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L'histoire du Maroc
Aperçu
1- L'Antiquité
2 - La conquête musulmane
3 - Les Almoravides
4 - Les Almohades 5 - L'empire mérinide  6 - Les chérifs saadiens  7 - Les chérifs hasani

Préhistoire et Antiquité

Les premières traces de peuplement humain au Maroc remontent à plusieurs centaines de milliers d'années. Des sites comme ceux de la grotte de Jbel Irhoud (découverte en 1960) ont révélé des fossiles d'Homo sapiens datant de plus de 300.000 ans. Au cours du Néolithique  (6000-3000 av. JC), les populations installées au Maroc développent l'agriculture, l'élevage et la poterie. Des cultures se sédentarisent et les premières communautés structurées apparaissent, principalement les Berbères.

Les Berbères sont organisés en tribus et clans. Les premiers royaumes et confédérations berbères (vers 1000 av. JC)  apparaissent bien avant l'arrivée des Phéniciens. Le royaume de Maurétanie, qui couvre une partie du Maroc et de l'Algérie actuels, est l'un des plus connus. Les Phéniciens, grands navigateurs et marchands originaires du Liban actuel, établissent des comptoirs commerciaux le long des côtes marocaines dès le XIIe siècle av. JC. Ils fondent des villes comme Lixus (près de l'actuelle Larache), Tanger et Mogador (actuelle Essaouira). À partir du VIe siècle av. JC, les Carthaginois, descendants des Phéniciens et basés en Tunisie actuelle, prennent le contrôle des comptoirs phéniciens. Ils développent le commerce et étendent leur influence sur les populations berbères locales. Les relations sont souvent marquées par des alliances commerciales et parfois des conflits.

Après la chute de Carthage en 146 av. JC, Rome étend progressivement son influence sur le Maghreb. Le royaume de Maurétanie est d'abord un royaume client de Rome. En 40 apr. JC, l'empereur romain Caligula annexe le royaume et en fait deux provinces : la Maurétanie Tingitane (nord du Maroc) et la Maurétanie Césarienne (centre et ouest de l'Algérie actuelle). Les Romains construisent des villes comme Volubilis, une cité prospère qui devient un centre administratif et agricole. La ville est connue pour ses monuments, ses mosaïques et ses bâtiments publics. Cependant, la présence romaine reste principalement limitée au nord du Maroc, tandis que les régions montagneuses et désertiques restent sous contrôle berbère. Les relations entre les Romains et les tribus berbères sont ambivalentes : certaines tribus s'allient avec Rome, tandis que d'autres résistent à l'occupation. Des chefs berbères comme Tacfarinas (en Algérie actuelle) mènent des révoltes contre les Romains.

Au début du Ve siècle, les Vandales, un peuple germanique, traversent le détroit de Gibraltar et s'emparent de certaines parties de l'Afrique du Nord, dont le Maroc. Cependant, leur présence est brève et peu structurée. Après la défaite des Vandales au milieu du VIe siècle, l'Empire byzantin (Empire romain d'Orient) reprend brièvement le contrôle de certaines régions du Maghreb, mais son influence est limitée au nord-est du Maroc.

A cette époque, les Berbères pratiquent des religions polythéistes, ainsi que des cultes animistes. Certains Berbères adoptent aussi les religions des civilisations avec lesquelles ils sont en contact, comme le judaïsme ou le christianisme sous l'influence romaine et byzantine. La société berbère est organisée autour de tribus indépendantes, souvent dirigées par des chefs locaux. Les alliances, les conflits intertribaux et la résistance face aux envahisseurs étrangers sont des traits caractéristiques de cette époque.

Le Maroc musulman

La région passe sous la coupe des Arabes à partir du VIIIe siècle. Les Edrisites (Idrissites), fondent, en 788, un Etat indépendant des califes de Bagdad, dont Fès était la capitale, et qui est renversé en 925 par le premier calife fatimide d'Egypte. Tandis que les Fatimides et les Ommeyades d'Espagne se disputent la possession des débris du royaume des Edrisites, les Almoravides créent, au Maroc, à partir de 1051, un nouvel Etat, qui étend ses conquêtes en Espagne jusqu'au Tage et à l'Ebre. La puissance des Almoravides s'écroule aussi rapidement qu'elle s'était élevée, et est remplacée, entre 1120 et 1145, en Afrique et en Espagne, par celle des AImohades, qui elle-même succombe en Espagne en 1212 et en Afrique en 1218. Les Almohades sont supplantés par les Mérinites ou Mérinides (1270), auxquels succédèrent à partir de 1550 les Chérifs, qui se disent  issus de Mahomet. Sous la dynastie des chérifs alaouites (saadiens) de Tafilet, l'empire du Maroc acquiert sa plus grande étendue, et résiste victorieusement aux armées portugaises qui attaquent aux XIIIe, XIVe et XVe siècles. Le Maroc cesse d'être menacé après la sanglante bataille d'Alcaçar-Quivir, où périt le roi Sébastien (1578). Il s'agrandit tellement par la suite qu'au commencement du XVIIIe siècle, il étend encore son autorité jusqu'à Tombouctou.

Les discordes intestines des derniers alouites ont à cette époque déjà laissé le trône à une dynastie qui s'était substituée à la leur en 1648. Cette dynastie, sortie aussi du Tafilet, a eu pour fondateur le chérif Moulay, mort en 1652. Le règne le plus brillant des souverains de cette dynastie est celui de Moulay-Ismaïl (1672-1727), prince impitoyable, mais énergique. Le souverain parvenu au trône en 1822, Moulay-Abderrahman, inquiet des ambitions de la France en Afrique du Nord, depuis sa prise d'Alger en 1830, s'associe en 1844 à la guerre sainte d'Abd el-Kâder (L'histoire de l'Algérie). Mais la défaite de son armée sur l'Isly, le bombardement de Tanger et la prise de Mogador par les Français le forcent, cette même année, à renoncer à soutenir l'émir. 

Moulay-Abderrahman meurt en 1859, et une guerre civile, au milieu de laquelle plusieurs prétendants disputent le trône à son fils aîné, Sidi-Mohamhed, s'allume aussitôt. Cette même année, les Marocains entrent aussi en guerre avec l'Espagne, qui conservait le long des côtes du Maroc plusieurs villes, conquises dès le XVIe siècle, et dont elle avait fait des présides ou lieux de déportation : telles Ceuta, le Peñon-de-Velez, Alhucemas, Melilla. Des conflits avaient déjà eu lieu à leur sujet, mais cette fois la guerre est plus sérieuse. Le Marcoc est défait, notamment dans deux batailles, dont la dernière est suivie de la prise de Tétouan par les Espagnols en 1860. La paix est alors conclue entre les deux Etats : le Maroc fait une cession de territoire, et s'engage à payer une forte indemnité de guerre.

La compétition que se font Allemands et Français a aussi quelques décennies plus tard des répercussions sur le Maroc, et les puissance européennes allaient s'entendre pour laisser à la France, déjà présente en Algérie et en Tunisie, étendre sa mainmise sur le Maroc. Il faut remonter au Cabinet Combes pour retrouver l'origine de cet épisode. A ce moment, Delcassé, ministre des Affaires étrangères, avait négocié et conclu, avec l'Espagne un accord secret d'où devait résulter, presque forcément, la conquête en commun de l'empire du Maroc. Il s'était assuré, le consentement de l'Angleterre par un autre accord, la convention de 1904 qui établissait l' « Entente cordiale». Il n'avait rien fait pour s'assurer le consentement de l'Allemagne : négligence d'autant plus imprudente que la Russie, accaparée par sa funeste guerre avec le Japon, ne pouvait à ce moment gêner en rien notre puissant voisin.

Les résultats de cette témérité ne tardent guère. L'empereur d'Allemagne fait à Tanger (31 mars 1905) un voyage gros de menaces pour la France. Rouvier, alors président du Conseil, justement effrayé des périls qu'une telle aventure peur faire courir aux intérêts français, résout de convoquer, avant d'aller plus loin, à Algésiras (janvier 1906), une conférence où toutes les grandes puissances sont représentées, ce qui amène la démission de Delcassé. La Conférence, où presque toutes les grandes puissances, même l'Italie, redevenue l'amie de la France, se prononcent en faveur de celle-ci règle , par un acte solennel, les conditions de l'intervention française au Maroc, accordant à la France et à l'Espagne un droit de police, au moyen d'officiers et de sous-officiers instructeurs que les deux pays doivent fournir aux troupes marocaines, mais garantissant à toutes les nations une égalité absolue pour le commerce et l'exploitation des richesses naturelles et le régime économique du Maroc.

Bientôt, l'assassinat d'un Français, le Dr Mauchamp, à Marrakech (1907), puis de deux Européens à Casablanca, conduisent la France à engager dans le grand Empire de l'Ouest africain des opérations militaires qui ne vont pas cesser de s'étendre. On va bombarder et prendre Casablanca. Sur ces entrefaites, le sultan, Abd et Aziz, qui avait traité avec les Français, voit son frère, Moulay Hafid, se révolter contre lui et se faire proclamer à sa place. La France ne défend pas Abd et Aziz, et Moulay Hafid, pour faire reconnaître son autorité par l'Europe, accepte les traités conclus, y compris l'acte d'Algésiras. Mais Fès, la capitale de l'Empire, est en pleine insurrection. Le général Moinier marche sur la ville avec des forces importantes et y entre sans coup férir. Cependant, la colonne de ravitaillement qui le suit avec le colonel Gouraud est attaquée et a à soutenir de furieux combats (1911).

L'Allemagne se met à susciter incident sur incident, chicane sur chicane, pour les opérations françaises au Maroc. C'est, en 1908, les incidents de Casablanca, à propos de l'arrestation, par les gendarmes, de déserteurs de la légion étrangère qu'un agent subalterne de l'ambassadeur d'Allemagne accompagnait et essayait de protéger. Il faut recourir à un arbitrage que l'Allemagne n'accepte pas sans difficultés. L'affaire se termine en novembre par un compromis signé à Berlin. Le Maroc devient ainsi un protectorat de la France
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Rabat : le mausolée de Mohammed V.
Le mausolée de Mohammed V, à Rabat. Il contient sa tombe, aisni que celles de ses
deux fils, le roi Hassan II et le prince Abdallah. Source : The World Factbook.

Le Maroc sous protectorat

Sous le protectorat, la France introduit des réformes administratives, infrastructurelles et économiques, mais ces mesures servent surtout les intérêts des colons européens. Le développement des infrastructures (routes, chemins de fer) et des villes (Casablanca, Rabat) est notable.. Mais la période du protectorat est aussi caractérisée par des révoltes, une résistance à la colonisation et la montée du nationalisme. Plusieurs mouvements de résistance armée éclatent, notamment la révolte d'Abdelkrim El Khattabi dans le Rif (1921-1926), qui aboutit à la création de la République du Rif en 1921. Elle est réprimée par les forces franco-espagnoles en 1926.

Dans les années 1930, un mouvement nationaliste marocain commence à se structurer autour de figures comme Allal El Fassi et Ahmed Balafrej. Ce mouvement prend de l'ampleur après la Seconde Guerre mondiale, avec la création de l'Istiqlal en 1944, qui demande officiellement l'indépendance. La lutte pour l'indépendance s'intensifie après la guerre. En 1944, le parti de l'Istiqlal publie un manifeste réclamant l'indépendance et le retour à une monarchie constitutionnelle. En 1953, la France exile le sultan Mohammed V à Madagascar pour affaiblir le mouvement nationaliste. Cet exil provoque une large résistance populaire, marquée par des attentats et des révoltes. Le sultan revient triomphalement en 1955, marquant la fin du protectorat. En mars 1956, le Maroc obtient son indépendance de la France, suivie par l'Espagne pour ses zones de contrôle. Tanger redevient marocaine en 1956.

Le Maroc indépendant

Après l'indépendance,  le sultan Mohammed organise le nouvel État en une monarchie constitutionnelle et, en 1957, prend le titre de roi. Le Maroc se concentre sur l'intégration des territoires contrôlés par l'Espagne, notamment le Rif et le Sahara. Des tensions émergent entre Mohammed V et le mouvement nationaliste, notamment l'Istiqlal, autour de la nature du régime. Le roi s'impose progressivement comme la figure centrale du pouvoir. Le roi meurt en 1961, laissant le trône à son fils Hassan II. Hassan II va imposer un régime autoritaire pendant les décennies suivantes, tout en initiant des réformes économiques et en affrontant des crises internes.

Le règne d'Hassan II.
En 1962, Hassan II promulgue une nouvelle constitution qui consacre un régime monarchique fort. Le roi devient chef de l'État, chef des armées et contrôleur des politiques intérieures et étrangères. Les années 1960 à 1980, plu tard désignées sous le nom d'« années de plomb », sont marquées par une répression sévère des opposants politiques, des partis de gauche et des mouvements révolutionnaires. Des tentatives de coups d'État, notamment en 1971 et 1972, échouent mais renforcent le régime autoritaire. Hassan II lance la Marche verte en 1975 pour revendiquer le Sahara Occidental, alors sous contrôle espagnol. Cette marche pacifique aboutit au retrait de l'Espagne et à l'annexion de facto à environ 75 % de ce territoire par le Maroc, déclenchant un conflit avec le Front Polisario soutenu par l'Algérie. L'ONU ne reconnaît pas non plus le Maroc comme puissance administrante du Sahara occidental. 

Les années 1980 sont marquées par une grave crise économique, des plans d'ajustement structurel imposés par le FMI, et des émeutes populaires réprimées, notamment à Casablanca en 1981 et dans le Rif en 1984. Sous la pression nationale et internationale, Hassan II amorce une ouverture politique relative dans les années 1990. En 1997, il met en place une alternance gouvernementale qui voit l'arrivée au pouvoir d'Abderrahmane Youssoufi, un socialiste, à la tête d'un gouvernement de coalition.

Hassan II meurt en 1999, après avoir dirigé le pays pendant 38 ans. Son règne a laissé un bilan contrasté entre autoritarisme, répression, mais aussi modernisation et stabilité relative. Son fils, Mohammed VI, monte sur le trône.

Le règne de Mohammed VI.
Dès son arrivée au pouvoir, Mohammed VI s'est distingué par un style de gouvernance plus moderne et une volonté de réformer divers secteurs du pays. Il a promu un processus de réconciliation nationale à travers l'Instance Équité et Réconciliation (IER) créée en 2004. Cette commission a examiné les violations des droits humains commises pendant les « années de plomb » sous le règne de Hassan II. L'une des réformes les plus emblématiques a été celle du Code de la famille (Moudawana) en 2004, qui a renforcé les droits des femmes en matière de mariage, de divorce et de garde des enfants. En 2005, le roi a lancé l'Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) pour réduire la pauvreté et les inégalités.

En 2003, des attentats frappent à Casablanca. Ces attentats ont marqué un tournant dans la lutte contre le terrorisme au Maroc. Ils ont conduit à un renforcement des mesures sécuritaires et à une révision de la politique de sécurité intérieure. En 2011, le Maroc n'a pas échappé aux mouvements du Printemps arabe. En réponse aux manifestations, Mohammed VI a proposé une révision constitutionnelle. Cette réforme a été approuvée par référendum en juillet 2011. Elle a renforcé les pouvoirs du parlement et du gouvernement, tout en conservant un rôle central pour le roi. Le texte a également introduit des principes importants comme l'indépendance de la justice, la promotion des droits humains, et la reconnaissance du tamazight (tamazig) comme langue officielle. La même année, le Parti de la Justice et du Développement (PJD), un parti islamiste, a remporté les élections législatives, et Abdelilah Benkirane est devenu chef du gouvernement, marquant une nouvelle étape dans l'évolution politique du pays.

Au cours des années suivantes, le PJD a continué à dominer la scène politique, mais des tensions internes au sein du gouvernement ont éclaté, notamment avec les partis de la coalition.: Après une crise politique post-électorale de 2016, le roi a remplacé Abdelilah Benkirane par Saadeddine El Othmani à la tête du gouvernement. Cette période a été marquée par des tensions sociales, notamment les mouvements de protestation à Al Hoceima (Hirak du Rif) et à Jerada.

Sous Mohammed VI, le Maroc a renforcé son rôle diplomatique en Afrique, particulièrement à travers son retour au sein de l'Union Africaine en 2017. Le royaume a aussi adopté une position stratégique concernant la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental, avec le soutien des États-Unis en 2020. En décembre de la même année, le Maroc a signé un accord de normalisation avec Israël, similaire à ceux que Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Soudan avaient conclus avec Israël un peu plus plus tôt. 

La pandémie de covid-19 a eu un impact important sur le pays à partir de 2020. Le Maroc s'est distingué par une campagne de vaccination rapide et efficace en 2021, ce qui a permis un retour progressif à la normale.

Le PJD a subi une défaite majeure lors des élections législatives de 2021. Le Rassemblement National des Indépendants (RNI), dirigé par Aziz Akhannouch, a remporté la majorité des sièges et a formé un nouveau gouvernement.



Michel Abitbol, Histoire du Maroc, Perrin 2009. - Oeuvre magistrale couvrant l'histoire du Maroc de l'Antiquité à nos jours, cette étude de Michel Abitbol jette une lumière toute neuve sur le passé de ce pays que des liens uniques, attachent à la France et à l'Europe. Analyses politiques, sociales, économiques et culturelles s'entremêlent dans cette immense fresque qui prend en compte toutes les composantes humaines qui font la richesse et l'originalité de la civilisation marocaine : berbères, arabes, juives et européennes. L'ouvrage de Michel Abitbol étudie avec le même sérieux et la même exigence des périodes lointaines comme l'époque romaine et les débuts de la conquête arabo-musulmane et celles plus proches comme l'ascension des Alaouites, l'établissement du Protectorat français (et espagnol) et l'accession à l'indépendance. Il analyse avec la même abondance de détails l'oeuvre et l'action de personnages devenus légendaires comme Moulay Idris, fondateur de Fès,''Almoravide Youssef B. Tashfin, bâtisseur de Marrakech, l'Almohade Abd al-Mu'min dont l'empire s'étendit de l'Andalousie à la Libye et Ahmad Al-Mansour, le conquérant de Tombouctou et du Soudan occidental. Ou encore Moulay Isma'il, contemporain de Louis XIV et ses arrières-arrières-petits-fils Mohammed V et Hassan II qui ont présidé aux destinées du royaume chérifien jusqu'à la fin du XXe siècle. Fruit d'un labeur de nombreuses années dans les bibliothèques et les collections d'archives de plusieurs pays, c'est une véritable " biographie " du Maroc, depuis sa naissance jusqu'à nos jours, que l'auteur nous livre aujourd'hui. Depuis les travaux de Charles-André Julien et Roger le Tourneau voilà 50 ans, c'est la seule étude qui soit aussi complète, aussi rigoureuse et aussi minutieuse. La multitude de faits relatés, sur la base de sources européennes et arabes, loin de nuire et d'alourdir apporte une note pittoresque et originale à ce tableau et contribue à laisser au Maroc la chaleur de ses couleurs, sa vie et par là même son authenticité historique. (couv.).

Carlos Freire, Amazigh, voyage dans le temps berbère, Hazan ,2006. - Aucune intention ethnographique, philosophique ou sociologique dans ma démarche, déclare Carlos Freire au terme de ses 8500 kilomètres parcourus en terre berbère. « Un regard de passage. Lieux. Visages. Les berbères du Maroc étaient installés dans ce territoire avant l'arrivée des arabes. Ces gens des plateaux de l'Atlas, du Rif et du Moyen Atlas, sont nos contemporains. Leur vie, différente de la nôtre, dans le paysage magnifique qui encadre leur quotidien, existe dans un temps plus lent, plus contemplatif. Le point commun qui a permis nos rencontres a été la curiosité mutuelle autour de l'Autre, du visiteur dans leur cas, du maître de maison, dans le mien. Ce sont ces hommes et femmes des vallées et des montagnes du Maroc qui m'ont accordé généreusement et gracieusement un permis de regard pendant mes voyages dans le temps berbère. Ce temps, c'est ce que nous proposons aux lecteurs de ce livre, avec mes photos, les poèmes traditionnels berbères et le texte de l'écrivain Driss Benzekri, lui-même d'origine berbère, et mon compagnon dans ce livre : un voyage dans un temps berbère tissé de rencontres et de regards en miroirs renversés.» (couv.).

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