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30 S, 30 00 E
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Le Burundi
est un Etat d'Afrique,
situé dans la région des Grands lacs. D'une superficie de 27,830
km², le pays est riverain du lac
Tanganyika,
et est enclavé entre la République
démocratique du Congo,
le Rwanda et la Tanzanie.
Population totale : 10,56 millions d'habitants (2012).
-
Carte
du Burundi. Source : The World Factbook.
Administrativement,
le Burundi est divisé en 17 provinces, chacune subdivisée en communes
et collines, qui sont les plus petites unités administratives. Les collines
jouent un rôle central dans la vie communautaire, où la solidarité et
les traditions locales restent très présentes.
Les provinces
du Burundi
Bubanza
Bujumbura
Mairie
Bujumbura
Rural
Bururi
Cankuzo
Cibitoke |
Gitega
Karuzi
Kayanza
Kirundo
Makamba
Muramvya |
Muyinga
Mwaro
Ngozi
Rutana
Ruyigiali |
GĂ©ographie physique
Relief et topographie.
Le Burundi est un
pays montagneux, avec une altitude moyenne de 1700 mètres. Il est dominé
par une chaîne de montagnes qui traverse le pays du nord au sud. On distingue
plusieurs zones géographiques :
La dorsale Congo-Nil
est une chaîne montagneuse qui traverse l'ouest du pays et constitue la
principale ligne de partage des eaux entre les bassins du Congo et du Nil.
Les altitudes y varient entre 2000 et 2600 mètres, avec le point culminant
du pays, le mont Heha, qui atteint 2670 mètres.
Ă€ l'est de la dorsale,
on trouve des plateaux ondulés, dont l'altitude varie entre 1500 et 2000
mètres. Cette région est souvent appelée les “hauts plateaux” et
abrite la majorité des terres cultivables.
Située à l'ouest
du pays, la plaine de l'Imbo borde le lac Tanganyika et la vallée de la
Rusizi. C'est la région la plus basse du Burundi, avec une altitude de
780 à 1000 mètres. Elle est caractérisée par un climat plus chaud et
des terres alluviales fertiles.
Vers l'est, les plateaux
s'Ă©tendent vers les collines du Burundi, qui descendent progressivement
vers la Tanzanie.
Hydrologie.
Le réseau hydrographique
du Burundi est dense. Le pays est bordé à l'ouest par le lac Tanganyika,
l'un des plus grands et des plus profonds du monde. Plusieurs rivières
importantes, comme la Rusizi, la Ruvubu et la Malagarazi, prennent naissance
au Burundi. La plupart de ces cours d'eau appartiennent au bassin du Nil
ou du Congo.
Lac Tanganyika est
la principale Ă©tendue d'eau du Burundi. Il joue un rĂ´le crucial dans
l'économie locale pour la pêche, le transport et les activités touristiques.
La Rusizi, au nord-ouest,
draine une partie du pays vers le bassin du Congo, tandis que la Kagera
et la Ruvubu alimentent le bassin du Nil Ă l'est et au nord.
Climat.
Le Burundi a un
climat tropical tempéré par l'altitude. On distingue principalement deux
saisons : La saison des pluies, de février à mai, avec une seconde période
entre septembre et novembre; la saison sèche, de juin à août, puis une
courte période de décembre à janvier.
Les températures
varient en fonction de l'altitude, oscillant généralement entre 17°C
et 25°C dans les zones les plus peuplées. La plaine de l'Imbo, plus basse,
peut connaître des températures plus élevées.
Sols et végétation.
Les sols du Burundi
sont en grande partie fertiles, ce qui favorise l'agriculture intensive.
Cependant, l'érosion est un problème majeur, surtout dans les zones de
collines où la déforestation a entraîné une dégradation des sols.
La végétation naturelle
a en grande partie été remplacée par des cultures et des plantations,
bien que certaines zones, notamment les parcs nationaux (comme celui de
la Kibira), abritent encore des forĂŞts tropicales et des savanes.
GĂ©ographie humaine
La géographie humaine
du Burundi est fortement influencée par sa démographie croissante, l'importance
de l'agriculture et les dynamiques rurales, mais aussi par les défis de
l'urbanisation et du développement. Le pays fait face à la tâche complexe
de concilier une forte densité de population avec des ressources limitées.
Population
Le Burundi a une
population estimée à environ 12 millions d'habitants, faisant de lui
l'un des pays les plus densément peuplés d'Afrique. La densité de population
dépasse les 400 habitants par km² dans certaines régions. La population
est majoritairement rurale, avec environ 85% des Burundais vivant dans
les campagnes. Cette répartition entraîne une pression importante sur
les terres agricoles, principal moyen de subsistance.
Le Burundi compte
trois principaux groupes ethniques : les Hutus, les Tutsis et les Twas.
Leur histoire, leurs relations et leur répartition jouent un rôle central
dans la vie sociale, politique et culturelle du pays. Les conflits ethniques
entre Hutus et Tutsis, en particulier, ont marqué l'histoire du Burundi,
conduisant à des cycles de violences, de massacres et de répressions.
La guerre civile burundaise (1993-2005), déclenchée par l'assassinat
du président hutu Melchior Ndadaye
Les
Hutus.
Les Hutus représentent
environ 85% de la population burundaise. Ils sont historiquement associés
à l'agriculture, une activité qui reste au coeur de leur mode de vie.
Comme pour les autres groupes ethniques du Burundi, l'origine exacte des
Hutus est sujette à débat. On pense qu'ils sont arrivés au Burundi il
y a plusieurs siècles, avant les Tutsis. Les Hutus ont souvent été considérés
comme des cultivateurs sédentaires.
Les
Tutsis.
Les Tutsis représentent
environ 14% de la population. Traditionnellement, ils sont associĂ©s Ă
l'élevage de bétail. Selon les récits historiques, les Tutsis seraient
venus au Burundi en tant que pasteurs nomades. Ils auraient Ă©tabli des
structures de pouvoir monarchiques, avec une société hiérarchisée où
les rois (mwami) et les chefs Ă©taient souvent tutsis. Les Tutsis
ont longtemps détenu le pouvoir politique au Burundi, notamment pendant
la période coloniale et postcoloniale. Cette domination a exacerbé les
tensions avec les Hutus. Le système politique tutsi a structuré la société
burundaise autour d'une monarchie centralisée jusqu'à l'indépendance
en 1962.
en 1993, a profondément
marqué les relations entre ces deux groupes.
Les
Twas.
Les Twas sont une
petite communauté, représentant moins de 1% de la population burundaise.
Ils sont historiquement associés à la poterie et à la chasse. Les Twas
sont considérés comme les premiers habitants du Burundi, avant l'arrivée
des Hutus et des Tutsis. Ils sont d'origine pygmée
et vivaient traditionnellement de la chasse et de la cueillette dans les
forêts. Les Twas sont marginalisés socialement, économiquement et politiquement.
Ils n'ont souvent pas accès aux mêmes opportunités que les autres groupes
et vivent dans des conditions précaires. Leurs terres traditionnelles
ont été largement occupées par l'agriculture, ce qui a affaibli leur
mode de vie traditionnel. Les Twas luttent pour la reconnaissance de leurs
droits et pour une meilleure inclusion dans la société burundaise.
Relations
interethniques
Les relations entre
les Hutus, les Tutsis et les Twas ont été influencées par des dynamiques
marquées par des inégalités de pouvoir et des conflits. Avant la période
coloniale, ces groupes coexistaient dans une société structurée par
des liens de parenté, des alliances matrimoniales et des rapports économiques.
Cependant, les colonisateurs belges ont exacerbé les différences ethniques
en renforçant le pouvoir des Tutsis dans une politique de "diviser pour
régner".
L'indépendance en
1962 n'a pas mis fin aux tensions. Les violences récurrentes entre Hutus
et Tutsis ont culminé en plusieurs épisodes tragiques, y compris le génocide
des Hutus en 1972 et les massacres interethniques de 1993 Ă 2005. Ces
conflits ont laissé des cicatrices profondes dans la société burundaise.
Urbanisation.
L'urbanisation reste
limitée au Burundi, avec moins de 15% de la population vivant en ville.
La plus grande ville, Bujumbura, est le principal centre Ă©conomique et
administratif. Située sur les rives du lac Tanganyika, Bujumbura est un
carrefour commercial grâce à son port. D'autres villes importantes sont
Gitega (la capitale politique depuis 2019), Ngozi, et Rumonge. L'urbanisation
est récente et se développe souvent de manière désorganisée, entraînant
des défis comme le manque d'infrastructures, de logements, et une augmentation
du chĂ´mage urbain.
Les principales
villes du Burundi
•
Bujumbura.
- Située sur la rive nord-est du lac Tanganyika,
a été la capitale administrative et économique du Burundi jusqu'en 2019,
date à laquelle Gitega est devenue la capitale politique. Malgré cela,
Bujumbura reste la plus grande ville du pays (388.000
habitants) et son principal centre Ă©conomique. La ville abrite le principal
port du Burundi sur le lac Tanganyika, qui facilite le commerce avec des
pays comme la Tanzanie, la République démocratique
du Congo (RDC) et la Zambie.
Les industries incluent la transformation alimentaire, la production de
textiles et la fabrication de biens de consommation. Bujumbura est Ă©galement
le centre de la vie culturelle et sociale du pays, avec des universités,
des musées, et des lieux de divertissement. Cependant, la ville fait face
à la pauvreté urbaine, la gestion des infrastructures vieillissantes
et l'insécurité.
• Gitega.
- Depuis 2019, Gitega (23.000
hab.) est la capitale politique du Burundi. Située dans la région centrale
du pays, Gitega est également le siège du gouvernement et de plusieurs
institutions nationales. Gitega est connue pour son importance culturelle
et historique. Elle abrite le Musée national du Burundi, qui présente
des collections d'art, de musique (tambours royaux burundais) et d'artefacts
historiques. La ville est également associée à la royauté burundaise.
Le transfert de la capitale politique à Gitega vise à encourager le développement
de la région centrale et à décongestionner Bujumbura. La ville connaît
une croissance rapide avec des projets d'infrastructures, mais le développement
reste encore en cours.
• Ruyigi.
- Située à l'est du Burundi, dans une région vallonnée, près de la
frontière avec la Tanzanie, Ruyigi (39.000
hab.) trouve son importance dans le commerce transfrontalier. |
•
Ngozi.
- Ngozi est située dans le nord du Burundi et est l'une des principales
villes de cette région. Elle joue un rôle clé dans le commerce et l'agriculture,
avec une économie principalement axée sur la culture du café, l'une
des principales exportations du Burundi. Ngozi est Ă©galement un centre
commercial pour les régions environnantes. Elle abrite des marchés importants
et des installations de transformation agricole. La ville est en croissance,
attirant des populations rurales qui recherchent de meilleures opportunités
Ă©conomiques. Ngozi dispose de plusieurs institutions Ă©ducatives et de
centres de santé, ce qui renforce son rôle en tant que pôle régional.
• Rumonge.
- Située au sud-ouest du pays, sur la rive du lac Tanganyika, Rumonge
est la capitale de la province de Rumonge, créée en 2015. C'est une ville
portuaire et un carrefour important pour le commerce local. L'Ă©conomie
de Rumonge repose en grande partie sur la pĂŞche dans le lac Tanganyika,
ainsi que sur l'agriculture, notamment la culture du palmier Ă huile et
du café. La ville est aussi un centre de transit pour le commerce entre
la Tanzanie et la RDC. Grâce à sa proximité avec le lac Tanganyika et
ses plages, Rumonge a un potentiel touristique en développement. Cependant,
comme beaucoup d'autres régions du pays, la ville est confrontée à des
défis infrastructurels et économiques.
• Muyinga.
- Située au nord-est du Burundi, proche de la frontière avec le Rwanda,
Muyinga (71.000
hab.) est une ville commerciale et agricole. Elle est stratégiquement
placée pour les échanges avec les pays voisins, notamment le Rwanda et
la Tanzanie. La ville est également connue pour ses activités agricoles,
avec une population majoritairement rurale qui dépend de la culture du
riz, du maĂŻs et d'autres produits de base. |
Agriculture et
occupation des sols.
L'agriculture est
la principale activité économique au Burundi, représentant environ 90%
des emplois et contribuant à près de 40% du PIB. Les principales cultures
sont : le café et le thé, principales exportations du pays; le maïs,
le haricot, le manioc et la banane, qui sont les aliments de base pour
la population. La petite taille des parcelles agricoles, la déforestation,
et l'érosion des sols sont des défis majeurs qui affectent la productivité
agricole.
Transports et
infrastructures.
Le réseau de transport
au Burundi est relativement peu développé. Le pays ne dispose pas de
chemin de fer, et son réseau routier est en grande partie non asphalté,
ce qui rend les déplacements difficiles, surtout en saison des pluies.
Le port de Bujumbura est un point stratégique pour le commerce avec les
pays voisins, en particulier la Tanzanie et la République démocratique
du Congo.
Enjeux sociaux
et Ă©conomiques.
Le Burundi est l'un
des pays les plus pauvres au monde, avec une majorité de la population
vivant en dessous du seuil de pauvreté. La forte densité de population
accentue la compétition pour les terres agricoles, entraînant des conflits
fonciers. Face à la pauvreté rurale, de nombreux Burundais migrent vers
les villes, aggravant les défis liés à l'urbanisation.
Cartes du Burundi.
Topographie |
Densité
de la population |
Agriculture |
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