général Erwin Rommel, qui remporte plusieurs victoires contre les forces britanniques.

L'élargissement du conflit (1941 -1942).
Invasion de l'Union soviétique (1941).
Le 22 juin 1941, l'Allemagne rompt le pacte Ribbentrop-Molotov et envahit l'Union soviétique au cours de l'opération Barbarossa, la plus grande invasion terrestre de l'histoire. Cela place de facte l'URSS dans le camp des Alliés et marque le début de la guerre sur le front de l'Est. Les premières avancées allemandes sont rapides et dévastatrices. Elles se traduisent  par des gains territoriaux significatifs. Mais l'attaque finit par être freinée par l'hiver russe et la résistance soviétique.

• Siège de Leningrad (septembre 1941 - janvier 1944) . -  Les forces allemandes, avec leurs supplétifs finlandais et espagnols (División azul), assiègent Leningrad, entraînant une famine massive et d'énormes pertes civiles. Le siège durera près de 900 jours.

• Bataille de Moscou (octobre 1941 - janvier 1942) . - Les forces allemandes atteignent les abords de Moscou mais sont repoussées par les contre-attaques soviétiques et l'arrivée de l'hiver. C'est un tournant important sur le front de l'Est.

Attaque de Pearl Harbor.
Le 7 décembre 1941, le Japon lance une attaque surprise sur la la base navale américaine de Pearl Harbor, à Hawaii et détruit de nombreux navires et avions. Les États-Unis déclarent la guerre au Japon le lendemain. L'Allemagne et l'Italie déclarent la guerre aux États-Unis peu après.

Guerre dans le Pacifique.
La Guerre du Pacifique, composante de la Seconde Guerre mondiale, va opposer principalement les États-Unis, la Chine et le Royaume-Uni, à l'Empire du Japon. Cette guerre concerne la région Asie-Pacifique. Le Japon mène une série d'offensives rapides. Les troupes japonaises envahissent les Philippines, forçant les forces américaines et philippines à se rendre en 1942.  Elles conquièrent aussi la Malaisie britannique et Singapour, infligeant une défaite majeure aux forces britanniques. Elles envahissent également les Indes orientales néerlandaises (aujourd'hui l'Indonésie) pour accéder aux ressources pétrolières. Les États-Unis et leurs alliés commencent à organiser une réponse.

Guerre maritime.
L'Allemagne et l'Italie tentent de contrôler la Méditerranée et le Moyen-Orient, mais elles rencontrent une opposition des forces alliées en Afrique du Nord. 

Les sous-marins allemands ne cessent d'attaquer les convois alliés, mais les progrès technologiques et tactiques, notamment l'utilisation de radars et de le décryptage des messages allemands, vont bientôt à inverser le cours de la guerre sur les mers en faveur des Alliés.

Guerre aérienne.
Les bombardements stratégiques alliés sont faits contre les villes et les infrastructures industrielles allemandes s'intensifient. Ils visent à affaiblir la capacité de guerre de l'Allemagne et se poursuivront jusqu'à la fin de la guerre (ex. : le très destructeur et meurtrier bombardement de Dresde, du 13 au 15 février 1945).
 

L'Holocauste au coeur de la guerre

Orchestré par le régime nazi durant la Seconde Guerre mondiale, l'Holocauste a été un processus méthodique et systématique visant l'extermination des Juifs d'Europe ainsi que d'autres groupes ciblés (Tsiganes, Slaves, homosexuels, communistes, etc.). L'Holocauste a été l'un des génocides les plus systématiques et organisés de l'histoire : 10% des victimes de la Seconde Guerre mondiale lui sont imputables. Il a impliqué une planification bureaucratique rigoureuse et une exécution brutale. L'ampleur de cette tragédie et la participation de nombreux acteurs à différents niveaux de la société nazie témoignent de la profondeur du racisme institutionnalisé et de l'antisémitisme virulent qui caractérisaient le régime nazi.

Des mesures antijuives existaient déjà avant la guerre. Après l'invasion de la Pologne, les nazis ont forcé les Juifs à vivre dans des ghettos surpeuplés dans des villes du pays occupé et dans d'autres territoires conquis. Les conditions de vie dans les ghettos étaient extrêmement dures, avec des pénuries alimentaires, des maladies et une forte mortalité. À partir de 1941, les nazis ont commencé à déporter les Juifs des ghettos vers des camps de concentration et d'extermination, principalement en Pologne. Des camps comme Dachau et Buchenwald ont été initialement utilisés pour détenir des opposants politiques et d'autres groupes ciblés. Avec le temps, ces camps sont devenus des lieux de travail forcé et de torture pour les Juifs et d'autres prisonniers. 

Lors de la conférence de Wannsee (1942), les hauts responsables nazis ont formalisé la « Solution finale à la question juive », un plan pour l'extermination systématique de tous les Juifs d'Europe. Reinhard Heydrich et Adolf Eichmann ont été les principaux architectes de cette politique, qui a débouché notamment sur l'opération Reinhard, un plan qui visait à exterminer les Juifs dans le Gouvernement général de Pologne. Elle a aussi conduit à la création et à l'opération de plusieurs camps d'extermination. Des camps tels qu'Auschwitz-Birkenau, Treblinka, Sobibor et Belzec ont été spécifiquement conçus pour l'extermination de masse. Les chambres à gaz et les crématoires y ont été utilisés pour tuer systématiquement des centaines de milliers de personnes. Une économie du génocide a été inscrite par les nazis au coeur même de leur économie de guerre.

Des gouvernements et des individus dans les pays occupés ont collaboré avec les nazis en identifiant, arrêtant et déportant des Juifs. Cela a été particulièrement notable en France, en Hongrie, et dans les pays baltes. Les Einsatzgruppen, des unités mobiles d'extermination de la SS, ont suivi l'armée allemande lors de l'invasion de l'Union soviétique, massacrant des communautés juives entières par fusillades de masse. Malgré les conditions extrêmes, il y a eu des actes de résistance juive, notamment des révoltes dans les ghettos (comme la révolte du ghetto de Varsovie) et des soulèvements dans les camps de concentration (comme à Sobibor et Treblinka). Certains individus et organisations ont risqué leur vie pour sauver des Juifs, fournissant des cachettes, des faux papiers et des moyens d'évasion.

Le tournant de la guerre (1942-1943).
Front de l'Est.
Sur le front de l'Est, les forces allemandes se sont heurtés à la très forte résistance soviétique après avoir lancé à l'été 1942 une offensive une offensive majeur sur Stalingrad. Il sont également vaincus lors de la bataille de Koursk, quelques mois après leur défaite à Stalingrad. Ces deux batailles marquent un renversement des forces qui ne va plus faire se confirmer jusqu'à la fin de la guerre.

• La Bataille de Stalingrad (août 1942 - février 1943) est une des batailles les plus importantes et sanglantes de la guerre. Les forces allemandes, après avoir pénétré profondément en Union soviétique, se sont retrouvées encerclées et ont subi une défaite majeure contre les Soviétiques. Cette bataille qui fait perdre aux Allemands l'initiative sur le frond de l'Est et marque un tournant dans la guerre.

• La Bataille de Koursk (juillet - août 1943) est la plus grande bataille de chars de l'histoire. Elle débouche sur une victoire décisive des Soviétiques qui brisent les offensives allemandes. Après Koursk, les forces allemandes sur le front de l'Est sont en recul constant.

Débarquement en Afrique du Nord.
Lors de la seconde bataille d'El Alamein (23 octobre - 3 novembre 1942), les forces britanniques dirigées par le général  Bernard Montgomery infligent une défaite décisive aux forces de l'Axe commandées par Rommel. Dans le même temps ( novembre 1942), les forces alliées lancent l'opération Torch, qui consiste à débarquer en  Algérie et au Maroc, territoires français démeurés fidèle au régime de Vichy. Cela ouvre un nouveau front contre les forces de l'Axe et marque le début de la reconquête alliée de l'Afrique du Nord.  La campagne en Afrique du Nord se termine en mai 1943. Les forces de l'Axe en Tunisie se rendent aux Alliés. La victoire alliée met fin à la présence de l'Axe en Afrique du Nord.

Débarquement en Sicile et en Italie (1943).
Les Alliés démarquent Sicile le 6 juillet 1943 (opération Husky) et commencent à libérer l'Italie. L'Italie qui prend acte de ses échecs dans les Balkans débarque Mussolini  le 24 juillet et se retire  du conflit dès le mois de septembre. Les troupes allemandes (Kesselring, Rommel) prennent le relais sur son sol, et ce sont elles que les anglo-américains affrontent ddésormais dans la Péninsule.

Revers japonais.
A partir de mai 1942, les troupes japonaises connaissent une série de revers dans le Pacifique. Parmi les batailles les plus décisives, on mentionnera la Bataille de la mer de Corail (mai 1942), la bataille de Midway (juin 1942), et la campagne de Guadalcanal  (août 1942 - février 1943) :

• Bataille de la mer de Corail (mai 1942) : Première bataille aéronavale de l'histoire, elle empêche une invasion japonaise de la Nouvelle-Guinée et constitue une victoire stratégique pour les Alliés, en stoppant l'avancée japonaise vers l'Australie.

• Bataille de Midway (juin 1942). - Les États-Unis remportent une victoire décisive contre la flotte japonaise, détruisant quatre porte-avions japonais. Cette bataille inverse la dynamique de la guerre dans le Pacifique.

• Campagne de Guadalcanal (août 1942 - février 1943). - Les forces américaines lancent leur première offensive majeure contre les Japonais, menant à des combats acharnés et à la reprise de l'île de Guadalcanal (dans les îles Salomon). 

Les offensives alliées (1943-1945).
Campagne en Italie.
Les forces alliées continuent leur avancée en Italie. Elles prennent Rome le 4 juin 1944 et poussent les forces allemandes vers le nord. La campagne en Italie devient plus difficile et se prolonge jusqu'à la fin de la guerre en Europe. 

Débarquement de Normandie.
Le 6 juin 1944, les forces alliées, principalement britanniques, américaines, britanniques, et canadiennes, débarquent sur les plages de Normandie en France. Cette opération, connue sous le nom de d'opération Overlord, marque le début de la libération de l'Europe de l'Ouest. Le débarquement réussit malgré une résistance acharnée et permet aux Alliés de commencer à repousser les forces allemandes.

Libération de Paris.
La division du général Leclerc, soutenue par la Résistance, libère Paris après quatre années d'occupation allemande. Cette libération (19-25 août 1944), est un symbole fort de la défaite allemande en France. 
 

Collaboration et résistance

Dans certains pays, des gouvernements collaborationnistes ont été établis par les forces d'occupation nazies, tandis que dans d'autres, des mouvements de collaboration ont émergé de manière indépendante. Dans tous les cas, la collaboration a été une source de division et de conflit au sein des sociétés européennes.

En France, le régime de Vichy a été créé en 1940 après l'invasion de l'Allemagne nazie. Dirigé par le maréchal Pétain, le régime a collaboré avec les forces d'occupation nazies et a mis en oeuvre des politiques antisémites et répressives. En Norvège, le gouvernement collaborateur de Vidkun Quisling a été installé par les forces d'occupation nazies. Bien que le régime ait été impopulaire et inefficace, il a permis aux nazis de contrôler le pays pendant plusieurs années. En Belgique, un gouvernement collaborationniste a également été établi, mais il a été largement perçu comme illégitime et a été rapidement renversé après la guerre. Dans d'autres pays, des mouvements de collaboration ont émergé indépendamment des forces d'occupation nazies. En Croatie, le régime pro-nazi d'Ante Pavelic a collaboré avec les nazis et a persécuté les minorités serbes et juives. En Hongrie, le régime de l'amiral Horthy a également collaboré avec les nazis et a participé à la déportation des Juifs vers les camps de concentration.

La collaboration a également été contestée et combattue par des mouvements de résistance, qui ont souvent risqué leur vie pour s'opposer aux régimes collaborationnistes et aux forces d'occupation nazies. La Résistance a été caractérisée par une grande diversité de formes d'action, de structures et d'objectifs, mais elle avait pour point commun la volonté de lutter pour la liberté et la dignité humaine. 

Dans de nombreux pays européens, la Résistance a commencé dès le début de l'occupation nazie, notamment en Pologne dès 1939 et en France, où  les premiers mouvements de résistance se créent dès 1940;  le Conseil National de la Résistance (CNR) sera créé en mai 1941, rassemblant les différents mouvements de résistance. En Belgique, le Front de l'Indépendance est créé la même année. Ces mouvements ont commencé par organiser des actions de sabotage, des manifestations et des grèves, puis ont progressivement évolué vers des actions plus spectaculaires, comme l'attaque de trains, de dépôts de munitions ou d'installations militaires. En Pologne, l'Armée de l'Intérieur (AK) mène des actions de guérilla contre les nazis., En Norvège, l'opération Gunnerside permet aux résistants de faire sauter une usine de production d'eau lourde, empêchant ainsi les nazis de se doter de la bombe atomique. En Grèce, la résistance a pris la forme d'un mouvement de guérilla dans les montagnes, avec l'aide de la population locale. En 1944,  en France, les forces de la Résistance mèneront des actions de sabotage contre les nazis pour faciliter le débarquement des Alliés en Normandie.  Après la guerre, lees mouvements de résistance se sont transformés en forces politiques, certains membres de la résistance rejoignant les gouvernements qui se sont alors mis en place.

Front de l'Est.
Du 22 juin au 18 août 1944, les Soviétiques lancent une offensive massive, opération Bagration, qui détruit le groupe d'armées Centre allemand et libère la Biélorussie. C'est l'une des plus grandes défaites allemandes de la guerre sur le front de l'Est. 

Bataille des Ardennes.
La Bataille des Ardennes (16 décembre 1944 - 25 janvier 1945) est la dernière grande offensive allemande sur le front occidental. Les Allemands tentent une percée à travers les Ardennes, mais les Alliés, malgré des conditions hivernales difficiles, réussissent à repousser l'offensive et infligent de lourdes pertes aux forces allemandes. 

Conférence de Yalta (février 1945).
Les dirigeants alliés se rencontrent à Yalta, en Crimée, en février 1945, pour discuter de l'après-guerre et de l'organisation de l'Europe. La conférence de Yalta va jeter les bases de la réorganisation géopolitique de l'Europe et du monde après la guerre, mais elle va aussi semer les graines de la Guerre froide en raison des divergences entre les alliés sur le futur des pays d'Europe de l'Est.

La Conférence de Yalta s'est tenue du 4 au 11 février 1945. Les principaux participants étaient les chefs d'État des trois grandes puissances alliées : Franklin D. Roosevelt (États-Unis), Winston Churchill (Royaume-Uni) et Joseph Staline (Union soviétique). Les alliés y ont discuté de la division de l'Allemagne en zones d'occupation contrôlées par les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l'URSS. Ils ont confirmé les plans pour la création des Nations Unies, organisation destinée à maintenir la paix mondiale après la guerre. Ils ont abordé la question des gouvernements de l'Europe de l'Est, notamment la Pologne, et de l'influence soviétique dans cette région. Staline a accepté d'entrer en guerre contre le Japon après la capitulation de l'Allemagne, en échange de certains territoires en Asie.
Capitulation de l'Allemagne.
A l'Ouest, les forces alliées traversent le Rhin en mars 1945, franchissant ainsi une frontière stratégique et pénétrant en Allemagne. A l'Est, l'Armée rouge  continue de repousser les forces allemandes sur le front de l'Est. Elle atteint  Berlin en avril 1945 et met fin à la résistance allemande. Hitler se suicide dans son bunker à Berlin le 30 avril 1945, alors que les forces soviétiques encerclent la ville. Le 8 mai 1945, l'Allemagne signe la capitulation inconditionnelle. La guerre en Europe est terminée.

Suite et fin de la guerre dans le Pacifique.
Continuation de la Guerre du Pacifique.
Depuis 1943, les forces alliées progressent dans le Pacifique. Lors de la campagne des  îles Salomon (1943), elles parviennent, après des combats acharnés, à reprendre des îles stratégiques comme Guadalcanal. Les Alliés adoptent  la stratégie dite des sauts d'île en île pour isoler et capturer des îles clés et avancer progressivement vers le Japon. Les batailles notables sont celles de Tarawa, Saipan et Iwo Jima. La bataille de Leyte, en octobre 1944, va être al plus grande bataille navale de l'histoire. Elle marque le début de la reconquête des Philippines par les Alliés.

• Bataille de Tarawa ( 20-23 novembre 1943). - Première offensive majeure des États-Unis dans la région centrale du Pacifique (l'atoll de Trawa se situe dans les îles Gilbert, Kiribati). La bataille est marquée par des combats intenses et de lourdes pertes des deux côtés. Les Américains ont finalement réussi à s'emparer l'atoll, ouvrant la voie à d'autres offensives dans le Pacifique.

 â€¢ Bataille de Saipan (15 juin - 9 juillet 1944). - La bataille est extrêmement sanglante, avec de nombreuses pertes civiles japonaises, notamment en raison de suicides de masse encouragés par la propagande japonaise. La prise de Saipan (dans les îles Mariannes) a permis aux États-Unis de disposer de bases aériennes pour les bombardements stratégiques contre le Japon. 

• Bataille du Golfe de Leyte (23-26 octobre 1944). - Considérée comme la plus grande bataille navale de l'histoire, cette bataille a marqué le début de la libération des Philippines et a pratiquement anéanti la flotte japonaise. La victoire alliée a scellé le sort du Japon dans la guerre du Pacifique, limitant sa capacité à mener des opérations navales à grande échelle.

• Bataille d'Iwo Jima (19 février - 26 mars 1945). - Cette bataille est surtout connue pour la célèbre photo du drapeau américain hissé sur le mont Suribachi. La prise d'Iwo Jima, dans la mer des Philippines, au Sud du Japon, a fourni une base avancée pour les avions américains. Elle a été essentielle pour les bombardements sur le Japon et pour le sauvetage des équipages de bombardiers abattus.

Bombardements atomiques.
Les Alliés intensifient les bombardements sur les villes japonaises, causant des destructions massives et des pertes civiles importantes. Les États-Unis larguent des bombes nucléaires sur Hiroshima (6 août 1945, 140 000 morts) et Nagasaki (9 août 1945, 70 000 morts), entraînant des destructions sans précédent et la mort de centaines de milliers de civils. 
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La course à la Bombe

Les explosions des bombes nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki sont le dernier et dramatique épisode d'une compétition qui a opposé les Allemands et les Américains dès le déclencement de la Seconde Guerre mondiale. 

Dès 1939, les scientifiques allemands travaillent sur le projet de la bombe atomique. Ils sont alors à la pointe de la recherche en physique nucléaire. Cependant, l'invasion de la Norvège par les nazis en 1940 va permettre aux Alliés de prendre possession des stocks d'eau lourde nécessaires à la fabrication de la bombe, et donc de ralentir les recherches allemandes.

En parallèle, les États-Unis lancent leur propre programme nucléaire, le projet Manhattan. Ce programme mobilise les meilleurs scientifiques du pays, comme Enrico Fermi et Robert Oppenheimer. Les États-Unis investissent des sommes colossales dans la recherche et la construction des infrastructures nécessaires à la fabrication de la bombe.

La compétition entre les deux camps est intense, mais les États-Unis prennent rapidement l'avantage. En 1942, ils produisent la première réaction nucléaire en chaîne contrôlée. En 1945, ils réalisent le premier essai de la bombe atomique dans le désert du Nouveau-Mexique.

Les États-Unis ont finalement pris l'avantage et ont pu utiliser cette arme pour mettre fin à la guerre. Cette course à l'armement a eu des conséquences dramatiques sur l'histoire du monde et a marqué le début de la Guerre froide.

 Capitulation du Japon.
Le 15 août 1945, après les bombardements nucléaires et l'entrée en guerre de l'Union soviétique contre le Japon, l'empereur Hirohito annonce la reddition inconditionnelle du Japon. La capitulation officielle est signée le 2 septembre 1945 à bord du cuirassé USS Missouri.

Après la guerre, un nouveau monde

Politique et géopolitique.
La Guerre froide
Les États-Unis et l'Union soviétique sont sortis du conflit comme les deux superpuissances mondiales, marquant le début de la bipolarisation du monde. Les États-Unis ont formé le bloc occidental (capitaliste et démocratique), tandis que l'Union soviétique a formé le bloc de l'Est (communiste). La confrontation idéologique, politique, et militaire des deux blocs a pris le nom de Guerre froide. Les deux superpuissances ont engagé une course aux armements nucléaires et une compétition technologique et militaire. Elles ne se sont pas engagées directement dans une guerre ouverte, mais via diverses guerres régionales, comme la Guerre de Corée, la Guerre du Vietnam et beaucoup d'autres conflits.

La nouvelle carte du monde.
La carte de l'Europe a été redessinée, avec des changements significatifs comme le déplacement de la Pologne vers l'ouest et la division de l'Allemagne en zones d'occupation, puis, en 1949, en deux États distincts : la RFA (République fédérale d'Allemagne) et la RDA (République démocratique allemande). Ce nouveau découpage des frontières est la traduction de la division de l'Europe en ses deux zones d'influence distinctes : l'Ouest, sous influence des États-Unis et des démocraties occidentales, et l'Est, sous domination soviétique. Cette division sera symbolisée par la construction du Mur de Berlin en 1961.

La guerre de Corée a conduit à la partition de la Corée et à la formation de deux États rivaux, la Corée du Nord et la Corée du Sud.

Les empires coloniaux européens, à commencer par la Grande-Bretagne et la France, ont été affaiblis par la guerre, ce qui a accéléré les mouvements de décolonisation en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient. Des pays comme l'Inde (1947), l'Indonésie (1949), et de nombreux pays africains ont obtenu leur indépendance dans les années 1950 et 1960.

En 1948, l'État d'Israël a été créé, conduisant à des conflits persistants avec les pays arabes voisins. La réparation d'une injustice en a créé de nouvelles. Le Moyen Orient, riche en pétrole et géographiquement stratégique, est aussi devnu une région de confrontations entre les deux superpuissances, qui ont cherché à y étendre leur influence.

Les nouvelles instances internationales.
L'Organisation des Nations Unies (ONU), qui a pris la suite de la SDN, a été fondée  le 24 octobre 1945 pour promouvoir la paix et la coopération internationale. C'est devenu une institution centrale dans les affaires mondiales. 

Du 1er au 22 juillet s'est tenue par ailleurs la Conférence de Brettons Woods, qui a abouti à la signature des accords de Bretton Woods, par lesquels ont été créés le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale pour la reconstruction et le développement (BIRD), première composante de l'actuelle Banque mondiale, des institutions destinées  à réguler l'économie mondiale et promouvoir la reconstruction et le développement économique. Aujourd'hui, le FMI et la Banque mondiale participent aux réunions de l'Assemblée générale et du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC). Ils collaborent sur divers programmes et initiatives de développement, notamment les Objectifs de développement durable (ODD). Les accords de Bretton Woods ont institué un système de taux de change fixes avec le dollar américain comme monnaie de référence. Ce quiconsacré la prééminence du dollar dans l'économie mondiale. (Si deux superpuissances politiques et militaires on émergé de la guerre, il n'y a plus eu désormais qu'une seule superpuissance économique, les Etats-Unis).

• Le Fonds monétaire international (FMI) a pour objetctif de promouvoir la coopération monétaire internationale et assurer la stabilité du système monétaire international. Il suit les politiques économiques des pays membres pour identifier les risques et proposer des recommandations.Il fournit des prêts aux pays en difficulté financière pour les aider à stabiliser leur économie. Il peut aussi offrir une assistance technique et des programmes de formation pour renforcer les capacités des institutions économiques des pays membres. Le Conseil des Gouverneurs est l'organe de décision suprême du FMI. Il est composé des gouverneurs de chaque pays membre, généralement les ministres des finances ou les gouverneurs des banques centrales. Le Conseil d'Administration est chargé de la gestion quotidienne et des décisions opérationnelles.  Le Directeur Général est le chef de l'administration, nommé pour un mandat renouvelable de cinq ans.

• La Banque mondiale a pour mission de promouvoir le développement économique et améliorer les conditions de vie des populations des pays en développement. Elle finance des projets de développement dans divers secteurs tels que l'éducation, la santé, les infrastructures, l'agriculture et l'environnement. Elle offrir des conseils politiques, une assistance technique et un soutien institutionnel aux pays en développement. La Banque mondiale comprend cinq institutions principales :

+ La Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD), qui rête aux pays à revenu intermédiaire et aux pays pauvres solvables.

+ L'Association Internationale de Développement (IDA), qui ournit des crédits et des dons aux pays les plus pauvres.

+ La Société Financière Internationale (SFI) , qui encourage l'investissement du secteur privé dans les pays en développement.

+ L'Agence Multilatérale de Garantie des Investissements (AMGI), qui offre des assurances contre les risques politiques pour les investissements étrangers dans les pays en développement.

+ Le Centre International pour le Règlement des Différends relatifs aux Investissements (CIRDI), qui offre des services d'arbitrage et de conciliation pour résoudre les différends liés aux investissements internationaux.

Le Conseil des Gouverneurs est l'organe de décision suprême de la Banque mondiale. Il est composé des gouverneurs de chaque pays membre. Le Conseil d'Administration gère les opérations quotidiennes et les décisions opérationnelles. Le Président est le chef de l'administration, nommé pour un mandat renouvelable de cinq ans.
Économie.
La reconstruction.
La guerre a causé en Europe et en Asie des destructions considérables d'infrastructures, de villes et de capacités industrielle.  Les pays les plus touchés ont dû entreprendre de vastes programmes de reconstruction. Mais de nombreux pays avaient accumulé des dettes publiques importantes pour financer l'effort de guerre. Après la guerre, ils ont dû gérer ce fardeau de la dette tout en investissant dans la reconstruction. Les États-Unis ont lancé le Plan Marshall en 1948 pour aider à la reconstruction de l'Europe occidentale. Une aide financière essentielle pour la reconstruction des infrastructures, la revitalisation de l'industrie, la stabilisation des économies européennes et la prévention de l'expansion du communisme. 

Les changements structurels dans les économies.
Les économies de guerre se sont réorientées vers la production de biens de consommation et de services (La société de consommation) après la fin des hostilités. Cette transition a été facilitée par une demande refoulée pour les biens de consommation et les logements. La guerre a aussi accéléré le développement technologique et l'industrialisation. Corrélativement, il a fallu juguler une inflation élevée due à la forte demande de biens et à des politiques monétaires expansionnistes.

De nombreux pays ont modernisé leurs industries et infrastructures, ce qui a posé les bases de la croissance économique d'après-guerre. Dans plusieurs pays, la guerre a conduit à des réformes économiques importantes, comme des nationalisations d'industries clés, des réformes agraires et la création de systèmes de sécurité sociale.

Le Royaume-Uni a mis en place le National Health Service (NHS) en 1948 et a nationalisé plusieurs industries clés. Le Wirtschaftswunder (miracle économique) de l'Allemagne de l'Ouest a été marqué par une croissance rapide et une modernisation industrielle soutenue par l'aide du Plan Marshall. Le Japon a entrepris une reconstruction rapide et une transformation industrielle, devenant l'une des principales économies mondiales.
Les économies des États-Unis et de plusieurs pays européens ont connu une période de croissance rapide et de prospérité, appelée parfois les Trente Glorieuses en Europe de l'Ouest. Cette période a également vu une augmentation significative des taux de natalité, connue sous le nom de baby boom, ce qui a impacté les dynamiques démographiques et sociales pendant des décennies.

Une coopération économique entre les pays de l'Ouest de l'Europe a aussi commencé à cette époque via des initiatives comme la CECA (Communauté européenne du charbon et de l'acier) et le Traité de Rome (1957), qui a institué la Communauté économique européenne (CEE), et qui ont jeté les bases de ce qui est aujourd'hui l'Union européenne.

Les pays en développement qui ont obtenu leur indépendance après la guerre,  ont souvent hérité de structures économiques fragiles et dépendantes. La guerre a précipité la nécessité de développement économique autonome. L'aide économique et le soutien au développement sont devenus des aspects importants des relations internationales, notamment à travers l'ONU et la Banque mondiale.

Enfin, la période d'après-guerre a vu une réduction progressive des barrières commerciales et un encouragement au libre-échange, notamment avec la création du GATT (General Agreement on Tariffs and Trade) en 1947. Ces transformations ont posé les bases de la globalisation économique, avec une intégration croissante des économies nationales et une augmentation des échanges internationaux.

Technologies et sciences.
La guerre a stimulé d'importantes avancées technologiques et scientifiques, notamment dans les domaines de la médecine, de l'aviation, et des technologies de l'information. Les recherches menées pendant la guerre ont jeté les bases de l'informatique moderne et de l'exploration spatiale.

Le développement et l'utilisation des bombes nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki ont marqué le début de l'ère nucléaire, avec des implications profondes pour la sécurité mondiale et la politique internationale.

Société.
Pertes humaines et traumatismes.
La guerre a causé la mort de plus de 60 millions de personnes (un chiffre du même ordre que la population actuelle de la France), dont une grande partie de civils. Les pertes humaines ont affecté presque toutes les familles des pays impliqués. Les survivants, les anciens combattants comme les civils, ont souvent souffert de traumatismes psychologiques.

Des millions de personnes ont été déplacées à cause des combats, des persécutions et des changements de frontières. En Europe, la déportation des populations allemandes des pays de l'Est et les déplacements internes en URSS en sont des exemples marquants. L'Holocauste a entraîné le déplacement et la destruction de communautés juives entières en Europe, avec des survivants souvent incapables de retourner dans leurs foyers d'avant-guerre.

Les avancées dans la reconnaissance des droits humains.
Les horreurs de l'Holocauste et d'autres atrocités de guerre ont  suscité une profonde réflexion morale et sensibilisé le monde aux questions de droits humains, menant à l'intégration dans la charte de l'ONU de la Déclaration universelle des droits de l'homme en 1948, qui a codifié un ensemble de normes morales et éthiques universelles visant à protéger les droits et la dignité de chaque individu. Ces progrès ont également participé à la consolidation des mouvements pour les droits civiques et la décolonisation.

Les procès de Nuremberg et d'autres tribunaux militaires au cours desquels ont été jugés certains des principaux responsables nazis ont établi des précédents pour la responsabilité individuelle en cas de crimes de guerre, soulignant l'importance de la justice et de la responsabilité morale. Ils ont conduit à la mise en place d'un droit international, donnant un contenu juridique à des notions comme le crime contre la paix et le crime d'agression, le crime de guerre et le crime contre l'humanité. (Des procès analogues ont eu lieu au Japon).

La mobilisation de la main-d'oeuvre masculine pour l'effort de guerre a conduit à une participation accrue des femmes dans les industries, les services et les fonctions militaires. Selon un schéma analogue à celui qui avait été observé avec la Première Guerre mondiale, cela a contribué à une évolution des rôles de genre et à une lutte pour l'égalité des sexes après le conflit. Les mouvements féministes ont conduit à des avancées en matière de droits des femmes dans de nombreux pays.

Éducation et mobilité sociale.
La guerre a conduit à une reconnaissance accrue de l'importance de l'éducation pour la reconstruction et le développement économique. Des politiques éducatives ont été mises en place pour accroître l'accès à l'éducation. Les opportunités économiques créées par la reconstruction et le développement industriel ont aussi permis une mobilité sociale accrue, particulièrement dans les pays occidentaux.

Transformation interne des pays vaincus.
Des processus ont été entrepris pour éliminer l'influence nazie et militariste en Allemagne et au Japon, où des transformations politiques profondes ont conduit à l'établissement de démocraties stables sous la supervision des Alliés. 

L'ampleur de la destruction et la souffrance causée par la guerre ont  renforcé les mouvements pacifistes et antimilitaristes, prônant des solutions diplomatiques et non-violentes aux conflits internationaux. La guerre a également mis en avant le droit à l'objection de conscience, où les individus refusent de participer à la guerre pour des raisons morales ou religieuses.

Éthique de la mémoire.
Sur le plan institutionnel, la nécessité de se souvenir et d'honorer les victimes de la guerre, a suscité l'instauration de journées de commémoration et de mémoriaux. L'éducation sur l'Holocauste est devenue une responsabilité morale pour les générations futures. La guerre a eu par ailleurs un impact profond sur la culture populaire. Les films, les documentaires et les séries télévisées sur la Seconde Guerre mondiale sont devenus des éléments importants de la culture populaire. Ils ont façonné la perception publique de la guerre et de ses conséquences. Les récits personnels, les mémoires et les autobiographies de survivants et de vétérans de la guerre ont également enrichi la littérature mondiale, apportant des perspectives personnelles sur les événements historiques.

Derrière chacun de ces aspects - chacun pouvant privilégier ses propres enjeux mémoriels -, se trouve la nécessité éthique fondamentale, pour les éducateurs et les historiens, de donner un éclairage historique juste des faits qui se sont déroulés pendant la Seconde Guerre mondiale , afin de prévenir la répétition des atrocités auxquelles elle a donné lieu. 


 
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