| Ypres (flamand Ieper) est une ville de Belgique (Flandre occidentale), à 51 km au Sud-Ouest de Bruges, sur l'Yperlée, affluent de l'Yser. Population : 35 000 habitants, en 2012. Les monuments. Ypres a souffert de destructions importantes au cours de la Première Guerre mondiale. Ses principaux monuments anciens ont dû être presque complètement reconstruits à l'identique. L'église Saint-Martin. L'église Saint-Martin, ancienne cathédrale, du style de transition, date du XIIIe siècle. Les parties les plus remarquables sont le choeur et le portail Sud du transept, où se trouve une magnifique rose. Il y a de riches stalles du XVIIe siècle et des fonts baptismaux en cuivre jaune du XVIe. Devant l'autel de saint Martin une petite dalle blanche, portant pour unique inscription la date 1638, recouvre la sépulture de C. Jansenius, évêque d'Ypres et auteur de l'Augustinus, d'où sortit l'hérésie janséniste. La Halle des drapiers. La Halle des drapiers, construite au XIIIe siècle, couvre une superficie de 4872 m². C'est un superbe échantillon du style gothique primaire. La façade, percée de deux rangées de fenêtres, est flanquée de chaque côté d'une tourelle, et surmontée au milieu d'un grand beffroi carré, haut de 10 m. Elle contient dans des niches 44 statues modernes des comtes de Flandre. Plusieurs salles sont décorées de belles peintures dues à Pauwels et à Delbeke. L'édifice, qui abrite aujourd'hui un musée dédié à la Première Guerre mondiale, a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco en 1999. L'Hôtel de ville. L'Hôtel de ville d'Ypres, accolé à la Halle, présente une partie très gracieuse : le Nieuwerk, en style de la Renaissance. La salle échevinale a été ornée de fresques par Guffens et Sweerts. Derrière la Halle se trouve une statue de marbre érigée à la mémoire de van den Peereboom, homme d'Etat belge (mort en 1884). Les autres monuments. L'hôtel-musée Merghelynck est un édifice du XVIIIe siècle merveilleusement meublé dans le style de l'époque. Les fortifications, dont il reste quelques traces (Tours des Lions et Tour des Frères Prêcheurs, porte de Lille avec ses tours bourguignones du XIVe s., etc.), ont été démantelées, et ont fait place à de pittoresques boulevards. Un mémorial de la Première Guerre mondiale en forme d'arc de triomphe, la porte de Menin, a été construit à l'Ouest de la vieille ville. Histoire. La ville d'Ypres s'est formée au Xe siècle autour d'un château fort, bâti par les comtes de Flandre. Au XIVe siècle, elle était devenue une place de guerre importante, et l'industrie drapière avait pris une importance énorme; ses foires y attiraient un immense concours d'étrangers et sa population dépassait 80.000 habitants. La peste et les guerres civiles ruinèrent l'industrie dès le XVe siècle, et les luttes religieuses du XVIe siècle réduisirent la population à 5000 habitants. Au siècle suivant, Ypres fut prise quatre fois par les Français, en 1648, 1649, 1658 et 1678, et resta à la France jusqu'au traité d'Utrecht qui rendit la ville aux Pays-Bas cédés à l'Autriche. Le pape Paul IV avait érigé à Ypres, en 1559, un évêché; il fut supprimé en 1801. De 1715 à 1782, la place fut occupée par une garnison hollandaise, en vertu du traité de la Barrière (1175). Louis XV s'en empara en 1744, mais sans la garder. Elle redevint française de 1794 à 1844 et appartint ensuite successivement aux royaumes des Pays-Bas et de Belgique. Le nom d'Ypres est aussi resté attaché aux tragédies de la Première Guerre mondiale. Pendant pratiquement toute la durée du conflit, les tranchées, décrivant un arc de cercle autour de la ville (le "Saillant d'Ypres"), ont été le lieu de de cinq batailles sanglantes. C'est ici qu'ont été utilisés, pour la première fois, en 1915, les gaz de combats (gaz moutarde ou ypérite). Dans les années 1920, plus de 150 cimetières militaires ont été aménagés dans la ville et ses environs. Ils sont nés à Ypres. Les principaux hommes célèbres nés à Ypres sont : Jean Iperius, chroniqueur du XIIIe siècle; Jean de Dixmude, historien (mort en 1436); Torrentius, historien (mort en 1677); Thomas, peintre, élève de Rubens (mort en 1673); Becanus, poète latin (mort en1683); Alph. van den Peereboom, historien et homme d'Etat (mort en1884). Les armoiries. Les armoiries de la ville d'Ypres sont : De gueules à la croix vairée, au chef d'argent, à double croix de gueules. (E. H.). | |