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La
Seconde
Guerre mondiale, qui a duré de 1939 à 1945, a été le conflit le
plus destructeur et meurtrier de l'histoire humaine (50 Ã 70 millions
de morts). Elle a impliqué la majorité des nations du monde, regroupées
principalement en deux alliances militaires opposées : les Alliés (Royaume-Uni
et Etats-Unis et URSS, notamment) et les puissances de l'Axe (principalement
Allemagne, Italie et Japon).
La marche vers la
Seconde Guerre mondiale
Totalitarisme et
expansionnisme.
Les années 1920
et 1930 ont vu la montée d'un nationalisme agressif. Il s'est agit, en
particulier du fascisme en
Italie sous Mussolini,
du nazisme en Allemagne sous Hitler,
du national-catholicisme sous Franco en Espagne,
du totalitarisme communiste en Union soviétique
et du militarisme au Japon. A l'exception
de l'Espagne, essorée par une guerre civile (mais qui participera cependant
à des opérations sur le Front de l'Est aux côtés des nazis), tous ces
pays avaient des velléités expasionnistes, à commencer par l'Allemagne
et le Japon.
L'Allemagne.
Pour accéder au
pouvoir, et ensuite pour mener leur politique, les nazis ont exploité
et amplifié non seulement l'antisémitisme endémique dans le pays et
carburant de lidéologie nazie, mais aussi le ressentiment de la population,
causé par le Traité de Versailles (1919) imposé à l'Allemagne après
la Première Guerre mondiale . Ce traité
obligeait l'Allemagne à de lourdes réparations financières, à la perte
de territoires et à des restrictions militaires sévères, ce qui était
perçu comme humiliant et injuste par les Allemands. Lorsque les Nazis
avaient pris le pouvoir en 1933, ils avaient promis de restaurer la grandeur
de l'Allemagne et de renverser les clauses du Traité de Versailles. Cela
a été le premier prétexte pour annexer l'Autriche
(Anschluss) en 1938, puis et les Sudètes en Tchécoslovaquie après
les accords de Munich (V. ci-dessous), en violation des accords internationaux.
Le
Japon.
Dès 1931, le Japon
a envahi la Mandchourie, une région de Chine,
et y établit l'État fantoche du Mandchoukouo (Les
Toungouses), puis, en 1937, il a envahi la Chine continentale (Deuxième
Guerre sino-japonaise), commettant des atrocités telles que le massacre
de Nankin (1937-1938). Convoitait des ressources
naturelles comme le pétrole, le caoutchouc et les minerais. Convoitant
des ressources naturelles comme le pétrole, le caoutchouc et les minerais,
les Japonais cherchent à cette époquue à dominer l'Asie de l'Est et
le Pacifique. Les États-Unis et d'autres
pays occidentaux ont imposé des sanctions économiques au Japon en réponse
à ses agressions en Asie. Des discussions entre le Japon et les États-Unis
pour résoudre les différends échouent, augmentant les tensions.
Le pacte germano-soviétique.
Le 23 août 1939,
un accord de non-agression entre l'Allemagne nazie et l'Union soviétique
(Pacte germano-soviétique ou Pacte Ribbentrop-Molotov) a été signé.
Il comprenait un protocole secret pour le partage de la Pologne et d'autres
parties de l'Europe de l'Est, facilitant ainsi l'invasion de la Pologne
par l'Allemagne.
L'impuissance
internationale.
Incapacité
de la SDN.
Créée pour maintenir
la paix après la Première Guerre mondiale,
la Société des Nations (SDN) s'est révélée inefficace
pour résoudre les conflits internationaux et empêcher l'agression militaire.
Les
accords de Munich.
Les politiques d'apaisement
menées par le Royaume-Uni et la France,
visant à éviter une nouvelle guerre en faisant des concessions à Hitler,
ont finalement encouragé ses ambitions expansionnistes. Ainsi, les accords
de Munich, signés le 29 septembre 1938, par la France, le Royaume-Uni,
l'Italie et l'Allemagne, ont-ils permis à Hitler d'annexer les Sudètes
sans opposition militaire. Cet acte de capitulation des démocraties face
à l'agression nazie a renforcé la position d'Hitler. En mars 1939, l'Allemagne
a envahi le reste de la Tchécoslovaquie.
La
Guerre d'Espagne.
La Guerre d'Espagne est une guerre civile
qui a opposé, entre 1936 et 1939, les putschistes d'extrême droite dirigés
par Francisco Franco aux Républicains au pouvoir depuis 1931. Les premiers
ont été fortement aidés par l'Allemagne nazie (ex. : le bombardement
aérien de Guernica, le 26 avril 1937, réalisé par l'aviation allemande
et italienne); les seconds (ou du moins leur composante communiste) ont
été soutenus jusqu'à un certain point par l'URSS. La sympathie des démocraties
occidentales pour la République espagnole n'a cependant pas débouché
sur une aide véritable. Ici encore, les démocraties ont démontré leur
pusillanimité.
Déroulement de la Seconde
Guerre mondiale
Les premières victoires
de l'Axe (1939-1941).
Invasion
de la Pologne (1939).
On considère ordinairement
que la Seconde Guerre mondiale a commencé le 1er
septembre 1939, lorsque l'Allemagne a envahi la Pologne.
Le Royaume-Uni et la France déclarent la guerre à l'Allemagne deux jours
plus tard, le 3 septembre. La
Pologne est rapidement vaincue en quelques semaines, divisée entre l'Allemagne
et l'Union soviétique en vertu du pacte Molotov-Ribbentrop.
Guerre
d'Hiver (novembre 1939 - mars 1940).
Dans la foulée,
les troupes soviétiques (l'Armée rouge) envahissent la Finlande,
conduisant à la guerre d'Hiver. Bien que les Soviétiques finissent
par obtenir des gains territoriaux, les Finlandais résistent farouchement.
Blitzkrieg
et victoires de l'Axe (1939-1941).
L'Allemagne lance
ensuite la Guerre éclair (Blitzkrieg), une tactique qui consiste
à lancer plusieurs offenssives rapides dans diverses directions. La Scandinavie,
le Bénelux et la France en sont les cibles :
• Invasion
de la Scandinavie (avril 1940). - L'Allemagne envahit le Danemark
et
la Norvège pour sécuriser des routes
stratégiques et des ressources, en particulier les routes par lesquelles
transite le minerai de fer suédois.
Le Danemark capitule rapidement, tandis que la Norvège résiste jusqu'en
juin 1940.
• Invasion
de la France et du Benelux (mai 1940). - L'Allemagne lance l'opération
Fall
Gelb, envahissant les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et la France,
à la suite d'une offensive à travers les Ardennes, contournant la ligne
Maginot. Les forces alliées sont rapidement dépassées.
+ Évacuation
de Dunkerque (mai-juin 1940). - Les forces britanniques et françaises
sont encerclées à Dunkerque mais réussissent à évacuer plus de 330
000 soldats vers la Grande-Bretagne lors de l'opération Dynamo.
+ Armistice et
occupation de la France (22 juin 1940). - La France signe un
armistice avec l'Allemagne, conduisant à l'occupation allemande du nord
et de l'ouest de la France (zone occupée), tandis qu'un gouvernement
collaborationniste, vassal des nazis, est établi à Vichy (zone dite
libre). Le général De Gaulle, réfugié à Londres, ébauche une
forme de gouvernement en exil et organise la résistance des forces françaises
libres (appel du 18 juin 1940).
Bataille
d'Angleterre (1940).
Entre juillet et
octobre 1940, La Luftwaffe (force aérienne allemande) lance une
campagne aérienne intensive contre le Royaume-Uni pour préparer
une invasion de la Grande-Bretagne. Malgré de lourdes pertes, la Royal
Air Force (RAF) réussit à repousser l'offensive allemande, marquant le
premier échec majeur d'Hitler.
Expansion
italienne.
L'Italie, alliée
de l'Allemagne, qui s'était déjà emparée de l'Ethiopie
en 1935, entre en guerre en juin 1940 et lance des campagnes en Afrique
du Nord (contre les forces britanniques) et dans les Balkans,
notamment en Grèce.
Campagne
des Balkans.
En avril-mai 1941,
l'Allemagne envahit la Yougoslavie et la Grèce pour soutenir l'Italie
après ses échecs initiaux. Les Balkans sont rapidement occupés par les
forces de l'Axe.
Front
africain.
La guerre en Afrique
du Nord s'intensifie, avec l'arrivée de l'Afrika Korps dirigé
par le général Erwin Rommel, qui remporte plusieurs victoires contre
les forces britanniques.
L'élargissement
du conflit (1941 -1942).
Invasion
de l'Union soviétique (1941).
Le 22 juin 1941,
l'Allemagne rompt le pacte Ribbentrop-Molotov et envahit l'Union soviétique
au cours de l'opération Barbarossa, la plus grande invasion terrestre
de l'histoire. Cela place de facte l'URSS dans le camp des Alliés et marque
le début de la guerre sur le front de l'Est. Les premières avancées
allemandes sont rapides et dévastatrices. Elles se traduisent par
des gains territoriaux significatifs. Mais l'attaque finit par être freinée
par l'hiver russe et la résistance soviétique.
• Siège
de Leningrad (septembre 1941 - janvier 1944) . - Les forces allemandes,
avec leurs supplétifs finlandais et espagnols (División azul),
assiègent Leningrad, entraînant une famine massive et d'énormes pertes
civiles. Le siège durera près de 900 jours.
• Bataille de
Moscou (octobre 1941 - janvier 1942) . - Les forces allemandes atteignent
les abords de Moscou mais sont repoussées par les contre-attaques soviétiques
et l'arrivée de l'hiver. C'est un tournant important sur le front de l'Est.
Attaque
de Pearl Harbor.
Le 7 décembre 1941,
le Japon lance une attaque surprise sur la la base navale américaine de
Pearl Harbor, située sur l'île d'Oʻahu, à Hawaii
et détruit de nombreux navires et avions. Le lendemain de l'attaque, le
président Franklin D. Roosevelt prononça un discours devant le Congrès,
qualifiant le 7 décembre de « date qui restera marquée par l'infamie
» (day of infamy). Quelques heures plus tard, le Congrès vota
la déclaration de guerre contre le Japon, engageant officiellement les
États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale. Quatre jours après l'attaque,
le 11 décembre 1941, l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste déclarèrent
la guerre aux États-Unis, en raison de leur alliance avec le Japon au
sein de l'Axe. Cela provoqua l'entrée des États-Unis dans le théâtre
de guerre européen également.
L'attaque de Pearl
Harbor provoqua une mobilisation totale de l'économie et de la population
américaines pour l'effort de guerre. En quelques mois, les États-Unis
commencèrent à produire des quantités massives d'armements, renforçant
considérablement leur puissance militaire. Le Japon, bien qu'ayant réussi
une série de victoires dans le Pacifique dans les mois suivant Pearl Harbor,
fit face à une résistance croissante des Alliés. L'attaque marqua le
début de la guerre du Pacifique. L'une des premières ripostes américaines
fut le raid de Doolittle en avril 1942, une attaque aérienne sur Tokyo
qui, bien que symboliquement importante, eut un impact limité sur les
infrastructures japonaises. L'attaque de Pearl Harbor déclencha aussi
une vague de méfiance et de paranoïa aux États-Unis, en particulier
contre les Américains d'origine japonaise. En février 1942, le président
Roosevelt signa le décret exécutif 9066, autorisant l'internement de
plus de 110 000 Japonais-Américains vivant principalement sur la côte
ouest, sous prétexte qu'ils représentaient une menace pour la sécurité
nationale. Ces camps d'internement sont aujourd'hui largement considérés
comme une violation des droits civiques.
Guerre
dans le Pacifique.
La Guerre du Pacifique,
composante de la Seconde Guerre mondiale, va opposer principalement les
États-Unis, la Chine et le Royaume-Uni, à l'Empire du Japon. Cette guerre
concerne la région Asie-Pacifique. Le Japon mène une série d'offensives
rapides. Les troupes japonaises envahissent les Philippines, forçant les
forces américaines et philippines à se rendre en 1942. Elles conquièrent
aussi la Malaisie britannique et Singapour,
infligeant une défaite majeure aux forces britanniques. Elles envahissent
également les Indes orientales néerlandaises (aujourd'hui l'Indonésie)
pour accéder aux ressources pétrolières. Les États-Unis et leurs alliés
commencent à organiser une réponse.
Guerre
maritime.
L'Allemagne et l'Italie
tentent de contrôler la Méditerranée
et le Moyen-Orient, mais elles rencontrent une opposition des forces alliées
en Afrique du Nord.
Les sous-marins allemands
ne cessent d'attaquer les convois alliés, mais les progrès technologiques
et tactiques, notamment l'utilisation de radars et de le décryptage des
messages allemands, vont bientôt à inverser le cours de la guerre sur
les mers en faveur des Alliés.
Guerre
aérienne.
Les bombardements
stratégiques alliés sont faits contre les villes et les infrastructures
industrielles allemandes s'intensifient. Ils visent à affaiblir la capacité
de guerre de l'Allemagne et se poursuivront jusqu'Ã la fin de la guerre
(ex. : le très destructeur et meurtrier bombardement de Dresde,
du 13 au 15 février 1945).
L'Holocauste
au coeur de la guerre
Orchestré par le
régime nazi durant la Seconde Guerre mondiale, l'Holocauste a été un
processus méthodique et systématique visant l'extermination des Juifs
d'Europe ainsi que d'autres groupes ciblés (Tsiganes,
Slaves, homosexuels, communistes, etc.). L'Holocauste
a été l'un des génocides les plus systématiques
et organisés de l'histoire : 10% des victimes de la Seconde Guerre mondiale
lui sont imputables. Il a impliqué une planification bureaucratique rigoureuse
et une exécution brutale. L'ampleur de cette tragédie et la participation
de nombreux acteurs à différents niveaux de la société nazie témoignent
de la profondeur du racisme institutionnalisé et de l'antisémitisme virulent
qui caractérisaient le régime nazi.
Des mesures antijuives
existaient déjà avant la guerre. Après l'invasion de la Pologne, les
nazis ont forcé les Juifs à vivre dans des ghettos surpeuplés dans des
villes du pays occupé et dans d'autres territoires conquis. Les conditions
de vie dans les ghettos étaient extrêmement dures, avec des pénuries
alimentaires, des maladies et une forte mortalité. À partir de 1941,
les nazis ont commencé à déporter les Juifs des ghettos vers des camps
de concentration et d'extermination, principalement en Pologne. Des camps
comme Dachau et Buchenwald ont été initialement utilisés pour détenir
des opposants politiques et d'autres groupes ciblés. Avec le temps, ces
camps sont devenus des lieux de travail forcé et de torture pour les Juifs
et d'autres prisonniers.
Lors de la conférence
de Wannsee (1942), les hauts responsables nazis ont formalisé la « Solution
finale à la question juive », un plan pour l'extermination systématique
de tous les Juifs d'Europe. Reinhard Heydrich et Adolf Eichmann ont été
les principaux architectes de cette politique, qui a débouché notamment
sur l'opération Reinhard, un plan qui visait à exterminer les Juifs dans
le Gouvernement général de Pologne. Elle a aussi conduit à la création
et à l'opération de plusieurs camps d'extermination. Des camps tels qu'Auschwitz-Birkenau,
Treblinka, Sobibor et Belzec ont été spécifiquement conçus pour l'extermination
de masse. Les chambres à gaz et les crématoires y ont été utilisés
pour tuer systématiquement des centaines de milliers de personnes. Une
économie du génocide a été inscrite par les nazis au coeur même de
leur économie de guerre.
Des gouvernements
et des individus dans les pays occupés ont collaboré avec les nazis en
identifiant, arrêtant et déportant des Juifs. Cela a été particulièrement
notable en France, en Hongrie, et dans
les pays baltes. Les Einsatzgruppen, des unités mobiles d'extermination
de la SS, ont suivi l'armée allemande lors de l'invasion de l'Union soviétique,
massacrant des communautés juives entières par fusillades de masse. Malgré
les conditions extrêmes, il y a eu des actes de résistance juive, notamment
des révoltes dans les ghettos (comme la révolte du ghetto de Varsovie)
et des soulèvements dans les camps de concentration (comme à Sobibor
et Treblinka). Certains individus et organisations ont risqué leur vie
pour sauver des Juifs, fournissant des cachettes, des faux papiers et des
moyens d'évasion. |
Le tournant de
la guerre (1942-1943).
Front
de l'Est.
Sur le front de
l'Est, les forces allemandes se sont heurtés à la très forte résistance
soviétique après avoir lancé à l'été 1942 une offensive une offensive
majeur sur Stalingrad. Il sont également vaincus lors de la bataille de
Koursk,
quelques mois après leur défaite à Stalingrad. Ces deux batailles marquent
un renversement des forces qui ne va plus faire se confirmer jusqu'Ã la
fin de la guerre.
• La
Bataille de Stalingrad (août 1942 - février 1943) est une des batailles
les plus importantes et sanglantes de la guerre. Les forces allemandes,
après avoir pénétré profondément en Union soviétique, se sont retrouvées
encerclées et ont subi une défaite majeure contre les Soviétiques. Cette
bataille qui fait perdre aux Allemands l'initiative sur le frond de l'Est
et marque un tournant dans la guerre.
• La Bataille
de Koursk (juillet - août 1943) est la plus grande bataille de chars
de l'histoire. Elle débouche sur une victoire décisive des Soviétiques
qui brisent les offensives allemandes. Après Koursk, les forces allemandes
sur le front de l'Est sont en recul constant.
Débarquement
en Afrique du Nord.
Lors de la seconde
bataille d'El Alamein (23 octobre - 3 novembre 1942), les forces britanniques
dirigées par le général Bernard Montgomery infligent une défaite
décisive aux forces de l'Axe commandées par Rommel. Dans le même temps
( novembre 1942), les forces alliées lancent l'opération Torch, qui consiste
à débarquer en Algérie et au Maroc,
territoires français démeurés fidèle au régime de Vichy. Cela ouvre
un nouveau front contre les forces de l'Axe et marque le début de la reconquête
alliée de l'Afrique du Nord. La campagne en Afrique du Nord se termine
en mai 1943. Les forces de l'Axe en Tunisie
se rendent aux Alliés. La victoire alliée met fin à la présence de
l'Axe en Afrique du Nord.
Débarquement
en Sicile et en Italie (1943).
Les Alliés démarquent
Sicile
le 6 juillet 1943 (opération Husky) et commencent à libérer l'Italie.
L'Italie qui prend acte de ses échecs dans les Balkans débarque Mussolini
le 24 juillet et se retire du conflit dès le mois de septembre.
Les troupes allemandes (Kesselring, Rommel) prennent le relais sur son
sol, et ce sont elles que les anglo-américains affrontent ddésormais
dans la Péninsule.
Revers
japonais.
A partir de mai
1942, les troupes japonaises connaissent une série de revers dans le Pacifique.
Parmi les batailles les plus décisives, on mentionnera la Bataille de
la mer de Corail (mai 1942), la bataille de Midway
(juin 1942), et la campagne de Guadalcanal (août 1942 - février
1943) :
• Bataille
de la mer de Corail (mai 1942). - Première bataille aéronavale de
l'histoire, elle empêche une invasion japonaise de la Nouvelle-Guinée
et constitue une victoire stratégique pour les Alliés, en stoppant l'avancée
japonaise vers l'Australie.
• Bataille de
Midway
(juin 1942). - Les États-Unis remportent une victoire décisive contre
la flotte japonaise, détruisant quatre porte-avions japonais. Cette bataille
inverse la dynamique de la guerre dans le Pacifique, car elle n'a pas seulement
été une victoire militaire pour les États-Unis, mais aussi une victoire
psychologique. Elle a redonné confiance aux Alliés dans le Pacifique
et marqué le début de la reconquête des territoires occupés par le
Japon.
• Campagne de
Guadalcanal (août 1942 - février 1943). - Les forces américaines
lancent leur première offensive majeure contre les Japonais, menant Ã
des combats acharnés et à la reprise de l'île de Guadalcanal (dans les
îles
Salomon).
Les offensives alliées
(1943-1945).
Campagne
en Italie.
Les forces alliées
continuent leur avancée en Italie. Elles prennent Rome
le 4 juin 1944 et poussent les forces allemandes vers le nord. La campagne
en Italie devient plus difficile et se prolonge jusqu'Ã la fin de la guerre
en Europe.
Débarquement
de Normandie.
Le 6 juin 1944,
les forces alliées, principalement britanniques, américaines, britanniques,
et canadiennes, débarquent sur les plages de Normandie
en France. Cette opération, connue sous le nom de d'opération Overlord,
marque le début de la libération de l'Europe de l'Ouest. Le débarquement
réussit malgré une résistance acharnée et permet aux Alliés de commencer
à repousser les forces allemandes.
Libération
de Paris.
La division du général
Leclerc, soutenue par la Résistance, libère Paris
après quatre années d'occupation allemande. Cette libération (19-25
août 1944), est un symbole fort de la défaite allemande en France.
Collaboration
et résistance
Dans certains pays,
des gouvernements collaborationnistes ont été établis par les forces
d'occupation nazies, tandis que dans d'autres, des mouvements de collaboration
ont émergé de manière indépendante. Dans tous les cas, la collaboration
a été une source de division et de conflit au sein des sociétés européennes.
En France, le régime
de Vichy a été créé en 1940 après l'invasion de l'Allemagne nazie.
Dirigé par le maréchal Pétain, le régime a collaboré avec les forces
d'occupation nazies et a mis en oeuvre des politiques antisémites et répressives.
En Norvège, le gouvernement collaborateur de Vidkun Quisling a été installé
par les forces d'occupation nazies. Bien que le régime ait été impopulaire
et inefficace, il a permis aux nazis de contrôler le pays pendant plusieurs
années. En Belgique, un gouvernement collaborationniste a également été
établi, mais il a été largement perçu comme illégitime et a été
rapidement renversé après la guerre. Dans d'autres pays, des mouvements
de collaboration ont émergé indépendamment des forces d'occupation nazies.
En Croatie, le régime pro-nazi d'Ante Pavelic a collaboré avec les nazis
et a persécuté les minorités serbes et juives. En Hongrie, le régime
de l'amiral Horthy a également collaboré avec les nazis et a participé
à la déportation des Juifs vers les camps de concentration.
La collaboration
a également été contestée et combattue par des mouvements de résistance,
qui ont souvent risqué leur vie pour s'opposer aux régimes collaborationnistes
et aux forces d'occupation nazies. La Résistance a été caractérisée
par une grande diversité de formes d'action, de structures et d'objectifs,
mais elle avait pour point commun la volonté de lutter pour la liberté
et la dignité humaine.
Dans de nombreux
pays européens, la Résistance a commencé dès le début de l'occupation
nazie, notamment en Pologne dès 1939 et en France, où les premiers
mouvements de résistance se créent dès 1940; le Conseil National
de la Résistance (CNR) sera créé en mai 1941, rassemblant les différents
mouvements de résistance. En Belgique, le Front de l'Indépendance est
créé la même année. Ces mouvements ont commencé par organiser des
actions de sabotage, des manifestations et des grèves, puis ont progressivement
évolué vers des actions plus spectaculaires, comme l'attaque de trains,
de dépôts de munitions ou d'installations militaires. En Pologne, l'Armée
de l'Intérieur (AK) mène des actions de guérilla contre les nazis.,
En Norvège, l'opération Gunnerside permet aux résistants de faire
sauter une usine de production d'eau lourde, empêchant ainsi les nazis
de se doter de la bombe atomique. En Grèce, la résistance a pris la forme
d'un mouvement de guérilla dans les montagnes, avec l'aide de la population
locale. En 1944, en France, les forces de la Résistance mèneront
des actions de sabotage contre les nazis pour faciliter le débarquement
des Alliés en Normandie. Après la guerre, lees mouvements de résistance
se sont transformés en forces politiques, certains membres de la résistance
rejoignant les gouvernements qui se sont alors mis en place. |
Front
de l'Est.
Du 22 juin au 18
août 1944, les Soviétiques lancent une offensive massive, opération
Bagration, qui détruit le groupe d'armées Centre allemand et libère
la Biélorussie.
C'est l'une des plus grandes défaites allemandes de la guerre sur le front
de l'Est.
Bataille
des Ardennes.
La Bataille des
Ardennes (16 décembre 1944 - 25 janvier 1945) est la dernière grande
offensive allemande sur le front occidental. Les Allemands tentent une
percée à travers les Ardennes, mais les Alliés, malgré des conditions
hivernales difficiles, réussissent à repousser l'offensive et infligent
de lourdes pertes aux forces allemandes.
Conférence
de Yalta (février 1945).
Les dirigeants alliés
se rencontrent à Yalta, en Crimée,
en février 1945, pour discuter de l'après-guerre et de l'organisation
de l'Europe. La conférence de Yalta va jeter les bases de la réorganisation
géopolitique de l'Europe et du monde après la guerre, mais elle va aussi
semer les graines de la Guerre froide en
raison des divergences entre les alliés sur le futur des pays d'Europe
de l'Est.
La
Conférence de Yalta s'est tenue du 4 au 11 février 1945. Les principaux
participants étaient les chefs d'État des trois grandes puissances alliées
: Franklin D. Roosevelt (États-Unis), Winston Churchill (Royaume-Uni)
et Joseph Staline (Union soviétique). Les alliés y ont discuté de la
division de l'Allemagne en zones d'occupation contrôlées par les États-Unis,
le Royaume-Uni, la France et l'URSS. Ils ont confirmé les plans pour la
création des Nations Unies, organisation destinée à maintenir la paix
mondiale après la guerre. Ils ont abordé la question des gouvernements
de l'Europe de l'Est, notamment la Pologne, et de l'influence soviétique
dans cette région. Staline a accepté d'entrer en guerre contre le Japon
après la capitulation de l'Allemagne, en échange de certains territoires
en Asie.
Capitulation
de l'Allemagne.
A l'Ouest, les forces
alliées traversent le Rhin
en mars 1945, franchissant ainsi une frontière stratégique et pénétrant
en Allemagne. A l'Est, l'Armée rouge continue de repousser les forces
allemandes sur le front de l'Est. Elle atteint Berlin
en avril 1945 et met fin à la résistance allemande. Hitler se suicide
dans son bunker à Berlin le 30 avril 1945, alors que les forces soviétiques
encerclent la ville. Le 8 mai 1945, l'Allemagne signe la capitulation inconditionnelle.
La guerre en Europe est terminée.
Suite et fin de
la guerre dans le Pacifique.
Continuation
de la Guerre du Pacifique.
Depuis 1943, les
forces alliées progressent dans le Pacifique. Lors de la campagne des
îles Salomon (1943), elles parviennent, après des combats acharnés,
à reprendre des îles stratégiques comme Guadalcanal. Les Alliés adoptent
la stratégie dite des sauts d'île en île pour isoler et capturer
des îles clés et avancer progressivement vers le Japon. Les batailles
notables sont celles de Tarawa, Saipan et Iwo Jima. La bataille de Leyte,
en octobre 1944, va être al plus grande bataille navale de l'histoire.
Elle marque le début de la reconquête des Philippines
par les Alliés.
• Bataille
de Tarawa ( 20-23 novembre 1943). - Première offensive majeure des
États-Unis dans la région centrale du Pacifique (l'atoll de Tarawa se
situe dans les îles Gilbert, Kiribati).
La bataille est marquée par des combats intenses et de lourdes pertes
des deux côtés. Les Américains ont finalement réussi à s'emparer l'atoll,
ouvrant la voie à d'autres offensives dans le Pacifique.
• Bataille
de Saipan (15 juin - 9 juillet 1944). - La bataille est extrêmement
sanglante, avec de nombreuses pertes civiles japonaises, notamment en raison
de suicides de masse encouragés par la propagande japonaise. La prise
de Saipan (dans les îles Mariannes)
a permis aux États-Unis de disposer de bases aériennes pour les bombardements
stratégiques contre le Japon.
• Bataille du
Golfe de Leyte (23-26 octobre 1944). - Considérée comme la plus grande
bataille navale de l'histoire, cette bataille a marqué le début de la
libération des Philippines et a pratiquement
anéanti la flotte japonaise. La victoire alliée a scellé le sort du
Japon dans la guerre du Pacifique, limitant sa capacité à mener des opérations
navales à grande échelle.
• Bataille d'Iwo
Jima (19 février - 26 mars 1945). - Cette bataille est surtout connue
pour la célèbre photo du drapeau américain hissé sur le mont Suribachi.
La prise d'Iwo Jima, dans la mer des Philippines, au Sud du Japon, a fourni
une base avancée pour les avions américains. Elle a été essentielle
pour les bombardements sur le Japon et pour le sauvetage des équipages
de bombardiers abattus.
Bombardements
atomiques.
Les Alliés intensifient
les bombardements sur les villes japonaises, causant des destructions massives
et des pertes civiles importantes. Les États-Unis larguent des bombes
nucléaires sur Hiroshima (6 août 1945,
140 000 morts) et Nagasaki (9 août 1945,
70 000 morts), entraînant des destructions sans précédent et la mort
de centaines de milliers de civils.
-
La course
à la Bombe
Les explosions des
bombes nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki sont le dernier et dramatique
épisode d'une compétition qui a opposé les Allemands et les Américains
dès le déclencement de la Seconde Guerre mondiale.
Dès 1939, les scientifiques
allemands travaillent sur le projet de la bombe atomique. Ils sont alors
à la pointe de la recherche en physique nucléaire. Cependant, l'invasion
de la Norvège par les nazis en 1940 va permettre aux Alliés de prendre
possession des stocks d'eau lourde nécessaires à la fabrication de la
bombe, et donc de ralentir les recherches allemandes.
En parallèle, les
États-Unis lancent leur propre programme nucléaire, le projet Manhattan.
Ce programme mobilise les meilleurs scientifiques du pays, comme Enrico
Fermi et Robert Oppenheimer. Les États-Unis investissent des sommes colossales
dans la recherche et la construction des infrastructures nécessaires Ã
la fabrication de la bombe.
La compétition entre
les deux camps est intense, mais les États-Unis prennent rapidement l'avantage.
En 1942, ils produisent la première réaction nucléaire en chaîne contrôlée.
En 1945, ils réalisent le premier essai de la bombe atomique dans le désert
du Nouveau-Mexique.
Les États-Unis ont
finalement pris l'avantage et ont pu utiliser cette arme pour mettre fin
à la guerre. Cette course à l'armement a eu des conséquences dramatiques
sur l'histoire du monde et a marqué le début de la Guerre froide. |
Capitulation
du Japon.
Le 15 août 1945,
après les bombardements nucléaires et l'entrée en guerre de l'Union
soviétique contre le Japon, l'empereur Hirohito annonce la reddition inconditionnelle
du Japon. La capitulation officielle est signée le 2 septembre 1945 Ã
bord du cuirassé USS Missouri.
Après la guerre, un
nouveau monde
Politique et géopolitique.
La
Guerre froide
Les États-Unis
et l'Union soviétique sont sortis du conflit comme les deux superpuissances
mondiales, marquant le début de la bipolarisation du monde. Les États-Unis
ont formé le bloc occidental (capitaliste et démocratique), tandis que
l'Union soviétique a formé le bloc de l'Est (communiste). La confrontation
idéologique, politique, et militaire des deux blocs a pris le nom de Guerre
froide. Les deux superpuissances ont engagé une course aux armements
nucléaires et une compétition technologique et militaire. Elles ne se
sont pas engagées directement dans une guerre ouverte, mais via diverses
guerres régionales, comme la Guerre de Corée, la Guerre du Vietnam et
beaucoup d'autres conflits.
La
nouvelle carte du monde.
La carte de l'Europe
a été redessinée, avec des changements significatifs comme le déplacement
de la Pologne vers l'ouest et la division de l'Allemagne en zones d'occupation,
puis, en 1949, en deux États distincts : la RFA (République fédérale
d'Allemagne) et la RDA (République démocratique allemande). Ce nouveau
découpage des frontières est la traduction de la division de l'Europe
en ses deux zones d'influence distinctes : l'Ouest, sous influence des
États-Unis et des démocraties occidentales, et l'Est, sous domination
soviétique. Cette division sera symbolisée par la construction du Mur
de Berlin en 1961.
La guerre de Corée
a conduit à la partition de la Corée et à la formation de deux États
rivaux, la Corée du Nord et la Corée du Sud.
Les empires coloniaux
européens, à commencer par la Grande-Bretagne et la France, ont été
affaiblis par la guerre, ce qui a accéléré les mouvements de décolonisation
en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient. Des pays comme l'Inde (1947), l'Indonésie
(1949), et de nombreux pays africains ont obtenu leur indépendance dans
les années 1950 et 1960.
En 1948, l'État
d'Israël a été créé, conduisant Ã
des conflits persistants avec les pays arabes voisins. La réparation d'une
injustice en a créé de nouvelles. Le Moyen Orient, riche en pétrole
et géographiquement stratégique, est aussi devnu une région de confrontations
entre les deux superpuissances, qui ont cherché à y étendre leur influence.
Les
nouvelles instances internationales.
L'Organisation
des Nations Unies (ONU), qui a pris la suite
de la SDN, a été fondée le 24 octobre 1945
pour promouvoir la paix et la coopération internationale. C'est devenu
une institution centrale dans les affaires mondiales.
Du 1er
au 22 juillet s'est tenue par ailleurs la Conférence de Brettons Woods,
qui a abouti à la signature des accords de Bretton Woods, par lesquels
ont été créés le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque
mondiale pour la reconstruction et le développement (BIRD), première
composante de l'actuelle Banque mondiale, des institutions destinées
à réguler l'économie mondiale et promouvoir la reconstruction et le
développement économique. Aujourd'hui, le FMI et la Banque mondiale participent
aux réunions de l'Assemblée générale et du Conseil économique et social
des Nations Unies (ECOSOC). Ils collaborent sur divers programmes et initiatives
de développement, notamment les Objectifs de développement durable (ODD).
Les accords de Bretton Woods ont institué un système de taux de change
fixes avec le dollar américain comme monnaie de référence. Ce quiconsacré
la prééminence du dollar dans l'économie mondiale. (Si deux superpuissances
politiques et militaires on émergé de la guerre, il n'y a plus eu désormais
qu'une seule superpuissance économique, les Etats-Unis).
• Le
Fonds monétaire international (FMI) a pour objetctif de promouvoir
la coopération monétaire internationale et assurer la stabilité du système
monétaire international. Il suit les politiques économiques des pays
membres pour identifier les risques et proposer des recommandations.Il
fournit des prêts aux pays en difficulté financière pour les aider Ã
stabiliser leur économie. Il peut aussi offrir une assistance technique
et des programmes de formation pour renforcer les capacités des institutions
économiques des pays membres. Le Conseil des Gouverneurs est l'organe
de décision suprême du FMI. Il est composé des gouverneurs de chaque
pays membre, généralement les ministres des finances ou les gouverneurs
des banques centrales. Le Conseil d'Administration est chargé de la gestion
quotidienne et des décisions opérationnelles. Le Directeur Général
est le chef de l'administration, nommé pour un mandat renouvelable de
cinq ans.
• La Banque
mondiale a pour mission de promouvoir le développement économique
et améliorer les conditions de vie des populations des pays en développement.
Elle finance des projets de développement dans divers secteurs tels que
l'éducation, la santé, les infrastructures, l'agriculture et l'environnement.
Elle offrir des conseils politiques, une assistance technique et un soutien
institutionnel aux pays en développement. La Banque mondiale comprend
cinq institutions principales :
+ La Banque
Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD), qui
rête aux pays à revenu intermédiaire et aux pays pauvres solvables.
+ L'Association Internationale
de Développement (IDA), qui ournit des crédits et des dons aux pays les
plus pauvres.
+ La Société Financière
Internationale (SFI) , qui encourage l'investissement du secteur privé
dans les pays en développement.
+ L'Agence Multilatérale
de Garantie des Investissements (AMGI), qui offre des assurances contre
les risques politiques pour les investissements étrangers dans les pays
en développement.
+ Le Centre International
pour le Règlement des Différends relatifs aux Investissements (CIRDI),
qui offre des services d'arbitrage et de conciliation pour résoudre
les différends liés aux investissements internationaux.
Le Conseil des Gouverneurs
est l'organe de décision suprême de la Banque mondiale. Il est composé
des gouverneurs de chaque pays membre. Le Conseil d'Administration gère
les opérations quotidiennes et les décisions opérationnelles. Le Président
est le chef de l'administration, nommé pour un mandat renouvelable de
cinq ans.
Économie.
La
reconstruction.
La guerre a causé
en Europe et en Asie des destructions considérables d'infrastructures,
de villes et de capacités industrielle. Les pays les plus touchés
ont dû entreprendre de vastes programmes de reconstruction. Mais de nombreux
pays avaient accumulé des dettes publiques importantes pour financer l'effort
de guerre. Après la guerre, ils ont dû gérer ce fardeau de la dette
tout en investissant dans la reconstruction. Les États-Unis ont lancé
le Plan Marshall en 1948 pour aider à la reconstruction de l'Europe
occidentale. Une aide financière essentielle pour la reconstruction des
infrastructures, la revitalisation de l'industrie, la stabilisation des
économies européennes et la prévention de l'expansion du communisme.
Les
changements structurels dans les économies.
Les économies de
guerre se sont réorientées vers la production de biens de consommation
et de services (La
société de consommation) après la fin des hostilités. Cette transition
a été facilitée par une demande refoulée pour les biens de consommation
et les logements. La guerre a aussi accéléré le développement technologique
et l'industrialisation. Corrélativement, il a fallu juguler une inflation
élevée due à la forte demande de biens et à des politiques monétaires
expansionnistes.
De nombreux pays
ont modernisé leurs industries et infrastructures, ce qui a posé les
bases de la croissance économique d'après-guerre. Dans plusieurs pays,
la guerre a conduit à des réformes économiques importantes, comme des
nationalisations d'industries clés, des réformes agraires et la création
de systèmes de sécurité sociale.
Le
Royaume-Uni a mis en place le National Health Service (NHS) en 1948 et
a nationalisé plusieurs industries clés. Le Wirtschaftswunder
(miracle économique) de l'Allemagne de l'Ouest a été marqué par une
croissance rapide et une modernisation industrielle soutenue par l'aide
du Plan Marshall. Le Japon a entrepris une reconstruction rapide
et une transformation industrielle, devenant l'une des principales économies
mondiales.
Les économies des États-Unis
et de plusieurs pays européens ont connu une période de croissance rapide
et de prospérité, appelée parfois les Trente Glorieuses en Europe
de l'Ouest. Cette période a également vu une augmentation significative
des taux de natalité, connue sous le nom de baby boom, ce qui a
impacté les dynamiques démographiques et sociales pendant des décennies.
Une coopération
économique entre les pays de l'Ouest de l'Europe a aussi commencé Ã
cette époque via des initiatives comme la CECA (Communauté européenne
du charbon et de l'acier) et le Traité de Rome (1957), qui a institué
la Communauté économique européenne (CEE), et qui ont jeté les bases
de ce qui est aujourd'hui l'Union européenne.
Les pays en développement
qui ont obtenu leur indépendance après la guerre, ont souvent hérité
de structures économiques fragiles et dépendantes. La guerre a précipité
la nécessité de développement économique autonome. L'aide économique
et le soutien au développement sont devenus des aspects importants des
relations internationales, notamment à travers l'ONU et la Banque mondiale.
Enfin, la période
d'après-guerre a vu une réduction progressive des barrières commerciales
et un encouragement au libre-échange, notamment avec la création du GATT
(General Agreement on Tariffs and Trade) en 1947. Ces transformations
ont posé les bases de la globalisation économique, avec une intégration
croissante des économies nationales et une augmentation des échanges
internationaux.
Technologies et
sciences.
La guerre a stimulé
d'importantes avancées technologiques et scientifiques, notamment dans
les domaines de la médecine, de l'aviation, et des technologies de l'information.
Les recherches menées pendant la guerre ont jeté les bases de l'informatique
moderne et de l'exploration spatiale.
Le développement
et l'utilisation des bombes nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki ont marqué
le début de l'ère nucléaire, avec des implications profondes pour la
sécurité mondiale et la politique internationale.
Société.
Pertes
humaines et traumatismes.
La guerre a causé
la mort de plus de 60 millions de personnes (un chiffre du même ordre
que la population actuelle de la France), dont une grande partie de civils.
Les pertes humaines ont affecté presque toutes les familles des pays impliqués.
Les survivants, les anciens combattants comme les civils, ont souvent souffert
de traumatismes psychologiques.
Des millions de personnes
ont été déplacées à cause des combats, des persécutions et des changements
de frontières. En Europe, la déportation des populations allemandes des
pays de l'Est et les déplacements internes en URSS en sont des exemples
marquants. L'Holocauste a entraîné le déplacement et la destruction
de communautés juives entières en Europe, avec des survivants souvent
incapables de retourner dans leurs foyers d'avant-guerre.
Les
avancées dans la reconnaissance des droits humains.
Les horreurs de
l'Holocauste et d'autres atrocités de guerre ont suscité une profonde
réflexion morale et sensibilisé le monde aux questions de droits humains,
menant à l'intégration dans la charte de l'ONU de la Déclaration
universelle des droits de l'homme en 1948, qui a codifié un ensemble
de normes morales et éthiques universelles visant à protéger les droits
et la dignité de chaque individu. Ces progrès ont également participé
à la consolidation des mouvements pour les droits civiques et la décolonisation.
Les procès de Nuremberg
et d'autres tribunaux militaires au cours desquels ont été jugés certains
des principaux responsables nazis ont établi des précédents pour la
responsabilité individuelle en cas de crimes de guerre, soulignant l'importance
de la justice et de la responsabilité morale. Ils ont conduit à la mise
en place d'un droit international, donnant un contenu juridique à des
notions comme le crime contre la paix et le crime d'agression, le crime
de guerre et le crime contre l'humanité. (Des procès analogues ont eu
lieu au Japon).
La mobilisation de
la main-d'oeuvre masculine pour l'effort de guerre a conduit à une participation
accrue des femmes dans les industries, les services et les fonctions militaires.
Selon un schéma analogue à celui qui avait été observé avec la Première
Guerre mondiale, cela a contribué à une évolution des rôles de genre
et à une lutte pour l'égalité des sexes après le conflit. Les mouvements
féministes ont conduit à des avancées en matière de droits des
femmes dans de nombreux pays.
Éducation
et mobilité sociale.
La guerre a conduit
à une reconnaissance accrue de l'importance de l'éducation pour la reconstruction
et le développement économique. Des politiques éducatives ont été
mises en place pour accroître l'accès à l'éducation. Les opportunités
économiques créées par la reconstruction et le développement industriel
ont aussi permis une mobilité sociale accrue, particulièrement dans les
pays occidentaux.
Transformation
interne des pays vaincus.
Des processus ont
été entrepris pour éliminer l'influence nazie et militariste en Allemagne
et au Japon, où des transformations politiques profondes ont conduit Ã
l'établissement de démocraties stables sous la supervision des Alliés.
L'ampleur de la destruction
et la souffrance causée par la guerre ont renforcé les mouvements
pacifistes et antimilitaristes, prônant des solutions diplomatiques et
non-violentes aux conflits internationaux. La guerre a également mis en
avant le droit à l'objection de conscience, où les individus refusent
de participer à la guerre pour des raisons morales ou religieuses.
Éthique
de la mémoire.
Sur le plan institutionnel,
la nécessité de se souvenir et d'honorer les victimes de la guerre, a
suscité l'instauration de journées de commémoration et de mémoriaux.
L'éducation sur l'Holocauste est devenue une responsabilité morale pour
les générations futures. La guerre a eu par ailleurs un impact profond
sur la culture populaire. Les films, les documentaires et les séries télévisées
sur la Seconde Guerre mondiale sont devenus des éléments importants de
la culture populaire. Ils ont façonné la perception publique de la guerre
et de ses conséquences. Les récits personnels, les mémoires et les autobiographies
de survivants et de vétérans de la guerre ont également enrichi la littérature
mondiale, apportant des perspectives personnelles sur les événements
historiques.
Derrière chacun
de ces aspects - chacun pouvant privilégier ses propres enjeux mémoriels
-, se trouve la nécessité éthique fondamentale, pour les éducateurs
et les historiens, de donner un éclairage historique juste des faits qui
se sont déroulés pendant la Seconde Guerre mondiale , afin de prévenir
la répétition des atrocités auxquelles elle a donné lieu. |
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