|
|
| . |
|
||||||
|
Turkiye Cumhuriyeti |
39 00 N, 35 00 E ![]() |
La Turquie
est un Etat situé en partie au Sud-Est de l'Europe
et en partie en Asie du Sud-Ouest (Anatolie).
Sa superficie est de 780 580 km² , 97% en Asie. Sa population est de 86
millions d'habitants (2025). Capitale : Ankara;
plus grande ville : Instanbul -
Carte de la Turquie. Source : The World Factbook. (Cliquer sur l'image pour afficher une carte plus détaillée). Le pays est une république présidentielle; il se divise administrativement en 81 provinces (iller, au singulier ili) : Les 81 provinces de la Turquie
Géographie physique de la TurquieLa Turquie d'Europe.La Turquie d'Europe correspond à la portion orientale de la plaine de Thrace Le
relief et les cĂ´tes.
Les montagnes qui bordent les côtes sont plus élevées, en particulier le Yildiz daghlari qui borde la côte de la Mer Noire et le Tekirdagh qui borde la mer de Marmara par ses gradins escarpés. Deux presqu'îles flanquent ce bassin; celle de Gelibolu au sud, celle d'Istanbul à l'Est. La presqu'île de Gelibolu, reliée au continent par l'étroit isthme de Bolayir, est une région montueuse, sans plaines étendues, ni sur les côtes, ni à l'intérieur; l'altitude s'élève progressivement du Sud-Ouest au Nord-Est. C'est en somme une région calcaire et sèche avec quelques petites vallées marécageuses. La presqu'île d'Istanbul Hydrographie.
Le
climat.
La Turquie d'Asie.
Les
cĂ´tes.
Le
relief du sol.
Au centre du plateau,
calcaire en majeure partie, est une grande dépression, analogue aux steppes
du Turkestan Nous avons déjà mentionné la nature
calcaire
du plateau central. Les montagnes qui l'enceignent
sont de formation volcanique, particulièrement dans le Taurus et dans
les montagnes de l'Ouest qui bordent la Mer Egée
à distance. A l'intérieur même du plateau, au Sud de Kayseri, se dresse
le cône puissant de l'Eciyas Daghi, le fameux Argée des Anciens, qui
atteint 3916 mètres de hauteur et fut le volcan
le plus considérable de la contrée. Du temps de Strabon Les montagnes
renferment de grandes richesses minérales.
On trouve l'or, l'argent,
du minerai de cuivre, de plomb
et de fer sur les cĂ´tes
de la mer Noire; du cristal de roche dans les montagnes du Pont
Le
climat.
C'est un climat rude, malgré la latitude,
que celui des plateaux d'Anatolie. Le thermomètre y descend en hiver
jusqu'à -18°C, tandis qu'en
Ă©tĂ© il monte Ă
29°C. Ce sont là des températures qu'on peut comparer à celles de la
dépression du Turkestan La côte de la Cilicie L'hydrographie.
Les cours d'eau
qui se jettent dans la mer Egée sont plus courts
mais aussi travailleurs. Ils comblent peu Ă peu les indentations de la
cĂ´te,
transformant le fond des golfes en marécages ou
en lacs saumâtres, et modifiant leur lit sur la plaine alluviale. Ainsi
fait le Gediz, dont les alluvions fermaient
peu à peu le golfe d'Izmir Seuls le Seïhoun, né dans l'Anti-Taurus,
et le Ceyhan (Djihoun) sinueux qui franchissent les Portes de Cilicie sont
à citer sur le versant méridional du Taurus. Le premier se jette dans
le golfe de Tarse non loin de l'embouchure du Tarsous, l'ancien Cydnus
dont les eaux froides furent fatales à Frédéric Barberousse Biogéographie de la TurquieLa Turquie constitue l'un des 35 points chauds mondiaux de biodiversité identifiés par Conservation International.Le nord du pays est bordé par la mer Noire et dominé par la chaîne pontique (Pontides). Cette région bénéficie d'un climat tempéré humide, avec des précipitations abondantes favorisant le développement de forêts denses composées de hêtres, de chênes, de sapins et de pins. Elle constitue une zone de transition entre les forêts tempérées européennes et les écosystèmes caucasiens. Ces forêts abritent de nombreuses espèces endémiques et des populations animales telles que l'ours brun, le lynx, le cerf, ainsi qu'une avifaune riche, notamment le pic noir et le grand tétras. À l'ouest, la région égéenne est influencée par un climat méditerranéen, avec des étés chauds et secs et des hivers doux et humides. On y trouve un paysage typiquement méditerranéen constitué de maquis, d'oliviers, de cyprès, de pins maritimes et de garrigue. Cette région est propice à l'agriculture, mais elle conserve aussi des écosystèmes semi-naturels riches en biodiversité, notamment des zones humides côtières et des collines calcaires où se développent des espèces végétales endémiques, notamment dans le sud-ouest anatolien. La côte méditerranéenne, au sud, partage les mêmes caractéristiques climatiques, mais avec des reliefs plus abrupts, notamment ceux des monts Taurus. Ces montagnes jouent un rôle déterminant dans la différenciation écologique entre le littoral et l'intérieur. Elles abritent une végétation subméditerranéenne avec des forêts de cèdres, de sapins et de pins noirs d'Anatolie. De nombreuses espèces animales y sont présentes, dont le bouquetin d'Anatolie, le chacal doré et l'aigle royal. La variété d'altitudes permet également l'apparition de zones alpines au-dessus de 2500 mètres, avec une flore adaptée au froid et à la sécheresse. Le centre du pays est dominé par le plateau anatolien, une vaste zone semi-aride à climat continental. Les précipitations y sont faibles, et les températures présentent de fortes amplitudes saisonnières. La végétation est typique des steppes continentales, avec des espèces herbacées comme les armoises, les euphorbes, l'alfa, ainsi que des buissons xérophiles. Cette région connaît une forte pression agricole et pastorale, ce qui a modifié l'équilibre écologique traditionnel. Toutefois, des zones protégées comme le lac Tuz et ses environs conservent une biodiversité notable, notamment des colonies de flamants roses et d'oiseaux limicoles. L'est de la Turquie est la région la plus montagneuse du pays, avec des sommets dépassant les 4000 mètres, comme le mont Ararat. Elle présente une diversité écologique exceptionnelle avec des conditions climatiques rigoureuses. On y trouve des forêts mixtes de conifères et de feuillus, des prairies alpines, ainsi que des zones steppiques à basse altitude. La région est l'un des derniers refuges pour des espèces emblématiques comme le léopard d'Anatolie, le loup gris, l'aigle impérial oriental et le vautour percnoptère. Elle joue aussi un rôle crucial dans les routes de migration des oiseaux entre l'Afrique et l'Eurasie. Le sud-est anatolien se distingue par un climat plus chaud et sec, de type steppique à influences subtropicales. La végétation y est clairsemée, dominée par des steppes arbustives, mais elle présente aussi une biodiversité endémique importante, notamment dans les zones karstiques et les vallées profondes. Le développement de l'agriculture intensive, notamment par le biais du projet GAP (Projet d'Anatolie du Sud-Est), a profondément modifié le paysage écologique de cette région. Les zones humides turques, bien que limitées, jouent un rôle critique dans la conservation de la biodiversité. Le delta du Gediz, le lac Manyas, le lac Van et le lac Burdur sont des habitats essentiels pour les oiseaux migrateurs et les amphibiens. Ces écosystèmes sont menacés par la pollution, la surexploitation des eaux et l'urbanisation croissante. La Turquie compte plus de 9000 espèces de plantes vasculaires, dont près d'un tiers sont endémiques. Sa faune est tout aussi riche avec environ 150 espèces de mammifères, plus de 450 espèces d'oiseaux, et une grande diversité de reptiles, amphibiens et invertébrés. L'endémisme est particulièrement fort dans les zones montagneuses et dans les régions steppiques mal accessibles. Le pays a mis en place plusieurs parcs nationaux et réserves naturelles, tels que le parc national de Kaçkar, le parc de Munzur ou encore celui de Soğuksu, pour protéger cette diversité unique.
Géographie humaine de la TurquiePopulation.La Turquie possède une population d'environ 86 millions d'habitants, ce qui fait d'elle l'un des États les plus peuplés de la région méditerranéenne. Sa démographie est caractérisée par une dynamique de croissance relativement soutenue, bien que le taux de fécondité ait baissé ces dernières décennies. Le pays présente un profil démographique jeune, avec une médiane d'âge d'environ 32 ans, bien que cette valeur tende progressivement à augmenter avec l'urbanisation, l'élévation du niveau d'éducation et l'évolution des modes de vie. L'urbanisation de la Turquie est très avancée, avec environ 77 % de la population qui vit en milieu urbain. Cette urbanisation rapide s'est accompagnée d'une croissance informelle de certains quartiers périphériques, en particulier dans les années 1980 et 1990, avant des campagnes de rénovation urbaine. Ces espaces sont souvent caractérisés par des inégalités d'accès aux services, à l'éducation et à l'emploi, et ont parfois servi de terreau à des mouvements sociaux ou religieux. Les grandes métropoles, notamment Istanbul, Ankara et Izmir, concentrent à elles seules une proportion significative de la population totale. Istanbul, ville la plus peuplée, est un centre économique, culturel et démographique de premier plan, avec plus de 15 millions d'habitants. À l'inverse, les régions rurales d'Anatolie orientale ou du Sud-Est sont beaucoup moins peuplées et ont connu des mouvements migratoires internes constants vers les zones urbaines depuis les années 1950. La Turquie est traversée par de fortes lignes de fracture entre modernité et tradition, entre villes et campagnes, et entre les régions occidentales plus développées et les zones orientales plus conservatrices. Les grandes villes ont connu une transformation rapide vers des modes de vie urbains, caractérisés par la consommation, la scolarisation accrue, la diversification des formes familiales et la montée de la classe moyenne. Les jeunes générations sont davantage connectées aux réseaux numériques, et sont influencées par les cultures globales, mais aussi confrontées à un marché de l'emploi instable et à des tensions économiques croissantes. La structure familiale reste encore influencée par des valeurs patriarcales dans de nombreuses régions. Le mariage, bien que plus tardif qu'auparavant, reste une institution centrale. Le taux de fécondité est aujourd'hui d'environ 1,7 enfant par femme, en dessous du seuil de renouvellement. La scolarisation est généralisée jusqu'au secondaire, et l'enseignement supérieur s'est fortement développé, mais les disparités d'accès entre sexes et régions demeurent, notamment dans les zones rurales de l'Est. Les femmes occupent une place ambivalente dans la société turque. Elles ont légalement accès à tous les secteurs de l'éducation et du marché du travail, mais sont confrontées à des obstacles structurels et culturels. Le taux d'activité féminine reste relativement faible (autour de 30 à 35 %), en raison de normes sociales conservatrices, du poids des responsabilités familiales et du manque de politiques de conciliation travail-famille. Les violences faites aux femmes sont un problème structurel reconnu, malgré la ratification de conventions internationales. Depuis les années 1960, des millions de citoyens ont émigré, principalement vers l'Europe occidentale (notamment l'Allemagne), créant une diaspora active. Cette migration a influencé les mentalités, les flux économiques via les envois de fonds, et les perceptions de la Turquie à l'étranger. Elle a aussi contribué à l'émergence de débats sur l'identité, l'intégration, la double nationalité et les droits politiques à distance. La jeunesse turque représente un enjeu démographique et politique majeur. Elle est de plus en plus diplômée, exposée à des influences culturelles globalisées, mais également sujette à une précarisation croissante sur le marché de l'emploi. Des tensions existent entre aspirations libérales, revendications identitaires, et restrictions politiques croissantes, alimentant des formes de désillusion ou de polarisation sociale. Quelques-unes des grandes villes de la Turquie
Groupes ethnolinguistiques. La Turquie est caractérisée par une mosaïque ethnolinguistique riche et complexe, reflet de son histoire impériale et de sa position géographique à la croisée des mondes européen, asiatique et moyen-oriental. La langue officielle est le turc, utilisée dans l'administration, l'éducation et les médias. Les langues minoritaires telles que le kurde, le zazaki ou l'arabe sont parlées dans les sphères privées ou dans des contextes régionaux. Malgré cette richesse ethnolinguistique, la politique officielle de l'État turc a longtemps reposé sur un modèle assimilationniste, valorisant l'identité turque unifiée au détriment des identités minoritaires. Des réformes ont été introduites au cours des années 2000 pour élargir certains droits culturels, en particulier dans le cadre du processus d'adhésion à l'Union européenne. Des émissions de télévision, des programmes éducatifs et des publications dans ces langues sont autorisés. La reconnaissance juridique des langues minoritaires reste limitée, et les tensions autour des questions identitaires demeurent sensibles dans le débat politique contemporain. Turcs.
Kurdes.
Arabes
de Turquie.
Zazas.
Lazes.
Tcherkesses.
Arméniens
de Turquie.
Grecs
de Turquie.
Juifs
turcs.
Autres
groupes.
Culture.
La religion majoritaire est l'islam sunnite, pratiqué par environ 80 à 85 % de la population. Une minorité significative d'alévis, représentant entre 10 et 15 %, suit une forme d'islam chiite hétérodoxe centrée sur des rites spirituels, communautaires et humanistes. Il existe aussi des minorités chrétiennes (arménienne, syriaque, grecque orthodoxe) et juives, particulièrement présentes dans les grandes villes. La République turque étant officiellement laïque, l'État ne reconnaît pas de religion d'État, bien que la Direction des Affaires religieuses (Diyanet) joue un rôle centralisé dans l'encadrement de l'islam sunnite. Depuis les années 2000, le rôle de la religion dans la sphère publique a gagné en visibilité, en parallèle avec les politiques conservatrices du gouvernement. La tension entre religiosité et sécularisme traverse aujourd'hui toute la vie culturelle turque. On y trouve des pratiques
religieuses ancrées dans le quotidien (prières, ramadan, fêtes religieuses)
mais aussi un espace public dominé par la neutralité religieuse, surtout
dans les grandes villes. Les confréries soufies,
bien qu'interdites officiellement, conservent une influence culturelle
notable, notamment Ă travers les rituels des derviches tourneurs.
La gastronomie turque est héritière des traditions culinaires de l'Empire ottoman, elle mêle influences moyen-orientales, méditerranéennes, balkaniques et caucasiennes. Les plats emblématiques incluent le kebab, les meze (petits plats partagés), le börek, les dolma, les soupes comme le mercimek çorbası et les desserts sucrés à base de pâte filo comme le baklava. Le thé noir et le café turc, préparé dans des cezves en cuivre, sont des piliers de l'hospitalité turque. La musique classique ottomane, avec ses instruments comme le oud, le ney ou le kanun, coexiste avec la musique folklorique régionale, notamment anatolienne ou kurde, et des genres contemporains tels que la pop turque, le rock anatolien, ou encore la musique arabesque. Les danses traditionnelles comme le halay, le zeybek ou le horon sont encore pratiquées lors de mariages et fêtes locales. Le théâtre d'ombres de Karagöz et Hacivat, datant de l'époque ottomane, est un exemple de l'humour et de la satire populaire. L'architecture turque est le témoin visible de cette culture plurielle. Elle va des temples hittites aux églises byzantines, des mosquées ottomanes aux immeubles modernes d'Istanbul. Les oeuvres de Mimar Sinan, architecte du XVIe siècle, comme la mosquée de Süleymaniye à Istanbul ou celle de Selimiye à Edirne, sont des chefs-d'oeuvre de l'architecture musulmane. Aujourd'hui, les centres urbains mêlent gratte-ciel, immeubles résidentiels modernes et bâtiments traditionnels, formant un paysage contrasté. Les arts visuels turcs connaissent un renouveau depuis le XXe siècle. La peinture moderne turque a émergé avec des artistes influencés par les courants européens, tandis que l'art contemporain turc s'illustre dans les galeries d'Istanbul et à la Biennale. Le cinéma turc, lui aussi en plein essor, a produit des réalisateurs mondialement reconnus comme Nuri Bilge Ceylan, dont les films allient esthétisme contemplatif et profondeur psychologique. La vie familiale en Turquie est souvent structurée autour de valeurs de solidarité intergénérationnelle, de respect des anciens et de forte cohésion sociale. Toutefois, l'évolution sociale, l'urbanisation et l'accès des femmes à l'éducation et au travail modifient peu à peu les modèles traditionnels. Le rôle des femmes dans la société reste un sujet de débat culturel et politique, oscillant entre conservatisme religieux et revendications féministes croissantes. Enfin, le sport et les loisirs sont également révélateurs de la culture turque contemporaine. Le football y est extrêmement populaire, avec des clubs comme Galatasaray, Fenerbahçe ou Beşiktaş qui attirent une ferveur quasi religieuse. Des sports traditionnels comme la lutte à l'huile (yağlı güreş) sont encore pratiqués dans des festivals régionaux. La télévision, les séries turques (diziler), et les réseaux sociaux jouent un rôle central dans la culture populaire actuelle, et influencent les modes, les valeurs et les imaginaires collectifs. Economie.
Le secteur industriel représente un pilier majeur de l'économie turque, notamment dans les domaines de l'automobile, du textile, de l'agroalimentaire, de la chimie, de l'électroménager, de la sidérurgie et de l'armement. Les zones industrielles organisées et les exportations vers l'Union européenne, principal partenaire commercial, ont soutenu la croissance industrielle. La Turquie est un acteur clé dans la production de véhicules (en particulier pour Renault, Ford, Toyota) et de pièces détachées. Le secteur de la construction et des travaux publics est également très développé, avec des entreprises turques présentes dans de nombreux projets d'infrastructures internationaux. L'agriculture, bien que déclinante en part du PIB, demeure un secteur important pour l'emploi, notamment dans les zones rurales. Le pays est un producteur majeur de blé, d'orge, de fruits secs (comme les noisettes et les abricots), d'olives, de coton et de tabac. Grâce à la diversité climatique et à la fertilité de certaines régions, la Turquie est autosuffisante dans de nombreuses productions agricoles. Cependant, le secteur souffre de problèmes de productivité, d'accès à l'eau, de fragmentation foncière et de dépendance croissante aux importations de produits agrochimiques. Les services constituent la principale composante du PIB turc. Le commerce, les transports, l'éducation, la santé, la finance et le tourisme y jouent un rôle central. Le secteur bancaire, bien que soumis à des pressions macroéconomiques, est bien capitalisé et modernisé. Le tourisme, quant à lui, est une source importante de devises et d'emplois. La Turquie est l'une des destinations les plus prisées au monde grâce à ses sites historiques, culturels et balnéaires. Toutefois, ce secteur est sensible aux fluctuations politiques, aux risques géopolitiques et aux pandémies mondiales. Le commerce extérieur turc repose sur une large gamme de produits manufacturés. Les principales exportations comprennent les véhicules, les machines, les textiles, les appareils électroménagers, les produits agroalimentaires et les équipements électroniques. Les principaux marchés d'exportation sont l'Union européenne, les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Irak et la Russie. En revanche, les importations sont dominées par les produits énergétiques (gaz, pétrole), les matières premières, les composants industriels et les biens de consommation. Le déficit commercial chronique est une faiblesse structurelle, aggravée par la forte dépendance énergétique du pays. La politique économique de la Turquie a longtemps misé sur la croissance rapide tirée par la consommation intérieure, les investissements publics et le crédit bon marché. Cela a permis une expansion impressionnante du PIB au cours des années 2000 et 2010. Cependant, cette stratégie a accru la vulnérabilité extérieure, entraîné une dette privée importante (notamment en devises) et affaibli la stabilité monétaire. L'interventionnisme de l'exécutif sur la politique de la banque centrale a également miné la confiance des investisseurs, provoquant une série de dévaluations de la livre turque depuis 2018. L'inflation est devenue l'un des problèmes économiques majeurs de la Turquie. Depuis 2021, elle dépasse régulièrement les 40 %, affectant le pouvoir d'achat, l'épargne et les coûts de production. Les politiques monétaires non conventionnelles adoptées durant cette période, comme la baisse des taux malgré une inflation galopante, ont été fortement critiquées. Des hausses récentes des taux d'intérêt ont été opérées en 2023–2024 dans le but de stabiliser les marchés et d'attirer les capitaux, mais les effets à long terme restent incertains. Le chômage, en particulier chez les jeunes, reste élevé, malgré une économie dynamique. L'économie informelle, estimée à environ 30 % du PIB, absorbe une part importante de l'emploi mais limite les recettes fiscales. La croissance démographique, la forte urbanisation et l'accueil de millions de réfugiés syriens exercent également une pression sur le marché du travail et les services publics. L'économie numérique et l'innovation progressent rapidement. La Turquie développe un écosystème de startups dans les domaines de la fintech, de l'e-commerce, des jeux vidéo et des technologies de l'information. Istanbul est devenue un plaque tournante régionale pour les technologies numériques. De grandes entreprises comme Trendyol ou Getir symbolisent cette nouvelle dynamique entrepreneuriale, bien qu'elle soit confrontée à des contraintes financières et à l'instabilité macroéconomique. Enfin, les grands projets d'infrastructures, tels que le nouvel aéroport d'Istanbul, les centrales hydroélectriques, le développement du métro ou le canal d'Istanbul, témoignent d'une volonté affirmée de modernisation, mais aussi d'un recours important à l'endettement. La politique économique turque reste caractérisée par une ambition de souveraineté énergétique, de développement industriel national et de projection géopolitique, mais elle doit faire face à des défis économiques majeurs pour assurer une croissance durable, inclusive et équilibrée.
|
| . |
|
|
|
||||||||
|