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Independent State of Samoa |
13 35 S, 172 20 W |
Les Îles
Samoa (l'Archipel des Navigateurs, des anciennes cartes) se situent
entre 175° 5' et 170° 29' de longitude Ouest et 13° 31' et
14° 30' latitude Sud, à 4500 kilomètres de Sydney
et à 100 kilomètres à l'Est-Nord-Est des îles
Fidji. L'archipel comprend à l'Ouest trois grandes îles,
et à l'Est trois plus petites, formant ensemble une chaîne
orientée de l'Ouest-Nord-Ouest à l'Est-Sud-Est d'une longueur
de 370 kilomètres. La superficie des terres est de 2787 km²,
peuplées de 36000 habitants environ. D'un point de vue politique,
il se divise en deux : les Samoa proprement dites (principalement formées
des îles de Savaii [Savai'i] et d'Upolu), qui sont un État
souverain (monarchie parlementaire), et qui seront plus spécialement
étudiées dans cette page, et les Samoa
américaines (Tutuila et cinq autres petites îles : Aunu'u,
Ofu, Olosega, Ta'u et Rose Island), qui sont une possession des États-Unis
depuis la fin du XIXe siècle.
Ces îles sont volcaniques et constituées par des roches basaltiques, variées d'aspect, et d'âges différents, plus récentes en allant vers l'Ouest de la chaîne : la première à l'Est des trois grandes îles, Tutuila, n'ayant plus de bouches d'éruption; la seconde, Upolou, possédant des cratères éteints; la troisième Savaii, volcan à cratère central caractéristique et en repos depuis un moins long temps. Une ceinture de corail entoure chacune de ces îles principales, d'autant plus large qu'elles sont plus anciennement inactives; la dernière à l'Est, île Rose (Rose Island), est un atoll. Une chaîne de montagnes court de l'Est à l'Ouest, s'élevant doucement par plateaux étagés jusqu'à 800 m. Une végétation luxuriante recouvre les terres depuis le rivage jusqu'aux cimes. Les mers où émergent les îles Samoa deviennent plus profondes à mesure qu'on s'écarte de l'archipel : d'abord de 0 à 2000 m dans la bande centrale large de 70 kilomètres, elles atteignent au delà 2000 à 4000 m, et plus loin, à 32 kilomètres au Nord ou au Sud, 5 000 m et plus. Savai'i, la plus occidentale, est, avec
une superficie de 1682 km², la plus grande
des Samoa. C'est aussi l'une des plus grandes masses terrestres en Polynésie.
L'île, montagneuse, est un volcan bouclier qui atteint sa plus haute
altitude, 1858 m, près du centre de l'île. D'autres sommets
atteignent de 1200 et 1300 m, près des côtes de l'Est et du
Sud. Savai'i a connu une activité volcanique dans les temps
historiques, avec notamment deux éruptions qui se sont produites
au début du XXe s. Les éruptions
ont envoyé de grosses coulées de lave jusqu'à côte
nord de l'île, y détruisant plusieurs villages. Le climat
est humide et favorise une riche végétation qui tapisse
une grande partie de l'île. Des forêts tropicales denses couvrent
intérieur accidenté de l'île, et une épaisse
végétation se développe également le long des
plaines côtières.
Oupolou ou Upolu, aussi longue, mais d'une moindre largeur, n'a que 881 km², en y comprenant les îlots voisins, Apolima et Manono à la pointe Ouest, quatre autres à la pointe Est. Elle renferme le port principal de l'archipel, Apia, sur la côte Nord, au bord d'une baie bien protégée. A une petite distance vers l'Est est Salouafata. Les montagnes sont pittoresques, la végétation est belle, surtout dans une plaine à l'Ouest, où s'élève le cône Tofoua, de 612 m. D'autres volcans se montrent à l'Est, dont le plus haut, le Fao, a 914 m. Toutouila ou Tutuila (139 km²) présente
des montagnes peu élevées et toutefois grandioses d'aspect,
toutes couvertes de forêts; leur base plonge en falaises dans la
mer. Les cimes dominantes sont le Malafoa (719 m) et le Peoa (448 m), près
du port de Pango-Pango (Pago-Pago), au Sud, dans un large fjord. Les sites,
principalement en ces lieux, sont remarquables. La côte offre des
dentelures plus nombreuses et plus profondes que pour les îles précédentes.
La petite île Rose (Rose Island), de 1,5 km² seulement, est un atoll, sans doute construit sur un pic sous-marin ; des éruptions volcaniques ont lieu parfois en mer dans ces parages. Il y a aux Samoa deux saisons, celle des pluies et celle des sécheresses. Cette dernière est caractérisée par les vents alizés du Sud-Est, de mai à novembre. L'autre, de décembre à avril, est chaude, orageuse, avec des vents d'Ouest. Le mois de mars, à l'équinoxe, est fertile en ouragans. La température moyenne est de 26°,8, celle de la saison sèche, de 25°,5, et celle de la saison des pluies, de 28°. La quantité de pluie est considérable, 3,43 m annuellement. Elle tombe souvent par violentes averses. La flore est très
riche et se rapproche un peu de celle de l'Inde. II y a surtout des fougères,
des mousses, des palmiers, des rubiacées. Quant à la faune,
on connaît trois espèces de chauves-souris, des rats, des
cochons domestiques et sauvages, des chiens; de nombreuses espèces
d'oiseaux
(52), dont quinze spéciales et une en train de disparaître,
le manoumea (Didunculus strigirostris), si elle n'est pas déjà
éteinte.
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Selon
plusieurs ethnologues, Savaii serait le centre de dispersion de la population
de ces îles, et serait la Savaïki des légendes polynésiennes.
Ces insulaires, depuis le massacre des compagnons de La Pérouse (1787), avaient acquis une réputation de férocité; Ils sont agriculteurs, pêcheurs et marins; ce ne sont plus les navigateurs d'autrefois, auxquels leurs îles ont dû leur première appellation, et ils ont abandonné, pour les embarcations européennes, leurs anciens bateaux géminés. Ils ont été convertis au christianisme en 1830, les protestants plus nombreux que les catholiques. Histoire des Samoa. - Les premiers colons austronésiens sont arrivés dans l'archipel des Samoa vers 1000 av. JC., et les premiers Samoans ont fait du commerce et se sont mariés avec la noblesse fidjienne et tongienne. Avant l'arrivée des Européens, les îles étaient divisées en districts indépendants, gouvernés par des chefs, prenant conseil, dans les cas graves, de tous les chefs de famille. Le système fa'amatai de titres et de noblesse, qui domine la politique samoane à ce jour, s'est développé depuis cette époque ; tous les sièges de la législature sauf deux sont réservés aux matai, ou chefs de famille. Les productions des îles Samoa sont importantes. Les forêts renferment une grande quantité et variété d'arbres précieux, propres à l'ébénisterie et à la construction, des fruits, des noix de coco, oranges, bananes, citrons, etc. On y cultive la canne à sucre, le caféier, le cotonnier, le muscadier, le cannelier, etc. Les importations consistent en vêtements, quincaillerie, ouvrages en fer, armes, munitions, vivres, boissons, matières chimiques, drogues, matériaux de construction, tabac, cigares, chevaux et autres animaux, machines, houille, bière. L'agriculture emploie les deux-tiers de la main-d'oeuvre, et fournit 90% d'exportations, comportant la crème de noix de coco, l'huile de noix de coco, et le coprah. L'exportation a pour objet principal le coprah; à quoi s'ajoutent la crème de noix de coco et l'huile de noix de coco. Les cocotiers sont cultivés en grand. On fait aussi l'élevage du bétail. La pêche avait beaucoup diminué lors de l'épisode du Niño 2002-2003, mais est revenue à la normale à partir de la mi-2005. L'industrie concerne aujourd'hui encore principalement les produits agricoles. Une usine dans la "Zone de commerce extérieur" (Foreign Trade Zone) emploie 3000 personnes pour faire des harnais électriques destinés à une usine d'assemblage automobile située en Australie. Le tourisme est un secteur en expansion, contribuant à 25% du PIB; environ 100 000 touristes ont visité les Samoa en 2005. Le gouvernement Samoan s'est prononcé pour la déréglementation du secteur financier, l'encouragement de l'investissement, et une discipline fiscale continue. Les réservations étrangères sont dans un état relativement sain, la dette externe est stable, et l'inflation est basse. L'économie reste cependant fragile, vulnérable aux aléas climatiques, et dépend aussi en partie des aides au développement et de reversement de devises des expatriés. (Ch. Delavaud).« Les commissaires des trois puissances coprotectrices des Samoa condamnent le système du condominium. »La commission proposa d'abord (juillet 1899), après avoir choisi définitivement pour la royauté nominale Mataafa, que les îles fussent placées sous l'autorité d'un gouverneur européen, élu par les trois puissances, et assisté par un conseil composé de trois délégués, un pour chacune d'elles. Les trois puissances auraient droit de veto sur les actes du gouverneur et de son conseil. Mais un tel système présentait des risques tels qu'on se décida au partage. Deux conventions l'ont réalisé, la première, signée à Londres le 14 novembre 1899, la seconde, à Washington le 2 décembre. On voit apparaître, comme compensation dans ces échanges, les îles Tonga, Salomon, Bougainville, Choiseul, Isabelle (Salomon) : c'est le partage de l'Océanie. Les États-Unis acquièrent, aux Samoa, l'île de Tutouila et les îles du groupe à l'Est du 173° 20', avec l'excellent port de Pago Pago - cette possession constitue aujourd'hui les Samoa américaines; l'Allemagne obtient Upolu et Savaii (Samoa Occidentales). Les trois puissances eurent les mêmes droits commerciaux dans les îles Samoa. |
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