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La
Mandchourie
est une vaste région située dans le nord-est de la
Chine,
comprenant aujourd'hui principalement les provinces chinoises du Liaoning,
du Jilin et du Heilongjiang, ainsi qu'une partie de la région autonome
de la Mongolie intérieure. Elle est également appelée Dongbei ( = Nord-est,
en chinois). Historiquement, la Mandchourie s'Ă©tendait jusqu'Ă la Russie
actuelle, notamment l'ExtrĂŞme-Orient russe.
La Mandchourie est une région composée de plaines fertiles, de montagnes et de plateaux. Les montagnes les plus notables sont les monts Changbai au sud-est, qui forment une frontière naturelle avec la Corée du Nord, et les monts Grand Khingan à l'ouest. La plaine de Mandchourie, l'une des plus vastes plaines de Chine, s'étend dans le sud. Plusieurs grands fleuves traversent la région, notamment le fleuve Amour (Heilongjiang), le Songhua et le Liao. Ces rivières ont été cruciales pour l'agriculture et les transports dans la région. La Mandchourie connaît un climat continental marqué par des hivers longs et rigoureux, avec des températures pouvant descendre en dessous de -30 °C, et des étés chauds et humides. La région est riche en ressources minières (charbon, fer, pétrole) et possède de vastes forêts. Son sol fertile favorise la culture de céréales, notamment le maïs et le soja. La Mandchourie est peuplée majoritairement de Hans, bien que les Mandchous, les Mongols et les Coréens soient également présents. Les Mandchous, autrefois dominants, sont aujourd'hui largement assimilés à la culture Han. Villes de Mandchourie
Histoire de la
Mandchourie.
• Le royaume de Bohai (698–926). - Fondé par le peuple Mohe et des nobles issus du royaume de Goguryeo, le royaume de Bohai (ou Balhae) s'étendait sur une grande partie de la Mandchourie, la péninsule du Liaodong, et une partie du nord de la Corée. Sa capitale principale était Sanggyeong, située près de l'actuelle région de Ning’an en Chine. Le Bohai était considéré comme un successeur culturel du Goguryeo, adoptant des éléments culturels chinois et coréens. Il a maintenu des relations diplomatiques avec la Chine des Tang, le Japon et d'autres voisins. Le royaume a été renversé en 926 par les Khitan, qui fondèrent la dynastie Liao.Au XVIIe siècle, les Jurchen, renommés Mandchous, unifient la région et fondent la dynastie Qing (1644-1912), qui gouvernera toute la Chine pendant près de trois siècles. Pendant cette période, la Mandchourie reste une base stratégique des empereurs Qing, et son accès est limité pour protéger l'identité mandchoue. À partir du XIXe siècle, la Mandchourie attire les convoitises des puissances étrangères, notamment la Russie et le Japon, en raison de ses ressources et de sa position stratégique. Le Traité d'Aïgoun consacre la partition de la Mandchourie au milieu du XIXe siècle, époque à laquelle son territoire a été entamée au Nord par les Russes, qui en acquis 650 000 km² aux termes de ce traité (1858), et de la convention de 1860, qui cédèrent à la Russie la région entre l'Oussouri et la mer, définir l'Amour comme la frontière entre la Russie et la Chine. C'est aussi à partir de cette époque, semble-t-il, que l'appellation d'Evenk (Evenki ou Even), initialement appliquée à un groupe restreint, a commencé à se substituer à celui de Toungouse pour désigner l'ensemble des populations appartenant à ce groupe linguistiques vivant dans la taïga sibérienne. La Mandchourie proprement chinoise a été alors divisée administrativement en trois provinces : Ching-kong, comprenant la presqu'îlle de Liaotoung, Kirin ou Ghirin et Holoung-kiang. La première comprend la capitale Moukden, le port Niou-tchouang, la ville sacrée de Hsingking avec les tombeaux des vieux rois mandchous; elle comptait au début du XXe siècle plus de 5 millions et demi d'habitants, presque tous Chinois. Celle de Kirin avait une capitale du même nom (120 000 habitants) sur le Soungari-oula et d'autres grandes villes, Houng-chéou-fou, Ningouta-Achiso, Sanhsing. La province de Holoung-kiang avait pour capitale Aïgoun (60 000 habitants); on y trouvait encore Tsitsiar, résidence du chef des troupes mandchoues. La province de Ching-king, assimilée à la Chine, avait un gouverneur général; les deux autres des gouverneurs. L'organisation à cette époque gardait l'apparence militaire. On divisait les 65 tribus mandchoues en 8 bannières, chacune ayant ses prêtres, ses tribunaux, ses écoles. L'armée comptait 67 800 hommes, dont 27 000 régulièrement enrégimentés. Elle était armée d'arcs et de flèches et devait annuellement livrer 2400 cerfs et une certaine quantité de peaux de zibelines. Les provinces payaient des redevances en argent et en nature, sacs de blé, peaux de zibelines, etc. Le Japon, après avoir gagné en puissance et en influence, cherche à étendre son empire et ses ressources en Asie de l'Est. La Mandchourie, une région riche en ressources naturelles située au nord-est de la Chine, devient une cible stratégique. En 1931, l'incident de Mukden (ou incident de la Mandchourie) est un prétexte utilisé par le Japon pour envahir la Mandchourie. L'armée japonaise met en scène un sabotage du chemin de fer sud-mandchourien, attribué aux Chinois, pour justifier l'invasion. L'Etat fantoche du Manzhuguo ( = Mandchoukouo), est officiellement proclamé le 1er mars 1932, avec Pu Yi, e dernier empereur de la dynastie Qing, placé par les Japonais à sa tête comme empereur nominal. Cependant, le véritable pouvoir reste bien entre les mains des autorités militaires japonaises. Le Mandchoukouo est dirigé comme un État satellite du Japon. Le gouvernement est composé de politiciens chinois et mandchous, mais les décisions importantes sont prises par les Japonais. Le Japon investit massivement dans l'industrie et les infrastructures du Mandchoukouo, mais principalement pour ses propres intérêts. Les ressources naturelles de la région (charbon, fer et soja), sont exploitées pour alimenter l'économie japonaise et soutenir son effort de guerre. Le Japon présente
le Mandchoukouo comme un modèle de coopération entre les peuples asiatiques
et comme une libération de la domination chinoise. L'idéologie
officielle du Mandchoukouo prône la coexistence pacifique et la prospérité
partagée, mais en pratique, les politiques japonaises visent principalement
à renforcer leur domination et à intégrer la région dans leur sphère
d'influence. Les populations toungouses sont en fait très mal traitées.
Et les autorités chinoises accuseront plus tard les Japonais d'avoir utilisé
des armes bactériologiques contre elles.
Après la Seconde Guerre mondiale, en 1945, l'URSS envahit la Mandchourie pour expulser les forces japonaises, avant de restituer la région à la Chine. Après la guerre civile chinoise (1946-1949), la Mandchourie devient un bastion industriel clé pour la République populaire de Chine. La Mandchourie, cependant, a souffert d'un déclin économique après les réformes économiques des années 1980, qui ont favorisé le sud du pays. Des efforts récents visent à revitaliser la région grâce à des investissements dans l'industrie lourde et l'agriculture. |
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